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Full text of "Memoires de la Societe des Sciences de L'Agriculture et des Arts de Lille"

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MEMOIRES 


DE   LA 


SOCIETE   DES  SCIENCES 


DE  L'AGRICULTURE  ET  DES  ARTS 


DE    LILLE. 


LILLE.   —  IMPBUIBBIB  L.  DANEL. 


MÉMOIRES 


DE   LA 


SOCIÉTÉ  DES  SCIENCES 

DE  L'AGRICULTURE  ET  DES  ARTS 

DE    LILLE 


ET  PUBLICATIONS  FAITES  PAR  SES  SOINS. 


ANNEE   1873. 

III®  SÉRIE.  —  12®  VOLUME. 


•  .  p>  /~  r^  I    •  I    I  —  ' 

i^BOuL.L.1.  .■ 


PARIS 

DIDRON  ,    LIBRAIRB-ÉDITBLR 
23,  me  Saint-Dominique. 


LILLE 

CHEZ  L.   QUARBÉ,  LIBRAIRE 

64,  Orand'Place. 


4874 


—  îi  — 

Notre  retour  à  la  France ,  après  la  conquête  de  Louis  XIV,  ne 
modifia  pas  tout  d'abord  l'esprit  de  nos  institutions.  La  question 
de  ]*ob]igation  avait,  du  reste,  aussi  été  posée,  sinon  résolue , 
en  France,  dans  les  États-Généraux  de  1560  et  de  1588;  et 
nous  citerons  certaines  ordonnances  royales  qui  ne  sont  pas 
sans  intérêt  dans  le  débat  qui  s'agite  aujourd'hui. 

Nous  avons  fait  suivre  notre  travail ,  œuvre  de  recherches 
et  non  de  polémique,  de  la  reproduction  de  la  plupart  des  titres 
et  des  documents  inédits  qui  nous  ont  servi  à  esquisser  cette 
histoire  ;  ils  seront  la  partie  la  plus  intéressante  de  cette  notice, 
pour  celui  qui  entreprendra  de  traiter  la  question  à  un  point 
de  vue  général. 


L'Instruction  primaire  gratuite  ne  fut  instituée  à  Lille  que 
dans  la  seconde  moitié  du  XVI®  siècle.  Avant  celte  époque ,  des 
écoles  existaient  sous  la  surveillance  du  Ma^strat,  mais  c^étaient 
des  entreprises  privées ,  qui  recevaient  pourtant ,  moyennant 
indemnité ,  un  certain  nombre  d'enfants  pauvres  que  leur  en- 
voyaient les  ministres  généraux  de  la  Charité. 

La  preuve  de  la  fréquentation  des  écoles  par  les  enfants  des 
familles  «aumônéeso  résulte  de  l'ordonnance  intéressante  par  la- 
quelle le  Magistrat  de  Lille  avait,  dès  Tannée  1527,  réglementé 
la  suppression  de  la  mendicité  ', 

L'article  dixième  du  statut  qui,  dans  ce  but,  centralisait 
entre  les  mains  d'une  administration  spéciale  nommée  :  (a  Bourse 
commune  des  Pauvres  »  les  aumônes  reçues  dans  les  églises  et 
lei^legs  de  charité,  sans  destination  absolument  spéciale,  dit 
textuellement  : 

a  Item.  Tiendront  la  main  les  cinq  hommes  à  ce  commis  de 

^   Arch.  mun.  Reg.  aux  bans  de  police ,  cote  D,  P  21. 


—  8  — 

!>  subvenir  aux  pauvres  à  toutes  leurs  nécessités  si  avant  que  les 
x>  aumosnes  poiront  porter ,  tant  les  faire  garrire  de  maladie  es 
»  membres  et  au  corps,  comme  aux  petits  enffans,  les  faire  aller 
D  à  Tescole  et  apprendre  mestier  ou  les  mettre  servir  selon  que 
B  leur  conscience  enseignera.  » 

Charles  Quint,  dans  une  ordonnance  datée  de  1531,  relative  à 
la  suppression  de  la  mendicité  dans  les  Pays-Bas ,  ordonnance 
postérieure  à  celle  des  échevins  de  Lille  S  prescrivit  également 
d'envoyer  aux  écoles  les  enfants  des  personnes  auxquelles  on 
accordait  des  secours  ;  mais  à  ces  dates,  aucune  école  spé- 
ciale véritablement  publique  n'avait  encore  été  fondée  pour  ceux 
qui  ne  pouvaient  payer  les  frais  d'une  première  instruction. 

Des  cœurs  généreux  vinrent  bientôt  en  aide  à  l'administration 
charitable  que  le  Magistrat  avait  instituée  sous  le  titre  si  con- 
venable de  «  Bourse  commune  des  Pauvres  »  et  prirent  l'initiative 
delà  création  d'une  école  publique  et  gratuite. 

Le  30  mars  1554*,  Hubert  Deliot,  fils  de-Guillaume,  bourgeois 
et  marchand  demeurant  à  Lille,  se  présenta  devant  les  échevins 
assemblés  en  halle  et  leur  déclara,  comme  exécuteur  testamen- 
taire de  feu  Pierre  Deliot  son  frère ,  que  celui-ci  <c  de  bonne 
»  affection  envers  les  pauvres  et  affin  que  les  pauvres  enfans , 
»  jeunes  d'eaige,  eussent  meilleure  occasion  et  moyen  de  venir 
»  à  perfection  et  honneur»,  avait  légué  trois  mille  florins  pour 
mettre  sus  et  entretenir  à  toujours  une  école  «  pour  en  icelle 
»  apprendre  et  endoctriner  pauvres  enffans  tant  fils  que  filles  à 
»  lire,  escrire,  compter,  jecter*  et  lever  et  aussi  bonnes 
»  mœurs.  »  Hubert  Deliot  ajouta  que  s'associant  aux  intentions 
de  son  frère,  il  offrait  personnellement  à  la  ville  une  somme  com- 


1   Arch.  mun.  "Reç;,  aux  mandements ,  *?  octobre  1531. 

*  Calculer  avec  des  jetons ,  c'était  le  système  suivi  avant  l'adoption  générale 
des  chiffres  arabes  et  alors  que  les  comptables  écrivaient  les  sommes  avec 
des  lettres  qui  ne  se  prêtaient  point  à  l'addition. 


—  4  — 

plémentaire  de  trois  mille  quatre  cents  florins,  ainsi  que  la  pro- 
priété de  trois  maisons  sises  à  Lille>  à  l'angle  de  la  rue  du  Dragon 
et  de  la  rue  des  Malades,  à  ces  seules  conditions  : 

Que  l'école  que  son  frère  et  lui  désiraient  fonder,  serait  à 
toujours  établie  dans  lesdites  maisons; 

Que  le  nombre  des  enfants  reçus  dans  Técole  serait  de  cent , 
dont  quatre  vingts  garçons  et  vingt  filles  ; 

Que  Técole  serait  tenue  par  un  maître ,  homme  marié,  dont  la 
femme  aurait  la  charge  d'instruire  les  filles  ; 

Que  le  maître,  logé  dans  l'école,  recevrait  une  pension  annuelle 
de  deux  cents  livres. 

Hubert  Deliot  augmenta  quelques  années  plus  tard  cette  donation 
première,  que  différents  membres  de  sa  famille  enrichirent  encore 
en  1563. 

Par  suite  de  ces  donations  nouvelles ,  le  salaire  du  maître  fut 
porté  à  deux  cent  cinquante  livres  et  les  enfants  reçus  dans  l'école 
participèrent  à  des  distributions  fréquentes  de  vivres  et  de  vête- 
ments. On  ne  lira  pas  sans  intérêt  aux  pièces  justificatives  Ténu- 
mération  des  soins  dont  les  fondateurs  de  l'école  avaient  voulu 
que  les  enfants  fussent  entourés.  * 

Le  1®'  octobre  1615 ,  les  archiducs  signèrent  des  lettres  de 
noblesse  en  faveur  de  Hubert  Deliot,  capitaine  d'une  compagnie 
bourgeoise  de  la  ville  de  Lille  ;  c'était  un  descendant  des  fon- 
dateurs de  l'école  des  Grisons;  nous  ne  savons  si  le  brevet  d'ano- 
blissement ,  qui  manque  dans  nos  archives  ,  relatait  parmi  les 
mérites  de  Hubert  Deliot,  seigneur  de  Clerfontaine,  les  donations 


1  Les  archives  du  bureau  de  bienfaisance  possèdent  tous  les  documents  re- 
latifs à  la  fondation  Deliot.  C'est  la  distribution  de  vêtements,  «  tous  d'une 
couleur  »  qui  donna  à  Técole  le  nom  sous  lequel  elle  était  désignée  :  Ecole  de* 
Grisons.  La  famille  Deliot ,  qui*  avait  fait  dans  le  commerce  des  étoffes  une 
grande  fortune,  donna  aussi  à  la  bourse  des  pauvres  une  somme  importante 
destinée  à  venir  en  aide  aux  saïetteurs  malheureux  pour  les  aider  à  se  rétablir. 


—  1  - 

généreuses  de  ses  ancêtres  ;  il  eût  pu  difficilement,  selon  nous, 
invoquer  un  titre  plus  honorable  '. 

La  fondation  Deliot  avait  été  bien  accueillie  à  Lille  ;  aussi  en 
i576,  des  bienfaiteurs  qui  voulurent  rester  inconnus,  Taugmen- 
tèrent-ils  d'un  nouveau  don  de  deux  mille  quatre  cents  florins, 
afin  que  «  malgré  le  renchérissement  de  toutes  choses  »,  les  dis- 
tributions aux  enfants  de  l'école  pussent  être  entretenues  comme 
par  le  passé.  Pierre  et  Hubert  Deliot  trouvèrent  des  imitateurs. 
En  1605  un  marchand  de  draps,  Guillaume  deBoisleux,  dit  Ba- 
palmes,  bourgeois  de  la  ville ,  frappé  des  bons  résultats  obtenus 
par  recelé  des  Grisons ,  déclara  par  un  acte  passé  devant 
notaires,  que,  pour  fonder  une  école  a  sous  les  mêmes  règles  et 
institutions»,  il  donnait  une  somme  de  trente-neuf  mille  florins  à 
prendre  sur  les  biens  immeubles  qu'il  délaisserait  au  jour  de  son 
décès.  * 

Mais  à  la  mort  de  Guillaume  de  Boisleux,  les  maîtres  de  la 
Bourse  commune  des  Pauvres  sollicitèrent  des  Archiducs  l'auto- 
risation d'employer  la  donation  que  le  testament  du  défunt  avait 
considérablement  augmentée  par  le  produit  de  la  vente  de  toutes 
les  valeurs  mobilières  qu'il  avait  également  léguées  dans  le 
même  but,  à  l'établissement  d'une  maison  spéciale  oii  seraient 
reçus ,  logés  et  entretenus  un  certain  nombre  de  jeunes  enfants , 
qui  recevraient  non-seulement  l'instruction  nécessaire,  mais 
auxquels  on  apprendrait  par  surcroît  quelque  métier  ou  profession 
utile. 

La  Bourse  commune  faisait  valoir  pour  obtenir  cette  modifi- 
cation aux  prescriptions  du  donateur,  que  l'établissement  des 
Ecoles  dominicales  créées  par  le  Magistrat  en  1584,  avait 
rendu  inutile  et  superflue  l'école  que  Guillaume  Boisleux  avait 


1    Les  lettres-patentes  enregistrées  au  folio  223  du  cinquante-et-unième 
volume  du  registre  des  chartes  ont  été  lacérées  en  1*793. 

î  Voir  aux  pièces  juBtificàKves. 


—  6  — 

ordonné  de  fonder.  Les  archiducs  accueillirent  cette  demande 
par  leurs  lettres  patentes  signées  le  26  février  1609  ' ,  et  le 
legs  généreux  de  notre  concitoyen  servit  à  la  fondation  et  à  Ten- 
tretien  de  la  maison  connue  à  Lille  sous  le  nom  de  son  bienfaiteur 
«  Ecole  de  Bapalmes  »  ;  elle  était  située  rue  des  Jésuites  et  rue 
Saint-Etienne. 

Disons  maintenant  comment  furent  établies  les  écoles  publiques 
et  gratuites  pour  tous  les  enfants  qui  ne  pouvaient  payer  les 
leçons  des  écoles  privées  qui  étaient  très-nombreuses,  du  reste,  à 
Lille  à  la  fin  du  XVP  siècle. 

Nous  avons  en  effet  trouvé  dans  les  registres  aux  mémoires , 
la  mention  d'un  acte  qui  nous  a  fait  connaître  non-seule- 
ment le  nombre  des  écoles  ouvertes  à  cette  époque ,  mais  encore 
le  nom  des  instituteurs.  Les  23  et  24  mars  1589,  les  maîtres  et 
maîtresses  d'école  comparurent  devant  Teschevinage,  pour  obéir 
aux  lettres  de  placard  de  Philippe  II  qui  leur  avait  ordonné  de 
prêter  le  serment  formulé  par  le  synode  de  Cambrai.  Les  com- 
parants furent  au  nombre  de  vingt-sept,  sans  compter  les  maîtres 
des  écoles  latines  *.  C'était  une  école  par  mille  habitants  environ. 

L'école  qu'avaient  fondée  Pierre  et  Hubert  Deliot  ne  pouvait 
recevoir  gratuitement  que  cent  élèves,  c'était  bien  peu  dans  une 
ville  où  déjà  abondait  la  population  ouvrière.  Le  Magistrat 
résolut,  en  1584,  de  parer  à  cette  insuffisance  et  il  décréta,  le 
15  février,  la  création  des  écoles  dominicales.^ 

Sept  bourgeois  désignés  par  lui  furent  chargés  de  Torganisation 
de  cette  institution  nouvelle;  voici  les  noms  des  sept  personnes 
qui  eurent  rhonneur  de  procéder  à  cette  œuvre  d'utilité  publique. 

Ce  furent  Philippe  de  la  Rivière ,  Gilles  Delespierre,  Walle- 

i  Reg.  aux  titres ,  cote  X,  folio  40. 

*    Voir  la  liste  aaz  pièces  justificatives. 

3   Voir  la  première  ordonnance  à  ce  sujet  aux  pièces  justificatives. 


rand  de  Bailleul  dit  Bapalmes  ^  Nicaise  Deleporte,  Adrien 
Henniart,  Jehan  Lepers  et  Pierre  Lepé. 

Ils  choisirent  immédiatement  dix  maîtres  et  cinq  maîtresses 
chargés  de  Tinstruction  et  un  chapelain  pour  catéchiser  les 
enfants.  La  première  école  s*ouvrit  le  16  février  1584;  elle  fut 
installée  dans  les  galeries  qui  surmontaient  la  porte  du  Molinel, 
et  au  début ,  on  n'y  reçut  que  les  enfants  des  paroisses  Saint- 
Sauveur  et  Saint-Maurice  oii  était  principalement  logée  la 
population  ouvrière. 

Si  ce  furent  de  simples  marchands  qui  eurent  le  mérite ,  en 
1554 ,  de  fonder  la  première  école  publique ,  un  grand  seigneur 
eut  rhonneur  de  doter  le  premier  Técole  dominicale  ;  mais,  sans 
vouloir  lui  marchander  la  reconnaissance  publique ,  nous  devons 
dire  qu'il  le  fît  avec  moins  de  générosité  et  de  simplicité  que  les 
Deliot  et  Philippe  de  Boisleux. 

Quelques  jours  après  Touverture  de  la  première  école ,  Ma- 
dame de  Mastaing,  veuve  de  Maximilien  Vilain ,  comte  dlsen- 
gbien,  etc.,  etc,  gouverneur  des  villes  de  Lille,  Douai  et  Orchies, 
se  présenta  devant  les  échevins ,  munie  d'une  procuration  de 
Philippe  Vilain ,  son  fils ,  et  leur  déclara  :  que  son  mari  avait 
exprimé  ,  lors  de  sa  dernière  maladie ,  le  désir  de  donner  à  la 
ville  une  somme  de  deux  mille  quatre  cents  florins ,  «  pour  aider 
»  à  dresser  quelque  escolle  pour  instruction  de  la  jeunesse  en 
»  bonne  discipline  et  piété.  »  Elle  ajouta  :  que  depuis ,  sur  cette 
somme,  trois  cents  florins  ayant  été  employés  en  œuvres  pieuses, 
elle  offrait  à  la  ville,  tant  en  son  nom  qu'en  celui  de  son 
fils ,  une  rente  perpétuelle  de  cent  trente-cinq  florins,  à  la  con- 
dition que  Técole  récemment  ouverte ,  «  en  considération  de  ce 
»  premier  advancement,  serôit  nommée  à  toujours  l'Escole 
»  Dominicale  d'Isenghien  ^  » 


1    Un  frère  ,  très-probablement ,  du  Guillaume  dont  nous  venons  de  parler. 
'   Archives  mun.  Registre  aux  titres  ,  coté  R,  folio  241.  —  Voir  aux  pièces 
«uBtifieBtîves. 


Pour  mériter  à  la  famille  Vilain  rhonneur  de  donner  son  nom 
à  rinstitution  nouvelle ,  les  donateurs  auraient  pu  se  montrer 
plus  généreux  ;  quoi  qu'il  en  soit ,  le  Magistrat  accepta  le  don  et 
la  condition ,  et  acte  fut  passé  de  Taccord  intervenu  entre  les 
parties. 

La  première  école  dominicale  fut  ouverte ,  avons-nous  dit , 
le  26  février  1584.  En  annonçant  au  peuple ,  le  24  du  même 
mois ,  cette  inauguration ,  le  Magistrat ,  dont  l'ordonnance  fut 
publiée  à  la  Bretesque  %  prescrivit  aux  pères  et  mères ,  maîtres 
et  maîtresses,  d'avoir  à  envoyer  à  Pécole,  «  sous  peine  de  griesve 
B  punition  arbitraire  à  la  discrétion  d'eschevins,  »  leurs  enfants 
âgés  de  huit  à  dix-huit  ans ,  leurs  serviteurs  et  domestiques , 
a  à  moins  qu'ih  ne  fassent  apparoir  qu'ils  fréquentaient  autres 
»  écoles ,  ou  qu*ils  savaient  lire  et  écrire  *.  » 
/  De  cette  ordonnance  ,  qui  précéda  l'ouverture  de  la  première 

école,  résulte  un  fait,  qu'il  est  important  de  signaler  :  c'est  que  le 
Magistrat,  en  établissant  l'instruction  gratuite,  décrétait  en 
même  temps  l'obligation  de  la  fréquentation  de  l'école  ;  c'était , 
par  conséquent ,  un  principe  qu'il  proclamait ,  et  non  un  expé- 
dient auquel  il  avait  recours,  pour  peupler  les  bancs  d'une  école 
ouverte ,  mais  restée  vide  et  non  fréquentée  ;  ceci  méritait  d'être 
constaté. 

Quelques  mois  plus  tard ,  le  15  juin  1584»  pareille  ordonnance 
fut  publiée  pour  les  paroisses  Saint  -  Etienne  et  Sainte- 
Catherine ,  et  enfin ,  le  10  novembre  de  la  même  année ,  pour 
la  paroisse  Saint-Pierre;  à  cette  dernière  date,  par  consé- 
quent, toute  la  ville  fut  appelée  à  jouir  des  bienfaits  de  l'insti- 
tution nouvelle.  Mais  le  local  de  la  porte  du  Molinel  étant  deveuu 
insuffisant,  Técole  fut  transférée  au  premier  étage  des  Boucheries 


i   Lieu  ordinaire  des  publications 

2  Arch.  mun.  Reg.  aux  bans  de  police,  coté  0,  folio  lO*).  Voir  aux  pièces 
justificatives. 


—  ô  — 

qui  avaient  été  construites ,  en  1550 ,  sur  remplacement  actuel 
du  marché  Saint-Nicolas. 

L'obligation  imposée  aux  parents  d'envoyer  leurs  enfants  aux 
écoles,  ne  parait  pas  avoir  rencontré,  il  y  a  trois  siècles ,  l'oppo- 
sition passionnée  qu'elle  provoque  aujourd'hui,  car  nous  n'avons 
trouvé  nulle  part  la  trace  de  protestations  contre  la  décision  du 
Magistrat  ;  nous  reviendrons ,  du  reste ,  plus  loin ,  sur  cette 
question.  Mais  il  arriva  que ,  si  la  mesure  ne  fût  pas  discutée  en 
droit ,  quelques  esprits  chagrins  ou  rebelles  à  toute  innovation , 
sans  s'élever  contre  le  principe ,  cherchèrent  à  éluder  l'ordon- 
nance. Pour  arriver  à  ce  résultat ,  certains  parents  envoyèrent 
leurs  enfants  aux  écoles  privées  et  les  en  retirèrent  quelques 
jours  plus  tard ,  après  avoir  obtenu  des  maîtres  le  certificat  de 
présence,  qui  les  dispenserait,  pensaient-ils,  d'obéir  aux 
injonctions  formelles  du  Magistrat.  Celui-ci  ne  fut  pas  longt.emps 
dupe  de  cette  ruse  et  il  s'empressa  de  la  rendre  inutile.  Par 
une  ordonnance  publiée  à  la  bretesque,  le  16  avril  1585  ', 
ordre  fut  signifié  aux  maîtres  et  maltresses  tenant  écoles  privées 
d'avoir  à  délivrer  aux  personnes  commises  à  la  direction  de 
l'école  dominicale,  la  liste  de  tous  les  enfants  qu'ils  étaient 
chargés  d'instruire ,  et  de  plus ,  de  remettre  tous  les  mois  aux 
mêmes  personnes ,  les  noms  de  tous  les  élèves  qui  auraient  cessé 
de  fréquenter  leurs  établissements,  sous  peine^  s'ils  manquaient 
d'obéir  à  ces  prescriptions ,  de  se  voir  retirer  «  la  grâce  de  tenir 
»  écoles.  B 

On  comprend  que  la  modeste  donation  de  M.  de  Rassenghjen 
ne  pouvait  suffire  à  l'entretien  des  écoles ,  alors  même  qu'elles 
n'étaient  ouvertes  qu'un  seul  jour  par  semaine.  Le  Magistrat , 
pour  augmenter  les  ressources ,  provoqua  les  dons  particuliers 
en  faveur  de  l'institution  et  autorisa ,  dans  le  même  but ,  dans 


1   Arch.  mun.  Reg.  aux  bans  de  police. —Voir  au  pièces  justificatives. 


—  12  — 

Malgré  les  avances  faites  par  la  ville  et  le  produit  des 
quêtes  et  des  donations ,  Téquilibre  entre  les  recettes  et  les 
dépenses  n'était  point  encore  atteint  en  1613.  Un  rapport  du 
sieur  Wallerand  Caron,  receveur  de  l'École  Dominicale  (elle  avait 
conservé  ce  titre  quoiqu'elle  fût  devenue  journalière),  rapport 
adressé  à  Téchevinage,  constate  qu'il  était,  à  cette  époque  ,  en 
déficit  de  plus  de  2500  livres  ,  et  suivant  Wallerand  Caron ,  ce 
déficit  n'avait  qu'une  seule  cause  ;  «  le  grand  nombre  et  multi- 
B  tude  des  enfants  qui  fréquentent  les  écoles ,  »  et  parmi  ceux- 
ci  ,  ajoute~t-il ,  on  en  compte  a  douze  cents ,  rien  que  par  1ère- 
»  collement  fait  au  siège  des  pauvres ,  par  lequel  on  avait  en- 
»  chargé  les  pères  et  mères  ayant  à  la  bourse  aulmones  ,  d'y 
»  envoyer  leurs  enfants  à  péril  d'être  frustrés  et  privés  d'icelle 
»  bourse.  »  ' 

Les  maîtres  de  la  charité  s'étaient  associés,  on  le  voit ,  aux  in- 
tentions de  l'échevinage  relativement  à  l'obligation  de  l'instruc- 
tion, et  faisaient  de  la  non-fréquentation  de  l'école,  une  cause 
de  suppression  de  secours  auxpareuts  négligents. 

Quelques  années  plus  tard ,  en  1639 ,  une  résolution  prise  en 
balle,  le  15  février,  indique  que  le  Magistrat  ne  se  contentait 
point  d'exiger  la  présence  des  enfants  aux  écoles ,  mais  qu'il  se 
préoccupait  aussi  dé  trouver  un  moyen  d'en  rendre  la  fréquen- 
tation plus  profitable ,  en  excitant  chez  les  enfants  Témulation 
et  le  désir  de  s'instruire. 

a  II  serait  expédient ,  dit-il ,  de  se  servir  de  quelque  moyen 
propre  à  attirer  les  enfants ,  plus  par  leur  volonté  que  par  la 
contrainte ,  de  laquelle  estans  commandcs{,  ils  ne^  sont  point  si 
disposés  à  se  porter  à  comprendre  une  instruction  si  salutaire.  » 

Pour  arriver  à  ce  but  il  fut  décidé  :  que  l'on  ferait  chaque 
année  dans  toute  la  ville  quatre  quêtes  à  domicile  indépen- 

1   Arch.  mtin.  Compte  dé  16l8 ,  chap.  des  dépenses  eziraoï^inahrei. 


—  18  — 

damment  de  celle  qui  se  faisait  déjà  pour  reniretien  de  Técole , 
et  que  le  produit  de  ces  quêtes  spéciales  serait  exclusivement 
distribué  aux  eufants  les  plus  assidus  et  les  plus  méritants. 
Mais  on  ne  renonçait  point  pour  cela  aux  moyens  de  rigueur  : 
on  renouvela  l'ordre  aux  ministres  généraux  de  la  charité  de 
continuer  à  refuser  secours  a  dans  telle  proportion  qu'il  leur 
paraîtra  convenir,  aux  parents  des  enfants  défaillants  de  se 
trouver  à  Técole.  » 

Conformément  à  cette  décision  l'institution  charitable  fit 
dresser  une  liste  «  ou  catalogue  »  de  tous  les  enfants  dont  les 
pères  et  mères  .étaient  assistés  ;  une  copie  de  cette  liste  fut 
remise  aux  intendants  de  Técole  et  ceux-ci  durent  signaler  «  une 
fois  par  mois ,  pour  le  moins ,  aux  ministres  généraux  de  la 
Charité ,  les  enfants  qui  manquaient  d'assiduité  ou  qui  n'avaient 
pas  paru. 

Les  quêtes  ordonnées  par  le  Magistrat  produisirent  de  bons 
résultats  ;  de  plus,  des  donations  successives  vinrent  enrichir  la 
fondation  primitive  qui  reçut  des  sommes  importantes  destinées, 
non-seulement  à  propager  l'instruction ,  mais  encore  à  faire  aux 
enfants ,  concurremment  avec  le  produit  des  quêtes .  des  distri- 
butions de  vêtements. 

Parmi  les  ressources  créées  à  l'institution ,  n'oublions  pas  de 
mentionner  que  par  suite  d'une  ordonnance  municipale,  les 
A  Joueurs  de  rhétorique  •  devaient  payer  au  profit  de  l'école 
deux  livres  parisis  '  par  chaque  jeu  représenté  par  eux.  Ne 


^  De  Gérard  Philippe ,  joueur  de  rhétoriques,  pour  vingt-quatre  jeux  pr  r 
eux  joués  par  chascunjour  de  festes  et  dimanches  depuis  le  14' jourde  juin^ 
IlSS  jusqu'au  dernier  jour  d'aoust  ensuivant ,  pour  lesquels  ji'ux  Messieuis 
dû  la  loi  ont  ordonné  que  lesdits  joueurs  seront  obligés  de  payer  pour  et  au 
support  et  charge  des  dites  écoles  à  Tadvenant  de  deux  livres  pour  chascuu 
d'iceulx  XLviu  1. 

Desdits,  pour  quarante-deux   autres  jeux  du  dernier  jour  d'aoust  1585  au 

2*  jour  de  mars  1586 .     .     un**  uni. 

(Compte  de  l'école  dominicale). 


—  14  — 

serait-ce  pas  là  l'origme  du  drait  que  les  théâtres  paient  encore 
aujourd'hui  aux  bureaux  de  bienfaisance  ? 

Un  compte  spécial  de  Técole  dominicale,  le  seul  complet  que 
nous  ayons  pu  jusqu'ici  retrouver  dans  les  archives  municipales, 
nous  a  fourni  des  renseignements  précieux  sur  le  budget  de  Tins- 
titution  pendant  les  années  1670 ,  1671  et  1672 ,  '  c'est-à-dire 
cent  ans  environ  après  la  création  de  l'école ,  et  au  lendemain 
de  notre  retour  à  la  France.  Du  dépouillement  de  ce  compte  , 
qui  embrasse  une  période  de  trois  années,  il  résulte,  au  chapitre 
des  receltes  : 

Que  le  nombre  des  donateurs  qui  avaient  constitué  des  rentes  à 
l'école  dominicale  et  journalière  était,  à  cette  date,  de  vingt-sept. 
Parmi  ces  rentes ,  quelques-unes  étaient  destinées  à  des  distribu- 
tions de  vêtements  à  titre  de  secours  ou  d'encouragement. 

Que  pendant  cette  période  de  trois  ans,  indépendamment  des 
rentes  constituées,  l'institution  reçut  en  présents  et  en  «  legs  pour 
une  fois»  la  somme  de  trois  mille  quatre  cent  vingt  et  une  livres. 

Il  était  en  effet  passé  en  usage ,  que  chaque  testament  con- 
tînt un  legs   plus  ou   moins  modique  en  faveur  des  écoles. 

Enfin ,  que  la  recette  totale  représentant  les  ressources  de 
l'institution  s'élevait  à  quinze  mille  neuf  cent  quatre-vingt-une 
livres. 

Quant  aux  dépenses ,  elles  se  décomposaient  comme  suit  : 

Salaire  des  maîtres  et  maîtresses  dans  les  différentes  écoles 
dominicales  et  journalières  qui  avaient  été  successivement 
ouvertes,  à  la  maison  de  ville,  aux  enfants  de  la  Grange,  à  Saint- 
Pierre,  sur  le  cimetière  de  Saint-Sauveur,  rue  de  la  Barre  et 
^MxBonsFiU 3.520  1. 

Liards  distribués  aux  enfants  à  titre  d'encou- 
ragement         1.443    » 

i    Archives  municipales. 


—  15  — 

Draps  pour  yètements ,  toiles ,  souliers  donnés 
dans  le  même  but 1.888   . 

Construction  d'une  maison  d*écoIe  sur  le  cime- 
tière Saint-Sauveur 6.068    • 

Dépenses  diverses,  achats  de  livres,  catéchismes, 
abécédaires ,  papier ,  images  pour  les  enfants ,  et 
même  verges,  dont  on  devine  l'emploi 2.300    » 

Dans  ce  dernier  article,  nous  avons  remarqué  une  dépense  de 
vingt-quatre  livres  payée  aux  sergents  «  pour  avoir  recherché 
les  enfants  qui  s'absentent  de  la  dite  école  ;  »  ceci  prouve  que 
la  Bourse  commune  des  pauvres,  pas  plus  que  le  Magistrat, 
n'avait  renoncé  à  rendre  obligatoire  la  fréquentation  de  l*école. 

De  l'eiposition  rapide  que  nous  venons  de  présenter,  résulte 
évidemment  ce  fait  :  que  le  principe  d'obligation,  encore  contesté 
aujourd'hui,  était  considéré  chez  nous  auXYI*  et  au  X Vil*  siècles 
comme  une  conséquence  nécessaire,  comme  le  corollaire  indis- 
pensable de  l'instruction  primaire  gratuite.  Nous  pouvons  ajouter 
encore,  aux  preuves  abondantes  reproduites  dans  les  pages  qui 
précèdent  et  aux  pièces  justificatives,  que  l'esprit  et  le  texte 
des  coutnmes'de  la  plupart  des  villes  de  Flandre  révèlent  une 
pareOle  tendance. 

Un  jeune  licencié  de  la  faculté  de  droit  de  Paris  en  étudiant 
dans  une  thèse  pour  la  licence  «  les  obligations  des  tuteurs  »  a 
fait  ressortir  avec  quelle  unanimité  les  coutumes  flamandes  im- 
posaient à  ceux-ci  le  devoir  a  de  faire  aller  les  enfants  à  l'escolle», 
il  est  même  remarquable  que  quelques-unes  de  ces  coutumes 
avaient  établi,  pour  le  cas  où  les  parents  ou  les  tuteurs  man- 
queraient à  ce  devoir,  une  sanction  spéciale  :  a  pugnition  à  dis* 
crétion  d'eschevins.  »* 


1  Salle  d'Ypreô ,  ch.  ^fS. 

)  Thèse  pour  la  licence  ^  par  Ânn.  Houdoy,  Paris.  Ch.  de  Morgues,  181^. 


—  1«  — 

II  n'en  était  pas  de  m£me  en  France;  les  coutumes  sont 
muettes  à  ce  sujet.  Pourtant  il  est  important  de  mentionner  le 
vœu  émis  par  le  Tiers  aux  États-Généraux  d'Orléans  en  1560, 
pour  la  création  dans  toutes  les  églises  cathédrales  et  collégiales, 
d'une  prébende  affectée  à  Tentretien  du  précepteur  qui  aurait 
pour  charge  d'instruire  la  jeunesse. 

La  Noblesse,  dit  M.  Picot^  ne  laissa  pas  au  Tiers  Thonneurde 
revendiquer  seul  l'instruction  du  peuple ,  elle  ajouta  :  et  Seront 
»  tenus  les  pères  et  mères,  à  peine  d'amende ,  d'envoyer  leurs 
»  enfants  à  ladite  école  et  à  ce  faire  seront  contraints  par  les 
D  seigneurs  et  juges  ordinaires.*  » 

L'ordonnance  royale,  datée  d'Orléans,' rendue  sur  les  plamtes 
et  doléances  des  Etats,  fit  droit  à  partie  de  ces  vœux ,  elle  porte 
(articles  8, 9  et  10): 

a  En  chacune  église  cathédrale  ou  collégiale  outre  la  prébende 
affectée  à  un  docteur  en  Rhéologie ,  une  autre  prébende ,  ou  le 
revenu  d'icelle  demeurera  destinée  pour  l'entretenement  d'un 
précepteur  qui  sera  tenu,  moyennant  ce,  instruire  les  jeunes 
ejifants  de  la  ville  gratuitement  et  sans  salaire,  lequel  précepteur 
sera  élu  par  l'archevêque  ou  évéque  du  lieu,  appelés  les  chanoines 
de  leur  église  et  les  maire,  eschevins ,  conseillers  ou  capitouls  de 
la  ville,  et  destiluable  par  ledit  archevêque  ou  évesque  par  l'avis 
des  dessus  dits. 

»  Ordonnons  que  les  revenus  et  deniers  de  toutes  confréries 
(la  charge  du  service  divin  déduite  et  satisfaite]  soient  appliqués 
à  l'entretenement  des  écoles  etaumosnes  es  plus  prochaines  villes 
et  bourgades  où  les  dites  confréries  auront  esté  instituées,  sans 


1    Histoire  des  Etats  généraux.  Paris  18*2. 

*   Cahier  de  la  Noblesse,  art.  12. 

8   Registrée  au   Parlement,  le  13  septembre  1561,  Reg.  L.  fol.  133.  Voir 
fiecueil  général  des  anciennes  lois  françaises,  t.  XIV,  f.61. 


—  n  — 

que  les  dits  deniers  paissent  être  employés  à  antre  nsage  ponr 
quelque  cause  que  ce  soit. 

a  Commandons  très-expressement  à  nos  officiers  et  aux  maires , 
échevins,  lapitouls  et  conseillers  'des  villes  et  bourgades,  chacun 
en  son  endroit ,  d'y  avoir  Tœil  à  peine  de  s'en  prendre  à  eux.  b 

Si  l'ordonnance  faisait  droit  au  vœu  émis  pour  l'institution 
des  écoles ,  elle  est  complètement  muette  sur  le  principe  d'obli- 
gation formulé ,  pour  la  première  fois  en  France ,  par  l'ordre 
de  la  Noblesse. 

Les  États  de  Blois  (1588)  voulurent  un  nouveau  progrès  et  ils 
demandèrent  que  l'on  ne  se  contentât  pas  des  écoles  ouvertes 
dans  les  villes ,  conformément  à  Tordonnance  d'Orléans ,  mais 
qu'on  en  instituât  aussi  dans  les  bourgs  et  même  dans  les  villages. 
Bien  plus ,  le  Clergé  reprit  en  son  nom  le  vœu  en  faveur  de 
l'obligation  que  la  Noblesse  protestante  avait  émis  la  première 
aux  États  d'Orléans.  '  Le  Clergé  voulait  à  son  tour  se  faire  de 
l'obligation  de  l'instruction  une  arme  contre  la  Réforme. 

C'est  dans  le  même  esprit  que ,  plus  tard,  Louis  XIY  décréta, 
lui^ussi,  rins^truction  obligatoire. 

Par  l'article  10  de  la  déclaration  du  13  décembre  1698,  «  qui 
ordonne  l'exécution  de  l'édit  de  révocation  de  celui  de  Nantes,*  » 
le  monarque  absolu  avait  enjoint  a  à  tous  les  pères  ,  mères , 
tuteurs  et  autres  personnes  qui  sont  chargés  de  l'éducation  des 
enfants  et  nommément  de  ceulx  dont  les  pères  et  mères  ont  fait 
profession  de  ladite  religion  prétendue  réformée ,  de  les  envoyer 
aux  écoles  et  catéchismes  (qui  devaient  être  établis  dans  toutes 
paroisses,  conformément  à  rarticle  9®  du  même  édit) ,  jusqu'à 
l'âge  de  quatorze  ans ,  si  ce  n'est  que  ce  sont  des  personnes  de 
telle  condition  qu'elles  doivent  les  faire  instruire  chez  elles  par 

1  Picot.  Histoire  des  États  généraux  ^  t.  III, 

2  Datée  du  mois  d'octobre  1683. 

12  S  2 


—  18  — 

des  précepteurs  iastruits  de  la  religion  et  bonnes  mœurs ,  ou  les 
envoyer  aux  collèges,  à  peine  de  condemnation»  d'amende  ou  de 
plus  grande  peine  suivant  Texigence  des  cas.  » 

Cette  ordonnance  rendue ,  moins  il  est  vrai  contre*  Tigorance 
que  contre  la  liberté  de  conscience,  rencontra,  à  ce  titre,  une  cer- 
taine opposition.  Cela  résulte  d'une  nouvelle  ordonnance  datée 
de  Fontainebleau,  le  10  octobre  1700.'  Dans  cet  éditle  Roi  dé- 
clare :  que  toutes  les  condamnations  à  Tamende  prononcées  en 
vertu  de  l'article  que  nous  venons  de  reproduire,  seront  exécutées 
par  provision,  nonobstant  Tappel  a  si  elles  ne  sont  que  de  dix 
sols  ou  au-dessous.  » 

Nous  ne  ferons  point,  à  ce  propos,  de  polémique  rétrospective 
et  nous  ne  retiendrons  de  ces  documents  que  ce  fait  :  l'obli- 
gation imposée  aux  parents  de  faire  instruire  leurs  enfants.  Il 
est  très-essentiel  de  faire  remarquer  que  si  la  déclaration  de  1698 
désigne  «  nommément  les  enfants  dont  les  pères  ont  fait  partie 
de  la  religion  réformée,  ce  n'est  qu'après  avoir,  comme  pour 
justifier  l'ordonnance,  »  proclamé  l'obligation  pour  tous  les  pères 
et  tuteurs  sans  exception.  Nous  ajouterons  que  Louis  XY  renou- 
vela, le  24  mai  1724,  l'ordonnance  de  son  prédécesseur,  en  pré- 
cisant les  moyens  d'exécution.  * 


1  Enregistrée  au  Parlement  de  Tournai  le  19  novembre  et  publiée  à  Lille 
le  21  janvier  HOl  (Reg.  aux  mandements  de  la  Gouvernance.  Arch.  mun.) 

t  L'article '74*  de  cette  déclaration  de  1*724  enjoint  aux  procureurs  du  roi 
et  à  ceux  des  seigneurs  hauts-justiciers  de  faire  remettre  tous  les  mois  ,  par 
les  curés,  vicaires ,  maîtres  et  maîtresses  d*école  et  autres,  qu'ils  peuvent 
charger  de  ce  soin ,  un  état  exact  de  tous  les  enfants  qui  n'iront  point  aux 
écoles  ou  aux  catéchismes  d'instruction  ,  étut  comprenant  leurs  noms  ,  âge  , 
sexe  ,  et  les  noms  de  leurs  pères  et  mères,  pour  faire  enstiite  les  poursuites 
nécessaires  contre  les  pères,  mères  ,  tuteurs ,  curateurs  ou  autres  chargés  de 
leur  éducation ,  et  qu'ils  aient  soin  de  rendre  compte ,  au  moins  tous  les  six 
mois ,  aux  procureurs-généraux ,  chacun  dans  leur  ressort ,  des  diligences 
faites  à  cet  égard  pour  recevoir  d'eux  les  ordres  et  les  instructions  nécessaires, 
Çiuyot.  ^Dictionnaire  de  jurisprudence^  t.  VI,  p.  624). 


—  19  — 

Api^ès  pvoir  résgmé  rapidement  Im  quelques  ordonnances 
françaises  où  apparaît  le  principe  de  Tobligation ,  revenons  aux 
écoles  gratuites  établies  à  Lille  au  XYP  siècle.  Nous  n^avons 
rien  à  ajouter  aux  renseignements  que  nous  ont  fournis  les 
comptes  de  1670  à  1672 ,  que  nous  avons  analysés  ;  nous  dirons 
seulement  que  l'état  de  plus  en  plus  fâcheux  des  finances  de  la 
Ville  auXVIir  siècle,  état  dû  à  des  causes  que  nous  n'avons  pas  à 
rechercher  ici  ,  restreignit  progressivement  les  budgets  déjà 
insuffisants  des  écoles  publiques ,  dont  Tactif  consistait  princi- 
palement en  rentes  sur  la  Ville,  qui  furent  trop  souvent  réduites 
et  même  impayées.  Nous  nous  bornerons  à  constater  qu'en 
1789,  la  Ville  comptait  douze  écoles  gratuites  soit  dominicales  ou 
journalières  dont  neuf  pour  les  garçons  et  trois  pour  les  filles. 

Elles  étaient  situées  : 
Une  sur  le  cimetière  Saint-Sauveur. 

Une  aux  Bapasmes  (rue  des  Jésuites). 

Une  sur  la  paroisse  Saint-Maurice. 

Une  aux  Bons-Fils. 

Une  sur  la  paroisse  Saint-André. 

Une  aux  Bleuets. 

Une  aux  Grisons ,  rue  du  Dragon  (c'était  l'école  fondée  par 
Deliot). 

Une  à  la  Madeleine  (banlieue). 

Une  rue  Saint-Sauveur. 

Une  rue  du  Plat. 

Une,  dite  de  Saint  Joseph ,  rue  Basse.* 

Une  rue  Saint-Génois  *. 


4    Fondée  en  1686  ,  par  Madexuoiselle  Jeanne  de  Raxnery,  pour  cent  cin- 
quante filles, 
î   Fondation  spéciale  de  Denis  Francquarl. 


—  lio  — 

En  résumé  »  du  XYV  siècle  jusqu'en  1789 ,  sous  Timpulsion 
municipale  ,  ce  fut  uniquement  l'initiative  privée  qui  fit  les  frais 
de  rétablissement  et  de  Tentretien  des  écoles  gratuites ,  et  les 
finances  de  la  Ville  n'eurent  à  intervenir  qu'exceptionnellement 
pour  combler  les  déficits  qui  se  produisirent  dans  les  premières 
années  et  jusqu'à  l'époque  où  la  générosité  des  donateurs  eut 
constitué  à  Tinstruction  des  rentes  suffisant  à  ses  besoins. 

En  1789,  le  revenu  réuni  de  toutes  les  écoles  dominicales  et 
fondations  particulières  pour  l'instruction  gratuite ,  n'était  plus 
que  de  5744 1. 14  s.  11  d.  C'était ,  sans  tenir  compte  de  la  moins- 
value  de  l'argent ,  un  chifTre  bien  inférieur  à  celui  dont  elles 
disposaient  cent  ans  auparavant. 

La  liquidation  des  dettes  de  la  Ville  réduisit  encore  cette  somme 
si  modique ,  et  dans  un  projet  de  réorganisation  des  écoles  pu- 
bliques ,  présenté  et  adopté  en  1805,  nous  avons  lu  à  Tarticlç 
sixième  :  ' 

«  Les  pères  et  mères  qui  ont  des  enfants  dans  l'âge  d'être  mis 
aux  dites  écoles  ne  sont  admis  aux  secours  auxquels  ils  peuvent 
aspirer  parleur  état  d'indigence,  qu'en  faisant  constater  par 
un  billet  du  maître  ou  delà  maîtresse  de  l'école  de  leur  paroisse 
que  leurs  enfants  fréquentent  ladite  école.  Les  distributeurs  de 
secours  sont  invités  à  tenir  la  main  à  l'exécution  du  présent 
article.  » 

La  tradition  de  l'obligation  ne  s'était  pas  perdue  complète- 
ment, on  le  voit  ;  mais  l'administration  municipale  n'était  plus 
ce  qu'elle  était  au  XVI^  siècle.  Les  administrateurs  faisaient  ce 
qu'ils  pouvaient  faire  ;  c'était,  alors  comme  aujourd'hui ,  à  l'État 


i  Arch.  mun.  Pièce  non  classée.  Nous  donnons,  aux  pièces  justificalives, 
une  curieuse  adresse  aux  citoyens  ,  relativement  à  Tinstruction  primaire  , 
arrêtée  dans  la  séance  de  l'administration  municipale  du  22  messidor, 
WVI, 


~  ftl  -. 

qu*il  appartenait  de  prendre  iiuc  mesure  générale,  en  consacrant 
le  principe  de  l'obligation  \ 

Les  écoles  primaires  n'avaient  à  Lille,  en  1805,  qu'un  modeste 
budget  de  trois  mille  cinq  cents  livres;  il  s'élève  aujourd'hui  à 
cent  cinquante-neuf  mille  quatre  cent  quatre-vingt-dix  francs, 
(budget  de  1872].  La  comparaison  entre  ces  deux  chiffres  nous 
dispense  de  tout  commentaire  sur  les  progrès  réalisés  ;  mais  en 
félicitant  les  administrations  municipales  qui  se  sont  succédé 
à  Lille,  depuis  le  commencement  du  siècle,  d'avoir  consacré  des 
sommes  de  plus  en  plus  considérables  à  l'instruction  du  peuple , 
nous  tenons  à  constater  de  plus  que  le  conseil  municipal ,  le 
conseil  du  département  du  Nord  et  la  Société  des  Sciences  de 
Lille  ont  émis  un  vœu  favorable  à  Tinstruction  gratuite  et  obli- 
gatoire 9  et  qu'elles  ont  ainsi  continué  les  traditions  généreuses 
et  éclairées  de  nos  prédécesseurs. 


1  La  Convention ,  par  un  décret  du  25  décembre  1193  ,  avait  déclaré  obU- 
gatoire  Vinstruction  au  premier  degré  et  édicté  des  peines  sévères  contre  les 
délinquants.  La  loi  du  H  novembre  1*794  ,  avait  aussi  proclamé  l'obligation  ; 
mais  ce  loii  restèrent  lettres  mortes. 


PIECES  JUSTIFICATIVES. 


FONDATION    DE    PIERRE    ET    HUBERT  DELIOT. 

1554. 

A  tous  ceux  qui  ces  présentes  lettres  verront  ouoiront ,  Esche- 
vins  de  la  ville  de  Lille,  salut  :  sçavoir  faisons  que  aujourd'hui 
par-devant  nous  comparurent  Hubert  Deliot ,  fils  de  feu  Guil- 
laume, bourgeois  et  marchand ,  demeurant  en  cette  ville,  tant  en 
son  nom  privé  et  pour  tant  que  touchier  lui  peult ,  que  en  cette 
partie  au  nom  et  comme  exécuteur,  avec  autres,  du  testament  et 
ordonnance  de  dernière  volonté  de  feu  Pierre  Deliot ,  son  frère , 
en  son  vivant  aussi  bourgeois  et  marchand,  demeurant  audit 
Lille,  d'une  part;  Guillaume  Castellain ,  Jehan  Dupont ,  Mahieu 
Castelain ,  M®  Germain  Ledru  ,  Jacques  de  Yendeville ,  Jacques 
de  Fourmestraux  et  Anthoine  de  La  Rivière ,  au  nom  et  comme 
ministres  généraux  des  pauvres  honestes  ménages  de  ladite 
ville ,  d'autre  part  ;  et  recognurent  de  leurs  pures  et  franches 
volluntés,  même  ledit  Hubert  Deliot ,  que  naguères  ledit  feu 
Pierre jDeliot  par  son  testament  et  ordonnance  de  dernière 
volonté ,  meu  de  bonne  affection  devers  tes  pauvres  de  la  vMte 


-  M  - 

taille  de  Lille ,  et  afin  qae  pouvreti  enf^ns  jeunes  dVaige 
fussent  meilleure  occasion  et  moien  de  venir  à  perfection  et  hon* 
neur,  anroit  désiré  estre  mis  sus  et  entretenir  à  toujours  une 
écoie ,  en  ladite  ville  de  Lille  pour  en  icelle  apprendre  et  endoc- 
triner par  les  maîtres  et  maltresses  à  ce  ordonnés ,  pouvres 
enfans  tant  fils  que  filles  à  lire ,  écrire ,  compter,  jecter  et  lever 
et  aussi  bonnes  mœurs ,  soubs  telles  règles ,  police ,  et  conduicte 
que  bon  sembleroit  au  dit  Hubert  Deliot  comparant ,  et  au  cas 
appartenir.  Pour  à  quoy  fournir  le  dit  feu  Pierre  Deliot  avoit 
donné  aux  dits  pouvres  et  à  prendre  sur  les  biens  de  luy 
demourés,  la  somme  de  trois  mille  florins  Carolus  pour  une  foiS| 
de  vingt  patars  Flandre  le  Carolus ,  que  le  dit  Hubert  Deliot  en 
sa  dite  qualité  d'exécuteur  a  furni  prestement  et  en  deniers  comp- 
tant ,  afin  de  faire  sortir  Tintention  et  volunté  de  son  dit  frère 
son  plein  et  entier  effect  ;  davantaige  désirant  par  ledit  Hubert 
Deliot  efTectuellement  l'accroissement  et  augmentation  de  la  dite 
école  à  l'honneur  de  Dieu ,  notre  créateur ,  il  a  déclaré  avoir 
donné  et  donne  par  pur  don  d'entre  vifs  irrévocable  et  sans 
rapel ,  par  forme  de  ausmosne  et  pour  subvenir  à  la  dite  école 
et  à  l'entretenement  d'icelle  aux  conditions  cr-après  mentionnées 
la  somme  de  trois  mille  quatre  cents  florins  Carolus  du  prix  que 
dessus  qu'il  a  pareillement  délivrés  comptant  pour  les  dites 
deux  sommes  portant  ensemble  iix  mille  quatre  cents  florins 
Carolus  estre  mises  et  employées  en  acquisition  de  rentes  héri- 
tières à  Tavenant  du  denier  seize  comme  ayant  cours  en  ceste 
ville ,  portant  chacun  an  la  somme  de  huit  cens  livres  parisis 
de  vingt  sols  la  livre,  et  ce  pour  furnir  chacun  an  aux  mises  et 
despenses  de  ladite  escolle  et  prébendes  ordinaires ,  et  ce  qui 
en  dépend,  comme  sera  ci-après  plus  amplement  déclaré  et  men- 
tionné, à  condition  toute  fois  exprès  que  si  la  dite  rente  ou 
portion  d'icelle  se  rachetoit ,  que  !e  remploy  se  fera  et  debvra 
Taire  en  acquisition  de  pareille  rente  héritière  seulement,  en 
faisant'  mention  au  dit  remploy  du  dit  rachat  et  que  les  deniers 


—  24  — 

procèdent  des  donations  et  aumosnes  faites  par  les  dits  Pierre  et 
Hubert  Deliot  pour  furnir  à  la  despense  et  chose  ci-après 
déclarées.  En  outre  et  par-dessus  ce,  ledit  Hubert  Déliot  com- 
parant a  déclaré  avoir  donné  et  donne  par  ces  présentes  par  tel 
don  et  aux  fins  que  dessus ,  pour  être  appliqué  et  tenir  la  dite 
escolle,  toute  une  chocque  et  héritage  qu'il  avoit  à  luy  appar- 
tenant, gissant  en  la  rue  du  Dragon  de  ceste  Tille  naguères 
occupée  à  usage  de  calendreur  et  autres  affaires  avec  les  deux 
petites  y  joindantes  pour  en  joyr  et  possesser  à  toujours  à  charge 
de  la  rente  foncière  seulement ,  telle  que  dit  est.  Etaprès  que  ledit 
HubertDeliotpourlebienetentretenementde  la  dite  escolle  et  ce 
qui  en  dépend  a  fait  et  tenu  plusieurs  communications ,  tant  avec 
lesdits  ministres  généraux ,  seconds  comparans,  comme  aussi  avec 
les  eschevins  du  dit  Lille  en  pleine  halle ,  et  le  tout  conceu  meu- 
rement  ainsi  que  par  bons  conseils,  iceux  comparans ,  du  gré  et 
consentement ,  agréation  et  autorisation  des  dits  eschevins  ont 
fait,  conceu  et  advisé  que  dessus,  à  tenir  et  observer  toujours  la 
bonne  vollunté  et  intention  des  dits  Hubert  et  Pierre  Deliot, 
les  points  et  articles  qui  s'ensieuvent.  Premier,  que  la  dite 
escolle  se  tiendra  à  toujours  en  la  dite  chocque  de  maisons  ci- 
dessus  mentionnée  et  non  ailleurs  comme  lieu  à  ce  idoine  et 
propice  gisant  quasi  au  mitan  de  la  ville  de  Lille ,  là  où  partant 
la  hantise  et  fréquentation  sera  de  tant  plus  commodieuse  aux 
escoUiers. 

Item  que  en  la  dite  eschole  y  aura  ung  maistre  homme  marié 
pour  instruire  et  endoctriner  les  enfants  masles  et  sa  femme 
exerçant  l'office  de  maîtresse  pour  les  filles  se  ainsy  faire  se  peult 
ou  aultrement  à  la  discrétion  des  matstres  généraux  des  pourres 
et  ce  tant  et  jusques  à  ce  que  les  dits  enfants  scaveront  raison- 
nablement lire ,  escripre ,  compter  et  lever  selon  leur  inclination 
et  esprit  naturel  ;  et  pareillement  seront  instruits  en  bonnes 
mœurs  et  honnesteté  de  vie  et  obéissance  vers  leurs  pères  et 
mères ,  parents  et  amis  et  aultres  et  doivent  estre  et  seront  les 


~  25  — 

dits  maistre  et  maislresse  d'eschole,  gens  idoines  et  qualifiés  de 
bonne  vie,  exemplarité  et  gouvernement,  aiians  leur  demeure  et 
résidence  ordinaire  en  la  dite  eschole  et  chocque  de  maisons  et 
Teront  à  leur  réception  serment  au  siège  des  dits  poures  de  eulx 
bien  et  deuement  acquitter  en  leur  charge  et  entretenement  de 
ceste  présente  ordonnance. 

» 
14.  '  Item  —  Que  tous  les  dits  fils  et  filles  hantans  la  dicte  es- 
cbole  tant  festes  que  dimences  et  jours  ouvriers  seront  tenus 
de  euh  pignier ,  ncttoier  et  laver  leurs  mains  et  visage  avant 
venir  du  matin  en  la  dite  eschole  et  eulx  tenir  le  plus  gentement 
que  faire  se  poira  et  a  quoy  les  maistre  et  maitresse  prendront 
bon  soing  et  regard  pour  le  bien  des  dits  poures  enfants  et  éviter 
à  plusieurs  et  divers  inconvéniens  que  en  polroient  advenir  et 
sourdre  comme  il  est  notoire. 


20.  Item.  Pour  la  paine  et  sallaire  ordinaire  du  dit  maistre 
d'eschole  luy  sera  payé  la  somme  de  deux  cents  livres  parisis 
par  chacun  an,  à  charge  de  livrer  maitresse  comme  dit  est  et 
oultre  et  par  dessus  demeure  en  la  maison  déclarée. 


1   Nous  ne  reproduisons  que  les  articles  les  plus  intéressants  de  ce  docu- 
ment oue  possèdent  les  arctûves  du  bureau  de  bienfaisance. 


I 


—  «6  — 


MODIFICATIONS   ET  AUGMENTATIONS   FAITES  PAR   LA 
FAMILLE  DELIOT   A   LA   FONDATION   PRIMITIVE.^ 


1563  —  1576 


Par  autres  lettres  passées  par  devant  échevins  le  pénultième 
de  mars  1563  les  enfants  et  héritiers  du  dit  feu  Hubert  Deliot 
reconnaissant  que  leur  dit  père ,  meu  de  bonne  affection  vers  les 
dits  pauvres  et  désirant  augmenter  la  dite  fondation  sous  encore 
autre  règlement  y  porté ,  avoit  fait  quelques  dispositions  plus 
avantageuses ,  et  pourquoy  ils  transportent  aux  ministres  géné- 
raux des  pauvres  en  lettres  de  rente  jusques  à  la  somme  de  six 
mille  quatre  vingt  florins  et  si  ont  délivré  aux  dits  ministres  en 
deniers  clairs  pour  être  employés  en  rente  héritière  sept  mille 
deux  cents  florins. 

Par  les  quelles  dernières  lettres  les  dits  cent  enfants  doibvent 
estre  advancés  et  à  quoy  ils  sont  obligés ,  à  scavoir  :  à  chacun 
dimanche  de  Tan  se  doibt  donner  à  chacun  des  dits  cent  enfants 
un  pain  du  poids  de  trois  livres  et  une  pièce  de  fromage  d'hol- 
lande de  trois  quarts  de  poids  ;  sont  les  dits  enfants  avancés  de 
papier  ,  plume ,  encre ,  escritoires  ;  en  deux  ans  ung,  de  livres 
abc  daires,  sept  psaumes,  et  patrenostre  ;  en  deux  ans  chacun  ung 
pigne  pour  eulx  nettoyer,  en  deux  ans  une  chemise,  en  deux  ans 
UDg  pourpoint  de  futenne  avec  doublure,  chacun  an  une  paire  de 
souliers ,  à  quarante  des  dix  enfants ,  une  paire  de  chausses  et  a 
dix  des  dites  filles  chacune  une  paire  de  chausses,  en  deux 


1   Manascrit  de  la  Bibliothèque,  N®  249  ,  intitulé  histoire  des  différentes 
fondations. 


—  »1  — 

ans  à  quarante  fils  et  dix  filles  à  chacun  un  paleto ,  et  am  filles 
une  hupelande  ou  robbe  de  drap  le  tout  d'une  même  couleur ,  * 
un  bonnet  noir  ;  en  deux  ans ,  les  fils  et  filles  un  couvre-chef  et 
un  écourcheu  de  toille  et  en  deux  ans  chacun  un  cent  de  daches 
(clous)  pour  mettre  à  leurs  souliers. 

Le  6^  de  mars  1576  aucunes  bonnes  personnes  non  spécifiées, 
à  cause  do  renchérissement  de  toutes  choses ,  et  afin  que  la  dite 
fondation  ftal  bien  entretenue ,  donnèrent  la  somme  de  deux 
mfille  quatre  cents  florins. 


FONDATION   DE   GUILIAUBIE  DE  BOISLEUX  DIT  BAPALMES. 


1605. 


Sachent  tous  que  par  devant  nous  Pierre  de  Forest  et  Pierre 
Pollet  ,  notaires  résident  en  cette  ville  comparut  en  sa  personne 
Guillame  de  Boilleux  dict  de  Balpames  ,  fils  de  feu  José,  bour- 
gois  et  marchand  détailleur  de  draps,  demeurant  en  ceste  ville  de 
Lille  et  recognut  que  pour  faire  œuvre  pieuse  et  aggréable  à  Dieu 
et  pour  conservation  delà  relligion  catholique,  apostolique  et  ro- 
maine et  république  chrestienne  et  instruction  de  la  jeunesse 
en  la  piété ,  bonnes  mœurs  et  commenchemcnt  de  lettres ,  son 
désir  est  de  fonder  comme  de  faict  il  fonde  par  ceste,  une  escolle 
soubzles  mêmes  institutions  et  riéglement  que  celle  par  ci-devant 
fondée  par  Pierre  et  ^Hubert  Deliot ,  pour  la  jeunesse  y  estre 

i   Grise ,  sans  doute ,  d'où  le  nom  des  Grisons  donnée  à  Técole  Deliot, 


-  w  -. 

entretenue  sous  les  mêmes  reigles  et  distributions  que  celle  esta* 
bliepar  institution  et  augmentation  des  dits  Deliot,  saulfqueau 
regard  des  accoustrements,  veultet  ordonne  qu'ils  soient  de  coul- 
leur  tasné;  et  pour  ce  effectuer  adonné  et  donne  par  don  d'en- 
trevif  irrévocable  et  sans  rappel  et  absolut ,  la  somme  de  trente 
neuf  mille  florins  earollue^  de  vingt  paltars  piéche,  à  prendre  sur 
tous  ses  plus  apparans  biens  consistans  en  maisons ,  lieux  ma- 
noirs, fiefs  et  héritage ,  où  ils  soient  scitués  et  gisans  quil  délais- 
sera au  jour  de  son  tréspas  pour  par  les  administrateurs  qui  seront 
les  mesmes  que  ceulx  institués  par  les  dits  Deliot ,  estre  mis  en 
cours  de  rentes  $iu  plustot  que  faire  se  poira  au  proufBct  d'icelle 
fondation ,  à  charge  que  par  les  constitutions  desdites  rentes  sera 
faite  mention  que  les  deniers  capitaux  procèdent  et  sont  affectés 
à  cette  donation  pour  éviter  un  divertissement  qui  polroit  estre 
fait  à  autre  usance  »  etc. 

Ce  fut  ainsi  fait  et  passé  audit  Lille ,  le  treizième  jour  de 
septembre  XYP  cinq,  pardevant  nous  notaires  soubsignés. 

P.  BU  FORBST.  P.  POLLET. 


-$•- 


REQUÊTE  DES  MAITRES  DE  LA  CHARITÉ  AUX  ARCHIDUCS 
AFIN  d'être  AUTORISÉS  A  MODIFIER  LA  FONDATION  DE 
GUILLAUME  DE  ROISLEUX  ,  APPROUVÉE  PAR  LETTRES- 
PATENTES  DE  FÉVRIER.  ^ 


1609. 


Les  maîtres  de  la  bourse  commune  des  pauvres  considérans 
que  icelle  fundation  seroit  de  peu  de  fruict  et  n'apporteroit  aucun 
avancement  à  l'instruction  et  éducation  des  pauvres  de  la  dite 
ville,  comme  y  est  plus  qae  sufGsament  pourveu  par  l'érection 
et  entretenement  de  VEcole  dominicale  et  journalière  eslablie 
long  temps  après  la  fondation  des  dits  Deliot,  et  que  ne  se  trouve 
présentement  qu*avecq  difficulté  enfTans  en  nombre  suffisant 
pour  Faccomplissemenl  de  la  fondation  Deliot ,  ils  ont  pourjecté 
de,  en  accomplissement  de  la  dite  fondation  qui  tend  principale- 
à  Tinstruction  des  pouvres ,  prendre  et  lever  autant  d'enfants 
masles  natifs  de  Lille ,  déjà  capables  de  recevoir  instruction,  les 
quels  seront  colloques  ,  mis,  eslevés  ,  alimentés  et'  entièrement 
entretenus  en  la  maison  nouvellement  construite ,  et  instruits  par 
un  maistre  à  lire,  escripre,  chiffrer ,  jecter  et  par  après  aprins  de 
quelque  art ,  stil  et  mestier,  jusqua  ce  qu'il  seront  suffisans  de 
gagner  leur  vie. 


1   Registre  anx  titres,  coté  X,  P40. 


—  mo- 
teurs Âltèzes,  ce  qui  est  ci-dessus  considéré  et  sur  ce  e\i  l'advis 
des  mayeur  et  eschevins  de  la  ville  de  Lille ,  inclinant  favora- 
blement a  la  dite  supplication  et  requeste ,  advouent  et  autho- 
risent  de  pouvoir  mettre  à  exécution  le  dit  pourject,  nonobstant 
la  forme  des  dispositions  du  fondateur. 

Bruxelles  le  XX®  de  febvrier  1609. 


BAN   TOUCHANT   l'oUYERTCRE   DE   l'ÉGOLE   DOMINICALE 


(iNSTBUCTION   OBLIGATOIRE). 


1584. 


L'on  faict  assavoir  que  pour  commenchier  a  mestre  sus  et 
erigier  Tune  des  Escolles  Dominicales  en  ceste  ville  de  Lille  que 
ioelle  se  tiendra  es  galleries  de  la  porte  de  Molinel  dimenche 
prochain  XXYP  de  ce  présent  mois ,  par  quoy  VonfdUct  comman- 
dement à  tous  pères  et  mères ,  maistres  et  dames  des  paroisses 
de  Saint  Sauveur  et  Saint  Maurice  ayans  enfTans,  serviteurs  et 
tabliers,  tant  fils  que  filles  soubz  leurs  charges,  depuis  Teaige 
de  huit  ans  jusques  à  icelluy  de  dix-huit  ans ,  ne  sachans  leurs 
paternoslres ,  créanches,  lisre  et  escripre,  que  ils  ayent  à  les  en- 
voier  le  dit  jour  de  dimenche  à  huit  heures  du  nj^ïtin  ,  >eatre  les 

i   Registre  aux  bans  de  police ,  coté  F,  f*  130. 


—  81  — 

deux  portes  du  Molinel  la  ou  ils  trouveront  maistres  et  maistresses 
députés  de  par  Messieurs  pour  les  enseigner ,  lesquels  enffans 
demeureront  jusquesà  ce  qu'ils  auront  tous  apprins,  et  debvront 
retournera  une  heure  après  disner  pour seoiblablement appren- 
dre et  seront  tenus  de  continuer  du  dit  jour  en  avant  toutes 
festes  et  dimenches  sur  peine  de  grieeve  pugnition  arbitraire ,  à  la 
discrétion  de  Messieurs  ou  des  commis  des  dites  escolles ,  ne 
soyt  que  les  dits  père  et  mère,  maitre  et  dame  fâchent  apparoir 
que  leurs  dits  enffans,  serviteurs  et  tabliers  voientàaultreescolle, 
et  de  quoy  ils  seront  ternes  faire  apparoir  par  enseignement  et 
signature  des  maitres  d'icelle  escolle ,  et  pour  ceux  qui  ne  vont  à 
Tescolle  que  ils  fâchent  apparoir  que  ils  sievent  lire  et  escripre, 
le  tout  aux  députés  de  la  part  de  mes  dits  seigneurs  en  leur 
Chambre  qui  se  tient  au  siège  des  pauvres  de  la  dite  ville.' 

Publié  a  labretesque  et  par  lescarfours  de  ceste  ville  le  XXIV 
de  février  XV*  IIII»IIII. 

^Pareille  ordonnance  pour  les  paroisses  St*Étienne  et  Ste- 
Catherine  fut  publiée  le  juin  1584*  et  le  10  novembre  de  la 
même  année  pour  la  paroisse  St-Pierre).  Reg.  aux  kins  F, 
f*  137  et  Ul. 


i  II  est  à  remarquer  que  le  placard  de  PhUippe  II,  daté  du  1*'  juin  158*7, 
qui ,  «  conformément  aux  décisions  du  synode  provincial  tenu  à  Cambrai  en 
1586,  indique  la  nécessité  do  créer  dos  écoles  dominicales  et  de  contraindre 
les  parents  à  y  envoyer  leurs  enfants  »  est  postérieur  de  plus  de  trois  années 
à  l'institution  fondée  par  le  Magistrat  en  1584.  (Voir  ce  placard ,  registrt 
aux  mandements ,  livre  blanc  ,  pièce  914). 


—  t2  — 


ÉGOLE  DOMINICALE.  —  FONDATION  DE  LA  FAMILLE  VILAIN  ^ 


lft84. 


A  tous  ceulx  qui  ces  présentes  lettres  verront  ou  oirront, 
eschevins,  conseil,  et  huict  hommes  de  la  ville  de  Lille  et  dame 
Philippe  de  Maistaing,contesse  d*Isenghien,  salut.  Scavoir  faisons 
que  pour  la  bonne  et  sincère  affection  que  feu  d'heureuse  mé- 
moire hault  et  puissant  S'  M*  Maximilien  Vilain,  à  son  trespas 
conte  d'Isenghien ,  baron  de  Rassenghien ,  espoux  et  mary  de 
nous,contesse  d'Isenghien,  auroit  porté  au  peuple  et  communaulté 
de  ceste  ville ,  en  luy  concheue  entre  aultres  occasions  par  les 
bons  debvoirs  d'obéissance  à  luy  rendue  et  aultres  en  son  endroict 
continués  durant  le  temps  qu'il  auroit  par  Sa  M^  Royale  N®  Sou- 
verain prince  esté  commis  Gouverneur  du  dit  Lille ,  Douai  et 
Orchies,  par  l'espace  d'environ  dix-huit  ans  et  jusqu'à  son  trespas 
auroit  eu  grand  désir  qu'en  icelle  ville  fut  esté  dreschié 
quelque  escolle  pour  l'instruction  de  la  jeunesse  en  bonne  disci- 
pline et  piété  ;  tellement  que  pressé  de  sa  maladie  dernière  pour 
occasionner  le  dit  dressement  de  tant  bonne  œuvre,  auroit 
déclaré  estre  sa  volonté  de  donner  à  la  dite  fin,  la  somme  de  deux 
mille  quattre  cens  florins  pour  une  fois ,  ce  que  venu  à  la  con- 
gnoissance  de  hault  et  puissant  S'  Jacques-Philippe  Vilain, 
conte  d'Isenghien ,  son  fils  et  principal  héritier ,  iceluy  approu- 
vant la  bonne  intention  el  voUonté  de  son  dit  S'  et  père ,  et  la 

i   Ref^istre  aux  titres  ,  c.  F,  f^  241. 


-8tt- 

• 

veuillant  amener  en  effect  au  plus  tôt  que  Taire  se  pourroit , 
ai^oit  à  son  parlement  de  ces  pays-bas  délaissé  et  donné  à  nous 
iiame  d'Isenghien,  sa  mère,  pooir  et  auctorité  espécialepar  lettres 
passées  devant  le  lieutenant  de  la  gouvernance ,  le  dix-septième 
d'août  quatre-vingt-trois. 

(Suit  la  teneur  de  cette  procuration  générale). 

Nous ,  contesse  dlsenghien ,  pour  le  bien ,  prouffict  et  utilité 
commune  de  ceste  ville  et  afin  que  le  parachèvement  de  la  dite 
escolle,  ja  encommenchée,  se  fâche  et  que  par  délay  du  payement 
de  la  dite  somme  de  deux  mille  cent  florins  ' ,  ne  soit  occasion 
de  retardement ,  constituons  une  rente  de  cent  trente-cinq  florins 
carolus  et  cinq  patars ,  etc. ,  etc.  Et  nous  eschevins ,  etc.,  etc., 
promectons  la  dicte  escolle,  en  considération  du  premier  advan- 
chement  du  dit  S',  sera  nommée  à  toujours  l'escolle  dominicale 
du  comte  d'Isenghien ,  etc.,  etc. 

Ainsi  f^it  le  premier  de  mars  XY*  quatre-vingt-quatre. 


1   La  procuration  explique  que  trois  cents  florins  avaient  été  appUqués  à  des 
œuvres  de  charité. 


xn— 8 


—  86  — 


SERMENT  DES  INSTITUTEURS  PRITES  ^ 

1589. 

Sur  ce  qae  les  maîtres  et  maîtresses  d'écolle  auroient  esté 
mandés  par  devant  nous  en  pleine  halle  pour  faire  et  prester 
le  serment  requis  par  le  sinode  et  lettre^  du  placcart  de  Sa 
Majesté  sur  ce  depuis  ensuivies ,  seroient  conparus ,  assavoir  le 
23  mars  1589. 

Jacques  Begqubt,  rue  de  Poids. 
Jehan  Magnbl  ,  rue  Saint-Pierre. 
Pierre  Lbhonnibr,  marché  au  lin. 
Jehan  Dumoulin  ,  marché  au  Blet. 
Jehan  Yitus  ,  pladie  aux  Oignons. 
Jheremie  Dubus  ,  au  Bancq  de  Wedde. 

Midart  db  Buus,  au  Pourchelet, 
Jehan  Monnotbr  ,  devant  les  Cordeliers. 
,  Jacques  CaocHAai ,  rue  des  Malades. 
Arlus  m  Wbbpb  ,  court  de  Bapalmes. 
Jehan  Poignarbt  ,  devant  la  place  de  Comines. 
Jehan  db  Windbb  ,  marchés  aux  Porées. 
Toussaint  nu  Puez  ,  rue  du  Molinel. 
Simon  lb  Thbrrt  ,  hasse  rue,  derrière  le  Dolphin. 
Jehan  de  le  Conte  ,  rue  des  Cordeliers.  ' 
W  Jacques  Médart  ,  rue  du  Pourchelet. 
Sainctine  Hamerlan  ,  rue  des  Trois-Molettes. 
Catherine  bu  Mollin  ,  Pont  de  Comines. 
Marguerite  Desobries  ,  rue  des  Sœurs  Noires. 
Catherine  Douvillier,  rue  deTAbbiette. 

i   Arcb.  mun.  Registre  aux  mémoires ,  22  mars  1589. 


—  Il- 


Le  24  mars  ; 

Alexandre  Leglbrcq,  saïeteur»  rue  des  Robbleto. 
Jacquemine  Butin,  veuve  de  Jean  Prbt. 
Mathieu  Begquit,  rue  de  la  Barre. 
Nicaise  Cornillb  ,  rue  Saint-Nicaise. 
Antoine  Pollet,  constre  Saint-Sauveur. 
Antoine  de  Le  Haie  ,  à  Sainte-Catherine. 
W^  Jerosme  Câulier,  à  la  Blewe-Fontaine. 
Pierre  Bellemahie  ,  à  Sainte- Catherine. 
Jehenne  Medrisse  ,  veuve  François  Graissier. 
M*  Charles  Miroul. 

Antoine  Coingner,  ruellette  Sainte-Claire. 
Comille  Lbfervre^  femme  Yinchent  Fournibr  ,  rue  Saint- 
Sauveur. 

Tous  lesquels  desnommés  qui  sontmaistreset  maistresses  d'es*- 
colle  en  françois  ont  faict  le  serment  sur  le  missele  suivant  qu'il 
est  ordonné. 

Jacques  Empin.  \ 

Henri  Gherlant.         >    Séculiers. 

Lambert  Allart.         ) 

Pierre  Jehan  Lesgouffe  1 
Nicolas  Caron.  f 

Sire  Jehan  Ramer  Y.     (     Prebstres. 

Sire  Philippe  Dufour.  ' 
ont  fait  ledit  serment  en  latin. 


—  88  — 


FOIf DATION  DE  l'ÉGOLE  JOURNALIÈRE   GRATUITE  ^ 

1595. 

Le  13  février  1525 ,  Messieurs ,  après  communication  avec  les 
commis  au  renouvellement  de  la  loy  et  auditeurs  des  comptes 
ont  résolu  de  ériger  une  escolle  journalière  d'enfans,  tant  masles 
que  femelles  aux  dépens  des  biens  de  Tescolle  dominicale  selon 
Tadvis  des  super-intendans  de  la  diste  escole ,  et  si  le  revenu  de 
la  diste  escolle  ne  peut  sufiGre ,  se  empruntera  sur  les  biens  du 
domaine  de  cette  ville  jusqu'à  ce  que  la  diste  escolle  aura  moyen 
de  restituer. 


ÉCOLE   DOMINICALE   ET   JOURNALIÈRE.  —  EXTRAIT 
DES   COMPTES   DE   LA   VILLE  ^. 


1613. 


A  Wallerand  Caron  »  recepveur  de  TEcole  Dominicale ,  mil 
huit  cent  quatre-vingt-une  livres  deux  sols  cinq  deniers ,  que 
par  compte  par  lui  rendu  de  la  dite  escole  pour  Tannée  finie  au 
dernier  jour  de  juin  1613  lui  seroit  due  pour  plus  de  mises  que 
de  receptes ,  et  par  autre  partie  cinq  cent-dix  livres  pour  trois 
mois  de  gaiges  des  maîtres  et  maîtresses  sur  sa  requeste  narra- 
tine  que  le  dit  mali  [déficit]  seroit  causé  par  la  multitude  et 
grand  nombre  d'enfans  qui  se  retrouvent  en  ladite  escole,  estant 

1    Registre  anx  résolutions  du  Magistrat,  coté  n*5,  r218. 
9   Compte  de  1618  à  1614  ,  folio  iiiiCv. 


—  80  — 

environ  douze  cents ,  suivant  le  recollement  fait  au  siège  des 
poures ,  par  lequel  on  avoit  enchargé  les  pères  et  mères  ayant  à 
la  bourse  aulmosnes ,  d'y  envoyer  leurs  enflans  à  péril  d'estre 
frastrés  et  privés  d'icelle  bourse ,  pour  lequel  mali  de  compte 
et  affin  d'estre  remboursé  d'icelui  s'estoit  adressé  vers  les  com- 
mis super-intendans  de  la  dite  escotle  lesquels  lui  avoient 
déclaré  que  ce  ne  leur  touchoit ,  ains  à  mes  dits  seigneurs  comme 
souverains  d'icelle ,  requérant  du  dit  remboursement ,  pour  les 
raisons  y  portées ,  signament  afin  que  la  dite  escoUe  comme 
chose  bonne  et  pieuse  fut  maintenue. 

ii"iii«nii"xiL  XI  s.  II  d. 


RÈGLEMENT  TOUCHANT  l'ÉGOLE  DOMINICALE.^ 

1639. 

A  tous  ceulx  qui  ces  présentes  lettres  verront  et  oiront,  Esche- 
vins,  Conseil  et  Huict-Hommes  de  ceste  ville  de  Lille,  salut  | 
scavoir  faisons ,  que  nous  aiant  esté  représenté  par  les  intendants 
de  l'EscoUe  Dominicalle  qu'il  importait  grandement  au  salut  des 
âmes  et  bien  publicque ,  que  les  enfans  de  quelle  qualité  ou 
condition  qu'ils  fussent ,  soient  instruits  soigneusement  en  leur 
tendre  jeunesse  en  tout  ce  qui  touche  et  concerne  la  foy  catho- 
lique ,  apostolique  et  romaine  pour  quoy  avoit  esté  principa- 
lement institué  la  dite  escolle  au  temps  qu'il  avoit  esté  jugé 
nécessaire  d'aller  au-devant  des  hérésies,  desquelles  on  redoub- 
toit le  progrès  et  établissement,  et  qu'il  estoit  bien  difficile  d'y 
attirer  les  enfants  des  pauvres  gens,  qui  n'ayant  les  moiens  de 
les  faire  enseigner  en  aultres  lieux ,  se  donnent  peu  de  peine  de 

1   Registre  aux  résolutions,  coté  n®  8 ,  folio  cxxxvui. 


—  40  — 

leg  y  envoler  pour  eslre  instruits ,  ou  bien  ne  peuvent  tant  faire 
(  à  faulte  de  bonne  éducation  et  obéissance  )  de  les  obliger  à  s'y 
retrouver  avec  diligence  et  assiduité  es  jours  ordinaires ,  pour 
quoi  il  seroit  expédient  de  sq  servir  de  quelque  moyen  propre 
pour  les  induire  et  attirer  plustôt  de  leur  volonté  que  par  con- 
trainte ,  de  la  quelle  estans  commandés ,  ils  ne  sont  point  si 
disposés  à  se  porter  à  comprendre  ce  qu'on  leur  enseigne ,  ni  à 
recepvoir  une  instruction  sy  salutaire ,  et  -trouvant  ce  que  les 
dits  intendants  nous  ont  remonstré  de  grand  considération  et 
importance,  avons  jugé  expédient  et  profitable  au  salut  des 
âmes  et  bien  publique  d'ordonner  le  règlement  qui  s'ensuit. 

A  scavoir  que  les  dits  intendants  en  personne  feront  quatre  fois 
par  an  et  de  trois  mois  en  trois  mois ,  un  pourchas  d'aulmosnes 
par  toute  ceste  ville  avec  boitte  fermée  et  sans  pouvoir  cognoistre 
ce  que  chacun  des  manans  et  habitants  se  vouldra  eslargir  de 
donner  ;  pour ,  les  deniers  en  procédant  estre  distribués  aux 
pauvres  enfans  de  ceste  ville,  taille  banlieuwe,  et  sy  avant 
que  la  charge  de  la  Bourse  généralle  d'icelle  se  peult  estendre , 
quy  se  retrouveront  à  la  dite  escolle  ;  pour  estre  instruits  au 
Vathécisme  quy  s'y  enseignera. 

Et  ce  par-dessus  un  auitre  pourchas,  qui  s'est  fait  par  le  passé 
et  continuera  encores  à  l'advenir ,  pour  les  nécessités  et  entrete- 
nement  de  la  dite  escole. 

Les  deniers  néantmoins  lesquels  en  procéderont  seront  dis- 
tingués par  le  recepveur ,  en  sorte  que  ceulx  du  dit  pourchas 
ordinaire  seront  appliqués ,  ainsi  quil  a  esté  accoutumé  par  le 
passé ,  et  s'en  rendra  compte  particulier  et  séparé  de  ceulx  qui 
procéderont  des  dits  quattre  pourchas  qui  se  feront  par  chacun  an. 

Lesquels  seront  distribués  aux  dits  pauvres  enfans  se  retrou- 
vans  à  la  dite  escole  pour  estre  instruits  au  dit  cathécisme  par 
liarts ,  deux  ou  trois,  ou  plus  à  l'arbitraige  des  dits  intendants 
et  des  religieux  ou  aultres  personnes  ecclésiastiques  quy  les 
enseigneront ,  à  proportion  de  la  diligence  qu'ils  feront  paroitre 
à  fréquenter  la  dite  escole. 


— ^ 


-  41  - 

Etd'aultant  qu'il  ne  suffit  qu'ils  s'y  retrouvent  simplement  « 
mais  le  plus  important  qu'ils  s'y  comportent  avec  attention ,  afin 
de  consuivre  le  fruict  que  l'on  prétend  de  la  dicte  instruction , 
OQltre  ce  que  se  distribuera  pour  cause  de  la  seule  fréquentation, 
les  dits  religieux  ou  aultres  entremis  à  enseigner  le  dict  caté* 
chisme  se  pourront  eslargir  de  quelques  petites  récompenses 
vers  ceulx  qui  se  monstreront  plus  attentifs,  modestes,  obéissans, 
studieux ,  et  profiteront  le  plus  de  ce  que  leur  sera  monstre  et 
enseigné. 

Et  comme  les  Ministres  généraux  de  la  dite  bourse  commune 
des  pauvres  s'avoient  offert  de  tenir  la  mam  sérieuse  à  ce  que 
les  enffans  de  ceulx  qui  sont  par  eulx  aumosnés  fréquenteroient 
en  toule  diligence  la  dite  escole  et  cathéchisme,  nostre  intention 
est,  mêmes  ordonnons  que ,  nonobstant  les  dites  distributions, 
ils  continuent  au  moyen  qu*ils  ont  eu  à  les  contraindre  à  s'y 
retrouver  ;  assavoir  :  de  retrancher  aux  pères  et  mères  d'iceulx 
les  aumosnés  qu'ils  leur  distribuent  en  la  manière  et  en  propor- 
tion qu'ils  trouveront  mieulx  convenir ,  lorsqu'il  leur  aura  apparu 
que  leurs  enffans  auront  esté  défaillans,  pourquoi  plus  facilement 
descouvrir  ordonnons  aux  ministres  généraux  de  délivrer  une 
déclaration  et  cathalogue  des  enffans  aumosnés  de  la  dite  bourse 
aux  dits  intendants ,  lesquels  seront  tenus  prendre  connaissance 
de  ceulx  qui  seront  défaillans  et  en  faire  rapport  aux  siège  des 
dits  ministres  généraux  une  fois  par  mois  pour  le  moins. 

Déclarant  que  tout  ce  qu'avons  ordonné  cy-dessus  touchant 
les  dits  quatre  pourchats  et  distributions  aux  pauvres  enfant 
n'est  que  par  forme  de  provision  et  d'essay  et  jusques  à  nostre 
rappel  que  pourrons  faire  quand  bon  nous  semblera.  ^ 

Fait  en  Halle  le  XV  de  février  1639, 

Et  signé  Â.CuviLLON. 

1  Ces  quêtes  continuërent  jusqu'en  Hdd. 


-  42  - 

SÉANCE  DE  l'administration  MUNICIPALE  DE  LA  COMITONE 
DE  LILLE  DU  22  MESSIDOR  AN  VI  DE  LA  RÉPUBUQUE. 

10  juillet  1798. 


Sur  la  proposition  de  TAdininistrateur  chargé  de  VInstruetion 
pnbliquey  rAdministration  après  avoir  entendu  le  commissaire  du 
Directoire  exécutif ,  arrête  que  Tadresse  ci-après  sera  imprimée  au 
nombre  de  150  exemplaires. 

Citoyens  , 

Ce  n'est  point  de  l'éducation  proprement  dite  qu'il  est  question 
en  la  présente  proclamation ,  c'est  du  commencement  de  l'édu- 
cation ,  de  cette  initiative  qui  convient  à  tous  et  en  tout  temps 
et  pour  laquelle  la  loi  a  sagement  établi  des  Écoles  primaires. 
L'organisation  n'en  est  point  encore  terminée ,  mais  les  soins  de 
l'autorité  publique  ne  doivent  pas  moins  faire  leurs  efforts  pour 
les  encourager.  Si  nous  considérons  les  hommes  en  général , 
nous  voyons  également  en  eux  le  besoin  de  faire  instruire  leurs 
enfants ,  et  pour  parvenir  à  cette  Instruction ,  la  nécessité  de 
leur  inculquer  les  principes  élémentaires  qui  y  conduisent;  si  nous 
les  considérons  en  particulier ,  nous  reconnaissons  pour  les  riches 
l'indispensahilité  d'une  éducation  nationale ,  qui  inspire  à  tous 
les  citoyens  un  même  esprit  et  des  sentiments  semblables  pour 
la  Patrie  ;  nous  voyons  pour  les  moins  fortunés  la  facilité  d'un 
enseignement  gratuit ,  qui  arrache  leurs  enfants  à  l'ignorance  et 
à  la  misère.  Nous  rappelons  à  ceux  qui  prétendent  aux  places  et 
aux  emplois ,  que  la  loi  veut  qu'ils  ne  soient  confiés  aux  pères 
de  famille,  qu'autant  que  leurs  enfants  fréquentent  les  écoles  pu- 
bliques. El  certes ,  c'est  là  et  dans  l'âge  tendre  que  doivent  se 
puiser  et  la  morale  républicaine  et  les  connaissances  que  tout 


—  4d  — 

citoyea  doit  nécessairement  avoir  dans  un  régime  électif  où  rien 
ne  s'accorde  qu'aux  talents. 

Les  Ecoles  frimaires  pour  les  garçons  sont  fixées  i  douze  en 
cette  commune  ;  elles  sont  confiées ,  savoir  : 

Aux  Citoyens , 

Petit  ,  maison  ci-devant  cléricale  Sauveur. 

luGLAET ,  maison  ci-devant  pastorale  Maurice* 

MALÂmB ,  place  des  Reigoeaux. 

Ybrbiek  ,  rue  du  Yieux-Marché-aux-Moutons. 

Gaillard  ,  rue  du  Vieux-Faubourg. 

Béhâgub  ,  maison  ci-devant  pastorale  Etienne. 

Yerlais  père ,  maison  ci-devant  pastorale  de  la  Magdeleine. 

Yerlais  fils ,  maison  ci-devant  pastorale  André. 
DuRiEux ,  maison  ci-devant  pastorale  Catherine. 

Leroy  ,  rue  de  la  Piquerie. 

Lacombe  ,  Marché  au  Verjus. 

Moulin  ,  Marché  au  Verjus. 

Les  Institutrices  primaires ,  sont  : 

Les  Citoyennes , 

EoLART ,  maison  ci-devant  vicariale  Sauveur. 

Vantibnstraedt  ,  maison  ci-devant  vicariale  Maurice. 

TiLLiBR  y  pont  Jacques. 

Labib  ,  maison  ci-devant  cléricale  Etienne. 

D'halluin  ,  maison  ci-devant  cléricale  de  la  Magdeleine. 

Devoos  ,  cour  du  Fresne. 

Les  principes  que  Ton  professe  dans  toutes  ces  écoles  sous  la 
surveillance  publique,  sont  purs,  indépendants  de  tous  préjugés 
et  de  tout  parti  ;  ils  doivent  convenir  également  à  tous ,  car  ils 
n'ont  pour  but  que  Tamour  de  la  patrie  et  la  pratique  de  la  vertu. 
Onn'v  enseigne  aucune  religion  particulière,  parce  que  la  loi 


—  44  — 

n'en  reconnatt  aucune  et  qu'elle  les  protège  toutes  ;  mais  on  y 
inculque  aux  élèves  cette  morale  vraie  qui  convient  à  toutes  les 
religions  et  qui  est  indépendante  des  temps  et  de  la  volonté  des 
hommes.  On  apprend  dans  toutes  ces  écoles  à  lire ,  à  écrire  et 
les  premiers  éléments  de  l'arithmétique  et  de  Thistoire. 

Les  citoyens  Juglard.  Béhague,  Yerlais  père,  Durieux  et 
Leroy  sont  en  outre  chargés  d'enseigner  les  langues  anciennes. 

Chacun  des  Instituteurs  a  été  admis  par  un  jury  d'instruction 
après  des  examens  multipliés. 

Si  malheureusement  il  se  trouvait  quelques  hommes  qui  cher- 
chassent à  soustraire  à  la  surveillance  nationale  l'éducation  qu'ils 
veulent  donner  à  leurs  enfants ,  qu'ils  ne  croient  point  pouvoir 
y  parvenir.  Les  instituteurs  particuliers  sont  comme  ceux  publics, 
sous  la  main  de  l'autorité ,  leurs  écoles  sont  égalemment  visitées 
par  les  fonctionnaires  à  qui  la  loi  confie  ses  établissements ,  et 
s'ils  s'écartaient  un  seul  instant  de  leur  devoir,  s'ils  ne  faisaient 
tous  leurs  efforts  pour  former  des  républicains ,  s'ils  prêchaient 
une  religion  exclusive ,  la  justice  nationale  saurait  les  atteindre, 
et  les  parents  qui  les  auraient  encouragés  ne  seraient  pas  à  l'abri 
de  ses  poursuites. 

Ainsi  donc ,  que  chacun  se  persuade  que  l'éducation  est  et 
sera  la  même  dans  les  établissements  publics  et  particuliers,  mais 
qu'il  est  accordé  aux  premiers  plus  d'encouragements  et  de  pro- 
tection qu'aux  seconds.  On  est  obligé  de  convenir  que  cela  doit 
être  ainsi ,  et  le  temps  viendra ,  nous  aimons  à  le  croire ,  où  tous 
les  hommes  à  talents  se  disputeront  ce  titre  honorable  d'institu- 
teur public ,  où  les  pères  de  famille  se  feront  un  devoir  d'y 
envoyer  leurs  fils,  où  enfin  les  écoles  particuUères  ne  seront  plus 
qu'un  secours  à  l'insuffisance  du  nombre  des  autres. 

Signé:  Gbmtil-Muiron  et  Rohârt, 


SUPPLÉMENT 


A    LA 


NUMISMATIQUE  LILLOISE 


(QUATRIÈME  PARTIE) 


PREWER  FASCICCLB 


Par  m.  EDOUARD  VAN  HENDE 

Membre  titolalre. 


La  dans  la  séance  da  7  février  1918» 


La  Société  des  Sciences  a  bien  voulu  insérer ,  dans  le  sixième 
volume  de  ses  Mémoires ,  un  supplément  à  la  partie  monétaire 
de  la  NtH»ismatique  Idlloiêe.  C'est  presque  une  autorisation  de 
mettre  sous  son  patronage  une  suite  à  ce  travail.  Je  viens  la  lui 
soumettre.  Pour  suivre  Tordre  logique ,  je  devrais  aborder  la 
seconde  partie ,  c'est-à-dire  la  série  des  jetons  de  la  Chambre 
des  Comptes ,  qui  a  le  double  avantage  d'être  locale  »  puisque  la 
Chambre  siégeait  à  Lille ,  et  d'intéresser  à  la  fois  la  Flandre , 
l'Artois  et  le  Hainaut ,  qui  étaient  les  provinces  de  son  ressort. 

Le  nombre  des  jetons  à  décrire  serait  même  assez  considérable  ; 
mais  ce  sont  en  général  des  variétés  de  coin  qui  n'apprendraient 


—  46  — 

rien  de  noaveau  pour  Thistoire.  Il  reste  à  exploiter  une  mine  où 
les  recherches  peuvent  être  plus  utiles  et  plus  profitables  :  c'est 
la  quatrième  partie ,  qui,  peu  riche  alors  et  peu  connue,  n'a  été 
qu'ébauchée  dans  mon  livre. 

Je  passe  donc  à  la  quatrième  partie ,  qui  attire  Tattention  des 
amateurs  lillois ,  parce  qu'ils,  la  regardent  comme  la  numisma- 
tique populaire  de  leur  ville.  ^ 

En  ejTet ,  sans  rien  ôter  au  mérite  de  la  monnaie ,  émanation 
de  l'autorité  souveraine  dont  elle  porte  le  signe ,  l'intermédiaire 
indispensable  des  transactions  journalières  et  l'image  indestruc- 
tible du  degré  de  richesse  et  de  développement  artistique  chez 
tous  les  peuples ,  en  tous  les  temps;  sans  dédaigner  les  médailles 
qui  perpétuent  la  renommée  des  actions  d'éclat ,  on  peut  trouver 
un  vif  plaisir  à  étudier  les  plombs  et  les  méreaux. 

Ces  modestes  monuments  métalliques  rappellent  ici  les  ins- 
titulions  d*une  ville  où  le  sentiment  des  droits ,  des  préroga- 
tives et  des  devoirs  de  chacun  était  en  honneur  ;  ils  nous  révèlent 
certaines  phases  de  la  vie  intime  de  plusieurs  générations  qui 
ont  bien  mérité  de  leur  ville  natale ,  comme  celle  qui  voit  le 
jour  s'efforce  d'améliorer  le  sort  des  pauvres  et  des  ignorants  par 
l'assistance  et  l'instruction. 

Or ,  c'est  le  sol  même  que  nos  ancêtres  ont  habité ,  le  sol  que 
les  transformations  de  la  ville  permettent  de  remuer  aujourd'hui 
d'une  manière  plus  fructueuse,  qui  nous  rend  ces  souvenirs  des 
mœurs  anciennes.  N'est-ce  pas  pour  nous  un  devoir  de  les 
recueillir  et  de  les  éditer  ? 

D'ailleurs ,  la  plupart  des  institutions  qu'ils  rappellent ,  basées 
sur  la  religion ,  le  plaisir  ou  l'intérêt ,  comme  sur  les  mœurs  de 
chague  temps ,  ont  conservé  le  parfum  des  qualités  bienfaisantes 
qui  leur  ont  donné  naissance.  Quelques-unes  même,  en  se 
perpétuant ,  nous  ont  appris  à  bénir  des  bienfaiteurs  qui  ont  su 
donner  à  leurs  œuvres  une  pérennité  dont  notre  siècle,  à  son 
tour ,  est  appelé  à  jouir. 


—  41  — 

Les  pièces  qui ,  grâce  au  concours  de  mes  confrères  en  numis- 
matique y  forment  Tobjet  de  cette  notice ,  n'empruntent  leur 
mérite  ni  au  métal ,  ni  à  la  finesse  de  leur  gravure  ;  mais  elles 
ajoutent  des  renseignements  à  ceux  de  l'histoire  écrite ,  elles  se 
lient  à  des  souvenirs  qui  nous  sont  cbers  :  nous  nous  y  attache 
rons  d'autant  plus  que  nous  les  connaîtrons  mieux. 

MÉREAUX  CAPITULAIRES. 

Lorsque  le  comte  de  Flandre ,  Bauduin  Y ,  autrement  dit  Bau- 
duin  de  Lille ,  eut  terminé  le^  murailles  qu'avait  commencées 
son  père ,  et  qui  firent  de  notre  ville  une  place  forte ,  il  la  dota 
de  deux  institutions  importantes. 

La  première  fut  le  Palais  de  la  Salle ,  c'est-à-dire  le  siège  de 
son  autorité  suzeraine  sur  toute  la  chfttellenie  ;  la  seconde ,  la 
Collégiale  de  Saint-Pierre  ,  établie  pour  quarante  chanoines  et 
richement  dotée  par  lui-même. 

La  fondation  de  la  Collégiale  répondit  à  un  besoin  du  temps  « 
tout  aussi  bien  que  l'établissement  de  l'autorité  dans  le  palais 
féodal.  Au  Moyen-Age ,  le  bréviaire ,  à  la  récitation  duquel  sont 
tenus  tous  les  ecclésiastiques,  se  chantait  et  se  psalmodiait 
publiquement  dans  les  monastères  et  les  cathédrales  :  c'était  ce 
qu'on  appelait  l'ofSce  divin  ;  il  avait  lieu  à  des  heures  déter- 
minées. 

Le  goût  des  fidèles  pour  cette  célébration  de  TofSce  avait 
entraîné  la  création  d'un  grand  nombre  de  collégiales ,  et  Bau- 
duin y  fut  guidé  par  une  semblable  disposition  d'esprit  quand  il 
fonda  celle  de  Saint-Pierre  de  Lille. 

On  sait  que  l'office  divin ,  c'est<-à-dire  la  récitation  du  bré- 
viaire ,  se  divise  en  heures  canoniales  :  les  unes  se  célèbrent  le 
jour ,  les  autres,  la  nuit.  Dans  les  collégiales ,  comme  dans  toute 
institution  exposée  à  la  fragilité  humaine ,  il  se  produisit  peu  à 
peu  4u  relâchement.  Pour  réchauffer  le  zèle  et  constater  le  droit 


^  48  — 

des  chanoines  aux  prébendes  attachées  à  leurs  fonctions ,  on 
imagina  de  distribuer  des  méreaux,  à  l'entrée  du  chœur,  quand 
commençait  h  célébration  des  parties  de  l'office  les  plus  impor- 
tantes ,  et  de  celles  qui  avaient  lieu  pendant  le  temps  consacré 
d'ordinaire  au  sommeil ,  comme  les  matines ,  par  exemple. 

Cet  usage,  devenu  général,  s'introduisit  également  à  Lille; 
mais  nous  n'en  avons  pas  trouvé  de  trace  avant  le  XVP  siècle. 

Millin  reproduit  ^  l'inscription  d'une  lame  de  cuivre  scellée 
derrière  le  chœur  de  l'ancienne  église  de  la  Collégiale ,  près  de  la 
porte  conduisant  à  la  maison  des  clercs.  On  y  trouve  des  fondations 
de  prébendes  capitulaires  parWallerand  deCrudenare,  chantre  et 
chanoine  de  cette  église ,  qui  institua  plusieurs  œuvres  pies.  En 
1503,  il  chargea  la  fabrique  de  distribuer,  «  le  jour  du  Saint- 
x>  Sacrement ,  à  la  station  devant  la  Halle , à  tous  chanoines  pré- 
»  sents,  douze  deniers,  au  chapelain,  six  deniers,  et  aux  vicaires, 
»  trois  deniers  ;  au  varlet  de  la  ville ,  pour  mettre  les  bancs , 
»  deux  deniers ,  et  au  receveur  des  vicaires ,  pour  faire  la  distri- 
»  bution ,  deux  deniers,  d  En  l'an  1512 ,  il  fonda  a  une  messe 
»  tous  les  dimanches  de  l'an ,  incontinent  après  matines,  à  l'autel 
B  Saint-Nicolas ,  et  par  le  chapelain  de  la  chapelle  du  dit  saint , 
B  oii  doivent  être  présents  tous  les  vicaires  oiant  la  dite  messe , 
»  et  recevoir  après  la  messe  dite ,  du  receveur  des  vicaires,  deux 
If  deniers ,  à  l'avancement  du  déjeûner  de  ceux  qui  auront  été 
»  présents  à  la  dite  messe ,  »  enjoignant  de  plus  à  l'office  des 
vicairies  a  de  payer  pour  la  dite  aux  chapelains ,  tous  les  ans , 
»  vingt  livres  parisis.  »  Enfin ,  en  1536 ,  le  même  chanoine ,  en 
fondant  la  célébration  de  la  fête  du  nom  de  Jésus  et  du  double  du 
jour  des  Rois ,  ajoute  :  c(  et  se  y  doit  distribuer  aux  chanoines 
»  présents  à  premières  vespres ,  à  matines ,  à  la  grande  messe 
0  et  secondes  vespres  chacune  fois  deux  gros  :  au  chapelain 
a  douze  deniers  et  aux  vicaires  six  deniers.  » 

1  Antiqnitét  nationales^  t.  v.  Collégiale  de  Saint- Pierre  de  Lille,  p  41 


-  4»  - 

La  Numiêmatique  LiUoiie  a  reproduit ,  sous  le  u  678 ,  un 
inéreau  capitulaire ,  justifiant  pour  les  chanoines  le  droit  de  tou- 
cher le  montant  de  leurs  prébendes.  Envoie!  deux  nouveaux.  Le 
premier ,  qui  est  une  variété  de  coin ,  a  été  trouvé  en  1869 , 
parmi  les  objets  métalliques  offerts  par  la  piété  des  fidèles , 
pour  la  fonte  d'une  cloche  en  l'honneur  de  la  nouvelle  basilique 
de^Notre-Dame-de-la-Treille  et  de  Saint-Pierre. 

;.  SANCTUS  :  PETRUS.  Deux  clés ,  pannetons  en  chef. 

ly  DEÇA. ET  :  CAPl.INSYLE.  .85.  Xe  doyen  et  le  chapitre 
de  Lille.  .85.  Gironné  de  12  pièces ,  écu  brochant  sur 
le  tout.  A  droite  et  à  gauche ,  un  chandelier. 
Plomb.  Cabinet  Van  Hende. 

1 

Ce  méreau  a  cela  de  remarquable  que ,  représentant  les  pan- 
netons en  chef,  il  en  rectifie  la  position  '.  De  plus ,  il  porte  la 
date  de  son  émission ,  1585 ,  et  comme ,  à  partir  de  1579 ,  les 
plombs  importants  du  Chapitre  portent  ordinairement  une  date , 
il  y  a  lieu  de  croire  que  le  n^  578  non  daté  est  antérieur. 

Le  second  méreau ,  qui  parait  appartenir  au  XYir  siècle , 
représente  au  droit  : 

1è.  Saint-Pierre ,  debout ,  tenant  de  la  main  droite  une  grande 
clé ,  et  de  l'autre  le  livre  des  Evangiles.  A  sa  gauche , 
dans  le  champ ,  on  lit  S  P ,  Saint-Pierre. 

ly  Un  saint,  debout,  un  peu  fruste.  Dans  le  champ  :  S 1 ,  pro- 
bablement Saint-Jean. 

Plomb.  Cabinet  de  M.  H.  Rigaux  fils. 


1  Le  premier  plomb  du  chapitre  a  été  gravé  avec  les  pannetons  en  pointe, 
contrairement  à  d'Hozier  et  à  plusieurs  reproductions  d'armoiries  émanées  du 
chapitre.  Cette  contradiction  a  trompé  les  graveurs  modernes  qui  ont  placé  les 
pannetons  tantôt  en  chef ,  tantôt  en  pointé. 

XII  — 4 


—  50  ^ 

MÈRE  AUX  DE  DISTRIBUTION. 

La  piété  de  nos  ancêtres  et  leur  ardente  charité  les  avaient  de 
bonne  heure  amenés  à  fonder  des  oeuvres  durables.  Ils  avaient 
reçu  de  BauduinV,  fondateur  de  la  Collégiale ,  un  exemple  bien 
digne  d'exciter  leur  émulation.  Ils  sentirent  Tinfluence  que  la 
prière  et  les  bienfaits  de  la  charité  étaient  appelés  à  exercer  au 
sein  d'une  population  dont  la  richesse  ne  pouvait  se  maintenir 
que  par  le  travail ,  et  où  les  infirmités  humaines  se  trouvaient 
exposées  au  dénuement  et  à  l'abandon. 

Pour  perpétuer  leurs  secours  et  les  rendre  efficaces ,  ils  s'ingé 
nièrent  à  en  varier  les  formes  :  aussi  les  fondations  se  ressenti- 
rent autant  de  la  diversité  des  esprits  que  du  courant  des  idées 
et  de  la  nature  des  besoins  aux  époques  qui  les  ont  vues  naître. 

C'est  ainsi  qu'on  avait  créé  des  hôpitaux  pour  hommes  ou 
pour  femmes,  des  hospices  pour  certains  cas  déterminés ,  des 
prébendes  qui  devenaient  pour  les  titulaires  de  véritables  pen- 
sions, et  des  distributions  réglées  de  secours  consistant  en  ali- 
ments ,  pain ,  viande  ou  bouillon  ;  en  combustible  et  en  vête- 
ments*. 

La  série  des  marques  distinctives  spéciales  à  ces  distribu- 
tions a  dû  être  bien  nombreuse  à  Lille  ;  jusqu'aujourd'hui  on  en 
a  retrouvé  relativement  peu  :  il  y  a  tout  lieu  d'espérer  que  l'ave  - 
nir  permettra  d'en  restituer  une  bonne  partie. 

PAROISSES. 

SAINT-PIERRE. 
La  paroisse  Saint-Pierre ,  la  moins  peuplée  de  la  ville ,  à 

1  On  donnait  par  exemple ,  en  vertu  de  plusieurs  fondations ,  du  mouton  et 
du  pain  la  veille  de  rAssomption,  le  jour  des  morts ,  et  du  bois  pendant  les 
fêtes  de  Noël. 


-  51  — 

de  son  peu  d'étendue^  avait  été  richement  dotée  par  le 
fondateur  de  la  Collégiale.  Le  service  divin  confié  aux  chanoines 
était  suffisant  et  régulier.  Cependant  un  certain  nombre  de 
messes  y  furent  fondées  plus  tard  par  la  générosité  de  ces 
mêmes  chanoines ,  avec  distribution  de  secours  aux  pauvres  de 
la  paroisse.  Comme  Tadministration  de  ce  double  service  reli* 
gieux  et  charitable  était  laissée  au  chapitre ,  il  est  facile  de  s'ex- 
pliquer comment  les  méreaux  distribués  aux  pauvres  pouvaient 
porter  les  armes  de  la  Collégiale. 

La  Commission  historique  a  accueilli ,  dans  le  tome  V  de  son 
Bulletin^  la  publication  d'un  méreau  monétaire  servant  à  des 
distributions  de  pain. 

8.  On  lit  sur  le  droit  :  7  P ,  abréviation  de  sept  patars.  Dans 
le  champ ,  deux  clés  en  sautoir ,  pannetons  adossés  en 
chef.  Entre  les  pannetons  :  1770. 

^  Ecu  ovale  gironné  de  dix  pièces  ',  à  Técu  brochant  sur  le 
tout.  Les  girons  en  creux  portent  le  pointillé  de  Tor  ;  les 
autres  ne  laissent  voir  aucune  empreinte. 

Plomb.  Cabinets  Vernieret  Van  Hende. 

Les  distributions  de  ce  genre  étaient  fréquentes  et  d'un  usage 
général  dans  toute  la  ville,  A  la  Collégiale ,  des  donateurs  géné^ 
reux  avaient  fondé  des  prébendes  hebdomataires  d'un  certain 
nombre  de  patars  en  faveur  des  pauvres  vieillards  qui  assiste- 
raient à  la  messe ,  et  comme  la  paroisse  ne  se  composait  guère 
que  de  sujets  du  Chapitre ,  il  n'y  avait  aucun  inconvénient  à 
remettre  aux  intéressés  des  méreaux  dont  les  fournisseurs  des 
pauvres  pouvaient  toucher  le  montant  à  la  caisse  du  receveur  de 
la  Collégiale. 

Dans  l'espèce ,  notre  méreau  concorde,  pour  le  nombre  de  sept 


1  Blason  incorrect.  Les  plombs  antérieurs  à  celni-ci  et  rarmorial  de  d'Hozier 
assignent  douze  pièces  au  gironné. 


4 


^  551  — 

patars ,  à  une  fondation  bien  antérieure  de  Jean  Poilet ,  prêtre- 
chanoine  de  Saint-Pierre.  Par  son  testament  du  14  avril  1556 , 
il  fonda  à  perpétuité ,  chaque  jeudi  de  Tannée ,  un  service  divin 
après  le  Salve  de  Notre-Dame ,  dans  la  chapelle  paroissiale  de 
l'église  de  Saint-Pierre ,  et  y  ajouta  une  distribution  hebdoma- 
daire de  sept  pains  de  patar ,  avec  un  patar  sur  chaque  pain , 
pour  sept  pauvres  de  la  paroisse  ' . 

Entre  autres  exemples ,  on  peut  encore  citer  la  donation  aux 
pauvres  de  Saint-Pierre ,  faite,  dès  1481,  par  Gérard  de  Gastel, 
bailli  du  Chapitre ,  de  7  livres  4  sols  parisis  de  rente  sur  une 
maison  place  Saint-Pierre ,  à  charge  de  service  religieux ,  avec 
distribution  à  sept  pauvres,  d'un  pain  de  quatre  deniers  et  trois 
deniers  en  argent;  ainsi  que  Tépitaphe de Wallerand  Hangouart, 
fondateur  du  séminaire  de  l'église  (Collège  de  Saint-Pierre) ,  qui 
avait  créé,  en  1547,  «  dix-huit  prébendes  pour  pauvres  anciens 
x>  hommes,  auxquels  se  trouvant  journellement  à  la  messe  de 
2>  prime  au  chœur  de  ceste  dicte  esglise ,  sont  par  semaine  dis- 
D  tribués  à  chacun  dix-huit  patars  de  Flandres ,  par  le  receveur 
»  aiant  pour  son  salaire  pareille  somme  que  Tun  des  dicts 
»  pauvres,  b 

A  la  fin  du  même  siècle ,  le  8  septembre  1599 ,  Hugues  Des- 
tailleurs .  trésorier  et  chanoine  de  la  Collégiale  v  fonda  un  anni- 
versaire solennel ,  avec  distribution  aux  pauvres  de  la  paroisse 
Saint-Pierre ,  de  cent  pains  de  deux  patars ,  et  sur  chaque  pain 
deux  patars  en  argent. 

i  Si  le  prix  du  pain  peut  entrer  en  comparaison  avec  celui  de  la  bière,  il 
est  permis  de  conclure  qu^au  XVP  siècle  les  pains  de  un  patar  pesaient  au 
moins  deux  livres.  A  la  suite  d*une  disette  survenue  en  1578  ,  où  le  prix  des 
subsistances  de  toute  espèce  avait  été  surhaussé ,  on  voulut  revenir ,  Tannée 
suivante ,  aux  taux  anciens.  A  Lille ,  la  bière  se  vendait  au  lot  (double  litre). 
Le  26  mai  15*74 ,  il  fut  défendu  de  vendre  plus  de  douze  deniers  le  lot  de 
bière  simple ,  et  plus  d*un  patar  celui  de  bière  double  (forte).  Le  11  mai  1575, 
on  défendit  à  la  bretesque ,  malgré  le  renchérissement  des  grains ,  de  vendre 
la  keute  (forte  bière)  à  plus  d*un  patar  le  lot.  (Archives  munie.  Registre  aux 
mandements,  noir,  H.  n^  831,  878,  897,  402.) 


Ces  distributions  ne  devaient  pas  se  faire  toujours  en  nature  ; 
aussi  pensons-nous  pouvoir  attribuer  avec  certitude  à  la  Collé- 
giale ,  le  plomb  à  fleurs  de  lis  portant  au  revers  les  lettres  S  P» 
que  nous  avons  publié  dubitativement  sous  le  n^  652  de  la 
Numismatique  Lilloise. 

Voici  une  petite  pièce  carrée  qui  servait  probablement  au 
même  usage  : 

4.  Deux  clés ,  pannetons  en  cbef. 

^  Une  contremarque. 
ÉtaiD.  Musée  de  Lille  et  cabinet  de  M.  H.  Rigaux. 

La  cour  Gilleson ,  dont  Teiistence  parait  menacée  par  la  con- 
struction de  la  nouvelle  basilique ,  rappelle  ce  généreux  éco- 
lâtre  qui,  le  13  octobre  1516,  donna  à  l'église  Saint-Pierre  plu- 
sieurs maisons  situées  entre  la  Motte-Madame  et  la  rivière.  Les 
revenus  annuels  étaient  employés  à  la  célébration  de  deux  obits 
et  à  rbabillement  de  cinquante-deux  pauvres.  Comme  le  Chapitre 
était  chargé  d'exécuter  les  dernières  volontés  des  donateurs,  le 
méreau  ci-dessus  pourrait  s'appliquer  à  une  distribution  de  ce 
genre. 

SAINT-ÉTIKNNE. 

La  position  centrale  de  la  paroisse  Saint-Étienne ,  oii  se 
trouvait  la  place  du  Marché ,  en  faisait  le  point  le  plus  fréquenté 
de  la  ville.  Le  service  divin  ne  tarda  pas  à  y  être  largement 
rétribué.  Dès  le  XIY®  siècle ,  la  piété  des  fidèles  avait  assuré  la 
célébration  de  graud^mèsses  journalières'.  En  1446,  le  duc 

i  Le  17  novembre  1872,  Marie  Hangouart,  veuve  de  Jean  Berte,  donne 
par  testament  huit  cents  francs  d'or  pour  acquisition  de  terres  dont  les  reve- 
nus serviront  à  acquitter ,  en  Téglise  Saint-Btienne ,  autant  de  messes  qu'on 
le  pourra,  et  dès  ee  jour,  une  rente  de  six  marcs  à  prélever  sur  la  maison  de  la 
rue  d'EscIemoise.  Le  cantuaire  était  alors  à  la  collation  du  curé  de  la  paroisse 


—  54  — 

Pbilippe-le-Bon  prenant  en  considération  la  rente  annuelle  léguée 
par  plusieurs  paroissiens  et  s'élevant  alors  à  cent  francs  d'or  de 
trente-deux  gros ,  assura  les  honoraires  de  huit  chapelains  ou 
horistes  attachés  par  moitié  à  chaque  côté  du  .chœur  de 
Téglise. 

A  l'imitation  de  ce  qui  se  faisait  à  Saint-Pierre ,  l'exactitude 
au  service  du  cantuaire  fut  stimulée  par  des  méreaux ,  sorte  de 
jetons  de  présence  qui  donnaient  droit  à  la  prébende.  Le  Magis- 
trat ,  toujours  attentif  à  régler  le  temporel  des  paroisses ,  or- 
donna j  le  7  décembre  1523 ,  que  les  plommez  des  heures  de 


et  du  clerc  de  la  viUe.  (Le  livre  de  M.  Herreng  y  folio  5*7 ,  à  la  Bibliothèque  de 
la  Ville.) 

Un  acte  du  6  juillet  1405  constate  que  précédemment  quatre  cantuaires 
(messes  journalières)  avaient  été  fondées  dans  cette  église  ,  parce  qu'étant  au 
milieu  de  la  ville  ,  elle  était  plus  fréquentée  que  les  autres.  Cette  fondation 
provenait  de  :  1*  Jacques  Prévost,  seigneur  de  Cspinghem ,  qui  avait  laissé 
pour  cette  destination  un  revenu  annuel  de  28  livres  12  sols  ;  2<^  Jacques 
Dambenton ,  une  rente  de  quatre  livres  en  argent  et  trois  muids  de  blé  ; 
3®  messire  Jean  le  Borgne ,  demoiselle  Marie  Yrete  et  Robert  Bemitain, 
ensemble  25  livres  4  sols  ;  et  4^  Jacquemon  lé  Prévost  le  fils  ,  avec  Thomas 
de  Gourtrai,  16  livres  de  revenu.  L'acte  ajoute  que  ces  68  livres  16  sols  et  3 
muids  ont  été  laissés  pour  que  mémoire  perpétueUe  soit  faite  d'eux  et  aussi 
pour  la  rémission  de  leurs  péchés  et  salvation  de  leurs  âmes  et  augmentation 
de  roffîce  divin.  Ces  biens  devaient  être  convertis  et  attribués  à  quatre  mer- 
chenaires  qui  eussent  la  charge  perpétuellement  de  dire  la  grand'messe  en  la 
dicte  église  de  Saint-Etienne,  chacun  jour,  réservé  fiestes  et  dimanches, 
esquels  jours  le  curé  du  dict  lieu  est  tenu. 

Les  quatre  titulaires  nommés  en  1405  furent  Jehan  de  la  Porte ,  Jehan 
Haluin  ,  Pierre  Roussel  et  Jacques  Locart.  Leur  charge  consiste  à  chanter  la 
grand'messe  avant  la  clocque  que  on  dit  du  disner  ou  environ  (à  moins 
qu'il  n'y  ait  à  la  mÔme  heure  service  sur  corps  présent),  à  raison  de  4  sols  pour 
le  célébrant  et  douze  deniers  pour  les  trois  autres  qui  l'aideront.  Le  coustre 
qui  tenra  coes  en  cappe  et  sonnera  ou  fera  sonner  la  dite  messe  de  le  clocque 
Saint  Jacques  et  de  deux  petites  ensemble ,  aura  pour  chacune  messe  18  de~ 
niers  ;  et  le  résidu  de  la  rente  sera  à  distribuer  et  donner  pour  Dieu  à  la  dis- 
crétion des  caritables.Les  merchenaires  sont  tenus  d'aider  le  curé  dans  l'adminis- 
tration des  Sacrements  de  l'église.  (Registres  de  W.  Tesson,  E.  folio  229 , 
aux  Archives  municipales.  ) 


—  65  — 

Saint-Étienne  seraient  remis  chaque  jour  aux  horistes.  Il  faut 
espérer  que  ce  plomb  se  retrouvera  avec  ceux  de  la  Collégiale , 
qui  pourraient  être  antérieurs  aux  exemplaires  décrits. 

Mais  d'autres  fondations  de  messes,  offices,  prébendes,  dis- 
tributions de  pain  et  d'argent,  subvenaient  aux  besoins  des 
pauvres  de  la  paroisse. 

Par  exemple,  Marguerite  Savary,  veuve  de  JeanLegrand, 
avait  prescrit,  en  1536,  une  fondation  d'obit  avec  distribation 
de  pains,  en  faveur  de  dix  pauvres  de  la  paroisse  Saint- 
Etienne. 

Le  29  novembre  1611 ,  Martin  Muette ,  marchand  de  draps  de 
soie ,  en  laissant  trois  cents  livres  pour  la  célébration  d'une 
messe  par  semaine ,  à  Saint-Nicolas  de  Saint-Ëtienne ,  avait 
assuré  la  distribution,  chaque  dimanche,  de  cinquante  pré- 
bendes de  six  patars  à  des  pauvres ,  non  mendiants  publics ,  qui 
auraient  assisté  à  cette  messe. 

Elisabeth  Delobel  avait  fondé  des  messes  et  des  distributions 
de  pains  en  1662. 

Peu  d'années  après ,  Claude  Labbe ,  en  fondant  des  messes 
en  la  chapelle  de  l'Ange-Gardien ,  de  la  même  paroisse ,  y  avait 
ajouté  des  prébendes  ;  et  on  distribuait ,  au  buffet  de  la  cha- 
pelle Sainte-Marie-Madeleine ,  encore  dans  la  même  église ,  dix 
pains  de  deux  patars  à  dix  pauvres ,  les  dimanches  et  les  jours  de 
fête ,  en  exécution  des  volontés  testamentaires  de  Thomas 
Huglo  (1710). 

L'administration  des  prébendes  paroissiales  appartenait  aux 
marguilliers  et  aux  membres  des  diverses  confréries  attachées 
aux  chapelles  dans  chaque  église.  Ordinairement  les  distribu- 
tions de  secours  se  faisaient  au  buffet  de  ces  mêmes  chapelles. 
Mais  le  Magistrat  exerçait  une  active  surveillance  sur  l'emploi 
des  revenus  dont  il  se  faisait  rendre  un  compte  exact  et  régulier. 
A.ucune  donation  ne  pouvait  être  acceptée  sans  son  consente- 
ment ,  et  il  modifiait  ou  annulait  les  fondations  onéreuses. 


-  56  — 

C'était  encore  le  Magistrat  qui ,  depuis  le  XY^  siècle ,  donnait 
les  règlements  relatifs  aux  fonctions  de  chapelains ,  d'horistes  et 
de  plombtiers  ou  distributeurs  de  plombs  ^  Ce  dernier  emploi 
était  quelquefois  exercé  par  un  prêtre  habitué*,  mais  c'était 
sous  la  responsabilité  des  marguilliers  :  une  résolution  du  Ma- 
gistrat ,  datée  du  1®'  avril  1686 ,  les  avait  astreints  à  faire  eux- 
mêmes  les  pourchats  (quêtes],  distributions  de  plombs,  etc. 


BUFFET  DU  SÂlNT-SÂCREMENT. 

La  chapelle  du  Saint -Sacrement  avait,  à  Saint-Étienne ,  un 
buffet  important ,  et  l'administration  de  cette  confrérie  semble 
avoir  été  élevée  au  rang  de  service  public.  Une  apostille  du  Ma- 
gistrat, datée  du  20  février  1674,  déclare  que  les  administra- 
teurs du  Saint-Sacrement ,  à  Saint-Étienne ,  sont  exempts  de 
service  dans  les  autres  paroisses ,  après  avoir  servi  six  ans  en  la 
chapelle  susdite  ^. 

Les  méreaux  ou  bons  de  pains  de  Saint-Étienne  sont  d'es- 
pèces assez  variées  ;  il  serait  téméraire  de  restreindre  au  buflet 
du  Saint-Sacrement  Tusage  de  tous  ceux  qui  portent  la  dési- 
gnation paroissiale  ;  mais  il  y  a  entre  eux  une  connexité  qui  per- 
met du  moins  de  les  grouper  avec  un  certain  degré  de  certitude 
et  même  d'y  ajouter  plusieurs  pièces  qu'on  n'avait  pu  classer 
jusqu'à  ce  jour. 

Nous  pouvons  d'abord  compléter  l'inscription  de  la  pièce  ellip- 
soïde et  uniface ,  décrite  sous  le  n®  595  de  la  Numismatique 
Lilloise  et  portant  écrit  en  cinq  lignes  :  du  S.  Sacrement  à 
S.Estienne, 

Le  côté  qui  manque  devait  porter  ces  roots  :  au  buffet ,  comme 


I   Archivée  municipales^  carton  811,  dossier  1. 
S  Mêmes  Archives^  -carton  80*7,  dossier  8. 
3  Mêmes  Archives^  carton  "796, 


—  s-ï  — 

rindique  une  autre  plus  moderne  dont  la  description  va  suivre. 
Le  moule  du  côté  décrit  appartient  au  Musée  :  il  provient  d'un 
don  de  M.  Lepan-Joire,  plombier  à  Lille.  C'était  une  présomp- 
tion en  faveur  de  son  origine  locale ,  malgré  le  doute  qu'aurait 
pu  inspirer  sa  forme ,  et  son  module  peu  ordinaire.  Aujourd'hui 
ce  doute  n'est  plus  permis. 

Postérieurement  à  ce  plomb  ellipsoïde,  dont  l'exemplaire 
complet  n'a  pas  été  retrouvé ,  les  administrateurs  du  Saint-Sa- 
crement firent  couler  la  pièce  suivante  : 

*.  AV  BVFFET.  Ostensoir  posé  sur  des  nues. 

nr  DV.S^  SACREMENT.  A  S  ETIENNE,  en  cinq  lignes.  Pièce 
rectangulaire  à  pans  coupés.  ' 

Plomb.  Cabinet  Van  Hende. 

•.  B.   Un  saint  ciboire. 

Plomb  ;  uniface.  Cabinet  Van  Hende. 

Ce  dernier  parait  encore  se  rapporter  au  buffet  du  Saint-Sacre- 
ment. Rien  n'indique  à  quelle  paroisse  il  appartient ,  mais  il  est 
assurément  plus  ancien  que  ceux  qui  portent  la  mention  de  Saint- 
Étienne. 

Un  amateur  lillois ,  M.  H.  Rigaux  fils,  a  eu  la  bonne  fortune 
de  mettre  la  main  sur  deux  trésors  de  plombtiers.  D'abord  on 
lui  apporta ,  en  1869 ,  un  lot  de  160  méreaux  obituaires  de 
Saint-É tienne,  représentant  le  patron  de  la  paroisse  agenouillé, 
et  portant  au  revers  le  chiffre  3  ou  4  avec  la  date  1637. 

Notre  ami  et  collègue  saisit  l'occasion  de  justifier  la  revendi- 
cation faite  dans  la  Numismatique  Lilloise ,  pour  la  paroisse  de 
Lille ,  de  ces  pièces  attribuées  autrefois  à  la  ville  de  Metz  '. 

Quelques  mois  après ,  par  suite  sans  doute  de  la  bonne  idée 
qu'avait  eue  M .  Rigaux  de  divulguer  sa  découverte ,  une  per- 

1  Bulletin  scientifique^  historique  et  littéraire  du  département  du  Nord^ 
2*  année ,  n®  1 ,  p.  48. 


i'  —  58  — 

somie  de  Lille ,  informée  de  rintérèt  qui  s'attachait  à  cette  pre 
mière  trouvaille  faite  dans  une  armoire ,  lui  offrit  gracieusement 
un  cumulus  de  1134  méreaux  provenant  de  la  même  paroisse. 
Le  gros  de  la  trouvaille  se  composait  de  la  bractéate  '  représen- 
tant saint  Etienne,  debout,  et  d'une  autre  inédite,  portant  la  tète 
du  Sauveur  ^  auxquelles  s'ajoutaient  quelques  plombs  variés  *. 
La  plus  grande  partie  des  bractéates  de  M.  Rigaux ,  au  saint 
Etienne  debout ,  les  mains  levées ,  entre  les  lettres  SE',  sont 
surfrappées  indifféremment ,  au  droit  et  au  revers ,  d'une  mitre 
entourée  de  quatre  étoiles  à  cinq  rais.  L'emploi  d'étoiles  ainsi 
marquées  au  poinçon ,  s'est  généralisé  à  Saint-Étienne.  Ainsi,  il 
existe  des  pièces  marquées  uniquement  d*étoiles  en  nombre  va- 
variables  et  d'autres,  contremarquées  sur  une  première  em- 
preinte. Ce  signe ,  trouvé  en  si  grande  quantité  dans  le  cumulus, 
est  comme  une  révélation  pour  le  classement  de  plusieurs  mé- 
reaux de  Saint-Étienne.  Les  contremarques  auront  été  mises, 
d'après  une  décision  des  marguilliers ,  à  une  de  ces  époques  si 
fréquentes  au  XYIII*  siècle ,  où  la  misère  générale ,  profonde  et 
prolongée ,  dut  faire  abandonner  les  distinctions  anciennes  de 
secours.  Dans  un  moment  de  détresse ,  ces  contremarques ,  im- 
posées à  tous  les  méreaux ,  permettaient  de  centraliser  les  res- 
sources et  d'en  faire  un  partage  équitable. 

V.  Bractéate  au  Saint-Étienne ,  surfrappée  d'une  mitre  et  de 
trois  étoiles. 

Cuivre  jaune.  Cabinet  de  M.  H.  Rigaux. 

L'incendie  de  l'église  Saint-Étienne,  au  bombardement  de 
1792 ,  a  consumé  les  archives  de  la  paroisse.  Faute  de  rensei- 
gnements précis ,  nous  proposons  de  réunir ,  comme  appartenant 
à  l'administration  générale  de  la  paroisse ,  tous  les  méreaux  qui 

1  Pièce  mince  dont  le  relief  d'un  côté  est  fonné  par  le  creux  de  l'autre. 
3  Voir  le  même  Bulletin ,  2*  année,  n*  4,  p.  183. 
8  Numitmatique  Lilloise^  n®  594. 


—  59  — 

ne  rappellent  point  une  fondation  spéciale  ou  une  chapelle  «  et 
de  les  classer  après  ceux  du  Saint-Sacrement. 

8.  Plomb  uniface  ,  ellipsoïde ,.  de  la  grandeur  du  méreau  du 
Saint-Sacrement  à  Saint-Ëtienne ,  marqué  au  poinçon 
de  cinq  rosaces  ou  étoiles  à  six  rais.  Cette  pièce  a  pu 
avoir  une  valeur  conventionnelle  de  cinq  patars  ou  de  cinq 
pains. 

Plomb.  Cabinets  Rigaux  et  Van  Hende. 

•.  Plomb  '  uniface  de  forme  à  peu  près  circulaire ,  portant  cinq 
empreintes  semblables  au  précédent  •  mais  faites  avec  un 
autre  poinçon. 

Plomb.  Cabinets  Rigaux  et  Van  Hende. 

10.  Pièce  frappée  en  bractéate ,  sur  le  même  métal  et  la  même 
épaisseur  que  les  méreaux  au  Saint-Étienne  debout,  et 
portant  pour  empreinte  trois  rosaces  posées  en  triangle 
et  un  cordon  perlé. 

Cuivre  jaune.  Cabinet  Van  Hende. 

il.  SE.  Saint-Etienne.  Au-dessous,  un  lis. 

Cuivre  jaune  frappé  en  bractéate.  Cabinet  Van  Hende. 


CHAPELLES  ET  FONDATIONS  PARTICULIÈRES. 

Un  é^t  dressé  en  1691  à  la  Monnaie  de  Lille ,  et  contenant 
Téosmération  des  quantités  d'argenterie  d*église  portée  au 
change  de  ladite  Monnaie ,  mentionne  les  chapelles  du  nom  de 
Jésus  et  Saint-Sauveur  à  Saint-Étienne ,  et  de  plus  la  chapelle 
Saint-Georges  avec  celle  de  Sainte-Marie-Madeleine  *.  Or,  de- 
puis cinquante  ans ,  le  Magistrat  avait  autorisé  (1630)  la  fonda- 

1  N^piismatixfoe  LilloUe.  Pièces  justificatives  ,  p.  2*74  etsuiv. 


—  60  — 

tion  hebdomadaire  de  dix  patars  pour  cinq  personnes ,  dans  la 
chapelle  de  Sainte-Catherine-de- Sienne  à  Saint-Ëiienne.  Le  17 
juin  de  la  même  année,  les  administrateurs  de  la  paroisse  avaient 
été  autorisés ,  en  exécution  du  testament  d'Agnès  de  Fourmes- 
traux ,  à  faire  remettre ,  chaque  samedi ,  après  la  me3se  célé- 
brée dans  la  chapelle  de  Notre-Dame ,  des  prébendes  de  donze 
patars ,  à  quatre  femmes  honnêtes.  En  1638 ,  Jean  Casteekère 
avait  laissé  une  rente  de  trois  cent  quatre-vingt-dix  livres ,  pour 
célébrer ,  le  vendredi ,  une  messe  basse  à  l'autel  des  dix  mille 
martyrs  à  Saint^Êtienne ,  et  délivrer  dnq  prébendes  de  dix  pa- 
tars à  des  pauvres  âgés  de  cinquante  ans.  Enfin ,  le  1*"  sep- 
tembre 1710 ,  le  Magistrat  autorisait  encore  la  fondation  faite 
par  Thomas  Huglo,  de  dix  pains  de  deux  patars  pour  dix 
pauvres ,  les  dimanches  et  jours  de  fêtes ,  au  buffet  de  la  cha- 
pelle de  Sainte-Marie-Madeleine ,  que  nous  venons  de  citer  plus 
haut  '. 

Pourquoi  des  distributions  analogues  n'auraient- elles  pas  eu 
lieu  dans  les  chapelles  du  nom  de  Jésus ,  du  Saint-Sauveur  et  de 
Saint-Georges ,  puisque  le  Magistrat  autorisait  à  y  faire  des  buf- 
fets, comme,  par  exemple,  celui  des  graissiers(3  décembre  1730], 
dans  la  chapelle  Sainte-Barbe  *  ?  Du  rest^',  la  conformité  de 
la  pièce  suivante  avec  la  dernière  bractéate  de  Saint-Étienne 
confirme ,  de  même  que  sa  provenance ,  l'authenticité  de  son 
origine  :  le  dépAt  du  plombtier  de  Saint-Étienne  en  comptait 
cent-soixante-dix  exemplaires;  nous  l'attribuons  à  Tune  des 
deux  chapelles  dédiées  à  l'Homme-Dieu. 

18.  Tête  du  Sauveur  du  monde,  à  droite. 

Cuivre  jaune  frappé  en  bractéate.  Cabinet  de  H.  H.  Bigaux  . 

Le  méreau  suivant ,  qu'on  peut  attribuer  à  la  chapelle  Saint- 
Georges  de  la  même  paroisse,  a  été  trouvé  également  à  Lille. 

1  Archivet  de  la  Ville ^  carton  795,  dossier  10. 

S  Archives  de  la  Fille^  oarton  1,260  ,  dossier  9.  « 


n 


—  61  — 

f 

ts.  Saint  Georges  terrassant  un  dragon.  Pièce  sans  légende. 

^  5. 

Plomb.  Cabinet  de  M.  H.  Rigaux. 

14.  S  E.  Buste  de  saint  Etienne.  En  exergue  :  deux  rosaces 

et  une  fleur  de  lis.  Trouvé  par  M.  Rigaux  en  1869. 

IV  P  J  R  entrelacés.  Initiales  indiquant  le  nom  du  fondateur. 
Plomb.  Cabinet  de  M.  H.  Rigaux. 

15.  S  E.  Étoile  à  six  rais  ;  au  cenire ,  une  rosace.  Vers  les 

trois  rais  supérieurs ,  un  trèfle  et  deux  rosaces  ;  près  de 
ceux  du  bas ,  deux  cœurs  et  un  dessin  symétrique. 

ly  J  L  P  entrelacés. 
Plomb.  Cabinet  de  M.  H.  Rigaux. 

Le  même  amateur  possède  les  deux  coins  d'acier  de  ce  plomb, 
dont  il  n'a  rencontré  quun  seul  exemplaire. 

te.  Tête  de  mort  sur  deux  humérus  en  sautoir  ;  dans  le  champ, 
trois  lis  sur  lesquels  on  a  donné  postérieurement  un  coup 
de  poinçon.  Il  ne  s'en  trouvait  qu'un  exemplaire  dans  la 
trouvaille  de  M.  Rigaux. 

ly  F  L  P  entrelacés. 
Plomb.  Cabinet  de  M.  H.  Rigaox. 

19.  Mître  cantonnée  de  trois  étoiles  dans  un  double  cercle.  Le 
tout  frappé  en  creux  et  servant  de  contremarque  au  mé- 
reau  précédent. 

IV  F  L  P  entrelacés.  Le  cumulus  en  contenait  deux  exem- 
plaires. Ce  plomb  est  concave,  parce  qu'il  a  été  fait  avec 
le  poinçon  qui  a  servi  à  contremarquer  les  bractéates. 

Étain.  Cabinet  de  M.  B.  Rigaux. 

La  belle  trouvaille  de  M.  Rigaux  renfermait  un  plomb  qui  pa-* 
ratt  appartenir  à  une  fondation  particulière  de  chapelle.  Il  y  a 


I 


—  6»  — 

d'autant  plus  lieu  de  Tattribuer  à  la  paroisse  Saint-Etienne ,  que 
la  lettre  S  qui  forme  le  revers ,  et  la  contremarque  s  dans  la 
panse  de  TR ,  se  rapportent  probablement  à  Notre-Dame^u- 
Salve ,  comme  semblent  l'indiquer  deux  passages  relevés  sur  .les 
comptes  de  la  ville  par  M.  Charles  de  Prins  :  a  1677  à  1711.  à 
Michel  Ânolf ,  pour  avoir  gravé  une  forme  pour  faire  les  plombs 

de  la  chapelle  de  Notre-Dame-du -Salve  à  Saint-Etienne 

VII  livres,  —  1733.  au  sieur  Miansau ,  pour  avoir  fait  graver 
trente-cinq  jetons  de  cuivre ,  pour  être  délivrés  aux  administra- 
teurs de  la  chapelle  de  Notre-Dame  dite  du  Salve  à  Saint- 
Etienne b  »  » 

Quels  sont  ces  jetons  et  que  sont-ils  devenus  ? 

En  attendant ,  voici  le  méreau  en  question  : 

18.  R  avec  un  s  dans  la  panse  du  haut.  A  droite  et  à  gauche , 

une  couronne  frappée  en  contremarque.  Au  bas ,  dans 
l'empreinte  d'un  poinçon  rectangulaire  :  R  couronné. 

IV  S  occupant  presque  tout  le  champ. 
Plomb.  Cabinet  de  M.  H.  Rigaux. 

19.  Saint  Etienne  lapidé  par  deux  exécuteurs  païens  ;  au- 

dessus  ,  Dieu  le  Père  lui  apparaissant. 

Plomb  uniface.  Cabinet  de  M.  H.  Rigaux. 

Les  baillis  ou  receveurs  de  paroisse  étaient  autorisés  à  louer 
des  plombs  obituaires  aux  familles  qui  n'en  avaient  point  en 
propre,  et  c'est  peut-être  à  ce  motif  qu'est  due  l'existence  de 
plombs  unifaces.  Quoi  qu'il  en  soit ,  feu  M.  Gentil-Descamps 
possédait  dans  son  cabinet  un  titre  constatant  la  location  des 
plombs.  Il  est  conçu  en  ces  termes  :  «  Reçu  par  le  soussigné  de 
»  Monsieur  Linglart»  exécuteur  du  testament  de  feu  Mens' 
0  Jacques  Laisnolle,  la  somme  de  sept  livres  t.  pour  avoir  in- 
»  vite  les  parents  et  amis  aux  funérailles  dudit  Mons'  Laisnolle 
»  et  pour  le  louage  de  cinq  cent  de  plomb.  Tesmoing  Estienne.  » 


SAINT-MAURICE. 

La  paroisse  Samt-Maurice  ayait  aussi ,  outre  son  canUiairo 
èUbW  aa  XY^  siècle ,  des  fondations  particulières  avec  distribu- 
tions de  secours  aux  pauvres.  Ainsi ,  Marguerite  Braem  avait 
laissé ,  en  1613 ,  un  capital  de  3,750  florins  pour  en  distribuer 
les  revenus  aux  pauvres.  Le  testament  de  Françoise  Fruict, 
agréé  par  le  Magistrat  le  11  décembre  1618 ,  chargeait  les  mi- 
nistres-généraux de  la  Bourse  commune  des  pauvres  de  distri- 
buer, le  dimanche  après  la  grand*messe,  cinq  prébendes  de 
seize  patars,  dans  la  chapelle  Saint- Pierre-Saint-Paul  à  Saint- 
Maurice.  Gérard  et  Isabeau  de  Poellon  avaient  légué  et  fondé 
trente  prébendes  de  vingt  patars  par  semaine ,  à  charge  par  les 
prébendes  d'entendre  tous  les  dimanches  une  messe  fondée  à 
Saint-Maurice  (20  avril  1693] ,  et  Guillaume  d*Hellin,  des  pré- 
bendes de  cinquante  florins  par  an  S  le  5  octobre  1697.  D'autres 
fondations  plus  ou  moins  importantes  donnaient  lieu  à  des  dis- 
tribations  au  buffet  de  diverses  chapelles  ,  par  exemple  celles 
de  Notre-Dame  et  de  Sainte-Croix,  dont  les  fonctionnaires 
étaient,  de  par  le  Magistrat,  dispensés  de  tous  autres  services , 
sauf  celui  de  marguilliers  *. 

Il  a  été  trouvé  séparément ,  à  Lille ,  deux  exemplaires  du  mé- 
reau  suivant  qui  s'échangeait  sans  doute  contre  trois  pains. 
Tout  porte  à  croire  qu'il  se  donnait  dans  la  chapelle  Saint-Nico- 
las ,  la  seule  qui  fCkt  dédiée  à  un  évêque ,  parmi  les  douze  cha- 
pelles de  la  paroisse,  mentionnées  dans  l'état  dressé  en  1691 , 
de  l'argenterie  portée  au  change  de  la  Monnaie  et  dont  il  a  été 
question  plus  haut. 


i  Jrehiveê  communales ,  carton  810,  dossiers  5,  9  et  10. 
^  jirchives  communales,  Mdme  carton. 


—  64  — 

.  Buste  de  saint ,  la  tète  dans  une  gloire  ;  sur  les  cAtés ,  une 
mitre  et  une  crosse.  En  exergue ,  une  tête  d'ange. 

^  A.  S.  MAURICE  3  ;  inscription  en  trois  lignes.  Pièce  rec- 
tangulaire à  pans  coupés,  avec  grènetis  autour  et  fleurons 
-aux  huit  angles. 

Plomb.  Cabinets  H.  Rf  gaux  et  Van  Hende. 

L'inscription  du  revers  de  ce  méreau  :  à  St-Maurice ,  et  celle 
d'un  autre  qu'on  verra  plus  loin  :  à  Ste-Catherine ,  suggèrent 
naturellement  l'idée  d'attribuer  à  la  paroisse  Saint-Maurice  uoe 
petite  pièce  obituaire ,  uniface ,  sur  laquelle  figure  un  chiffre 
énonçanti  comme  ci -dessus,  la  valeur  distributive. 

M.  Un  cœur  sur  lequel  on  Ut  les  trois  lettres  suivantes  :  A  S  M , 
à  Saint-Maurice ,  et  portant  le  chiffre  4.  Double  cercle. 
Plomb  uniface.  Cabinets  H.  M^ux  et  Yan  Hende. 

Des  fouilles  faites  en  1862  pour  F  agrandissement  de  la  ville , 
ont  remis  simultanément  au  jour  deux  exemplaires  d'un  plomb 
de  Sainte- Anne ,  de  forme  ellipso»ide  et  du  même  module  que  les 
grands  plombs  de  Saint-Ëtienne.  Il  y  avait  et  il  existe  encore  à 
Saint-Maurice  une  chapelle  de  Sainte-Anne  S  oii  l'enlèvement 
du  badigeon  mit  à  découvert ,  il  y  a  quelques  années ,  des  pein- 
tures murales  du  XYIP  siècle ,  rappelant  la  vie  de  sainte  Anne 
et  de  la  Sainte  Vierge.  A  Lille ,  chacun  connaît  la  vogue  de  la 
Sainte-Anne ,  fête  des  charpentiers ,  des  couturières  et  des  con- 
fectionneuses de  sarraux ,  etc.  Les  corporations  qui  se  rendaient 
à  Saint-Maurice  le  26  juillet ,  devaient  être  nombreuses ,  ef 
comme  elles  faisaient  célébrer  des  obits  pour  les  membres  décé- 
dés pendant  l'année ,  le  plomb  suivant  a  pu ,  comme  ses  congé- 
nères de  Saint-Étienne ,  servir  à  des  distributions  de  pains. 


1  Argenterie  d'église  portée  au  cliange  de  la  Monnaie  de  Lille,  1691 ,  et 
Numismatique  Lilloise^  p.  2*7*7 


-  65  — 

tt.  SaîDte-Anne  assise  «  paraissant  présenter  la  Saiate- Vierge 
à  un  autre  personnage ,  qai  doit  être  saint  Joacbim. 

ly  S!«  Annb  1754. 

Piomb  ellipsoïde.  Musée  de  Lille. 

Certaines  personnes  attribuent  ce  plomb  à  Ypres ;  nous  espé- 
rons cependant  voir  confirmer  le  classement  proposé  ci-dessus. 


SAINT-SAUVEUR. 

En  continuant  à  suivre  l'ordre  d'ancienneté ,  on  arrive  à  la  pa- 
roisse Saint-Sauveur.  Un  certain  nombre  d'obits  y  furent  fondés 
au  XVP  et  au  XVir  siècle ,  et  les  fondations  paraissent  y  être 
plus  récentes  que  dans  les  autres  paroisses. 

Quoi  qu'il  en  soit ,  nous  devons  restituer  à  Saint-Sauveur  le 
plomb  N°  599,  qui  a  servi  longtemps  aux  aumônes  paroissiales 
et  qu'un  renseignement  inexact  nous  avait  fait  attribuer  à  Saint- 
Maurice.  Il  se  distribuait  en  même  temps  que  les  billets  de 
mort  et  se  changeait  contre  du  pain  chez  les  boulangers. 

MB.  Sd.  Le  globe  surmonté  de  la  croix,  tel  qu'on  le  repré- 
sente dans  la  main  du  Sauveur  du  monde,  patron  de 
la  paroisse. 

^  Croix  évidée  au  centre ,  cantonnée  de  deux  annelets  et  de 
deux  points. 

Plomb. 

On  peut  voir ,  dans  la  salle  du  Musée  de  numismatique ,  le 
moule  qui  servait  à  reproduire  la  face  de  ce  plomb. 

Le  nouveau  contingent  que  ce  travail  ajoute  à  la  paroisse 
Saint-Sauveur  est  dû  à  l'obligeance  de  mes  aimables  confrères 
Ach.  Vernier,  Rigaux  et  A.  Preux. 

XII— 5 


-  66  — 

94.  Giobe  crucigère  ;  à  gauche  un  dard  plié  et  fendu ,  allusion 

à  ces  paroles  de  Tapôtre  &aint  Paul  :  O  Mort  l  où  est  ton 
aiguillon  *  ?  Plus  haut ,  à  droite  et  à  gauche  de  la  croix , 
les  lettres  A  L.  Autour,  un  cercle  ponctué. 

ly  I D  R  sous  un  trèfle  et  au-dessus  d'un  quatrefeuilles.  Cercle 
ponctué. 
Plomb.  Cabinet  de  M  À.  Yernier. 

95.  Croix  entre  les  lettres  A  L ,  dans  un  cercle  ponctué. 

ly  I D  R  également  sous  un  trèfle  et  au-dessus  d*un  quatre- 
feuilles. 

Plomb.  Cabinet  de  MM.  Rigau\  et  Preux. 

te.  La  boule  du  monde  cantonnée  de  S^  SA. 
IV  SIL.  POR? 

Plomb.  Cabinet  de  M.  A.  Preux. 

Un  magnifique  méreau ,  remarquable  par  le  module ,  la  ma- 
tière, la  beauté  du  sujet  et  l'énoncé  de  rinscription ,  a  été  coulé 
en  cuivre  pour  l'importante  fondation  de  Mlle  Claire  Wares- 
quiel,  veuve  de  Charles  Caillet.  Par  acte  du  13  février  1714,  la 
généreuse  donatrice  fonda  une  messe  journalière  à  Saint-Sau- 
veur ,  avec  distribution  de  douze  pains  de  trois  patars.  Le  curé 
de  la  paroisse  disposait  chaque  jour  de  quatre  pains ,  et  les  pau- 
vriseurs  distribuaient  les  huit  autres.  Cette  œuvre  pieuse  et  cha- 
ritable a  dû  apporter  bien  des  consolations  au  sein  du  quartier 
où  la  population  indigente  était  la  plus  nombreuse. 

99.  S.  S.  Saint-Sauveur,  Le  Christ  debout,  montrant  le  Ciel 
de  la  main  droite,  et  tenant  le  monde  de  la  main  gauche. 

ly  Fondation  de  dII®  Claire  Waresquiel,  v.  du  sr  Charle 
Caillet,  1714,  en  six  lignes. 
Cuivre.  Cabinet  de  M.  H.  Rigaux . 

I  Epître  du  jour  de  la  Toussaint* 


.—  6*7  — 


SAINTE-CATHERINE. 

L'administration  charitable  de  Sainte-Catherine  avait ,  comme 
celles  des  autres  paroisses,  reçu  des  dons  pour  ses  pauvres.  En 
1493,  Matthieu  et  Marguerite  Castelain  donnèrent,  à  la  Pau- 
vreté de  Sainte-Catherine ,  14,318  verges  de  terres  à  Bondues , 
Halluin ,  Herlies ,  Lesquin ,  Seclin ,  Wazemmes ,  Ascq  et  Fro- 
melles,  à  charge  de  service  religieux. 

M.  Ach.  Yernier  possède  ,  de  cette  paroisse ,  un  joli  méreau 
que  sa  date  rapproche  des  plombs  de  Saint-Pierre,  du  XVI* 
siècle. 

98.  Au-dessus  d'un  glaive  placé  en  travers ,  se  trouve  la  roue 
de  sainte  Catherine ,  et  au  bas,  la  date  1594.  Autour ,  un 
double  cercle. 

IV  Un  S  occupe  tout  le  champ  avec  deux  ornements  symé- 
triques, le  tout  dans  un  double  cercle.  Ce  plomb  indique 
sans  doute  la  présence  à  un  Salve  ou  Salut,  pour  donner 
droit  à  une  distribution  charitable. 

Plomb.  Cabinet  de  M.  A.  Yernier. 

Voici  un  autre  plomb  plus  récent  et  analogue. 

W.  Comme  au  précédent,  un  glaive  traversant  le  champ,  et 
au-dessus  une  roue ,  mais  cette  fois  entière  et  dentelée 
extérieurement.  Le  tout  dans  un  double  cercle. 

ly  Dans  le  champ ,  <^  â ,  voulant  peut-être  signifier  6  palars 
ou  6  pains ,  et  au-dessous  1695  ;  double  cercle. 

Plomb.  Cabinet  Yan  Hende. 

Deux  plombs  de  Sainte-Catherine  figuraient  dans  la  nomen- 
clature donnée  par  M.  Rigaux.  Ils  se  trouvaient  là  au  sein  d'une 
paroisse  voisine  ;  aussi ,  loin  de  nous  en  plaindre ,  nous  saluons 
cette  bonne  confraternité  qui  nous  a  valu  une  pièce  inédite.  Avec 


—  68  — 

le  petit  méreau  uniface ,  représentant  la  patronne  de  la  paroisse 
auprès  de  Tinstrument  de  son  supplice ,  et  tenant  de  la  main 
droite  la  palme  du  martyre  S  se  trouvait  un  plomb  portant  au 
droit: 

.  Une  tête  de  religieux  avec  une  auréole. 

ly  A  S?  GATHE  RINE.  Inscription  en  trois  lignes. 
Plomb.  Cabinet  de  M.  H.  Rigaux. 


BOURSE  COMMUNE  DES  PAUVRES- 

La  charité  privée  avait  établi  à  Lille  des  ressources  destinées 
à  venir  en  aide  à  des  infortunes  spécifiées  par  chaque  œuvre. 
Mais  ces  fondations  particulières  finissaient  par  se  répartir  d'une 
manière  inégale  et  souvent  peu  conforme  à  la  justice  dis- 
tributive. 

Ces  inconvénients  avaient  été  ouvertement  signalés  à  la  fin  du 
XY®  siècle.  On  comprit  alors  la  nécessité  de  créer  une  œuvre 
centrale  qui  rendit  profitables  à  tous  des  charités  dont  plusieurs 
abusaient ,  et  qui  aidât  à  détruire  les  habitudes  nomades  et 
paresseuses  que  prenait  une  partie  de  la  population.  Sous  les 
auspices  du  Magistrat ,  il  s'était  fondé  une  association  volontaire 
de  bons  citoyens  qui  acceptèrent  cette  mission.  Dès  Tan  1506, 
l'œuvre  avait  été  autorisée  par  Philippe-le-Beau ,  et  Charles- 
Quint  avait,  à  deux  reprises  différentes  (1515  et  1527),  ap- 
prouvé les  efforts  de  la  charité  lilloise.  Le  Magistrat  avait  fixé , 
le  31  août  1530,  l'organisation  de  la  Bourse  commune  des 
pauvres ,  et  l'avait  chargée  de  régler  les  distributions  générales 
dans  les  paroisses.  L'empereur  lui  donna ,  en  1541 9  son  règle- 
ment définitif  et  ordonna  de  l'appliquer  dorénavant  dans  toute 
la  contrée. 

1  ^Numismatique  Lilloise^  vl^  602* 


-  69  -T 

On  sait  que  la  Bourse  commune  était  administrée  par  un  col* 
I^e  composé  de  douze  bourgeois  notables ,  ayant  le  titre  de 
ministres-généraux  des  pauvres.  On  leur  avait  adjoint  au  même 
titre  un  receveur  gi  néral.  Ils  avaient  sous  leurs  ordres  un  gref- 
fier et  un  serviteur  aux  gages  de  la  ville ,  et  de  plus  six  sergents 
chargés  d'arrêter  les  mendiants  et  les  vagabonds.  Sur  le  rapport 
des  ministres  particuliers  de  chaque  paroisse  et  des  faubourgs , 
les  ministres-généraux  réglaient  la  distribution  des  aumônes  se- 
lon les  besoins  des  pauvres  et  les  exigences  de  la  saison.  Les 
comptes  de  gestion  étaient  présentés  au  Magistrat  deux  fois  par 
an,  à  la  Noël  et  à  la  Pentecdte,  en  pleiae  halle,  en  présence 
des  curés  de  la  ville  et  des  ministres  particuliers.  La  cloche  du 
Vigneron  annonçait  la  séaoce  qui  était  publique. 

Une  administration  si  bien  réglée  devait  inspirer  toute  con- 
fiance aux  personnes  charitables ,  et  en  même  temps  qu'elle  dé- 
terminait la  manière  dont  se  répartiraient  les  secours  spécifiés 
par  les  fondations ,  elle  avait  la  libre  disposition  de  certaines 
aumônes  provenant  de  legs  directs. 

En  effet ,  depuis  le  milieu  du  XVr  siècle  jusqu'au  premier 
tiers  du  XYIIP ,  la  Bourse  commune  reçut  un  grand  nombre  de 
legs ,  les  uns  sans  conditions  ou  à  simple  charge  d'obits  '  9 
d'autres ,  où  le  genre  des  destinataires  était  indiqué  * ,  d'autres , 
enfin ,  où  l'assistance  à  la  messe  était  la  condition  exigée. 

Ainsi ,  par  une  apostille  du  31  mars  1651 ,  le  Magistrat  avait 
autorisé  les  ministres-généraux  d'accepter  la  somme  léguée  par 

1  Le  21  mars  1595 ,  Georges  de  Goreohuse,  seigneur  de  Peruwes,  et 
Anne  du  Castel ,  sa  femme ,  ont  légué ,  à  la  Bourse  commune  des  pauvres ,  à 
charge  d'obît ,  leur  hôtel  et  maison ,  rue  des  Frères-Mineurs ,  dont  la  vente  a 
produit  15,000  livres  pariais. 

S  Adrien  Desquiens ,  bourgeois ,  donna  par  son  testament,  agréé  le  21 
mars  1624  ,  la  somme  de  26,000  livres  parisis ,  en  chargeant  la  Bourse  com- 
mune de  remettre  chaque  semaine ,  à  douze  pauvres  vieillards ,  francs  ton- 
deurs ,  ayant  été  maîtres  en  cette  ville,  une  prébende  de  2  livres  pariais  ou 
vingt  patars  à  chacun. 


—  •TO  — 

Béatrice  Dewalde ,  à  charge  par  eux  de  remettre ,  tous  les  dî- 
manches,  quatre  patars  à  Irois  pauvres  qui  entendraient  la 
messe  fondée  en  la  paroisse  Sainte-Catherine. 

La  Bourse  commune  des  pauvres  devait  avoir ,  comme  les  pa- 
roisses ,  ses  méreaux  particuliers ,  et  on  peut  faire  des  vœux 
pour  qu'une  armoire  ou  des  découvertes  provenant  de  fouilles 
viennent  les  faire  connaître  d'une  manière  évidente. 

En  attendant ,  nous  croyons  pouvoir  proposer  comme  s'appli- 
quant  à  une  distribution  analogue  à  celle  qu'avait  prescrite 
Béatrice  Devv^alde ,  un  méreau  portant  deux  empreintes  faites  au 
poinçon.  La  première  est  un  M  et  doit  signifier  Messe,  la  seconde 
est  une  fleur  de  lis,  et  caractérise  à  nos  yeux ,  par  les  armes  de 
la  ville,  l'administration  générale  de  la  charité  reconnue  par  le 
Magistrat. 

81.  La  lettre  M  et  la  fleur  de  lis  dans  des  marques  de 
poinçons. 

ly  Un  lis  ;  le  reste  est  indéchiffrable. 

Plomb.  Cabinet  de  M.  H.  Rigaux 

Cette  attribution  est  d'autant  plus  rationnelle  que  deux  mé- 
reaux de  cuivre ,  unifaces ,  portant  la  même  lettre  et  le  même 
signe  caractéristique ,  apportent  l'un  et  l'autre  une  indication  de 
valeur ,  en  rapport  direct  avec  leur  usage  à  Lille . 

38.  M  (unlisj  1  P.   La  lettre  M  cette  fois  redressée  auprès  du 
lis  et  la  valeur,  i  patar. 

Cuivre  uniface.  Cabinet  de  M.  H  Rigaux. 

83.  (un  lis)  M  5  P.  Signes  identiques,  sauf  celui  de  la  valeur  • 
5  patars. 

Cuivre  uniface.  Cabinet  Van  Hende. 

On  a  vu  plus  haut  que  les  douze  ministres-généraux  diri- 
geaient la  répartition  des  secours ,  par  les  ministres  particuliers , 
entre  les  paroisses  et  les  faubourgs.  Chacun  pouvait  avoir  sous 


—  "ïl  — 

sa  direction  personnelle  une  section  désignée  par  un  signe  spé- 
cial ,  comme  par  exemple  un  numéro  d'ordre. 

Nous  avons  publié ,  sous  le  n°  696 ,  un  méreau  de  plomb  mar- 
qué au  droit  de  Tinscription  IpatUy  et  au  revers,  du  chiffre  7; 
pois ,  sous  le  numéro  suivant ,  une  variété  uniface  de  Tavers , 
en  disant  que  le  7  indiquait  une  section  ou  un  quartier  de  la 
yille.  Cette  assertion  se  justifie. 

Un  archéologue  distingué ,  M.  A.  Preux,  membre  correspon- 
dant de  la  Société ,  possède  le  même  plomb  avec  le  chiffre  3.  Ce 
confrère,  désintéressé  et  bienveillant,  nous  a  signalé,  dés  1864, 
le  chiffre  6  sur  un  exemplaire  qu'il  regarde  comme  une  épreuve 
moderne,  coulée  dans  les  moules  originaux.  Or ,  le  Musée  de 
Lille  possède  les  deux  faces  d'un  moule  de  ce  méreau  avec  le 
chiffre  8 ,  et  comme  il  n'y  avait  dans  la  ville  que  sept  paroisses , 
il  devient  presque  impossible  de  douter  qu'il  désignât  les  fau- 
bourgs ou  l'un  d'entre  eux.  Les  plombs  remis  aux  ministres  par- 
ticuliers devaient  porter  le  chiffre  de  leur  section ,  et  le  contrôle 
était  facile  à  faire  quand  il  s'agissait  d'établir  les  comptes  de 
chaque  paroisse  de  la  ville  et  des  faubourgs.  La  pièce  sans  nu- 
méro de  section  pouvait  se  distribuer  indifféremment  dans  tout 
le  ressort  de  l'administration  charitable. 

«4.  1  PAIN ,  en  deux  lignes.  Un  trèfle. 

Plomb.  Cabinet  de  M.  A.  Preux. 

Voici  un  méreau  que  les  pauvres  recevaient ,  à  condition  d'as- 
sistance à  la  messe.  Il  nous  a  été  communiqué  par  un  amateur 
zélé  de  notre  ville. 

•*.  Pierre  Surmont  p»»  dimanche  du  mois  a  10  heure.    Pierre 
Surmont ,  premier  dimanche  du  mois,  à  dix  heures. 

iV  PAIN. 
Plomb.  Cabinet  de  M<  Marcotte. 


• 


f 


II 


—  T2  — 

Par  acte  du  V  avril  1729 ,  Marie  Capelle  a  laissé ,  à  la 
Bourse  commune  des  pauvres  ,  trois  lettres  de  rentes ,  an  capi- 
tal de  1,600  florins,  à  charge  de  fournir  trois  prébendes  de  dix 
patars ,  à  distribuer  le  dimanche  après  la  messe  paroissiale  de 
Saint-Étienne.  Cette  fondation  a  beaucoup  d'analogie  avec  celle 
de  Pierre  Sunnont ,  qui  était  probablement  aussi  à  la  charge  de 
la  Bourse  commune  des  pauvres  ;  mais  le  plomb  se  remettait 
avant  la  grand'messe ,  peut-être  pour  les  même  motifs  qai ,  à  la 
Collégiale ,  faisaient  donner  les  méreaux  capitulaires  au  com- 
mencement de  l'office  divin. 

Il  est  également  naturel  d'admettre  qu'à  l'époque  où ,  dans 
les  paroisses  Saint-Étienne ,  Saint-Pierre  et  Saint-Maurice^ 
on  se  servait  de  bractéates  pour  les  pains  de  fondation  * ,  la 
Bourse  commune  des  pauvres  ait  fait  usage  d'un  méreau  du 
même  genre ,  aux  armes  de  la  ville.  Or ,  une  bractéate  en 
cuivre  jaune ,  portant  la  fleur  de  lis  dans  une  ellipse ,  doit 
être  le  méreau  de  la  Bourse  commune  des  pauvres  *. 


•  Fleur  de  lis  dans  une  ellipse ,  au  milieu  du  champ. 

Bractéate.  Cabinet  Van  Hende. 

Ce  méreau  circula  pendant  la  première  moitié  du  XYIIP  siècle. 
En  avril  1750 ,  un  édit  du  roi  réunit  la  Bourse  commune  des 
pauvres  à  la  Charité  générale ,  nouvelle  administration  qui  de- 
vait centraliser  les  secours  de  toute  nature.  Elle  fut  chargêed 
gérer  les  biens  des  fondations  de  Saint-Nicolas ,  Saint-Nicaise  et 
la  Trinité,  la  Bourse  commune,  les  Bapaumes,  les  Bonnes- 
Filles  ,  Stappaert ,  les  Vieux-Hommes,  les  Vieillottes,  la  Maison- 
Forte  ,  les  Écoles  dominicales ,  les  Grisons  et  l'Hôpital- 
Général. 

Une  fois  la  Bourse  commune  ainsi  absorbée ,  ses  méreaux 
disparurent  et  la  rareté  actuelle  s'en  trouve  expliquée. 

Numismatique  Lilloise,  n°'  594,  598,  665. 
3  Numismatique  LiUoise,  nP  665. 


-Il- 

On  peut  donc  revendiquer,  pour  la  première  moilié  du 
XVIIP  siècle ,  les  bracléate»  m  Saiut-ÉUenne  et  à  la  fleur  de 
Us,  et  pour  la  seconde  moitié  du  même  siècle ,  les  surfrappes 
signalées  précédemment . 

Les  Souvenirs  de  la  Flandre  wallonne ,  publiés  depuis  dix  ans 
par  des  archéologues  et  des  historiens  de  Douai ,  ont  signalé 
(T.  II,  p.  79)  comme  plomb  ordinaire  des  pauvriseurs  de  Lille, 
un  méreau  portant  à  Tavers  une  large  croix  patffte ,  et  au  revers 
le  signe  &  '.  Ce  serait  là  le  plomb  qui  aurait  remplacé  ceux  de  ' 
la  Bourse  commune  des  pauvres.  En  voici  la  description  : 

S7.  Croix  pattée  aboûtée  de  point«. 

IV  & 
Plomb.  .   Cabinets  Rigaux  et  Van  Heode. 


MËDAILLES  DE  PIETÉ. 

PAROISSE  SAINT  PIERRE. 

NOTEE-DAMB    DE    LA    TEEItLB. 

Avant  d'aborder  les  plombs  des  particuliers ,  il  nous  parait 
convenable  de  décrire ,  à  la  suite  des  méreaux  de  paroisse ,  les 
médailles  de  piété  qui ,  se  rapportant  à  certaines  chapelles ,  ont 
on  intérêt  plus  général  que  des  souvenirs  de  famille. 

C'est  pourquoi ,  n'ayant  trouvé  aucune  variété  du  méreau  de 
deux  patars  à  Teffigie  de  Notre-Dame-de-la-Treille*,  nous  pas^ 
sons  aux  médailles  de  pèlerinage.  Cette  description  ne  sera  pas 
encore  complète,  mais  nous  avons  la  certitude  que  d'autres 
pièces  seront  produites  par  M.  Dancoisne,  dont  le  nom  fait  au* 

1  Voir  Numismatique  JLilloiêê^  n®  699. 
%  ffumiêmatique  Lilloise^  n^  SSS. 


\ 

—  7i  — 

torité  en  ces  matières.  Le  savant  numismatiste  ne  tardera  pas, 
sans  doute,  à  mettre  au  jour  les  richesses  que  renferment  ses 
précieux  tiroirs ,  et  qui  ont  vivement  éveillé  une  curiosité 
légitime. 

Quoi  qu'il  en  soit,  nous  tenons  de  Tobligeance  de  M.  Rigaux 
deux  médailles  de  la  patronne  de  Lille. 

88.  N.D.D. LA... TREILLE.  La  Vierge ,  debout  dans  la 
treille ,  tient  l'Enfant  Jésus  sur  le  bras  gauche.  En 
exergue , entre  deux  points  :  écu  au  lis. 

IV  S.PIERRE.  .DE. LILLE.  Saint  Pierre  debout.  En  exergue  : 
écu  aux  deux  clés.  Pièce  ellipsoïde  à  bélière. 

Cuivre  Jaune.  Cabinet  de  M.  H.  Rigaux. 

se.  N.D.D. LA.*. TREILLE.  La  Vierge  debout  dans  la  treille. 
A  Texergue  :  écu  au  lis. 

ly   ^  s. PIERRE.*. DE. LILLE.*  Ecu  aux  deux  clés.  Pièce 
ellipsoïde. 
Cuivre  Jaune.  Cabinet  de  M.  H.  Rigaux. 

Celte  médaille ,  de  la  même  époque  que  la  précédente ,  pro- 
vient de  terrassements  faits  à  Lille  en  1864. 


CHAPELLE   SAINT-ADRIEN. 

Il  y  avait  à  Téglise  Saint-Pierre,  outre  le  chœur,  quinze 
autels  particuliers  ou  chapelles  dont  remplacement  se  trouve 
indiqué  sur  le  plan  dressé  par  la  ville  pour  la  bibliothèque  com- 
munale. On  sait  que  cette  église ,  incendiée  en  1334 ,  fut  recon- 
struite sur  un  plan  différent  du  premier.  C'est  alors  que  les  dons 
des  fidèles  contribuèrent  successivement  à  Tembellir.  Le  plus 
bel  ornement  qu  elle  reçut  au  XV®  siècle ,  fut  le  tombeau  de 
Louis  de  Mâle ,  dû  à  la  pieuse  libéralité  de  Philippe-le-Bon. 
Vers  le  temps  où  s'achevait  la  construction  de  ce  riche  maiiso- 


-.  TI5  — 

lée,  Wallerand  das  Obeaux,  seigneur  dont  le  nom  est  tiré 
d'un  fief  situé  aux  environs  de  Lille ,  fit  ériger  une  chapelle  sous 
riûvocation  de  Saint-Adrien. 

La  pierre  tumulaire  de  Wallerand ,  mort  le  4  octobre  1464, 
portait,  d'après  Millin  :  «  Lequel...  considérant  que  messes  et 
i(  prières  sont  salutaires  aux  dmes  des  bons  chrétiens  catho- 
0  liques ,  a  fait  construire  et  édifier  des  biens  que  Dieu  lui  a 
(K  prêtés ,  cette  présente  chapelle  en  l'honneur  de  Dieu  et  de 
a  monsieur  Saint-Adrien,  et  ordonné  de,  enicelle,  faire  celé- 
«  brer  perpétuellement  en  chacune  semaine  cinq  messes.  Pour 
a  ce  faire ,  il  a  donné  et  amorti  à  perpétuité  une  dlme  courant 
a  au  terroir  de  Campinghem  ,  etc.,  etc.*.  » 

M.  Rigaux  ,  aussi  heureux  que  le  méritent  ses  persévérantes 
recherches ,  possède  une  médaille  de  pèlerinage  trouvée  à  Lille, 
et  reproduisant ,  d'une  part ,  l'image  de  saint  Adrien ,  d'autre 
part,  le  dessin  d'une  châsse.  Nous  croyons  ne  pas  trop  hasarder 
en  attribuant  cette  pièce  à  la  chapelle  de  la  Collégiale. 

40.  SAINCT  ADRIEN   Une  châsse.  Le  tout  dans  un  grènetis. 

ly  Le  saint  martyr  debout ,  tenant  Tépée  dont  il  fut  percé.  A 
ses  pieds  est  accroupi  le  lion  auquel  il  fut  exposé  lors 
de  son  supplice  en  Palestine  avec  saint  Eubule.  —  La 
bélière  est  cassée. 
Plomb.  Cabinet  de  M.  H.  Rigaux. 


PAROISSE  SAINT-SAUVEUR. 

NOTRE-DAME  DE  TONGRB. 

Tout  le  monde  à  Lille  a  entendu  parler  de  la  chapelle  de 
Nolre-Dame-de-Tongre ,   érigée  très-anciennement  à  Saint- 

1  MiUin.  Jntiquitéê  nationales ,  t.  y.  Collégiale^  p.  25. 


-  16  ^ 

Saaveur ,  et  coonue  au  loin  à  cause  d'un  pèlerinage  annue.  qa. 
attirait  un  grand  nombre  de  fidèles.  La  confrérie ,  affiliée  en 
1672  à  celle  de  la  Belgique ,  fut  autorisée  par  le  Magistrat,  en 
1741 ,  à  former  une  image  de  la  Vierge  en  argent ,  au  lieu  de 
celle  qui  était  de  bois  '. 

Nous  en  avons  publié  une  médaille  de  cuivre ,  n^  630  *  ;  en 
voici  une  plus  petite,  en  argent  : 

41.  N.DAM  DE  TONGRE.  La  statue  de  la  Vierge  couronnée 
et  vêtue  d'un  manteau  et  d'un  voile  tombant  à  ses  pieds. 
  droite  et  à  gauche ,  deux  anges  ;  au  bas ,  une  tète 
d'ange. 

^  La  Sainte-Famille  ;   au-dessus ,  le  Saint-Esprit  dans  un 
entourage  de  rayons. 

Argent.  Cabinet  Van  Hende. 

LES  CITADELLES  SPIRITUELLES. 

NOTRE-DAME  DK  MARQUETTE. 

On  se  rappelle  que ,  dans  son  ouvrage  intitulé  leê  Satictuaires 
de  la  Mère  de  Dieu ,  le  P.  Possoz  désigne  sous  le  nom  de  cita- 
delles spirituelles  de  la  ville  de  Lille,  les  principaux  autels  de  la 
Vierge,  en  vénération  dans  le  voisinage.  Ayant  adopté  cette 
d'ésignation ,  nous  continuons  à  l'employer. 

4t.  N.DAMEdMAKQUËT.  La  Sainte-Vierge  couronnée,  debout 
sur  un  croissant ,  tient  sur  le  bras  droit  TEnfant-Jésus 
nimbé.  Par  dessus  son  manteau  orné  de  pierreries ,  sont 
placés  deux  rangs  de  perles  disposées  en  guirlandes. 

1  Aré\heê  commu/ia2tf«,  carton  827,  dossier  24. 

S  C'est  par  erreur  et  transposition  que  le  n**  680  de  la  Numiimatùfue  LiUoUe 
est  indiqué  comme  uniface.  Le  revers  eçt  sous  le  n®  64*7  hU, 


-.1*1  — 

iv  Monogramme  du  Christ  surmonté  d'une  croix  perlée ,  au- 
dessus  ,  un  cœur  supportant  les  trois  clous  de  la  passion. 

Argent  frappé  en  double  bractéate ,  avec  béUère. 

Cabinet  de  M.  Ach.  Vernier. 

Les  recherches  du  baron  de  Mélicocq  dans  les  archives  de 
Lille,  lui  ont  fourni  l'occasion  de  signaler  le  mode  de  fabrication 
des  marques  de  commerce ,  par  l'extrait  suivant  du  mémoire  d'un 
caudrelier  (chaudronnier),  de  l'an  1460  :  «  pour  mes  fourmes 
gravées  en  pierre  de  marbres...  pour  servir  à  jeter  plommées  à 
manière  de  sceaux  '.  » 

En  reproduisant  cette  citation  dans  son  bel  ouvrage  sur  les 
plombs  historiés  trouvés  dans  la  Seine,  M.  Arthur  Forgeais 
ajoute  :  a  Nous  aurions  aimé  à  savoir  quelle  matière  gravait 
l'artiste  flamand ,  mais  les  archivistes  n'ont  pas  tenu  compte  de 
notre  curiosité '.^ 

Le  Musée  de  Lille  possède  des  moules  qui  répondent  à  la 
question  de  Thonorable  numismatiste  parisien ,  au  sujet  de  la 
madère  que  le  caudrelier  appelle  marbre.  Ces  moules  creusés 
en  couronne  produisent,  par  le  coulage,  le  flan  perforé  qui  cor- 
respond à  Touveiture  pratiquée  dans  la  marchandise  pour  rece- 
voir  une  partie  de  l'autre  face  du  plomb.  Une  fois  les  plombs 
attachés  à  Tétofle ,  les  ferreurs  prenaient  les  tenailles  portant  le 
signe  ofGciel  désigné  par  les  égards ,  et  donnaient  à  ces  plombs 
1  empreinte  légale  requise  par  les  ordonnances  du  Magistrat. 

La  matière  qui  servait  à  ce  coulage  était  la  pierre  d'ardoise', 
pierre  schisteuse  d'Angers,  propre  à  mouler,  parce  qu'elle 
résiste  à  la  chaleur ,  et  tout  porte  à  croire  qu'on  employait  la 
même  en  1460. 

C'est  à  feu  M.  Lepan-Joire  que  la  ville  doit  le  précieux  don 

1  Bulletin  du  Comité  de  la  langue ,  1856,  et  Numismatique  Lilloiêej^.WI^ 
S  Collection  de  plombs  historiés^  etc,  5*  série ,  p.  254. 
9  Ainsi  nommée  pour  sa  couleur. 


—  "78  — 

qtti  a  mis  le  Musée  en  possession  de  ces  formes.  Elles  justifient 
la  supposition  suggérée  à  M.  Arthur  Forgeais,  par  Thabitude 
conservée  parmi  les  gens  du  peuple  de  désigner  encore  aujour- 
d'hui sous  le  nom  de  marbre ,  une  pierre  à  grain  fin  susceptible 
de  poli  '.  Rien  n'autorise  à  penser  que  les  artisans  lillois  aient 
dû  changer  de  matière  pour  la  gravure  des  formes  de  plombs 
servant  aux  marques  de  commerce ,  plutôt  que  pour  les  méreaux 
et  les  médailles  de  pèlerinage  '. 

Or ,  parmi  les  pierres  de  M.  Lepan ,  il  s'en  trouve  plusieurs 
qui  ont  servi  à  couler  des  méreaux  et  une  médaille.  L'occasion 
se  présente  d'en  faire  dessiner  une  offrant  deux  épreuves  uni- 
faces  d'une  pièce  inédite  de  Notre-Dame-de-Marquette  ;  on  y 
verra  indiqué  le  passage  de  la  coulée  avant  d'atteindre  l'image 
gravée. 

âS.  Croix  en  forme  dite  à  la  Jeannette  ;  dans  l'arbre ,  la  Vierge 
couronnée  portant  l'Enfant-Jésus  à  droite  ;  dans  les  deux 
bras  :  N  D  M.  Notre-Dame-de-Marquette, 

♦ 

Double  épreuve  uniface  à  bélière, 
gravée  dans  une  pierre  d*anloise.  Musée  de  Lille. 


NOTRE-DAME  DE   LÀ  BAERIÈaE, 

44.  N  DDE  LA  BARRIÈRE.    La  Sainte-Vierge  debout,  cou- 
ronnée ,  tenant  l'Enfant-Jésus  dans  les  bras. 

^  S  QUENTIN.    Le  martyr,  les  jambes  pliées,  entre  deux 
poteaux  qui  figurent  l'instrument  de  son  cupplice. 
Plomb.  Cabinet  de  M.  H.  Rigaux. 

1  Arthur  Forgeais.  Collection  de  plomht  historiés^  t.  v,  p.  254. 

2  La  pierre  schisteuse  de  teinte  verdâtre  reD  ferme  des  parcelles  de  fer  qui 
arrêtent  le  burin  et  la  rendent  impropre  à  la  gravure. 


—  19  ^ 

A4  bis.  Variété  de  la  même  pièce. 

Plomb.  ^       Cabinet  TaoHende. 

La  pièce  suivante  a  été  trouvée  dans  un  reliquaire  provenant 
de  Tabbaye  de  Marquette. 

4«.  N  DE  GRACE.  La  Vierge  debout ,  tenant  l'Enfant-Jésus  à 
droite.  A  ses  pieds ,  quelques  broussailles. 

<V  S  Quentin.  Le  Saint  dans  la  posture  du  supplice  décrit  plus 
haut. 

Plomb.  Cabinet  de  M.  H.  Rigaux. 


NOTRE-DAME  DE  GRACE  A  LOOS. 

4S.  La  Vierge  couronnée ,  debout  devant  sa  chapelle  et  tenant 
TEnrant-Jésus  sur  le  bras  droit. 

iV  LO  DE  GRACE  en  quatre  lignes.  Pièce  de  pèlerinage, 
ellipsoïde ,  entourée  d'un  rosaire. 

Plomb  à  bélière.  Cabtnet  de  M.  H.  Rigaux. 


SAINT  CALIXTE  DE  LAMBERSART. 


Pour  terminer  ce  premier  fascicule  de  la  numismatique  popu- 
laire de  notre  ville ,  voici  une  médaille  de  pèlerinage  de  la  pa- 
roisse de  Lambersart,  aussi  voisine  des  remparts  que  Tabbaye 
de  Marquette. 

On  sait  que  saint  Calixte ,  pape  et  martyr,  était  principale- 
ment vénéré  dans  Téglise  de  l'abbaye  de  Gysoing  où,  depuis  Tan- 
née 854  environ  >  reposait  son  corps  accordé  par  le  pape  Léon  IV 
.  au  comte  Everard ,  fondateur  de  Tabbaye. 

Plus  tard ,  il  fut  célébré  à  Lille  une  magnifique  fête  en  l'hon- 
neur du  même  saint  (1612) ,  et  de  nos  jours  la  paroisse  de  Lam- 


^ 


4  , 


—  80  — 


bersart ,  dont  saint  Calixte  est  le  patron  »  célèbre  encore  Tanni- 
versaire  de  son  enterrement  '  le  dimanche  après  le  14  octobre. 


et.  S  C  Saint  Calixte.  Le  saint  debout ,  coiffé  de  la  tiare , 
/  !  tient  de  la  main  droite  une  triple  croix ,  et  de  la  gauche , 

un  cor  de  chasse.  Le  tout  dans  un  cercle  entouré  d'un 
cordon  ponctué. 

AN  BËR  SAR  «  en  .trois  lignes  ^  également  dans  un  cercle 
et  un  cordon  ponctué. 

Étain.  Cabinet  Van  Hende. 


I  A  Home ,  sur  la  voie  mrétienne,  l'an  d^. 


HUHiSî.iATiçjuK    i,ii,i,oi:";k 


B.  1 


NUMiSÎ.IiVTIQUE     Î.ÎLl.O 


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NUMISMATIQUE     LILLOISE- 


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I.IÉREATJX    KT    MEDAILLES    DE     PELERLNA&E. 


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NUMISMATIQUE     LILLOISE 


MEDAILLES    DE    PELERINAGE 


ETUDE 

SUR    LB 


TERRAIN  CARBONIFÈRE 

DU  BOULONNAIS 


Par  m.  GOSSELET 

Membre  titulaire 

Et  m.  BERTAUT 

Condoctear  des  Ponts-et-Chanssées  à  Saint -Orner. 


La  dans  la  séance  do  11  Janvier  1918. 


Le  BaS'Boalonnais  est  an  damier  dont 
les  eases  ont  Joaé  Ins  ânes  sar  les  aotrei. 


HISTORIQUE. 

En  1838  M.  de  Yemeuil  '  établit  par  des  considérations  à  la 
fois  stratigraphiques  et  paléontologiques  qae  les  marbres  du 
Boulonnais  appartiennent  à  deux  terrains  différents  :  les  marbres 
Lunelle  et  Napoléon  au  calcaire  carbonifère,  Mountain  limestone 
des  Anglais,  le  marbre  de  Ferques,  noir  rougeâtre,  fétide ,  à  un 
terrain  plus  ancien ,  que  Ton  confondait  alors  avec  le  Silurien, 
mais  que  M.  Murchison  désigna  plus  tard  sous  le  nom  de 
Dévooien. 

1   Bulletin  de  la  Société  géologique ^  V^  série,  t.  ix,  p.  888, 

XII— 6 


^ 


r 


—  78  — 

M.  de  Yerneuil  signala  de  plus  au  milieu  du  calcaire  carbo- 
nifère une  couche  de  grès  et  de  schistes  avec  houille  exploitée  au 
puits  de Ferques. 

En  1839,  lors  de  la  réunion  de  la  Société  géologique  de 
France  à  Boulogne,  M.  DuSouich,  inspecteur  général  des  mines, 
et  alors  ingénieur  à  Arras,  fit  une  excellente  description  du  bassin 
houiller  d'Hardinghen.  '  Il  démontra  que  la  houille  aussi  bien 
à  Hardinghem  qu'à  Ferques ,  est  surmontée  en  statification  dis- 
cordante par  un  calcaire  dont  Tâge  lui  parut  douteux  en  raison 
de  cette  discordance  même. 

a  II  est  possible ,  dit-il ,  qu'il  appartienne  encore  au  Jlfoun- 
tain  limestone  et  que  le  terrain  houiller  du  Boulonnais  soit  sim- 
plement subordonné  en  dépôt  plus  ou  moins  continu  à  ce  système, 
comme  on  en  a  des  exemples  fréquents  en  Angleterre.  Les  fos- 
siles qui  y  ont  été  observés  pourraient  faire  pencher  vers  cette 
opinion.  »  * 

Les  auteurs  de  la  carte  géologique  de  France  adoptèrent  mot 
pour  mot  Topinion  de  M.  Du  Souich.  Us  ajoutèrent  «  M.  Murchison 
qui  regarde  comme  prouvé  que  les  calcaires  que  Ton  perce  pour 
atteindre  la  houille  à  Ferques  et  à  Hardinghen ,  dépendent  de 
la  série  carbonifère  croit  reconnaître  dans  cet  ensemble  de  cou- 
ches la  partie  inférieure  du  système  carbonifère  et  compare  le 
calcaire  carbonifère  du  Bas-Boulonnais  à  celui  qui  alterne  avec 
des  couches  de  houille  dans  le  nord  de  T Angleterre.  t>  ^ 

En  1852,  M.  Delanoue^  dit  que  la  houille  du  Boulonnais 
n'est  pas  le  prolongement  du  riche  bassin  houiller  d'Aix-la- 
Chapelle  ,  Liège ,  Moos ,  Valenciennes ,  mais  des  couches  de 
combustibles  plus  anciennes ,  intercalées  dans  le  calcaire  car- 
bonifère comme  celles  de  Newcastle. 


i  Bulletin  de  la  Société  géologique ,  V^  série,  t.  x,  p.  403. 
S         Id.  t.  X,  p  408. 

8  Explication  de  la  carte  géologique  de  France  ^  t.  i,  p.  182. 

4  Bull.  Soc,  géol,,  2«,  t.  XI,  p.  404. 


-  79  — 

L'année  suivante  parut  en  anglais  le  travail  de  M.  Austen.  ^ 
qai  est  fondamental  pour  le  Boulonnais.  Il  admet  aussi  que  la 
bouille  est  intermédiaire  entre  deux  grands  groupes  calcaires  , 
avec  lesquels  elle  forme  une  division  naturelle  ;  mais  si  on  en 
juge  d'après  le  tableau  qui  accompagne  son  mémoire ,  il  diffère 
de  tous  les  auteurs  précédents  en  assimilant  la  houille  du  Bou- 
lonnais à  celle  de  Belgique  et  au  Coal  mecuvres  d'Angleterre . 
n  est  ainsi  conduit  à  rapprocher  du  Magnesian  limestone ,  c'est- 
à-dire  de  Fétagepénéen,  le  calcaire  Napoléon  qui  la  surmonte 

M.  Scharpe  *  dans  une  courte  note  qui  fait  suite  à  celle  de 
M.  Austen ,  adopte  au  contraire  la  manière  de  voir  de  M.  Mur- 
chison  et  de  M.  Delanoue.  La  présence  du  charbon  entre  ces 
deux  bancs  de  calcaire  marin  loi  semble  analogue  à  ce  que 
M.  Phillips  a  depuis  longtemps  décrit  dans  le  Yorkshire. 

Ainsi  deux  opinions  étaient  en  présence  :  celle  de  MM.  Mur- 
chison,  Elie  de  Beaumont ,  Delanoue ,  Sharpe ,  et  celle  de 
M.  Austen.  Pour  les  premiers  la  houille  du  Boulonnais  appartieot 
à  l'étage  du  calcaire  carbonifère  au  milieu  duquel  elle  est  inter- 
calée ;  pour  le  dernier,  elle  est  de  l'étage  houiller  (Coal  measures), 
et  le  calcaire  qui  la  surmonte ,  de  l'étage  pénéen  [Magnesian 
limestone).  Tous  admettent  avec  M.  Du  Souich  qu'il  y  a  deux  cal- 
caires, l'un  inférieur  à  la  houille,  l'autre  supérieur. 

C'est  celte  dernière  hypothèse  fondamentale  que  l'un  de  nous 
vint  combattre  en  1860.  ^  Il  déclara  que  le  terrain  houiller  du 
Boulonnais  est  bien,  comme  le  disait  M.  Austen,  le  prolongement 
de  celui  de  la  Belgique  et  du  Nord  de  la  France  ;  et  de  plus  que 
le  calcaire  supérieur  est  le  même  que  le  calcaire  inférieur,  qu'il 
est  venu  se  superposer  à  la  houille  par  suite  d'nn  accident  stra- 
tigraphique.  Mais  jugeant  un  peu  rapidement  par  l'analogie 

1  Quaterl.  journ.  Geol.  Lond.y  t.  ix,  p.  231. 

2  Id.  id.  p.  246. 

3  Mémoire  sur  les  terrains   primaires  de  la  Belgique^  de  V arrondissement 
d'Avesnes  et  du  Boulonnais. 


—  82  — 

A  l'ouest  du  chemin  de  fer,  on  retrouve  h  doloroie  au  sud-ouest 
de  la  Cédule  et  au  rocher  des  Noces ,  où  elle  forme  une  bande 
continue  de  800  mètres  de  longueur ,  depuis  la  route  départe- 
mentale jusqu'au  chemin  de  Ferques  à  Mimoyecques.  Au  delà 
de  ce  chemin,  on  rencontre  encore  deux  petits  pitons  dolomitiques; 
puis  cette  roche  disparait  sur  une  longueur  de  1  kilomètre  1/2. 
Elle  se  montre  encore  dans  la  cour  de  la  ferme  Capelle  et  des 
deux  côtés  du  ruisseau  de  Blacourt. 

Le  calcaire  de  Ferques ,  supérieur  aux  schistes  à  dolomie^  est 
noir,  d'une  odeur  fétide,  compacte  à  la  partie  inférieure  où  il 
fournit  du  marbre  noir,  tandis  que  la  partie  supérieure  est 
schisteuse  et  riche  en  fossiles. 

Dans  le  calcaire  de  Ferques,  comme  dans  celui  de  Blacourt  et 
dans  les  schistes  qui  les  séparent,  les  principales  espèces  fossiles 
sont  les  mêmes  et  toutes  sont  caractéristiques  du  dévonien  supé- 
rieur. Nous  citerons  spécialement. 

Spirifer  Vemeuilù  Rhynchonella  Boloniensis  ou 

Spirifer  Bouchardù  pleurodon. 

Spirigera  concentrica.  Productus  subaculeatus. 

Grâce  aux  exploitations  dont  il  a  été  Tobjet,  le  calcaire  de 
Ferques  peut  se  suivre  sur  toute  la  ligne  depuis  le  château  de 
Fiennes  jusqu'à  la  ferme  d'Eslinghen. 

Les  schistes  rouges  qui  surmontent  le  calcaire  de  Ferques  sont 
presque  toujours  cachés.  M.  Austen  leur  attribue  50  mètres 
d'épaisseur. 

Les  grès  de  Fiennes^  qui  les  suivent,  sont  des  psammites  jaunes 
ou  rouges  pourprés.  Us  renferment  des  moules  de  bivalves,  ce  qui 
leur  a  fait  donner  par  Rozet  le  nom  de  Grès  à  Unio  et  par 
M.  Du  Souich  celui  ée  Grès  à  Cypricardes.  Outre  deux  espèces  de 
Cypricardia,  on  y  trouverait  d'après  M.  Austen  : 

Cucullœa  Hardingii, 

CucuUœa  amygdalina.  Cucullœa  'trapeai. 


—  88  — 

Ils  ont  résisté  mieux  que  les  schistes  aux  agents  d'altération, 
aussi  peut-OD]  les  suivre  depuis  le  chemin  de  Landrethun  à 
Fiennes  jusqu'à  la  ferme  d'Bslingheo ,  où  on  les  a  atteint  dans 
un  puits.  Mais  au  détails  disparaissent  par  l'effet  d'une  faille,  et 
le  terrain  carbonifère  se  trouve  en  contact  avec  le  calcaire  à 
Spirifer  Verneuili. 

L'ensemble  de  ces  couches  dévoniennes  a  une  épaisseur 
d'environ  550  mètres. 

II.  — La  bande  dévonienned'Hydrequent  est  formée  deschistes 
rougeâtres  avec  plaquettes  argilo-arénacées  souvent  remplies  de 
Spirifer  Verneuili.  On  les  voit  avec  une  inclinaison  vers  le  sud- 
est  à  la  montée  d'Hydrequent ,  aux  tranchées  de  Rinxent  et  du 
Courgain  et  aux  Wioves. 

Nous  rapportons  à  la  même  bande  les  psammites  exploités 
aux  carrières  de  St-Godelaine.  Ils  plongent  au  N^  15  Eet  parais- 
sent supérieurs  aux  schistes  d'Hydrequent  et  des  Wioves. 

Cette  seconde  bande  est  intercalée  daas  le  terrain  carbonifère 
dont  elle  est  séparée  par  des  failles. 

III.  —  La  bande  de  Rougefort  qui  limite  au  sud  le  massif  car- 
bonifère de  Réty  n'est  peut-être  que  la  prolongation  de  la  pré- 
cédente. On  y  remarque  aussi  des  schistes  rouges  (Rougefort) 
et  des  grès  (chemin  d'Hardinghen  à  Boursin). 


^  84  — 


TERRAIN  CARBONIFÈRE. 

4°  DIVISIONS  GÉOLOGIQUES. 
A.    —   ÉTAGE    DU    CALCAIRE    CARBONIFERE. 

I.  —  Dolomie  du  Hure. 

Le  terrain  carbonifère  commence  dans  le  Boulonnais  par  un 
banc  épais  de  dolomie  souvent  sableuse  et  pulvérulente,  cer- 
taines couches  sont  remplies  de  tiges  d'encrines. 

Cette  dolomie,  employée  comme  castine  dans  les  hauts- 
fourneaux  de  Marquise,  contient,  d'après  l'analyse  de  M.  Coren- 
winder,  38,50  7o  ^^  carbonate  de  magnésie. 

Elle  correspond  à  la  dolomie  de  Namur.  Toute  la  partie  du 
calcaire  carbonifère  qui ,  en  Belgique  et  dans  le  département  du 
Nord,  est  inférieure  à  cette  assise ,  manque  dans  le  Boulonnais. 

IL  —  Calcaire  du  Haut-Banc  à  Productus  Cora. 

Cette  assise  est  essentiellement  composée  de  calcaire  violet. 
Dans  la  carrière  du  Haut-Banc,  on  exploite,  à  la  base,  des  marbres 
gris  de  fumée  connus  sous  le  nom  d'Henriette  et  de  Caroline.  Ils 
sont  surmontés  de  15  mètres  de  calcaires  gris  et  violacés ,  où 
Ton  trouve  le  Productus  Cora ,  surtout  dans  les  6  mètres  infé- 
rieurs. Vient  ensuite  un  lit  argileux,  rouge,  épais  tout  au  plus  de 
20  centimètres ,  qui  fournit  néanmoins  un  excellent  point  de 
repère.  Il  est  surmonté  de  nouveau  de  calcaire  violacé  ou  gris, 
qui  alterne  avec  de  la  dolomie  et  dont  quelques  bancs  sont  rem- 
plis de  polypiers.  Ces  couches  dolomitiques  se  voient  très-bien 
dans  les  escarpements  de  Basse  Normandie  et  dans  une  petite 
carrière  au  nord  du  moulin  du  Haut-Banc.  (Fig.  2,  3  et  4). 


-«-  85  — 

Le  marbre  Henriette  n'est  pas  la  couche  la  plus  inférieure  du 
système.  Situé  dans  la  carrière  du  Haut-Banc  à  10  ou  15  mètres 
au-dessous  du  niveau  du  chemin  de  fer,  il  se  relève  au  sud  vers  la 
voie  et  affleure  à  1  m.  environ  au-dessus  des  rails.  Son  prolon- 
gement doit  donc  aller  passer  8  à  10  mètres  au-dessus  du  bord 
de  la  carrière  Favret,  située  plus  au  sud  encore,  en  face  du  châ- 
teau des  Barraux.  (PL  U,  fig.  4]. 

A  la  partie  supérieure  de  cette  carrière  est  un  banc  de  calcaire 
blanc,  que  son  épaisseur  a  fait  nommer  banc  de  onze  pieds,  puis, 
après  un  intervalle  de  10  m.  de  calcaire  blanc  ou  gris  foncé,  on 
atteint ,  an  fond  de  la  carrière ,  un  marbre  désigné  sous  le  nom 
à<tdandre.  Toute  cette  partie  inférieure  ne  nous  a  pas  fourni'de 
fossiles. 

Le  calcaire  du  Haut-Banc  s'exploite  encore  le  long  du  ruisseau 
de  Blecquenecque.  Dans  la  carrière  la  plus  occidentale  (carrière 
Bézir),  on  retrouve  le  banc  de  onze  pieds  de  la  carrière  Favret. 

Dans  la  carrière  voisine  (carrière  Bégnier],  on  constate  le  niveau 
à  Productus  Cora  du  Haut-Blanc  et  les  couches  à  polypiers.  Le 
marbre  Henriette  passe  entre  cette  carrière  et  la  précédente, 
tandis  que  les  couches  dolomitiques  doivent  être  situées  dans 
les  125  mètres  qui  séparent  la  carrière  Bégnier  de  la  carrière 
deLunel ,  car  celle-ci  présentée  la  base  des  calcaires  violets  et 
à  la  partie  supérieure  des  calcaires  blanc-grisatre ,  où  Ton 
trouve  à  la  fois  le  Productus  Cora  et  le  Spirifer  glaber,  caracté- 
ristique dans  le  Boulonnais  du  système  suivant. 

Le  calcaire  du  Haut  Banc  se  retrouve  dans  la  tranchée 
d'Elinghen  entre  les  bornes  kilométriques  292  et  293  ;  on  y  voit 
sous  le  calcaire  blanc  dont  nous  parlerons  tout  à  Theure.  (Fig, 2). 

1^  Des  calcaires  gris  avec  bancs  dolomitiques ,  bancs  à  po- 
lypiers et  lit  rouge,  fort  mince  en  cet  endroit. 

2®  Des  calcaires  violacés  à  Productus  Cora. 

3^  Des  calcaires  pouvant  être  assimilés  aux  bancs  de  la  car- 
rière Favret* 


—  8«  — 

4°  Des  calcaires  violacés  à  Produetus  Cora ,  reposant  sur  la 
zone  doldmitique  de  la  Hure. 

Ainsi  dans  la  tranchée  Elinghen ,  où  on  observe  la  base  du 
système  calcaire  et  sa  superposition  directe  à  la  dolomie-,  on 
constate  qu'il  y  a  deux  niveaux  avec  Produetus  Cora;  c'est  au 
second  que  se  rapportent  les  calcaires  violacés  avec  Produetus 
Cora  exploités  aux  Ramonettes ,  près  de  Ferques ,  et  contre  la 
ferme  de  La  Coste. 


m.  —  Calcaire  Napoléon  à  Produetus  undatus. 

On  désigne  sous  ce  nom  un  calcaire  qui  a  été  employé  pour 
la  construction  de  la  colonne.  Il  est  compacte ,  blanc  ou  jau- 
nâtre ,  sans  stratification  apparente.  Quelques  bancs  sont  très- 
riches  en  fossiles.  M.  Austen  en  cite,  sous  l'autorité  de  M .  Scharpe. 

Terebratula  elongata.  Produetus  scabriculus. 
Spirifer  glaber.  —         giganteus  {aurilus) 

Orthis  crenistria.  Eomphalus  pentanguiatus . 

Chonetes  papillonacea.  Natica  anliqua. 

Produetus  undatus.  Saxonema  sulculosa. 
—         semireticulatus. 

A  côté  du  marbre  Napoléon  se  trouvent  les  deux  carrières  de 
Watel  et  de  Lunel  La  première  contient  un  calcaire  analogue 
au  précédent  quoique  mieux  stratifié.  Le  Spirifer  glaber  y  est 
aussi  fort  abondant.  Dans  la  seconde,  les  bancs  supérieurs  qui 
sont  le  vrai  marbre  Lunel ,  sont  d'un  blanc  grisâtre  et  contien- 
nent associés  Spirifer  glaber  et  Produetus  Cora  formant  aiiisi  le 
passage  avec  le  système  précédent 

Le  calcaire  blanc  ou  calcaire  Napoléon  est  très-fréquent  dans 
le  Boulonnais.  On  doit  lui  rapporter  le  marbre  Notre-Dame  oii 
nous  avons  trouvé  les  mêmes  fossiles.  Nous  lui  assimilons  aussi 
les  calcaires  blancs  ,  que  Ton  rencontre  dans  le  hameau  d'Elin- 
ghen  et  dans  le  Bois  des  Roches. 


—  8»?  — 

La  superposition  du  calcaire  blanc  au  calcaire  du  Haut  Banc, 
peut  se  constater  de  la  manière  la  plus  nette:  1°  Dans  la  tranchée 
du  chemin  de  fer  à  l'est  d'Elinghen  ;  2°  près  'f  :  nioulin  d'Elin- 
ghen  (fig.  2.)  :  à  cent  mètres  au  nord  de  ce  moulin,  on  voit  une 
carrière  abandonnée ,  ouverte  dans  le  calcaire  du  Haut  Banc  à 
Productus  Cora ,  inclinant  vers  le  nord  ,  et  à  deux  cents  mètres 
plus  loin  une  seconde  carrière  où  on  exploite  le  marbre  Napoléon, 
reconnaissable  à  ses  fossiles  ;  3®  dans  l'escarpement  de  Basse 
Normandie  (fig.  3].  4^  le  long  du  ruisseau  de  Leulinghen  :  la 
coape  de  ce  ruisseau  (fig.  i] ,  montre  clairement  que  le  calcaire 
violet  des  carrières  de  Blecquenecque  s'enfonce  sous  le  calcaire 
deLunel  et  celui-ci  sous  le  calcaire  Napoléon; la  carrière  de 
Lunel  montre  même  la  superposition  du  calcaire  blanc ,  au  cal- 
caire du  Haut  Banc. 


IV.  —  Calcaire  à  Productus  giganteus. 

Presque  à  la  limite  des  territoires  de  Rety  et  d'Hardinghen , 
au  lieu  dit  Les  Plaines,  il  y  avait  une  carrière  de  marbre  noir  : 
aujourd'hui  remplie  d'eau.  On  y  voyait  de  haut  en  bas 

â^  Schiste  noir  avec  cbarbon. 
29  Phtanite ,  0m40. 
3*"  Marbre  noir. 

Les  bancs  plongent  de  20**  vers  le  S.  25°  0. 

Une  nouvelle  carrière  a  été  ouverte  près  de  la  précédente  dans 
(les  couches  qui  leur  sont  légèrement  inférieures  ;  ce  sont  égale- 
ment de  haut  en  bas  - 

4®  Calcaire  gris  clair, 

6®  Calcaire  gris ,  avec  Productus  giganteus,  4in50. 

60  Calcaire  violacé  à  texture  sublamellaire ,  Cm 50. 

7**  Calcaire  noir  à  Productus  giganteus. 

8  Calcaire  gris  foncé. 


—  88  — 

On  peut  donc  caractériser  ce  niveau  par  la  présence  du  cal- 
caire noir ,  du  calcaire  sublamellaire  analogue  au  petit  granité 
des  Ecaussines ,  de  la  phtanite  »  du  Productus  giganteus. 

A 100  mètres  au  sud-est,  dans  la  cour  de  la  ferme  Enichard , 

on  rencontre  un  affleurement  analogue  formé  de 

Calcaire  gris  clair.  ^ 

Calcaire  noir  avec  phtanite. 
Calcaire  gris  à  texture  sublameUaire. 

Au  nord-est  de  Tancienne  fosse  de  Ferques,  on  a  ouvert  il  y  a 
peu  de  temps  une  carrière  de  calcaire  noir  ou  gris  foncé  conte- 
nant également  un  banc  sublamellaire.  Nous  y  avons  recueilli 
Productus  giganteui. 

Enfin  nous  rapportons  au  même  niveau  le  calcaire  exploité 
dans  la  carrière  d'Hydrequent,  qui  fournit  le  marbre  Joinville. 
Ce  marbre  de  couleur  grise ,  rempli  de  petites  veinules  rouges 
est  surmonté  de  1  à  2  mètres  de  calcaire  noir  où  nous  avons 
trouvé  Productus  giganteus. 

Ce  niveau  à  Productus  giganteus  nous  parait  parfaitement 
établi  dans  le  Boulonnais.  Sa  superposition  au  calcaire  blanc  est 
également  hors  de  doutes.  Ainsi  dans  les  carrières  d'Hydrequent 
que  nous  citions  plus  haut,  on  voit  le  marbre  Joinville  superposé 
au  marbre  Notre  Dame.  A  Ferques,  le  calcaire  noir  à  Productus 
giganteus  est  séparé  du  calcaire  à  Productus  Cora  des  Raroo- 
nettes ,  par  des  affleurements  de  calcaire  blanc.  A  Enichard ,  le 
calcaire  noir  plonge  vers  le  sud  et ,  au  nord  de  la  ferme ,  il  y  ^ 
des  affleurements  de  calcaire  blanc,  qui  par  leur  position  doivent 
lui  être  inférieur. 

En  résumé  le  calcaire  carbonifère  du  Boulonnais^  dont  l'épais- 
seur est  environ  de  330  m:,  se  compose  des  couches  suivantes 

de  bas  en  haut. 
Dolomia. 

Calcaire  à  Productus  Cora. 
Calcaire  à  Productus  undatus. 
Calcaire  à  Productus  giganteus. 


—  89  — 

C'est  exactement  Tordre  de  superposition  que  l'on  peut  con- 
stater en  Belgique  et  dans  Tarrondissement  d'Avesnes.  Donc 
les  couches  houillères  superposées  au  calcaire  doivent  corres- 
pondre aux  couches  houillères  de  Belgique ,  superposées,  elles 
aussi  au  calcaire  à  Productus  giganteu». 

B.  —  ÉTAGB    HOUILLBR. 

L'étage  bouiller  dans  le  Boulonnais  présente  deux  niveaux 
géologiques  bien  distincts:  les  grès  des  plaines  d'Hardinghen  et 
les  schistes  avec  houille  de  Locquioghen. 

V.  —  Grés  des  plaines  d'Hardinghen. 

C'est  un  grès  blanc  psammitique  fort  semblable  au  grès  dévo- 
nien  mais  que  M.  Du  Souich  a  reconnu  depuis  longtemps  comme 
bouiller.  '  M.  Ëlie  de  Beaumont  dit  *,  il  est  vrai,  qu'il  y  a  trouvé 
Spirifer  speciosus  •  Productus  suffaculeatus^  Orikis  umhraculum. 
Il  doit  y  avoir  erreur  dans  la  détermination  de  ces  fossiles ,  car 
M.  Jules  Barrois ,  qui  a  eu  la  complaisance  d'y  faire  quelques 
recherches ,  n'a  trouvé  que  des  Productus  Flemingii  ou  carbo- 
narius,  un  morceau  de  Stigmaria  ficoides  et  un  fragment  de  Cala- 
mites.  Nous  adoptons  donc  sur  ce  point  l'opinion  de  M.  DuSouich. 

Au  milieu  du  grès  il  y  a  des  veines  de  houille  qui  ont  été 
exploitées  au  Bois  des  Roches. 

On  peut  constater  la  superposition  directe  du  grès  au  calcaire 
carbonifère  au  puits  de  Ferques  On  y  a  trouvé ,  vers  la  partie 
inférieure  des  grès ,  des  schistes  et  des  calcaires  noirs,  avec 
Productus  Flemingii^  superposés  à  une  veine  de  houille,  et  ces 
couches  passent  évidemment  au-dessus  des  calcaires  à  Productus 
giganteus  exploités  près  de  là.  Au  puits  des  Plaines  la  houille 

*    Loc,  cit.,  p.  468. 

S   Explication  de  la  carte  géologique  de  France  ,  t.  i,  p.  '785. 


—  90  — 

est  en  gros  nodules  irréguliers  dans  du  calcaire.  On  peut  voir 
dans  ces  deux  faits  des  exemples  du  passage  de  Tétage  calcaire 
à  Tétage  houiller. 

VI.  —  Schistes  houillers  de  Locquinghen, 

Les  schistes  houillers  de  Locquinghen  renferment  les  seules 
veines  de  houille  actuellement  exploitées;  ils  ne  contiennent 
que  très  peu  de  bancs  de  grès,  tandis  que  les  rognons  de  car- 
bonate de  fer  y  sont  nombreux.  Nous  réservons  à  plu^  tard  l'exa- 
men de  leur  flore  et  de  leurs  rapports  avec  le  grès  des  plaines. 

2^  DisposrrioN  stratigraphique. 

Nous  divisons  le  terrain  carbonifère  du  Boulonnais  en  six 
bandes. 

I.  —  Bande  de  Ferques. 

Cette  bande  s^étend  régulièrement  depuis  le  ruisseau  de  Crem- 
breux  jusqu'à  celui  de  Blacourt  avec  une  inclinaison  générale  vers 
le  S.-S.-O.  Elle  est  limitée  au  N.  par  le  terrain  dévonien  de  la 
bande  de  Ferques  sur  laquelle  elle  s'appuie  et  au  S.  par  une  faille 
signalée  depuis  longtemps  par  M.  Du  Souich.  Tantôt  cette  faille 
entame  fortement  le  calcaire  carbonifère ,  tantôt  elle  respecte 
même  un  lambeau  de  grès  houiller. 

Les  principales  localités  où  on  peut  voir  la  dolômie  sont  :  au 
N.  du  ruisseau  de  Crembreux  ;  sur  le  chemin  de  Locquinghen  à 
Beaulieu  ;  sur  le  chemin  de  fer  en  face  du  Hure  ;  dans  le  chemin 
creux  au  N.-E.  de  Ferques  {il  y  a  une  carrière  importante  de 
dolomie  pulvérulente) ;  au  N.  de  Bois-Sergent;  au  S.-O.  de 
Malassise;  au  S.-O.  d'Eslinghen. 

Le  calcaire  violacé  a  Productus  cora  est  visible  sur  le  chemin 
de  fer  ;  aux  carrières  des  Ramonettes  (inci  S.  =  30°)  ;  à  la  ferme 


—  91  — 

de  La  Cosie  (incl.  S  22^0  =  27°)  ;  sur  les  rives  du  ruisseau  de 
Blacourt. 

Le  calcaire  blanc  kProductuê  undatus  se  voit  sur  le  chemin  de 
fer  sous  le  hameau  d'Elinghen  ;  dans  diverses  carrières  au  S. 
de  l'église  de  Ferques  près  du  lieu  dit  TEngouloir  y  (la  faille 
passe  dans  une  de  ces  carrières)  ;  au  S.  des  Ramonettes  ;  au  S.  de 
Bois-Sergent  ;  dans  une  carrière  au  S.  de  La  Coste  où  il  est 
exploité  sous  le  nom  de  Napoléon  tigré  ;  le  long  du  ruisseau  de 
Blacourt. 

Nous  avons  trouvé,  le  calcaire  noir  à  Productus  giganteus  dans 
une  carrière  nouvellement  ouverte  au  S.-O.  de  Ferques. 

Les  couches  houillères  assez  régulières  ont  été  rencontrées  à 
Ferques.  Voici  ce  que  dit  M.  de  Verneuil  du  puits  qui  y  a  été 
creusé  : 

d  A  quelques  pieds  de  profondeur ,  le  puits  a  traversé  des  grès 
analogues  aux  grès  houillers ,  puis  des  schistes  noirs  et  bitu- 
mineux ,  suivis  d'un  calcaire  d'une  épaisseur  de  23  à  24  pieds 

renfermant  des  empreintes  de  productus La  première 

couche  de  houille  à  Ferques  a  été  rencontrée  sous  ce  calcaire  et 
à  100  pieds  de  profondeur  ou  en  a  trouvé  encore  deux  autres 
d'une  épaisseur  peu  considérables.  On  continue  de  percer  dans 
des  grès  durs  et  dans  des  argiles  schisteuses  d'un  gris  foncé,  et 
déjà  les  travaux  sont  arrivés  à  une  profondeur  de  300  pieds.  »  ' 

M.  Promper,-  directeur  actuel  des  mines  de  Bourges ,  a  fait 
approfondir  ce  puits  à  nue  époque  où  il  était  encore  attaché  aux 
houillères  du  Boulonnais.  Il  a  eu  l'obligeance  de  nous  en  donner 
la  coupe.  [PL  III,  fig.  5. 

Nous  devons  aussi  à  M.  Promper  quelques  renseignements 
sur  les  travaux  exécutés  à  un  autre  puits  ouvert  sur  le  territoire 

1   Bulletin  de  la  Société  géol.  de  France  ,  t.  ix,  p.  391 . 


—  92  — 

de  Leulinghem ,  au  S.  de  La  Coste ,  sur  le  prolongement  du 
précédent,  mais  où  les  couches  étaient  à  Tétat  de  lambeaux  brisés 
et  disposés  sans  ordre.  [PL  Illy  fig,  6.) 

Cette  étroite  bande  houillère  ne  peut  évidemment  fournir 
les  frais  d'une  exploitation  lucrative ,  mais  rien  ne  nous  prouve 
encore  que  la  faille  qui  la  sépare  du  calcaire  de  la  bande  du 
Haut-Banc  soit  verticale.  Si  elle  était  inclinée  et  que  les  calcaires 
fussent  coupés  en  sifflet ,  la  partie  supérieure  du  terrain  houiller 
pourrait  se  développer  sous  eux.  C'est  une  hypothèse  que  je  lie 
considère  même  pas  comme  probable,  mais  que  l'observation  seule 
pourrait  résoudre. 

IL  — 'Bande  du  Haut-Banc. 

Elle  est  située  entre  trois  failles  :  1°  celle  qui  la  sépare  au  N. 
de  la  bande  carbonifère  des  Ramonettes  dont  il  vient  d'être 
question  ;  2^  celle  qui  amène  au  S.  0.  la  bande  dévonienne 
d'Hydrequent  ;  3**  celle  qui  la  sépare  à  l'E.  du  terrain  juras- 
sique de  Réty.  Quant  à  sa  terminaison  occidentale ,  elle  n'est 
pas  connue. 

Le  calcaire  violacé  à  Productus  cora  y  forme  une  voûte  qui 
plonge  de  l(f  environ  dans  toutes  les  directions. 

Basse  Normandie,  incl.  0.  à  S.-O. 

Carrière  de  la  Tombe  contre  la  route  d'Hardin*ghen ,  incl.  S.-O 

Carrière  du  Haut  Banc  au  chemin  des  Barreaux ,  incl.  N.  65**E. 

Carrière  au  nord  du  moulin  d'Elinghem,  incl.  N.  10°  E. 

Au  N.-E  ,  à  l'E.  et  au  S.  le  calcaire  à  Productm  coraydi  butter 
contre  les  failles  sus-mentionnées ,  mais  auN.-O.,  il  s'enfonce 
sous  le  calcaire  blanc. 

Le  calcaire  blanc  à  Productus  undatus  se  voit  très-bien  sur 
les  hauteurs  de  Basse  Normandie ,  aux  rochers  de  Falize  et  aux 


—  98  — 

carrières  de  marbre  Notre-Dame.  Dans  cette  dernière  localité  il 
est  fossilifère. 

Nous  rapportons  au  calcaire  noir  à  Productus  giganteus  la  car- 
rière d'Hydrequent  oh  on  extrait  le  marbre  joinville  et  où  nous 
avons  trouvé  le  fossile  précité. 

A  deux  pas  des  carrières  Notre-Dame,  on  voit  des  grès  blancs 
que  leurs  caractères  minéralogiques  pourraient  aussi  bien  faire 
rapporter  aux  psammites  dévoniens  qu'au  grès  houiller.  Nous  n'y 
avons  pas  trouvé  de  fossiles,  mais  si  on  en  juge  par  Tinclinaison  vers 
le  S.-O.  de  la  bande  dévonienne  d'Hydrequent ,  les  psammites 
devraient  se  trouver  à  l'O.  de  ce  hameau  et  non  poiit  à  TE.  Nous 
nous  contentons  de  citer  le  fait ,  en  laissant  encore  douteuse 
l'assimilation  que  nou§  proposons  de  ce  grès  blanc  au  grès 
houiller. 


ni.  —  Bande  de  Leulinghen, 

C'est  peut-être  le  prolongement  de  la  bande  précédente ,  mais 
la  stratigraphie  en  est  différente.  Toutes  les  couches  visibles 
piongent  à  l'E.  (E.-N.-E.  ou  E.-S.-E.) 

Elle  parait  limitée  de  tous  côtés  par  des  failles. 

La  structure  géologique  de  cette  bande  peut  être  parfaite- 
ment observée  le  long  du  ruisseau  de  Leulinghen  dans  les  car- 
rières de  Blecquenecque ,  de  Lunel  et  de  Napoléon  dont  nous 
avons  donné  la  description  précédemment.  (PL  II,  fig.  i) 

Dans  le  village  de  Leulinghen  on  voit  des  calcaires  dolomi- 
tiques  qui  ont  été  exploitées  près  de  la  ferme ,  ils  sont  inférieurs 
aux  couches  travaillées  aux  carrières  de  Blecquenecque.  Ils 
contiennent  un  fossile  en  mauvais  état  qui  parait  être  Chonetes 
comoidesj  caractéristique  en  Belgique  des  bancs  dolomitiques 
intermédiaires  entre  la  dolomie  de  Namur  et  le  calcaire  à  Pro- 
ductus  Cor  a, 

XII  —•7 


—  04  — 

A  rO.  de  Leulinghen  et  de  la  route  nationale  N°  1 ,  près  du  pont 
de  l'Assassin,  on  voit  un  affleurement  de  calcaire  blanc  qui  a  servi 
derivageà  Tépoque  jurassique.  Sa  surface  parfaitement  horizontale 
porte  encore  les  trous  des  mollusques  perforants  et  les  traces  des 
vagues.  Nous  ne  savons  *à  quelle  zone  géologique  le  rapporter. 


IV.  —  Bande  des  Combles. 

Près  du  moulin  des  Combles,  commune  de  Rinxent,  la  Vallée 
Heureuse  est  bordée  de  deux  cotés  par  des  rochers  de  calcaire 
gris  clair,  alternant  avec  des  bancs  de  calcaire  dolomitique  ;  leur 
inclinaison  vers  TE.  et  vers  le  N.-E.  ne  dépasse  guère  13^ ,  elle 
est  souvent  moindre  ;  ils  plongent  par  conséquent  sous  la  faille 
qui  les  sépare  de  la  bande  dévonienne  d'Hydrequent.  Nous  les 
rapportons  aux  calcaires  dolomitiques  qui  forment  la  partie  supé- 
rieure du  Haut  Banc. 

Cette  bande  s'appuie  peut-être  d'une  manière  régulière  sur  les 
psammites  dévoniens  atteints  dans  le  sondage  de  Bouquinghen. 

Il  se  pourrait  aussi  qu'elle  se  reliât  avec  la  bande  de  Leu- 
linghen. 

V.  —  Bande  de  Loequinghen. 

m 

Elle  comprend  les  seules  couches  houillères  encore  en  exploi- 
tation dans  le  Boulonnais. 

Les  anciennes  mines  d'Hardinghen  étaient  situées  dans  le  bois 
de  Fiennes  au  N.  du  bourg.  Les  couches  sont  dirigées  de  l'E.  à 
l'O.  avec  leur  pendage  vers  le  Nord  ;  elles  allaient  passer  sous 
la  verrerie  et  près  du  ruisseau  ;  dans  ce  dernier  endroit,  on  a 
extrait  du  charbon  d'une  cave.  Plus  à  TO.,  soit  par  suite  d'une 
faille ,  soit  par  suite  d'un  plissement  en  genou ,  les  couches 
houillères  se  trouvent  à  un  niveau  plus  bas. 

Ces  couches  houillères  sont  essentiellement  formées  de  schistes. 


-  9f5  — 

Ainsi  à  la  fosse  de  la  Providence  on  a  rencontré  plus  de  60  mèlrsa 
de  schiste  et  un  seul  banc  de  grès  de  3  m.  65. 

Dans  les  fosses  actuellement  en  exploitation  et  dans  une  partie 
de  celles  qui  ont  été  abandonnées ,  on  doit  pour  atteindre  la 
houille  traverser  une  épaisseur  variable  de  calcaire  blanc  que 
tout  le  monde  est  d'accord  pour  rapporter  au  calcaire  Napoléon. 
Il  plonge  vers  le  N.  comme  les  couches  houillères  ainsi  qu'on 
peut  s'en  assurer  dans  une  ancienne  carrière  située  sur  la  rive 
droite  du  ruisseau.  Cependant  il  n'y  a  pas  stratification  concor- 
dante,  car  les  sphistes  houillers  plongent  sous  un  angle  de  20^ , 
tandis  que  la  ligne  de  jonction  ne  forme,  avec  l'horizontale,  qu'un 
angle  de  12°  ;  c'est  une  différence  de  8°.  On  peut  facilement  se 
rendre  compte  de  cette  discordance  dans  la  coupe  [fig,  7)  que 
nous  devons  ,  ainsi  que  bien  d'autres  renseignements,  à  l'obli- 
geance de  M.  Delmiche ,  directeur  des  mines  d'Hardinghem. 

La  superposition  du  calcaire  aux  schistes  houillers  est  un  fait 
anormal  qui  a  reçu  plusieurs  explications. 

1^  On  a  supposé  que  le  calcaire  était  plus  récent  que  la  houille 
et  devait  se  rapporter  au  magnesian  limestone  ;  mais  les  fossiles 
du  calcaire  Napoléon  ne  permettent  pas  de  soutenir  cette  thèse 
abandonnée  du  reste  par  son  auteur. 

i^  On  admet  presqu'unanimement  que  le  calcaire  est  géolo- 
giquement  contemporain  de  la  houille ,  c'est-à-dire  que  celle-ci 
appartient  l'assise  du  calcaire  carbonifère. 

Nous  pensons  que  c'est  une  erreur. 

Nous  avons  montré  que  la  houille  de  la  bande  de  Ferques 
est  plus  récente  que  les  couches  les  plus  élevées  du  calcaire 
carbonifère,  caractérisées  par  le  jProrfticiu»gi/^anfew«;  nous  ferons 
voir  qu'il  en  est  de  même  pour  celle  de  la  bande  d'Hardinghen  ; 
nous  sommes  donc  parfaitement  en  droit  d'étendre  ces  conclusions 
à  la  bande  de  Leulinghen ,  bien  que  l'on  ne  connaisse  pas  son 
substratum  calcaire. 


—  96  — 

Uétude  des  végétaux  vient  confirmer  notre  opinion.  M.  Jules 
B  rrois  y  a  recueilli  : 

Pecopteris  Loshii.  Annularia  radiata. 

N&vropteris  heterophylla.  Asterophyllites  delicatulus. 

Sphenopteris  coralloïdes,  Calamités  Suckowii, 

Trichomanites  delicatulus.  —        Cystii. 

Sphenophyllum  erosum  (rameaux  et  fruits). 

Tous  ces  végétaux  sont  de  Tépoque  houillère  proprement  dite. 
Lorsque  Ton  trouve  de  la  houille  intercalée  dans  le  calcaire 
carbonifère,  elle  est  accompagnée  d'une  flore  toute  différente  oii 
abondent  les  Ly copodiacées  du  genre  5a^enana.  L'absence  totale 
des  Sigillaria ,  ainsi  que  la  prédominence  des  Calamités,  des  Aste- 
rophyllites et  des  Annularia  tendraient  à  prouver  que  la  houille 
exploitée ,  dans  le  Boulonnais  appartient  aux  niveaux  moyen  ou 
supérieur  du  terrain  houiller,  tels  que  les  a  établis  M.  Geinitz. 

3°  La  troisième  hypothèse  émise  parTun  de  nous  en  1860, 
part  des  deux  faits  que  nous  venons  de  démontrer  :  le  calcaire 
blanc  appartient  à  Tétage  carbonifère  inférieur;  les  schistes 
houillers,  à  Tétage  houiller  ou  carbonifère  moyen.  Donc  le  cal- 
caire est  plus  ancien  que  la  houille  et  s'il  la  recouvre  c'est  par 
suite  d'un  accident  géologique  qu'il  s'agit  de  déterminer. 

La  pensée  la  plus  naturelle  était  qu'il  y  avait  renversement, 
comme  on  le  constate  dans  plusieurs  points  de  la  Belgique  et  au 
nord  de  la  France.  S1I  en  était  ainsi  les  couches  de  houille 
seraient  elles-mêmes  renversées ,  le  calcaire  qui  est  au-dessus 
les  recouvrirait  en  stratification  concordante  et  appartiendrait 
aux  couches  supérieures ,  c'est-à-dire  au  niveau  à  Productus 
giganteus.  Aucune  de  ces  trois  conditions  n'est  réalisée.  Force 
est  donc  de  chercher  une  autre  explication. 

Nous  supposons  qu'il  y  a  entre  le  calcaire  et  les  schistes 
houillers  une  faille  très-oblique  et  que  le  calcaire  est  venu  che- 
vaucher sur  les  tranches  de  schistes  coupées  en  sifflet. 


-  91  — 

Ces  failles  très-inclinées  par  rapport  aux  couches  qu'elles 
séparent  sont  fréquentes  dans  le  terrain  houiller.  M.  Cornet, 
directeur  de  mines  du  Levant  du  Flénu  nous  en  a  fourni  un 
bel  exemple  ,  pris  aux  environs  de  Frameries  [PL  IV,  fig.  9). 

Un  exemple  plus  remarquable  encore  et  plus  en  rapport  avec 
ce  que  nous  voyons  dans  le  Boulonnais ,  nous  a  été  fourni  par 
M.  Cheneux ,  directeur  des  mines  d'Ougrée,  près  Liège.  [PL  /F, 
fg.  10.) 

A  Ougrée,  les  scbisteshouillers  sont  surmontés  en  stratification 
discordante  par  le  terrain  dévonien,et  la  discordance,  qui  est  de 
20°  avec  les  dressants ,  serait  à  peine  de  8®  avec  les  plateurs, 
comme  à  Hardinghen.  Les  couches  dévoniennes  paraîtraient 
même  en  stratification  parfaitement  concordante  avec  les  pla- 
teurs du  haut  de  la  veine  Malgarnie. 

La  bande  carbonifère  de  Locquinghen  plonge  vers  le  nord  et 
va  buter  contre  une  faille  qui  coupe  obliquement  les  bandes  dé- 
vonienne  et  carbonifère  de  Ferques.  Le  puits  Espoir  oii  on  a 
suivi  ces  schistes  houillers,  jusqu'à  une  profondeur  de  250  m,, 
a  été  ouvert  à  80  na.,  seulement  des  schistes  rouges  du  dévo- 
nien  supérieur. 

A  la  fosse Ste-Barbe ,  située  à  l'extrémité  nord,  on  a  rencontré 
une  brèche  de  calcaire  magnésien  que  Ton  n'a  pas  traversée.  La 
même  brèche  a  été  atteinte  par  une  reconnaissance  poussée  à 
travers  bancs ,  vers  le  nord-est  dans  une  fosse  à  Test  de  Ste- 
Barbe.  (Sans  Pareille,  voisine  de  la  précédente  ?)  Elle  se  présen- 
tait comme  un  mur  presque  vertical  contre  lequel  s'appuyait  le 
terrain  houiller  en  stratification  discordante  \  Cette  brèche  doit 
s'être  formée  dans  la  faille  aux  dépens  de  ladolomie  carbonifère. 

A  la  fosse  de  la  Vieille-Garde,  sur  le  territoire  d'Hardmghen; 
on  a  atteint  des  schiste»  verdâtres  et  des  psammites,  que 
M.  Promper .regarde  comme  dévoniens. 

1    DuSouich  f  Bul.  soe.  gëol,  de  Franee ,  t.  X,  p.  406. 


—  98  — 


VI.  ^-  Bande  d'Hardinghen. 

De  nombreuses  recherches  de  houille  ont  été  tentées  dans  la 
plaine  qui  s'étend  à  Touest  d'Hardingben  et  sur  la  commuûe  de 
Rety,  du  côté  du  bois  des  Roches. 

Une  grande  partie  de  cette  plaine  a  pour  sous-sol  un  grès 
blanc  à  Productus  Flemingii  que  M.  Du  Souich  a  reconnu 
comme  houiller.  Il  le  considère ,  avec  raison  suivant  nous , 
comme  représentant  la  partie  inférieure  du  terrain  houiller  et 
plus  ancien  que  les  schistes  houillers  d'Hardinghen.  On  pojur- 
rait  le  comparer  au  MUhtone  grit  des  Anglais. 

Au  puits  des  Faines,  on  a  exploité  de  la  houille  en  nids  irré- 
guliers dans  du  calcaire  noir,  dont  on  peut  encore  voir  de  nom- 
breux débris  autour  de  la  mine.  Ce  niveau  correspond  proba- 
blement à  celui  du  puits  deFerques. 

Toutes  ces  couches  plongent  vers  le  sud  ;  elles  reposent  sur 
le  marbre  noir  anciennement  exploité  dans  une  carrière  voisine 
et  sur  les  calcaires  à  Productus  giganteus. 

Plus  au  nord  on  trouve  les  calcaires  blancs  qui  affleurent  près 
d'une  ferme  et  que  Ton  a  découverts  en  extrayant  le  phosphate 
dans  divers  points  de  la  plaine. 

Quelles  sont  les  relations  de  ce  grès  avec  les  schistes  houillers 
exploités  à  la  verrerie  et  aux  nouvelles  fosses?  Le  premier 
plonge  vers  le  sud-est  et  les  seconds  vers  le  nord-ouest  On  pour- 
rait donc  les  considérer  comme  situés  des  deux  côtés  d'une 
voûte  dont  Taxe  serait  formé  par  les  calcaires  de  la  ferme  et 
aurait  une  légère  inclinaison  vers  Touest  ;  mais  la  régularité 
delà  voûte  n*est  pas  démontrée  et  nous  sommes  même  tentés  de 
croire  à  Texistence  d'une  faille  séparant  les  deux  versants, 
comme  le  montre  la  figure  théorique.  (PL  III,  fig.  8). 

Au  puits  Du  Souich,  on  a  traversé  130  m,  de  schistes  houillers 
en  couches  irrégulières  indiquant  le  voisinage  de  cette  faille.  Il 


— -^ 


—  99  — 

serait  possible  qu'entre  le  bois  des  Aulnes  et  le  bois  de  Fiennes 
les  couches  inférieures  du  versant  nord  acquissent  une  certaine 
épaisseur  ;  car  M.  Du  Souich  rapporte  ,  qu'on  lui  a  dit,  que  des 
sondages  entrepris,  autrefois^  dans  le  bois  d'Aulnes  avaient  attein 
le  calcaire  sous  le  terrain  houiller. 

Au  Sud,  le  grès  des  Plaines  va  butter  contre  une  nouvelle  faille 
qui  ramène  au  jour  le  calcaire  blanc  formant  de  beaux  rochers 
dans  le  bois  des  Roches.  Cette  faille  est  presque  parallèle  à  celle 
qui  sépare  la  bande  cabonifère  de  Ferques  de  celle  du  Haut- 
Banc.  Elle  est  aussi  oblique  par  rapport  aux  couches  de  grès 
houiller,  de  telle  sorte  que  les  puits  établis  dans  le  bois  des 
Roches  ont  traversé  le  calcaire  blanc  avant  d'atteindre  les  cou- 
ches houillères. 

Au  N.-O.  du  bois  des  Roches,  on  voit  un  petit  lambeau  de 
calcaire  violacé  à  Productus  Cora  passant  sous  le  calcaire  blanc 
précité. 

La  bande  calcaire  du  Bois  des  Roches  est  d'ailleurs  très- 
étroite,  car,  dans  le  bois  même  et  àRougefort,  on  trouve  les 
schistes  accompagnés  degrés  du  terrain  dévonieo.  Le  contact  des 
deux  terrains  a  été  rendu  manifeste  par  une  petite  carrière  près 
de  Rougefort.  A  l'E. ,  la  bande  calcaire  du  bois  des  Roches  est 
arrêtée  par  une  faille  qui  amène  dans  son  prolongement  le  grès 
blanc  houiller;  puis  vient,  par  suite  d'une  nouvelle  faille,  le  calcaire 
noir  d'Enichard.  Une  troisième  faille  parallèle  aux  précédentes  fait 
saillir  le  grès  blanc ,  près  de  la  brasserie  d'Hardinghen  ;  dans 
le  puits  même  de  cette  brasserie  on  a  rencontré  le  calcaire. 

Certes ,  toutes  ces  failles  ne  se  constatent  pas  de  visu  comme 
quelques  unes  des  précédentes,  mais  elles  nous  semblent  décou- 
ler des  hypothèses  les  plus  simples  que  l'on  peut  faire  pour  expli- 
quer la  structure  géologique  de  cette  région. 

§ 

Telle  devait  être  aussi  les  conclusions  de  M.  Triger  lorsqu'il 
disait  cette  phrase  que  nous  avons  prise  pour  épigraphe  : 

«  Le  Bas  Boulonnais  est  un  damier  dont  les  cases  ont  joué 
les  unes  sur  les  autres.  » 


—  100  — 


CONCLUSIONS  INDUSTRIELLES. 


1^  Tous  les  terrains  primaires  du  Boulonnais  appartiennent 
à  ce  que  Tun  de  nous  a  appelé  le  bassin  de  Namur.  On  n'y  con- 
naît même  pas  la  limite  sud  de  ce  bassin ,  c'est-à-dire  la  grande 
faille  reconnue  depuis  Liège  jusqu'à  Thérouane  et  qui  ramène  au 
jour  soit  le  silurien,  soit  le  déyonien  inférieur. 

2°  L'extrême  ressemblance  des  terrains  dévoniens  et  carboni- 
fère du  Boulonnais  avec  ceux  de  la  Belgique ,  prouve  que  les 
couches  houillères  d'Hardinghem ,  sont  le  prolongement  de  celles 
de  Liège ,  Charleroy ,  Mons ,  Anzin ,  Aniche ,  Béthune ,  Flécbi- 
nelle ,  etc.  Les  végétaux  que  Ton  y  rencontre  confirment  cette 
manière  de  voir. 

3**  Mais  rien  ne  démontre  que  ces  couches  sont  le  prolonge- 
ment unique  du  grand  bassin  houiller  franco-belge.  Aux  environs 
de  Namur  on  trouve  deux  petites  bandes  houillères  séparées  par 
du  calcaire  carbonifère,  et  à  Béthune  même  les  couches  charbon- 
neuses s'avancent  sous  forme  de  golfe  au  milieu  du  calcaire. 
Nous  devons  donc  être  moins  affirmatifs  que  ne  l'était  l'un  de 
nous ,  il  y  a  douze  ans  et  attendre  que  l'on  ait  découvert  h 
limite  du  bassin ,  avant  d'assurer  que  l'on  ne  trouvera  pas  une 
seconde  bande  houillère  au  sud  de  celle  d'Hardinghem. 

4°  La  présence  de  grès  blanc  dans  le  terrain  houiller  d'Har- 
dinghen ,  confirme  l'hypothèse  émise  avec  tant  de  doutes  par 
l'un  de  nous ,  que  le  grès  blanc  rencontré  dans  le  sondage  de 
Wavran  ',  au  milieu  du  calcaire  carbonifère ,  appartiendrait  au 
terrain  houiller. 

i   Mémoires  de  U  Société  des  Sciences  de  Lille,  III®  série,  t.  IX,  p.  48. 


—  101  — 


APPENDICE. 

DÉTAIL  DES  GOUGHBS  DE  CALCAIRE  CARBONIFÈRE  OBSERVEES 
LE   LONG  DU  RUISSEAU  DE  BLECQUENECQUE. 

I.  Carrières  Sauvage  et  Napoléon. 

4  Calcaire  gris  marbré  ;  Napoléon ( 

2  -     blano î   '"*''«"• 

3  —      rosé 2 

4  —     gris  marbré  :  Napoléon 4 

ô       —     blanc,  fossilifère  :  ^o/r^-Dom^     .     .  0.75 

6  -         id.  id.  id 4.25 

7  —     mélangé 2 

La  distance  entre  la  carrière  Napoléon  et  la  carrière  Watel  est  d 'environ 
150  mètres;  Tinclinaison ,  nulle  dans  la  première  «   est  de  0,20  cent,   par 

mètre  dans  la  seconde;  elle  peut  être  estimée ,  en  moyenne,  à 0,10  ;  ce  qni 
donne  pour 

8  Les  couches  intermédiaires 45  mètres. 

II.  Carrière  Watel. 

9  Calcaire  blanc  de  la  carrière  précédente.  .    .  2 

40       —         id 2 

44        —         id 2 

42  —        id.  à  nœuds  gris 4 

43  —         id ...  3.50 

III.  Carrière  Lunel. 

43  Calcaire  blanc 

44  Argile  panachée,  verte  et  lie  de  vin  .    .    .    .  0.02 

45  Calcaire  gris  blanc  marbré 4.30 

46  —      gris 4.20 

47  —       id •  4.50 

48  —       id 4.75 

49  —     violacé  .     .     .^   . 4 

20        —      gris.      .     .     .* 4.30 


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(  FI8.   1  ) 

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Puils  de  Ferquei 


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aà       (FIG.4)- 

:VERSALE   DU   CHEMIN  DE  FEI^ 
RRIÈRES    DE  HAUT  BA,NC. 


r  FIO.    2 

en  suivant  la  v<^ 


Traivchée 
d'Elinglicm 


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ù    dt-le  ffare. 


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PLANCHE  IV 


Nord 


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Tert'aiti  Cr&t^Lcé. 


actitL  peu-  Vcuxe-  ^i^  Bivr'e-  N*i 


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4>/  3A0  mttfe^  -tJA.  profitrtdexxT' 


1  1'  DtU^yèinc 

2  r  Dure  Veine 

3  3'  Onmdc'Te'ine^ 

^  V  Jeéne^MU^arntc 

a.  a,.    £ûftie.jHiraS€UàltL,sutfàce^ 
dtt^  itrraiiv  dcoanian^ 


JGI^ÉE     PI\ÈS    LIÈGE. 


NOTE 


SUR  LA   DOLOMIE 


Par  m.  CORENWINDER 

Meinbre  titulaire. 


La  daos  la  aéance  da  82  février  1819. 


On  sait  que  la  Dolomie  est  une  roche  contenant  du  carbonate 
de  chaux  et  du  carbonate  de  magnésie ,  qui  se  trouve  dans  la 
nature  sous  des  formes  variables ,  tantôt  à  l'état  sableux  et  pul- 
vérent ,  d'autres  fo  s  en  masses  dures  et  compactes ,  recherchées 
pour  faire  des  pavés. 

Je  dois  à  l'obligeance  du  savant  professeur  de  géologie  de  la 
Faculté  des  Sciences  de  Lille ,  M.  Gosselet,  les  échantillons  de 
calcaires  dolomitiques  dont  je  vais  présenter  l'analyse ,  ainsi  que 
les  renseignements  que  je  donne  sur  leurs  gisements.' 

1  Dans  tous  ces  essais  on  a  séché  la  matière  à  100**  avant  de  la  peser 


!•  Dolomie  de  Saint-Remy-Chaussée  (arrond.  d'Avesnes)  : 
Carbonate  de  chaux 59,30 

—  de  magnésie 39.20 

Silice ,  traces  de  fer 1,00 

Matières  bitumineuses ,  eau  volatile ,  au 
rouge  sombre 0,80 

100,30 

Cette  variété  se  présente  en  pierre  tendre  se  réduisant  facile- 
ment en  poudre  par  \e  pilon. 

2^  Dolomies  ableuse  de  Le  Hure  »  près  de  Boulogne  (  Pas-de- 
Calais)  : 

Carbonate  de  chaux      54,20 

—  de  magnésie 38,50 

Silice ,  oxide  de  fer 3,98 

Matières  bitumineuses,  eau  volatile  au 
rouge  sombre  ....       3,50 

100,18 

Ces  deux  calcaires  dolomitiques  appartiennent  à  Tétage  du 
calcaire  carbonifère  et  à  une  assise  importante  supérieure  aux 
pierres  de  Tournai  et  de  Soignies. 

On  en  trouve  une  zone  continue  dans  le  Boulonnais ,  depuis 
la  ferme  d*Eslinghen  jusqu'à  celle  du  Hure. 

Dans  Tarrondissement  d'Avesnes ,  cette  variété  affleure  en 
plusieurs  points. 

On  remarquera  que  ces  deux  minéraux,  appartenant  à  la  même 
époque  géologique ,  renferment  des  quantités  de  carbonate  de 
magnésie  à  peu  près  semblables. 


3^  Dolomie  sableuse  de  Pon^-Sainte-Maxence  (Oise)  : 
Carbonate  de  chaux.  . 53,60 

—  de  magnésie 34»60 

Sable ,  silice ,  oxidedefer 11,30 

Matières  bitumineuses ,  eau  volatile ,  au 
rouge  sombre 0,80 

100,30 

Cette  variété  appartient  au  terrain  tertiaire  éocëne.  Elle  se 
trouve  entre  le  niveau  à  Nummulites  lœvigata  et  celui  à  Cerithium 
giganteum. 

4^  Dolomie  anglaise  (comté  de  Durham)  : 

Carbonate  àe  chaux .  55,20 

—  de  magnésie 42,20 

Silice,  oxide  de  fer.   .       2.90 

100.30 


Elle  se  présente  en  roche  grenue,  saccharoïde>  de  couleui 
jaunâtre ,  se  réduisant  facilement  en  poudre  par  le  pilon.  Elle 
appartient  à  Tétage  Penéen  (terrains  primaires) ,  et  occupe  de 
grands  espaces  dans  le  centre  de  TAngleterre.  Les  géologues 
anglais  la  désignent  sous  le  nom  de  Magnesian  Limestone, 

5^  Dolomie  d'Henripont  (Belgique)  : 

Carbonate  de  chaux 55,00 

—        de  magnésie 37,90 

Silice,  fer 6,70 

99,60 


—  108  — 

Ce  minéral,  dur  et  compacl,  constitue  une  couche  mince  assez 
irrégulière  dans  le  terrain  dévonien  du  bassin  de  Namur.  Cette 
couche  s'étend  depuis  Liège  jusqu'au  nord  de  Marquise  (Bou- 
lonnais). Partout  elle  constitue  des  rochers  aux  formes  bizarres 
que  les  agriculteurs  font  disparaître  le  plus  qu'il  peuvent  en 
employant  la  mine  pour  les  détacher. 


LES  CHATELAINS  DE  LILLE 


DEUXIÈME  PARTIE. 


AVANT-PROPOS. 

Cette  seconde  partie  comprend  l'histoire  généalogique  des 
officiers  dont  on  connaît  maintenant  les  attributions ,  les  préro- 
gatives et  les  droits  ,  ainsi  que  le  domaine  attaché  à  leur  minis- 
tère. Dans  la  première  partie ,  un  fait  prédomine ,  c'est  l'amoin- 
drissement graduel ,  irrésistible  de  Toffice  qui  finif  par  s'annihiler 
dans  la  restauration  du  pouvoir  public;  ici  le  fait  inverse  se 
remarque  ,  c'est  l'illustration  progressive  des  titulaires  dont  le 
rang  social  s'élève  de  beaucoup  au-dessus  de  leur  charge.  Les 
châtelains  de  Lille ,  d'abord  simples  lieutenants  du  comte,  por- 
tant le  nom  du  siège  de  leur  office ,  s'allient  successivement  aux 
familles  princières*  et  souveraines  de  Luxembourg ,  de  Bour- 
gogne ,  de  Bourbon ,  et  montent  enfin ,  en  la  personne  du  roi  de 
Navarre ,  sur  le  trône  de  France. 

Les  maisons  de  Luxembourg ,  de  Bourgogne  et  de  Bourbon 
se  sont  suffisammeat  révélées  par  leur  éclat  même  ;  j'ai  donc  pu 
ne  pas  m'arrêter  à  leur  histoire  qui  se  trouve  partout ,  pour 
m'attacher  principalement  à  la  famille  de  Lille,  peu  ou  mal 

1    Voir  pour  la  première j>artie  l'aniiée  1872 ,  IIP  série ,  10«  vol.,  p.  481. 

xn— 8 


^  iio  - 

connue  et  qui ,  en  raison  de  son  origine  et  de'son  influence  danâ 
le  pays ,  ofTre  pour  nous  un  bien  plus  grand  intérêt. 

La  filiation  des  châtelains  héréditaires  de  Lille,  telle  que  l'ont 
établie  Piétin  et  Vander  Haer  et  telle  que  l'ont  aveuglément 
suivie  ceux  qui  ont  dû  y  recourir ,  telle  enfin  qu'elle  s'impose 
comme  base  de  tout  travail  sur  ce  sujet  tant  elle  a  acquis  d'au- 
torité ,  présente  des  difficultés  insurmontables  et  se  heurte  à 
chaque  pas  contre  des  impossibilités  matérielles  et  des  contra- 
dictions palpables.  L'abandonner  quand  elle  se  trouve  en  oppo- 
sition formelle  avec  les  titres  était  un  devoir  tout  tracé ,  mais 
pour  la  rectifier  les  données  positives  font  souvent  défaut,  ne 
laissant  d'autres  ressources  que  des  présomptions  toujours  discu- 
tables ,  si  fondées  qu'ils  soient. 

Malgré  les  recherches  laborieuses  auxquelles  je  me  suis  livré , 
et  qui  m'ont  révélé  plusieurs  personnages  inconnus  jusqu'ici ,  je 
n'ai  pu  réussir  à  jeter  un  jour  complet  sur  la  généalogie  si  peu 
satisfaisante  des  premiers  châtelains.  Je  soumets  néanmoins  les 
vues  qui  m'ont  été  suggérées  par  l'examen  consciencieux  des 
textes ,  ne  donnant  d'ailleurs  crédit,  dans  mes  affirmations, 
qu'aux  documents  d'une  valeur  incontestable  et  prenant  soin , 
toutes  les  fois  que  je  mets  le  pied  dans  le  domaine  des  conjec- 
tures ,  d'en  avertir  le  lecteur.  Je  savais  déjà  que  l'intention  ne 
suffit  pas  pour  faire  œuvre  de  quelque  mérite;  je  sais  mainte- 
nant ,  par  expérience ,  qu'il  faut  à  l'historien ,  pour  répandre  un 
peu  de  lumière  et  de  charme  sur  son  sujet ,  autre  chose  que  sa 
bonne  volonté  servie  par  un  travail  opiniâtre. 
Janvier  1873. 


-^111  - 


PREMIÈRE  MAISON  DE  LILLE. 


SASWALON  i  1038-1089. 

L'acte  par  lequel  le  comte  Bauduin  de  Lille,  en  1038 ,  se 
reconnaît  avoué  de  Marchiennes  et  règle  les  droits  de  celte 
avouerie ,  a  pour  témoin  unSaswalon ,  chevalier  \  qui  est  appa- 
remment le  même  personnage  que  Saswalon,  donné  comme  le 
premier  châtelain  de  LilJe  connu.  Ni  dans  cet  acte ,  ni  même 
dans  le  titre  de  fondation  de  Tabbaye  de  Phalempin ,  ca  1039 , 
ni  eofin  dans  les  lettres  confirmatives  du  Pape  Beaoit  IX ,  les 
seul3  doeunieats  ou  il  soit  mentionné ,.  Saswalon  n'est .  qualifié 
châtelain.  «  Cependant ,  dit  Vander  Haer,  les  religieux  de  Pha- 
»  Jempin ,  avec  beaucoup  de  raison ,  disent  que  SaswaJes  estoit 
)}  chastelain  de  Lille.  Les  plus  anciens  d'iceux. disent  Tavoir 
»  toujours  ainsi  entendu  ;  les  livres  et  titres  de  la  maison  disent 
w  le  niesme..  Phalempin ,  au  territoire  duquel  lesdits  religieux 
»  sont  fonde?,  est  terre  héréditaire  et  principale.du  chastelain  de 
»  Ulle.  Depuis  Saswales^  la  pluspart  des  chastelains  ont  esleu 
»  leur  sépulture  audit  cloistre  et ,  sur  titre  de  fondation  faicte 
»  par  Saswales  ^  leur  prédécesseur  chastelain  de  Lille ,  se  sqqt 
»  . continuellement  portez  pour  fauteurs ,  protecteurs  et  advoez 
»  de  ceste  maison ,  de  sorte  qu'il  n'y  a  fondement  de  faire  des 
»  fictions  négatives  contre  de  tant  solides  raisons.  »  Si  bien 
établi  que  le  fait  paraisse  à  Vander  Haer,  il  reste  néanmoins 
discutable ,  ainsi  qu'on  le  verra  plus  loin. 

L'histoire  dit  du  fondateur  de  l'abbaye  de  Phalempin ,  que 

4    Le  Glay .  Mémoire  sur  les  arch'n>eê  de  l'abbaye  de  Marchiennes, 


c*était  un  homme  craignant  Dieu  et  embrasé  de  Tamour  céleste  : 
SaswalOy  vir  timoraius,...  succenstu  cœlesti  amore;  qu'ayant 
conçu  une  grande  et  salutaire  terreur  du  jugement  divin,  à  cause 
de  Ténormité  de  ses  péchés ,  il  avait  voulu ,  avant  de  paraître 
devant  son  créateur,  recueillir  le  mérite  d'une  œuvre  pieuse.  On 
ne  sait  en  quelle  année  il  mourut.  Au  XVP  siècle,  on  montrait 
bien  encore  sa  sépulture  au  monastère  de  Phalempin ,  près  de 
la  porte  de  Téglise ,  sous  une  arcade  a  assez  solemnelle  pour  le 
temps;  »  mais  toute  trace  d'inscription  avait  disparu  \ 


ROBERT,  1050. 

Quel  aurait  été  le  successeur  de  Saswalon  ?  La  réponse  à  cette 
question  est  controversée.  Piétin  ,  dans  sa  Descente  des  chcutelains 
de  Lille,  dit  qu'après  Saswalon ,  fut  châtelain  de  Lille  Roger 
l'Ancien,  qui  vivait  en  1090.  VanderHaer  goûte  peu  cette  dispo- 
sition qui  laisse  un  intervalle  de  plus  d'un  demi-siècle  entre 
Saswalon,  supposé  au  terme  de  sa  carrière  en  1039,  et  ce  Roger, 
encore  capable  de  suivre  son  prince  à  la  croisade,  en  1096  ;  et 
de  fait ,  elle  est  d'autant  moins  admissible  que  les  titres  posté- 
rieurs établissent  qu'il  y  eut  entre  eux  un  ou  plusieurs  person- 
nages formant  avec  Saswalon  les  antécesseurs  tie  Roger. 

Mais  Piétin  se  contredit  lui-même  dans  sa  Chronique  de  Pha- 
lempin, oii  il  fait  succéder  à  Saswalon ,  son  fils  Robert ,  appelé 
aussi  Roger,  châtelain  de  Lille,  florissant  en  i050.  Robertus 
qui  etiam  Rogerius  dicitur,  filius  ejus  (Saswalonis),  Castellanus 
Insulensis,  claruit  1050.  Ledit  dono  ccmobio  duos  partes  décimas 
mensurarum  terrœ  quœ  bonerios  vulgo  vocamu^s  apud  Avelin 
Tornacensis  diœcesis  parœchiam.  J'ajoute  qu'un  siècle   avant 


i  Piétin ,  Chronicon  Fanopinense.  —  Vander  Haer,  Les  Chdstelains  de 
Lille,  p.  153.  —  BuzeUn,  Gall.-Fland.,  p.  869.  —  Mirœus  ,  I,  53.  —  Gallia 
Chriitiana,  t.  III,  Instrumenta  col*  6j5 


—  1Ï8  — 

Piétin ,  la  tradition  de  Tabbaye  retenait  le  nom  de  Robert  comme 
celui  du  successeur  immédiat  de  Saswalon  ;  la  preuve  en  est 
dans  un  mémoire ,  dressé  vers  1450 ,  pour  servir  de  défense  aux 
religieux  contre  le  comte  de  Saint-Pol ,  châtelain  de  Lille ,  qui 
ne  respectait  pas  leurs  franchises.  «  Ils  estoient  fondés  par  ung 
»  nommé  Sawalie ,  qui ,  en  son  temps ,  avoit  esté  chastelain  de 
»  Lille ,  et ,  après  le  trespas  dudit  Sawalie,  ung  nommé  Robert, 
»  qui  fu  aussi  chastellain  dudit  lieu ,  en  Tan  1090 ,  laboura  tel* 
»  lement  par  pryères  et  requestes,  etc.  '  »  Seulement,  le  mé- 
moire applique  à  ce  Robert  Tépoque  qui  est  celle  de  Roger 
TAncien ,  et  lui  attribue  les  démarches  faites  par  ce  même  Roger, 
pour  obtenir  l'immunité  de  Tabbaye.  De  là  vient ,  sans  doute , 
que  Piétin  fait  des  deux  un  même  personnage  :  Rohertm  qui 
etiam  Rogerius  dicitur.  Vraiment  on  ne  saurait  appuyer  ses  pré- 
somptions sur  des  documents  aussi  confus. 

Vander  Ilaerne  fait  aucune  mention  de  Robert,  fils  de  Saswa- 
lon, et  donne  pour  successeur  à  celui-ci  un  Gérard,  préposé, 
suivant  Meyer,  à  la  garde  du  château  du  Bue,  Gerardi  Buccensis 
arcis  prœfecti ,  nommé  Gérard  de  Bue ,  châtelain  de  Lille ,  par 
d'Oudegherst,  et  qu'une  chronique  flamande  appelle  tantôt  châ- 
telain de  Lille ,  tantôt  châtelain  du  château  de  Lille.  Buzelin 
exclut  Gérard  de  Bue  et  admet  Robert ,  s'appuyant  sur  deux 
diplômes  qu'il  a  vus  au  monastère  de  Phalempin ,  émanés  des 
évêquesde  Tournai,  Anselme  et  Gérard,  et  dans  lesquels  Robert 
est  dit,  par  l'un  et  par  l'autre,  fils  de  Saswalon  ou  Sawalon  *. 
On  ne  met  guère  en  doute  ce  que  le  consciencieux  Buzelin  dit 
avoir  vu,  et  avec  lui  j'inscris  Robert,  sinon  comme  second  châte- 
lain de  Lille ,  les  diplômes  se  taisant  sur  ce  point ,  du  moins 
comme  fils  et  successeur  du  fondateur  de  Phalempin. 

^   Pièces  justificatives,  225. 

2  Cur  çero  id  aatumen^  bina ,  quœ  fidi  apud  Phanopinenses  aseetas ,  diplo- 
mata  inducunt  Tornacensium  episcoporum  ^  An selmi  et  Gerardi ,  quorum  ille 
RoherUim  Satwalonis^  isU  Satvaloni»  fiUumnominat  (Gallo-Flandria ,  500). 


—  114  — 

Avec  yander  Haer,  néanmoins  »  j'inscrirai  comme  châtelain  de 
Lille ,  Gérard  de  Bue  auquel  celte  qualité  est  formellement  re- 
connu ,  non  par  les  chartes ,  car  elles  manquent  complètement , 
mais  par  les  chroniques  et  notamment  par  Tancienne  Chronique 
des  comtes  de  Flandre  qu'on  tient  en  grande  estime  ' .  Les  dates , 
d'ailleurs ,  laissent  place  pour  les  deux. 


GÉRARD  DE  BUC ,  lOTfl. 

En  1071 ,  le  pays  gémissait  sous  la  tyrannie  de  la  comtesse 
Ricbilde ,  qui ,  au  nom  de  son  fils  Ârnoul ,  s'était  emparée  de  la 
régence  du  comté  de  Flandre ,  confiée  à  Robert-le-Frison ,  par 
Bauduin  de  Mons,  à  son  lit  de  mort.  L'avide  comtesse  commettait 
journellement  des  exactions  de  toute  nature,  augmentant  les 
impôts  outre  mesure  et  dépouillant  les  églises  poiir  payer  les 
quatre  mille  livres  d'or  au  prix  desquelles  elle  s'était  assuré 
l'appui  du  roi  de  France.  Laissant  un  libre  cours  à  la  violence 
de  son  caractère  et  pleine  de  mépris  pour  les  Flamands,  Richilde 
avait  fait  massacrer  à  Messine  les  députés  d'Ypres  et  leur  suite, 
venus  au  nombre  déplus  de  soixante  personnes  pour  lui  adresser 
des  remontrances.  Elle  préparait  un  sort  semblable  lux  députés 
de  Gand  et  de  Bruges  qui ,  ignorant  là  sanglante  exécution  de 
Inurs  malheureux  compatriotes,  les  attendaient  à  Lille.  Mais, 
avertis  du  péril  qui  les  menaçait,  par  le  gouverneur  du  château , 
Gérard  du  Bue,  ils  parvinrent,  à  la  faveur  des  ténèbres  de  la 
nuit ,  à  s'échapper  tous  de  la  ville  par  des  issues  dérobées  que  le 
châtelain  leur  fit  ouvrir  ^. 

1  Dominus  Gerardus  de  Bue ,  Casteîlanus  Insulensis  (Corpus  Chron.Fland. 
edid,  JJ.deSmet,  t.  I^  p.  28).  Cette  chronique  des  comtes  de  Flandre  a  été 
publiée  pour  la  première  fois  sous  le  titre  de  FUtndria  generosa, 

2  Edw.  Le  Glay.  HisU  des  comtes  de  Flandre^  1. 1,  p.  195. 


-  115  — 

AU  long  cri  d*horreur  qui  s'éleva  en  Flandre  à  la  nouvelle  du 
massacre  des  députés  d'Ypres,  Robert-le-Frison ,  retenu  jus* 
qu'alors  en  Hollande  par  d'autres  guerres ,  parut  au  milieu  des 
Flamands ,  entraînant  à  sa  suite  des  populations  années  qui  le 
suppliaient  de  les  délivrer.  11  arriva  de  la  sorte  devant  Lille  ob 
Richilde  séjournait,  attendant  les  secours  qu'elle  avait  réclamés 
du  roi  de  France.  Lille ,  fortifiée  par  Bauduin  Y,  qui  en  avait 
retenu  le  nom ,  était  sur  un  pied  de  défense  formidable  ;  mais 
Gérard  du  Bue ,  le  n^éme  qui  avait  sauvé  les  députés  de  Gand  et 
de  Bruges ,  ouvrit  pendant  la  nuit  les  portes  du  château  à  Ro- 
bert. Celui-ci ,  vainqueur  de  Richilde  à  Cassel ,  ob  périt  le  jeune 
comte  Ârooul ,  et  à  Broqueroie,  près  Mons ,  se  vit  désormais  en 
possession  du  comté  de  Flandre  auquel  Bauduin ,  second  fils  de 
Richilde ,  finit  par  renoncer  en  1085  '.  C'est  ce  Gérard  ,  ignoré 
de  Piétin  et  rejeté  par  Buzelin ,  que  Vander  Haer  désigne  comme 
châtelain  de  Lille ,  d'accord  en  cela  avec  la  Chronique,  et  comme 
issu  de  la  race  de  Saswalon,  ce  qui  n'est  pas  établi. 

Devenu  paisible  possesseur  du  marquisat ,  Robert-le-Frison 
voulut  exécuter  le  projet  qu'il  nourrissait  depuis  longtemps  de 
faire  un  pèlerinage  en  Palestine.  Il  partit  en  1085 ,  escorté 
d'un  grand  nombre  de  barons  flamands  parmi  lesquels  les 
historiens  citent  Gérard  de  Lille  :  Gerardum  Insulanum ,  qui 
reparaît  en  1096 ,  en  même  temps  que  le  châtelain  de  Lille ,  au 
nombre  des  compagnons  de  Robert  de  Jérusalem  à  la  première 
croisade.  Ce  Gérard  de  Lille  était-il  le  même  personnage  que 
Gérard  du  Bue?  a  Et  si  est  à  considérer  que,  au  dire  des 
0  Flamens,  Lille  et  Bue  n'est  qu'un.  »  Vander  Haer,  qui  fait 
cette  remarque ,  s'aperçoit  qu'il  en  ressort  que  Gérard  du  Bue 
ne  pouvait  plus  être  le  châtelain  de  Lille  ;  mais  il  se  hâte  de  re- 
jeter cette  présence  simultanée  de  Gérard  et  du  châtelain  sur 
une  erreur  de  Mever ,  notre  tacite  flamand.  Pour  moi  tout  en 

^   Bdw.  Le  Glay,  Hist,  des  comtes  de  Flandre,  —  Flandria  generosa. 


—  116  — 

admettant  que  Lille  et  le  Bue  désignent  le  même  lieu ,  je  dis- 
tingue les  deux  personnages',  les  laissant  ce  qu'ils  paraissent 
être  :  Gérard  de  Lille  ,  un  chevalier  de  la  maison  de  ce  nom , 
compagnon  des  comtes  de  Flandre  en  leurs  lointains  voyages, 
et  Gérard  du  Bue,  un  châtelain  de  Lille ,  encore  simple  béné- 
ficier sans  doute ,  et ,  portant  le  nom  du  château  dont  il  avait 
la  garde. 

Un  auteur  dont  Tesprit  de  critique  est  d'ailleurs  très-esti- 
mable, pensait  ainsi  de  ce  Gérard  du  Bue  :  o  Peut-être,  dit 
Galland ,  que  Gérard  estoit  tuteur  de  Roger ,  lors  chastelain  de 
Lille ,  et  qu'en  cette  qualité  il  faisoit  la  fonction  de  chastelain  ; 
ou  bien  que  Timportance  de  cet  employ  requérant  rentremise 
d'un  personnage  de  service ,  il  avoit  esté  choisi  par  le  comte^de 
Flandre,  durant  la  jeunesse  ou  Tabsence  des  seigneurs-cbastc- 
lains ,  pour  lui  conserver  cette  ville  avec  fidélité ,  comme  gou- 
verneur. Nous  voyons  la  même  chose  avoir  esté  souvent  depuis 
pratiquée  par  les  tuteurs  des  jeunes  chastelains  de  Lille  et  par 
ceux  auxquels  les  comtes  de  Flandre  ont  commis  le  gouverne- 
ment de  Lille  en  Tabsence  des  chastelains  ,  lesquels  (tuteurs  ou 
commis)  sont  qualifiez  chastelains  de  Lille.  »  ^  On  voit  que ,  dans 
l'opinion  du  critique ,  Gérard  du  Bue ,  simple  intérimaire,  ne  de- 
vrait point  prendre  rang  parmi  les  châtelains  titulaires  de  Lille; 
mais  cette  opinion,  ne  reposant  que  sur  une  hypothèse,  la  mi- 
norité ou  Tabsence  de  Roger  l'Ancien ,  ne  vaut  que  comme  sup- 
position ,  et  en  cet  état  elle  ne  saurait  infirmer  une  présomption 
basée  sur  l'autorité  respectable  d'une  très-ancienne  chronique.  * 
Si  Gérard  du  Bue  n'est  pas  le  plus  ancien  châtelain  de  Lille 

1  Mémoires  pour  servir  à  l'histoire  de  Navarre  et  de  Flandre,  Paris,  1668 , 
p.  185. 

S  La  première  partie  de  la  Chronique  des  comtes  de  Flandre  ou  Flandria 
generosa ,  ^i  a  eu  plusieurs  continuations  «  a  été  écrite  au  XIP  siècle  ;  elle 
s'arrête  à  la  mort  de  Guillaume  de  Loo.  Peu  d'années  séparent  donc  l'auteur 
des  événements  où  figure  Gérard  du  Bue. 


—  m  — 


connu ,  c'est  du  moins  le  premier  nommé  ;  mais  était-il  de  la 
race  de  Saswalon,  comme  le  présume  Vander  Haer?  Ou  bien 
appartenait-il  à  une  autre  famille  dans  laquelle  déjà ,  par  con- 
cessions successives  du  comte ,  se  léguait  du  père  au  fils  la 
charge  de  vicaire  ou  châtelain  de  Lille,  en  voie  de  se  transfor- 
mer en  office  féodal  et  héréditaire  ;  office  que  Saswalon  et  son 
fils  Robert  n'auraient  jamais  possédé  ?  Aucun  autre  indice  sur  ce 
point  que  l'absence ,  dans  les  titres ,  de  toute  attribution  à  ces 
derniers  relative  aux  fonctions  de  châtelain. 


ROGER  L'ANCIEN ,  108*7-1098. 

Roger  dit  TAucien ,  à  qui  je  conserve  ce  surnom  que  lui  ont 
donné  Piétin  et  Vander  Haer ,  bien  qu'on  ne  lé  trouve  ainsi 
désigné  daos  aucun  titre ,  est  le  premier  qui  dans  les  documents 
diplomatiques  s'intitule  châtelain  de  Lille.  Il  paraît  avec  cette 
qualité  dans  les  actes  de  1087  à  1096 ,  en  Tun  desquels  on  voit 
que  l'abbaye  de  Phalempin  avait  été  édifiée  par  ses  antéces- 
seurs,  Saswalon  étant  le  premier  fondateur,  et  que  cette  église 
lui  était  dévolue  par  droit  héréditaire.  '  J'expliquerai  cette  suc- 
cession par  l'alliance  de  Roger  avec  la  descendante  de  Saswalon. 

En  1087 ,  Roger  souscrivait  un  acte  de  l'abbé  de  Ribemont , 
constatant  la  donation  faite  à  cette  abbaye  d'une  bergerie  sise 
à  Loon ,  près  de  Bourbourg.  *  En  1090 ,  il  obtenait  de  Robert- 
le-Frison,  pour  Tabbaye  de  Phalempin,  les  mêmes  immunités 
et  franchises  qui  avaient  été  accordées  à  la  collégiale  de  Saint- 
Pierre  de  Lille.  ^  11  assista ,  comme  témoin ,  Robert ,  comte  de 
Flandre,  restituant,  en  1096,  à  Téglise  de  Saint-Martin  de 

1    1090.  Van  der  Haer,  188.  —  Buzelin  ,  Gall.-Fland.,  311    —  Mirœus  , 
1 ,  862. 

*  A.  De^planque  ,  Cartulaire  du  Nord. 

3  Vander  Haer,  188.  —  Buzelin,  3*71  •  —  Mirœus,  I,  862. 


—  118  — 

Toilrs ,  un  cens  annuel  de  dix  livres  sur  la  terre  de  Baralle  en 
Cambrésis.  '  En  même  temps  que  lui  figure ,  dans  ce  dernier 
acte ,  un  Frumold  de  Lille ,  Frimoldus  de  eadem  Insulây  qu'on 
retrouve  en  1097,  en  1102,  et  en  1111,  ainsi  disigné  :  Fru- 
moldus  de  Insula  ou  Insulanus,  ^ 

En  1096,  Roger,  châtelain  de  Lille  avait  pris  la  croix  pour 
la  délivrance  des  Saints-Lieux.  Sur  le  point  de  partir ,  il  vendit 
à  Robert ,  marquis  des  Flamands,  sa  part  du  bodium  de  Lesquin 
qu'il  tenait  de  lui  en  fief  et  que  ce  prince  donna  à  l'église  de 
Saint-Pierre  de  Lille.  ^ 

Roger  et  un  autre  chevalier  de  Lille  ,  Gallon  ou  Gui»  accom- 
pagnèrent Robert  de  Jérusalem  à  la  croisade.  Gallon ,  entraîné 
par  sa  bouillante  ardeur  ,  tomba  percé  de  flèches  à  la  prise  de 
Nicée,  au  mois  de  mai  1097.^  Roger  périt  en  juin  1098,  au 
siège  du  fort  d'Antioche.  Anselme  de  Ribemont.,  qui  assistait  à 
l'action  et  qui  vit  le  châtelain  blessé,  rapporte  le  fait  en  cester- 

1    Archives  départementales  du  Nord ,  2*  Cartulaire  de  Flandre ,  pièce  215. 

Le  Glay,  Glossaire  lopographiqae  de  rancien  Cambrésis,  p.  24  et  p.  61  ,  où 

Ton  trouve  cette  note  :  «  Roger  dit  l'Ancien  paraît  avoir  occupé  la  cliâtellenie 
»  de  Lille  depuis  Tannée  1090  jusqu'en  1111;  c'est  le  troisième  châtelain 
•  connu  ,  suivant  Vander  Haer,  p.  183  et  suiv.  »  Vander  Haer  s'est  trompé 
dur  la  durée  de  ce  règne,  car  Roger,  compagnon  de  Robert  de  Jérusalem  à  la 
première  croisade,  périt  en  1098  ,  au  siège  du  fort  d'Antioche.  Il  était ,  d'ail- 
leurs, châtelain  dès  l'année  108*7  ou  1088  (n.  s.) 

î  Mirœus ,  I,  166.  —  De  Gardevaque ,  VAhhaye  de  Mont-Saint-Éloi  y 
p.  185. —  Guérard,  Cartulaire  de  Vahbayede  Saint'Bertin,'p.  222. —  Tailliar, 
Recherches  pour  servir  à  l'histoire  de  V abbaye  de  Saint-Vaast  d^ Ârras , 
p.  455. 

3  Archives  départ,  du  Nord,  fonds  de  Saint-Pierre  de  Lille  ,  original,  — 
—  Mirœus,  III,  665.  —  Les  biens  des  églises ,  au  moyen-âge  ,  se  divisaient 
en  deux  parts  :  l'une  appelée  Vautel,  comprenant  la  maison  pastorale,  les  obla- 
tions  et  le  tiers  de  la  dîme  ,  était  le  partage  du  clergé  ;  l'autre,  qu'on  nommait 
le  bode ,  comprenait  les  deux  autres  tiers  de  la  dîme  et  était  considérée  comme 
un  bien  qui  pouvait  être  abandonné  aux  laïcs.  (Note  empruntée  à  l'histoire 
manuscrite  du  chapitre  de  Saint-Pierre  de  Lille ,  par  Delécaille.). 

A   Guillaume  de  Tyr,  livre  III.  —  Albert  d'Aiz ,  livre  IL 


-no- 
mes ,  dans  la  lettre  qu'il  écrivit  à  l'archevêque  de  Reims  :  «  Le 
troisième  jour,  les  infidèles  attaquèrent  le  fort  que  nous  avions 
élevé  contre  Antioche,  mais  ne  gagnèrent  rien;  cependant  ils  bles- 
sèrenl  Roger ,  châtelain  de  Lille ,  qui  mourut  de  ses  blessures.  ' 
C'est  donc  à  tort  que  YanderHaer  et  tous  ceux  qui  l'ont  suivi  font 
vivre  Roger  jusqu'en  1111 ,  date  de  la  loi  pénale  promulguée 
par  Robe):t  de  Jérusalem ,  comte  de  Flandre ,  pour  maintenir  la 
paix  dans  ce  pays.  Le  châtelain  de  Lille  qui  aurait  été  présent 
à  cette  promulgation  ne  peut  être  que  Roger-le-Jeune. 

Ogive  ,  veuve  de  Roger ,  veuve  pieuse  et  chaste  telle  que  Dieu 
les  aime ,  dit  Piétm ,  *  mit  à  exécution ,  en  1108 ,  le  dessein  de 
restaurer  l'abbaye  de  Phalempin ,  relaté  dans  un  diplôme  de 
Balderic ,  évéque  de  Tournai.  Le  prélat  déclare  qu'une  dame  de 
son  diocèse  ,  nommé  Ogive ,  recommandée  par  Odon ,  évêque 
de  Cambrai,  Jean,   évéque    des  Morins,  Lambert,  évêque 
d'Ârras ,  et  par.  beaucoup  d'autres  personnes  vénérables,  était 
venue  solliciter  ses  conseils  et  sonaide  en  faveur  de  l'abbaye  de 
Pbalempin  alors  réduite  à  rien.  Cette  église,  fondée  par  les  anté- 
cesseurs  de  cette  dame  et  confiée  à  des  frères ,.  était  dans  le 
principe,  comme  héréditairement  soumise  au  pouvoir  séculier  ; 
mais  à  la  prière  de  cette  même  dame  et  de  son  mari ,  Roger , 
châtelain  de  Lille ,  elle  avait  été  déclarée  libre  de  toute  puis- 
sance laîïque  par  Robert ,  comte  de  Flandre ,  et  exemptée  de  tout 
droit  par  l'évêque  Radbode ,  de  sorte  que ,  par  ces  privilèges , 
elle  jouissait  d'une  pleine  liberté.  L'abbaye  étant  tombée,  au 
dire  d'Ogive ,  dans  une  telle  misère  qu'aucun  ordre  canonique 
n*y  était  observé  et  qu'il  ne  s'y  trouvait  ni  prêtre  ni  ministre , 

i  Tertia  die  castellum^  quod  contra  Antiochenses  firmavimus^  aggrediuntur; 
«ed  nihil  profecerunt,  Rogerium  tamen  castellanum  Insulœjvalnaverunt^  unde 
mortuHê  est.  (D.  Lucd'Achery,  Spicilége  III,  482). 

2  Tanti  dux  femina  facti  Ogiva,  viduapia  et  iohrîa  ,  quales  Deus  amaf, 
prœfati  Rogerii  hujus  advocati  olim  ujcor,  mariti  virtutem  et  benignitatem 
emulata  [Ctiron.  Fanop.) 


-  120  — 

Tévéque  aurait  cru  de  son  devoir  de  la  réformer.'  Vander  Haer, 
ignorant  la  mort  de  Roger  et  ne  s'expliquant  pas  comment  Ogive 
poursuivait  seule  la  restauration  de  l'abbaye ,  fait  cette  réflexion 
peu  sérieuse  qu'a  on  voulait  apparemment  laisser  le  mauvais  gré 
»  sur  le  dos  de  la  femme,  b 

Le  fait  me  suggère  une  réflexion  d'une  autre  portée.  L'évéque 
rapporte  que  l'abbaye  de  Phalempin  avait  été  fondée  par  les 
antécesseurs  de  cette  dame ,  ab  antecessoribus  prœfatœ  mulieris 
fundata ,  qu'elle  avait  été  déclarée  par  le  comte  Robert ,  libre 
de  toute  puissance  laïque ,  à  la  prière  de  cette  même  dame ,  son 
mari  l'inspirant ,  cum  viro  iuo  Bogero  Islensi  Castellano  sugge- 
rente  ;  d*oii  j'infère  qu'Ogive  était  la  descendante  du  fondateur, 
qu'héritière  des  biens  de  sa  maison ,  elle  les  avait  apportés  en 
mariage  au  châtelain  de  Lille ,  qui ,  pour  ce  qui  les  concernait , 
avait  dû,  dans  l'acte  de  1090 ,  agiV  au  nom  de  sa  femme  dent 
il  était  le  conseiller  naturel.  Ou  bien ,  il  faut  induire  de  là  que  la 
lignée  de  Saswalon,  tombée  alors  en  quenouille ,  avait  commencé 
à  se  transmettre  de  père  en  fils  la  charge  de  vicaire  ou  châtelain 
de  Lille ,  et  qu'Ogive ,  leur  héritière ,  avait  apporté  cette  charge 
avec  sa  main  à  Roger  l'Ancien. 

Quoi  qu'il  en  soit,  je  n'assigne  pas  d'autre  époque  à  la  consti- 
tution féodale  de  l'office  des  châtelains  de  Lille,  c  est-à-dire  à 
la  transformation  en  fief  de  leur  bénéfice  et  honneur,  reconnu 
désormais  héréditaire  ;  transformation  qui  se  serait  opérée  défi- 
nitivement ou  dans  les  mains  de  Roger ,  avec  réunion,  à  sa  te- 
nure  primitive,  des  biens  que  son  alliance  lui  avait  procurés ,  ou 
dans  les  mains  d'Ogive,  à  l'occasion  de  son  union  avec  Roger, 
selon  que  l'on  adopte  Tune  ou  l'autre  des  inductions  que  l'inter- 
prétation des  textes  suggère. 

Sans  doute  l'acte  constitutif  de  la  châtellenie  héréditaire  de 
Lille  ne  se  retrouve  pas  et  n'a  peut-être  jamais  existé  ;  mais  il 

1   Pièce  justificative,  15: 


est,  dit  M.  Le  Glay,  beaucoup  d'institutions  dont  il  serait  difficile 
de  représenter  le  titre  primordial»  comme  il  y  a  des  fleuves  dont 
on  ne  parvient  pas  à  reconnaître  la  source'.  Quant  à  l'époque 
que  je  lui  assigne ,  on  l'applique  au  comté  de  Flandre  même  qui 
l'aurait  à  peine  devancée  et  n'aurait  légalement  commencé  que 
dans  la  dernière  moitié  du  XP  siècle ,  lorsque  les  souverains  de 
ce  pays  en  ont  pris  le  titre  officiellement  et  habituellement , 
lorsque  le  roi  de  France  a  commencé ,  dans  ses  propres  actes,  à 
les  qualifier  ainsi.  Jusque-là ,  les  comtes-marquis  n'avaient  été 
que  des  gouverneurs  plus  ou  moins  absolus,  qui  avaient  su  pro- 
fiter des  circonstances  pour  rendre  leur  bénéfice  héréditaire , 
sinon  de  droit  au  moins  de  fait  *;  comme  les  prédécesseurs  de 
Roger  TÂncien,  vicaires  ou  châtelains,  n'avaient  pu  être  que 
de  simples  bénéficiers  plus  ou  moins  émancipés. 

Parmi  les  vaillants  hommes  d'armes  que  Guillaume  de  Nor- 
mandie appela  de  la  Flandre ,  en  1066 ,  pour  l'aider  à  faire  la 
conquête  de  l'Angleterre,  on  cite  Hunfroi  et  Raoul  de  Lille ,  en 
compagnie  d'intrépides  guerriers  qui ,  comme  eux  ,  portaient 
le  nom  de  leur  cité  natale^.  Vers  1070,  un  Bauduin  de  Lille 
signe  avec  le  comte  de  Flandre ,  avec  Radulfe  de  Tournai  et 
autres  personnages ,  un  règlement  pour  l'avouerie  du  monastère 
de  Saint-Bavon  de  Gand  ^.  On  connaît  Gérard  et  Galon  de  Lille, 
mentionnés  en  1085  et  en  1097  ,  et  aussi  Frumold  de  Lille,  que 
les  actes  du  temps  révèlent.  Il  y  avait  donc  à  cette  époque  une 
famille  de  Lille  florissant  tandis  que  s'éteignait  la  lignée  de  Sas- 


Notice  sur  Vorigine  ducomU  de  Flandre^  dans  le  Bulletin  de  la  Com- 
mission historique  du  Nord,  t.  III,  p.  188. 

î  Ibid, 

3  Domesday  Book.  (Registre  des  terres  distribuées  par  le  vainqueur  après 
a  conquête). 

*  Signum    Balduini  de   Intula.    (Serrure,    Carfulaire  de  Saint- Bavon, 
**  14.-.  Jules  de  Saint-Génois,  Hiit,  des  Àvoueries  en  Belgique^  p.  200) 


Watôn ,  et  c^est  vraiseinblablement  de  cette  touche  qu'était 
sorti  Roger  rAncien ,  qu'on  le  suppose  fils  d'un  châtelain  de 
Lille,  ou  qu^n  le  considère  comme  l'époux  d'Ôgivé;  ce  qui  le 
fait  présumer,  c^est  que  sa  descendance  garde  le  nom  de  Lille. 

Roger  et  Ogive  auraient  eu ,  à  ce  qu'on  dît,  deux  fils. 

Roger  le  jeune ,  qui  va  suivre , 

Robert,  archidiacre  de  la  cathédrale  de  Tournai  et  prévôt  de 
la  collégiale  dé  Saint-Pierre  dé  Lille ,  de  1095  à  1132.  C'est  à 
lui  que  Gautier,  évéque  de  Maguelone,  ancien  chanoine  dt 
Lille  et  son  proche  parent ,  adressa  le  fameut  manuscrit  inli- 
lu\é  Flores  psalmorum  y  consefvé  à  la  bibliothèque  de  Lille  et 
dont  l'auteur,  Letbert,qui  devint  abbé  de  Saint-Ruf,  était 
aussi  un  ancien  chanoine  de  Saint-Pierre  '. 


ROGER  LE  JEUNE ,  1101-1180. 

Roger-le-Jeune  est  dit,  par  Piélin  et  VanderHaer,  fils  de 
Roger-rAncien;  ce  qui  a'est  établi  ni  infirmé  directement  par 
auçuo  litre  connu. 

L'acte  pASsé  à  Lille  et  par  lequel  Roger-r Ancien,  sur  le  point 
de  partir  pour  la  croisade ,  vend ,  au  comte  Robert ,  sa  part  du 
bodium  de  Lesquin,  est  souscrit  par  un  Roger-le-Jeune,  qualifié 
châtelain,  Rodgerus  junior  Çastellanus ^  sans  indication  du  lien 
qui  Tunissait  au  croisé.  Ne  peut-on  voir  dans  ce  personnage  le 
successeur  de  ce  dernier,  son  héritier  présomptif,  désigné  dès  ce 
moment  pour  remplir  ses  fonctions  de  châtelain  pendant  son 
absence ,  et  distingué  du  titulaire  cosignataire  par  le  surnom 
de  Junior  ? 

Par  un  accord  conclu  à  Douvres,  le    17  mai  1101,  entre 

i  Histoire  littéraire  de  la  France^  par  les  Bénédictins  de  Saint-Maur,  t.  IX. 
p  570  et  t.  X,  additions.  —  Le  Glaj,  Catalogue  descriptif  des  manuscrits  de 
la  bibliothèque  de  Lille,  p.  18 ,  —  Cameracum  christianum. 


Henri  I*' ,  roi  d'Angleterre ,  et  Robert,  comte  de  Flandre,  celui- 
ci  s^engageait  à  défendre  Henri  contre  tous  ses  ennemis ,  sauf  la 
fidélité  à  laquelle  il  était  tenu  envers  le  roi  de  France.  Dans  ce 
traité ,  notre  Roger,  châtelain  de  Lille ,  stipulait  au  nom  du 
comte,  avec  Robert  de  Béthune ,  Guillaume,  chfttelain  de  St.- 
Omer,  Walter,  châtelain  de  Bruges ,  et  Froald  de  Bergues  V  Un 
nouveau  traité  est  passé  Centre  les  mêmes  princes  en  1103  ;  on 
trouve  cette  fois  parmi  ceux  qui  stipulèrent  au  nom  du  comte, 
lin  Frodoalde  de  Lille*. 

Uii  châtelain  nommé  Roger,  le  nôtre  apparemment,  figure 
dans  lin  acte  de  1102  pour  lequel  Robert,  comte  de  Flandre, 
confirme  a  Tabbaye  de  Saint-Bertin ,  la  jouissance  du  droit  de 
mouture  à  Arques^  ;  et  dans  un  autre  de  1106  par  lequel  Bal- 
derici,  évêque  de  Tournai  et  de  Noyon,  donne  à  l'abbaye  de 
Bourbourg,  son  alleu  situé  dans  révéché  de  Térouane^.  Bien 
qu'il  y  àoit  simplement  qualifié  châtelain  ,  sans  désignation  du 
siège  de  son'ofBce,  est-il  possible  de  méconnaître  le  châtelain 
de  Lille  dans  le  signataire  de  deux  diplômes  datés  de  celle  ville  ? 

En  Tannée  1111,  le  27  mai,  Robert  de  Jérusalem  que  la 
mort  allait  frapper  au  siège  de  Meaux  quelques  mois  plus  tard, 
réunissait  les  seigneurs  du  comté  de  Flandre,  pour  leur  rappeler 
la  paix  arrêtée  à  Audenarde  en  1030,  lors  de  la  réconciliation 
de  Bauduin  de  Lille  avecson  père.  Parmi  les  seigneurs  qui  ju- 
rèrent de  nouveau  cette  paix ,  on  cite  Roger  de  Lille ,  en  com- 
pagnie des  châtelains  de  Béthune,  de  Tournai ,  de  Gand,  de 
Bruges ,  de  Saint-Omer  et  de  Courtrai  ^. 

i  Rymer,  Fœdera,  conventiones,  litterœ  ,  1. 1,  p.  1  [V*  édit.)  et  t.  I,  p.  6. 
(Records).  —  Anselme  ,  Histoire  généalogique  de  France,  t.  II ,  p.  300. 
Hogerio  Castellano  dejnsulà, 

2  Rymer,  1. 1,  p.  4  ou  p.  "7  :  Frotoaldo  de  In'sula. 

3  Guérard,  Cart.  de  l'dbh.  de  Saint-Berlin^  p,  222. 

*   De  Coussemaker,  Notice  sur  les  arch.  de  Vahb.  de  Bourbourg^  t.  IV  des 
Annales  du  comité  flamand  de  France ,  p.  287. 
6  Meyer,  mcxi,  — Wanikœnig,  Hist,  de  la  Flandre ,  1. 1,  p.  167. 


Roger  figure  ensuite  dans  au  moins  huit  chartes  comprises 
entre  les  années  1111  et  1119  '.  A  cette  dernière  date ,  il  sous- 
crivait la  bulle  de  Galixte  II ,  confirmant  la  fondation  du  cha- 
pitre d'Aire  *. 

Roger  et  un  certain  Liétalde  de  Biez  s'étaient  approprié ,  pa- 
ratt-il,  et  détenaient  injustement,  comme  des  malfaiteurs,  des 
terres  que  Tabbaye  de  Marchiennes  possédait  à  Lorgies. 
L'abbé  Amand  les  avait  attraits  en  cour  ecclébiastique  ;  mais  ni 
la  menace  de  l'excommunication  ni  la  considération  de  leur 
salut,  ne  les  avaient  fait  désister  de  leur  usurpation.  Enfin, 
après  bien  des  efforts  infructueux ,  Robert ,  évêque  d'Arras ,  et 
Charles ,  comte  de  Flandre ,  parvinrent  à  les  réconcilier  avec 
Tabbé  et  firent  dresser  acte  de  cette  réconciliation  en  1121  et 
1122.  Il  fut  convenu  que  Roger  et  Liétalde  rendraient  àlabbaye 
le  terrage  et  la  dlme  des  terres  dont  ils  l'avaient  dépouillée  >  et 
que  Roger  tiendrait  en  fief  de  l'abbaye  les  autres  terres  qu'il 
possédait  à  Lorgies  et  qu'il  en  ferait  hommage  à  Tabbé^. 

Deux  moines  de  Marchiennes  racontent  dans  les  actes  de 
sainte  Rictrude ,  un  prodige  opéré  par  la  patronne  de  l'abbaye 
sur  ces  mêmes  terres  et  à  l'époque  de  cette  réconciliation.  Roger, 
châtelain  de  Lille ,  avait  établi  sur  les  lieux ,  pour  garder  ses  ré- 
coltes au  temps  de  la  moisson,  un  écuyer^  unumdearmigerisms» 
dont  le  nom  quasi  barbare  était  Ferragus.  Tandis  que  cet  officier 
remplissait  sa  mission ,  il  lui  arriva  un  jour  de  dérober,  des  ré- 
coltes de  Sainle-Rictrude ,  quatre  gerbes  et  plus  qu'il  fit  charger 
sur  un  chariot  pour  être  transportées  à  la  maison  de  son  sei- 

i  Tailljar,  Recherches  pour  seryir  à  Vhiit.  de  Vahhaye  de  Saint  yaast 
d 'Jrras^  p.  429  et  455  —  Martène  et  Durand  ,  Thésaurus  anecdotorum ,  t.I, 
col.  334.  —  Mirœus,  II,  1152(2  chartes).  —  Ibid,,  IV,  192(2  chartes).  — 
Bibliothèque  nationale  ,  fonds  français  ,  N°  22,  366 ,  fol.  70,  ancien  fonds 
Gagnières  ;  Mélanges  Cleramhaut ,  vol.  1*78,  folio  95. 

2  Mémoires  des  Antiquaires  de  la  Morinie,  t.  X ,  p.  513. 

3  Pièces  justificatives ,  N"  25,  26  et  27. 


—  125  — 

gneur  avec  celles  dont  il  avait  la  garde  ;  mais  quelque  eflbrl  que 
fit  le  charretier  pour  faire  avancer  ses  chevaux ,  ils  restaient  im- 
mobiles. Alors  tous  deux  se  mettent  à  exciter  Tattetage  de  la  voix 
et  de  Tâiguillon,  mais  vainement  ils  s'irritent  et  frappent  avec 
rage,  les  pauvres  bêtes  paraissent  rivées  au  sol.  Ce  que  voyant, 
Técuyer  fit  un  retour  sur  lui-même  et  replaça  dans  le  champ  de 
Tabbaye  les  gerbes  qu'il  avait  dérobées.  Au  même  instant,  les 
chevaux ,  comme  allégés  d'un  poids  immense  ,  partirent  d'eux- 
mêmes  et  avec  une  telle  célérité  qu'ils  semblaient  n'avoir  plus 
rien  à  traîner.  L'écuyer  confessa  humblement  sa  faute  et  obtint 
son  pardon ,  mais  il  resta  manifeste  pour  tous  ceux  qui  con- 
nurent le  miracle,  qu'il  était  sage  de  ne  point  offenser  sainte 
Rictrude  et  que  faire  injure  à  son  monastère  c'était  s'exposer 
à  éprouver  le  poids  de  sa  main  vengeresse  ' 

Le  monastère  de  Marchiennes  avait  surtout  à  souffrir  de  la  ra- 
pacité de  ses  avoués.  Par  un  acte  de  1125,  le  comte  Charles 
promet  de  protéger  les  hôtes  de  Sainte-Rictrude ,  à  Haines  et 
dans  le  canton  de  Weppes ,  contre  la  violence  de  ceux  qui ,  en 
paroles ,  se  disent  leurs  défenseurs ,  mais ,  en  fait ,  en  sont 
les  oppresseurs,  et  qui ,  semblables  à  des  loups  ravisseurs,  dévo- 
rent la  substance  des  pauvres  et  ne  cessent,  soit  par  eux- 
mêmes  soit  par  leurs  officiers ,  de  dépouiller  l'abbaye.  Cet  acte 
est  souscrit  par  Roger,  châtelain  de  Lille ,  qui  lui-même  venait 
d'avoir  à  rendre  compte  de  ses  spoliations  *. 

Le  2 mars  1126  (v.  s.)  Charles,  que  l'histoire  a  surnommé  le 
Bon ,  tombait  sous  les  coups  de  ses  assassins  dans  l'église  de 
Samt-Donat ,  à  Bruges.  Plusieurs  prétendants  aspiraient  à  le 
remplacer  ;  mais  Louis-le-Gros ,  roi  de  France ,  voulut  imposer 
à  la  Flandre  un  souverain  de  son  choix.  Il  convoqua  donc  à 

i  Historia  mifaculorum  S.  Rictradit^  auctore  monacho  Marchianensi  et  auc^ 
tore  Gualherto.  [Jpud  acta  Sanctorum,  12  maji). 

î  Arch.  départ,  du  Nord  ,  fonds  de  Marchiennes ,  Originaux.  —  Buzelin, 
Gallo'Fland.y  528.  —  Du  Chesne ,  Maison  de  Béthune^  preuves,  p.  20. 

XII—  V 


Arras  tes  principaux  seigneurs  du  pays.  Le  châtelain  de  Lille 
s'y  rendit  et  reconnut  pour  comte  de  Flandre  Guillaume  CUton 
de  Normandie ,  proposé  par  le  roi ,  qui  du  reste  était  résolu  à 
soutenir  son  choix  par  la  force  des  armes.  Le  30  mars ,  le  bou- 
teiller  de  Flandre  apportait  à  Bruges  les  lettres  du  roi  et  annon- 
çait au  peuple  que  lui  et  les  premiers  de  la  terre  de  Flandre , 
tels  que  Robert  de  Béthune ,  Bauduin  d'Alost ,  Ivan ,  son  frère, 
le  châtelain  de  Lille  et  les  autres  barons ,  avaient  élu  Guillaume 
et  lui  avaient  prêté  foi  et  hommage  ^ 

Le  14  avril ,  Ro^er  assistait  avec  son  fils  Robert  à  la  confir- 
mation ,  par  Guillaume  de  Normandie ,  des  privilèges  de  la  ville 
de  Saint-Omer.  *  L'année  suivante  avec  les  barons  de  Flandre, 
assemblés  sous  la  présidence  de  Jean  ,  évéque  des  Morins  ,  il  dé- 
clarait que  les  chanoines  de  Saint-Pierre  de  Lille  avaient  les 
mêmes  droits  que  les  princes,  et  que  le  comte  Guillaume  ne  pou- 
vait les  empêcher  de  lever  une  aide  de  leurs  sujets.^  En  1130, 
il  signait  à  Douai ,  avec  son  fils  Robert ,  une  charte  de  Thierry 
d'Alsace ,  faisant  quelque  don  à  l'abbaye  de  Bourbourg.  ^  Dans 
ce  dernier  titre  Roger  est  qualifié  châtelain  sans  désignation  du 
siège  de  son  office  ;  mais  la  date ,  le  lieu  où  l'acte  est  pas^é , 
l'entourage  où  se  trouve  Roger,  tout  semble  indiquer  le  châtelain 
de  Lille. 

Après  Roger-le-Jeune,  qu'on  ne  retrouve  pas  au-delà  de  1130, 
paraissent  successivement, jusqu'en  114-6,  trois  châtelains  restés 
inconnus  à  Piétin  et  à  Vander  Haer  et  qui  viennent  bouleverser 
de  fond  en  comble  la  filiation  arrangée  par  ces  deux  auteurs. 

i  Recueil  des  Historiens  des  Gaules  ,  JE*,  yita ,  B,  Caroli  Boni,  auctore 
Galberto,  t.  XIII,  p.  864. 

5  Mirœus,  IV,  195.  —  Warnkœnig,  Hist.  delà  Flandre,  II,  409.  — 
Mémoires  des  Antiquaire*  de  la  Morinie  ,  t.  II,  p.  813  et  t.  IV,  p. 

«  Buzelin,  GaWo-F/a/id.,  828.  —  Mirœus,  I,  684.  —  Le  Glay  Mémoire 
SUT  les  archives  du  chapitre  de  Saint-Pierre  de  Lille^  p.   80. 

A   De  Goussemaker*,  Notice  sur  les  arch.  de  l'abb.  de  Bourbourg ,  p.  208. 


-  121   - 

C*est  d'abord  Renaud  T' ,  puis  Robert  II ,  '  et  enfin  Roger  III. 
On  ne  découvre  point  d'une  manière  certaine  quels  liens  de  pa- 
renté les  attachaient  à  Roger-le-Jeune ,  ni  ce  qu'ils  étaient  entre 
eux  ;  néanmoins  d'après  les  dates  et  leur  rapide  succession ,  rien 
n'empêche  de  supposer  les  deux  premiers  frères  ensemble  et  fils 
de  Roger>le-Jeune.  Je  m'arrête  à  cette  supposition  qui  trouve , 
au  moins  pour  le  second  de  ces  châtelains,  un  certain  appui 
dans  la  charte  de  1127  signée  par  un  Robert ,  fils  de  Roger  , 
châtelain  de  Lille,  et  cet  appui,  par  voie  de  conséquence,  s'étend 
même  au  premier ,  car  s'il  y  a  identité  entre  Robert  II  et  Robert 
fils  deRoger-le-Jeune ,  il  est  clair  que  Renaud  est  le  fils  aîné  à 
qui  revient  d'abord  la  châtellenie  et  qui ,  n'ayant  pas  d'enfants  , 
la  laisse  ensuite  à  son  frère.  Quant  au  troisième ,  Roger  III ,  il 
peut  être  aussi  bien  le  fils  que  le  frère  du  second. 

On  donne  pour  fille  à  Roger-le-Jeunc ,  Sara ,  mariée  à  Roger, 
châtelain  de  Courtrai ,  dont'  elle  fut  la  première  femme  et  dont 
elle  eut ,  suivant  Du  Chesne  :  Gauthier  ;  Boger,  dit  le  Jeune , 
héritier  de  la  châtellenie  de  Courtrai  ;  Ârnoul  ;  Gislebert  ;  Siger 
de  Courtrai  et  une  fiille;  'et  en  outre ,  suivant  VanderHaer, 
Didier ,  prévôt  de  Saint-Pierre  de  Lille  vers  1134,  archidiacre 
et  chancelier  de  la  cathédrale  de  Tournai ,  évêque  de  Térouane 
en  1169  et  mort  de  vieillesse  en  1194 ,  après  s'être  démis  de 
Tépiscopat  depuis  deux  ans  à  cause  de  son  grand  âge  ;  et  aussi 
Robert ,  archidiacre  de  la  cathédrale  de  Tournai  et  prévôt  de 
Saint-Pierre  de  Lille  en  1169 ,  par  la  résignation  de  son  frère. 


1  Tout  en  exprimant  Topinion  que  Robert,  fils  de  Saswalon,  pas  plus  que 
son  père,  n'aurait  possédé  l'office' de  châtelain  de  Lille,  je  l'ai  néanmoins  main- 
tenu à  son  rang  ;  car  après  tout  ce  n'est  qu'une  opinion  ,  fondée ,  je  le  crois , 
mais  qui ,  uniquement  basée  sur  une  interprétation  de  textes ,  pourrait  n'être 
pas  partagée  et  se  trouver  plus  tard  infirmée  par  une  révélation  inattendue. 
Partant  de  là ,  le  Robert  dont  il  est  ici  question  devient  le  deuxième  de  son  nom 
dans  la  liste  de  nos  châtelains. 

'    Maisons  de  Gaines  et  de  Gand,  p.   08. 


—  128  — 

Mais  il  est  difficile  d'admettre  cette  assertion  de  Vander  Haer , 
répétée  partout.  Roger  de  Courtrai ,  mort  en  1190 ,  fût-il  même 
centenaire ,  ne  pouvait  être  le  père  de  Didier  qui,  de  1 194 ,  avait 
alteint  une  extrême  vieillesse.  Si  Didier  et  Robert  sont  nés  d'un 
châtelain  de  Courtrai  et  de  la  fille  d'un  châtelain  <de  Lille,  il 
faut,  pour  trouver  leurs  parents,  remonter  au  moins  une 
génération. 

RENAUD  I",   1133. 

» 

Ce  châtelain  fignre  sous  le  nom  de  Reinboldus,  dans  une  charte 
du  mois  de  juillet  1129,  par  laquelle  Hugues,  châtelain  de 
Cambrai  et  seigneur  d'Oisy ,  donne  toute  justice  dans  le  village 
de  Mont-Saint-Éloi,  aux  frères  voués  àDieu  et  à  saint  Vindicien;' 
mais  on  considère  comme  fausses  les  chartes  qui  se  présentent 
sous  la  seule  garantie  de  Thistorien  du  Cambrésis  Le  Carpentier. 
Cette  mention  est  donc  comme  non  avenue.  * 

Un  acte  de  1133  par  lequel  Thierri,  comte  de  Flandre, 
affranchit  de  toute  servitude  les  bruyères  que  Tabbaye  de  Saint- 
Pierre  de  Gand  possédait  dans  son  comté ,  eut  pour  témoin 
Renaud ,  châtelain  de  Lille ,  Reinaldus ,  ^  Reinhaldus ,  ^  ou 
Remalchus  qui  n'a  pas  laissé  d'autre  trace  dans  Thistoire. 

ROBERT  II,  1136-1143. 

Robert  est  sans  doute  ce  fils  de  Roger-le-Jeune  qu'on  a  vu 
signant  avec  son  père  la  confirmation  des  privilèges  de  la  ville  de 

1  Le  Carpentier,  Preuves  de  Vhist.  de  Cambrai ,  p.  1*1.  —  Voir  De  Carde- 
vaque,  VJhh.  de  MonUSainUÉlùi  ,  p.  194 

ï  Au  dire  de  M.  Wauters ,  cette  charte  a  été  interpolée  dans  le  but  d'offrir 
une  longue  liste  de  personnes  nobles.  [Table  chron,  des  chartes  et  diplômes 
concernant  Vhist.  de  la  Belgique). 

3   Du  Cbesne ,  Maison  de  Guines ,  preuves  ,  p.  '70  et  209. 
A    Yau  Lokeren  ,  Charles  et  documents  de  l*abb.  de  Saint-Pierre  de  Ganif 
N"218. 


—  Iî9  — 

Saint-Omer.  Il  paraît  comme  témoin  et  avec  la  qualité  de  châ- 
telain de  Lille  dans  une  charte  de  Guillaume,  avoué  de  Béthune, 
faisant,  en  1136  et  1138,  des  donations  à  Tabbaye  de  Mont- 
Saint-Ëloi  et  à  l'église  de  Saint-Prix  de  Béthune;  '  et  dans  un 
acte  de  Thierri  d'Alsace  ordonnant ,  en  1142,  la  destruction  du 
château  qu'avait  fait  élever  près  de  Térouane  l'avoué  de  cette 
ville.  * 

En  1143 ,  Robert ,  châtelain  de  Lille ,  donnait  à  Tabbaye  de 
Phalempin,  avec  l'approbation  de  Simon,  évèque  de  Tournai, 
un  dlme  de  deux  gerbes  à  Thumeries ,  au  lieu  nommé  Bellin- 
camp.  ^ 

ROGER  III,  1145. 

Roger  IIP  du  nom  est,  en  1145 ,  témoin  d'un  acte  par  lequel 
Thierri,  comte  de  Flandre,  termine  des  débats  déjà  anciens  entre 
Tabbaye  de  Saint- Bavon  et  les  avoués  de  cette  église.  ^  Il  aug- 
menta la  dot  de  l'abbaye  de  Phalempin  de  quelques  biens  situés 
à  Bénifontaine  et  au  Maisnil ,  ainsi  que  de  deux  charretées  de 
bois  par  semaine.  ^ 

Suivant  les  actes  cités  par  Vander  Haer  ,  mais  qu'il  applique 
à  Roger  -le-Jeune ,  Roger  III  aurait  laissé  cinq  enfants  :  Robert, 
Renaud  et  Hugues,  successivement  châtelains  de  Lille;  Roger 
dont  l'histoire  ne  dit  rien ,  et  une  fille  qu'on  ne  nomme  pas. 

i  Du  Chesne  ,  Maison  de  Béthune,  —  De  Garderacque,  V Abbaye  de  Mont" 
Saint'Éloi ,  p.  25  et  98.  —  Grand  cartulaire  de  Saint^Bertin,  folio  287.  — 
A.  Desplanque ,  Cart,  du  Nord. 

*  Du  Ghesne,  Maison  de  Guines,  preuves,  p.  91.  —  Mirœus,  IV,  201. 

9  Get  acte  est  attribué  par  Vander  Haer  (p.  191),  et  par  Buzelin  (Gallo^ 
Fland,^  275) ,  à  un  autre  Robert ,  qui,  dans  la  présente  cbronologie,  devient 
Robert  III,  par  suite  de  l'addition  de  trois  châtelains  inconnus  jusqu'ici. 

4   Du  Ghesne  ,  Maison  de  Guines^  preuves,  p.  216.  Serrure,  Cart.  de  Sai^  , 
Bavon^  p.  88.  —  J.  de  Saint-Génois,  Hist.  des  Avueries ,  p.  206.  —  Ai 
départ,  du  Nord  ,  vidimus  de  1810. 

B  Ges  actes  sont  attribués  à  Roger-le-Jeone ,  par  Vander  Haer,  p.  190 
et  192. 


—  180  — 


ROBERT  m,  1146-114*7. 

En  1146,  le  comte  Thierri ,  confirmant  à  l'abbaye  de  Saint- 
Trond  la  donation  faite  par  Arnoul ,  son  prédécesseur ,  de  la 
pilla  de  Provin ,  dans  la  châtellenie  de  Lille ,  déclare  qu'il  a 
fait  régler  par  Robert,  son  châtelain ,  les  droits  respectifs  de 
Tabbé,  du  prévôt  de  celui-ci ,  et  du  maire  de  la  villa ,  au  ^ujet 
des  quels  des  contestations  s'élevaient  parfois  entre  eux.  ' 

Ce  Rol^ert ,  IIP  du  nom ,  châtelain  de  Lille ,  fils  aîné  de 
Roger  III,  se  disposant,  en  1147,  à  accompagner  le  comte  en 
terre  sainte ,  fit  don  à  Tabbaye  de  Phalempin  de  quatorze  muids 
d'avoine  par  an ,  et  laissa  la  châtellenie  héréditaire  de  Lille  à  son 
frère  Renaud  II  ;  ^  c'est  tout  ce  que  l'on  sait  de  lui. 


RENAUD  II,  im-llôS. 

Renaud  IP  du  nom  ,  second  fils  de  Roger  III ,  figure  pour  la 
première  fois ,  comme  châtelain  de  Lille ,  en  1152 ,  dans  un 
acte  de  Thierri  d'Alsace ,  comte  de  Flandre ,  et  de  Sibylle  ,  sa 
femme,  exemptant  de  toute  taxe  et  redevance  lé  terrain  sur  lequel 
est  bâtie  l'église  de  Loos.^  En  i  155 ,  il  reprit,  en  échange  de  cer- 
taines terres ,  les  quatorze  muids  d'avoine  par  an  que  son  frère 
Robert  avait  donnés  en  aumône  à  l'abbaye  de  Phalempin ,  ainsi 
que  les  deux  charretées  de  bois  par  semaine  que  Roger, leur  père, 

i    Piot ,  Cart,  de  l'abb.  de  SainUTrond,  p.  *73.  —  Pièce  justificative  N*  38. 

ï  Piétin,  Chron,  Fan,  —  Vander  Haer,  191  et  192.  —  Buzelin  ,  Gallo- 
Fland,,  875. 

3  Mirœus.  I,  ^00. —  On  yoit  cependant  Henaudll,  Rainaldus  Castellams 
Insule^  témoin  d'une  charte  insérée  sans  date  dans  le  cartulaire  de  St-Amand, 
mais  comprise  entre  les  années  1149  et  11($6  et  pouvant,  par  conséquent,  être 
ttîtérnure  à  1182.  (Arch.  départ,  du  Nord). 


-  181  - 

avait  cédées  à  la  même  abbaye ,  et  remit  le  tout  Tannée  suivante,' 
On  le  retrouve ,  de  1157  à  1163 ,  signataire  de  plusieurs  chartes 
de  Thierri  et  de  Philippe  d'Alsace.  " 

Par  deux  actes  datés  de  Lille  et  de  cette  dernière  année  1163, 
le  comte  Thierri  atteste  que  Jordan,  maire  d'Ennetières,  à 
reçu  quarante  marcs  d'argent  de  Tabbé  de .  Saint-Pierre  de 
Gand ,  auquel  il  a  remis  en  gage ,  pour  le  terme  de  quarante 
années  ,  tout  ce  qu'il  tient  de  l'abbaye  ,  audit  Ennetières,  soit 
légitimement  soit  injustement,  excepté  toutefois  son  fief  et  ce 
qui  appartient  notoiremeut  à  son  office  de  maire.  Ces  deux  actes 
ont  pour  témoins  Renaud,  châtelain  de  Lille  et  son  filsRoger.^ 

Renaud  II  mourut  le  22  novembre  1163  ou  1166.  Il  avait  fait 
don  au  monastère  de  Phalempin  de  quatre  bonniers  de  bois  , 
appelés  à  trois  plouviers  et  de  six  hôtes.  Philippe  d'Alsace  dont 
il  était  l'ami  et  qui  assistait  à  ses  derniers  moments ,  confirma 
cette  donation  faite  du  consentement  des  frères  du  défunt, 
Hugues  et  Roger  et  de  sa  sœur  que  Vander  Haer  confond  avec. 
Sara ,  femme  du  châtelain  de  Courtrai  ;  celle-ci  était  morte  avant 
1151^ 

Renaud  avait  épousé  Adelis ,  fille  d'Arnoul ,  comte  de  Guincs, 
etdeMahaud,  châtelaine  de  Saint-Omer.  Il  fautcroirequ'il  avait 

1  Quos  Rohertus  Cattellanus,  f rater  ejusj  JêrotoUmam  proficiseem ,  eecle^ 
iia  in  eleemosynam  dederat,  et  duo  plaustrata  nemoris  quœ  pater  eorum  tinguliê 
hebdomadiê  ecclesias  concesserat, . .  —  Qaa  eleemotina  Rogtrii  Cattellaniet 
Boberti  filii  sui.  ecclesiœ  diminuta  erant.  (Vander  Haer,  192). 

2  Desplanque  ,  Cartulaire  du  Nord  ,  115*7  —  De  Laplane  ,  L'abbaye  de 
Clairmaraia,  t.  1,  p.  324.  —  Mirœus,  1,  704.  —  Van  Lokeren  ,  Chartes  et 
documents  de  Vabb.  de  Saint-Pierre  de  Gand,    N°  231 

3  Van  Lokeren,  Chartes  et  documents  de  Vabb.  de  Saint-Pierre  de  Gand^ 
NO'  285  et  286. 

^  Illud  quoque  nolo  prœteriri  quod  Rainaldus  prœdielus  Castellanus  moriens^ 
me  prœsente  et  concedente  ,  coram  fratribus  suis  Hugone  et  Bogero,  etsorore 
hoc  ipsum  concedeniibus ,  prœfçttœ  ecclesiœ  dédit  nemus  sciUcet  quatuor  Ifonc^ 
riorum.  (Vander  Haer,  198.). 


—  13-2     - 

été  précédé  au  tombeau  par  sou  dis  llagei  et  qu'au  moment  de 
sa  mort  il  n'avait  plus  d'enfants ,  car  il  transmit  la  châtellenie 
héréditaire  de  Lille  à  son  frère  Hugues,  troisième  fils  de  Roger  IH. 
Sa  veuve  se  remaria  à  Robert  de  Wavrin ,  sénéchal  de  Flandre , 
auquel  elle  porta  en  dot  l'usufruit  de  la  terre  de  Sainghin  que 
l'héritier  de  son  premier  époux  lui  assigna  pour  douaire.  «  Il  y 
a  lettres  à  Saint-Yaast  d'Arras ,  dit  du  Chesne ,  par  lesquelles 
ce  Robert  de  Wavrin  déclare  gu'icelle  terre  de  Senghin  lui  appar- 
tenoit  à  cause  de  sa  femme  et  qu'elle  devoit  retourner  à  Jean , 
chastellain  de  Lille ,  fils  duchastellaiuHugues  et  de  Hermentrude, 
qui  en  estoit  le  propriétaire.  »' 

HUGUBS,    1166-1169. 

Au  dire  de  Lambert ,  curé  d'Ardre ,  chroniqueur  contempo- 
rain, Hugues,  châtelain  de  Lille  ,  avait  été  autrefois  prévôt  de 
de  Saint-Piat  de  Seclin.^  Il  avait  quitté  l'ordre  ecclésiastique 
auquel  on  ne  dit  pas  qu'il  fût  attaché  par  des  liens  indissolubles, 
et  avait  épousé  une  dame  mommée  Ermentrude  dans  une  charte 
de  1177.  Il  eut,  suivant  Vander  Haer,  deux  fils  du  nom  de 
Jean.  ^  L'ainé  fut  châtelain  de  Lille  après  son  père,  le  puiné 
devint  abbé  de  Phalempin  ,  gouverna  ce  monastère  pendant 
trente-six  ans  et  y  eut  sa  sépulture. 


t   Maison  de  Guhtet  ^  "p  44*7. 

3  Chronique  de  Guinée  etd^Ardree ,  éditée  par  M.  de  Godefroy-Ménilglaise, 
1866,  p.  111. 

3  L'application  du  même  nom  à  deux  enfants  du  môme  père  n*est  pas  sans 
exemple.  J'ai  sous  les  yeux  une  charte  de  Tabbaye  de  Marquette  et  de  rannée 
1845,  où  on  lit:  Comparantibus  personnaliter  Joanne  dicfo  Noiset  juniore  ^ 
eum  fratre  suo  Joanne  dicto  Noiset  seniore^  oppidanis  Tnsulensis,  Prœfatus 
Joannes  Noiset  senior,  frater  dicti  Joannis  Noiset  janioris  et  successor  prin^ 
eipalis  sea  praeipuus  in  bonis  ejusdem.  (Archives  départ,  du  Nord ,  Recueil 
des  titres  de  l'abbaye^  t.  IX,  p.  45*7  et  460). 


Hugues  figure  comme  châtelain  de  Lille ,  le  16  février  1166  , 
dans  la  charte  de  Thierri ,  comte  de  Flandre ,  réglant  les  droits 
de  l'avouerie  de  Marchiennes.  '  Le  même  jour,  il  assiste  le  comte 
Philippe  d'Alsace,  associé  par  son  père  au  gouvernement  de  la 
Flandre,  et  rendant  une  sentence  en  faveur  de  Tabbaye  contre 
les  prétentions  de  Tavoué  Etienne.  *  En  1168  et  1160 ,  il  assis* 
tail  encore  ce  prince  réglant  des  différends  entre  l'abbaye  de 
Saint-Yaast  et  les  fils  de  Walter  de  Coclers,  et  entre  l'abbaye 
de  Marchiennes  et  Amaury  deLandas.a  YanderHaer  dit  qu'il 
y  avait  à  Phalempin  des  lettres  de  Philippe ,  comte  de  Flandre 
et  de  Vermandois ,  d'environ  Tan  1170,  scellées  du  scel  de  Hugo, 
lors  châtelain  de  Lille.  Malheureusement  les  archives  du  monas- 
tère de  Phalempin  n'existent  plus  et  ces  lettres  et  leur  scel  res- 
tent perdus  pour  nous.  Hugues  était  mort  en  1177 ,  alors 
qu'Ermentrude ,  conjointement  avec  Jean ,  son  fils,  donnait  au 
monastère  de  Phalempin  un  bonnierde  terre  et  deux  muids  d'a- 
voine par  an ,  à  prendre  sur  les  hôtes  et  tenants  du  châtelain 
Jean. 

JEAN    I",    in*7-1200. 

Jean  ,  fils  de  Hugues  et  d'Ermentrude ,  était  châtelain  de  Lille 
dès  le  début  de  l'année  1177.  Le  12  mars  1176  (v.  s.) ,  il  signait, 
en  cette  qualité ,  l'acte  par  lequel  Philippe  d'Alsace ,  comte  de 
Flandre  et  de  Vermandois ,  partant  pour  les  Lieux  Saints ,  don- 
nait à  l'abbaye  de  Loos  son  vivier  et  toutes  ses  possessions. 


i  Arch  départ,  du  Nord,  Original,  —  Le  Carpentier,  Preuves  de  Vkittoire 
de  Cambrai^  p.  20.  —  Le  Glay,  Mémoire  sur  les  arch  de  Marchiennes^, 

t  Arch.  départ,  du  Nord  ,  Original,  —  Du  Chesne ,  Maison  de  Béthine^ 
preuves,  p.  34.  —  Le  Glay,  Mémoire  sur  les  arch.  de^  Marchiennes, 

3  Goiman,  II,  509-51*7.  —  A.  Desplanque,  Cart.  du  Nord  —  Arch.  dép. 
du  Nord,  Original.  —  Du  Chesne ,  Maison  de  B^thune,  p.  85  —  Le  Glay, 
Mém,  sur  les  arch.  de  Vahh,  de  Marchiennes, 


-  184  - 

depuis  le  pont  d'Haubourdin  jusqu'au  moulin  du  Chesnet ,  près 
de  Loos  ' . 

Jean  V^  parait  avoir  été  l'un  des  intimes  conseillers  de  Phi- 
lippe d'Alsace.  En  1180 ,  il  rendait  avec  lui  une  sentence  arbi- 
trale entre  les  bourgeois  dTpres  et  Tabbaye  de  Messines  *.  Il 
était  présent ,  en  1183,  avec  les  pairs  de  Lille  :  Anselme  d' Aigre- 
mont  ,  Elbodon  de  Bondues ,  Hugues  de  Lomme ,  Gilles  d'Ës- 
paing,  Elbodon  de  Mons,  Siger  de  Pérenchies,  Hellin  de 
Wambrechies  et  Etienne  Mangereau ,  quand  le  comte  donna  à 
Tabbaye  de  Loos  cinq  bonniers  de  terre  provenant  de  Jean 
d*Esquermes  ^.  Le  25  mars  1183  (v.  s.) ,  il  souscrivait  les  lettres 
du  comte ,  confirmant  et  augmentant  les  privilèges  de  l'église 
de  Saint-Donat  de  Bruges  ^. 

Jean  ^^  s'iMitulant  châtelain  de  Lille  par  la  grâce  de  Dieu , 
investissait,  en  II84.,  l'abbaye  de  Phalempin  d  une  terre  qu'elle 
avait  acquise ,  sur  le  chemin  de  Seclin  à  Phalempin,  et  déclarait 
que ,  patron  et  avoué  héréditaire  de  l'abbaye,  il  devait  défendre 
cette  terre  par  tous  les  moyens  en  son  pouvoir  ^. 

En  cette  même  année  IIS^ ,  Jean ,  comme  homme  de  Sainl- 
Vaast,  souscrivait  au  changement  d'un  article  des  coutumes 
d'Haspre ,  en  Hainaut,  qui  fixait  la  peine  à  Infliger  aux  habitants 
qui  tueraient  ou  blesseraient  quelqu'un  dans  la  ville  ou  dans  le 
comté  :  mort  pour  mort ,  membre  pour  membre  ^.  Il  figure  encore 


1  Arch.  départ,  du  Nord ,  Fonds  de  Vabb.  de  Loot^  N"  20.  —  Du  Chesne , 
Maison  de  Béthune  ,  preuves,  p.  40. 

J  Warnkœnig,  Hist.  de  la  Flandre^  t.  V,  p.  327. —  Inventaire  des  chartes 
et  documents  appartenant  au  je  archives  la  ville  d'Fpres,  j^ublié  par  J  L.  A. 
Diegerick . 

3   Arch.  départ,  du  Nord,  fonds  de  Vabb.  de  Loos, N°  25. 
&   Mirœus,  II,  1188  ;  —  II,  716  et  mieux  III,  62. 
8   Pièces  justificatives,  N^  57. 

6  Arch  départ,  du  Nord,  Chirographe  original^  -^  Premier  cartaUUre  de 
Hainaut,  pièce  169.  ^  Mirœus,  III,  861. 


-  135  - 

dans  une  dizaine  d'actes  émanés  du  comte  Philippe  d'Alsace  '. 
Avec  le  comte  Bauduin ,  en  1195 ,  il  atteste  que  Daniel ,  clerc 
d'Halluin ,  n'a  aucun  droit  sur  les  dîmes ,  ni  sur  les  produits  de 
'autel  dudit  Halluin  *. 

Vers  1195 ,  Jean  fut  choisi ,  par  le  roi  de  France ,  pour  arbitre, 
avec  révéque  d'Arras ,  dans  un  différend  entre  la  commune  de 
Tournai  et  Etienne,  évêque  de  cette  ville.  Depuis  1187 ,  les  ha- 
bitants de  Tournai  étaient  passés  de  la  juridiction  épiscopale 
sous  celle  de  Philippe -Auguste  qui  avait  su  se  concilier  leur 
esprit.  La  commune,  toujours  jalouse  de  ses  droits ,  avait  aidé , 
sans  doute ,  à  écarter  le  pouvoir  sacerdotal  qui  contenait  son 
humeur  remuante ,  et  elle  s'était  jetée  avec  empressement  dans 
les  bras  de  la  puissance  royale  ,  bras  de  fer  qui  bientôt  l'élreigoi- 
rent3.  La  lutte  entre  l'évêché  et  la  commune  était  surtout  vivace 
soos  le  prélat  français  Etienne.  Les  citoyens  de  Tournai  peu  con- 
fiaotadans  les  deux  dignitaires,  Tun  ecclésiastique,  Tautre  noble, 
que  PhilippC'Auguste  avait  choisis  pour  arbitres  de  l'un  des 
nombreux  incidents  de  cette  lutte ,  refusèrent  de  se  soumettre  à 
leur  jugement  et  adressèrent  un  appel  au  roi  lui-même^. 

En  1196,  Jean  assistait  à  la  réparation  que  Roger  d'Englos 
offrait  publiquement  aux  religieux  de  Tabbaye  de  Loos.  Dans 
ces  siècles  de  foi ,  il  n'était  pas  rare  de  voir  des  seigneurs ,  saisis 


*  Le  Garpentier,  Preuves  ,  p.  85.  —  Du  Chesne,  Guines,  preuves,  p.  107 

et  459.  —  Ibid.,  Béthune,  preuves,  p.  49  et  50.  —  Mirœus ,  III,  62  et  II, 
1191.  —  Serrure,  Cart.  de  Saint- Bavon^  p.  66.  —  Van  Liokeren«  Chartes  ie 
Saint-Pierre  de  Gand  ,  N<*«  356  et  861.  —  D'Achery  ,  spicU.,  III,  553.  — 
Cartulaire  de  la  collégiale  de  Saint-Pierre  de  Lille,  N"  4*78.  —  Diegerick  , 
Archives  d*  Y  près  ,  1. 1,  p.  15. 

«  Cartulaire  de  Saint-Pierre  de  lille,  N^  158. 

'  J.  Le  Maistre  d'Anstaing ,  Recherches  sur  V église  cathédrale  de  Notre- 
Dame  de  Tournai,  i  II,  p.  50. 

*  Wautçrs  ,  De  l'origine  des  libertés  communales  en  Belgique ,  preuves , 
p.  260  et  261. 


—  186  — 

enfin  d'une  terreur  salutaire,  racheler,  par  une  réparation  volon- 
taire, leurs  injustices  et  leurs  violences  envers  les  églises.  Or, 
Roger  d'Englos  avait  longt&mps  vexé  les  frères  de  Loos  et  rete- 
nait méchamment  les  prés  et  les  mffrais  qu'ils  possédaient  près 
de  sa  seigneurie.  Mais  en  1195,  touché  de  repentir  et  voulant 
mettre  fin  à  ses  vexations ,  il  s'était  déporté  solennellement  des- 
dits prés  et  marais  devant  la  Cour  de  Lille  et  s*étant  ensuite  jeté 
à  genoux  aux  pieds  de  Tabbé  de  Loos ,  il  avait  imploré  son 
pardon.  L'année  suivante ,  Roger  renouvelait  cet  acte  à  Seclin , 
en  présence  de  la  reine  Mathilde ,  du  châtelain  de  Lille  et  des 
hommes  de  la  Cour  ^ 

En  cette  même  année  1196,  Jean  P,  par  la  grâce  de  Dieu 
châtelain  de  Lille,  attestait,  par  un  acte  daté  de  l'église  de  Pha- 
lempin ,  que  noble  dame  Ânsilie  d'Épinoy  avait  donné  en  sa 
présence  et  du  consentement  de  Robert  et  Gossuin  ,  ses  frères , 
et  de  son  neveu  Hellin  de  Wavrin ,  une  partie  de  dime  à*rab- 
baye  de  Saint-Pierre  de  Gand*  L'année  suivante,  il  signait  les 
lettres  du  comte  BauJuin^  confirmant  la  donation  de  douze 
arpents  de  bruyères  faites  à  l'abbaye  de  Tronchiennes  par  le 
comte  Philippe ,  son  oncle  ^.  II  assistait  la  reine  Mathilde  termi- 
nant un  différend  entre  Urson  de  Fretin  et  Tabbaye  de  Loos  ,  au 
sujet  de  quelques  hommes  de  Fourmestreaux ,  et  souscrivait  une 
charte  de  cette  princesse  approuvant  une  donation  faite  à  la 
même  abbaye  par  un  frère  convers^. 

Cette  reine  Mathilde  était  la  veuve  du  comte  de  Flandre  Phi- 
lippe d'Alsace ,  mort  de  la  peste ,  au  siège  de  Ptolemaïs ,  en 
1191.  On  la  nommait  reine  parce  qu'elle  était  fille  du  roi  de 


i    Arch.  départ,  dû  Nord,  fonds  de  Vahb.  de  Loos,  I^*^  89. 
S   Van  Lokeren,  Chartes  et  documents  de  l'abb.  de  Saint-Pierre  de  Ganà^ 
N0  8'74. 

S   Du  Chesne ,  Maison  de  Gaines^  preuves ,  p.  462  et  464. 

4   Arch.  départ,  du  Nord,  fonds  de  Vahb,  de  Loos,  N^  40  et  40  (w. 


18Tf  — 

Portugal.  Le  douaire  qui  lui  avait  été  assigné  et  qui  lui  fut  main- 
tenu se  composait  de  Lille ,  Douai ,  Lécluse  ,  Orchies ,  Cassel  » 
Furnes,  Dixmade,  Bourbourg,  Bergues  Saiut-Winoc  et  du 
château  de  Nieppe.  Il  comprenait  primitivement  les  villes  d'Aire 
et  de  Saint-Omer,  mais  elle  les  abandonna,  pour  en  jouir  après 
sa  mort ,  au  jeune  Louis ,  fils  du  roi  de  France^  qui  possédait 
déjà  le  reste  de  TÂrtois  du  chef  de  sa  mère  Isabelle  de  Hainaut, 
nièce  de  Philippe  d'Alsace.  Bauduin-le-Courageux  dut  consentir 
à  cet  abandon  comme  condition  d'une  paix  qui  lui  était  néces- 
saire ;  mais  il  n'en  fut  pas  de  même  de  son  fils  Bauduin  IX,  qui, 
souffrant  impatiemment  la  perte  de  TArlois,  fît  alliance  avec 
l'Angleterre  pour  faire  la  guerre  au  roi  de  France.  Cette  guerre 
oii  le  futur  empereur  de  Constantinople  montra  beaucoup  d'habi- 
lité ,  se  termina  par  le  traité  de  Péronne  du  2  janvier  1199  (1200)  4 
qui  lui  rendit^avec  les  villes  d'Aire  et  deSaint-Omer,  une  partie 
de  l'Artois ,  et  lui  assurait ,  à  la  mort  de  la  reine  Mathilde ,  le 
retour  de  son  douaire. 

Le  châtelain  de  Lille  était ,  paralt-il ,  avec  la  comtesse  Marie 
de  Champagne  qu'il  accompagna  en  France  pour  traiter  de  la 
paix,  le  principal  conseiller  de  Bauduin  IX ^  comme  il  avait 
élé  celui  de  Philippe  d'Alsace  et  de  la  reine  Mathilde.  Il  sous- 
crivit, en  1198  et  1199,  plusieurs  chartes  émanées  de  ce  prince  *, 
et  fut  pour  lui  l'un  des  signataires  du  traité  de  Péronne  ',  qui 
marque  le  terme  de  sa  vie  politique. 

Yander  Haer  lui  donne  pour  épouse  Mahaud  de  Béthune, 
dame  de  Pontrohart  ;  mais  il  est  évident  qu'il  confond  ici  Jean  V^ 
avec  Jean  II ,  fils  du  châtelain  de  Péronne.  De  cette  confusion 


1   Pankoucke.  Abrégé  chronologique  de  Vhitt.  de  Flandre^  p.  122. 

'  Mémoires  des  Antiquaires  de  la  Morinie  ,  t.  IV,  prtavei ,  p.  xxiv.  — 
Warnkœnig,  HUl.  de  la  Flandre ,  III,  283.  —  D'Oudegherst ,  Annales  de 
Flandres^  édition  Lesbroussart ,  t  II,  p.  24. 

3  D'Oudegherst,  II,  82 


—  188  — 

naît  un  dédale  dont  Thistorien  des  Châtelains  de  Lille  n*a  pa 
sortir  malgré  ses  efforts ,  ses  raisonnements  et  ses  conjectures. 
Il  lui  suppose  une  fille  E... ,  qui  aurait  été  châtelaine  de  Lille 
et  aurait  épousé  Gillebert  de  Bourghelles  ;  quatre  fils  encore 
mineurs  en  1206,  et  une  autre  fille  qui  épousa  le  châtelain  de 
Pé.ronne.  En  premier  lieu ,  cette  fille  E... ,  n'eût  pu  être  châte- 
laine de  Lille  qu'à  défaut  d'hoirs  mâles ,  et  l'on  voit  qu'ils  ne 
manquaient  pas.  En  présence  des  vingt-trois  ou  trente  années 
d'exercice  que  comptait  Jean  I*',  au  moment  de  sa  mort  ',  on 
sent ,  en  second  lieu  ,  que  s'il  y  avait  des  mineurs  en  1206 ,  ils 
appartenaient  à  une  autre  génération,  ignorée  des  généalogistes, 
non  moins  désorientés  que  Yander  Haer.  Il  est  à  présumer  que 
le  fils  atné  de  Jean  P'  était  mort,  sinon  avant  son  père,  du 
moins  très-peu  de  temps  après  son  avènement  à  la  châtellenie , 
au  commencement  de  1200 ,  laissant  un  fils  mineur,  héritier  de 
son  office  de  châtelain  de  Lille ,  et  que  sa  veuve  E...  s'était  re- 
mariée au  sire  de  Bourghelles ,  ce  qui  se  déduit  d'un -acte  de 
1220  relatant  la  fondation  d*une  chapelle  au  village  de  Fiers, 
par  Gillebert  de  Bourghelles  et  son  épouse  E...  jadis  châtelaine 
de  Lille,  quondam  Insulœ  Castellana  *.  Il  faudrait  donc  rétablir 
ainsi  la  descendance  de  Jean  1®',  qui ,  de  sa  femme  restée  in- 
connue ,  aurait  eu  : 

1°  Un  fils  mort  avant  son  père,  laissant  un  fils  mineur; 

2"  Roger,  châtelain  de  Lille ,  après  son  neveu  ; 

3°  Willaume  du  Plouich ,  châtelain  de  Lille ,  après  son  frère 
Roger  ; 

i^  Nicolas  de  Lille ,  chanoine  de  Tournai ,  en  1222  ^  ; 

5^  Elisabeth  de  Lille ,  qui  épousa  le  châtelain  de  Péronne  et 

> 

i   Son  prédécesseur  ne  âgrure  dans  les  chartes  que  jusqu'pn  1169  on  1170. 

2  Piècejustificative,N*88. 

3  D'Hoop  ,  Chartes  du  prieuré  de  Poperinghe^  N®  52.  Nycholao.de  Jnsula, 


iut  mère  de  Jean  H,  auteur  d'une  nouvelle  branche  des  châte- 
lains de  Lille  ;  de  Pierre  de  Boucii  ',  dont  Piétin  ni  Vander  Haer 
ne  parlent  pas  ;  et  d'une  fille  religieuse  à  Pontroharl  *. 

GILLBBERT  DE  BOURGHELLES,  intAriuairb     1200-1207. 

Gillebert  de  Bourghclies,  en  épousant  la  veuve  de  rhérilier 

présomptif,  était  naturellement  désigné  pour  exercer  Tofiice  de 

châtelain  de  Lille  pendant  la  minorité  du  fils  de  sa  femme.  Il 

remplissait ,  en  efTet,  cette  charge  en  1200  et  encore  en  1207  ^  ; 

mais  cette  espèce  de  régence  avait  cessé  deux  ans  plus  tard  ; 

cela  se  déduit  implicitement  des  lettres  du  chancelier  de  Flandre 

instituant ,  au  mois  d'octobre  1209,  une  prébende  dans  Téglise 

de  Notre-Dame  de  Courtrai ,  ainsi  que  Bauduin  l'avait  mandé  de 

Constantinople  audit  chancelier ,  au  châtelain  de  Saint-Omer ,  à 

l'avoué  de  Bélhune,  et  à  Gillebert  de  Bourghelles,  a  ors  chdte- 

telain  de  Lille ,  établis  ses  procureurs  en  Flandre  ^.  Le  besoin 

de  noter  que  Gillebert  était  châtelain  au  temps  de  Bauduin 

prouve  qu'il  ne  l'était  plus  au  moment  de  la  fondation  en  1209. 

Comment  avait  cessé  cet  intérim  ?  ou  par  la  majorité  ou  parla 

mort  du  petit-fils  de  Jean  l®'.  Si  ce  petit  fils,  dont  le  nom  ne  nous 

est  pas  parvenu ,  a  atteint  sa  majorité ,  sa  vie  ne  s'est  pas  pro- 

loDgé  au-delà  de  1211  ;  car,  dès  cette  époque ,  l'office  héréditaire 

des  châtelains  de  Lille  était  aux  mains  de  son  oncle  Roger,  à  qui 

il  revenait  à  défaut  de  descendance  du  fils  de  Jean. 

ROGER  IV,   1211-1230. 

11  se  trouvait  à  Phalempin,  au  dire  de  Vander  Haer;  des  lettres 
de  Roger,  châtelain  de  Lille ,  du  mois  de  mars  1212 ,  dans  les- 

1  Pièce  JQstificative,  119. 

«  Ihid. ,  135. 

8  Ibii.^ns  et  SI. 

*  Ihid,,  82  et  83. 


L 


—  140  — 

quelles  il  appelait  Tabbé  son  parrain,  et  parlait  de  son  père  Jean 
de  bonne  mémoire ,  châtelain  de  Lille.  —  Avant  ce  temps ,  c'est- 
à-dire  le  24  février  1211,  Roger,  IV^  du  nom  ,  second  fils  de 
Jean  1*^  avait  assisté  au  Iraité  conclu  entre  Lens  et  Pont-à-Ven- 
din,  par  lequel  Fernand ,  comte  de  Flandre  et  de  Hainaut ,  et  la 
comtesse  Jeanne ,  sa  femme ,  avaient  dû  remettre  à  Louis ,  fils 
aine  du  roi  de  France,  les  villes  d'Aire  et  de  Saint-Omer  qui 
avaient  été  rendues  jadis  au  comte  Bauduin.  Le  châtelain  de 
Lille  était  au  nombre  des  otages  donnés  par  le  comte  et  la  com- 
tesse pour  garantie  du  traité  '  ;  il  avait  dû ,  en  cette  qualité , 
prêter  un  serment  qui  le  mit  dans  la  position  de  quitter  le  parti 
de  son  seigneur  pour  celui  du  roi  quand  la  guerre  éclata  entre 
Philippe-Auguste  et  Fernand. 

Philippe-Auguste ,  qui  méditait  depuis  longtemps  une  des- 
cente en  Angleterre ,  ayant  convoqué  ses  grands  vassaux  pour 
Taider  dans  cette  entreprise  ,  seul  Fernand ,  plein  de  ressenti- 
ment pour  d'odieux  procédés  auxquels  il  avait  été  en  butte ,  re- 
fusa d'y  prendre  part  à  moins  qu'on  ne  lui  rendit  les  villes  d'Aire 
et  de  Saint-Omer ,  et  fit  secrètement  alliance  avec  le  monarque 
anglais.  Forcé ,  par  suite  d'arrangements  politiques ,  de  sus- 
pendre son  expédition ,  Philippe-Auguste  tourna  toutes  ses  forces 
contre  la  Flandre ,  et  la  guerre  terrible  dont  cette  province  fut 
le  théâtre ,  eut  pour  sanglant  épisode  l'effroyable  sac  de  Lille 
et  pour  dénouement  la  célèbre  bataille  de  Bouvines ,  en  1214  * 
où  le  comte  Fernand  fut  fait  prisonnier.  Durant  cette  guerre,  on 
vit  le  châtelain  de  Lille,  garant  du  traité  de  Pont-à-Yendin, 
défendre ,  pour  le  roi ,  la  forteresse  d'Erquinghem  sur  la  Lys  et 
empêcher  le  passage  de  la  rivière  par  les  Flamands  qui  durent 
se  retirer  après  quinze  jours  d'un  siège  inutile*. 

1  Arch.  dép.  du  Nord,  Vcart.  d'Artois,  pièce  198.  —  Du  Chesne,  Béthune, 
preuves,  88.  —  Warnkœnig.  Hist.  de  la  Flandre,  1 ,  846. 

S  Ce  fait  est  rapporté  dans  VHiêt.  des  comtes  de  Flandre,  par  M.  Edw. 
J^e  Glaj,  qui  nomme  le  châtelain  de  Lille  Jean  au  lieu  de  Roger,  1. 1,  p.  486. 


-  141  - 

Roger  IV,  qui  n'est  pas  la  moindre  figure  dans  ce  tableau  des 
châtelains  de  Lille ,  se  révèle  dans  une  série  de  'ses  propres 
actes  y  restés  pour  la  plupart  inédits  et  qu'il  convient  d'indiquer 
ici  sommairement. 

En  1218 ,  Roger  déclarait  qu'Alard  de  Loos ,  d*accord  avec 
sa  femme  et  ses  enfants ,  avait  vendu  à  Tabbaye  de  Loos  le 
sixième  de  sa  dime  sur  cette  paroisse  ^  Au  mois  de  mai  1220, 
dans  une  charte  destinée  à  servir  de  loi  aux  villages  de  Bauvin  , 
Anuœullin  et  Mons-en-Pévèlc ,  il  déterminait  ses  droils  comme 
avoué  et  ceux  de  l'abbaye  de  Saint- Vaast*.  —  En  1221 ,  il 
investissait  le  chapitre  de  Saint-Pierre  le  Lille,  des  dîmes  de 
Marquette  et  de  Sequedin ,  provenant  de  Bernard  de  Bosco  et 
des  héritiers  d'Eustache  d'Englos ,  qui  les  tenaient  de  lui  en 
fief 3.  —  En  1222 ,  il  abandonnait  son  droit  féodal  sur  la  dtme 
de  Barœul ,  tenue  de  lui  et  affectée  par  son  frère  Willaume , 
prévôt  de  Saint-Pierre  de  Lille,  à  la  fondation  d'une  chap  lle- 
nie  dans  Téglise  collégiale,  pour  l'âme  de  Jean ,  évêque de 
Cambrai  et  celles  des  ancêtres  du  fondateur.  Roger  mettait  à 
cette  concession  certaines  conditions ,  entre  autres  ,  l'obligation 
pour  le  chapelain  de  célébrer ,  s'il  le  pouvait ,  la  messe  à  Tautel 
de  Saint- Jean ,  chaque  fois  que  lui  châtelain  voudrait  y  assis- 
ter ^.  —  En  1224 ,  pour  l'amour  de  Dieu  ,  il  cédait  libre  de  tout 
service ,  à  Hellin  de  Wavrin ,  dit  l'Oncle ,  pour  la  fondation 
d'une  chapellenie  à  Waziers ,  la  dîme  d'Erquinghem-le-Sec , 
ténue  de  lui  en  fief  par  Marguerite  de  Gaméchines,  qui  l'avait 
résignée  en  ses  mains  ^.  — En  la  même  année ,  il  ratifiait  le  don 
de  sept  livres  de  rente  que  son  frère  Willaume ,  prévôt  de  St.- 
Pierre  de  Lille ,  avait  fait  au  chapitre  et  qu'il  avait  assigné  sur 
les  renies  de  Barœul  ^.  —  En  1225 ,  il  passait  avec  l'abbé  de 
Saint-Pierre  de  Gand ,  comme  il  avait  fait  avec  l'abbé  de  Saint- 

*   Pièces  justificatives. —  2   Jbid. —  3   Jhid,  —  4   Jhid, 
8   Jbid.  —  6    Jbid. 

XII— 40 


Vaast  d'ArraSy  un  accord  touchant  leurs  droits  respectif  à 
Camphin-ea  Carembaut  et  à  Ennetîères-en-Weppes.  '  —  En 
1226 ,  il  faisait  savoir  que  la  dime  d'Erquinghem-le-Sec  qu'il 
avait  cédée  pour  la  fondation  d'une  chapelleaie  àWaziers, 
n'ayant  pu  recevoir  cette  destination ,  à  cause  de  graves  événe- 
ments, Hellin  deWavrin,  TOncle,  Hellin,  son  fils  aîné,  et 
Marguerite ,  feoime  de  celui-ci ,  l'avaient  vendue  libre  de-tout 
service  à  l'abbaye  de  Loos*.  —  En  1227 ,  pour  le  salut  de  son 
âme  et  de  celles  de  ses  prédécesseurs  il  donnait  à  l'abbaye  de  Loos 
tout  le  droit  qu'il  avait  sur  la  terr.e  de  La  Haye ,  laquelle  terre , 
le  comte  Fernand,  son  seigneur,  et  la  comtesse  Jeanne  ,  avaient 
donnée  en  échange  à  l'abbaye  pour  le  courtil  de  Marquette , 
appartenant  à  ce  couvent^.  —  Enfin  en  1229,  il  déclarait  que 
Sara  Viane ,  de  Sequedin,  et  ses  sœurs  avaient,  en  sa  présence, 
donnée  l'abbaye  de  Loos ,  leur  manoir  etleur  terre  qu'elles  te- 
naient de  dame  Aélide ,  femme  de  Bernard  de  Bosco ,  cheva- 
lier, et  de  son  fils  ^. 

La  captivité  de  Fernand  dura  jusqu'à  l'avènement  de  Louis 
IX,  c'est-à-dire  jusqu'au  6  janvier  1227.  Une  des  clauses  du 
traité  passé  à  Melun ,  obligeait  le  comte  et  la  comtesse  à  faire 
jurer  sûreté  et  féauté  au  roi  par  les  barons,  les  communes  et  les 
villes  des  deux  comtés.  Parmi  les  chevaliers  qui  prêtèrent  ce 
serment  pour  la  délivrance  du  comte ,  se  retrouve  Roger,  châte- 
lain de  Lille  ^.  Il  suivit  le  comte  dans  ses  démêlés  avec  le  duc 
de  Brabant  et  assista  à  la  bataille  d'Assche ,  où  les  hommes 
d'armes  de  Flandre  obtinrent  une  victoire  complète  ,  suivie  d'un 
traité  conclu  le  23  septembre  1227  ^. 

D'après  un  acte  du  mois  de  février  1217  (1218) ,  cité  par 
Vander  Haer  et  qui  n'est  pas  retrouvé ,  Roger  eut  pour  femme 


i   Pièces  justificatives.—  î   Ibid.  —  3  Ibid.  —  A  Ibid. 

5  Warkœnig,  Histoire  de  la  Flandre,  III,  882. 

6  Vander  Haer,  p.  196. 


■  --.  «••  ^1 


liftuIi.BoUoiliic,  Lille 


-  148  - 

u&e  Marie ,  morte  dès  ce  temps  sans  lui  laisser  d'enfants  et  in« 
humée  à  Phalempin'.  Suivant  Clément  de  Sanghin,  a  auteur 
fort  mcertàin  »  d'ailleurs ,  au  dire  de  Piétin  *,  il  aurait  épousé 
Clémence  ,  fille  d'Hellin  ,  sire  d'Ârmenlières ,  laquelle  pourrait 
avoir  été  sa  seconde  femme  et  serait  aussi  morte  sans  généra- 
tion. Lui-même  mourut  en  1230,  et  aurait  été  inhumé  à  Tabbaye 
de  Loos  ,  où  son  anniversaire  se  célébrait  le  7  des  ides  de  mars. 

Plusieurs  actes  de  Roger  sont  encore  munis  de  leurs  sceaux, 
ou  se  voient  Trois  lions  rampants,  deux  en  chef  et  l'autre  en 
pointe.  C'est  la  première  trace  que  j'ai  rencontrée  des  aimoiries 
des  châtelains  de  la  première  maison  de  Lille;  mais  celles-ci 
étaient  sans  doute  personnelles  à  Roger,  car  son  frère  ne  les  por- 
tait pas  et  ne  les  prit  pas  en  lui  succédant. 

Ce  Roger  a  laissé  des  souvenirs  de  justice ,  de  piété  et  de 
libéralité.  Sa  droiture  un  instant  égarée  dans  des  tentatives 
d'usurpation  et  des  abus  de  juridiction  à  Camphin  ,^  est  cepen- 
dant manifeste  dans  les  accords  passés  avec  l'abbaye  de  Saint- 
Vaast  d'Arras,  en  1220,  et  avec  le  monastère  de  Saint-Pierre 
de  Gand ,  en  1225 ,  pour  régler  les  droits  respectifs  de  ces  églises 
et  des  châtelains  de  Lille  qui  en  étaient  les  avoués.  Sa  pieuse 
générosité  ressort  de  la  plupart  de  ses  act^s.  Roger  fonda  la 
chapelle  du  Plouich  en  l'honneur  de  l'apôtre  Saint-Pierre.  Il 
donna,  en  1225,  le  fonds  de  Thôpital  Saint-Jacques  à  Lille, 
destiné  d'abord  aux  pèlerins  allant  à  Saint-Jacques  en  Galice,  et 
plus  tard  disposé  pour  recevoir  les  pauvres  femmes  en  couches  ^. 


1  Ut  mihi  Dominas  et  Mariœ lucori  meœ  ceternœ  beatudinis  prœmialargiatur, 
(p.  196). 

2  Ce  Clément  de  Sainghin ,  auteur  d'une  généalogie  de  Luxembourg , 
était  héraut  de  Jacques  de  Luxembourg ,  seigneur  de  Richebourg ,  époux 
d'Isabeau  de  Roubaix.  Il  écrivait  dans  la  seconde  moitié  du  XV"  siècle. 

3  Pièces  justificatives,  98. 
*    Vander  Haer,  p.  192. 


144  •« 

U  laissa  au  chanoines  de  Seclîn  ,  pour  l'orneiïient  du  chef  de 
saint  Piat ,  ses  bijoux  et  sa  vaisselle  d'or  et  d'argent.  Il  leur 
donna  deux  rasières  de  froment  par  an  et  autant  d'avoine.  Il 
laissa  cent  vingt  livres  à  l'abbaye  de  Phalempin.  Des  lettres  ré- 
digées en  1230  par  les  chanoines  de  Saint-Pierre  de  Lille,  pour 
conserver  la  mémoire  des  libéralités  du  défunt  envers  le  chapitre 
et  les  pauvres,  le  met  au  nombre  des  bienfaiteurs  de  cette 
église. 

<x  II  nous  a  donné ,  dit  le  doyen  de  Saint- Pierre ,  sur  les  dîmes 
de  Marquette  et  de  Sequedin,  un  revenu  de 'dix  livres  pour  être 
distribuées  chaque  année ,  lors  de  son  anniversaire ,  à  raison 
de  deux  tiers  aux  chanoines  et  un  tiers  aux  clercs  de  notre 
chœur,  qui  seront  présents  à  TofGce  des  morts.  Il  nous  a  aussi 
donné  une  coupe  d'orjpour  y  déposer  le  corps  de  Notre  Seigneur, 
et  cinquante  livres  pour  un  calice  d'or,  avec  faculté  au  chapitre 
de  le  vendre  en  temps  de  famine  et  d'en  distribuer  le  prix  aux 
pauvres.  Le  même  châtelain  a  aussi  affecté  une  somme  de  vingt 
livres ,  pour  procurer,  au  jour  de  son  anniversaire ,  une  pitance 
générale  à  notre  hospice.  Il  a  en    outre   donné   cent  livres 
pour  nous  approvisionner  de  tourbes  ou  de  bois  en  hiver  et  en 
distribuer  aux  pauvres  ;  cent  autres  livres  pour  que  chaque  année 
la  distribution  de  pain  fût  continuée  aux  pauvres  pendant  les 
semaines  qui  suivent  la  Quadragésime ,  de  la  même  manière 
qu'on  a  coutume  de  le  faire ,  dans  notre  hospice ,  pendant  la 
Quadragésime.  Il  a  encore  affecté  dix  livres  pour  orner  de  pein- 
tures la  chapelle  de  Saint-Jean ,  et  dix  livres  pour  celle  qui  est 
près  du  chapitre.  Il  a  aussi  fait  faire  un  reliquaire  pour  le  bras 
de  saint  Donat ,  et  fait  orner  le  bras  de  saint  Macaire.  Il  nous 
a  donné  deux  médaillons,  savoir  :  un  écrin  où  sont  renfermées 
les  reliques  de  divers  saints ,  et  une  image  de  Jésus  crucifié. 
U  a  enfin  assigné  en  aumône  aux  chapelains  de  la  première 
messe ,  dans  notre  église ,  trente  livres  en  augmentation  de  leur 
revenu.  Que  le  Dieu  tout  puissant  reçoive  favorablement  ces 


—  14S  — 

biens  et  d'antres  qu'il  a  faits  à  uolre  église  et  lui  accorde  une 
récompense  sans  fin  dans  la  résurection  des  justes  ^  » 

Il  est  mâme  resté  des  preuves  de  son  goût  pour  la  poésie ,  et 
je  ne  suis  point  fâché  d'avoir  à  joindre  ce  témoignage  à  tant 
d'autres  qui  démontrent  combien  les  hommes  élevés  du  moyen 
âge  étaient  instruits  et  lettrés,  pour  l'opposer  à  l'opinion  banale 
et  si  manifestement  fausse  que  ies  seigneurs  féodaux  ne  savaient 
point  signer,  attendu  leur  qualité  de  gentilshommes. 

c(  Â  l'ouverture  du  XIIP  siècle»  dit  M.  Arthur  Dinaux,  les 
dames  gouvernantes  de  la  Flandre  reparaissent  comme  protec- 
trices déclarées  des  trouvères.  Marie  de  Champagne ,  femme  de 
Bauduin  IX,  dit  de  Constantinople  y  mort  de  la  peste  à  Acre , 
en  1204 ,  choisit  elle-même  le  sujet  du  second  roman  du  nom 
de  Lancelot ,  qu'on  appelle  Lancelot  de  la  Charette.  Ce  poème , 
commencé  par  Chrestien  de  Troyes  et  terminé  par  Godefroy  de 
Ligny  ,  est  dédié  à  la  comtesse  de  Flandre  qui  en  avait  fait 
l'évocation. 

»  Son  mari,  l'illustre  Bauduin  de  Constantinople,  avant 
même  qu'il  fftt  comte  de  Flandre  et  de  Hainaut-,  s'exerçait  dans 
les  joutes  littéraires  et  composa  ,  chose  fort  bizarre  pour  un 
homme  du  Nord  ,  des  vers  en  langue  provençale. 

»  Leur  fille  aiuée ,  la  comtesse  Jeanne  unit  l'amour  des  vers 
à  celui  de  l'humanité  ;  elle  encouragea  à  la  fois  les  trouvères  et 
fonda  à  Lille  un  lieu  d'asile  qu'on  appelle  encore  l'Hôpital- 
Coratesse.  Cette  princesse,  tante  des  comtes  Guillaume  et  Gui , 
auxquels  elle  inspira  aussi  le  goût  de  la  poésie ,  reçut  entre  les 
années  1208-1210 ,  une  dédicace  du  trouvère  Manessier ,  qui 
peut-être  est  né  dans  nos  provinces,  et  qui  acheva  le  roman  de 
Perceval ,  commencé  par  Chrestien  de  Troyes. 

»  Enfin ,  l'amour  de  la  poésie  était  tellement  incrusté  en 
Flandre,  à  cette  époque  du  commencement  du  XlIP  siècle, 

1   Vander  Haer,  p.  19*7.  —  BuzeUn  ,  Gallo-Fland,^  p.  812, 


-*  146  — 

qu'un  châtelain  de  Lille ,  Roger  IIP  du  nom ,  (c'est  maintenant 
le  W),  mort  vers  1229,  se  donna  aussi  le  plaisir .  comme  les 
comtes  et  comtesses  de  Flandre  ,  de  commander  une*  chronique 
en  vers  à  un  trouvère  dont  le  nom  n'est  pas  parvenu  jusqu'à 
nous ,  mais  qui  se  donne  comme  vassal  du  châtelain  de  Lille. 
Voici  comment  il  déclare  son  instigateur  : 

«  Qu'en  penseroy  conter  à  plain 
Por  qu'il  plaise  le  Kastelain 
De  risle ,  Rogier,  mon  seignor 
Cui  Dieu  doint  santé  et  honor.  «  ^ 


WILLAUME  DU  PLODICH  ,    1280-123'7. 

Par  la  mort  de  Roger  lY ,  la  châtellenie  héréditaire  de  Lille 
passait,  le  9  mars  1230,  aux  mains  de  son  frère ,  Willaume  du 
Plouich,  prévôt  de  la  collégiale  de  Saint-Pierre  de  Lille  et  sous- 
diacre.  Pour  l'exercice  de  sa  nouvelle  charge,  peu  compatible 
avec  la  robe  du  religieux,  Willaume ,  qui  restait  prévôt  de  Saint- 
Pierre,  s'associa  son  neveu  et  héritier,  Jean,  châtelain  de 
Péronne,  fils  de  sa  sœur  Elisabeth  de  Lille.  Avec  lui  il  régla, 
vers  1234' ,  les  droits  de  l'avouerie  de  Phalempin ,  '  et  dans  cet 
acte ,  suivant  l'appréciation  de  Piétin ,  il  se  montra  assez  rigou- 
reux à  l'endroit  des  privilèges  et  immunités  de  l'abbaye.  Néan- 
moins ,  il  assigna  à  cette  église  une  rente  annuelle  de  cent  sous 
pour  son  anniversaire.  Il  donna  aussi  aux  chanoines  de  Seclin 
un  muid  ou  douze  rasières  d'avoine  par  an  à  Thumeries.  ^ 


1    Trouvères ,  jongleurs  et  ménestrels  du  nord  de  la  France  et  du  midi  de 
la  Belgique,  p.  6*7. 

S  Pièces  justificatives ,  10*7  et  225. 

8  Piétin  ,  Chron,  Fanop,  «—  Du  Ghesne ,  Béthune ,  p.  160. 


En  novembre  1235,  Willaume,  châtelain  de  Lille,  donnait  à 
Mathieu  de  Meterne ,  chevalier ,  pour  en  jouir  sa  vie  durant, 
quarante  livres  de  terre ,  ad  Pruvisiniensis^  à  prendre  sur  la 
portion  qui  lui  revenait  de  la  terre  de  Hugues  d'Oisy ,  retenue 
en  douaire  jusqu'alors  par  Marguerite,  comtesse  de  Blois, 
épouse  naguère  décédée  dudit  Hugues.  A  la  mort  de  Mathieu . 
les  quarante  livrées  de  terre  devaient  appartenir  à  ses  héritiers 
nés  d'Elisabieth  ,  sa  femme  ,  parente,  consanguine,  de  Willaume.' 

Willaume  ne  portait  pas  les  mêmes  armoiries  que  son  frère 
Boger ,  ayant  adopté  Técu  vairé  chargé  d'un  dextrochère  au 
manipule ,  ainsi  qu'il  parait  par  un  acte  de  1235*  Il  mourut  en 
1236,  vers  la  tin  de  Tannées  et  fut  inhumé  à  Fabbaye  de  Loos 
où  il  était  représenté  revêtu  d'un  surplis,  ayant  un  livre  dans 
les  mains  et  un  manipule  au  bras  gauche.  Son  épitaphe  était 
telle  :  «  CM  gist  WiUames ,  provost  de  Lille  et  Castellains.  Priez 
0  pour  s'aime  ^  Amen.  »  Avec  lui  finit  la  première  série  de  châ- 
telains de  Lille,  qui  pendant  près  de  deux  siècles  brilla  de  tout 
son  éclat.  Les  événements  qui  amoindrirent  successivement  le 
pouvoir  judiciaire,  administratif  et  militaire  de  ces  ofGciers  féo- 
daux restés  néanmoins  grands  seigneurs,  ne  commencent  qu'avec 
la  seconde  série. 


^  Pièce  justificative ,  109.  Cette  parente  de  Willaume  est  sans  doute  sa 
nièce  ,  fille  de  sa  sœur  Elisabeth  et  du  châtelain  de  Péronne. 

2'  Pièces  justificatives,  108.  —  Douët  d'Arcq,  Collection  de  iceaux,  t.  II, 
N»  5306. 

3  Le  16  décembre,  suivant  Piétin.  D'après  Vobituaire  de  .Saint-Pierre  de 
Lille,  son  anniversaire  venait  le  14  novembre.  «  Decemher  aviii  kal.  oh 
fVillelmi  prepositi  Castellani  Insulen.  Il  lib.Xf^s.  f^J  d*.  Canonicisin  dé- 
cima quœ  fuit  domini  de  Niuekerke  jacente  in  parochia  de  Ghec.  clericit  et 
capellani»  XXXlll  s.  et  etiam  capellanis  et  clericis  distrihuando  ad  horas 
XXI  111  s    •.  (BibUothèque  de  LiUe). 


—  148  ~ 


PERSONNAGES  DU  NOM  DE  LILLE 
CONTEMPORAINS  DES  CHATELAINS  DE  LA  PREMIÈRE  MAISON. 

On  rencontre  dans  les  titres ,  outre  ceux  qui  sont  déjà  men- 
tionnés ,  plusieurs  personnages  du  nom  de  Lille ,  contemporains 
de  cette  première  maison,  tombée  en  quenouille  dans  la  personne 
d'Elisabeth ,  sœur  de  Willaume.  Il  m'a  paru  utile  d'en  recueillir 
la  liste  dans  la  prévision  qu'à  l'aide  des  sujets  qui  y  figurent,  de 
nouvelles  notions  permettront  y  si  non  de  compléter  la  généo- 
logie  si  peu  satisfaisante  de  nos  châtelains ,  au  moins  d'éclairer 
quelques  points  fort  obscurs  de  leur  filiation. 

Bernoldus  de  Insula,  1104-1121  ; —  Hugo  ,  filius  ejus  1117; 
—  Alainus  de  Insula,  1109;  —  Conon  de  Insula,  1110'  — 
Berneras  de  Insula.  *  —  Lambertus  de  Insula  ;  —  Hugo  de 
Insula ,  1128.  ^  —  Jean  de  Lille  et  ses  deux  fils  ;  —  Malger  de 
Lille  et  son  fils,  1142.  ^  —  Henricus  de  Insula  ;  —  Lambertus 
de  Insula.j***  ^  Hubertus  de  Insula,  1163  ^.  —  Henri  de  Lille, 
1176. 7|--  Guillaume  de  Lille,  1187^.  —  Robert  de  Lille, 
qualifié  bouteiller  dans  un  acte  de  1100.9  —  Bernard  de  Lille, 
pourvu  par  Innocent  III,  d'une  prébende  à  Tournai,  1198.  '® 


i    De  Goussemaker,  Notice  sur  les  archives  de   Vdbhaye  de  Bourboarg  ^ 
p.  286-29'7. 
8  Fonds  de  Saint-Amé  de  Douai,  N°  14,  et  Cartulaire^  f®  152. 
3   A.  Desplanq[ue,  Cart.  du  Nord. 

*   Chambre  des  Comptes  de  Lillq,  inventaire  Godefroy^  N®  60. 
K  De  Coussemaker,  Bourhourg^  p.  301. 

6  Van  Lokeren  ,  Saint^Pierre  de  Gand^  285. 

7  Guérard,  Cart.  de  Vabh,  de  Saint-Bertin  ,  p.  3*70. 

8  "Wauters ,  Tahle  chronologique  des  chartes  et  diplâmes  imprimés. 

9  D'Hoorp  ,  Chartes  du  prieuré  de  Poperinghe ,  N"  2Tf. 
lOIMigne  .  Biblioth.  patrum  eccl.  Uu,  t.  CCXIV,  col.  107. 


—  149 

—  Alanus  de  Insulis ,  doctor  uoiversalis,  1190-1Î03.  (Migne). 
Ouris  de  Lille,  1205.' —  Joannes  de  Insula,  1211.*  — 
Amilius  de  Lille ,  1224- •  ^  —  Robert  de  Lille  chef  des  maisons 
des  Templiers  de  France ,  qui ,  en  1234  $  vise  et  confirme  un 
accord  entre  les  Templiers  dTpres  et  les  échevins  de  cette 
ville.^ 


MAISON  DE  PÉRONNE  ou  SECONDE  MAISON  DE  LILLE. 

JEAN  II,    1244- lîTÔ. 

Jean  II,  neveu  des  deux  derniers  châtelains,  fils  de  leur  sœur 
Elisabeth  de  Lille,  commençait  une  nouvelle  dynastie.  Héritier, 
par  la  mort  de  son  père ,  de  la  châtellenie  de  Péronne  ,  il  n'en 
conserva  pas  moins  le  nom  de  sa  mère  qu*il  avait  adopté  sans 
doute  avant  son  avènement  à  la  châtellenie  de  Lille  et  qu'il  trans- 
mit à  ses  descendants.  Il  prit  les  armoiries  de  son  oncle  Willaume: 
l'écu  au  dextrochère  sur  un  vairé ,  comme  il  paraît  par  le  sceau 
d'un  acte  de  1237'* 

Jean ,  châtelain  de  Lille  et  de  Péronne ,  épousa  Mahaut  de 
Bélhune,  héritière  présomptive  de  Pontrohart,  de  Meulebecke  ot 
deBlarenghem,  fille  de  Guillaume  de  Béthune  et  d'Isabelle  de 
Ponlrohart,  riche  héritière  du  pays  de  Bergues ,  fondatrice  , 
avec  son  mari,  de  Tabbaye  de  Ponlrohart  en  1234.  Il  retint  de 
son  mariage  : 

V  Jean  III ,  qui  suit  ; 


*  Du  Chesne  ,  Gaines,  preuves  ,  p»  237. 

*  De  Goussemaker ,  Bourhourg^ -p.  212. 
5  Inventaire  Godefroy,  N®  406. 

*  Diegerick  ,  Arch.  d'Yprei^  t.  I,  p.  48. 

'  Pièces  justificatives,  118. —  Dou^t  d'Arcq,  Collection  de  sceaux  ^  II,  5807. 


-^  150  — 

2**  Roger  dei^ille ,  chevalier,  seigneur  de  Pontrohart.  Kétin 
dit  qu'il  passa  la  plus  grande  partie  de  sa  yie  à  Phalempin . 
dans  une  maison  qu'il  y  fit  bâtir  près  du  monastère,  sous  Tahbé 
Hustin.  En  1267,  il  donnait  deux  cents  livres  à  Tabbaye/  En 
1275 ,  il  signait  avec  son  frère  le  châtelain  de  Lille ,  des  lettres 
de  garantie  pour  l'observance  des  conventions  passées  entre  le 
roi  de  France  et  les  comtes  de  Flandre.  *  Il  n'existait  plus  en 
1292.  ^ 

3^  Elisabeth  de  Lille ,  citée  avec  sa  sœur  dans  un  acte  de 
1254,  et  qui  vivait  encore  en  1267.  ^ 

4°  Mahautde  Lille,  qui  épousa  Robert  de  Wavrin,  sire  de 
Dranoutre ,  second  fils  du  sénéchal  de  Flandre.  Elle  vivait  en- 
core en  1293 ,  possédant  la  terre  de  Herlies  dont  elle  se  dessaisit 
en  faveur  de  Jean  V.  ^ 

5°  Sébille,  mariée  à  Jean  de  Gavre,sire  deHérimez ,  lequel 
reconnut  en  1294  avoir  reçu  deux  cents  livres  que  Mahaut  de 
Lille,  sœur  de  sa  femme ,  avait  données  à  celle-ci  en  aide  à  son 
mariage  ^ 

Le  premier  acte  du  nouveau  châtelain  fut  le  serment  qu'il  prêta 
en  1237  ,  comme  garant  du  traité  de  Melun  passé  entre  le  roi 
de  France  et  la  comtesse  Jeanne ,  et  dont  Thomas  de  Savoie  , 
second  mari  de  Jeanne  ;  jurait  l'observance  à  Compiègne.  ^  Au 

i  Du  Chesne,  Béthune^  preuves  ,  p.  162. 

2  Warnkœnig  ,  Hist.  de  la  Flandre  ^  t.  III ,  p.  34*7. 

3  Pièces  justificatives  ,181. 

4  Inventaire  Godefroy.  N~  1106  et  1506. 
8  Pièce  justificative  ,  180. 

6  Ihid  ,  182.  —  Cette  alliance  de  Jean  de  Gavre  avec  Sébille  de  Lille 
n'est  pas  mentionnée  dans  la  généalogie  ,  pourtant  fort  étendue ,  de  la  famille 
de  Gavre-Hérimez ,  donnée  par  M.  Goethals.  (Dictionnaire  des  familles 
nobles  de  Belgique). 

7  Du  Chesnes ,  Biihune ,  preuves,  p.  129.  —  Warnkœnig ,  l.  III,  p.  836 
et  889. 


~  151  — 

mois  de  juillet  de  cette  même  année,  Jean ,  châtelain  de  Lille  et  de 
Péronne  y  déclarait  que  Guillaume  Du  Mortier  avait  vendu  à  Tab- 
baye  de  Loos,  neuf  rasiëres  de  terre  du  ténement  de  le  Gonteit.  ' 

En  1239 ,  de  concert  avec  Robert ,  seigneur  de  Pratea ,  et 
Thomas  de  Bevri,  bailli  de  Lille  et  de  Douai,  il  apaisait  comme  ar- 
bitre, un  différend  qui  divisait  Tabbaye  de  Marchienncs  et  Pierre 
de  Ronchin  et  ses  frères,  au  sujet  de  droits  seigneuriaux  que 
ceux-ci  prétendaient  avoir  dans  le  village  de  Ronchin ,  propriété 
de  Tabbaye.  Pierre  de  Ronchin  et  ses  frères  reçurent  de  Tabbé , 
pour  prix  de  leur  renonciation,  une  indemnité  de  vingt  livres  de 
Flandre.*,  Jean  remit  lui-même  à  Tabbaye  de  Marchiennes ,  en 
iWt ,  pour  le  salut  de  son  âme  et  en  aumône,  toutes  les  corvées 
qui  lui  étaient  dues  à  Ronchin  et  tout  ce  qu'il  pouvait  prétendre 
sur  la  rente  dite  de  Soignies ,  donnée  aux  religieux  par  le  comte 
Thomas  et  la  comtesse  Jeanne.  ^ 

Eq  1240 ,  il  recevait  Thommagedela  terre  de  Fenaing ,  qu*un 
arbitrage  du  comte  et  de  la  comtesse  avait  adjugée  à  Arnould 
d'Audenarde  plutôt  qu'à  Bauduin  d'Aire  qui  la  lui  disputait.  "^ 
Trois  ans  plus  tard ,  cette  terre  était  aux  mains  de  Godefroid  de 
Louvain  qui  la  vendait  à  Tabbaye  de  Marchiennes.  Jean  ratifia 
cette  vente  comme  suzerain ,  et  remit  aux  religieux  cette  terre 
libre  de  toutes  chartes  féodales.  ^ 

En  i243,  Jean  II  et  Pierre  de  Boucli ,  chevalier,  son  frère, 
vendaient  à  Robert ,  comte  d'Artois ,  frère  de  saint  Louis , 
leur  ville  de  Combles  près  de  Péronne.  ^  Dans  le  même  temps, 
Jean  vendait  aussi  sa  terre  de  Barœul  à  Marguerite  de  Dam- 

*  Pièce  justificative,  114. 

'  Arch.  départ,  du  Nord,  Cart  de  Vahh.  de  Marchiennes^  p.  242. 
3  Pièce  justificative,  121. 

*  Cart  de  Marchiennes j  p.  290. 
^  -^«<i.,  p.  194  et  208. 

^   Pièces  justificatiyes ,  1242 ,  février  et  mars,  118 ,  119  et  120 


—  152  — 

pierre ,  qui  eu  fit  don  à  l'abbaye  de  Fiines.'  L'année  suivante , 
il  donnait  aux  chanoines  de  Seclin  un  revenu  en  grains  sur  le 
village  de  Thumeries.  * 

Suivant  une  pratique  assez  ordinaire  chez  les  familles  nobles, 
Jean  avait  promis  par  traité  du  mois  de  février  1241  [v.  s.],  de 
donner  son  fils  aîné,  quand  il  serait  parvenu  à  l'âge  nubile,  en 
mariage  à  la  fille  ainée  de  Robert  de  Wavrin ,  sénéchal  de 
Flandre  ,  quand  celle-ci  serait  aussi  en  âge.  Il  s'était  obligé  à 
céder  à  son  fils  son  manoir  de  Sainghin,  ou  d'Erquinghem  ,  ou 
du  Plouich  avec  mille  livrées  de  terre  ^.  Mais  le  traité  ne  reçut 
point  son  exécution,  car  Jean  II  étant  mort  vers  la  fin  de  1244,^ 
sa  veuve  Mahaut  de  Béthune  se  remaria  presqu'ausMlôt  avec  le 
même  Robert  de  Wavrin  dont  son  fils  devait  épouser  la  fille. 
Dès  le  mois  de  novembre  1245  ,  en  efTet ,  le  sénéchal  déclarait 
que  du  consentement  de  Mahaut ,  sa  femme,  veuve  de  Jean , 
châtelain  de  Lille  et  de  Péronne,et  des  enfants  de  la  dite 
Mahaut,  les  dettes  du  châtelain  avaient  été  payées  le  lundi  avant 
la  Toussaint.  ^ 

Jean  II  donna  cent  livres  pour  son  obit  à  l'abbaye  de  Pontro- 
hart,  où  sa  sœur  était  religieuse  .  Il  fut  inhumé  près  de  son 
oncle  Guillaume  à  l'abbaye  de  Loos  ,  entre  la  bibliothèque  et  le 
chapitre  où  on  lisait  cette  épitaphe  : 

Ghi  gist  Jehans  ki  fut  castelain  de  Lille  et  de  Péronne , 

Pryez  pour  salme. 

*  Haatcœur,  Cart.  deFlinea.i   I,  p.  31. 

î    Duthillœul ,  Petites  histoires  de  Flandre  et  d  Artois^  t.  II,  p.  212. 
3   Pièce  j ustificative  ,  11 T 

*  Le  18  novembre,  suivant  Piétin;  le  18  octobre  suivant  Tobituaire  de 
Saint-Pierre  de  Lille  :  «  Novemher  xv  hal.  obJohannis  Insul.  etPeronen.  Cas- 
tellani  111  lit.  Vlll  s.  in  décima  domini  Johannis  de  Nova  Ecclesia^  mlitis.-^ 
Item  Xy  s,  111  d.  in  décima  domini  ff^alteiide  fVervi^  militis.  De  his  omnibus 
eedit  medietas  capellanis  et  elericis  de  stallo.  (Bibliothèque  de  Lill«). 

8   Pièces  justificatives,  124. 
«   Ibid..  185. 


^  15$  «^ 


JBAN  III,  1244-12*76 

Robert  de  Wavrin  exerça  la  charge  de  châtelain  de  Lille  pen- 
dant la  minorité  du  fils  aîné  de  Jean  II.  Il  prend  encore  cette 
qualité  dans  un  acte  de  1252,  par  lequel,  de  concert  avec  la 
comtesse  Marguerite,  il  apaise  un  différend  entre  Tabbaye  de 
Loos  et  Robert  de  Langlée  touchant  leurs  droits  respectifs  sur 
le  vivier  d'Esquermes  ' .  Mais  dès  Tannée  1255 ,  selon  toute  ap- 
parence, Jean  III  était  majeur  et  marié.  Il  avait  épousé  Mahaut, 
fille  d'ArnouI ,  sire  de  Hortagne ,  châtelain  de  Tournai ,  et  de 
Yolente  de  Coucy.  Le  fils  de  Jean  II  ne  prit  point  les  armes  de 
son  père ,  il  adopta  Técu  de  gueules  au  chef  d'or ,  qui  resta  celui 
des  châtelains  de  la  maison  de  Lille  *. 

En  octobre  1256,  Jean  III ^  châtelain  de  Lille,  s'obligea  avec 
les  nobles  du  pays  à  Texécution  du  traité  fait  à  Péronne ,  en 
présence  du  roi  Louis ,  entre  la  comtesse  Marguerite  et  Gui  son 
fils,  d'une  part;  Florent,  tuteur  de  Hollande,  et  Florent,  son 
neveu ,  d'autre  part.  Il  promit ,  ainsi  que  les  autres ,  de  ne  prêter 
aucun  secours  à  celui  qui  n'exécuterait  pas  toutes  les  clauses  de 
ce  traité  ^.  Il  fut  présent ,  en  1263 ,  comme  homme  du  comté  de 
Haînaut ,  quand  l'empereur  de  Constantinople  rapporta  dans  les 
mains  de  Marguerite,  comtesse  de  Flandre  et  de  Hainaut,  le 
comté  de  Namur,  pour  le  comte  Gui  ^. 

En  1264 ,  Jean  vendit  au  prix  de  4,000  livres  la  châtellenie  de 
Péronne  à  Guillaume ,  seigneur  de  Longueval  ;  mais  bien  que 
celui-ci  en  eût  pris  possession ,  il  ne  put  en  jouir ,  car  Gilles  de 
de  Bouchavene  en  fit  le  retrait  comme  parent  du  vendeur.  Après 


1  Arch.  départ,  du  Nord ,  fonds  de  Tabb.  de  Loos ,  N^  14*7. 
>   Pièces  justificatives  ,  183. 

3  Inventaire  Godefroy,  N*  1164. 

4  Jbid.,  N"  1846. 


—  154  — 

quelques  débats  entre  eux ,  ils  convinrent  de  la  remettre  à  saint 
Louis ,  en  1266  ' .  La  comtesse  Marguerite  s'engagea ,  envers  le 
roi ,  à  veiller  à  ce  que  Mabaut  de  Mortagne,  épouse  du  cbâtelain 
de  Lille,  renonçât  à  tous  les  droits  auxquels  elle  pouvait  pré- 
tendre sur  la  chàtellcnie  vendue,  à  raison  de  son  douaire;  ce 
qu'elle  fit,  en  effet ,  pardevant  Tofficial  de  Tournai  *. 

Le  28  octobre  1267  ,  Jean  III  attestait  que  Roger ,  son  frère, 
avait  donné  deux  cents  livres  à  l'abbaye  de  Phalempin  ^.  Il  re- 
connaissait être  tenu ,  lui  et  ses  successeurs ,  au  paiement  d'une 
rente  annuelle  de  six  livres ,  représentant  les  cent  livres  que 
Jean,  son  père,  châtelain  de  Lille  et  de  Péronne,  avait  données, 
pour  son  obit ,  à  l'abbaye  de  Pontruhart  où  sa  sœur  était  reli- 
gieuse ^.  Au  mois  de  novembre  suivant ,  de  concert  avec  l'abbé 
de  Saint-Pierre  de  Gand  ,  il  promulguait  une  cbarte  réglant  les 
poursuites  a  intenter  contre  les  débiteurs  à  Camphin  ^\  Au  mois 
d'août  de  l'année  suivante ,  il  faisait  avec  la  collégiale  de  Saint- 
Pierre  de  Lille  une  convention  sur  les  contraintes  à  exercer  pour 
le  paiement  des  amendes  encourues  par  leurs  hôtes  respectifs  . 
Au  mois  de  mars  précédent,  il  avait  vendu  à  l'église  de  Mar- 
chiennes  toutes  les  rentes  en  avoine  et  gelines  qu'il  tenait  en  fief 
de  cette  église ,  ainsi  que  les  droits  et  justices  qu'il  avait  au 
territoire  de  Lorgies.  Mahaut,  sa  mère,  épouse  de  Robert  de 
Wavrin ,  sénéchal  de  Flandre ,  avait  renoncé  à  son  douaire  sur 
ces  biens  ^.  Lui-même  avait  renoncé  à  Tboramage  du  fief  de 

i    Goethals,  Miroir  d*^s  notabilité*  nobiliaires  de  Belgique  y  i.  11  p. '792. 
î   Arch.  départ,  du  Nord,  Premier  cartulaire  de  Flandre ^i^ihces  72  et  73. 
—  Du  Chesne,  Maison  de  Béthune^  preuves,  p.  164. 

3  Du  Chesne.  ^^tAune,  preuves,  p.  162 

4  Pièces  justificatives,  185. 

K   Imprimé  dans  VanLokeren,  Chartes  de  Saint- Pierre  de  Gand^  N^Tg^. 

6  Imprimé  dans   Tailliar,  Becueil  d'actes  des   XII^  et  XIW  siècles  en 
langue  romane  çf^allonne^  N^  195. 

7  Arch.  de  Vabbaye  de  Marchiennes.  —  Du  Chesne ,  Béikune  ,  preuves , 
p.  162. 


►    155  — 

ftaimbaucoiirt  qu'il  réclamait  à  rencontre  de  la  même  abbaye^ 
et  avait  reconnu ,  d'après  les  documents  qui  lui  avaient  été  pré- 
sentés par  Tabbé,  qu'il  n'y  avait  aucun  droit .  'En  i27J ,  il 
assiste ,  comme  juge,  à  la  vente  faile  à  la  même  abbaye,  par  la 
sœur  d'Amauri  de  Landast ,  chevalier,  du  quart  du  vivier  de 
Marchieunes  ' . 

Des  différends  d'intérêt  divisaient  alors  le  châtelain  et  le  mari 
de  sa  mère  ,  Robert  de  Wavrin ,  sénéchal  de  Flandre.  La  com- 
tesse Marguerite  ,  prise  pour  arbitre ,  en  1270 ,  adjugeait  au  châ- 
telain une  somme  de  trois  mille  livres  qu'il  réclamait  du  sénéchal, 
comme  lui  ayant  été  donnée  par  Isabeau  et  Mahaut ,  ses  sœurs , 
à  qui  elle  avait  été  assignée  sur  les  bois  du  Plouich ,  par  testa- 
ment de  leur  père.  De  son  côté,  le  châtelain  avait  à  rendse  au 
séuéchal  diverses  sommes  et  à  bâtir  pour  celui-ci  une  maison  au 
Plouich  ou  à  Ostricourt ,  ainsi  qu'il  en  avait  été  convenu  entre 
eux^. 

Une  autre  sentence  arbitrale  de  la  comtesse  Marguerite  termi- 
nait, en  1273,  un  débat  entre  le  châtelain  de  Lille  et  l'abbaye 
d'Hasnon  ,  au  sujet  de  la  justice,  du  village  de  Feriières.  L'ab- 
baye eut  la  justice  foncière  ;  la  justice  du  sang  et  de  simple  mort 
d'homme  fut  laissée  au  châtelain ,  qui  pouvait  mener  en  Tost  et 
chevauchée  les  hommes  de  l'abbaye.  La  comtesse  retint  pour  elle 
la  haute  justice  dont  ni  Tune  ni  l'autre  des  parties  n'avait  pu 
prouver  la  possession  par  charte^. 

Ce  fut  Jean  III ,  châtelain  de  Lille  ,  seigneur  d'Haubourdin  et 
d'Etnraerin  ;  de  Blarenghem  et  de  Sainghin-en-Weppes ,  qui , 
par  un  accord  couclu,  en  octobre  1271 ,  avec  les  échevins  et  la 
commune  de  Lille,  entreprit  de  canaliser  la  Haute-Deûle  jusqu'à 

^   Gartulaire  de  Tabbaye  de  Marchiennes,  p.  309. 

2  Ibid.t  P-  15. 

3  Pièces  justificatives  ,  141 . 
*  /tid.,  lîTa,  19  juin,  146, 


—  166  - 

Don,  sur  une  largeur  de  quarante-huit  pieds ,  avec  six  pieds  de 
voie  de  trait ,  et  de  joimire  Don  à  La  Bassée  par  un  canal  de 
même  largeur.  Il  promettait  d'affraochir  la  rivière  mise  en  cet 
état  de  tous  péages  et  autres  droits  ;  le  tout  moyennant  quinze 
cents  livres  d'Artois,  monnaie  de  Flandre ,  que  la  ville  lui  paie- 
rait ' .  Pour  n'avoir  point  à  indemniser  Tabbaye  de  Loos  de  la 
valeur  de  ses  terrains  traversés ,  il  s'engageait  envers  les  reli- 
gieux d'établir  le  canal  de  telle  manière  qu'il  ne  pût  leur  nuire , 
ni  par  trop  grande  abondance  »  ni  par  manque  d'eau;  qu'ils  ne 
perdissent  ni  l'ancien  cours  d'eau  passant  parmi  leur  abbaye  ,  ni 
leurs  moulins ,  ni  leurs  pêcheries.  Il  renonçait,  en  leur  faveur, 
à  tous  ses  droits  de  pêche  dans  le  canal  depuis  le  pont  d'Hau- 
bourdin  jusqu'au  filet  de  Canteleu.  Il  leur  laissait  pareillement  la 
faculté  d'aller  et  venir  sur  le  canal  avec  bateaux  et  de  transporter 
ce  qu'ils  voudraient  de  Lille  à  La  Bassée,  sans  payer  aucun  droit, 
à  la  condition  qu'ils  feraient  construire,  à  leurs  dépens,  le  pont 
des  Ri  baux  qui  leur  appartiendrait  comme  celui  qu'ils  avaient 
fait  établir  à  l'écluse,  allant  du  Moulin  du  Quesnoy  àBasin- 
ghem  *.  La  comtesse  Marguerite  et  le  comte  Gui  confirmèrent  cet 
arrangement  . 

En  1273,  Jean  III  et  Mahaut,  sa  femme,  déclaraient  que , 
par  lettres  du  mois  de  février  1270,  ils  avaient  vendu  à  la  femme 
de  Ferrahd  TOrfèvre ,  bourgeois  de  Lille ,  et  à  Jean  Ferrant , 
son  fils,  clerc,  une  rente  de  vingt  livres  d'Artois,  assignée  sur 
les  rentes  de  la  Neuville  en  Phalempin^.  En  1275,  à  la  demande 


i  Roisin  ;  p.  285  et  288.  —  Tailliar,  Recueil  d'actes  romans,  N"  208.  — 
Tierce  ,  Notes  historiques  sur  ffauhourdin,  annexes,  N^  1. 

3  Fonds  de  Tabb.  de  Loos.  N  194.—  De  Hosny,  Histoire  de  Vahb.  de  Loos, 
p.  194.  —  Tailliar,  Recueil  d'actes  romans,  N°212. 

3  Premier  cartulaire  de  Flandre,  pièce  320. —  Saint-Génois,  A/onuine/if 
ancie/i«,  642. 

4  Em.  Gachet ,  Le  couvent  de  V  Ahhiette  t  à  Lille^  dans  le  Messager  des 
sciences  historiques  de  Belgique,  année  1852,  pièce  29. 


de  la  comtesse  Marguerite,  Jean  se  dessaisissait  dans  la  main  de 
cette  princesse  de  l'hommage  d'un  fief  que  Marotte  de  Leers 
tenait  de  lui ,  et  Taffranchissait  de  tout  service  pour  qu'il  en  fût 
fait  aumône  aux  sœurs  de  Notre-Dame  de  Lille.'  Il  faisait  de 
même  du  fief  de  Le  Gruel ,  à  Péronne-en-Mélantois ,  tenu  de  lui 
et  de  Pierre  de  Saiughin ,  et  que  la  comtesse  remettait  à  ladite 
abbiette  en  vertu  du  testament  de  Marie  Deletour.' 

Jean  III  et  Mahaut  de  Mortagne  eurent  ensemble  quatorze 
enfants  dont  plusieurs  sont  connus  : 

1°  Jean  IV,  qui  suit  ; 

2^  Roger  de  Lille?  Aucun  titre  ne  fait  mention  de  Roger  de 
Lille  comme  fils  de  Jean  III  ;  mais  il  est  qualifié  châtelain  de 
Lille  dans  les  comptes  de  la  commune  de  Bruges  relatifs  à  la 
bataille  de  Courtrai,  en  1302,  où  périt  le  titulaire  et,  selon  toutes 
probabilités ,  il  exerçait  cette  charge  comme  oncle  et  tuteur  de 
l'héritière  Guyotte  de  Lille  ; 

3"^  Thomas  de  Lille ,  seigneur  de  Fresne  et  de  Blarenghem , 
auteur  d'une  brauche  cadette  de  la  maison  de  Lille ,  mort  en 
1326  ; 

4^  et  5^  Yolente  et  Mahaut  de  Lille ,  portées  par  Vander  Haer, 
sans  indication  de  source ,  dans  la  carte  généalogique  de  la  mai- 
son de  Lille. 

Peut-être  devrait-on  joindre  à  ces  noms  celui  de  Robert  de 
Lille ,  sire  de  Pontrohart  et  de  Maugré ,  cité  par  Vander  Haer 
d'après  un  titre  de  1315  (p.  215] ,  et  dont  la  postérité  porta  la 
seigneurie  de  Pofltrohart  en  la  maison  de  Quierets.^  Il  faut ,  en 
ce  cas ,  le  supposer  légataire  de  son  oncle  Roger  de  Lille ,  sire 
de  Pogtrohart ,  mort  sans  génération,  au  dire  de  Vander  Haer. 

i   Jbid,,  pièce  36. 
t  Ibid.,  pièce  40. 

9   GaUand ,  Mémoires  pour  servir  à  VhUtoire  de  Navarre  et  de  Flandre , 
p.  188 

XII— 11 


--  158  ^ 

En  1375 ,  Jean  III  et  Mahaut ,  sa  femme ,  firent  avec  les  tu- 
teurs de  Catherine,  fille  de  feu  Philippon  de  Maldeghem,  un  traité 
de  mariage  pour  leur  fils  Thomas  à  qui  ils  assignèrent  183  livrées 
de  terre  à  Erquinghem-sur-la-L;s  ;  mais  ce  traité  ne  reçut  pas 
son  exécution.  Thomas ,  parvenu  en  âge ,  refusa  d'épouser  celle 
que  le  traité  lui  destinait.  De  là,  des  difTérends  que  le  comte  Gui 
aplanit  en  février  1282*. 

En  cette  même  année  1275 ,  Jean  III  signa  comme  garant 
avec  son  frère  Roger  de  Lille,  les  lettres  par  lesquelles  Gui  de 
Dampierre ,  associé  dès  ce  temps  au  Gouvernement ,  promettait 
d'observer  les  conventions  souscrites  envers  le  roi  saint  Louis , 
par  le  comte  Thomas  et  les  comtesses  Jeanne  et  Marguerite  *.  II 
prit  encore  les  armes  poar  suivre  Gui  de  Dampierre ,  dans  une 
expédition  contre  l'évêque  de  Liège'  ;  mais  là  s'arrêta  sa  car- 
rière. Il  mourut  en  1276 ,  le  24  octobre  suivant  Piétin ,  aux  en 
virons  de  la  fête  de  saint  Simon  et  de  saint  Jude,  qui  tombe  le  28 
de  ce  mois.  Il  fut  inhumé  à  Loos ,  près  de  son  père,  non  loin  du 
chapitre ,  sous  une  tombe  élevée  oii  il  fut  représenté  avec  sa 
femme  et  leurs  quatorze  enfants .  On  y  lisait  cette  épitaphe  qui 
donne  Tannée  de  sa  mort,  mais  qui,  au  temps  de  Piétiu  ,  ne 
laissait  plus  voir  son  âge  dans  quatre  lettres  effacées* 

Très  C.  compone  quater,  L.,  X  bis,  4 .  duplica  ter 
Annis  sub  Gbristi  numéro  carrentibus  isto  , 

sex  annis  vita  florente  Joannis. 

Simonis  et  Judœ  prope  festum  more  quasi  sude 
Fjus  fodi  epar,  cui  rarus  inest  patriaB  par 
Prudens,  formosus,  pietate  fruens  animosus, 
Dando  judicio  constans ,  a  limite  recto 
Mec  prece ,  nec  nimis  poterat  cor  nobile  flecti. 


1   Archives  départ,  du  Nord,  Cfaïambre  des  Comptes,  pastim,  —  St-Genois, 
Monumens  anciens  ,  651,  '707  et  748.  ' 

«   Warnkœnig,  Ifist.  de  la  Flandre ,  III,  847. 
3   Roitin  ,  édition  Brun-Lavainne  ,  p.  291. 


—  i59  — 

Plus  tard ,  la  châtelaine  eut  assi  son  épitaphe  gravée  sur  le 
mausolée ,  bien  que  son  corps  ne  reposât  poinl  à  Loos.  Aux 
pieds  de  son  effigie  on  lisait  : 

Digna  viro  tali  mérite  Magtildis  Amanda 
Lege  marital! ,  spe  prolis  ei  socienda 
Goncensit  gratis ,  cai  Mauritania  pâtre 
Gottchiacus  matre  tituli  sunt  nobilitatis , 
Ex  qua  lege  Dei  servata  nobilis  héros 
Bis  septem  piieros  gênait  mirae  speciei , 
Haec  ut  prasdixit,  quasi  turtar  et  viduata , 
Esse  Dec  grala  satagoDs  castissima  vixit  » 
Ad  redimenda  sibi  peccata  remédia  qoœrens 
Instabat  mœrens  cum  quo  voluit  sepeliri. 

Cotidie  pietas  monet  à  monumento 

Supernis  vivant ,  orare  mémento. 

Mahaut  de Mortagnc  survécut  à  son  mari  trente-cinq  années 

qu'elle  passa  au  Plouicb ,  à  ce  qu'il  semble.  Elle  Tut  inhumée  à 

Phalempin ,  au  chœur  de  l'église ,  devant  la  trésorerie,  sous  une 

lame  qui  portait  ces  mots  : 

Ghi  gist  Madame  Mehaut  de  Mortagne ,  cbastelaine  de  Lille , 

qai  trespassa  Tan  4844. 


JEAN  IV,  1276-1292. 

Les  actes  de  Jean  lY  sont  plus  nombreux  qu'intéressants.  En 
1277 ,  il  s'engageait  avec  Mahaut ,  sa  mère ,  à  rendre  au  comte 
Gui  une  somme  empruntée  pour  eux  d'un  bourgeois  de  Douai  '. 
Jean  avait  alors  à  régler  le  douaire  de  sa  mère  qui  le  réclamait 
dans  les  terres  de  la  demoiselle  de  Lille,  sa  belle-sœur ,  fille  de 
Jean  IP.  Une  partie  de  ce  douaire  avait  été  assignée  à  la  châ- 
telaine-mère sur    les   bois    du  Plouicb,    en    une  rente  de 

1  Chambre  des  Comptes  ,  original  scellé. 

2  Ibid.y  673  —  Arch.  départ,  du  Nord ,  Chambre  des  Comptes 


400  livres  dont  le  comte  Gui  s'était  porté  caution  ;  Jean  et  ^es 
parents,  Wautier,  châtelain  de  Courtrai,  sire  de  Nevëie' ,  Wil- 
laume  de  Béthune ,  sire  de  Locres  et  de  Helbuterne  y  ses  cou- 
sins; Robert  de  Warnes,  sire  de  Dranoutre,  son  oncle;  Guil- 
laume de  Flandre ,  fils  du  comte ,  son  cousin ,  promettaient  en 
1279 ,  de  décharger  ledit  comte  de  cette  caution  *.  Un  fief  à 
Ennevelin ,  tenu  du  même  douaire  et  libéré  de  tout  service  de 
fief  par  la  châtelaine-mère ,  était  vendu ,  en  1281 ,  par  Robert 
de  Wavrin,  aux  sœurs  de  TAbiette  de  Lille  ^. 

En  1279 ,  Jean  IV  faisait  savoir  qu'Âelis.  de  Millevoie  avait 
vendu  au  chapitre  de  Saint-Pierre ,  de  Lille ,  sa  dîme  de  Hérin, 
qu'elle  tenait  de  lui  en  arrière-fief.  Jean  ratifiait  cette  vente  et 
remettait  au  chapitre  la  dime  libre  de  toute  charge  féodale"^. 
Lui-même  vendait  audit  chapitre  une  rente  à  Wattignies  ^.  Il 
lui  garantissait  Tannée  suivante  une  rente  qu*il  lui  avait  cédée 
au  même  lieu ,  et  lui  donnait ,  en  1281 ,  pour  Dieu  et  en  au- 
mône ,  une  maison  rue  d'Angleterre ,  acquise  de  Baudon  de 
Leporte^.  En  1282,  il  vendait  aux  religieux  de  Loos ,  pour  la 
somme  de  vingt  livres ,  Téclusette  entre  Kesnoit  et  les  eaux  de 
Tabbaye,  avec  le  fonds  contenant  six  cents  et  un  demi  quarteron 
de  terre ^.  En  1284,  il  faisait  remise  à  THÔpital  Comtesse  d'un 
fierton  de  fin  argent  et  un  denier  que  cette  maison  lui  devait^. 

1  Jules  de  Saint-Génois ,  Inventaire  analytique  des  charte  de*  comtes  de 
Flandre  au  château  de  Bupelmonde  ,^.  247. 

î   Arch.  départ,  du  Nord,  Originaux, —  St-Genois,  Monumens  anciens^  669 

5  4*  cartulaire  de  Flandre^  p.  242.   —  Monumens  anciens ,  688. 

A  Bibliothèque  de  Lille,  Cartulaire  de  la  collégiale  de  Saint-Pierre^ 
N»  435. 

B  Fonds  de  Saint-Pierre  de  Lille,  Originaux  scellés.  —  Tailliar,  Becueil 
d^actes  ,  N<*  218,  219,  220. 

6  Fonds  de  Saint-Pierre  de  Lille ,  Originaux,  —  Pièces  justificatives , 
166  et  168. 

7  Fonds  de  Tabbaye  de  Loos  ,  N^  202. 

8  Arch.de  THôpital  Comtesse,  Original  scellé  ;  inventaire,  N^  115. 


-  161  — 

Au  mois  de  mars  1285  (n.  s.] ,  il  assignait  sur  la  vente  des 
tailles  de  son  bois  du  Plouich ,  les  six  livres  de  rente  données  à 
l'abbaye  de  Pontrohart'.  Il  vendait  au  chapitre  de  Saint- 
Pierre  de  Lille ,  13  bonniers  de  ce  même  bois  au  lieu  dit  Frète 
du  Prêtre^.  On  le  rencontre  encore  comme  témoin  jusqu'en 
mars  1286  (v.  s.) ,  dans  des  actes  du  comte  Gui  de  Flandre^; 
puis  il  disparaît  de  la  scène. 

Il  avait  promis ,  parait-il ,  au  comte  Gui  d'aller  hors  du  pays 
au  service  de  son  fils  Philippe  de  Flandre ,  marié  en  Italie  et 
comte  de  Chieti.  Jean  revint-il  deTAbfuzze,  périt-il  devant 
Castellamare  ou  Philippe  lui-même  fut  fait  prisonner?  On  ne 
sait.  Toujours  est-il  qu'il  était  mort  en  1292^. 

Jean  IV  avait  épousé ,  avant  1279 ,  Béatrix  de  Clermont  dite 
dcNelse,  fille  de  Simon,  Tun  des  régents  du  royaume  pendant 
Tabsence  de  saint  Louis;  sœur  de  Raoul,  connétable  de  France, 
d'Amaury,  prévôt  de  la  collégiale  de  Saint-Pierre  de  Lille,  et  de 
Simon ,  évêque  et  comte  de  Beauvais.  Il  en  avait  eu  : 

Jean  V,  qui  suit. 

Simon  de  Lille ,  mort  jeune  selon  Vander  Haer.  Ne  figure  dans 
aucun  titre. 

Guyotte  de  Lille ,  héritière  de  la  châtellenie  après  son  frère 
Jean  V. 

Maire  de  Lille  y  religieuse  à  Tabbaye  du  Bois>de-Beaulieu, 
au  diocèse  de  Noyon^. 

1  Cartulaire  de  Saint-Pierre  de  Lille, 'i^^  654. 

2  Ibid.,  N<»150et  151. 

3  4«  cartulaire  de  Flandre,  pièce  109.  —  3fonumens  anciens  ,  "726  et  *14B, 
^  Pièces  justificatives  ,  1292.  —  Le  nécrologe  de  la  chapelle  du  Plouich  , 

sans  donner  de  millésime ,  marque  la  mort  de  Jean  IV  au  25  juin.  (  Piétin  , 
Chron,  Fan.). 

8  Pièces  justificatives,  1*78. 


^  162  — 


JBAN  V,  1292-1802. 

Voici  un  châtelain  que»  ni  Piétin  ni  Vander  Haer,  n'ont  connu. 
Son  existence  pourtant  ne  saurait  être  mise  en  doute  ;  elle  est 
notamment  attestée  par  des  actes  dont  suit  une  brève  analyse. 

En  juin  1292 ,  Raoul  de  Clermont ,  connétable  de  France , 
seigneur  de  Nesle  (frère  de  Béatrix ,  femme  de  Jean  lY] ,  et 
Guillaume  de  Mortagne  (frère  de  Mahaut ,  femme  de  Jean  III  et 
par  conséquent  grand  oncle  de  Jean  Vj ,  déclarent  consentir  à 
ce  que  Jean  (V) ,  châtelain  de  Lille  ,  leur  neveu ,  assigne  à  la 
franche  abbaye  du  bois  de  Beaulieu ,  ou  Maire ,  sœur  dadit 
Jean  »  est  entrée  en  religion ,  vingt  livres  de  rente  perpétuelle 
sur  la  châtellenie  de  Lille ,  devant  tenir  lieu  à  ladite  Maire  de 
la  dot  que  son  père  lui  avait  assignée  pour  le  cas  où  elle  se 
mariât  ' . 

Jean  Y,  encore  en  tutelle  à  cette  époque,  n*avait  pu  se  mettre 
à  la  tète  des  troupes  de  la  châtellenie  dans  une  expédition  en 
Hainaut  ;  Thomas,  son  oncle ,  avait  commandé  pour  lui  la  com- 
mune de  Lille  ;  mais  comme  Thomas  n'était  encore  qu'écuyer, 
on  donna ,  en  octobre  1292 ,  des  lettres  de  non-préjudice  à  la 
commune  qui  avait  droit  d'être  commandée  par  un  chevalier'. 

Mahaut,  fille  de  Jean  II ,  avait  reçu  de  Jean  III ,  son  frère, 
sur  ce  qui  lui  revenait  en  mariage,  le  comté  de  Herlies  avec  la 
faculté  de  le  vendre,  de  le  donner  ou  d'en  faire  aumôme; 
mais  Jean  lY ,  son  neveu  ,  l'ayant  priée  de  ne  pas  aliéner  cette 
terre ,  elle  avait  consenti  à  la  lui  rendre  en  échange  d'un  revenu 
annuel  de  cent  livrées  de  terre ,  sa  vie  durant,  avec  pouvoir  de 
disposer  en  aumône ,  à  sa  mort ,  d'une  année  de  ce  reyena. 
Forcé  de  partir  en  Italie  au  service  le  Philippe  de  Flandre ,  sui- 

1  Pièce  justificative ,  188. 

2  Rox8^l ,  p.  82*7. 


—  168  — 

vant  la  promesse  qu'il  avait  faite  aa  comte  Gui ,  Jeau  IV  n'avait 
pu  donner  suite  à  cet  arrangement  ;  mais  sa  veuve ,  Béatrix  de 
Nesle ,  l'accepta  pour  son  fils  Jean ,  cinquième  du  nom,  châte- 
lain de  Lille ,  qui  recouvra  ainsi ,  le  12  mars'  1293  (n.  s.) ,  le 
comté  de  Herlies.  Béatrix  céda  à  Mahaut  95  livrées  de  terre 
qu'elle  tenait  de  Jean  Y,  châtelain  de  Lille ,  son  fils ,  et  qu  elle 
avait  autrefois  acquises  de  Roger  de  Lille ,  sire  de  Pontrohart  ; 
plus  400  livres  payables  en  quatre  années  et  dont  200  furent 
versées ,  en  1294  «  dans  les  mains  de  Jean  de  Gavre ,  sire  de 
Hérimez ,  qui  avait  épousé  Sébille ,  sœur  de  Mahaut  '. 

En  1299,  Jean  Y,  n'étant  encore  qu'écuyer ,  ratifia  la  vente 
faite  au  chapitre  de  Saint-Pierre  de  Lille ,  par  Simon  de  Marche- 
nelles ,  d'une  dime  qu'il  tenait  de  lui  à  Sequedin ,  et  investit  le 
chapitre  de  cette  dime  *.  Il  ne  se  révèle  plus  à  l'histoire  que  par 
sa  mort. 

Une  querelle  élevée ,  en  1292 ,  entre  deux  matelots,  l'un  An- 
glais ,  l'autre  Normand ,  sur  le  port  de  Bayonne ,  avait  allumé 
la  guerre,  d'ailleurs  imminente  depuis  longtemps,  entre  Philippe- 
le -Bel  et  Edouard ,  roi  d'Aogleterre.  Des  deux  côtés,  on  cherchait 
à  se  créer  des  auxiliavres.  Gui  de  Dampierre ,  en  accueillant ,  le 
31  août  1294 ,  l'offre  que  lui  fit  Edouard  de  donner  pour  époux 
à  sa  fille  l'héritier  présomptif  de  la  couronne  d'Angleterre , 
entra ,  sinon  sciemment,  du  moins  de  fait ,  dans  la  ligue  qui  se 
formait  contre  son  souverain.  Mais,  instruit  de  cette  intrigue, 
Philippe-le-Bel  sut  attirer  le  comte  à  Paris ,  le  retint  prisonnier 
et  ne  consentit  à  lui  rendre  la  liberté  qu'en  gardant  en  otage 
cette  même  princesse  qu'on  avait  voulu  marier  sans  l'agrément 
du  roi,  et  en  imposant  de  dures  conditions.  L'observance  rigou- 
reuse du  traité  de  Melun  devait  être  jurée,  et  l'autorité  du  comte 
sur  les  villes  de  Gand ,  Bruges ,  Ypres ,  Lille  et  Douai  déléguée 


i  Pièces  justificatives,  180,  181  et  182. 

S  Cartulaire  de  Saint-Pierre  de  LUle ,  N<»  56*7, 569  eiS'ÏO. 


—  164  — 

au  roi  qui  se  constituait  gardien  de  leurs  franchises;  se  réservant 
d*y  envoyer  un  de  ses  officiers. 

Rentré  dans  ses  États ,  Gui  de  Dampierre ,  abreuvé  d'humilia- 
tions et  irrité  de  Taffront  sanglant  quil  avait  reçu  à  Paris,  traita 
de  nouveau  avec  le  roi  d'Angleterre ,  et  quand  cette  ligue  fut 
formée ,  il  fit  notifier  au  roi  qu'il  se  regardait  comme  dégagé 
envers  lui  de  tout  lien  d'obéissance  et  de  service.  Philippe-le- 
Bel ,  à  la  tète  de  soixante  mille  hommes  d*infanterie  et  de  dix 
mille  chevaux ,  pénétra  en  Flandre ,  où  il  s'était  ménagé  un 
parti  puissant ,  connu  sous  le  nom  de  Léliarts  ou  gens  du  Lys , 
composé  de  l'aristocralie  flamande  qui  appelait  de  tous  ses  vœux 
la  domination  française ,  et  dans  lequel  s'était  rangé  le  châtelain 
de  Lille ,  entraîné ,  sans  doute ,  par  la  famille  de  Nesle.  Philippe 
investit  Lille ,  oii  commandait  Robert ,  fils  de  Gui  de  Dampierre, 
et ,  après  un  siège  qui  dura  onze  semaines ,  y  fit  son  entrée  dans 
les  premiers  jours  de  septembre  1296.  Le  malheureux  comte, 
vaincu  ,  accablé  de  tous  côtés ,  sans  ressources  au  milieu  d'un 
peuple  dont  la  majeure  partie  le  trahissait ,  consentit  à  se  livrer 
avec  ses  deux  fils ,  Robert  de  Béthune  et  Guillaume  de  Tenre- 
remonde ,  à  la  disposition  du  roi  de  France ,  qui  le  retint  pri- 
sonnier, 1300. 

La  Flandre ,  réunie  à  la  couronne ,  fut  d'abord  gouvernée  par 
Raoul  de  Nesle ,  dont  la  douce  administration  aurait,  peut-être, 
pu  seule  consoler  la  patrie  des  Bauduin-Bras-de-Fer ,  des  Ro- 
bert de  Jérusalem  et  des  Jeanne  de  Constantinople  de  la  perte 
de  son  indépendance  ;  mais ,  l'année  suivante ,  on  donna  pour 
successeur  au  connétable ,  Jacques  de  Ghâtillon ,  oncle  de  la 
reine ,  connu  pour  sa  vieille  haine  contre  les  Flamands ,  ^on  ca- 
ractère emporté  et  cruel,  La  tyrannie  du  nouveau  gouverneur, 
exploitée  par  deux  hommes  influents  et  énergiques ,  Pierre  de 
Konynck ,  doyen  des  tisserands ,  et  Jean  Breydel ,  doyen  des 
bouchers  de  Bruges,  amena  bientôt  le  massacre  des  Français 


it 


'  165  — 

dans  cette  ville ,  terrible  vengeance  qui  rappelle  les  Vépreê  Sici- 
Hennés. 

Le  roi  assembla  son  conseil  et  il  fut  décidé  qu'une  armée  formi- 
dable envahirait  de  nouveau  la  Flandre ,  sous  le  commandement 
de  Robert  d'Artois  ,  qui ,  sur-le-champ ,  fit  appel  à  toute  la  no  • 
blesse  de  France.  De  leur  côté,  les  Brugeois  firent ,  sans  perdre 
du  temps  tous  les  préparatifs  nécessaires  pour  résister  à  Torage 
qui  allait  fondre  sur  eux.  Ils  entraînèrent  tous  ceux  qui ,  dans  la 
Flandre  ,  conservaient  encore  à  leur  prince  et  à  leur  patrie  un 
cœur  fidèle  et  dévoué ,  et  appelèrent  à  leur  tète  Gui  de  Namur 
et  Guillaume  de  Juliers ,  le  premier  fils  et  le  second  petit-fils  de 
Gui  de  Dampierre. 

Le  8  juillet  1302 ,  le  comte  Robert  d'Artois  parut  en  vue  de 
Courtrai ,  où  l'attendaient  les  défenseurs  du  pays  au  nombre  de 
soixante  mille ,  tous  résolus  à  vaincre  ou  à  vendre  chèrement 
leur  vie.  L'armée  française ,  la  plus  belle  que  le  roi  eût  encore 
mise  en  campagne,  et  qui  renfermait  toute  la  fleur  de  la  noblesse 
et  de  la  chevalerie  du  royaume,  était  divisée  en  dix  corps.  Dans 
le  troisième ,  aux  ordres  du  connétable  Raoul  de  Nesie ,  et  formé 
de  sept  cents  chevaliers  richement  équipés ,  que  l'on  reconnaissait 
tous  aux  éclatantes  armoiries  peintes  sur  leurs  boucliers ,  brillait 
le  châtelain  de  Lille'.  Trois  jours  plus  tard,  cette  magnifique 
armée  était  anéantie  dans  la  plaine  de  Groninghe ,  et  sept  cents 
éperons  d'or,  ramassés  sur  le  champ  de  bataille,  étaient  appendus 
aux  voûtes  de  l'église  Notre-Dame  de  Courtrai ,  comme  monu- 
ments de  la  victoire  inespérée  des  Flamands. 
Jean  V  périt  avec  la  noblesse  de  France  ■,  en  cette  mémorable 

i  Bataille  de  Courtrai  ou  des  Éperons  d'or^  par  A.  Voisin,  dans  le  Mes- 
sager des  sciences  et  des  arts  de  Belgique  ,  1884. 

S  Chronique  de  Li  Muisis,  dans  le  Corpus  chronicorum  Flandriœ ,  publié  par 
deSmet,  t.  II,  p.  197. —  Chronique  anonyme  de  la  guerre  entre  Philippc~le- 
Bel  et  Gui  de  Dampierre,  ibid.,  t.  IV,  p.  4*78.  —  A.  Voisin ,  Bataille  de 
Courtrai, 


—  166  — 

journée ,  où ,  avec  plus  d'honneur,  combattaient  dans  les  rangs 
des  Flamands  ses  oncles  Roger  et  Thomas  de  Lille.  Roger  est 
qualifié  châtelain  de  Lille  dans  les  comptes  de  la  commune  de 
Bruges  relatifs  à  la  bataille  de  Courtrai  ' ,  et  signe ,  en  cette 
qualité,  le  23  septembre  1303,  une  trêve  entre  les  Flamands  et 
Philippe-le-Bel  *  ;  il  est  hors  de  doute  qu'il  exeiçait  cette  charge 
au  nom  de  sa  nièce  Guyotte  de  Lille,  sœur  et  héritière  de 
Jean  V. 

La  bataille  de  Courtrai  ne  termina  pas  la  guerre.  Deux  ans 
plus  tards  Philippe-le-Bel  prenait  une  sorte  de  revanche  à  Hons- 
en-Pévèle  et  investissait  Lille  qui  résista  longtemps  aux  elTorts 
des  assiégeants.  Cependant  le  monarque  français,  qui  avait 
couru  danger  de  la  vie  et  qui  ut  bientôt  devant  lui  une  nouvelle 
armée  plus  forte ,  peut-être ,  que  les  précédentes ,  offrit  une 
trêve  aux  Flamands  fatigués  eux-mêmes  de  la  durée  de  cette 
guerre  désastreuse.  Tandis  qu'on  s'occupait  de  formuler  les  con- 
ditions d'un  traité  sur  les  bases  fixées  par  le  roi ,  le  comte  Gui 
de  Uampierre,  âgé  de  plus  de  quatre-vingts  ans.  expira  au  châ- 
teau de  Pontoise.  Robert  de  Béthune ,  son  fils ,  fut  obligé ,  pour 
recouvrer  la  libéré ,  de  souscrire  à  de  dures  conditions  ;  et 
d'abandonner,  en  garantie,  toute  la  Flandre  gallicane.  Après  un 
long  débat  diplomatique ,  cette  cession  devint  définitive  par  le 
traité  du  11  juillet  1312 ,  et  c'est  ainsi  que  la  ville  et  la  châtel- 
lenie  de  Lille  firent ,  jusqu'en  l'an  1383 ,  partie  intégrante  du 
royaume  de  France. 

En  même  temps,  la  maison  des  châtelains  de  Lille,  tombée 

en  quenouille,  dans  la  personne  de  dame  Guyotte,  entrait  dans 

la  famille  princière  de  Luxembourg.  La  châtellehie  héréditaire 

retrouvait  ainsi  en  illustration  ce  qu'elle  allait  perdre  en  pouvoir 

*  et  en  influence  sous  la  nouvelle  domination. 

1   Kervyn  de  Lettei^iove,  Hist.  de  Flandre,  t.  II,  p.  628. 

S  Pièces  jostificativQS ,  185.   —  Douët  d'Arcq ,  ÇoUttçtiçn  d^  §eç^iuf , 
II,  5809. 


MAISON  DE  LUXEMBOURG-LIGNY. 

GU YOTTE  DB  LILLB  BT  WALLBRAND  DE  LUXBMBOURa . 

1802-188*7. 

Guyottc ,  châtelaine  de  Lille ,  dame  d'Haubourdin  et  d'Emme- 
rin,  de  Sainghin,  etc.,  épousa,  avant  1305 ',  Wallerand  de 
Luxembourg,  sire  de  Ligny,  de  Roussy ,  de  Beaurevoir,  et  aussi 
de  la  ville  de  Deinze,  qu'il  vendit  à  Robert  de  Béthune,  comte 
de  Flandre,  en  1317*. 

La  maison  de  Luxembourg  a  fait,  pendant  plus  de  huit  siècles, 
la  gloire  de  rAllemagne,  de  la  Hongrie,  de  la  Bohème,  delaPo* 
logne,  des  Pays-Bas  ;  elle  a  donné  des  empereurs,  des  rois,  des 
gouverneurs  à  ces  différentes  contrées,  et  des  reines  à  la  France. 
Depuis  Sigefroi ,  premier  comte  de  Luxembourg  et  père  de  sainte 
Cunégonde ,  impératrice ,  cette  tige  s'est  constamment  signalée 
par  les  alliances  les  plus  distinguées.  La  branche  cadette ,  dite 
de  Luxembourg-Ligny ,  dont  Wallerand  était  alors  le  chef,  a 
donné  également  une  foule  de  héros  célèbres,  de  princes  et  de 
princesses  illustres.  Luxembourg  portait  d'argent  au  lion  de 
gueules,  armé,  lampassé  d'azur  et  couronné  d'or,  la  queue  four- 
chée  et  passée  en  sautoir  . 

Le  5  novembre  1305 ,  Wallerand  de  Luxembourg ,  sire  de 
de  Ligny ,  et  Guyotte ,  châtelaine  de  Lille ,  octroyaient  l'amor- 
tissement de  vingt  livres  de  rente  sur  le  fief  de  Pérenchies,  ven- 
dues jadis  par  Roger  de  Pérenchies  et  demoiselle  Maroie,  sa 
femme ,  à  Béatrix  Li  Aubegoise ,  sœur  d'Adam  de  La  Bassée , 

1   Pièces  justificatives ,  186.        . 

S  Inventaire  sommaire  des  archives  départ,  du.  Nord,  B.  548  et  54*7 
Voir  aux  pièces  justificatives,  1814,  189,  la  description  du  sceau  de WaUe^ 
rand  de  Luzem^our^ ,  d'après  Dema^,  Inve^UUre  ie$  sceaux  af  (a  Flandre, 
II ,  %658, 


—  168  — 

chanoine  de  Lille  ^  Le  V  mai  1310 ,  ils  donnaient  à  Téglise  et 
aux  chanoines  de  Cambrai  cinquanteTneufmencaudées  de  terre, 
sises  à  Caudry  *.  En  novembre  1312 ,  ils  cédaient  à  Tabbaye  de 
Saint-Sauveur  d'Anchin  la  justice  dans  les  marais  dTmmerin, 
excepté  les  quatre  cas  souverains  ^.  Le  24  mai  1319 ,  ils  échan- 
geaient, contre  d'autres  rentes ,  une  rente  qu'ils  devaient  à  Tab- 
baye  de  Loos  pour  Tobit  anniversaire  de  Jean  III ,  châtelain  de 
Lille ,  fondé  en  ladite  abbaye.  Ils  exemptaient,  en  outre,  les  re- 
ligieux de  tous  droits  de  péage  sur  les  quatre  ponts  du  Mélan- 
tois ,  savoir  de  Marcq ,  de  Bouvines ,  de  Tressin  et  de  Lem- 
pempont^.  En  1320  et  1321 ,  ils  assignaient,  sur  leurs  bois  du 
Plouich ,  la  rente  de  vingt  livres  qu'ils  devaient  servir  à  Tabbaye 
de  Beaulieu,  pour  leur  sœur  Maire  de  Lille,  qui  y  était  religieuse, 
et  la  rente  de  six  livres  donnée  à  Tabbaye  de  Pontrohart,  par 
Jean  II ,  châtelain  de  Lille  et  de  Péronne  ;  rentes  que  les  cha- 
noines de  Lille  acquéraient  de  ces  deux  abbayes  ^.  Dans  le  même 
temps,  ils  remettaient  Jean  Le  Mes,  bourgeois  de  Lille,  en  pos- 
session d'un  fiel  à  Haubourdin  ^.  En  1324 ,  pour  reconnaître  les 
bons  et  loyaux  services  rendus  aux  châtelains,  par  Guillaume  du 
Plouich  d'Aubers,  écuyer,  ils  lui  accordaient  en  fief  vingt-deux 
à  vingt-trois  bonuiers  de  bois  à  Thuméries ,  fief  que  Guillaume 
vendait  au  chapitre  de  Saint-Pierre  '^. 


i  Une  mauvaise  lecture  m'a  fait  dire,  p.  90,  que  le  fief  de  Pérenchies  avait 
été  la  propriété  d'Adam  de  La  Bassée  ;  c'est  une  erreur  comme  on  peut  le 
voir  par  cet  acte  d'amortissement  qui  est  aux  pièces  justificatives  La  rente  de 
vingt  livres  fut  affectée  à  la  fondation  d'une  chapellenie  dans  la  collégiale  de 
de  Saint-Pierre  de  Lille,  et  c'est  de  cette  rente  et  non  du  fief  Je  Pérenchies 
qu'il  faut  entendre  cette  note  mal  prise  :  «  Provenant  d'Adam  de  La  Bassée.  • 

î    Carpentier,  Preuçe»  de  Vhistoire  de  Cambrai ,  p.  41. 

3    Troisième  cartalaire  de  Hainaut,  pièce  85. 

*   Fonds  de  l'abbaye  de  Loos  ,  N°  239. 

IS   Cartulaire  de  Saint-Pierre  de  Lille ,  N~  644,  646,  652  et  658. 

6  Inventaire  sommaire  des  archives  départ,  du  Nord ,  B.  566* 

7  Cartalaire  de  Saint-Pierre  de  Lille ,  N*^  66^64,  697-700. 


-  Ié9  - 

Par  acte  du  13  juillet  1330 ,  Wallerand  et  Guyotte ,  de  con- 
cert avec  leur  fils  Jean,  fondaient  deux  chapelles  à  Haubourdin, 
dans  des  circonstances  qui  méritent  d'être  rapportées.  En  1325, 
deux  fi  ères  d'Arras ,  Sauvales  et  Jean  Crépin ,  chevaliers ,  avec 
leurs  suppôts,  poursuivirent  à  Haubourdin.  terre  d'Empire, 
Bauduin  de  Le  Motte  et  Gérard  de  Hars ,  qui  s'y  étaient  réfu- 
giés comme  en  lieu  franc  ;  mirent  le  feu  à  la  maison  oii  les 
fugitifs  se  trouvaient ,  les  enlevèrent  violemment,  contre  les 
coutumes  et  privilèges  de  TEmpire,  les  livrèrent  à  la  justice 
française  qui  en  fit  exécution.  Le  comte  de  Hainaut ,  de  qui  re- 
levait la  terre  d'Haubourdin ,  voulut  bien ,  en  ce  qui  le  concer- 
nait et  à  l'intercession  damis  puissants,  pardonner  aux  agres- 
seurs ;  mais  Wallerand  de  Luxembourg  exigea ,  en  réparation 
de  leur  attentat  contre  sa  justice ,  une  somme  de  quatre  cents 
livres  destinées  à  fonder  deux  chappelles  expiatoires.  A  cette 
somme  insuffisante,  Wallerand  et  sa  femme  ajoutèrent  des  terres 
et  des  rentes  pour  Tentretien  de  deux  chapelains,  en  stipulant 
que  chaque  jour  ils  célébreraient  la  messe  pour  le  repos  de 
leurs  âmes ,  celle  de  leur  fils  ,  et  celles  des  deux  victimes  '. 

En  1336,  Guyotte,  châtelaine  de  Lille,  dame  deLigny, 
fondait  et  dotait  la  chapelle  de  Sainte-Catherine ,  à  la  Neuville- 
en-  Phalempin  ,  qui  fut  érigée  en  paroisse  particulière.  Elle  avait 
aussi  fondé  la  chapelle  de  Saint-Jean-l'Ëvangéliste ,  oii  elle  fut 
inhumée  en  1337.  Un  marbre  recouvert  d'une  lame  de  cuivre, 
la  représentait  avec  ses  armes.  Sur  cette  lame ,  d'une  épaule  à 
l'autre,  on  lisait  : 

Chy  gist  dame  Guyote,  dame  de  Ligny,  chastelaine  de  Lille  , 
ki  trespassa  Tan  M  CGC  et  XXXYII*  le  yil«  jour  aoust. 

Priez  pour  same.  > 


<    Pièces  justificatives,  198.  — -  Tierce,  Notes  historiquet  sur  Haubourdin, 
p.  85. 
2   DuthiUœul ,  Petites  histoires  de  Flandre  et  d'Mtois^  t.  II,  p.  168. 


Qnsnt  k  son  lUari ,  Wallerand  de  Lnxembonrg ,  on  ignore 
l'année  de  sa  mort.  Le  père  Anselme  la  reperle  après  1353 ,  et 
en  effet ,  Wallerand  était  'encore  chargé  le  1"  novembre  1352, 
par  Marguerite ,  comtesse  de  Haioaul ,  sa  coosine ,  de  rendre 
hommage  au  Roi  pour  la  terre  d'Ostrevanl ,  et  pour  la  rente 
aiisignée  à  cette  princesse  sur  le  trésor  de  Paris  '.  Piétin  assure 
qu'il  vivait  encore  en  1360*. 

Après  Jean  de  Luxembourg  qui  lui  succéda ,  Guyotte  laissâ- 
t-elle d'autres  enfants  comme  le  supposent  quelques  généalo- 
gistes? Au  fond  cela  importe  peu  à  mon  sujet  ;  mais  il  est  à 
remarquer  qu'elle  n'en  fait  nnlle  mention  dans  l'acte  de  fonda- 
tion de  la  chapelle  de  la  Neuville,  où  elle  rappelle  des  membres 
de  sa  famille  que  la  mort  avait  frappés:  Jean,  son  père, 
Béatrix  de  Nesle.  sa  mère ,  et  Mahaud  ,  sa  grand'mère ,  et  où 
elle  présent  des  prières  pour  les  âmes  de  ceux  qui  survivaient: 
Wallerand  ,  son  mari  et  Jean ,  son  fils  a  quand  de  ce  siècle  se- 
ront défaillis."  »  Suivant  Piétin  et  VaadcrHaer,  elle  avait  eu 
un  premier  fils  nommé  Henry,  mort  jeune  et  enterré  à  Ligny. 

JEAN  DE  LUXEUBOÙBG,  183*7-1864. 
Jean  de  Luxembourg ,  sire  de  Roussy,  châtelain  de  Lille, 
avait  épousé,  par  contrat  de  10  juillet  1330,  Aelis  de  Flandre, 
dame  de  Richebourg  et  d'Erquinghem,  fille  de  Guy  de  Flandre, 
petit  fils  du  comte  Guy  de  Dampierre.  Elle  mourut  en  1346  et 
fut  inhumée  à  Phalempin,  sous  une  tombe  de  marbre  représen- 
tant une  dame  avec  ses  armes.  On  y  lisait,  gravés  sur  une  lame 
de  cuivre  ,  ces  mots  : 

Chy  gisi  Madame  Aelia  de  Flandres ,  Jadis  chastelaiDe  de  Lille , 

qui  trespassa  en  l'an  de  grâce  I4otre-Selgneur  U  CCCX  LVI ,  le  llll'  jour  du 

moia  de  may.  Pries  pour  same. 


utograpbe  de  la  bibtio- 


-  ni  - 

Uft  ma&tiscrit  de  la  Bibliothèque  de  Lille  (N^  972) ,  donne  etl 
outre  cette  autre  épitaphe  : 

Chi  fa  en  tierre  jadis 

Li  bonne ,  sage  Aelis 

De  Flandres,  et  fu  Chastelaine, 

De  LiUe ,  en  son  temps  Souveraine , 

Humble,  dévote  de  certain 

Envers  les  povres  soir  et  matin  , 

Et  abstinence  de  son  corps 

De  chou  n'avoit  nul  recors. 

Vous  passans  k'encore  vives 

Por  Dieu  vous  priei  ki  chi  passés 

D'orisons  li  fachiés  offrande 

C'est  chou  que  Tame  au  corps  demande. 

Jean  de  Luxembourg  parait  avoir  été  doué  d'un  esprit  fort 
conciliant.  Ses  actes  sont  empreints  d'un  caractère  d'équité  et  de 
sagesse  qui  lui  acquirent  sans  doute  la  confiance  et  l'estime  de 
tous.  Ayant  dû ,  à  cause  des  guerres ,  laisser  élever  deux  mou- 
lins à  vent  sur  la  motte  de  son  hôtel ,  à«  Lille ,  il  consentit ,  en 
1339,  à  ce  que  l'Hôpital-Comtesse ,  à  qui  ils  appartenaient, 
pût  les  y  laisser  ' .  En  1341 ,  à  la  demande  de  la  communauté 
deflerrin ,  il  lui  rend  cinq  bonniers  de  marais  qu'elle  lui  avait 
donnés  à  prendre  le  long  du  ruisseau  de  l'Escueil ,  pour  l'aide 
qu'elle  avait  reçue  de  lui  dans  un  procès  contre  la  communauté 
de  Gondecourt ,  et  accepte  en  échange  une  redevance  annuelle 
de  quatre  deniers  pour  chaque  cheval ,  vache  ou  porc  .  que  les 
habitants  feraient  paître  audit  marais ,  de  deux  sous  pour  cent 
moutons ,  de  quatre  deniers  pour  chaque  faux  et  pelle  fauchant 
eltourbant  au  même  marais*.  Voulant  rester  en  paix  avec  la 
Sainte-Église ,  il  remit  en  i3^^ ,  à  l'abbaye  de  Loos ,  le  manoir 


4  Archives  de  rHôpital-Comtesse,  Original,  N®  226  de  VJnventaire  tom^ 
maire. 

2  Pièces  justificatives ,  201  ,   avec  la  description  du  sceau  de  Jean  de 
Luxembourg,  d'après  Demay,  II  ;  5555. 


—  lia  — 

cle  l'Escuel  que  tes  religieux  possédaient  à  tUies ,  mais  qui  lui 
avait  été  dévolu  à  cause  de  forfaiture  ' .  Pour  mettre  fin  à  un 
procès  intenté  par  son  père  contre  les  échevins  de  Lille ,  il  entra 
en  arrangement  avec  eux  et,  en  1348»  les  reconnut  en  bonne 
possession  du  privilège  de  Tarsin^.  Ces  mêmes  échevins  à  qui  il 
avait,  en  1350 ,  témoigné  tout  son  mécontentement  à  cause  des 
poursuites  qu'ils  exerçaient  contre  ses  gens  de  La  Bassée ,  lui 
ayant  prouvé  qu'ils  étaient  fondés  en  droit  et  raison ,  il  leur 
rendit  son  amitié^. 

Cet  esprit  de  conciliation  le  fit  choisir  pour  arbitre ,  en  1351, 
par  la  ville  de  Lille  et  Tabbaye  de  Loos ,  dans  leur  différend 
au  sujet  d'une  planche  posée  sur  la  rivière  de  La  Bassée  à 
Lille ^  Enfin,  en  1354,  il  terminait  par  une  convention  équi- 
table ,  un  conflit  de  juridiction  que  lui  suscitaient  les  échevins 
de  Douai ,  au  sujet  d'un  bourgeois  de  cette  ville  arrêté  par  les 
échevins  d'Ostricourt.  Jean  déclara ,  sous  forme  de  convention, 
que  les  bourgeois  de  Douai ,  qui  seraient  arrêtés  à  Ostricourt, 
seraient  renvoyés  devant  les  échevins  de  Douai ,  et  que  ceux 
d'Ostricourt ,  pris  à  Douai ,  devraient  être  renvoyés  devant  les 
échevins  d'Ostricourt^. 

Jean  de  Luxembourg  s'était  remarié,  dit-on,  à  Jeanne  Bacon, 
damé  de  Molay,  dont  il  n'eut  point  d'enfants  et  avec  laquelle  il 
vivait  encore  à  la  fin  de  l'année  1360  ,  lorsque  sur  le  point  de 
partir  en  Angleterre  comme  otage  du  roi  de  France  ,  il  fit  son 
testament. 

Le  roi  Jean ,  prisonnier  des  Anglais  à  la  bataille  de  Poitiers, 

i   ArcK.  départ,  du  Nord ,  fonds  de  Tabbaye  de  Loos  ,  N**  261. 

S   Bouin,  p.  8*79,  88]  et  383. 

3   Ibid.,  p  888. 

A  Roisin^  p.  391  et  892.  —  Fonds  de  Tabbaye  de  Loos.  —  Arcbives  de  la 
ville  de  Lille ,  original  scellé.  (Voir  la  description  du  sceau  aux  pièces  justifi- 
catives, 1851,  209). 

B   Duthillœul ,  Petites  histoires ^  t.  II,  p.  156. 


avait  souscrit ,  en  1360 ,  le  traité  de  Bretigny ,  ratifié  à  Calais 
le  24  octobre  et  qui ,  entre  autres  stipulations ,  fixait  sa  rançon 
à  trois  millions  d'écns  d'or.  Il  donnait  pour  sûreté  ses  deux  fils 
les  ducs  d'Anjou  et  de  Berri ,  son  frère  ,  le  duc  d'Orléans ,  et 
un  certain  nombre  de  barons  et  nobles  du  royaume.  De  son 
hôtel  à  Hesdin ,  où  il  s'était  arrêté  en  cheminant  vers  Paris ,  le 
roi  Jean  avait  adressé  aux  habitants  de  Lille  ,  une  requête  pour 
leur  demander  d'envoyer  à  Calais,  comme  otages,  deux  des 
plus  notables  d'entre  eux.  Le  châtelain ,  Jean  de  Luxembourg, 
et  Guy,  son  fils ,  s'étaient  aussitôt  disposés  à  payer  de  leur  per- 
sonne tandis  que  la  ville  contribuait  à  la  rançon  pour  2,000  écus 
vieux.  Op  voit  par  les  comptes  de  la  commune  que  les  deux 
otages  quittèrent  Lille  le  2  janvier  1361 ,  pour  se  rendre  en 
Angleterre.  Ils  reçurent  de  la  ville ,  au  moment  de  leur  départ, 
200  moutons  d'or  et  cinq  cotes  hardies,  pour  eux  et  leurs  valets. 
On  leur  envoya  encore  dans  le  courant  de  l'année  280  moutons 
d'or  pour  leurs  dépenses  et  591  livres  deux  ans  faprès ,  ce  qui 
reporte  à  l'année  1363  *. 

A  cette  époque ,  les  otages  cherchaient  à  revoir  leur  patrie. 
L'un  d'eux  ,  surtout  le  duc  d'Anjou ,  ne  pouvait  supporter  ses 
ennuis  ;  il  rompit  son  ban  et  s'échappa.  Sa  présence  en  France 
était  un  déshonneur,  et  le  roi  résolut  d'aller  en  personne  réparer 
cette  violation  du  droit  d'otage ,  en  même  temps  quM  traiterait 
de  la  liberté  des  autres  princes  et  de  tous  les  cheval  iers  qui  ré- 
pondaient au  roi  d'Angleterre  de  la  loyauté  de  la  France. 
Qu'advint-il  du  châtelain  de  Lille ,  qui  par  son  testament  avait 
exprimé  la  volonté  d'être  ramené  à  Phalempin  s'il  succombait 
en  Angleterre  ?  Il  mourut  on  ne  sait  en  quel  lieu  ,  le  17  mai 
1364,  il  fut  en  effet  inhumé  à  Phalempin ,  au  chœur  de  l'église, 
sous  la  trésorerie  où  il  était  représenté  «  en  un  personnage 


1   PiétinetVanderHaer.   —  Pankoucke  ,   Abrégé  chronologique  de  Vhist. 
de  Flandre,  —     Roisin  ,  p.  408.  —  V.  Derode,  Histoire  de  Lille  ,  p.  248. 


xn— 42 


—  1*74     - 

eslevé.  »  Outre  son  fils  Guy,  compagnon  de  sa  captivité  et  qui 
lui  succéda,  il  laissait  de  sa  première  femme ,  six  ou  sept  en- 
fants légitimes  que  les  généalogistes  mentionnent  suffisamment', 
et ,  si  Piétin  ne  s'est  pas  trompé ,  deux  enfants  naturels  aux- 
quels son  testament  assurait  quelques  legs  ^. 

GUY  DE  LUXEMBOURG,  1864-13Tfl 

Guy  de  Luxembourg ,  sire  de  Roussy,  de  Beaurevoir ,  de 
Richebourg ,  d'Erquinghem ,  d'Haubourdin  ^  châtelain  de  Lille , 
avait  épousé  en  1350 ,  Mahaut  de  Ghâtillon ,  comtesse  de  Saint- 
Pol ,  dame  de  Bobain  et  de  Dourlens.  Il  était  gouverneur 
d'Arras  en  1359 ,  fut  créé  comte  de  Ligny ,  par  lettres  du  roi 
Charles  Y,  au  mois  de  septembre  1367 ,  et  mourut  à  la  bataille 
de  Basweiler,  le  22  août  1371 ,  en  défendant  le  parti  de  Wen- 
ceslas,  duc  de  Luxembourg  et  de  Brabant,  contre  Guillaume  de 
Juliers.  Je  n'ai  recueilli  de  lui  aucun  acte  relatif  à  la  châtellenie 
héréditaire  de  Lille. 

Guy  de  Luxembourg  laissait  sept  ou  huit  enfants  parmi 
lesquels  : 

Wallerand ,  son  successeur. 

Jean  de  Luxembourg ,  sire  de  Beaurevoir  et  de  Richebourg , 
époux  de  Marguerite  d'Enghien ,  comtesse  de  Gonversan  et  de 
Brienne.  Leur  tils  a!né ,  Pierre  de  Luxembourg ,  succédera  aux 
petits-fils  de  Wallerand,  morts  sans  postérité. 

Pierre  de  Luxembourg,  né  à  Ligny  le  20  juillet  1369 ,  archi- 
diacre de  Dreux  au  diocèse  de  Chartres ,  évèque  de  Metz  en 
1383  ,  cardinal  du  titre  de  Saint-Georges  au  mois  d'avril  1386 , 
mort  à  Avignon ,  le  2  juillet  1387 ,  à  Tâge  de  18  ans  et  inhumé 
en  Téglise  des  Célestins.  II  fut  béatifié  par  le  pape  Clément  VU. 

i  Voir  Goethals,  Dictionnaire  généalogique  et  h  éraldique  det  famille*  noble* 
de  Belgique^  maison  de  Thiennes. 

t   Vetcente  de$  chaitelains. 


—  ns  — 

André  de  Luxembourg ,  évéque  de  Cambrai  en  1390. 

Il  laissait  aussi  deux  enfants  naturels  dont  Jean  de  Luxem  • 
bourg,  dit  Caulus  ou  bâtard  de  Ligny,  chevalier,  seigneur  de 
Forest  et  de  Bruay ,  Bouay ,  Bovay ,  mort  ]q  25  îmn  1403  et 
euterréàPhalempin;  époux  de  Jeanne  d'Encre  ou  d'Esne,  dame 
de  Forest  et  du  Bois,  morte  le  25  octobre  1432  et  inhumée  près 
de  son  mari  en  Tabbaye  dePhalempin  où  se  voyait  leur  tombe 
élevée  de  quelques  pieds  et  recouverte  d'un  marbre  représentant 
deux  personnages  avec  leurs  armes'. 

WALLERAND  II  DE  LUXEMBOURG,  18'71-1402. 

A  l'époque  où  Wallerand  de  Luxembourg  succédait  à  son  père, 
la  Flandre  wallonne  venait  de  changer  de  maître.  En  considéra- 
lion  du  mariage  du  duc  de  Bourgogne  avec  la  fille  unique 
de  Louis  de  Mâle ,  comte  de  Flandre ,  le  roi  Charles  Y  avait  cédé 
à  celui-ci  les  villes  de  Lille,  Douai  etOrchies,  mais  avec  la 
réserve  expresse  de  retour  à  la  couronne  de  France  à  défaut 
d'héritier  mâle.  Cette  clause ,  que  Louis  XI  essaya  vainement 
de  mainleBir  à  la  mort  de  Charles-le-Téméraire ,  devint  entre 
les  mains  de  Louis  XiV  un  des  titres  à  la  conquête  de  Lille ,  en 
1667. 

Wallerand  de  Luxembourg ,  comte  de  Ligny  et  de  Saint-Pol , 
seigneur  de  Fiennes  et  de  Bohain,  né  en  1355,  fait  chevalier  à 
l'âge  de  quinze  ans  ,  avait  accompagné  son  père  dans  Texpédi- 
tion  du  Ponthieu ,  en  1369  ,  el  à  la  bataille  de  Basweiler ,  où  il 
le  vit  mourir  les  armes  à  la  main.  Prisonnier  des  Anglais  étant 
au  service  de  France ,  il  épousa  à  Londres ,  en  i379 ,  Mahaut 
de  Reus ,  fille  de  Thomas  de  Holland  ,  comte  de  Kent ,  et  sœur 
utérine  de  Richard  II,  roi  d'Angleterre.  Il  obtint  alors  sa  liberté 
moyennant  une  rançon  de  soixante  mille  francs.  Il  emprunta  au 

1    Duthillœul;    Petites  histoires,  t.  II,  p.  168. 


-  ne  — 

comte  de  Flandre  ane  partie  de  cette  somme  et  pour  s^acquitter 
il  lui  remit  la  mairie  ou  ammaucep  de  Court^ai^  Mais  en  1382, 
il  devait  encore  au  comte  et  à  ses  chevaliers  plusieurs  sommes  en 
garantie  desquelles  le  suzerain  fit  saisir  le  fier  de  la  châteilenie 
de  Lille.  Dans  les  motifs  de  cette  rigueur  entrait  un  autre  grief: 
Le  châtelain  ou  plutôt  ses  ofGciers  avaient  laissé  échapper  des 
prisons  de  Lille  deux  prisonniers  ennemis  du  comte  et  conspira- 
teurs ,  lesquels  à  cause  de  son  fief  il  était  tenu  de  garder  ou 
faire  garder  à  ses  périls  et  aventure.  *  Il  fallut  bien ,  s'il  voulut 
conserver  sa  châteilenie ,  qu'il  payât  ses  dettes  et  donnât  satis- 
faction au  comte. 

A  partir  de  cette  époque ,  le  châtelain  de  Lille  entre  dans  une 
série  de  conflits  qui  dénotent  un  caractère  peu  facile.  En  1387, 
il  prétendait  faire  renvoyer  devant  sa  cour  de  Phalempin  une 
cause  intentée  contre  Bauduin  de  Langlée  qui  s'était  emparé ,  au 
préjudice  du  domaine ,  des  biens  délaissés  par  une  bâtarde.  Il  fut 
obligé  de  renoncer  à  sa  prétention  par  transaction  entérinée  su 
Parlement  de  Paris.  ^  En  1392 ,  il  se  débattait  contre  la  Gouver- 
nance de  Lille  relativement  au  tiers  des  amendes  qu'on  lui  re- 
fusait dans  les  cas  de  souveraineté  et  sur  ce  qui  excédait  le  taux 
coutumier  de  soixante  livres.  ^  Il  se  plaignait  de  ce  que  les  offi- 
ciers du  comte  méconnaissaient  ses  droits  et  empiétaient  même 
sur  sa  justice  patrimoniale  ;  qu'ils  rebutaient  durement  ses  offi- 
ciers ,  les  arrêtaient  parfois  et  annulaient  leurs  sentences  ;  qu'ils 
tenaient  à  son  préjudice  les  franches-vérités  de  la  châteilenie  ; 
qu'ils  levaient  des  tailles  insolites  sur  ses  sujets  ;  qu'ils  violaient 
la  franchise  de  sa  terre  d'Haubourdin  ;  qu'ils  le  troublaient 
enfin ,  par  maints  abus ,  dans  lès  possessions  ,  droits  et  libertés 
qui  lui  appartenaient  à  cause  de  sa  châteilenie.  Avant  d'examiner 

1    Pièces  justificatives,  212. 
S   Pièces  justificatives ,  218. 

8   Arch.  départ,  du  Nord,  2«  registre  des  chartes  ,  folio  10.  recto. 
4   pièces  justificatives    216. 


—  m  — 

SCS  griefs  on  lui  objecta  assez  vertement  que  n'ayant  point  rempli, 
envers  le  comte  de  Flandre ,  les  devoirs  d'un  fidèle  vassal  envers 
son  suzerain ,  il  était  par  cela  même  dans  Tincapacilé  de  jouir 
des  droits  qu'il  pouvait  avoir.  '  Ses  plaintes ,  vaguement  arti- 
culées, sur  des  méfaits  plus  apparents  que  réels,  n'obtinrent 
nulle  satisfaction  ;  mais  pour  l'exploit  de  justice  exercé  dans  la 
terre  francbe  d*Haubourdin,  par  le  gouverneur  de  Lille,  sur 
quatre  prisonniers  auxquels  il  avait  fait  trancher  la  tète  après 
les  avoir  tiré  de  force  des  prisons  du  lieu ,  le  duc  Philippe-le 
Hardi ,  lui  fit  expédier  des  lettres  de  non-préjudice.*  En  1394 , 
il  était  ajourné  devant  le  Parlement  de  Paris,  pour  conflit  de 
juridiction  avec  les  officiers  de  la  comtesse  de  Bar.  ^ 

On  lui  avait  fait  un  crime ,  en  France ,  de  son  mariage  et  l'on 
avait  même  fait  saisir  ses  biens  ;  mais  Charles  YI ,  à  son  avène- 
ment, lui  avait  accordé  sa  grâce.  Il  avait  suivi  ce  prince  dans 
sa  malheureuse  expédition  de  Bretagne  arrêtée  à  moitié  chemin 
par  l'étrange  aventure  de  la  forêt  du  Mans.  En  1396,  il  fut  en- 

m 

voyé  comme  ambassadeur ,  en  Angleterre  pour  traiter  de  la 
paix  avec  le  roi  Richard  à  l'occasion  du  mariage  de  ce  prince 
avec  Isabelle  de  France.  Des  lettres  patentes  du  30  décembre 
de  la  même  année  le  nommèrent  gouverneur  et  lieutenant  du 
roi  en  la  ville  de  Gênes  qui  venait  de  se  donner  à  la  France  ;  il 
s'en  fit  chasser  pour  ses  galanteries.  On  le  vit  alors  faire  la 
guerre  pour  son  propre  compte.  Déjà  en  1391 ,  ne  pouvant  se 
faire  rendre  une  somme  d'argent  que  l'empereur  Wenceslas  lui 
devait,  il  était  entré  à  main  armée  dans  le  pays  de  Luxembourg 
et  y  avait  brûlé  cent  vingt  villages.  En  1398 1  il  se  mit  en  cam* 

*  Griefs  du  comte  de  Saint-Pol  se  disant  troublé  dans  set  droits  de  châtelain 
de  lÂlle  par  Us  officiers  du  comte  de  Flandre ,  Archives  départ,  du  Nord.  — 
Indiqaé  dans  ï Inventaire  sommaire   B,  1319. 

2  Arch.  départ,  du  Nord,  2«  registre  des  chartes  ;  —  Inventaire  sommaire^ 
B,  159*7.  —  Pièces  justificatiyesj  215. 

»  JW.,  B,  I2OT, 


—  178  — 

pagoe  à  la  tète  de  300  chevanx  pour  venger  la  mort  de  son  père, 
et  il  obligea  la  ville  de  Juliers  à  se  racheter  du  pillage  et  de 
l'incendie  par  nne  forte  somme. 

Wallerand,  veuf  depois  i392,  se  remaria,  le  12  juin  UOO, 
à  Bonne  de  Ban  dame  de  Nogent ,  de  Gravelines  et  deNantueil, 
fille  puînée  de  Robert ,  duc  de  Bar,  et  de  Marie  de  France.  De 
son  premier  mariage  était  née  Jeanne  de  Luxembourg ,  fiancée 
dès  le  19  février  1392  à  Antoine  de  Bourgogne ,  comte  de 
Rethel ,  second  fils  de  Philippe-le-Hardi  et  de  Marguerite  de 
Flandre.  Wallerand  donnait  en  dot  à  sa  fille  le  fief  de  la  châ- 
tellenie  de  Lille  dont  il  avait  servi  le  rapport  et  dénombrement 
en  1389,  les  seigneuries  d'Erquînghem ,  d'Armentières  et  delà 
Bouteillerie ,  et  aussi  toutes  les  terres  qui  lui  étaient  échues  en 
Flandre ,  en  Artois  et  ailleurs ,  de  la  succession  de  son  oncle  le 
seigneur  de  Fiennes'.  Le  duc  donnait  provisoirement  à  son  fils 
le  comté  de  Rethel,  et  lui  assignait  en  héritage  après  la  mort  de 
sa  mère  et  de  la  duchesse  de  Brabant ,  le  duché  de  Brabant , 
la  ville  et  châtellenie  d'Anvers  et  le'  duché  de  Limbourg.  Le 
mariage  eut  lieu  à  Arras  ,  le  24  avril  1402  ,  et  la  châtellenie 
héréditaire  de  Lille  passa  ainsi ,  mais  pour  peu  de  temps,  dans 
la  maison  de  Bourgogne. 

Quant  à  Wallerand ,  la  déposition  et  la  mort  tragique  du  roi 
Richard ,  son  beau-frère,  le  jeta  dans  une  nouvelle  voie  de  ven- 
geance. II  envoya  un  cartel  à  Henri  IV  et  alla  ravager  les  côtes 
de  nie  de  Wight ,  d'où  il  fut  repoussé  par  les  habitants.  A  son 
retour,  il  fit  planter,  la  nuit,  à  la  porte  de  Calais,  une  potence 
où  pendait  en  effigie  le  comte  de  Sommerset ,  frère  du  monar- 
que anglais.  Un  échec  le  mit  hors  d'état  de  continuer  les  hosti- 
lités qu'il  soutenait  seul ,  depuis  deux  ans.  Le  duc  de  Bourgogne 
dont  il  s'était  montré  le  zélé  partisan,  le  fit  successivement 


1  Histoire  générale  et  particulière  de  Bourgogne  .  par  un  bénédictin  de  S t" 
Bénigne  de  Dijon  ^  de  la  congrégation  de  S,  Maur^  t.  III,  p.i|^\^94  gif^^ircuv. 
—  Arch.  départ,  du  Nord,  Chambre  des  Comptes ,  minute^  N**  14, 418. 


nommer  grand-mattre  des  eaux  et  forêts ,  grand  bouteiller  de 
France ,  gouverneur  de  Paris ,  et  enfin  connétable  de  France  , 
en  1411.  C'est  alors  qu'il  forma  cette  horrible  milice  de  cinq 
cents  bouchers,  que  l'histoire  a  flétris  du  nom  i^Écorcheun,  et 
avec  laquelle  il  battit  les  Armagnacs  dans  la  Normandie.  La  dé- 
faite des  Bourguignons ,  en  UlS,  les  força  de  chercher  un  asile 
en  Brabant,  près  de  son  gendre  ;  mais  il  refusa  de  renvoyer  l'épée 
de  connétable  au  duc  d^Orléans ,  chef  de  la  faction  triomphante. 
II  mourut  en  avril  1415  ',  au  château  d'Yvoy,  dont  le  duc  de 
Brabant  l'avait  fait  gouverneur. 

Wallerand  laissait  deux  enfants  naturels  :  Jean ,  dit  Henne- 
quin,  le  fameux  bâtard  de  Saint -Pol,  à  qui  il  remit,  par  son 
testament ,  la  seigneurie  d'Haubourdin  ;  et  Simon  de  Luxem- 
bourg ,  qui  fut  prévôt  de  l'église  de  Saint-Omer. 


MAISON  DE  BOURGOGNE. 

JEANNE  DE  LUXEMBOURG  ET  ANTOINE  DE  BOURGOGNE 

1402-1407. 

Jeanne  de  Luxembourg  »  châtelaine  de  Lille,  eut  d'Antoine  de 
Bourgogne ,  duc  de  Brabant ,  de  Lothier  et  de  Limbourg ,  mar- 
quis du  Saint-Empire ,  comte  de  Rethel ,  pair  de  France ,  deux 
fils  : 

Jean  de  Bourgogne ,  né,  le  1 1  juin  1403 ,  duc  de  Brabant ,  de 
Lothier  et  de  Limbourg,  en  1415,  époux  de  Jacqueline  de  Ba- 
vière ,  en  1417  ,  fondateur  de  TUniversité  de  Louvain,  en  1426, 
mort  le  17  avril  de  Tannée  suivante ,  sans  postérité. 

Philippe  de  Bourgogne  qui  suit. 

Jeanne  mourut  le  12  août  1407  et  fut  enterrée  dans  Téglise  des 

i  Monstrelet)  liv.  1*^  chap.  gxliv.  «  Comment  Waleran^  comte  de  Saint 
Pol ,  trespassa  à  Yvois  en  la  comté  de  Ligny.  >  ....... 


—  180  — 

Carmes ,  à  Bruxelles.  Antoine  de  Bourgogne ,  remarié  à  Elisa- 
beth de  Luxembourg ,  fille  du  duc  de  Gorlitz  y  mourut  à  la  ba- 
taille d'Azincourt,  le  25  octobre  1415. 

PHILIPPE  DE  BOURGOGNE ,  1407-1430. 

Philippe  de  Bourgogne ,  né  le  25  juillet  1404 ,  héritait  des 
comtés  de  Saint-Pol  et  de  Ligny,  ainsi  que  de  la  châtellenie  de 
Lille ,  par  la  mort  de  sa  mère,  en  1407.  Il  fit  son  entrée  solen- 
nelle à  Lille ,  le  17  novembre  1422,  et  prêta,  comme  châtelain, 
le  serment  accoutumé  '.  Le  2  juin  1424,  il  donnait,  comme 
seigneur  d'Armentières ,  récépissé  des  lettres  du  duc  de  Bour- 
gogne qui  réglaient  la  juridiction  des  échevins  de  cette  ville  par 
rapport  à  leurs  bourgeois  arrêtés ,  dans  la  châtellenie ,  par  le 
le  bailli  de  Lille  *.  En  septembre  1425,  étant  au  château  de 
Bohain ,  il  approuvait  un  acte  concernant  Tabbaye  du  Saint- 
Sépulcre  ,  à  Cambrai  ^. 

Duc  de  Brabant ,  de  Lothier  et  de  Limbourg ,  après  la  mort  de 
son  frère,  en  14^7,  Philippe  mourut  à  Louvain,  le  4  août  1430. 
Les  annales  de  Brabant  disent  que,  peu  avant  sa  fin,  il  fut  fiancé 
à  Yolande  d'Anjou ,  fille  puînée  de  Louis  II ,  roi  de  Naples  et  de 
Sicile  ;  qu'il  avait  envoyé  des  seigneurs  pour  la  prendre  à  Reims, 
mais  qu'il  n'eut  pas  le  temps  de  l'épouser.  Par  sa  mort,  les  biens 
qu'il  tenait  de  sa  mère  retournèrent  dans  la  maison  de  Luxem- 
bourg ,  aux  enfants  de  Jean^,  sire  de  Beaurevoir ,  second  fils  du 
châtelain  Guy  ,  comte  de  Ligny.  La  châtellenie  de  Lille  échut  à 
l'alné,  Pierre  de  Luxembourg ,  qui  devint  ainsi'  la  souche  des 
comtes  de  Saint-Pol. 

1    Roisin  ,  p.  444. 

S  Mémoires  originaux  pour  sentir  à  l'histoijre  de  la  fille  et  châtellenie  de 
Lille  ,  manuscrit  de  la  bibliothèque  de  Roubaiz ,  folio  28. 

3  Fonds  de  Tabbaye  du  Saint-Sépulcre  ,  original  scellé.  (Voir  aux  pièces 
jastificatives ,  220,  la  description  du  sceau  de  Philippe  de  Brabant,  a^après 
Pemay,  II,  565*7). 


-»  181  - 

Philippe  de  Bourgogne  laissait  trois  enfaots  naturels  :  Antoine 
qui  assista  avec  son  frère  au  Vœu  du  Faisan,  à  Lille ,  en  1453  ; 
Philippe ,  qui  accompagna  le  duc  Philippe-Ie-Bon  au  sacre  de 
Louis  XI,  en  14^1  ;  Isabeau ,  épouse  de  Philippe  de  La  Viefville, 
gouverneur  d'Artois ,  chevalier  de  la  Toison-d'Or. 

MAISON  DE  LUXEMBOURG  SAINT-POL. 

PIERRE  DE  LUXEMBOURG,  1480-1488. 

Pierre  de  Luxembourg,  premier  du  nom ,  seigneur  de  Beau- 
revoir  et  de  Bichebourg,  comme  son  père  ;  comte  de  de  Brienne 
et  de  Conversan,  seigneur  d'Enghien,  du  chef  de  sa  mère; 
comte  de  Saint-Pol ,  châtelain  de  Lille  et  seigneur  de  Fiennes, 
du  chef  de  sa  tante ,  Jeanne  de  Luxembourg ,  après  la  mort  de 
Philippe  de  Bourgogne ,  était  chevalier  de  la  Toison-d*Or  de  la 
première  création.  Il  avait  épousé ,  au  mois  de  mai  1405 ,  Mar- 
guerite des  Baux ,  fille  aînée  de  François ,  duc  d'Andria ,  qui  lui 
survécut.  En  1431 ,  Pierre  de  Luxembourg  donnait  quittance  de 
ses  dépens ,  comme  lieutenant  général  du  duc  de  Bourgogne ,  au 
comté  d'Artois  et  en  la  châtellenie  de  Lille.'  Il  mourut  de  la 
peste  à  Rambures ,  le  31  août  1433 ,  laissant  : 

Louis  de  Luxembourg,  comte  de  Sainl-Pol ,  qui  suit; 

Thibaut ,  auteur  de  la  branche  des  seigneurs  de  Fiennes  ; 

Jacques,  seigneur  de  Bichebourg ,  époux d'Isabeau ,  dame  de 
Roubaix  ; 

Jacqueline  de  Luxembourg,  épouse  de  Jean ,  duc  de  Betfort, 
régent  du  royaume  de  France ,  sous  Henri  VI  d'Angleterre.  Elle 
se  remaria  à  Richard  d'OncIeville ,  sire  de  Riviers,  et  en  eut  une 
fille  qui  épousa  Edouard ,  roi  d'Angleterre  ; 

1  Chambre  des  Comptes ,  original  muni  d'un  sceau  décrit  aux  pièces  justi- 
ficatives, 221,  d'après  Demaj,  II,  5558. 


—  184  — 

Téméraire  qui ,  suivant  le  traité  de  Soleure ,  le  livra  à  Louis  XI. 
Il  tenta  de  fléchir  le  roi  par  des  révélations ,  mais  il  était  trop 
tard.  Condamné  à  avoir  la  tête  tranchée  en  place  de  Grève ,  il 
mourut  dans  de  grands  sentiments  de  piété  et  en  demandant 
pardon  au  roi ,  le  19  décembre  U75.  ' 

Le  comte  de  Saint-Pol  avait  eu  avec  Tabbaye  du  Phalempin 
divers  conflits  de  juridiction.  Le  dernier  s'était  terminé  en  1450 
par  une  sentence  arbitrale  qui  le  maintenait  dans  le  droit  de 
faire  tenir  tous  les  trois  ans  ,  sur  les  terres  de  l'abbaye ,  comme 
sur  celles  de  ses  autres  vassaux  ,  une  franche  vérité  générale.  * 
Il  avait  servi,  le  1*'  décembre  1456  ,  le  rapport  et  dénombre- 
ment de  son  fief  de  la  châtellenie  de  Lille.  En  diverses  occasions 
il  avait  préservé  des  aggressions  et  du  pillage  des  hommes  de 
guerre ,  les  biens  de  l'abbaye  de  Saint-Pierre  de  Gand ,  dont  il 
était  l'avoué  dans  la  châtellenie  de  Lille,  Tabbé  l'avait  nommé, 
en  1468 ,  avoué ,  mais  à  vie  seulement,  de  Harnes ,  Annay  et 
Loison ,  s'obligeant  à  lui  payer  de  ce  chef  une  redevance  annu- 
elle de  50  chapons.  ^ 

Il  avait  épousé  en  premières  noces,  le  16  juillet  1435,  Jeanne 
de  Bar,  comtesse  de  Marie  et  de  Soissons,  vicomtesse  de  Meaux; 
dame  d'Oisy ,  de  Dunkerque ,  de  Bourbourg,  de  Gra vélines,  etc, , 
morte  en  1462  ,  lui  laissant  sept  enfants  parmi  lesquels  Pierre  II 
de  Luxembourg,  son  successsur.  Marie  de  Savoie,  belle-sœur 
de  Louis  XI ,  était  sa  seconde  femme  et  l'avait  précédé  de  quel- 
ques mois  dans  la  tombe  ,  lui  laissant  un  fils  et  une  fille.  Enfin , 
le  connétable  de  Saint-Pol ,  aussi  dissolu  dans  ses  mœurs  qu'in- 
grat et  perfide  dans  sa  vie  politique  ,  n'eut  pas  moins  de  huit 
bâtards  dont  les  noms  se  trouvent  partout. 

1    Biographie  universeUe  de  Michaud. 
S   Pièces  justificatives,   228,  224  et  225. 
3    Ibid,  222  et  226. 


—  186  — 
PIERRE  II  DE  LUXEMBOURG ,  14*75-1482. 

Pûîrre  de  Luxembourg,  IP  du  nom,  fut  réintégré  en  1477  dans 
les  possessions  et  titres  de  sa  famille  par  la  duchesse  Marie  de 
Bourgogne.  Cette  princesse  avait  chargé  le  gouverneur  de  Lille 
d'ouvrir  une  enquête  sur  le  fait  de  non  confiscation  des  biens  des 
criminels  de  lèze  Majesté  divine  et  humaine  es  ville  et  chastellenie 
de  Lille  ,  et  tous  les  notables  du  pays  avaient  déposé  et  affirmé 
d'un  commun  accord  quils  avoient  toujours  oy  dire  que  les  villes 
et  chastellenies  de  Lille,  Douai  et  Orchies  et  les  subjets  et  manans 
en  icelles  estoient  franqz,  quittes  et  exempz  de  toute  confiscation.  ' 
Comte  de  Saint- Pol,  de  Ligny,  de  Conversan,  de  Brienne,  de 
Marie  et  de  Soissons,  vicomte  de  Meaux,  châtelain  de  Lille  , 
seigneur  d'Enghien ,  d'Oisy ,  de  Ham  ,  de  Beaurevoir,  de  Bour- 
bourg ,  de  Dunkerque ,  de  Ghistelles ,  de  Rhodes ,  de  Gravelines 
et  de  Warneston ,  Pierre  II  fut  créé  chevalier  de  la  Toison  d'Or 
en  14.78.  Le  26  juillet  1481 ,  il  prétait  serment  comme  châtelain 
de  Lille.  * 

Il  mourut  le  25  octobre  1482  et  fut  inhumé  dans  Tabbaye  de 
Cercamp.  Il  avait  épousé  Marguerite  de  Savoie ,  veuve  de  Jean 
Paléologue,  marquis  de  Montferrat,  sœur  aînée  de  sa  belle  mère 
et  de  la  reine  de  France.  Elle  mourut  à  Bruges  en  Thôtel  de 
Ghistelles  au  mois  de  mars  1483.  Ce  cette  alliance  étaient  nés 
trois  fils  et  deux  filles.  L*un  des  fils  se  distingua  dans  les  guerres 
d'Italie  de  Charles  YIII  et  de  Louis  XII ,  sous  le  nom  du  comte 
de  Ligny  ;  tous  trois  moururent  sans  postérité.  Marie ,  Talnée 
des  filles,  succéda  à  son  père.  Françoise,  la  seconde,  mourut 
en  1523  sans  enfants  de  Philippe  de  Clèves ,  sire  de  Ravcstein, 
son  mari. 

1  Mes  de  la  bibliothèque  de  Lille.  —  Sowenirt  de  la  Flandre  a^allonne  ^ 
Douai  t.  X ,  p.  65.  —  Voir  l'ouvrage  récent  de  M.  Houdoy  :  Chapitres  dt 
l'histoire  de  Lille;  privilège  de  non-confiscation, 

3   Aoûcn  ,  p.  462. 


MABIB  OK  LCXBMBODRO ,  JACQUES  DE  SAVOIE 
ET  FRANÇOIS  DE  BOURBON ,  14B3-1546. 

Marie  de  Luiembourg ,  restée  la  principale  héritière  de 
Pierre  II ,  lui  succéda  à  l'âge  de  treize  ans.  Comtesse  de  Saint- 
Pol ,  de  GonversaD ,  de  Marie  et  de  Soissons  ;  vicomtesse  de 
Meaux ,  châtelaine  de  Lille ,  dame  d'Eughien ,  d'Oisy,  de  Dun- 
kerque ,  de  Bourbourg ,  de  Gravelines ,  de  Ham  ,  Bohaio,  Beau- 
revoir,  Nogent-le-Rotrou ,  Ailly-sur-Noye ,  Vendenil ,  Lncen , 
Condé-eo-Brie ,  etc.  ;  elle  épousa  en  premières  noces  Jacqoes  de 
Savoie,  son  oncle  maternel  et  son  parrain ,  oncle  aussi  du  roi  de 
France ,  Charles  Vlll.  Le  14  janvier  1484  (  n.  s.  ) ,  Jacques  dé 
Savoie ,  comte  de  Bomont ,  seigneur  du  pays  de  Vaux ,  de  Leuze 
etdeCondé,  faisait  sa  première  entrée  à  Lille  et  prétait  serment 
comme  châtelain '.  Il  ne  laissa  qu'une  fille  qui  épousa  Henri, 
comte  de  Nassau  et  de  Viauden ,  dont  elle  n'eut  point  d'enfants. 

Marie  se  remaria  par  traité  passé  au  château  de  Ham ,  le 
8  septembre  1487,  à  François  de  Bourbon,  comte  de  Vendôme,  à 
qui  elle  porta  les  titres  et  domaines  de  la  maison  de  Luxembourg 
qui  lui  avaient  été  rendus  par  une  déclaration  du  roi  Charles  VIIL 
François  de  Bourbon  avait  alors  dix-sept  ans ,  étant  né  en  1470  ; 
il  était  marié  depuis  huit  ans  lorsqu'il  alla  rejoindre  Charles  VIII 
dans  son  expédition  d'Italie.  Il  y  combattit  vaillamment  à  la 
journée  de  Fornoue ,  et  mourut  de  maladie  à  Verceil ,  le  3  oc- 
tobre 1495.  a  C'étoit ,  dit  André  de  La  Vigne ,  l'escarboucle  des 
u  princes  de  son  temps ,  en  beauté ,  bonté ,  humanité ,  sagesse, 
o  douceur  et  bénignité,  et  le  roy  en  fut  si  marry  qu'il  n'éloil 
»  aucun  qui  pût  le  réconforter'.  » 

itesse  Marie  ,  bien  qu'elle  n'eût  alors  que  vingt-quatre 
lonna  point  de  successeur  à  un  époux  aussi  accompli  et 

,  p.  4M. 

ia,Hut.ginéalBgitiaeiela  maiionde  France,  t.  I,  p.  815, 


yécot  en  veuvage  cincpiante-un  ans  passés  en  grande  sainteté  et 
dévotion,  ditPiétin,  qui  la  vit  à  Phalenipin.  Elle  servi!  le  rap- 
port et  dénombrement  de  la  châtellenie  héréditaire  de  Lille , 
en  1511  ;  fit  de  son  vivant  le  partage  de  ses  biens  entre  ses  en- 
fants, et  mourut  à  La  Fère,  le  1®*^  avril  1546.  Son  cœur  fut 
porté  à  Cercamp  et  son  corps  à  Vendôme  ,  dans  la  chapelle  de 
Notre-Dame ,  en  Téglise  de  Saint-Georges ,  oii  reposait  son  mari, 
sous  une  belle  tombe  en  marbre  blanc  qu'elle  lui  avait  fait  élever 
et  qui  les  représentait^  l'un  et'Tautre  à  genoux  devant  un  prie- 
Dieu'. 

Leur  union  avait  été  féconde  et  leur  avait  donné  six  enfants , 
quatre  fils  et  deux  filles.  Charles  de  Bourbon  Tainé,  premier 
duc  de  Vendôme,  pair  de  France ,  à  qui  revenait  le  fief  de  la  châ- 
tellenie de  Lille,  mourut  avant  sa  mère,  le  27  mars  1537.  Il 
avait  épousé,  en  1513,  Françoise,  duchesse  d*Alençon,  veuve 
de  François  P*"  d'Orléans  ,  et  en  avait  eu  treize  enfants ,  dont 
Tainé  des  survivants,  Antoine  de  Bourbon,  fut  châtelain  de 
Lille. 

MAISON  DE  BOURBON. 

ANTOINE  DE  BOURBON  .  roi  db  navabre  ,  1546-1562. 

Antoine  de  Bourbon,  duc  de  Vendôme,  châtelain  de  Lille, 
épousa,  le  20  octobre  1548,  Jeanne  d'Albret,  fille  d'Antoine , 
roi  de  Navarre  et  de  Marguerite  de  Valois.  Après  la  mort  de  son 
beau-père ,  en  1555 ,  il  porta  le  titie  de  roi  de  Navarre.  DeThou 
dit  que  «  c'était  un  prince  de  bonne  mine ,  d'un  esprit  noble  et 
généreux,  qui  aimait  le  droit  et  la  justice,  se  laissant  emporter 
au  plaisir,  à  quoi  il  avait  une  puissante  inclination.  »  Il  mourut 
le  17  novembre  1562 ,  laissant  à  son  fils  Henri ,  le  futur  roi  de 
France ,  la  châtellenie  héréditaire  de  Lille ,  dont  il  avait  fait  le 
rapport  et  dénombrement  l'année  précédente. 

l   Jbid.,  p.  326. 


—  188  — 
HENRI  DB  BOURBON  ET  LES  ROIS  DE  FRANGE ,  156^1189 

Henri  de  Bourbon,  né  le  13  décembre  1553,  châtelain  de 
Lille ,  en  1562 ,  roi  de  Navarre ,  en  1572 ,  parvint  à  la  couronne 
de  France  sous  le  nom  de  Henri  IV,  en  1589.  Redevable  envers 
deux  colonels  suisses  d'une  somme  de  19,600  écus  ,  dont  il  leur 
avait  passé  obligation,  en  1587,  Henri  IV  ne  se  pressait  pas 
d'acquitter  sa  dette.  Les  créanciers  apprenant  qu'il  avait  vendu 
la  seigneurie  d'Enghien ,  dont  moitié  seulement  du  prix  lui  avait 
été  payée ,  firent  saisir,  en  1606 ,  l'autre'moitié  entre  les  mains 
de  l'acquéreur  y  qui  pourtant  .versa  le  solde  de  son  acquisition, 
le  roi  lui  ayant  assigné,  pour  garantie,  la  châtellenie  héréditaire 
de  Lille. 

Après  maintes  poursuites  et  maints  sursis ,  les  créanciers  ob- 
tinrent, enfin,  le  âO  janvier  1630,  de  la  cour  de  Malines  et  à 
rinsu  du  roi  de  France ,  une  sentence ,  en  vertu  de  laquelle  le  fief 
de  la  châtellenie  de  Lille  fut  saisi  réellement  et  la  vente  annoncée 
par  affiches.  A  cette  nouvelle,  Louis  XIII  fit  assembler  son  con- 
seil; quelques-uns  des  membres  étaient  d'avis  de  faire,  par  re- 
présailles, arrêter  tous  les  marchands  flamands  en  France ,  et  de 
se  préparer  à  tirer  raison  de  cet  attentat  par  les  voies  extraordi- 
naires; mais ,  par  égard  pour  l'infante  Isabelle ,  alors  notre  sou- 
veraine ,  Louis  XIII  ne  voulut  pas  recourir  à  la  force  et  envoya 
consigner  la  somme  due  ^ 

Entre  temps ,  vers  1620 ,  Louis  XIII  servait  encore ,  comme 
châtelain  de  Lille ,  le  rapport  et  dénombrement  de  son  fief  aux 
archiducs  Albert  et  Isabelle  ;  et  bien  que ,  par  la  conquête  de 
1667 ,  la  Flandre  fût  définitivement  acquise  à  la  France,  la  châ- 
tellenie héréditaire  de  Lille  n'en  conserva  pas  moins  sa  constitu- 
tion féodale ,  de  sorte  que  Louis  XIV  et  ses  successeurs  Louis  XV 
et  Louis  XVI  furent  aussi  châtelains  de  Lille.  La  dignité  huit 
fois  séculaire  s'est  éteinte  avec  eux;  l'éclat  du  trône  où  elle  était 
parvenue  ne  l'a  point  sauvée. 

l   Galland,  Mémviret  pour  l'histoire  de  Nacarre  et  de  Flandre,  p.  480. 


•m^ 


PIÈCES  JUSTIFICATIVES. 


GARTULAIRE 


DES  CHATELAINS   DE  LILLE 


AVANT-PROPOS. 

C'est  aux  actes  officiels ,  aux  documeuts  authentiques ,  que 
j'ai  empruDté  les  éléments  de  Tétude  historique  qui  précède  ; 
de  là  ce  recueil  de  deux  cent  trente  chartes  qui  en  constitue 
Tunique  base  pour  le  fond  comme  pour  les  détails ,  et  qui  serait 
bien  plus  complet  encore  si  la  source  principale  où  je  comptais 
puiser ,  celle  qui  eût  été  la  plus  féconde  et  la  plus  précieuse 
pour  mon  sujet ,  ne  manquait  presque  entièrement,  je  veux  dire 
le  fonds  de  Tabbaye  de  Phalempin.  Cette  maison  dont  les  châ- 
telains de  Lille  étaient  les  fondateurs ,  les  bienfaiteurs  et  les 
gardiens,  près  de  laquelle  vécurent  beaucoup  d*  entre  eux  et  où 
plusieurs  eurent  leur  sépulture ,  n'est  représentée  dans  les  dépôts 

xn— 13 


—  190  — 

d'archives  qae  par  quelques  documents  modernes ,  parmi  lesquels 
néanmoins  se  trouvent  en  copies  deux  actes  importants  des  XIP 
et  XIII*  siècles  que  j'ai  reproduits. 

Les  pièces  qui  composent  le  cartulaire  des  châtelains  de  Lille, 
y  sont  difTéremment  rapportées.  Pour  celles  qui  ont  été  déjà 
publiées ,  j*ai  dû  me  borner  à  un  énoncé  sommaire ,  à  un  ex- 
trait ou  à  une  analyse  afin  de  ne  pas  donner  à  ce  recueil  des 
proportions  exagérées.  Une  exception  s'imposait  cependant  pour 
deux  ou  trois  actes  d'un  intérêt  majeur  ;  on  les  trouvera  im- 
primés in  eoftenso. 

Parmi  les  pièces  restées  inédites ,  il  en  est  qui  ne  se  ratta- 
chent à  l'histoire  des  châtelains  de  Lille ,  que  par  uue  date,  un 
nom  ,  une  signature  ;  ou  dont  toute  l'importance  ,  sous  le  même 
rapport ,  se  circonscrit  dans  quelques  lignes  du  texte.  De  celles- 
ci  encore  je  donne  soit  un  extrait,  soit  une  analyse  plus  oa 
moins  développée  selon  leur  degré  d'utilité ,  mais  toujours  suf- 
fisante pour  renfermer  pleinement  et  fidèlement  la  preuve  qu'on 
y  chercherait.  Une  bonne  place  s'est  trouvée  ainsi  ménagée  pour 
la  reproduction  intégrale  des  titres  d'un  plus  grand  intérêt. 

Je  n'insiste  point  sur  l'utilité  de  ce  cartulaire  ;  on  n'a  plus  be- 
soin de  prouver  cette  évidente  vérité  que  les  chartes  et  diplômes 
sont  les  sources  essentielles  de  l'histoire. 

Mai  4873. 


GARTULAIRE  DES  CHATELAINS  DE  LILLE 


1. 

068-fMi,  (ou  mieux  i084UI049),  {\)  20  janvier.  —  Àctum 
publiée  apud  Castrum  Islâ  nomine  XIII  Kal.  februarii.  a  In 
))  nomine  Sancte  et  individue  Trinitatis,  Balduinus  Dei  gratià,  mar- 
JD  chisus,  etc.  » 

A  la  prière  de  Womare ,  abbé  de  Saint-Pierre  au  Mont  Blandin, 
à  Gand ,  se  plaignant  des  injustices  que  les  avoués  commettaient  à 
Douchy,  Bauduin  III  constitue  cette  villa  en  paix,  de  telle  sorte  que  : 

c(  Judex  nullus  advocatus  vel  exactor  potestatem  babeat 
»  quippiam  juris  faciendi  in  eâ  vel  tollen  vel  precationes  facere , 

1  Depuis  rimpression  de  la  première  partie  du  présent  ouvrage  ,  il  s'est 
élevé ,  sur  la  date  assignée  à  cet  acte  par  Van  Lokeren ,  des  doutes  qui 
paraissent  fondés.  Les  comtes  de  Flandre  n'ont  possédé  Yalenciennes  qu*& 
partir  des  premières  années  du  XI"  siècle  (1006  suivant  Duvivier,  Recherches 
sur  le  Hainaut  ancien ,  p.  888)  ;  Bauduin  III  ne  pouvait  donc  imposer  des 
corvées  en  faveur  de  cette  ville.  De  plus,  il  se  trouve,  dans  le  texte  roman 
donné  par  Van  Lokeren  un  passage  où  Bauduin  lui-même  semble  in- 
diquer qu'avant  lui  il  y  eut  des  successeurs  d'Arnoul  le  rénovateur  de 
Tabbaye  de  Saint-Pierre  de  Gand  :  «  Et  pour  ce  que  ledit  monastère  est 
»  rénové  de  fondation  par  Arnoul  glorieux  marquis,  notre  prédicesseur, 
»  ainsy  comme  lui  meismez,  comme  tous  successeurs  devant  nous  icelle  viUe 
»  ont  constitué  en  paix....»  L'acte  émanerait  de  Bauduin V  et  serait  con- 
temporain d'un  titre  de  Saint- Amé  de  Douai ,  identique  pour  les  termes  et 
publié  par  Duvivier  sous  les  dates  extrêmes  1084— 104*7  [ihidem).  Resterait  à 
expliquer  la  présente  de  Tabbé  Womare  ,  mais  il  est  probable  que  la  charte 
originale  portait  seulement  TinitialeW.  Or  il  y  a  eu,  à  Saint-Pierre  de  Gand, 
de  1034  à  1058,  un  abbé  du  nom  de  Wichard  ,  et  c'est  vraisemblablement 
celui-ci  qui  aura  provoqué  l'acte  en  question. 


—  19%  — 

D  yel  placatum  tenere  ;  sed  abbas  memorati  locî ,  vel  quem 

D  ipse  sub  se  constituent,  omnia  in  propriâ  potestate  et  jure 

»  teneat,  que  sunt  agenda  vel  exîgenda  in  predicta  ^illa. 

D  Excepto  quod  tria  generalia  placita  que  sunt  agenda  per 

»  annum,  hoc  est  post  natale  Domini,  post  Pascha,  post  festum 

»  Sti  Johannis,  per  advocatum  sunt  transigenda,  in  quibus  ipse 

»  tantum  denarium  accipiat.  Operarii  autem,  hoc  est  homines 

0  de  villa ,  facient  servitium  comitis  ad  caslnim  Yalencianas , 

B  vel   ubi  jusserit ,    ad   mensuram ,  sicut  antiquitùs  est  eis 

»  constitutum.  0 

Fragment  impiimé  dans  les  Archives  historiques  et  littéraires  du 
nord  de  la  France  j  8*  série,  1. 1,  p.  385.  —  Traduction  romane  de 
Tacte  entier  dans  Van  Lokeren ,  Chartes  et  documents  de  Vahhaye 
de  Saint-Pierre  à  Gand  ,  N^  26. 

2. 

1038.  —  Bauduin  de  Lille,  comte  de  Flandre ,  se  reconnaît 
avoué  de  Marchiennes  et  donne  la  charge  de  cette  avouerie  à  Hugues 
Havet  d*Âubigny  en  réglant  les  droits  attachés  à  ladite  avouerie. 
—  ....  5.  Saswalonis,  militis. 

Le  Glay,  Mémoire  sur  les  archives  de  Vabbaye  de  Marchiennes , 
dans  les  Mémoires  de  la  société  des  sciences  de  Douai,  2*  série,  t.  II. 

3. 

1030.  —  Hugues,  évêque  de  Noyon  et  de  Tournai,  approuve 
la  fondation  de  Tabbaye  de  Phalempin,  faite  par  Saswalon  avec  le 
consentement  de  Bauduin  Y,  comte  dé  Flandre. 

Piétin  ,  Chronicon  Fanopinense ,  ms.  —  Imprimé  dans  Vander 
Haer,  les  Chastelains  de  Lille ,  p.  153;  —  dans  Buzelin  ,  Gallo- 
Flandria^  p.  869; — dansMirœus,  I,  58  ;  — dans  le  Gallia  Christiana, 
t.  llh  Instrum.,  col.  65. 

4. 

t08O-t045.  —  Le  pape  Benoit  I^  mande  à  Saswalon  qu*il  con- 
firme la  fondation  de  Tabbaye  de  Phalempin. 

Buzelin,  Gallo-Flandria,  p. 870. 


5.   . 

Vers  1970.  —  Règlement  pour  l'avouerie  du  monastère  de 
Saint-Bavon.  — Aetum  inurbe  Gande  présente  Rotberto,  marehyto 
Flandriœ,  hisque  teêtibus  idoneiê  huie  asêertioni  êubrogatit, 
Signum  Cononis  de  Etna,  Sigum  RadtUfi  cognomento  Everardi 
de  Tornaco .  Signum  Balduini  de  Insula  etc. 

Serrure ,  Cartulaire  de  SainUBat^on  ,  N.  1 4, 

6. 

1099^,  janvier.  —  Rainard,  abbé  de  Ribemont,  fait  connaître 
qu'Anselme  de  Ribemont  a  donné  à  cette  abbaye  une  bergerie  sise 
à  Loon,  dans  le  comté  de  Bourbourg.  —  S.  Roigeri,  Hislemit 
castellani. 

A.  Desplanque ,  Cttrtulaire  dU  Nord, 

7. 

tlNIO,  27  avril  —  Actum  apud  Islam,  Robert,  marquis  des 
Flamands,  ù  la  demande  de  Roger,  châtelain  de  Lille ,  déclare  les 
biens  de  Tabbaye  de  Phalempin  libres  de  toute  servitude ,  de  toute 
coutume  et  de  toute  exaction,  et  concède  à  ce  monastère  les  immu- 
nités qu'avaient  obtenues  d'autres  églises  et  notamment  celle  de  Lille. 

VanderHaer,  les  Chastelaint  deLille^  p.  188.  —  Buxelin,  GqU.'- 
Fland,,  p.  8*71.  —  Mirœus,  I,  862. 

8 

tINNI,  5  février.  —  Robert,  comte  de  Flandre,  à  la  demande 
d'Euger,  chanoine  de  Saint-Martin  de  Tours,  restitue  à  cette  église 
un  cens  annuel  de  dix  livres  sur  la  terre  de  Barale  en  Cambresis.  — 
S.  Rogeri,  Castellani  de  Insulâ.  —  S.  Frimoldi  de  eadem  Insuld, 

Archives  départementales  du  Nord ,  Deuxième  cartulaire  de 
Flandre ,  pièce  215.  —  Imprimé  dans  Le  Glay,  Glossaire  topogra^ 
phique  de  V ancien  Cambresis ,  p  24. 

9. 

iM8  —  Aetum  apud  Islam.  —  Robert  le  Jeune,  marquis  des 
Flamands,  au  moment  de  partir  pour  la  délivrance  de  Jérusalem , 


—  194  — 

donne  à  Téglise  de  Saint-Pierre  de  Lille  le  bodium  de  Lesquin. 
Ingelbert  de  Cysoing  et  Roger,  châtelains  de  Lille,  castellanug 
lilensiê,  qui  tenaient  ce  bodium  en  fief,  devant  accompagner  le 
comte  à  Jérusalem,  le  lui  avaient  remis  libre  de  toute  prestation 
moyennant  un  retour.  —  Témoins  :  Engelbertus,  castellanus; 
Rodgerus ,  ccutellanus  ;  Winemarus ,  ccutellanus  ;  Rodbertus 
Junior,  ecutellanus  ;„,  .  Walkerus  de  Cumines  ;  Ger ardus  de 
Floresberg;  Ger  ardus  de  Waskenhal;  Rodbertus  de  Arboreto; 
A'mulricus  de  Landast,  etc. 

Archives  départementales  du  Nord,  fonds  de  St-Pierre  ;  origUutL 
Bihlioth^ue  de  Lille  ,  Cartulaire ,  dit  Decanus ,  de  la  collégiale  de 
deSt-Pierre^  f  lxx.  —  Imprimé  dans  Duchesne,  Maison  de  Gaines^ 
preuves,  p.  186,  et  dans  Mirœas,  III,  665. 

10. 
1IHI7,  21  octobre.  —  Lambert,   évoque  d'Àrras,  maintient  et 
confirme  les  privilèges  et  les|dons  accordés  à  Téglise  de  Mont  Saint- 
Éloi  par  les  évoques  Fulbert,   Lietbert,   Gérard,  et  par  le  chevalier 
Clarembaud.  —  Parmi  les  témoins  :  Frumoldus  de  Insulâ. 

Mirœus  ,  1,  166.  —  Traduit  dans  de  Cardevacque,  L'Abbaye  de 
MontSaini'Éloi  ^  pièces  justificatives,  III. 

11. 

1101,  17  mai.  —  Accord  conclu  entre  Henri,  roi  des  Anglais, 
et  Robert,  comte  de  Flandre.  Celui-ci  s'engage  à  défendre  Henri 
contre  tous  ses  ennemis,  sauf  la  fidélité  à  laquelle  il  est  tenu  envers 
Louis,  roi  de  France  ;  (4)  il  enverra  à  son  aide,  s'il  en  est  requis, 
500  chevaliers.  Le  roi,  de  son  côté,  lui  donne,  pour  la  tenir  en  fief, 
une  rente  annuelle  de  400  marcs  d'argent.  —  Presentibus  ex  parte 
comitis  Roberti  :  Roberto  de  Bethuna;  et  Willelmo,  castetlano  de 
Sancto  Audomaro;  et  Walterio,  castellano  de  Brucgis;  et  Fro- 
doaldo  de  Bergis  ;  et  Rogerio ,  castellano  de  Insula. 

Rymer,  Fœdera^  conventiones  y  litterœ  ,  t  I,  p.  1  (I'*  édition),  et 

i  Louis-le-Gros  était  associé  à  la  royauté  depuis  1098  ou  1099 ,  et  il  se 
trouve  des  chartes  oh  Ton  ne  fait  mention ,  du  vivant  de  Philippe  I*',  ^edn 
règne  de  son  fils.  (L'art  de  vérifier  les  dates). 


—  195  ^ 

1. 1,  p.  6  (Records).  —  Fragment  dans  Anselme  ,  Histoire  ginéàlo^ 
giquede  France  ^  t.JI»  p.  800. 

12. 

11 09.  —  In  villa  Hislensi .  —  Robert,  comte  de  Flandre , 
déclare  à  la  prière  de  Tabbé  Lambert  et  des  religieux  de  Saint-Bertin, 
que  la  terre  d'Arqués  et  ses  moulins  ayant  été  affectés  à  Tentretien  de 
ces  religieux ,  ils  doivent  y  jouir  du  droit  de  mouture ,  c*e8t-à-dire 
de  la  banalité  des  moulins.  —  His  presentibus  quorum  nomina  et 
signa  annotariplacuit  :  Signum  Roberti,  comitis,  Signum  Roberti, 
advocati,  Signum  Roberti ,  caêtellani,  Signum  Rogeri ,  castel- 
lani  [Insulensis  ?) .  Signum  Everardi.  Signum  Frumoldi^  Insu* 
lani^  etc. 

Guérard ,  Cartalaire  de  Vahh^ye  de  Saint-BerUn ,  p.  222. 

13. 

nos,  10  mars  •—  Nouvel  accord  conclu  entre  Henri,  roi  des 
Anglais,  et  Robert  comte  de  Flandre .  Celui-ci  s'engage  à  marcher  à 
l'aide  ^u  Roi  lorsqu'il  en  sera  requis,  avec  mille  chevaliers  ;  il  rece- 
vra, en  retour  de  ce  service,  une  rente  annuelle  de  quatre  cents 
marcs  d'argent.  —  Ex  parte  comitis  Roberti  :  Frotoaldo  de  Insula. 

Rymer,  Fœdera ,  1. 1,  p.  4  (V  édition),  p.  7  (Records). 

14. 

ilOG,  Actum  apud  Insulam.  —  Balderic,  évéque  de  Noyon  et 
de  Tournai ,  donne  à  l'abbaye  dé  Bourbourg  son  alleu  situé  dans 
l'évéché  de  Térouanne.  —  Parmr  les  témoins  :  Rogerus ,  eastel-- 
lannus  (Insulensis  ?). 

De  Goussemaker,  Notice  sur  les  arehitfet  de  Vahhaye  de  Bourbourg, 
t.  IV  des  annales  du  Comité  flamand  de  France  ,  p.  28*7. 

15. 

1108.  —  Balderic ,  évéque  de  Noyon  et  de  Tournai  relate  la 
restauration  qu'il  a  opérée  à  l'abbaye  de  Phalempin,  à  la  sollicitation 
d'Ogive ,  et  confirme  à  ce  monastère  toutes  ses  possessions  qu'il 
énumère.  ^ 


—  196  — 

Universis  itaque  sanctœ  matris  ecclesiœ  filiisnotum  esse  volu- 
mus,  quandam  parochianam  nostram  nomine  Ogivam  pro  Faao- 
pinensi  ecclesia  quœeo  ia  tempore  ferë  ad  nihilum  erat  redacta, 
coDsilium  et  auxiiium  nostnim  obnixiùs  postulasse,  fratribus  et 
coëpiscopis  nostris  Odone  Cameracense,  domino  Joanne  Mori- 
nense ,  domino  Lamberto  Âtrebatense  ,  multisque  venerabilibus 
personis  pro  illa  postulantibus.  Illa  quippe  ecclesia  ab  anteces- 
soribus  prœfatœ  mulieris  fundata,  fratribus  que  deputata, 
sœculari  tamen  ditioni  quasi  hereditario  jure  erat  subjecta. 
Post  hoc  verô  Dei  gratia  succurente,  ipsa  quoque  muliere  cum 
yiro  suo  Rogero  Islensi  castellano  suggerente,  et  Roberto 
comité  Flandrensi  annuente ,  ab  omni  laica  potestate  liberata, 
et  à  prœdecessore  nostro  Radbodo  episcopo  ab  omni  debito 
$oluta,  sub  professione  canonica  canonicœ  libertatis  fuit  privi- 
legio  sublimata.  Ex  humili  igitur  et  'devota  sepè  dictœ  mulieris 
quœrimonia  audientes  ipsam  ecclesiam  ad  tantam  de^enisse 
miseriam,  quod  canonicus  in  ea  nullo  modo  ordo  teneretur, 
sacerdos  etiam  vel  levita  in  ipsa  minime  inveniretur  ;  prœdic- 
torum  coëpiscoporum  consilio  dignum  duximus  ipsius  devotionem 
confovere,  et  ad  restaurationem  memoratœ  ecclesiœ  officii  nos- 
tri  curam  impendere Actum  Tornaci  anno  M.  G.  VIII, 

Indict.  1 ,  régnante  Ludovico  rege,  Roberto  minore  principauté. 

Imprimé  en  entier  dans  Buzelin,  Gall.-Fland.,  878  ;  —  et  dans 
Mirœos ,  IIII,  816. 

16. 

titO,  9  avril,  —  Le  pape  Pascal  II  approuve  la  restauration  de 
Tabbaye  de  Saint-Christophe,  à  Phalempin,  opérée  suivant  le  désir 
des  religieux  époux  Roger  et  Ogive,  confirme  aux  chanoines,  qui  y 
vivent  sous  la  règle  de  Saint-Augustin,  leurs  possessions  et  privilèges, 
et  leur  concède  la  cure  paroissiale  avec  Tagrément  de  l'évéque  de 
Tournai. 

Bnselio  ,  GalL-Fland.,  874.  —  Mirœus ,  III,  817.  ' 


—  in  — 

IT. 

f  f  11.  — Bauduin,  comte  de  Flandre,  fils  de  Robert,  confirme  à 
l'abbaye  de  Saint-Yaast  la  possession  du  tonlieu  que  ce  monastère 
percevait  à  Arras.  —  Subscripsit ,  Rogerui ,  coêtellanus  de  Inêulâ. 

Fragment  dans  Du  Ghesne  ,  Maiton  de  Béthune^  preuves,  p.  H 
—  Tailliar,  jRecherchet  pour  sentir  à  Vhittoire  de  l'abbaye  de  Saint" 
Vaaet^  t.  xxxi  des  mémoires  de  Tacadémie  d'Arras,  p.  429. 

18. 

tilfl.  —  Henri,  abbé  d* Arras,  déclare  que  Jean  Borelz  a  reconnu 
et  confirmé,  en  présence  de  son  fils  Simon,  Taccord  qu'il  avait  anté 
rieurement  conclu  avec  Alold,   l'un  des  prédécesseurs  de  Henri,  au 
sujet  du  village  de  Béhaignîes.    Testis,    Frumolduê   de  Inêuld» 
Rogeruê,  castellanus  [de  Insuld  f), 

Tailliar,  Recherchet  pour  servir  à  Vhittoire  de  Vabbaye  de  Sainte 
Vaatt  d'Arras  ,  p.  455. 

19. 

lllt,  12  avriL  —  Bauduin,  comte  de  Flandre,  et  sa  mère, 
Clémence,  confirment  à  l'abbé  de  Cluny  la  direction  du  monastère 
de  SaintrBertin.  —  S.  Rotgerii^  castellani  Insulani. 

Mirœus,II,  1158. 

20. 

1118.  —  Bauduin,  comte  de  Flandre,  confirme  la  donation  de 
la  bergerie  de  Neuvenne,  faite  à  l'abbaye  de  Saint-Wulmar  par 
Ëustache  le  Jeune,  comte  de  Boulogne.  —  Subscripsit  Rogerius, 
castellanus  de  Insuld. 

Mirœiu  IV,  193. 

21. 

il  18.  —  Jean,  évéque  des  Morins,  approuve  et  certifie  la  dona- 
tion qui  précède.  —  Teste  Rogero,  Castellano  de  Insuld. 

Mirœus ,  iv,  192. 


-*  I9ê  — 


22. 


lits.  <—  Bauduin,  comte  de  Flandre,  fait  savoir  que  lui  et 
Clémence,  sa  mère,  ont  donné  en  aumône  à  Téglise  de  Saint-Sauveur 
de  Ham  toute  la  terre  qu'ils  possédaient  dans  la  paroisse  de  Saint- 
Martin  de  Lierres.  Il  déclare  en  outre  que  noble  homme  Elénard, 
son  épouse  et  ses  sœurs  ont  également  donné  à  la  môme  église  toute 
la  terre  qu'ils  tenaient  de  lui  en  ladite  paroisse  de  Lierres.  —  Parmi 
les  témoins  :  Rogerus,  castellanus  de  Lisle. 

Bibliothë<{ue  nationale,  fonds  français,  N^  22866,  f^70,  ancien 
fonds  Gragnieres  ;  MélangeM  Clerambaut,  vol.  1*78,  f^  95. 

23. 

1118,  f  janvter.  —  Bauduin,  comte  de  Flandre,  à  la  demande 
de  Tabbé  Bovon,  détermine  la  juridiction  de  Tabbaye  de  Saint- 
Amand  et  retendue  des  droits  de  ses  avoués.  —  S.  Rogeri ,  castel- 
lani  du  Insulâ. 

Mirœus,  ii,  1158. 

24.. 

tliO.  —  Le  pape  Calixte  II  confirme  la  .fondation  du  chapitre 
d'Aire.  —  Teste,  Rogero,  castellano  de  Insulâ. 

Imprimé  dans  les  Mémoires  de  la  Société  des  antiquaires  de  la 
Morinie  ,  t.  x  ,  p.  818. 

25. 

ilM.  •—  Robert,  évéque  d*Arras,  fait  connaître  que,  par  ses 
soins  la  paix  est  rétablie  entre  Amand,  abbé  de  Marchiennes,  et 
Roger,  châtelain  de  Lille,  et  que  les  terres  de  Sainte-Rictrude  usur- 
pées par  Roger  à  Lorgies,  sont  rentrées  en  la  possession  de  Tabbaye. 

Robertus,  Dei  gratia  episcopus,  tam  futuris  quam  presentibus 
eternam  in  Christo  salutem.  Post  animarum  salutem  nichil  est 
quod  nostre  sollicitiùs  incumbat  prôvidentie  quàm  ecclesiarum 


—  199  — 

dispersa  fideliter  recolligerc  et  ad  firmam  utilitatem  redacta 
solide  coDservare.  Notum  itaque  fieri  volumus  dilectioni  vestre 
nos  Dec  auiiliante  inter  fratrem  Qostrum  Amaodum,  abbatem 
Marceniensem,  et  Rogerum,  castellanum  Islensem,  tandem 
post  diversarum  controversias  actionum  pacem  reformasse  et 
terras  Sancte  Rictrudis  in  parrochia  de  Lorgiis  sitas ,  quas  ipse 
cabtellanus  injuste  sibi  usurpaverat ,  ad  antiquam  Marceni^lisis 
ecclesie  possessionem  revocasse.  Yerumtamero  qualiter  rcs  acta 
sit  atque  inter  eos  ordinata  concordia  breviter  litteris  commen- 
dare  curavimus,  ut  et  prefata  ecclesia  in  terris  illis  quod  nobis 
presentibus  utrimque  concessum  est  in  pace  denuo  possideat  et 
castellanus  ut  hères  ejus  constitutum  pactionis  terminum  trans- 
gredi  non  présumât.  Decretum  est  iiaque  inter  eos  ut  terragium 
et  decimam  insuper  et  quinque  modios  avene  ad  mensuram 
ille  regionis  et  centum  gallinas  in  predictis  terris  Sancte  Ric- 
trudis singulis  annis  habeat  Marceniensis  ecclesia»  ita  duntaxat 
ut  rustici  qui  terras  illas  excolunt  terragium  et  decimam  sine 
misso  abbatis  non  ejiciant.  Si  autem  aliquis  eorum  de  terragio 
et  décima  sive  de  censu  fraudem  ut  damnum  ecclesie  inferre 
presumpserit ,  villicus  Sancte  Rictrudis  eum  Lorgiam  venire  ad 
juslitiam  coaimonebit,  ubi  juxta  judicium  scaviniorum  eum  per- 
sequi  justitiam  oportebit.  Si  vero  justitiam  persequi  noiuerit  et 
castellanus  y    postquàm  hoc  ei  per  nunlium  abbatis  manifes- 
tabit.illum  ad  justitiam  infra  quindecim  dies  venire  non  fecerit, 
tune  terra  illius  injuriosi  in  manu  abbatis  deveniet  donec  red- 
ditus  qui  sibi  de  illa  terra  debent  plenarie  per  legem  solvant. 
IIlos  autem  quinque  modios  avene  et  gallinas  quas  diximus 
hospites  ecclesie  Marceniensis  in  predicta  parrochia  Lorgiarum 
commanentes   pro  terris  Sancte  Rictrudis,  quas  a  castellano 
hactenus  tenuerant ,  apud  Hainas  in  festivitate  Sancti  Remigii 
annuatim  persolvent ,  sed  amodo  de  his  terris  ad  castellanum 
non  respicient  quia  sicut  ipsi  ita  et  terre  eorum  in  manu  abbatis 
et  ecclesie  omnino  consistent.  Si  vero  hospites  ecclesie  de 


prefatis  terris  tantum  non  habuerint  ni  prefatum  eensnm  valeant 
persolvere,  castellanus  per  suos  hospites  qui  de  terris  illis 
tenent  quodcumque  deerit  ad  integrum  supplebit.  Sciendum 
quoquc  quia  de  omnibus  que  ad  vilHeum  Sancte  Rictrudis  per- 
tinent nicbil  omnino  concessum  est  castellano.  Prêter  bec  que 
hic  determiuata  seu  denominata  sunt  constitutum  est  ut  Rogerus 
castellanus  ceteia  que  prius  injuste  tenuerat  nunc  ab  abbate  in 
feodum  accipiat  et  tam  ipse  quam  et  hères  ei  hominium  et  fide- 
litatem  abbati  et  ecclesie  Marceniensi  faciat.  Ad  comprimendam 
vero  cujuslibet  malefactoris  audaciam  hujus  pactionis  seriem 
scripto  commendavimus,  et  sigilli  nostri  impressione  signantes 
in  augmentum  fîrmitatis  venerabilium  personarum  nomina 
subscripsimus.  Si  quis  itaque  importunus  pervasor  ut  que- 
cumque  persona  hujus  contitutionis  paginam  infringerc  pre- 
sumpserit ,  communione  christiana  privatus  excommunicationis 
periculo  subjaceat  ;  conservatoribus  autem  eterne  beatudinis 
tribuatur  hereditas.  Signum  domni  Roberti  episcopi.  S.  Drogônis 
archidiaconi.  S.  Roberti  archidiaconi.  S.  Odonis  prepositi. 
S.  domni  Âlvisi  abbatis.  S.  domni  Richoardi  abbatis.  S.  Anas- 
tasii  cantoris.  S.  Andrée ,  Hugonis ,  Roberti,  Gerardi,  canoni- 
corum.  S.  Karoli  comitis  Flandriensium  et  baronum  ejus,  in 
quorum  presentia  a  Rogero  castellano  factum  est  hoFminium 
Amando  abbati  Marceniensi  et  facta  fidelitas.  Actum  anno 
incarnati  Verbi  millesimo  GXXI,  indictione  XIIII,  presulatus 
domni  Roberti  episcopi  anno  YI. 

Archives  département,  du  Nord,  fonds  de  Marchiennes  ,  Original. 

26. 

tl99.  —  Robert,  évéque  d*Arras,  fait  connaître  que,  par  ses 
soins,  Roger,  châtelain  de  Lille,  et  Lietalde  de  Biez  sont  en  paix  avec 
Amand,  abbé  de  Marchiennes,  et  que  les  terres  de  Sainte- Rictrude, 
usurpées  par  Roger  et  Lietalde,  à  Lorgies,  sont  rentrées  en  la  pos- 
session de  Tabbaye. 

In  nomine  Sancte  et  individue  Trinitatis.  Robertus,   Dei 


—  SOI  ^ 

gratia  Attrebatentis  episcopus,  tam  fiitnris 
eternam  in  Christo  salatem.  Pust  anîmaram  salalm  nchfl 
estquod  nostre  sollicitias  incmnlMt  proTideatie  qian  ccde- 
siarom  dispersa  fideliter  reeollîgere  et  ad  finuai  «tfliUlea 
redacta  solide  conseryare.  NotoiD  itaque  fieri  toIuhas  dOec- 
tioni  vestre  nos  Deo  aoxîlîante  inter  fratmiD  nostinoi  AnaBdiM, 
abbatem  Marceniensem,  et  Bogemm,  casteOaAiini  Isfeasca, 
et  Lietaldom  de  Biez  tandem  post  diTersaram  controTersias 
actionnm  pacem  reformasse  et  terras  Sancte  Bictmdis  in  pairo- 
cbia  ville  Lorgiaram  sîtas ,  qnas  ipse  castdlanas  et  LietaMis 
injuste  sibî  usurpaverant,  ad  antiqaam  Harcenieiisb  ccdesie 
possessionem  ecclesiastîco  jndicio  reTOcasse.  Qualiter  aalea 
res  acta  sit  atqae  inter  eos  ordinata  concordia  breriter  litleris 
commendare  curavimus ,  at  et  prefata  ecclesîa  in  terris  illis 
qnod  nobis  presentibos  ntrimqne  conccssom  est  in  paee  deiiM 
possideat  et  illi  constitatam  pactkmîs  termiauii  trasigredi 
non  presamant  Decretnm  itaqae  est  in  presentia  Bostra  Boge- 
mm  et  Lietaldum  de  omnibus  terris  Sancte  Bictmdis,  qvas 
ipsi  yel  alii  per  eos  priùs  injuste  tennerant,  terraginn  et 
decimam  ecclesie  Marceniensi  in  postemm  dare,  prata,  saitis 
et  nemora  in  illis  terris  consistentia  ad  cnltnram  segetnm 
redigere,  et  si  qnid  de  eisdem  nemoribus  renderetar,  parten 
precii  sicut  de  terragio  et  décima  ecclesiam  acdpere  ;  msticoa 
qnoque  castellani  qui  terras  Sancte  Bictmdis  excohut,  pro 
retentis  terragiis  ceteris  que  institutis,  per  ministros  ecclesie 
Marceniensis  ad  jnstitiam  Lorgias  in  atrium  venire  ;  Lietaldus 
vero  apud  Hainas  de  similibus  causis  in  placito  per  scavinios 
similiter  justificari  debere  ;  unumqnemqne  etiam  eomm ,  id 
est  Rogenim  et  Lietaldnm,  prêter  terragium  et  decimam  pro 
censu  terre  sue  centnm  gallinas  et  quinque  modios  arène  sin- 
gnlis  annU  persolvere  ;  sed  tamen  enndem  Uetaldum  avenam 
et  gallinas  quas  débet  cum  pomerio  et  manso  suo ,  sicut  se 
habet  yetas  fossatum  Wenemari,  ab  abbate  in  feodum  tenere 


—  202  — 

excepto  jure  altaris  et  villici  ;  hospites  quoqne  Sande  Rictnidis 

circum  quaque  manentes  in  terris  ipsius  Lietaldi   ad  opns 

animalium  suorum  pascua  communia  gratis  habere  ;  eundemque 

aut  terragium  terre  jus  in  horreum  Sancte  Rictrudis  Lorgias 

deducere,   aut  ad  subvehendum    idem   terragium    monachis 

equum  unum  quot  annis  accommodare.  Gensum  vero  quod  débet 

castellanus ,  id  est  quinque  modios  avene  et  centum  gallinas, 

per   hospites  ecclesie   circumquaque   manentes,    pro.   terris 

quas  ab  eodem  castellano  prius  tenuerant,   reddi  debere  et 

easdem  terras  pro  quibus  hoc  persolvunt  in  abbatis  potestate 

amplius  permanere  ;  eundemque  castellanum  hominium,  fideli- 

tatem,  servitium,  pro  beneficio  quod  ab  ecclesia  tenet,  abbati 

ejusque  successoribus  facere.  Sciendum  quoque  quod  quidam 

miles   de  villa  Isel,  Wenemarus   nomine,  judicio  clericorum 

nostrorum    excommunicationem    incurrerit    propter    injustam 

peryasionem  terrarum  seu  hospitum  Sancte  Rictrudis  in  villa 

Rachelerot  nuncupata  consistentium.  Hic  tandem    abbati  et 

ecclesie  Marceuiensi  satisfaciens,  in  nostra  presentia  culpam 

suam  recognovit,  michi  quoque  ad  opus  ejusdem  ecclesie  pre- 

fatas  terras  et  hospites    in  manum    reddens  et  securitatem 

pacis  in  posterum  faciens,  veniam  postulavit  et  impetravit.  Ad 

comprimendam  vero  cujuslibet  malefactoris  audatiam ,   hujus 

pactionis  seriem    scripto    commendavimus ,  et    sigilli  nostri 

impressione  signantes  personarum  venerabilium  nomina  subs- 

cripsimus.  Si  quis  itaque  importunus  pervasor  vel  quecumque 

persona  hujus  constitutionis  paginam  infringere  presumpserit, 

communione   christiana  privatus  excommunicationis  pericule 

subjaceat  ;  conservatoribus  autem  eterne  beatudinis  tribuatur 

hereditas.  Signum  domni  Roberti,   episcopi.  S.  Drogonis  et 

Roberti,  archidiaconorum.  S.  Odonis,  prepositi.  S.  Anasthasii, 

cantoris.  S.  Pétri,  Berturii,  canonicorum.  Actum  Atiebati  anno 

incarnati  verbi  W  C  XXir,  indictione  XV*,  anno  autem  ponti- 

ficatus  domni  Roberti  Atrebatensis  episcopi  VIF. 

Archives  départ,  du  Nord ,  fonds  de  Marchiennes ,  Original, 


—  MS— > 


27. 


tfl9!i,  (environ).  —  Charles,  comte  de  Flandre,  fait  savoir  qu*il 
a  fait  restituer  à  l'abbaye  de  Marchiennes  les  terres  usurpées  à  Lor- 
gies,  par  deux  malfaiteurs  Roger,  châtelain  de  Lille,  et  Liétalde  de 
Biez,  et  qu'il  a  rétabji  la  paix  entre  ceux-ci  et  Tabbé  Amand. 

Garolus,  per  Domini  misericordiam  cornes  Flandrianim  ;  tam 
futuris  quam  presentibus.  Si  utilitatibus  sanctœ  matris  ÛEcclesiœ 
pia  sollicitudine  deservire  studemus,  profuturum  nobis  ad 
œternam  beatudinem  fore  certa  spe  confidimus.  Quapropter 
noverit  dilectio  vestra,  terras  Sanctœ  Rictrudis  in  parrochia 
Lorgiarum  villœ  sitas,  me  Marcianensi  monasterio  ubi  et  ipsa 
Domini  famula  corpore  quiescit  restituisse  ;  quas  domnus  Aman- 
dus ,  abbas  ejusdem  loci  adversus  malefactores  qui  eas  inva- 
serant,  se  œcclesiastico  judicio  clamabat  dcrationasse.  Sed 
cum  idem  malefactores,  id  est  Rogerus  castellanus  Islensis  et 
quidam  Lietaldus  de  Biez,  neque  propter  illatam  eis  excom- 
municationem ,  neque  propter  suam  christianitatem];  ab  illa 
injusta  pervasione  vellent  desistere.  Tandem  post  muUarum 
diversitates  actionum,  diem  quo  ante  me  tam  abbas  quam  et 
illi  convenirent  constitui,  et  sic  audita  utriusque  partis  contro- 
versia,  pacem  bonam  inter  eos  propitiante  superna  clementia 
reformavi.  Decretum  namque  est  in  presentia  nostra  baronum 
etiam  meorum  astante  frequentia,  Rogerum  et  Lietaldum  de 
omnibus  terris  Sanctœ  Rictrudis  quas  ipsi  vel  alii  per  eos  prius 
injuste  tenuerant  terragium  et  decimam  œcclesiœ  Marcianensi 
inposterum  dare....  (Le  reste  comme  dans  la  charte  de  Robert, 
évèque  d'Arras,  jusqu'à  :  abbati  ejusque  successoribus  facere]. 
Ut  autem  hoc  decretum  ratum  et  inconvulsum  tam  nostris 
quam  futuris  sit  temporibus,  placuit  mihi  banc  subscriptionis 
cartam  jubere  componi,  ne  ullus  in  perpetuum  audeat  resistere 
et  contradicere ,  seu  aliquam  violentiaro  prœsignatis  œcclesiœ 
bonis  inferre.   Qnod  si  quispiam  malignus  istud  meœ  confir- 


—  .204  — 

mationis  privilegium  aliqnando  temerare  presnmpserit,  prin  ■ 
cipatus  nosiri  severitatem  sentiat  et  experiatur  in  detrimento 
substantiœ  domos  suœ  usque  ad  valens  quinquaginta  librarum 
publiée  iiKmete.  S.  Karoli  comitis.  S.  Roberti  advocati.  S.  Bal- 
duini  dapiferi.  S.  Rogeri  castellani.  S.  Hagonis  de  Aqua. 
S.  Guidonis  de  Steinfort.  Actum  est  Insulœ  in  presentia  Karoli 
comitis  curte  publica. 

Archives  départ,  du  Nord ,  Cartulaire  de  Vàhhaye  de  Marehiennes , 
p.  110. 

28. 

1115,  Actum  Imule,  —  Charles^  comte  de  Flandre,  promet  de 
défendre  les  vassaux  de  Téglise  de  Marehiennes,  à  Haines  et  dans  le 
canton  de  Weppes ,  contre  la  violence  de  ceux  qui  se  disent  avoués 
de  cette  église.  —  S.  Rogeri,  cast.  Iêlen$i$. 

Fonds  de  Marehiennes ,  Original.  —  Fragment    dans  Buzelin , 
Gall,-Fland,y  528. —  Du  Ghesne,  Maison  de  Béihune,  preuves ,  p.  30. 

1115,  Actum  Insule,  —  Charles,  comte  de  Flandre,  règle-  les 
droits  de  Tavouerie  de  Marehiennes.  —  S,  Rogeri,  cast .   Islensis. 

Fonds  de  Marehiennes,  Original, 

30 

1117,  14  avril.  —  Guillaume  de  Normandie,  comte  des  Fla- 
mands, conGrme  et  augmente  les  privilèges  de  la  ville  de  Saint-Omer. 
—  Subscripserunt  Rogerus ,  castellanus  de  Insulis ,  et  Robertus , 
filius  ejuê. 

Du  Ghesne ,  Maison  de  Gaines^  preuves,  pp>  90  et  194  ,  et  Maison 
de Séthuney  p.  21.  — Mirœus,  IV,  195.— Wamkœnig,  Histoire  delà 
Flandre  ,  II  ,  409.  —  Mémoires  de  la  Société  des  antiquaires  de  la 
Morinie^  t.  II ,  818  et  t.  IV,  pièces  justificatives  ,1. 

31. 

IflSS;  avril-décembre.  Actum  liuulœ. — Les  barons  de  Flandre, 


—  205  — 

assemblés  sous  la  présidence  de  Jean  ,  évéque  des  Morins,  déclarent 
que  les  chanoines  de  Lille  ont  les  mêmes  droits  sur  leurs  sujets  que 
les  princes.  Cette  décision  est  provoquée  par  la  défense  que  Guillaume 
avait  faite  aux  chanoines  de  lever  une  aide  sur  leurs  sujets.  —  Teste 
Rogero,  Islensi  ceutellano. 

Cartulaire  de  la  collégiale  de  Saint-Pierre  de  Lille,  N"  2*72  et  551 . 
Buzelin ,  GalL^Fland.,  828.  —  Mirœus  ,  1 ,  684.  —  Du  Chesue  , 
Maison  âe  B/thune  ^  preuves  ,  p.  21.  —  Le  Glay,  Mémoire  sur  lea 
archives  du  chapitre  de  Saint-Pierre  de  Lille ,  p.  30 

32. 

ItSO.  Actvm  est  Duaeo.  —  Thierrv  d'Alsace  donne  à  l'abbave 

de  Bourbourg  la  terre  de  Gasletule  et  d*Alnoit.  —  Témoins  :  Willel- 
mus ,  nepos  comitis  ;  Iwan  de  Gant  ;  Rogerus  de  Insulà  ;  Roberlûf, 
filius  8UU9  ;  Oliverus  de  Bonduis  ;  Tbebaldu^  de  Vitriaco  ;  W'alterus 
de  Vadis. 

De  Coussemaker,  Notice  sur  les  archives  de  Vahhay^e  de  Bourbourg^ 
p.  298. 

33. 

11  ftft.  — >Thierri,  comte  de  Flandre,  affranchit  de  toute  ser>'itude 
les  bruyères  que  Tabbaye  de  Saint-Pierre  de  Gand  possédait  dans 
son  comté  et  celles  qu*elle  y  acquerrait  par  donation  ou  abatage 
des  bois.  S.  Reinaldi,  Reinhaldi^  Remalchi ,  Inêulensis  castellani. 

Du  Chesne  ,  Maison  de  Guines  ,  preuves,  p.  'ÏO  et  209..  —  Van 
Lokeren,  Chartes  et  documents  de  l'abbaye  de  Saint-Pierre  de  Gand 
N«  213. 

34. 

11811.  —  Guillaume,  avoué  de  Béthune,  d'accord  avec  Clémence, 
sa  femme,  et  Robert,  son  fils,  donne  20  sous  parisis  et  des  dîmes  à 

Tabbaye  de    Mont- Saint- Èloi Signum  Roberti ^    casteUani 

Intulensiê. 

Carpentier,  Preuves  de  Vhistoire  de  Cambrai,  p.  21 . —  Du  Chesne , 
Maison  de  Béthune  ,  preuves  ,  p.  25.  —  Mirœus,  IV,  508.  —  De 
Cardevacque,  V abbaye  de  Mont-Saiut-Éloi ^  p.  25,  p.èces  justifi- 
catives ,  XI  et  XIX. 

XII— 14 


—  206 

35. 

fi  39  (environ).  — -Guillaumei  avoué  de  Béthune,  d*accord  avec 
sa  femme  et  son  fils,  fait  quelques  dons  à  l'église  de  Saint-Prix  de 
Béthune S,  Robert i,  castellani  Insulanensis, 

Grand  eartulaire  de  Saint-Bertin ,  T  237.  —  A.  Desplanque , 
Cartulaire  du  Nord. 

36. 

1143  —  Thierri,  comte  des  Flamands,  ordonne  la  destruction  du 
château  qu*avait  fait  élever  à  Térouane  l'avoué  de  cette  ville.  — 
S.  Roberti,  Insulenêis  ccutellani. 

Du Chesne,  Maison  de  Gii</ie«/ preuves,  p.  91.—  Mirœus,  IV, 201. 

37. 

Itâft.  —  Thierri,  comte  de  Flandre,  termine  un  débat  déjà 
ancien  entre  l'abbaye  de  Saint-Bavon  et  les  avoués  de  cette  église.  — 
Testis ,  Rodgerus ,  castellanus  de  Insuld. 

Arch.  départ,  du  Nord,  vidimut  de  1810.  —  Du  Chesne  ,  Mmûon 
de  Guinet .  preuves  ,  p.  216.  —  Jules  de  Saint-Génois  ,  Histoire  det 
Avoueriet  en  Belgique  ,  pièces  justificatives  ,8.  —  Serrure,  Cartu- 
laire de  Sainl-Bavon .  N^  82. 

38 

tl4G.  —  Thierri,  comte  de  Flandre,  confirme,  en  faveur  de 
l'abbaye  de  Saint-Trond  ,  Ja  donation  qui  avait  été  faite  par  Amoul , 
l'un  de  ses  prédécesseurs ,  du  village  de  Provin ,  dans  la  châtellenie 
de  Lille. 

la  nomine  Sancte  et  individue  Trinitatis.  Tbeodericus ,  cornes 

Flandrensis.  Exemplis (rogné)  et  larga  pietalis  eorum 

donatione  sumiiioniti  et  concitati  qui  patrimonium  hereditatis 
sue ,  divina  inspiratione  Dei  contulerunt  ecclesie  ,  ut  beoeficii 

sui  beati  fièrent Successores  et  heredes  et  post  sumnura 

universe  carnis ,  plenas ,  manus  invenireat ,  quod  feccruat  am- 


—  207  — 

plectantes  et  ratam  esse  cupientes.  Donationes  seu  concessiones 
eorum  in  defeDsionem  e(  protccliouem  nostram  suscipimus ,  et 
vivenli  scripto  testamenli  nostri  renovari  et  immortali  memoric 
tradi  decernimus.  Ea  propter  notum  facimus  presentibus  el 
futuris  Christi  fidelibus ,  qualiter  pie  memorie ,  illustris  cornes 
Ârnulfus ,  ad  moDasterium  sancti  Trudonis  veniens ,  quod  situm 
estia  Hasbaniensi  territorio ,  ubi  ipse  preciosus  Christi  confessor 
corporetenus  requiescat ,  presentibus  Theoderico ,  Metense  épis- 
copo ,  et  Thiefrido ,  ejusdem  loci  abbate ,  jussu  matris  sue , 
nomine  Berte  ' ,  ob  remedium  anime  ipsius ,  tradidit  Deo  et 
predicto  sancto  beato  Trudoni ,  in  usus  servorum  Dei  inibi  Deo 
famulantium ,  villam  Provin ,  sitam  in  castellania  ïlensi ,  juxta 
fluvium  Doulam ,  cum  mancipiis,  terris,  decimis ,  silvis  ,  pratis, 
pascuis,  aquis,  aquarumque  decursibus  ,  quatinus  predicti 
patroni  meritis  veniam  delictorum  suorum  adipisci  mereretur. 
Huic  traditioni  facte  ab  Arnuifo  comité  interruerunt  :  Eremfridus 
cornes ,  Hermannus  cornes ,  Raynerus  comes  ,  Rodulfus  comes , 
Geveardus   comes ,  Rogerus   comes    et   alii    multi.  *  Tradi- 

^   Le  texte  porte  bien  Berte  ,  comme  dans  la  chronique  de  Saint-Trond  ; 
cependant  la  mère  d*Arnould  II  s'appelait  Mathilde. 

2  Cette  dotation  datait  de  967.  On  lit,  en  effet,  dans  la  chronique  de  Saint» 

Trondla  relation  suivante  :  «  Circahec  tempera  plus  minusve,  tempore  hujus 

abbatis  Thietfridi,  illustris  feraina  domina  Bertha  ,   vidua  et  Deo  sacrata  ,  co 

mitissa  Flandrie  ,  cum  peregre  visitasset  limina    Béate  Mai  ie  Aquisgrani, 

contigit  eam  in  reditu  opidum  Sancti  Trudonis  devotionis  causa  visitore  et  cd 

sepulchrum  prefati  sancti  preces  humiles  fundcre.  Que  cum  per  aliquot  dicB 

causa. repausationis  ibidem  moram  facere,  in  lectum  egritudinis  incidit.  Quoi 

ut  Arntdfo  illustri  viro  ,  iilio  suo  Flandrensi  comiti ,  innotuit,  ad  prefatum 

locum  quantotius  properat ,  ibique  presentibus  Metensi  episcopo  Theodorico 

primo  ac  Tbietfrido  abbate  ,  ad  preces  sue  matris  domne  Berthe  ob  remedium 

sae  et    suorum   animarum   Deo  et  Beato  Trudoni  in  usus  servorum   Dei 

iiiibi  Deo  famulantium  villam  Provin ,  in  castellania  Ylensi  sitam  juxta  flu 

vium  Doulam ,   cum  mancipiis ,   terris ,  decimis ,  silvis  ,  pratis  ,  pischariis 

aquarumque  decursibus    liberaliter  hereditarie  que  donavit ,   cum   ecclesia 

parochiali  illius  ville  et  omnibus  appendiciis  ejusdem.  Gontulit  insuper  Beato 

Trudoni  silvam  unam  sitam  non  longe  a  villa  Merwel ,  et  unam  decimam 

apud  villam  que  vocatur  Brustemium    hac  de   causa ,  ut  predicti  patronir 


—  208  — 

tionem  banc  légitime  factam  et  prefati  largitoris  scriplo  firmam 
et  inemorie  tradilam,  ecclesia  BeatiTrudonis  absque  omni  con- 
Iradiclione  libère  semper  tenuil  ;  quam  nos  quoque  petente 
Gerardo,  memorate  ecclesie  abbale  ,  poslerilatî  inserentcs 
scripto  veritatis  nostre  renovamus  et  confirmamus ,  quateous 
omni  post  futuro  tcmpore  sine  perturbatione  aliqua  aut  alicujus 
polcstatis  contradictione  jure  perpetuo  solida  et  inconcussa  per- 
nianeat.  Ad  bec  placuit  et  utile  visum  est  ecclesie  et  nobis  ut 
jus  abbatis  et  preposili  ejus  et  villici  prefate  ville  ,  quia 
aliquando  aliqua  de  hoc  inler  eos  controversia  habita  est,  ut 
hoc ,  presentibus  nunliis  abbatis  per  castellanum  meum  Rober- 
tum  et  Ulardum  ,  advocatum,  et  iilium  ejusTheodoricum  ,  judi- 
cio  scabinorum  ville  determinari  faceremus  ;  quam  determina- 
tionem  presenti  scripto  firmamus  et  meniorie  sub  hoc  testament! 
privilegio  tradimus.  Villicus  itaque,  cui  jure  villicatioprovenerit 
ad  abbatem  veniet ,  de  ministerio  suo  gratiam  ejus  quereret , 
de  manu  ejus  ministerium  suum  suscipiet ,  homagium  ei  faciet, 
et  fidelitatem  sacramcnto  firmabit,  eique  de  omnibus  judiciis 
et  jusliciis  ejus  judicio  scabinorum  et  parium  suorum  in  domo 
sua  respondebit.  Hoc  autem  servicium  débet  villicu^  preposito 
curtis  de  ministerio  suo ,  et  hoc  débet  prepositus  villico  pro 
servicio suo.  Si  eum  monuerit  débet  eum  juvare  ad  servitium... . 
[rogné].,  tes  suas  tribus  diebus  in  augusto  et  tribus  diebusad  se- 
minanduminautumnoet  similiter  in  marcio.Si  domus,  vel  hor- 
rcum,  vel  clausura,  sive  camba  rcstauranda  est ,  débet  hospites 
et  terre  colones  insilva  congregaread  cedenda  et  adducendaligna. 
Qua  die  eum  j  u  veri  t,  victui  neccssaria  ab  eo  accipiet.  Débet  ei  etiam 
duo  paria  calceorum.  De  placitis  ville  tertiumhocden. .  [rogné).. 

mentis  delictorum  suorum  veniam  adipisci  mereretur,  presentibus  ibidem 
pluribus  comitibus  ac  aliis  vins  ,  prout  in  privilegionim  nostri  monasterii  ar  • 
cbivis  clare  conscriptum  reperitur.  Quo  peractb  ,  ingravescente  infirmitate 
prefata  comilissa,  sumplis  ecclesiasticis  sacramentis,  extremum  spiritum  efflavit 
anno  Domini  967, 17  kalendas  Augusti.  »  (P^rtz,  Monumenta^  t.  xii ,  p.  379). 


riutn  et  terram  sua  de  abbate.  Si  aliquem  de  terra  vel  de  cur- 
tilî  suo  iiiyestierit,  investitus  débet  ci  cyrotecas  duorum  de- 
nariorum.  Reditus  ville  statutis  diebus  débet  recipere  el  prc- 
posito  vel  ejus  nunlio  presentare  vel ,  si  absens  est ,  servare. 
Huic  rcnovalioni  et  confirmatioDi  testes  interfuciuot  idonei, 
quorum  bec  sunt  nomina  :  Robertus,  castellanus,  Ulardus, 
advocatus,  Theodoricus  filius  ejus.  Acta  sunt  bec  anno  ab  incarna- 
tione  Domini  M^  C  XL  VP ,  indictione  VIIII*  ,  Rome  papa 
Eugenio ,  rege  Ludowico. 

Piot  f  Cartulaire  de  l'ahhaye  de  Sainl^Trond ,  lui. 

39. 

f  149^11011.  —  Thierri,  comte  de  Flandre,  déclare  que  Nicolas, 
avoué  de  Tabbaye  de  Saint-Amand  à  Froidmont,  a  renoncé  a  cer- 
tains droits  qu'il  prétendait  avoir  dans  cette  villa Et  nomina 

tcstium  annotari  feci  :  S.  Rainaldi ,  castellani  Jnsule  ;  S. 
Rogeri  de  Cysoing  ;  S.  Hugonis  de  Bruech;  S.  Bernardi  de 
Roêbaco;  S.  Alardi  de  Eam  ;  5.  Alardi^  prepositi;  S.  Uni  de 
Lesana, 

Archives  départ,  du  Nord,  Cartulaire  de  Saint- Jmand,  n,  88. 

« 

40. 

tlftli.  —  Thierri ,  comte  de  Flandre,  et  sa  femme  Sibylle, 
exemptent  de  toute  taxe  et  redevance  le  terrain  sur  lequel  est  bâtie 
iabbaye  de  Loos.  —  Testis^  Reinaldus,  Insulensis  castellanus 

MirœuB ,  i ,  '700. 

41. 

1159.  — Philippe,  comte  de  Flandre  (associé  au  gouvernement), 
déclare  que  son  père  a  donné  à  Tabbaye  de  Mont  Saint-Éloi  Téglise 
d'Aubigny ,  -à  la  prière  de  Hugues  Candavene  et  de  ses  fils ,  de 

Bauduin  Miete  et  de  son  fils,  qui  la  tenaient  de  lui  en  fief et 

baronum-meorum  testimonio  roborari,  quorum  nomina  sunt  hœc  : 


—  210  — 

HellinuSj  dapifer;  Rainaldus  ^  castellanus  finsulœ  ?)  ;  Eusta- 
chius ,  cubicularius  ;  Galter ,  castellanus  de  Cortrai  ;  Razo 
de  Gavre:  Bernardus  de  Rosbais^  et  autres. 

Archives  départ  du  Nord,  copie  en  papier,  1*748,  —  Despjanqne, 
Cartulaire  du  Nord. 

1160  (environ).  —  Confirmation  par  Thierri,  comte  de  Flandre, 
d'une  charte  de  Mathieu,  comte  de  Boulogne,  et  de  Marie,  sa  femme, 
en  faveur  de  l'abbaye  de  Clairmarais.  — TestiSy  Rainaldus,  castel- 
lanus Insnlensis. 

Du  Chesne  ,  Maison  de  Guines ,  preuves ,  p  97.  —  De  Laplane , 
V abbaye  de  Clairmarais jj  1. 1,  p.  824. 

4.3. 

tteo  (environ).  —  Charte  de  Thierri,  comte  de  Flandre,  et  de 
son  fils  Philippe,  relative  au  mariage  d'Enguerrand,  comte  de  Saint- 
Pol,  avec  la  fille  de  Nicolas,  seigneur  d'Avesnes.  —  Testis  ,  castel- 
lanus Insulensis. 

Du  Chesne,  Maison  de  Btfthune,  preuves,  p.  28.—  Mirœus,i,  104. 

44» 

1163  —  Le  comte  Thierri  confirme  l'abbaye  de  Samt  Pierre  de 
Gand  dans  la  libre  possession  du  domaine  de  Scalclede  et  de  ses 
habitants ,  à  Ruslede.  —  Signum  Reinaldi  ,  Insulensis  castellani 

Van  Lokeren,  Chartes  et  documents  de  Vabbaye  de  Saint-Pierre 
rfcGa/i<i,N0  281. 

45. 

1163,  Insuie,  —  Thierri  d'Alsace,  comte  de  Flandre,  atteste  que 
Jordan,  maire  d'Ennetières  ,  villkus  de  Anatirs,  a  reçu  en  prêt  de 
VValter,  abbé  de  Saint- Pierre  de  Gand,  40  marcs  d'argent  pour  le 
f^rme  de  40  années  et  que  du  consentement  de  ses  fils  11  a  donné 


—  211  — 

en  gage  tout  ce  qu*il  tenait  alors  audit  Ennetières  venant  de  Tabbaye 
soit  justement  soit  injustement,  excepté  seulement  son  fief  et  ce  qui 
appartient  notoirement  à  son  office  de  maire.  —  Hii  testei  inter^ 
fuerunt  :  S.  Reinaldi^  Insulensis  castellani.  S.  Rogeri  filii  ejuê. 
S.  Buherti  de  In$ula.  5.  êcabinorum  de  Anetirs* 

Van  Lokeren  ,  Charte*  et  documents  de  Vabhaj^e  de  Saint^Pierre 
de  Gand ,  N^'  285. 

46. 

ffCS,  Iniulœ.  —  Confirmation  devant  le  comte  Thierri  de  la 
convention  qui  précède.  Testes:  Mctinaldus  castellanus  Insulensis^ 
Rogef%s  filius  ejus  et  tnulti  alii. 

Jbid,^  N*  286. 

47. 

AtOG,  IC  février,  Actum  Insuie.  —  Thierri,  comte  de  Flandre, 
déclare  que  i*  abbaye  de  Marchiennes  avait  été  d*abord  reconnue 
exempte  de  toit  droit  d*avouerie,  mais  que  la  malice  des  hommes 
ayant  prévalu,  3lle  s*était  vue  forcée  de  recourir  à  un  avoué  pour 
sa  défense.  Le  comte  transmet  à  Havet  d*Aubigny  les  droits,  pré- 
rogatives et  dévots  de  Tavouerie.  —  5.  Hugonis,  cast.  Insul. 

Archives  départ,  du  Nord ,  Original,  —  Garpentier,  Preuve*  de 
Vhi*t.  de  Cambrai  y  p.  20.  —  Le  Glay,  Mémoire  *ur  le*  archive* 
de  V abbaye  de  Marchienne*, 

48. 

1166,  16  février.  Âstum  apud  Insulam.  —  Philippe,  comte 
de  Flandre  et  de  Vermaidois  rend  une  sentence  en  faveur  de 
Tabbaye  de  Marchiennes,  ontre  les  prétentions  d'Etienne,  avoué  de 
cette  église.  —  S.  Hugonis^  castellani  Insulœ. 

Archives  départ,  du  Jord .  Original  —  Du  Chesne ,  Maiton  de 
Béthune  ^  preuves,  p.  34 —  Le  Glay,  Mémeire  *ur  le*  archive*  de 
l'abbaye  dé  Marchienre*. 


par  la  grâce  de  Dieu,  châtelain  de  Lille,  en  en  donnant  Tinvestiture, 
déclare  que ,  patron  et  avoué  héréditaire  de  Tabbaye  ,  il  doit  dé> 
fendre  cette  terre  par  tous  les  moyens  en  son  pouvoir. 

Joannes ,  Dei  gratia  Islensis  castellanus ,  omnibus  tain  futuris 
quand  presentibus  in  perpetuirm  notum  vole  esse  qnod  Wittimos 
Brohuns  de  Herrin  quamdam  terram  tenebat  circiter  quatuor 
boneriorum  et  dimidium  juxta  terram  ecclesise  de  Phalempin; 
banc  concedentibus  Roberto ,  fratre  suo  »  et  tribus  sororibus 
suis ,  per  sues  advocatos  reddidit  eam  Elberto  de  Herinies 
coram  hominibus  meis  ;  ego  vero  domino  meo  Philippe ,  Flan- 
drisB  et  Yiromandise  comiti  ;^  cornes  autem  dédit  ecclesi»  de 
Phalempin  in  eleemosinam  ab  omni  exactione  seculari  liberri- 
mam.  Hoc  factum  est  anno  m  g  lxxxiii.  Bernardus  de  Seclinio 
juxta  prœfatam  terram  aiiam  terram  circiter  quatuor  boneriorum 
et  dimidium  tenebat  ;  quod  cum  pro  nimia  paupertate  vendi- 
tioni  exponeret,  feci  in  ecclesiis  de  Phalempin  et  de  Seclinio 
publiée  nuntiari  in  die  dominica  quod  Bernardus  istam  terram 
vendere  vellet ,  quatenus  cuicumque  de  sanguineis  ejus  ipsa 
competeret  jure  propinquitatis  sine  contradictione  emere  posset. 
Ad  quem  proclamationem  cum  nullus  de  propinquis  ejus  inten- 
deret ,  Bernardus ,  concedentibus  uxorc  sua  et  filio  ,  reddidit 
eam  domino  Roberto  de  Wahennies  coram  hominibus  suis 
Elberto  et  Tetardo  ;  Robertus  autem  mihi  coram  hominibus 
meis.  Quo  facto,  omnes  pariter,  ego  et  Robertus ,  Bernardus , 
uxor  ipsius  et  filius  eorum  obtulimus  eam  per  ramum  et  cespi- 
tem  super  altare  sancti  Christophori.  Bernardo  présente  et  con- 
cedente  reddidi  eam  domino  meo  prœdicto  comiti ,  ipse  vero 
*  cornes  donavit  eam  ecclesise  sancti  Christophori  liberrimam  ab 
omni  exactione  seculari  et  utriusque  terrse  dônationem  com- 
munivit  privilegio  suo.  Et  quum  per  manum  meam  totum 
factum  cbt,  et  ejusdem  ecclesiœ  jure  bereditario  sum  patronas 
et  defensor ,  terram  tamrationabiliter  acquisitam  modis  omnibus 
debeo  dcfensare,  et  ut  notum  sit  omni  venturae  génération! 


—  215  — 

lîtteras  annotari  etsigilli  roei  impressioneroborarestudui,  lestes 
Gorillus  de  Spineto ,  Wittimus  et  Hugo ,  fratres  ejus ,  Eligius  et 
Alardus,  fratres,  de  Gundecurt,  Gerardus  de  Avelin,  Théo- 
ficus  de  Nemore ,  Robertus  de  Thumesnil ,  Elbertus  de  Herinies, 
Tetardus  de  Ploich,  Walterus  et  Gerulfus  de  Wattiesart, 
Theodoricus  de  Marttnsart ,  Theodoricus ,  filius  ejus.  Actum 
ânno  Domini  m  g  LXXXIl^^ 

Archives  départ,  du  Nord ,  fonds  de  Phalempin.  Copie  de  1701 
avee  cette  mention  :  Entrait  du. registre  de  Vahbaye  de  Phalempin  ^ 
fol.  22. 

58. 

1194.  —  BauQuin,  comte  de  Hainaut,  d*accord  avec  Jean,  abbé 
de  Saint-Yaast  d*Arras,  fixe  les  règles  à  suivre  dans  le  cas  où  un 
homme  du  village  d*Haspre  commettrait  un  meurtre  ou  occasion- 
nerait des  blessures.  —  Parmi  les  témoins,  hommes  de  Saint- Vaast, 
5.  Johcmnis,  castellani  de  Imulâ. 

Arch.  départ.  du^Nord  ,  chirographe  original.  —  Ibid.,  Premier 
cartulaire  de  Hainaut ,  pièce  169.  —  Mirœas  ,  m,  851. 


59. 

If  91.  — Charte  de  Philippe,  comte  de  Flandre,  en  faveur  de 
Tabbaye  de  Saint-Aubert,  à  Cambrai.  Parmi  les  témoins  :  Joannes, 
Insulensis  autell. 

Fragment  dfl»8  Carpentier>  Hist.  d^  Cambrai,  preuves ,  p.  35. 


60. 

1181,  6  mai,  —  Philippe,  comte  de  Flandre  et  de  Vermandois, 
approuve  la  donation  faite  par  Roger,  châtelain  de  Gand,  à  Téglise 
Notre-Dame  et  Saint-Martin,  à  Papinglo.  —  S.  JoanniSy  Insularis 
castellani. 

Du  Chesne  ,  Maison  de  Gaines ,  preuves  ,  p.  10*7  et  p.  459.  — 
Mirœus,  m,  62.  —  Serrure,  Cartulaire  de  St^Bavon^  à  Gand,  p.  66- 


—  216  — 

61. 

1189,  novembre,  —  Philippe,  comte  de  Flandre,  déclare  que 
son  ami  Ëverard,  châtelain  de  Tournai,  a  donné,  de  son  consente- 
ment, à  Tabbaye  de  Saint-Pierre  de  Gand,  une  rente  annuelle  de 
six  livres  d'argent.  —  S.  Johannis,  cMtellani  de  Insuld. 

Van  Lokeren  ,  Chartet  et  documents  de  Vabbajre  de  Saint-Pierre 
de  Gand ,  pièce  856. 

6â. 

1188.  — Philippe,  comte  de  Flandre  et  de  Yermandôis,  confirme 
aux  bourgeois  d'Aire  leurs  libertés  et  leurs  franchises  et  approuve 
les  statuts  de  la  commune  qu'ils  avaient  fondée  sous  le  nom 
d'Amitié,  Parmi  les  témoins  :  S.  Johannis,  Insulensis  castellani. 

D'Achery  ,  Spicilegiam  ^  t.  m,  p.  553.  — ITennebert .  Histoire  de 
la  province  d^Artoi»  ,  t.  m  ,  p.  50.  —  Recueil  des  ordonnances  des 
rois  de  France ,  t.  xii ,  p.  568.  —  Augustin  Thierry,  Récits  des 
temps  mérot^ingiens ,  t.  in,  p.  195.  — Tailliar,  De  V affranchisse- 
ment des  communes^  p.  1*74. 

63. 

1189,  mat.  —  Philippe,  comte  de  Flandre  et  de  Vermandois, 
déclare  que  Thierri,  son  père,  ayant  fait  construire  contre  son  hôtel, 
à  Lille ,  une  chapelle  en  l'honneur  de  la  Sainte-Yierge ,  il  n'entend 
point  que  cette  chapelle  porte  aucun  préjudice  ni  au  prévôt  ni  à  la 
collégiale  de  Saint-Pierre.  —  S,  J.  castellani  Insulensis. 

Bibliothèque  de  Lille,  Cartulaire  de  la  collégiale  de  Saint-Pierre ^ 
N"  4*78. 

64. 

1189.  —  Philippe,  comte  de  Flandre,  termine  un  différend  qui 
s'était  élevé  entre  l'abbaye  de  Saint-Pierre  de  Gand  et  Guillaume 
d'Avelghem  ,  au  sujet  d'une  bruyère  et  d'autres  terres  situées  dans 
le  village  de  ce  nom.  —  Cui  judicio  interfuérit  Johannes, 
castelianua  Insulensis. 

Du  Chesne  ,  Maison  de  Bétkune ,  preuves  ,  p.  49,  et  Maison  de 


—  «n  — 

Guinet^  preuves,  p.  459.  —  Van  Lokeren ,  Charte»  et  documentt  de 
Vahhaye  de  Saint-Pierre  de  Gand,  N<^  861. 

65. 

f  fl80.  7^  Philippe,  comte  de  Flandre  et  de  Vermandois ,  règle 
avec  l'église  de  Notre-Dame  et  les  autres  églises  du  Cambrésis,  le 
droit  de  gave  qu'il  y  perçoit  annuellement.  «^  S,  Johannis  coi- 
te liant  Insulensii. 

Archives  départ,  du  Nord,  chirographe  original.  —  Ihid.,  TVot- 
sième çartulaire de  Flandre,  ipihce  599'  — Mirœus,  ii,  1191. 

66. 

ItOO  (avant).  —  Lettres  par  lesquelles  Philippe,  comte  de 
Flandre  et  de  Vermandois ,  accorde  à  Daniel ,  abbé  de  Gambron  et 
à  ses  religieux ,  l'exemption  de  toute  taxe  sur  les  objets  nécessaires 
à  leur  communauté.  —  Johannes^  Imulam  castellanus.  ' 

Ini^entaire  analytique  et  chronologique  deâ  charte»  et  document» 
appartenant  à  la  fille  d'Vpre»  ,   publié  par  J.  L.  A.  Diegerick. 

67. 

1190.  — -  Philippe,  comte  de  Flandre  et  de  Vermandois,  remet 
à  Tabbaye  de  Loos  50  rasières  de  froment  de  rente  que  Tabbaye 
lui  devait  sur  les  terres  et  prés  qu'elle  possédait  aux  terroirs  de 
La  Haye  et  d'Esquermes  ,  à  condition  qu'il  sera  chanté  tous  les  ans 
après  sa  mort  un  obit  pour  lui  et  un  pour  son  épouse  Mathilde. 
Parmi  les  témoins ,  Jean ,  châtelain  de  Lille. 

Fonds  de  l'abbaye  de  Loos,  N®  33.  —  Fragfment  dans  Du  Chesne, 
Maiton  de  Béthune ,  preuves  ,  p.  50. 

68. 

f  1115,  pridie  idus  novembris  apud  Haluin  in  domo  Reinelimi 
de  Lampernesse, — Bauduin,  comte  de  Flandre,  atteste  qu'en  sa 
présence ,  en  celle  de  la  reine  Mathilde ,  veuve  du  comte  Philippe 


—  218  — 

et  en  celle  des  hommes  du  comté,  Daniel,  clerc  d'Halluin,  a  reconnu 
n'avoir  aucun  droit  sur  les  dîmes  ni  sur  les  produits  de  Tautel  dudit 
Halluin.  —  S.  Johannis^  caslellani  de  Insulâ. 

Bibliothèque  de  Lflle ,  Cartulaire  de  la  collégiale  de  Saint-Pierre^ 
N«158. 

69. 

Vers  ttO&.  —  Pierre  ,  évéque  d*Arras  ,  et  Jean ,  châtelain  de 
Lille ,  se  plaignent  au  roi  de  France  de  ce  que  la  commune  de 
Tournai ,  au  lieu  de  les  accepter  pour  arbitres  dans  ses  différends 
avec  Pévôque  Etienne ,  avait  adressé  un  appel  au  roi  liii-méme. 

Imprimé  dans  Wauters,  De  l'origine  des  libertés  communales  en 
Be/^içutf ,  preuves,  p.  260  et  261. 

70. 

itlHI,  septembre.  — Jean,  par  la  grâce  de  Dieu,  châtelain  de 
Lille ,  atteste  que  noble  dame  Ansilie  d*Épinoy  a  donné ,  à  Tabbaye 
de  Saint-Pierre  de  Gand ,  les  trois  quarts  des  dîmes  des  terres 
dont  celle-ci  possédait  Tautre  quart,  *-  Actum  in  ecclesia  de 
Phalempinio. 

Imprimé  dans  Van  Lokeren ,  Chartes  et  documents  de  Vahhaye 
de  Saint-Pierre ,  à  Gand,  N<>  874. 

71. 

ttBS.  —  La  reine  Mathilde ,  comtesse  de  Flandre ,  déclare 
qu*en  H95  ,  Roger  d'Ënglos ,  qui  avait  vexé  pendant  longtemps  les 
frères  de  Loos  et  avait  retenu  méchamment  les  prés  et  les  marais 
d*£nglos  ,  voulant  mettre  fin  à  ses  vexations ,  s'était  déporté  solen- 
nellement des  dits  prés  et  marais  à  la  cour  de  Lille ,  en  présence  de 
ses  hommes ,  et  qu'ensuite  s*étant  mis  à  genoux  aux  pieds  de  Tabbé 
de  Loos ,  il  lui  avait  demandé  pardon  ;  que  l'année  suivante  ,  Roger 
avait  renouvelé  cet  acte  à  Seclin  en  sa  présence  et  pardevant  ses 
hommes  :  Jean  ,  châtelain  de  Lille  ;  Gérard  d'Avelin ,  Gérard  de 
Bondues  ,  Robert  de  Gamans  et  Thierri  de  Martinsart ,  père  et  fils. 

Fonds  de  l'abbaye  de  Loos ,  N^  89 


—  219  - 


72. 


tl99,  juin.  — Lettres  de  Bauduîn ,  comte  de  Flandre  et  de 
Hainaut,  par  lesquelles  il  confirme  la  donation  de  \t  arpens  de 
bruyères  faite  à  l'abbaye  de  Tronchiennes ,  par  le  comte  Philippe , 
son  oncle.  —  S.  Johannii,  eattellani  Inêulensis. 

Du  Gbesna ,  Maison  de  Gninei ,  preuyeSi  p.  463  «t  464. 

73. 

ti09.  —  La  reine  Matbilde  ,  comtesse  de  Flandre  ,  termine  un 
différend  entre  Urson  de  Fretin  et  Tabbaye  de  Loos  au  sujet  de 
quelques  hommes  de  Fourmestraux.  Témoins  :  Jean ,  châtelain  de 
Lille;  Pierre  de  Mesnil ,  Gérard  d'Avelin,  Hugues  de  Forest,  etc., 
bourgeois  de  Lille. 

Fonds  de  Tabbaye  de  Loos  ,  N°  40. 

74. 

Vers  ii9V.  — -  La  reine  Mathilde,  comtesse  de  Flandre,  approuve 
la  donation  faite  à  l'abbaye  de  Loos ,  par  Jean  Brissart ,  de  tous  les 
droits  et  revenus  qu'il  possédait  au  territoire  d'Avesnes  ;  ledit 
Brissart  se  faisant  convers  à  ladite  abbaye.  Témoins  :  maître  Evrard, 
Jean,  châtelain  de  Lille  ;  Nicolas  Gamechines,  chevalier,  et  autres. 

Fonds  de  Tabbaye  de  Loos,  N*  40  bis. 

75. 

Vers  ttHS.  —  Charte  donnée  par  Bauduin  IX ,  comte  de  Flan^ 
dre,  aux  habitants  de  Saint-Omer.  —  Parmi  les  témoins,  Johanneê, 
eastellanus  de  Insuld. 

Du  Gbesne ,  Maiton  de  Guinei,  preuves,  p.  128.  —  Mémoires  de 
la  Société  des  Antiquaires  de  la  Morinie^  t.  iv,  preuves  ,  p.  xxiv. 

76 
!!••,  15  juilht.  —  Nouveaux  tarifs  de  tonlieux  arrêtés  pour 


—  220  — 


la  ville  de  Gand,  par  Bauduin  IX.  -*  Parmi  les  témoins,  Johanne, 
coêtellano  Insulensi. 

Warnkœnig,  Histoire  de  la  Flandre,  t.  m  ,  p.  238. 


77. 

1197-1900.  —  Jean ,  châtelain  de  Lille ,  atteste  que  Walter  de 
Herlies  a  cédé  à  Téglise  de  Marœuil ,  pardevant  écbevins ,  un  manse 
et  trois  quartiers  do  terre  sis  à  Herlies . 

Ego,  J.,  Insuie  castellanus,  omnibus  ad  qnos  présentes 
apices  parvenerint  notum  facio  quod  quidam  Walterus  de  Her- 
lies terram  cum  nianso  suo  in  quibus  continentur  III  quarteria 
légitime  coram  scabinis  ecclesie  Mareoli  contulit,  quod  et  ego 
eidem  concedo,  salvo  redditu  meo,  ut  autem  predictam  terram 
ecclesia  Mareoli  quiète  et  sine  calumpnia  perpetuo  possideat, 
sigillé  nostro  munire  et  confîrmare  curavimus. 

Extrait  du  cartulaire  de  Tabbaye  de  Marœuil,  f^  86  recto.  «  Liftera 
castellani  insuie  de  domo  et  terra  nostra  apud  Herlies,  >  (Archives 
départ,  du  Pas-de-Calais) . 

78. 

1000.  —  Bauduin  ,  comte  de  Flandre  et  de  Hainaut ,  ordonne  à 
Gérard ,  prévôt  de  Bruges  ,  de  Saint-Omer ,  de  Fumes  et  de  Lille , 
chancelier  de  Flandre ,  à  Guillaume ,  châtelain  de  Saint-Omer ,  et  à 
Gilebert,  châtelain  de  Lille,  etc.,  de  faire  respecter  les  libertés, 
immunitéa  et  droits  de  Tabbaye  de  Saint -Bertin.  Actum  anno 
DominiMCC. 

Fragment  {ece  archiv.  S.  Bertini)  dans  Vredius,  La  généalogie  des 
comtes  de  Flandre ,  1. 1,  p.  189. 

79. 

1000.  —  Gérard ,  prévôt  de  Bruges ,  de  Lille ,  de  Saint-Omer , 
chancelier  de  Flandre,    Guillaume,   châtelain  de  Saint-Omer,  et 


—  2*>1  — 

Gérard  (Gilebert)  (') ,  châtelain  ^e  Lille  ,  déclaren. ,  en  vertu  d'un 
ordre  spécial  du  comte  Bauduin ,  approuver  la  donation  faite  au 
chapitre  d'Harlebeke ,  par  Bauduin  de  Rouslo ,  de  la  dîme  de 
Wevelghem. 

Mirœus.  ii,  983. 

80. 

il904,  juillet.  La  reine  Mathilde  et  Philippe ,  marquis  de  Namur 
règlent  un  différend  qui  existait  entre  Tabbaye  de  Marchiennes  et 
Alman  ,  avoué  de  cette  église.  S.  Gilberti^  castellani  Insulensis. 

Archives  départ,  du  Nord,  Cartalaire  de  Vàbhaje  de  Marchiennes, 
p.  134. 

81. 

1909,  au  mois  de  juin ,  à  Bergues,  —  Philippe  ,  châtelain  de 
Maldeghem ,  engage  au  profit  de  Tabbaye  de  Yicogne  une  certaine 
portion  de  dtme ,  en  présence  du  marquis  de  Namur ,  régent  de 
Flandre ,  et  d'après  le  jugement  des  nobles  de  la  cour  de  Flandre  , 
tels  que  :  Arnoul ,  comte  de  Guines  ;  Guillaume  ,  châtelain  de  Saint- 
Omer  ;  Gilleberty  châtelain  de  Lille  ;  Walter,  châtelain  de  Douai  ; 
Bauduin  de  Comines  ,  etc. 

Ume  la  comtesse  de  Lallaing ,  Maldeghem  la  Loyale  ,  p.  858.  — 
Pnivost,  Hitt  des  seigneurs  de  Tourcoing  ,  p.  255. 

82. 

1009 ,  octobre.  —  Guillaume,  (Gérard)  prévôt  de  Bruges  et 
chancelier  de  Flandre  ,  déclare  avoir  institué  ,  comme  Bauduin  , 
comte  de  Flandre  et  de  Hainaut ,  empereur  de  Gonstantinople ,  le 
lui  avait  mandé  ainsi  qu'au  châtelain  de  Saint-Omer,  à  l'avoué  de 
Béthune  et  à  Guillaume  (Gilebert),   de  Bourghelles,  alors  châtelain 

1  II  sufEt  de  comparer  cet  acte  avec  celui  qui  précède  et  ceux  qui  suivent 
pour  se  convaincre  qu'il  y  a  erreur  dans  le  nom  du  châtelain  de  Lille  et  qu^il 
faut  lire  Gilebert ,  établi  avec  Gérard,  prévôt  de  Bruges,  et  Guillaume, 
châtelain  de  Saint-Omer,  procureur  du  comte  Bauduin  en  Flandre. 

XII— 15 


—  222  — 

de  Lille ,  établis  procureurs  en  Flandre ,  une  des  prébendes  que 
ledit  Bauduin  avait  promis  de  fonder  en  l*église  de  Notre-Dame  de 
Courtrai. 

ICirœos .  m ,  tl. 

88. 

tJitO.  —  Philippe ,  marquis  de  Namur ,  procureur  de  Flandre 
et  de  Uainaut ,  déclare  établir  quatre  prébendes  en  l'église  Notre- 
Dame  de  Courtrai ,  comme  son  frère  Bauduin ,  comte  de  Flandre  et 
de  Hainaut,  Tavait  mandé  de  Gonstantinople  à  Gérard  ,  son  oncle , 
prévôt  de  Bruges,  à  Guillaume,  avoué  de  Béthune,.  à  Guillaume 
châtelain  de  Saint-Omer,  et  à  Gilbert  de  Borghelles,  alors  châtelain 
de  Lille,  qu'il  avait  établis  ses  baillis  en  Flandre. 

Archives  départ,  du  Nord  ,  original  incisé  en  signe  de  nullité.  — 
Inventaire  Godefroy^  édité  par  la  Société  des  Sciences ,  de  FAg^i- 
culture  et  des  Arts  de  Lille  ,  p.  125. 

84. 

tSiO.  —  Philippe,  roi  de  France,  fait  savoir  que  le  châtelain  de 
Péronne  lui  a  vendu  sa  ville  de  Bray  sur  la  Somme  et  Praaz ,  du 
consentement  de  Roger  et  Willaume,  ses  frères  (beaux- frères?),  de 
Bienavient  et  Gila,  ses  sœurs. 

Bu  Chesne  ,  Maison  de  Béthane ,  preuves,  p.  160. 

85. 

19111,  février,  —  Traité  conclu  entre  Lens  et  Pont-à-Vendin , 
par  lequel  Fernand  ,  comte  de  Flandre ,  et  la  comtesse  Jeanne  ,  sa 
femme ,  remettent  à  Louis  ,  fils  aîné  du  Roi ,  les  villes  d'Aire  et  de 
Saint-Omer  qui  avaient  été  rendues  au  comte  Bauduin  en  vertu  du 
traité  de  Péronne.  —  Le  comte  et  la  comtesse  donnent  pour  cau- 
tions ,  entre  autres  :  Roger,  châtelain  de  Lille. 

Archives  départ,  du  Nord  ,  l*""  cartulaire  d'Artois  ,  pièce  193.  — 
Du  Chesne  ,  Maison  de  Béthune  ,  preuves  ,  p.  88  ;  et  Maison  de 
Guines  y  preuves  ,  p.  4*71.  —  Warnkœnig  ,  Histoire _de  la  Flandre^ 
i ,  346. 


86. 

1919,  décembre,  —  Témoignages  produits  par  l'église  de  Saint- 
Pierre  de  Lille ,  pour  attester  les  franchises  dont  jouissaient  les  hôtes 
de  cette  église  vis-à-vis  de  toutes  juridictions,  soit  des  châtelains  de 
Lille ,  soit  de  la  reine  Mathilde  ,  soit  des  autres  seigneurs. 

Ego  M. ,  cantor ,  et  G. ,  scholasticus ,  canonici  Tornacenses , 
et  G  ,  prier  de  Fivia ,  ad  pelitionem  ccclesiae  B.  Petri  de  losula, 
altestationes  ipsius  ecclesiaî contra  Ursonem  de  Fretin,  mililem, 
sigillis  nostris  fecimus  consignari ,  ut  fulurorum  mcnioriœ  re- 
serventur ,  quod  nos  pro  dicta  ecclesia  super  libertnte  ipsius 
diffinitivam  sententiam  tulerimus  in  causa  quœ  inter  eandem 
ecclesiam  et  praeratum  militem  yertebatur.  Hubertus  sacerdos 
juratus  dixit  quod  tempore  Robini ,  prœpositi ,  vidit  et  prœsens 
fuit  quod  dominus  Robinus  liberavit  quendam  hominem  B.  Petri 
quem  ceperat  Joannes,  castellanus  insulensis,  in  foro,  quia 
non  audebat  aliquis  burgensis  ;  manum  mittere  in  eura  prop- 
ter  liberlalem  B.  Petri  ;  hoc  factum  est  jam  elapsis  Iri- 
genta  annis.  Dixit  etiam  quod  ipse  quandoque  tenuit  justiciani 
Beati  Petri ,  in  quibusdam  causis ,  quando  burgenses  faciebant 
arrestari  per  milites  catalla  hospitum  sancti  Petri  qui  erant  in 
terra  militum  ,  vidit  que qucd  Beatus  Pelrus  liberavit  eos  faciendo 
legem  in  curia  Beati  Petri  ;  et  hoc  factum  est  jam  elapsis  vigenti 
duabus  anniset  hoc  raultoties  dicit  se  vidisse.  Petrus,  sacerdos 
de  Verlenghehem ,  item  dixit  quod  ipse  tenuit  justiciam  Beati- 
Petri  cum  duobus  canonicis  circiter  duosannos,  et  quod  mul- 
tociens  vidit  hospites  Beati  Petri  levantes  et  cubantes  ecclesiœ 
S.  Petri ,  quod  ubicuraque  habebant  catalla  sua  et  fîebat  eis  in- 
juria ,  Beatus  Petrus  liberabi  t  eos ,  faciendo  legem  in  curia 
sua.  Vidit  etiam  quod  quando  castellanus  et  regina  saisiverant 
catalla  sua  ,Sanctus  Petrus  liberabat  ea.  Henricus  Fonbusidem 
dixit  quod  multociens  vidit  hospites  Beati  Petri  cubantes  et 
levantes  in  terra  sua  arrestatos  per  miHtes ,  liberari  per  eccle- 
siam  Beati  Petri ,  ut  alii  dicunt  ;  et  posuit  exemplum  de  quadam 


—  224  — 

muliere  Sibilla  nomme  quse  capta  fuit  in  foro  Insulensi  jam 
transactis  scx  annis  et  amplius.  Helias ,  portator  »  idem  dixit 
quod  vidit  per  tempera  quinque  prœpositorum  hospites  Beati 
Pétri  arrestatos  in  aliis  justiciis  libcrari  per  ecclesiam  et  reduci 
in  curiam  Beati  Pe(ri ,  et  ipsa  ex  eis  débebat  facere  justiciam. 
Dicit  etiam  qiiod  si  hospites  Beati  Pétri  Taciant  aliquod  foris- 
faclum  in  terra  alterius  et  possent  evadere,  Beatns  Petrus 
habet  in  emendationem ,  et  inde  posuit  exemplum  de  Hugone 
farsito  sensu.  Everardus  de  le  Huten  idem  dixit  quod  vidit  quod 
sanctus  Petrus  conduxit  hospites  suos  cubantes  et  levantes  et 
liberabatinqualibet  curia,  et  vidit  quemdam  hominem  ex  homi- 
nibus  sancti  Pétri  qui  erat  convictus  ,  id  est  attains  in  casteilo, 
liberari  per  ecclesiam  sancti  Pétri.  De  Hugone  Farsin  dicit  idem 
quod  Helias  ;  et  hoc  jus  vidit  ecclesiam  manutenere  tempore 
Gilleberti ,  et  per  tempera  quatuor  prœpositorum.  Rainerus  sca- 
binus  idem  dixit  quod  vidit  castellanum  Gillebertum  qui  ceperat 
hospites  sancti  Pétri  de  Wascemi  et  ecclesia  liberavit  eos  ;  et 
hoc  jus  vidit  ecclesiam  manutenere  per  lempora  sex  prœposito- 
rum. Fulco  de  Wascemi  idem  dixit,  tempore  castellani  Hugonis, 
Joannis  et  Gilleberti ,  quod  quando  capiebaot  homines  sancti 
Pétri ,  ecclesia  liberabal  eos.  Item  ad  Pontem  de  Wendin  arres- 
tari  erant  homines  sancti  Pétri  pro  winagio,  ecclesia  eos 
libères  reduxit.  De  castellano  Gilleberto  dicit  idem  et  multa  alia 
exempla.WalterusscabinusWascemi  idem  concordat penituscum 
Fulcone  de  Ponte  de  Wendin  et  etiam  de  multis  aliis  exemplis. 
ÂnDoDominimillesimoducentesimoduodecimo,mensedecembri. 

Fonds  de  Saint-Pierre  de  Lille.  —  Imprimé  dans  VanderHaer. 
p.  205. 

87. 

f  «18  9  avril.  —  Roger,  châtelain  de  Lille ,  fait  savoir  qu'Alard 
de  Loos ,  d'accord  avec  sa  femme  et  ses  enfants ,  a  vendu  à  l'abbaye 
de  Loos  le  sixième  de  sa  dlme  sur  la  paroisse  de  Loos. 

In  nom!ne  Domini.  Ego  Rogerus,  castellanus   de    Insula. 


—  225  — 

Notum  facio  tam  presentibusquam  futuris  quod  Alardus  de  Los , 
de  assensu  uxoris  sue  et  liberorum  siiorum ,  vcndidit  ecclesie 
de  Los  juste  et    legitimo  venditionis  ordinc  sextam  partem 
decimae  ex  tota  parrochia  de  Los ,  quam  tenebat  de  Roberto 
filio  Heldiardis  sub  censu  duorum  modiorum  bladii ,  et  decem 
et  octo  raserîarum  avene,  itaquod  sex  raserie  bladii  debent  esse 
de  meliori  tritico  proveniente  ex  décima.  Hune  itaque  contrac- 
tum  laudavit  et  approbavit  memorata  Heldiardis  quam  supra- 
dictus  R.  filius  ejus  Jherosolimam  profectus  loco  suo  constituit 
in  pleuaria  potestate   juris  sui.  Hanc  decimam  sepediclus  R. 
tenebat  in  feodum  de  Rogero  de  Enghclos  et  Aelide  uxore  sua 
qui  et  ipsi  cum   Roberto  Aelidis  Glio,  Rogeri  autem  privigno, 
laudaverunt  sub  testimonio  hominum  suorum  dictum  vendilio- 
nem  et  assensu  sua  eonfirmaverunt.  Et  sciendnm  quod  de  con- 
silio  et  assensu  memoratorum  dominorum  et  aliorum  virorum 
prudentum  ecclesia  de  Los  supradiclum  redditum  assignavit 
supra  quinque  boneria  terre  ex  territorio  de  Avennes ,  ea  condi- 
tione  quod  dicta  décima  ab  omni  exactione  et  servitio  libéra 
débet  esse  et  immunis.  Dédit  etiam  ecclesia  supradicta  respon- 
salem  Walcherum  de  Barghes  et  posteros  ejus  successive ,  qui 
per  unam  marcam  pagamenti  sepedictam  terram  relevare  de- 
bent ,  nomine  ecclesie  sepedicte ,  et  per  hune  redditum  et  rele- 
vamentum  débet  ecclesia  de  Los  terram  supradictam  sine  alia 
aliqua  oneris  impositione  quiète  et  pacifiée  in  perpetuum  possi- 
dere.  In  bujus  rei  memôriam  presentem  pagina  m  appentione 
nostri  sigilli  munitam  conscribo  feci,  et  testium  nomina  qui 
présentes  afTuerunt  subnotari  :  J.  abbas  dePhalempin ,  Anselmus 
Paniers ,  Theodericus  de  Martinsart,Rogerusde  Enghelos,  Hugo 
de  Amerin  y  milites ,   Egidius  de  Habordin ,   Lambcrtus  del 
Albel ,  Balduinus  frater  ejus ,  (jcrardus ,  filius  Helvidis.  Actum 
tempore  domni  Johannis  abbatii  anno   Domini  m®  cc°  octavo 
décima ,  mense  aprili. 

Fonds  de  Tabbaye  de  Loos  ;  original  en  parchemin,  muni  de  frrg 
ments  du  sceau  de  Roger.  Cartulaire  de  Loos,  rotulut  2m,  N*  1. 


—  226  — 


88. 


1990 9  avril.  —  Fondation  de  la  chapelle  de  Quiquempoix,  à 
Fiers. 

Uoiversis  Christi  fidelibus  présentes,  litteras  iaspecturis,  ego  , 
G.  de  Bourgbiele  et  karissima  uxor  mea  E.  quondam  Insuie 
casleliana,  salutem  in  omnium  salutari.  Noverit  Universitas 
vestra  quod  pro  animarum  noslrarum  salute  et  antecessorum 
nostrorum  indulgentiis  peccatorum  ,  in  ecclesia  de  Fies ,  capel- 
laniam  instituimus  per  assensum  decani   et  capituli  Insulensis 

ad  quos  ejusdem  loci  parrochia  noscitur  pertinere 

filio  nostro  unigenito  consentiente  et  manum  apponenle 

Extrait  du  Cartu/aire  (fe  la  collégiale  de  Saint-Pierre ,  N°418;  et 
du  Cartulaire  Decanus ,  f  °  cm. 

89. 

1990,  mai,  —  Charte  de  Roger,  châtelain  de  Lille,  sur  la  loi 
des  villes  de  Saint-Vaast  :  Bauvin,  Annœullin  et  Mons-en-Pévèle. 

Ego  Rogerus  castellanus  Insulensis,  universis  Christi  fide- 
libus présentes  litteras  inspecturis,  salutcm  in  eo  qui  salusest 
omnium  et  vita  iudeficiens  beatorum.  Quoniam  per  peccatum 
obcuratus  est  naturalis  hominis  intellectus  solers  patrum  vigi- 
lancia  nature  studuit  suffragari  defectum  quod  modo  reinte- 
grans  naturalem  cum  successorum  memorie  litterarum  apicibus 
annotata  preterita  tanquam  presentia  commendavit.  Ea  propter 
noverint  universi  quod  ecclesia  S.  Vedasti  habet  in  territorio 
Fabule  villam  unam  que  dicitur  Mons  in  Fabula,  in  territorio 
de  Karembaut  duas  villas  quarum  altéra  Aneulins  et  altéra 
Bauvins  nominantur  ;  fondus  autem  dictarum  villarum  de  tene- 
mento  S.Vedasti  esse  proprie  dfgnoscitur.  Et  habet  in  hiis  tri- 
bus villis  scabinos  de  hospitibus  suis  ,  nec  possunt  alii  institui 
qui  ejus  hospiles  non  fuerint  résidentes.  Omnis  que  querele 
que  in  dictis  villis  et  in  earum  territoriis  et  appendiciis  evc- 


neriDt  in  propriis  domibus  S.  Vedasti  debcnt  tractari  coram 
abbate  vel  ejus  nunciis  et  terminari  judicioscabinorum  ,  et  eos- 
dem  scabinos  debent  majores  Sancli  Vedasti  earumdem  villarum 
super  querelis  omnibus  conjurare  et  omnia  debent  tractari  lege 
villarum  et  judicio  scabinorum  In  prefatis  igitur  tribus  villis 
habeo  ego  R.  cBstellanus  Insulensis  multrum,  raptum ,  incen- 
dium ,  rapinam  de  quemin ,  homicidium ,  et  latronem  que  quo- 
tiens  emerserint  si  tantorum  scelerum  auctores  a  servientibus 
abbatis  vel  meis  capti  fuerint  in  propriis  domibus  Sancti  Vedasti 
debent  adduci  in  presencia  scabinorum  et  si  usquc  ad  dictum 
scabinorum  plegios  sufTicientes  non  habuerint  in  mea  eos  debeo 
prisonia  reservare.  Quod  si  serviens  meus ,  ad  ducendos  eos  in 
mea  prisonia  auxilium  petierit  a  majoribus  Sancti  Vedasti  vel 
ab  eis  qui .  in  eisdem  villis  loco  fuerint ,  eorumdem  usquc  ad 
Ploieich  habebit  adju tores  ad  eos  deducendos  et  cum  in  ea  de- 
venerint  debent  ibi  propriis  sumptibus  pro  sua  viverevoluntate. 
Postmodum  debent  conjurari  scabini  quid  sit  de  talibus  facien- 
dum  nec  istud  nisi  per  legem  poterit  prorogari.  Quod  ^i  eosdem 
liberare  nescierint  et  magisterium  suum  consulere  et  inquisi- 
tionem  veritatis  habere  voluerint  et  ego  eis  et  magisterii  sui 
consilium  et  inquisitionem  veritatis  faciemus  exiberi.  Quod  si 
eorum  judicio  fuerint  liberati  eos  reddam  libères  et  si  liberali 
non  fuerint  ab  eisdem  corpora  eorum  habebo  et  mobilia  ad 
meum  libitum  faciendum.  Quod  si  modo  aliquo  evaserint  in 
terra  Sancti  Vedasti  nullatenus  poterunt  demorari.  Si  qui  vero 
de  relicto  judicio  scabinorum  se  ad  invicem  provocaverint  ad 
duellum  tota  ad  me  dicti  duelli  jurisdicio  pertinebit  et  illud  per 
meos  bomines  faciam  judicari ,  et  de  corpore  et  mobilibus  de- 
victi  meam  faciam  voluntatem.  Quod  si  aliquis  ab  altero  ad 
duellum  provocalus  judicio  scabinorum  poterit  se  tractari ,  se- 
cunduro  judicium  eorum  et  emendabitur  injuria  irrogata.  Si 
vero  bomines  feodati  quos  habet  abbas  Sancti  Vedasti  in  tota 
castellania  Insulensi  super  multro ,  rapto ,  incendio ,  rapina , 


—  128  — 

latrocinio  ,hoinicidio  vel  aliis  infracturis  infra  districtum  dua- 
mm  villarum  se  provocaverint  ad  duellum  per  abbatis  bomines 
feodatos  infra  curtcs  Sancti  Yedasti  que  sunt  in  eisdem  viliis 
judicabitur  boc  duellum  quoadusque  ingredientur  campum  pu- 
gnaturi  ex  tune  vero  tota  ad  me  justicia  pertinebit  et  de  corpore 
et  mobilibus  devicti  meam  faciam  volunlatem.  Ita  tamen  quod 
si  devicti  de  manu  mea  evaserint  in  terra  Sancti  Yedasti  non 
poterunt  demorari,  hereditas  autem  que  de  ecclesia  Sancti 
Yedasti  descendit  eorum  omnium  quorum  babeo  corpora  et 
mobiliaipsi  ecclesie  omnimodis  libéra  remanebit.  In  tribus  itaque 
dictis  villis  babeo  advocatiam  et  pro  eadem  advocatia  babeo 
apud  Montes  in  Pabula  singulis  annis  sexaginta  solides  de  doi- 
siens,  apud  Âneulin  qtadraginta  solidos  de  artisiens ^  apud 
Bauvin  dimidiam  marcbam  de  artisiens  cujus  peccunie  sum- 
ma  per  scabinos  collecta  in  festo  sancti  Remigii  infra  terminos 
villarum  mibi  per  manum  redditur  eorumdem.  Quod  si  quis  ad 
dictum  eorum  reddere  nolueriteum  debeo  compellere  adredden- 
dum ,  et  si  jam  dicto  termine  eadem  mibi  non  fuerit  advocatia 
persoluta  retentores  ejusdem  eadem  lege  et  emenda  qua  reten- 
tores  reddiluum  Sancti  Yedasti  punientur.  Quod  si  in  dictis 
villis  monetas  contigerit  immutari  eadem  moneta  qua  Sanctus 
Yedastus  suos  redditus  eadem  eciam  sum  advocatiam  percep- 
turus  ;  percipiam  eciam  apud  Montes  in  Pabula  redditus  sicot 
hactenus  tam  ego  quam  mei  antecessores  babuimus.  Habeo 
itaque  in  prefatis  villis  exercitum  et  jumenta  si  submonuero  sicut 
bue  usque  tam  ego  quam  mei  antecessores  babuimus  quum 
egreditur  exercitus  Insulensis  sane  si  ego  vel  mei  amici  quos 
juvare  voluero  guerram  habuerimus  et  bomines  dictarum  vil- 
larum bonafide  et  absque  calumpnia  per  majores  Sancti  Yedasti 
submonuero  usque  ad  Ostricort  et  infra  castellaniam  meam  et 
non  ultra  in  eorumdem  auxilium  debcnt  proficisci  ;  ab  bac  au- 
teift  guerra  proprii  molendinarii  et  furnarii  abbatis  servientes 
Sancti  Yedasti  et  alii  bominum  villarum  conductivi  et  in  villa 


•  —  229  — 

de  Aneulin  duo  scabini  et  octo  homines ,  in  villa  de  Montibus 
in  Pabula  duo  scabini  et  sex  homines ,  in  villa  de  Bauvin  duo 
scabini  et  quatuor  homines  ,  quos  scabini  pro  dictarum  \illa- 
rum  custodia  dimiserint  liberi  remanebunt.  Si  qui  vero  prêter 
istos  a  jamdicta  guerra  mea  videlicet  et  amicorum  meorum  et 
hii  eciam  qui  ad  submonitionem  majorum  abbatis  ad  condu- 
cendos  malefactores  in  prisonia  mea  remanserint  nisi  per  dictum 
scabinorum  legilimam  excusationem  potuerint  monstrare  per 
viginti  solidos  emcndabuot  de  quibus  homines  Sancti  Vedasti 
qui  in  eadem  guerra  et  qui  ad  conducendos  malefactores  pro- 
ficiscenlur  quinque  solidos  habebunt  reliqui  quindecim  solidi  in- 
ter  abbatem  et  me  per  médium  solummodo  partientur.  Si  quis 
ab  altero  fuerit  vulneratus  et  scabini  visa  ejus  plaga  vivat  an 
moriatur  habeant  pro  incerto  si  suffîcientes  plegios  usque  ad 
dictum  scabinorum  non  habuerit  débet  in  mea  prisonia  reser- 
vari  et  in  ea  proprio  sumptu  vivere  sicut  superius  est  exprès- 
sum.  Si  vero  per  scabinos  liberatus  non  fuerit  de  corpore  ejus 
mobilibus  et  immobilibus  fiet  quod  superius  est  taxatum  ;  no- 
tandum  vero  quod  quicumque  forefactum  fecerint  non  ad  mor- 
tem  si  suffîcientes  plegios  non  dederint  ad  abbatem,  si  voluerit, 
eorum  custodia  pertinebit  et  si  ab  ipsius  custodia  evaserint  ipse 
mihi  de  parte  emende  que  mihi  competerel  per  scabinorum  ju- 
dicium,  respondebit  et  ad  idem  me  abbati  si  qui  de  mea  evase- 
rint custodia  obligavi.  Illos  autem  quos  abbas  noluerit  custodire 
salvo  jure  ipsius  in  mea  debeo  recipere  prisonia  et  sciendum 
quod  abbas  non  potest  ducere  aliquem  hominem  in  prisouiam 
nisi  in  aliquam  dictarum  villarum  nec  ego  similiter  nisi  ad 
Ploieich  et  hii  quos  abbas  in  sua  tenebit  prisonia  proprio 
sumptu  debent  vivere  sicut  illi  quos  ego  in  mea  prisonia  reser- 
vabo.  Quicumque  vero  in  aliquo  forefacto  superius  dicio  incident 
si  usque  ad  dictum  scabinorum  plegios  suffîcientes  non  dederit 
catalla  ipsius  debent  saisiri  per  justiciam  et  scabinos  ad  facien- 
dum  quod  superius  est  exprcssum.  Prêterez  si  bomioes  fecdali 


—  230  — 

• 

quos  habet  abbas  in  tota  castellania  Insalensi  incideriot  in  ali- 
quo  forefacio  superius  nominato  in  terra  que  Içgi  dictarum  vil- 
larum  et  judicio  subjacet  scabinorum  eorum  foreractum  judi- 
cabitur  per  scabinos.  Qaod  si  in  terra  evenerit  feodali  infra 
dictas  curtcs  Sancti  Yedasli ,  judicabitur  per  abbatis  homines 
feodatoset  quicquid  cxindeproveneritde  emenda  inter  abbatem 
et  me  sicut  prescriptum  est  solummodo  partietur.  Qaod  si 
quis  super  rébus  aliis  predictos  in  jus  vocere  voluerit  feodatos 
coram  abbale  Âttrebatensi  per  compares  suos  vin  debent  pa- 
rère et  ad  faciendum  bominium  et  servicium  et  ad  submooitio- 
nem  abbatis  Attrebateusis  venire  tenentur.  Quod  si  quis  ad 
aliam  (justiciam)  quam  debuerit  clamorem  Tecerit  per  judici- 
um  scabinorum  emendabit  et  bec  emenda  inter  abbatem  et  me 
solummodo  per  médium  dividetur.  Si  quis  vero  de  altero  con- 
quiratur  subdito  judicio  scabinorum  et  monstrare  potuerit  per 
scabinos  quos  ei  abbas  de  jure  defuerit,  ego  ei  legemfaciam 
exiberi.  Omnes  autem  infracture  alia  que  forifacta  et  excidentie 
que  in  predictis  villis ,  territoriis  et  appendiciis  earum  evenerint 
si  ab  homine  judicio  scabinorum  subdito  facte  fuerint  defifini- 
entur  lege  villarum  et  judicio  scabinorum  et  omnium  predic- 
torum  emenda  ad  abbatem  et  ad  me  pertinet  qui  pro  libitu  de 
eadem  de  communi  tamen  assensu  partem  po^sumus  remittere 
sed  non  totum;  de  residuo,  vero  quintam  partem  percipiam  ex- 
tra partem  in  villis  videlicet  de  Aneulin  et  de  Bauvin  et  quod 
supererit  inter  abbatem  et  me  solummodo  per  médium  divi- 
detur. Hujusmodi  autem  fracture  et  excidentie  si  in  villa  de 
Montibus  in  Pabula  evenerint  per  scabinos  judica te  inter  abba- 
tem et  me  solummodo  p.artientur  per  médium,  et  sciendum 
quod  de  omni. emenda  que  inter  abbatem  et  me  per  médium 
dividetur  tam  in  hiis  de  quibus  quinta  pars  a  me  extrabilur 
quam  aliis  ante  judicium  pacem  vel  compositionem  venire  alter 
sine  altero  non  valebit.  Cum  vero  coram  scabinis  de  hereditatc 
fuerit  liligatum  emenda  exinde  judicata  inter  abbatem  et  me 


—  231  — 

per  médium  dividetur  jure  litigantium  custodilo.  Relevia  vero, 
requisitiones  et  venditioues  terrarum  ad  abbatem  solummodo 
pertinebnut.  Habet  preterea  abbas  Sancti  Vedastt  iû  predictis 
YÎIlis  foragia  ,  cambagia ,  thelooeum  ,  redditus ,  corveias ,  et 
bannos  de  bladis  suis  sarclandis ,  colligendis  et  triturandis , 
leges  et  emendas  exinde  provenientes  in  quibus  non  participo 
uisi  trium  solidorum  excesserint  quantitatem  quod  si  excesserint 
totum  inter  abbatem  et  me  per  médium  solummodo  parlietur, 
reliques  vero  bannos  de  assensu  et  consilio  scabinorum  ex 
parte  abbatis  et  mei  facienl  majores  Sancti  Vedasti  excepto 
quod  abbas  vel  ego  quilibet  per  se  vini  venditionem  talorum 
ludum  et  hujusmodi  poterit  prohibere  et  emenda  ex  istis  bannis 
proveniens  inter  abbatem  et  me  solummodo  per  médium  par- 
tietur.  Si  autem  abbas  et  ego  ad  invieem  potuerimus  concordari 
unum ,  plures  vel  etiam  omnes  scabinos  villarum  deponere  pre- 
dictarum.  Quod  si  omnes  deposuerimus  novos  instituendi  habe- 
mns  plenariam  potestatem.  Si  vero  aliquo  vel  aliquibus  depo- 
sitis  duo  vel  plures  remanserint  ad  eos  reliquorum  perlinebit 
electio  scabinorum.  Quod  si  abbas  et  ego  in  depositionem 
scabini  vel  scabinorum  fuerimus  discordes  sine  assensu  scabi- 
norum id  aliter  sine  altero  facere  non  valebit.  Ad  abbatemvero 
pertinet  et  me  ut  eum  vel  eos  quos  scabini  elegerint  faciamus 
recipere  scabinatum  quem  qui  recusaverit  per  scabinorum 
judicium  emendabit  et  bec  emenda  inter  abbatem  et  me  solum- 
modo per  médium  dividetur.  Si  quis  vero  scabinos  dedixcrit 
emende  penam  sexaginta  libras  per  le^em  exigentem.  Abbas 
et  ego  pro  decem  libris  salvo  jure  scabinorum  misericorditcr 
remisFîmus  et  bec  emenda  inter  abbatem  et  me  solummodo 
per  médium  dividetur.  Quod  si  abbas  monachi  vel  convcrsi 
ecclesie  Sancli  Vedasti  ve!  ego  ore  proprio  scabinos  dedixerimus 
eisdem  debemus  de  dictum  sine  solutione  pecunie  emendare. 
Sciendum  insuper  quod  si  aliqui  bomines  dictarum  villarum 
aliquid  de  nemoribus  meis  emerint  secundum  usura  caslellanie 


—  282  — 

super  co  meoin  requiram  debitum  ab  eisdem.  Omnis  vero  ex- 
actiones  et  corveias ,  karrorum ,  bigarum ,  eqaonun  ,  operario- 
rum  et  homînum  peditum  si  quas  ego  vel  antecessores  mei 
in-eisdem  villis  et  appeDdiciis  et  ab  bominibus  earum  quo- 
quomodo  recepimus  ea  tam  me  quam  antecessores  meos  injuste 
habuisse  recognovi  et  eadem  quictam  ecclesie  S.  Vedasti  et  die- 
tarum  villarum  bominibus  in  futurum,  in  viliis  si  quidem 
Montis  Pabule ,  Âneulin  et  Bauvin  superius  nominatis  et  in 
territoriis  et  appendiciis  earum  curtes  et  domus  proprie  Sancti 
Yedasti  libère  sunt  et  immunes  ab  omni  exactione  servicio  et 
onere  mei  et  meorum.  Si  autem  infra  easdem  curtes  fiât  a  layco 
forefactum  eodem  modo  judicabitur  per  scabinos.  Quod  si 
fieret  ambitum  earumdem  in  predictis  etiam  tribus  viliis  et  in 
earum  appendiciis  nichil  omnino  habeo  nisi  quod  superius  est 
expressum  ;  per  ea  vero  que  in  dictis  viliis  percipio  res  Sancti 
Yedasti  ethomines  earumdem  villarum  et  res  eorum  teneor 
deffendcre  sicut  débet  facere  advocatus.  Serviens  igitur  meus 
quem  ego  in  eisdem  viliis  instituam  loco  mei  fidelitatem  faciet 
de  jure  abbatis  lege  villarum  et  carta  fideliter  conservandis 
et  majores  vel  laici  si  dictis  domibus  Sancli  Vedasti  prefuerint 
tenentur  fidelitatem  mihi  facere  de  jure  meo  nichilominus  con- 
servando.  Et  sciendum  quod  de  voluntate  abbatis  et  mei  acta 
sunt  hec  que  superius  exprimuntur  salvo  per  omnia  iure  majo- 
rum  et  scabinorum  villarum  jam  dictarum  ;  heredi/ates  autem 
et  elemosine  Sancti  Vedasti  exempte  sunt  penitus  a  judicio 
scabinorum.  Notandum  insuper  quod  ego  dictarum  villarum 
homines  non  possuro  aggravare  nequc  tîlamorem  facere  super 
eos  nisi  lege  earumdem  villarum  et  judicio  scabinorum  quia 
nicbil  in  eisdem  viliis  ,  territoriis  et  appenditiis  babere  potero 
nisi  quod  superius  est  expressum.  Hanc  igitur  pacis  et  concordie 
amicabilem  composicionem  sicut  superius  est  expressa  approbo 
et  ratam  habeo  et  me  et  heredes  meos  mihi  perpetuo  succes- 
suros  obligo  ad  eandcm  bona  fide  fideliter  observandam ,  et 


ad  majorem  Jnsuper  securîtatem  eandem  feci  sigilli  mei  muni- 
mine  roborari.  Actum  anno  Yerbi  Incarnati  millesimo  ducen- 
tesimo  vigesimo ,  mense  maio, 

Transcrit  dans  J.  Legroux ,  La  Flandre  gallicane ,  manuscrit 
autographe  de  la  bibliothèque  de  Roubaix ,  p.  889.  Un  acte  en  tous 
points  semblable ,  mais  émanant  de  Tabbé  de  Saint- Vaast ,  Odon , 
existe  aux  archives  de  la  Chambre  des  Comptes,  à  Lille,  et  se  trouve 
en  outre  analysé,  d'après  une  version  romane  du  XIV*  siècle  ,  dans 
V Inventaire  Godefroy  publié  par  la  Société  des  Sciences ,  de  l'Agri- 
culture et  des  Arts  de  Lille ,  N^  888. 

90. 

tlKtt,  mai,  —  Roger ,  châtelain  de  Lille  ,  déclare  que  Bernard 
de  Bosco,  Aélide,  sa  femme,  et  les  héritiers  d'Ëustache  d'Englos  ont 
remis  en  ses  mains  les  dîmes  de  Marquette  et  de  Sequedin  qu'ils 
tenaient  de  lui  en  fief,  et  que ,  par  jugement  de  ses  hommes ,  il  en 
a  investi  le  chapitre  de  Saint-Pierre  de  Lille. 

Ut  presentis  cartule  séries  presentium  memorie  et  futurorum 
noticie  reservetur.  Ego  R.  castellanus  de  Insula  notum  facio 
omnibus  présentes  litteras  inspecturis  quod  cum  Bernardus  de 
Bosco ,  Aelidis  uxor  ejus  pariter ,  et  heredes  Eustachii  de 
Engelos  décimas  de  Markette  et  Segedin  quas  de  me  tenebant 
in  feodum  in  manu  mea ,  hominibus  meis  presentibus  et  judi- 
cantibus  reddidissent  capitulo  Beati  Pétri  de  Insula  conferendas, 
et  easdem  per  hominum  meorum  judicium  guerpivissent.  Ego 
décimas  ipsas  dicto  capitulo  contuli  libère  et  sine  omni  servitio 
possidendas ,  hominibus  meis  judicanlibus ,  quod  tantum  fac~ 
tum  fuerat  de  dictarum  collatione  decimarum ,  quod  in  facto 
ipso  nullus  de  cetero  poterat  reclamare,  nec  ei  in  aliquo  con- 
traire. Quod  ut  in  posterum  débita  gaudeat  firmitate ,  presens 
scriptum  sigilli  mei  munimine  roboravi  sub  bis  testibus  inferius 
annotatis.  SignumTh.  decani,  S.  Rogeri»  cantoris  Beati  Pétri 
de  Insula ,  S.  Brictii ,  S.  Nicholai ,  presbiterorum  et  canoni- 
corum.  S.  Pétri  de  Brocho ,  S.  Egidii  de  Aigrement ,  S.  Rogeri 


—  -284  — 

de  Engelos ,  miiitum.  Actum  anno  domini  millesimo  ducente- 
simo  vicesimo  primo,  mense  maio. 

Fonds  de  Saint -Pierre  de  Lille  ;  original  en  parchemin  muni  d'un 
sceau  bien  conservé.  —  Cartulaire  de  la  collégiale  de  Saint-Pierre 
deZi7/e,N0  521. 

91. 

llilil,  juillet.  —  Walter ,  évèque  de  Tournai ,  ratifie  la  vente 
faite  par  Bernard  du  Bois  (de  Bosco)  et  consors ,  au  chapitre  de 
Saint  Pierre  de  Lille,  de  la  dîme  de  Marquette  et  de  Sequedin. 

Walterus,  divina  miseratione  Tornacensis  episcopus,  omnibus 
présentes  litteras  inspecturis ,  in  Domino ,  salutem.  Noverit 
universitas  vestra  nos  litteras  viri  nobilis  Bogeri,  caslellani  de 
Insula,  inspexisse  in  hune  modum ,  ut  presentis  cartule  séries 
presentium    memorie  et  fulurorum  nnticie  reservelur  :    Ego 

Rogerus. [Suit  U  texte  de  l'acte  de  Roger,   châtelain  de 

Lille,  en  date  de  mai  1221) Prœtera  direxit  ad  nos  dictus 

castellanus  suas  patentes  litteras  sub  hac  forma  :  Reverendo 
patri  ad  domino  Waltero,  Tornacensi  episcopo,  Rogerus, 
castellanus  ,*  Tnsulensis ,  salutem  et  paratam  ad  beneplacita 
voluntatem  significo  vobis  quod  Bernardus  et  Aelidis ,  uxor 
ejus ,  in  mea  prcsentia  constituti ,  cum  primogenito  dicte 
niulieris,  décimas  de  Markette  ef  de  Seghedin  quas  de  me  tene- 
bant  in  feodum,  in  manu  mea  reddentes,  per  hominum  meorum 
judicium  guerpiverunt.  Quas  décimas  ad  petitionem  dictorum 
B.  et  beredum,  capitulo  Beati  Pétri  de  Insula  contuli  quantum 
ad  me  ab  eodem  libère  possidendas.  Dictas  igitur  décimas 
michi  libère  redditas ,  in-  manu  vestra  cum  omni  libertate 
résigne,  paternitatem  vestram  exorans,  quatinus  ipsas  ca- 
pitulo Beati  Pétri  de  Insula  conferatis.  Nos  autem  sepefatas 
décimas  a  prefato  castellano  in  manus  nostras  resignatas  ad 
opus  ecclesie  memorate ,  eidem  ecclesie  conlulimus ,  in  per- 
petuum  libère  et  pacifice  possidendas ,  ad  petitionem  preno- 


—  285  — 

minate  ecclesie  ipsam  cartulam  exinde  conscriptam ,  presentis 
scripti  patrocinio  confirmantes ,  ut  premissa  decimarum  resi- 
gnatio  et  collatio  dcbitam  et  perpétuant  obtineat  firmilatem. 
Actum  anno  Dominic»  Incarnationis  M  CC  XX  I ,  mense  Julio. 

Fonds  de  Saint-Pierre  de  Lille  ;  original  en  parchemen  scellé.  — 
Cartulaire  de  la  collégiale  de  Saint-Pierre  de  Lille,  N<*  522  à  524. 

92. 

If  M,  novembre.  '—  Roger ,  châtelain  de  Lille  ,  rend  libre  de 
tout  droit  féodal  la  dlme  de  Baairel ,  tenue  de  lui  et  affectée  par  son 
frère  Willaume ,  prévôt  de  Lille ,  à  la  fondation  d'une  chapellenie 
dans  l'église  de  Saint-Pierre. 

Ego  Rogerus ,  castellanus  de  Insula ,  notum  facio  omnibus 
présentes  litteras  inspecturis  quod  karissimus  frater  meus, 
Willelmus,  prsepositus  Insulensis,.  decimam  de  Baairei,  quam 
de  me  tenebat  in  feodum ,  pro  anima  reverendi  patris  J.,  bone 
memorie,  quondam  cameracensis  episcopi,  ac  pro  animabus 
antecessorum  nostrorum ,  ac  nostris  ad  opus  unius  capellani 
in  ecclesia  S.  Pétri  de  Insula  instituendi  in  manu  mea  coram 
meis  hominibus  resignavit.  Ego  vero  eandem  decimam  per 
judicium  bominum  meorum  a  jure  feodali  penitus  absolutam 
ad  opus  unius  capellanie  contuli  ecclesie  Sancti  Pétri ,  in  per- 
pctuum  libère  ac  pacifiée  possidendam.  Hujus  vero  capellanie 
donatio  ad  decanum  et  capitulum  pernitebit,  que  non  confe- 
ratur  nisi  presbitero  jam  promoto ,  vel  tali  persone  que  in 
proximo  possit  et  debeat  in  presbiterum  promoveri,  Ita  quod 
de  proventu  capellanie  nichil  omnino  percipiat ,  donec  officium 
suum  exequi  valeat  in  ordine  sacerdotis,  sed  intérim  proventus 
illi  ad  augmentationem  capellanie  consilio  capituli  in  redditus 
convertantur  sicut  et  de  aliis  capellaniis  ejusdem  ecclesie  fieri 
consuevit.  —  Capeltanus  igitur  inslitutus  de  choro  erit  Sancti 
Pétri  et  sub  jurisdictione  capituli,  et  sicut  alii  capellani  ecclesie 
horis  canonicis  interesse    debebit    et   quotienscumque    salva 


—  236  — 

honestate  ac  débita  devotione  poterit,  ad  altare  Sancti  Johannis 
inter  primam  et  terciam  celebrabit ,  Yerum  cum  ego  ad  audien- 
dam  missam  dierutero  ad  sepefatam  ecclesiam  Sancti  Pelri, 
dictus  capellanus  si  possit ,  et  super  hoc  fuerit  requisitus ,  in 
mea  tenebitur  presentia  celebrare.  Ita  tamen  quod  contra 
consuetudines  ecclesie  Insulensi  horam  celebrandi  congruam 
non  excédât.  Ut  hec  igitur  in  perpeluum  râla  et  fîrma  perma- 
neanl ,  presentibus  litteris  sigilium  meum  apposai ,  et  mémo  - 
ratus  frater  meus  Willelmus  praepositus  et  capitulum  Insu- 
Icnsem  sigillis  suis  easdem  litteras  consignarunt.  Actum  anno 
Domini  W  CC°  XX®  II ,  mense  novembri. 

Fonds  de  Saint-Pierre  de  LiUe  ;  original  en  parchemin  où  restent 
appendus  les  fragments  de  trois  sceaux  :  ceux  du  châtelain,  du  prévôt 
Guillaume  et  du  chapitre.  —  Cartulaire  de  la  collégiaU  de  Saint- 
Pierre  de  LilU,  N«  4T7. 

93. 

IMl  (V.  S.),  9  mars,  Walter,  évêque  de  Tournai,  déclare 
qu'un  différend  entre  Téglise  de  Saint-Pierre  de  Gand  et  Roger, 
châtelain  de  Lille ,  au  sujet  de  la  haute  justice  de  Camphin ,  a  été 
porté  devant  lui  ;  le  procureur  de  1* abbaye  affirmant  que  cette 
justice  tant  sur  les  choses  que  sur  les  personnes  appartenait  à  Tab- 
baye ,  se  plaignant  en  outre  de  ce  que  le  châtelain  aurait  taillé  les 
hôtes  de  Tabbaye  contre  la  liberté  de  cette  église ,  qu'il  aurait  fait 
pendre  un  homme  pris  sur  la  terre  de  Camphin ,  qu'il  aurait  délivré 
un  autre  au  préjudice  de  ladite  église;  le  châtelain,  au  contraire, 
prétendant  qu'en  ce  qu'on  lui  reprochait  il  aurait  usé  de  son  droit 
et  que  c'était  à  lui  qu'appartenait  la  haute  justice.  La  cause  plaidée 
et  les  témoins  entendus,  l'évéque  prononce  d'après  le  jugement 
d'hommes  sages ,  et  décide  que  l'église  de  Saint-Pierre  de  Gand 
doit  posséder  libre  la  villa  de  Camphin  avec  ses  dépendances  et  ses 
hommes ,  selon  la  teneur  de  ses  privilèges  ;  le  châtelain  n'ayant 
nullement  prouvé  avoir  le  droit  que  l'abbé  et  le  couvent  de  Saint- 
Pierre  revendiquaient,  et  la  possession  de  bonne  foi  pendant  un  très- 


^281  — 

long  temps  et  sans  interruption,  qn*on  a  coutume  d'opposer  aux 
églises,  n'ayant  été  établie  par  aucun  témoignage.  Sauf  cependant 
son  droit  de  châtelain  qu'il  possède  en  cette  qualité  par  toute  la 
châtellenie  de  Lille  qu'il  tient  de  la  comtesse,  et  la  prestation  de 
soixante  sous  que  lui  doivent  chaque  année  les  hommes  de  Camphiu. 

Van  Lokeren ,  Chartes  et  documents  de  Vabbaye  de  Saint^Pierre  à 
Gand,  N<>  410. 

94. 

tttS,  14  mars.  —  Roger,  châtelain  de  Lille,  déclare  que  Gilles 
d'Ësquermes  a  donné  aux  Templiers  son  droit  sur  la  maison  de 
Gérard  le  Créancier,  sise  à  Lille  et  tenue  dudit  châtelain  qui  en  octroie 
Tamortissement. 

Ego  Rogerus  castellanus  Insulensis,  notum  facio  omnibus 
présentes  litteras  inspecturis ,  quod  Egidius  de  Skelmes  homo 
meus ,  in  mea  presentia  constitutus,  de  assensu  et  voluntate 
matris  sue  Ode ,  contulit  in  elemosinam  domiû  Dei  el  béate 
Marie ,  et  militie  Tenipli  Iherosolimitani  totum  jus  quod  ha- 
bebat  in  mansura  Gerardi  Le  Créancier  apud  Insulajn  extra 
portam  de  Wepes,  que  mansura  est  de  feodo  mec.  Hanc 
itaque  donationem  ab  ipso  Egidio  factam  dicte  domui  militie 
Templi  coram  hominibus  meis ,  yidelicet  coram  domino  Petro 
de  Rrocho,  Rogero  de  Ploicio,  et  aliis  multis  qui  interfuerunt, 
firmam  et  liberam  esse  creantavi,  et  in  perpetuum  pariter 
concessi  acceptam.  Ut  autem  ista  donatio  memorie  commen- 
detur  et  firmius  observetur  et  in  posterum  maneat  inconcussa , 
presentem  paginam  sigilli  mei,  testimonio  consignavi  Actum 
anno  Domini  millesimo,  ducentesimo,  yicesimo  tercio  pridie 
idusmartii. 

Archives  nationales ,  S.  5209,  N^  25.  Original  scellé,  sur  double 
cordon  de  soie  tissé  vert  et  blanc,  d'un  sceau  rond  de  cire  brune , 
représentant  au  droit  le  cavalier  armé  et  Tépée  à  la  main  ;  légende 
détruite.  Au  revers  Técu  aux  armes  :  trois  lions  rampants  ,  2  et  1 
et  comme  légende  :  l^esiimonium  fferi(tatis),  (  Voir  Douet  d'Arcq  , 
Collection  de  sceaux,  t.  ii,  N*^  5805). 

XU— 16 


-di8>^ 


95. 


1194,  août.  ->—  Roger ,  châtelain  de  Lille ,  fait  savoir  que  Mar- 
guerite de  Gamechines  a  résigné  en  ses  mains  la  dlme  d*£rquînghem- 
le-Sec  qu'elle  tenait  de  lui  en  fief,  et  que,  pour  Tamour  de  Dieu,  il 
i*a  cédée ,  libre  de  tout  service ,  à  Hellin  de  Wavrin ,  dit  Toncle , 
pour  la  fondation  d*une  chapellenie  à  Wasiers. 

Ego  Rogems ,  Insulensis  castellanus ,  notum  facio  universis 
presentibus  pariter  et  futuris  quod  Margareta  de  Gamecines 
decimam  de  Herckinghehem-le-Sec  de  me  habebat  in  feodum 
et  tenebat  in  manu  mea  sine  coactione  aliquas  spontanée 
resignavit,  et  ego  ipsam  taliter  sicut  a  me  in  feodum  tenebatur 
coDcessi  dilecto  et  fideli  meo  Hellino  de  Wavrin  dicte  patruo 
pro  constituenda  capellania  in  villa  de  Wasiers  quam  dictus 
Hellinus  de  me  in  feodum  tenet,  et  dictam  decimam  divini 
amoris  intuilu ,  ab  omni  servitio  quod  michi  pro  ea  debebatur 
omnino  absolvi  et  predicta  ad  augmentara  divini  servitii ,  ad 
opus  capellanie  sicut  predictum  est  tamquam  dominus  crean- 
tavi.  In  cujus  rei  testiroonium  présentes  litteras  sigilli  mei 
munimine  roboravi.  Actum  anno  Domini  millésime  ducen- 
tesime  quarte ,  mense  auguste . 

Archives  départ,  du  Nord,  Cartulaire  de  Loot^  rot,  8,  N®  3. 

96. 

tM4.  —  Roger,  châtelain  de  Lille,  ratifie  le  don  de  sept  livres 
de  rente  que  son  frère  Willaume,  prévôt  de  Saint-Pierre  de  Lille,  a 
fait  au  chapitre  et  qu'il  a  assigné  sur  les  rentes  de  Barœul. 

Ego  Regerus,  castellanus  de  Insula,  notum  facio  omnibus 
présentes  litteras  inspecturis  quod  ratum  habee  assigna- 
mentum  septem  librarum  reddituum  quod  dileclus  frater  meus 
W.  prepositus  Insulensis ,  capitule  sue  de  Insula  fecit  super 
redditus  denariorum  quos  habee  apud  Barœl  in  festo  S. 
Remigii  persolvendos.  Hii  autem  redditus  septem  librarum  de 


prima  solutione  denariorum  de  Barœl  persolventur  capitule 
supradicto.  Et  si  forsitan  ego  vol  successores  mei  in  cttipa  fue- 
rimus  quo  minus  prefati  septem  librarum  reddilus  statuto  ter- 
mino  capitulo  persolvautur  eidem ,  dampnum  quod  capitulum 
per  hoc  incurret  pro  debito  predictorum  reddituum  requireudo, 
tenebimur  intègre  restaurare.  Memoratos  vero  redditus  redi- 
mère  poterimus  per  competens  concambium  reddituum  aliorum 
assignandorum  capitulo  Insulensi  per  arbitrium  proborum  viro- 
rum  qui  de  eodem  capitulo  per  ipsum  capitulum  et  nos  concorditer 
eligentur.  Ut  bec  igitur  rata  permaneant  presentem  cartulam 
scribi  feci  et  sigilli  mei  munimine  roborari.  Prefatus  quoque 
prepositus  frater  meus  eisdem  litleris  sigillum  suum  apposuit 
in  signum  assensus  sui  et  in  testimonium  hujus  rei.  Âctum 
anno  Domini  M°  CC°  vicesimo  quarto. 

Fonds  de  Siaint-Pierre  de  LiUe  ;  origpinal  en  parchemin  où  subsis- 
tent des  fragments  du  sceau  du  châtelain. 

97. 

tltltS* —  Convention  entre  Roger,  châtelain  de  Lille  et  l'abbé  de 
Saint-Pierre  de  Gand ,  relative  à  leurs  droits  respectifs  à  Gamphm- 
en-Garembaut  et  à  Ennetières-en-Weppes. 

A  tous  feaulx  de  Dieu  qui  ces  présentes  lettres  verront , 
Rogiers ,  castellains  de  Lille ,  salut  en  celui  qui  est  salutacions 
de  tous  et  vie  sans  fin  des  sains.  Comme  par  pechiet  soit  ly 
entendeniens  del  homme  fais  obscurs,  li  diligens  seings  des 
pères  a  estudyer  a  aidier  a  le  nature  aucunement  remplissant  le 
défaut  naturel  quant  a  la  mémoire  des  successeurs  ramené  et 
commende  les  coses  passeez  comme  si  elles  fuissent  présentes , 
qui  estaient  annoteez  en  lehaulteur  del  escripture ,  et  pour  ce 
sacent  tout  que  ly  église  Sancte  Pierre  de  Gand  a  ou  terroir  de 
Carembaut  une  ville  appelée  Canfins ,  ou  terroir  de  Weppes  une 
ville  qui  est  nomme  Anetieres  ;  des  quelles  villes  li  treffons 
est  dou  tenement  sainct  Pierre  et  a  li  dicte  église  en  ces  II 


villes  eschevins  de  ses  hostes  et  ny  pocent  autre  estre  eschevin 
que  chil  qui  sont  leur  hoste  résident ,  et  contre  les  complaintes 
qui  es  dictes  villes  et  leur  terroir  et  appendances  advenront 
doivent  estre  traitiez  ez  propres  maisons  de  saioct  Pierre  et 
venir  par  devant  labbe ,  ou  celui  qui  sera  en  sen  lieu ,  et  ter- 
minées par  jugement  deschevins ,  et  yceulx  eschevins  doivent 
ly  mayeur  de  sainct  Pierre  des  dictes  villes  sur  toutes  les  dictes 
complaintes  conjurer,  et  tout  doit  estre  traitiet  par  le  loy  des 
dictes  villes  et  jugement  des  eschevins.  Ens  es  dictes  deux 
villes  a  li  abbesde  samt  Pierre  ses  rentes,  tonlieux ,  aforages, 
cambages ,  reliefs ,  et  chil  qui  de  lui  se  tiennent  seront  cons- 
traintpar  tel  loy  que  eschevin  diront  se  yceulx  payez  nestoient 
dedens  terme  deu ,  et  a  lidis  abbez  les  fourfais  qui  en  venront 
est  a  scavoir  de  trois  sols  et  en  desoubs ,  et  tous  aultres  forfais 
qui  nient  ne  passeront  trois  sols. 

Ens  esdictes  villes  ossi  a  li  Castellains  de  Lille  le  mourdre , 
enforchement  de  femmes ,  larsin  ,  le  reube ,  le  homicide  et  le 
laron ,  et  tout  qui  s*en  puet  escheir ,  liquel  meffait  toutes  fois 
quil  advenront ,  se  li  malfaiteur  par  les  sergans  de  Tabbe  ou 
dou  Castellain  estoient  prins,  ils  doivent  estre  asmene  es  mai- 
sons de  saint  Pierre  en  le  présence  des  eschevins  et  sil 
navoient  plaiges  souflSssans  jusquez  au  dit  des  eschevins,  li 
castellains  les  doit  warder  en  se  prison ,  et  quant  la  vienront 
la  doivent  vivre  de  tels  despens  qu'il  leur  plaira ,  si  après  doi- 
vent li  eschevins  estre  conjure  que  de  tels  ert  a  faire  et  se  fors 
que  par  loy  ne  pora  estre  proloingiet. 

Et  se  yceulx  malfaiteurs  ne  savoient  délivrer  et  le  conseil  de 
leur  chief  lieu  et  enqueste  de  vérité  avoir  voloient  li  abbes  et 
li  castellains  leur  feraient  avoir  et  le  conseil  de  leur  chief  lieu 
et  Tenqueste  de  vérité ,  et  se  par  leur  jugiet  estoient  délivrât 
yceulx  rendra  quittes  et  frans  li  castellains ,  et  se  par  eulx  de 
livre  nestoient  leur  corps  et  leur  moebles  aura  li  castellains  et 
li  héritages  demoura  a  Teglise  âainct  Pierre  se  11  eschevin  le 
jugent. 


-  2fl  - 

Et  se  en  aucune  manière,  escapoient  en  Iç  terre  saint  Pierre 
ne  porront  nullement  demorer  ^  se  ce  nest  du  commun  assens 
del  abbet  et  dou  castellain.  Se  aucuns  sans  jugement  de 
eschiyins  se  appielloient  en  camp  de  bataille  toute  H  juridic- 
ions  dudit  camp  est  au  castellain  et  ce  fera  il  jugier  en  se 
court  par  ses  hommes ,  et  dou  corps  et  des  moebles  dou  vaincu 
ferai!  se  volente,  et  li  abbes  del  héritage  sil  est  jugie;  et  se 
aucuns  d'autrui  appeliez  en  camp  demande  estre  traitiez  par 
jugement  deschevins  selonc  leur  jugement  lui  sera  amendée  li 
injure  a  lui  faite.  Li  castellain  a  enses  villes  nommes  ses  rentes, 
corvées,  ses  cars,  sen  ost  et  se  cbevauchie  comme  il  et  si 
anciestre  en  devant  ont  heut  et  lez  loys  qui  en  viennent  se  chil 
qui  ad  ce  tenu  sont  en  defalent ,  et  se  monnoye  se  muast  es 
dictes  villes  de  telle  monnoye  que  sainct  Pierre  recepvroit  sez 
rentes  rechevrait  li  casteilains  les  siennez. 

Se  aucun  forfait  passant  trois  sols  ou  destroit  des  dites  villes 
advenoit,  ou  que  ce  fust,  et  dont  pour  ce  fust  sauve  au  castel- 
lain sez  devant  dis  sys  fourfaitures  avec  tout  ce  qui  s*en  esker- 
roit  et  les  loys  de  ses  princes  entre  Tabbe  et  le  castellain  doi- 
vent estre  party  a  moitiet.  Ce  hors  prins  que  se  aucun  de  le 
famille  del  abbet  ou  de  celui  qui  seroit  en  son  lieu  entré  yaulx 
se  debatoient  dedans  les  cours  de  saint  Pierre  es  dictes  villez 
li  forfaiture  qui  en  venroit  est  al  abbet  per  li  jusques  a  le 
somme  de  dix  livres ,  et  selles  passent  X  livres  on  le  partiroit  a 
moitiet  sauves  les  six  forfaitures  dessudictes,  et  se  dez  sergans 
don  Castellain  li  uns  al  autre  se  combatist  dedens  le  justice 
des  dictes  villes  li  forfaiture«qui  en  venroit  jusquez  a  X  livres 
est  au  castellain  tout  seul  et  selle  passoit  X  livres  elle  seroit 
départie  a  moitiet  entre  labbe  et  le  castellain. 

Quiconques  en  aucun  forfait  devant  dit  eskerra,  tant  de  ciaulx 
qui  sont  au  castellain  a  parli ,  comme  de  ceulx  que  on  partist 
a  moitié  sil  ne  donne  plaigez  souffissans  au  dit  des  eschevins 
q^nquesil  a  doit  estre  saisit  par  le  justice  de  celui  qui  sera 


—  242  — 

au  lieu  del  abbet,  et  par  les  eschevins  pour  faire  ce  que  dessus 
est  expresse  et  se  yceulx  qui  sera  ou  lieu  de)  abbe  a  le  requestc 
du  sergant  du  castellain  se  faire  ne  volroit  li  sergans  du  cas- 
tellain  poet  ce  faire  par  le  mayear  et  les  eschevins. 

Et  se  aucuns  faisait  claim  ou  complainte  à  autre  justice  qu'il 
ne  deuist  ce  amendera  par  jugement  des  eschevins  ;  se  aucuns 
daultrui  se  complaint  soubmis  le  jugement  des  eschevins  et 
monstrer  porroii  par  eschevins  que  li  abbez  serait  en  faute  de 
faire  droit ,  li  castellain  lui  fera  faire  loy  comme  advoez  des 
lieux  devant  dis.  De  requief  fait  à  noter  que  quiconques  fera 
forfait ,  fors  les  six  devant  dis,  sil  ne  donnent  soufGssans  plaigez 
al  abbet  s1l  voet  ou  a  celui  qui  sera  en  son  lieu,  leur  warde 
appartendra  et  la  doivent  vivre  dou  leur  comme  dessus  est  dit, 
mais  yceulx  que  li  abbes  ou  cels  qui  sera  en  son  lieu  ne  voldra 
warder  doit  li  castellains,  sauve  le  droit  del  abbe,  warder 
en  sa  prison ,  et  sil  escapoient  le  warde  del  abbet  il  respon- 
droit  au  castellain  de  se  part  del  amende  qui  lui  competroit 
par  jugement  des  eschevins  et  ad  ce  meisme  li  castellains  de 
ciaulx  qui  lui  escaproient  de  se  prison  sest  obligiez.  Et  est 
assavoir  que  toute  amende  qui  devant  jugement  est  départie 
entre  l'abbe  et  le  castellain ,  li  uns  sans  lautre  faire  ne  pora 
paix  ou  composition.  Se  aucuns  de  lautre  est  navrez  et  li 
eschevins  veue  sa  plaie  ne  soient  mie  certain  sil  doie  vivre  ou 
morir ,  se  li  malfaiteurs  nait  pleigez  au  dit  dez  eschevins ,  il  doit 
estre  tardes  en  le  prison  dou  castellaio  et  en  y  celui  vivre 
dou  sien  comme  dit  est. 

En  après  ban  seront  fait  es  dictes  villez  de  par  labbe  et  le 
castellain  par  lez  mayeurs  de  saint  Pierre  del  assent  et  conseil 
des  eschevins. 

Encore  fait  a  noter  que  tant  li  abbez  comme  li  castellains , 
chacun  a  par  li,  porra  deffendre  vin  a  vendre,  jeu  de  deis  et 
nuls  ne  porra  vin  vendre  ou  jouer  a  deis  se  ce  nest  dou  commun 
assent  de  chacun  deulx;  et  li  abbe  et  li  castellains  ad  ce  sacor- 


dent  il  porront  oster  un  ou  plusieurs  ou  ossi  tous  les  esehevins 
des  dictes  villez ,  et  se  ious  lez  ostoient  il  ont  plain  pooir  de 
mettre  des  uouvaulx  et  se  aucun  ou  aucuns  ostez  doy  ou  plu- 
sieurs en  demorassent ,  a  yceulx  demores  appartenra  li  élections 
des  escheyins ,  et  se  li  abbes  et  li  castellains  en  oster  les  esche- 
vins  un  ou  plusieurs  nestoient  dacord  ce  ne  porroit  faire  li  uns 
sans  lautre. 

A  labbet  et  au  castellain  appartient  que  celui  ou  ceulx  que  li 
eschevin  esliront  facent  recepvoir  escbevinage  sil  ne  scevent 
ycellui  ou  yceulx  estre  tels  qui!  ne  doient  mie  estre  eschevin , 
et  se  aucuns  le  refusoit  a  estre  par  jugement  des  eschevins  le 
doit  amender ,  et  se  li  abbez  ou  cilz  qui  ezt  en  sen  lieu ,  clers 
ou  lais ,  desdisoit  lez  eschevins  sans  payer  argent ,  ce  sera  tenus 
damender  et  semblablement  sera  fait  du  chastellain  et  de  celui 
qui  sera  en  sen  lieu. 

Et  chilz  que  li  abbes  mettra  en  sen  lieu  es  dictes  villes ,  sil 
nest  moincz  ou  convers  par  sen  serment  sur  ce  preste  doit 
asseurer  li  castellain  de  loyalement  warder  sen  droit ,  et  sil 
estoit  moisnez  ou  convers  par  virtu  dobedience  doit  asseurer  le 
castellain  de  sen  droit  et  li  mayeur  desdictes  villes  ce  meisme 
doivent  faire  sauve  leurs  drois.  Alencontre  le  sergant  du  cas- 
tellain lesquelz  mettra  la  en  sen  lieu  doivent  par  leur  serment 
sur  ce  preste  asseurer  labbet  de  warder  sen  droit. 

Item  quatre  sergans,  et  nient  plus,  porra  li  castellains  mettre 
en  aoust  es  dictes  villes  pour  warder  les  blés  de  sainct 
Pierre  et  dez  gens  des  villes  et  ycil  porront  pryer  garbes  et  a 
yceulx  son  voelt  les  porra  ou  donner  ou  refuser  sans  fourfait. 

Et  se  ycil  qui  es  dictes  villez  de  par  le  castellain  exerceront 
justice  ou  lidil  sergent  qui  la  mettra  en  aoust  aucunement  four- 
faisoient  amender  le  doivent  selonc  ce  que  le  loys  porte  le 
teneur  de  ceste  chartre  par  tout  wardee ,  et  alencontre  se  cils 
qui  ezt  ou  lieu  del  abbet  ez  dis  lieux,  mais  qu'il  soit  lays  ou  se 
li  sergant  que  la  mettra  li  abbes  pour  warder  lit  bits  de  M  tl 


~  244  — 

de  sezgensaacQnecoseforfaisoient,  comme  dit  est,  lameoderont 

Et  se  ez  dis  lieux  aucune  enfrainte  advenist  tant  de  ee  qui  est 
au  castellain  a  par  ly  y  comme  de  ce  que  on  partist  a  moitiet , 
li  sergans  du  castellain  doit  venir  a  labbe  ou  a  cellui  qui  est  en 
sen  lieu  ez  dictes  villes  demonstrans  a  ycellui  qu'il  face  venir 
mayeur  et  eschevins  pour  exploier  le  lieu  souspechonneux  et 
pour  enquerre  la  vérité  comme  il  affert ,  et  se  ce  faire  ne  voloit 
nientmains  li  sergans  du  castellain  a  poissance  de  faire  explo- 
racion  et  denquerre  vérité  par  mayeur  et  eschevins  si  comme 
on  doit,  et  se  garbes  embleez  la  soient  trouvez ,  a  celui  qui  ce 
furent  les  restituera  li  castellains  se  de  la  ne  les  voloit  lidis 
castellains  emporter  pour  ce  que  ycilz  forfais  est  siens. 

En  après  li  castellains  ne  porra  doresenavant  faire  warder 
briens  ez  dictes  villez ,  et  se  lez  gens  des  dictes  villes  bos  du 
castellain  acatoient  se  debte  du  dit  bos  requerra  a  yaulx  selon 
lusage  de  le  castellerie. 

Et  se  aucun  dez  gens  dez  villes  devant  dictes  plantassent  en 
rieu  ou  en  voye  commune  ou  en  lieu  la  il  ne  deuissent  mie 
planter  ,  se  ycellui  plantin  nosoient  traire  a  yauhychils  plantins 
avec  le  forfait  qui  en  venroit  seront  parti  entre  labbe  et  le 
castellain. 

Et  se  ez  dis  lieux  uns  vaissaux  de  ez  ou  trésors  estraignez  ou 
troefs  se  pour  offresist  tout  ce  juellement  se  partira  entre  labbe 
et  le  castellain. 

Et  pour  ycelz  coses  que  li  castellains  prent  es  dictes  villes  il 
est  tenus  de  warder ,  franchir  et  deffendre  les  coses  de  saint 
Pierre  les  gens  des  dictes  villes  et  leur  coses ,  car  il  en  est 
advoes ,  ce  ne  poet  nuls  tenir  fors  cils  qui  est  castellains  de  Lille. 

Au  darrainier  est  assavoir  que  de  notre  volente ,  et  de  ce 
volente  Rogier  castellain  de  Lille  les  coses  dessus  expressez 
sontfaictes,  sauve  le  droit  des  mayeurs  et  del  eschevins  des 
devant  dictes  villes ,  les  heritagez  et  des  aumoisne  de  saint 
Pierre  sont  ^«.tout  exempte  doujugem^l  des  eschevipsy  .et 


—  946  — 

ceste  composicion  comme  dessus  est  expressee  approeve  je  et 
ay  aggreable  et  a  ycelli  loyalment  warder  je  oblige  my  et  mes 
successeurs  et  pour  ce  ay  je  ycelli  roboree  de  la  sceurte  de 
menscel.  Fait  lan  de  Notre  Seigneur  M  CC  XXY. 

Van  Lokeren ,  Chartes  et  documents  de  Vahhaye  de  Saini^Pierre 
de  Gahd ,  piàce  478.  —  Imprimé  en  son  texte  latin  dans  Wautera , 
De  V origine  et  des  premiers  développements  des  libertés  communales 
en  Belgique  et  dans  le  nord  de  la  France^  preuves,  p.  94. 

98. 

1I9IM.  —  Commissio  domini  régis  Ludovici  facta  magistris 
Alberico  Cornuto  et  Uugoni  de  Âciees  pro  fideiitatibus  et  securitatibus 
Flandriœ  recipiendis  ,  pro  liberatione  comitis  Ferrandi.  m.  gg.  xxvi. 

Sequuntur  nomina  militum  qui  fecerunt  dictas  securitates  et  ad 
boc  se  per  litteras  suas  obligaverunt  :  ....R.,  castellanus  Insulensis. 

Warnkœnig  ,  Histoire  de  la  Flandre,  t.  m ,  p.  882. 

99. 

l!i/96,  (  V.-S.  )  mars.  —  Roger ,  châtelain  de  Lille ,  fait  savoir 
que  la  dîme  d'£rquinghem-le-Sec  qu*il  avait  cédée  à  Hellin  de 
Wavrin  ,  dit  l'Oncle ,  pour  la  fondation  d'une  cbapellenie  à  Waziers , 
n'ayant  pu  recevoir  cette  destination  à  cause  de  graves  empoche 
ments ,  ledit  Heliia ,  l'Oncle,  Hellin ,  son  fils  aîné ,  et  Marguerite  , 
femme  de  celui-ci ,  l'ont  vendue  ,  libre  de  tout  service ,  à  l'abbaye 
de  Loos, 

Ego  Rogerus ,  Insulensis  casfellanus,  notum  facio  tam  futuris 
quam  presentibus  quod  decimam  quam  Hellinus  dictus  patnius 
de  Wavrino  et  Hellinus  primogenitus  et  Margareta  conjunx 
ejusdem  H.  tenebant  de  me  apud  Herkinghehem-le-Sec , 
qoam  predicto  Hellino  dicto  patruo  ad  constituendam  capel- 
laniam  apud  Waziers  concesseram  quam  capellaniam  quibus- 
dam  gravibus  inpedimentis  obviantibus  perficere  non  potuit , 
ipse  jamdictus  H  (ellinus)  patruus  et  H  (ellinus)  y  filius  ejus  pri- 


mogenitus  et  ejusdem  conjunx  Margareta  rendideront  in  pre- 
sentia  mea  et  homioum  meorum  ecclesie  de  Laude  me  crean- 
tante  et  laadante  venditionem  eamdem  qui  jandicti  Hellini 
patruus  et  H(ellinus)  filius  ejns  primogenitus  et  ejusdem 
conjunx  M.  predictam  decimam  in  manu  mea  reportaverunt , 
et  ego  supranominate  ecclesie  eam  sine  ulla  eiactione  et  sine 
ullius  servitiis  libéra  m  et  quietam  et  exemptam  ab  omni  more 
et  servicio  tradidi  in  perpetuum  possidendam  insuper  ad  peti- 
tionem  eorum  ostagium  me  constitui  quod  si  huic  contractai 
vellent  in  aliquo  unquam  obviare  et  super  eo  prelibatam  moles- 
tarent  ecclesiam  de  Laude  ego  sicut  dominus  et  ostagius 
saisirem  et  tenerem  in  manu  mea  omnia  que  de  me  ipsi  et 
eorum  heredes  tenent  et  tenebant  donec  de  suo  foreracto, 
jamdicte  ecclesie  de  Laude  esset  ab  ipsis  plene  satisfactam. 
Hec  autem  facta  sunt  coram  hominibus  multis  meis  apud 
Ploeium  in  die  sancti  Gregorii,  anno  Domini  M  CCXXVI,  mense 
martio. 

Archives  départ,  du  Nord,  Cariulaive  de  Loos ,  rot.^  8,  N^  3. 


100. 

tl9<l,  (  V.-S.  )  mars,  —  Hellin  de  Wavrin  ,  dit  TOncle ,  prie 
l'évêque  de  Tournai  de  confirmer  la  vente  qu'il  a  faite  ,  à  Tabbaye 
de  Loos  ,  de  la  dîme  d'Ërquinghem-le-Sec. 

Reverendo  patri  et  domino  Willelmo ,  Dei  gratia  Tornacensi 
episcopo,  Hellinus  dictus  patruus  de  Wavrinio  salutem.  Cum 
omni  subjectione«  notum  vobis  sit  pater  révérende  et  certissime 
teneatis  me  vendidisse  ecclesie  de  Laude  decimam  de  Her- 
cingeham-le-Sech,  que  jure  hereditario  competebat  Margarete, 
conjugi  Hellini ,  primogeniti  mei  eisdem  H.  et  M.  approban- 
tibus  pariter  et  volentibus,  quam  pridem  micbi  concesserat 
et  reddiderat  dominus  R  (ogerus],  castellanus  Insulensis,  ad 


instaurandam  apud  Wasiers  capellaaiam  sicut  m  ejus  litteris 
potestis  inspicere ,  quod  propter  impedimenta  quedam  facere 
non  potui  unde  postmodum  ad  dominum  castellannm  accedens 
et  ei  rem  ex  ordine  pandens ,  rogavi  eum  ut  ipsam  decimam 
ecclesie  prelibate  confirmaret  quia  de  eo  descendebat,  quod 
quidem  bénigne  annuit  et  eandem  decimam  predicte  ecclesie 
confirmavit,  bine  est.  pater  révérende,  quod  vestram  humiliter 
exoro  mansuetudinem ,  quatinus  eidem  ecclesie  decimam  ante- 
dictam ,  concedatis  misericorditer  et  confirmetis.  Ne  autem 
super  hoc  quod  ad  vos  personaliter  non  accedo  ad  bec  testi- 
ficanda  velitis  umquam  indignari ,  quia  in  veritate  tam  gravi 
et  tam  molesta  inGrmitate  teneor  quod  vix  valeam  longuis 
equitare  sed  si  forte  ad  partes  nostras  veniretis  »  libentissime 
ad  voluntatem  vestram  occurem  jrobis  valeat  vestra  in  Christo 
paternités.  Datum  sabbato  ante  Reminiscere  secundam  scilicet 
dominicam  quadragesime ,  anno  Domini  M^  CC°  XX*  sexto , 
mense  marcio ,  pridie  nonas  ejusdem  mensis. 

Fonds  de  Loos  ;  original  en  parchemin  non  scellé.  Cartulaire  de 
Looi ,  rot.  m  ,  N*^  14. 

101. 

19/99.  —  Roger ,  châtelain  de  Lille ,  donne  à  Tabbaye  de  Loos  , 
pour  le  salut  de  son  âme  et  de  celles  de  ses  prédécesseurs ,  tout  le 
droit  qu'il  avait  sur  là  terre  de  La  Haye ,  laquelle  terre  le  comte 
Fernand  ,  son  seigneur  ,  et  la  comtesse  Jeanne  avaient  donnée  en 
échange  à  ladite  abbaye  pour  le  courtil  de  Marquette  qui  appartenait 
à  ce  couvent. 

Ego  Rogerus ,  Insulensis  castellanus ,  notum  facio  omnibus 
presentem  cartulam  inspecluris  quod  ego  ob  anime  mee  et  ani- 
marum  antecessorum  meorum  salutem ,  contuli  in  elemosinam 
fratribus  ecclesie  de  Losjusillud  quod  habebam  in  illa  terra  de 
Haiaquamdominus  meus  Fernandus^Dei  gratiaFlandrie  etHai- 
noie  illustrifi  cornes,  et  domina  mea  JohannaFlandrieet  Hainoie 


—  fti8  rr- 

Bobilis  comitissa ,  conjanx  ejusdem  F.  comitis ,  excamhiavenmt 
fratribas  cisdem  pro  curte  sua  de  Harkete ,  in  accipiendo 
scilicet  vadia  ab  hospitibus  ejusdem  terre  pro  defectu  solutionls 
redditus  domini  mei  comitis ,  cujus  forefacti  legcs  mee  erant. 
Hoc  igitur  jns  c^intuli  eis  apud  lasulam  usque  ad  très  solides 
in  presentia  jam  dictorum  F.  comitis  et  J.  comitisse  per 
creantum  et  concessionem  eorum  anno  Domiai  milesimo  da- 
centesimo  vicesimo  septtmo  ut  autem  haec  rata  permaneant  et 
firma  presentem  cartulam  inde  factam  sigilli  mei  appensione 
dignum  duxi  roborandam. 

Fonds  de  Tabbaye  de  Loos  ;  original  en  parchemin  déponrva  de 
sceau.  —  Cartulaire  de  Loos ,  rot,  ii,  N^  2. 

102. 

1999,  2  octobre,  —  Roger ,  châtelain  de  Lille ,  déclare  que 
Sara  Viane ,  de  Sequedin ,  et  ses  sœurs ,  ont ,  en  sa  présence ,  donné 
à  Tabbaye  de  Loos  leur  manoir  et  leur  terre  contenant  environ  4  4 
cents  qu'ils  tenaient  d'Aélide ,  femme  de  Bernard  de  Bosco ,  cheva- 
lier ,  et  de  Jean ,  surnommé  Roiisiel ,  fils  de  ladite  Aélide. 

Ego  Rogerus ,  Insulensis  castellanus.  Notum  facio  universis 
présentes  litteras  inspecturis ,  quod  Sara  Viane  de  Segedin,  et 
sorores  ejus  in  presentia  mea  constitute ,  coutulerunt  eccîesie 
de  Los  in  elemosinam  in  visu  hominum  meorum ,  mansum 
suum  et  terram  suam ,  quatuordecim  centenas  parumplus  vel 
parum  minus  continentes ,  que  omnia  tenebant  de  Bernardo  de 
Bosco  milite ,  ex  parte  Aelidis  uxoris  ejusdem  B.  et  ex  parte 
Johannis  cognomento  Rousiel  filii  dicte  Aelide  presentibus 
eisdem  et  elemosinam  ipsam  pariter  approbantibus.  Ad  majorem 
igitur  dicte  eccîesie  de  Los  securitatem ,  ad  consilium  homi- 
num meorum  dicti  B  (ernardus)  miles  et  Aelidis  axor  ejus  èi 
Johannes,  filius  ejusdem  Aelidis  mansum  ipsum  et  terram 
ipsam  et  omne  jus  quod  in  eis  habebant  vel  babere  poterant, 
ramo  et  cespite  in  manum  meâm  reportaverunt  ad  opus  eccîesie 


-~  349 -i 

de  Los  jamdicte,  nbi  etiam  prestito  sue  fidei  sacramento  jara- 
verunt  quod  nunquam  de  celero  per  se  vel  per  aliquam  sus- 
pectam  personam  superdicta  elemosina  ecclesiam  et  conventum 
de  Los  molestarent  vel  molestari  quaiitum  in  ipsis  esset  per- 
mitterent,  et  si  quis  forte  id  presumet  pro  suo  posse  sive 
suum  dare  se  ei  apponerent.  Igitur  cum  de  manu  eorum  dic- 
tam  elemosinam  suscepissem  ,  et  esset  in  manu  mea ,  ego  eam 
pro  anime  mee  remedio  et  patris  mei  et  matris  mee ,  et  omnium 
antecessorum  meorum  y  reddidi  ecclesie  de  Los  superius  nomi* 
nate,  ad  unum  caponem  de  redditu ,  ad  taies  usus  et  consuetu- 
dines  y  ad  quos  dicta  ecclesia  de  Los  tenet  de  me  terram  de 
Annekin  ,  quod  fuit  quondam  Walceri  de  Leskin.  Datum  anno 
Dominice  Incarnationis  M  CC  XXIX,  mense  octobri,  in  crastino 
S.  Remigii ,  apud  Insulam. 

Cartulaire  de  Loot,  roi.  8,  N®  4. —  Fonds  de  Loos;  orig.  en  parch. 
où  subsistent  des  fragments  de  sceau. 

103. 

IliSO,  au  mois  de  Juin.  —  Relation  des  dons  faits  au  chapitre 
de  Saint-Pierre ,  par  feu  Roger ,  châtelain  de  Lille. 

Imprimé  dans  Yander  Haer,  Les  chastelaint  de  Lille  ,  19*7  ;  et  dans 
Buzelin  ,  Gallo-Flandria ,  812, 

104. 

1988.  «-  Willaume ,  prévôt  de  Saint-Pierre  et  châtelain  de  Lille, 
règle  la  collation  de  la  troisième  prébende  de  la  collégiale. 

Bibliothèq[ae  de  Lille,  Cartulaire  de  la  Collégiale  de  Saint-Pierre^ 

105. 

I!i88,  (  V.-S.  )  la  5^  férié  apréê  V Annonciation  de  la  Sainte-- 
Vierge.  -—  Willaume^  prévôt  de  Saint-Pierre  et  châtelain  de  Lille  , 


rappelle  que  des  dissentiments  s^étaient  élevés  entre  son  prédécesseur 
et  le  chapitre  ;  mais  de  son  temps  rien  de  semblable  n*a  eu  lieu. 

Cartalaire  de  U  collégiale  de  Saint-Pierre ,  N^  54*7. 

106. 

1984.  —  Willaume ,  châtelain  de  Lille ,  donne  cent  sous  par  an 
à  Tabbaye  de  Phalempin ,  par  lettres  munies  de  son  sceau  et  de  celui 
de  Jean ,  châtelain  de  Péronne ,  son  neveu  et  héritier. 

Du  Ghesne,  Maison  de  Béthune,  preuves,  p.  160.  —  Donné  comme 
Extrait  d'un  registre  des  chartes  et  prit^iiéges  de  Vahhaye  de  Pha- 
lempin, 

107. 

t!i84,  (  V.-S.  )  février,  —  Accord  entre  Willaume ,  châtelain 
de  Lille ,  et  Tabbé  de  Phalempin ,  réglant  leur  juridiction  respective 
sur  la  terre  de  Tabbaye. 

Sacent  tôt  cil  ky  cest  escrit  verront  ke  consens  fu  entre  labe  et 
le  couvent  de  sainct  Xpofle  de  falempin  et  le  castelain  de  Lille, 
de  alcunes  justices  ke  ly  castelain  demandoit  en  le  terre  saint 
Xpofle  et  liglise  disoit  kil  ny  avoit  mie  droit.  En  le  fin  se  consen- 
tirent sy  ke  liglise  reconut  al  castelain  sen  droit  et  ly  castelain 
a  le  glise,  ensy  ke  cil  escris  le  devise. 

Sains  Xpofle  a  ses  rentes  et  tolius  et  ses  forages  et  ses  entrées 
et  ses  ischueset  ses  reliesjustichaulement  ensy  com  il  les  a  eues 
jusques  à  ore  et  les  pies  de  ses  hôtes  de  kateus  et  de  iretages.  Et 
se  aucuns  plede  en  le  cort  saint  Xpofle  de  kateus  ou  de  iretages  et 
il  pert  le  querele  tous  foUrfais  que  on  juge  sor  le  perdant  est  sainct 
Xpofle.  Et  se  aucuns  desdits  les  jugeeurs  sor  le  terre  saint  Xpofle 
ky  tiegne  justice  ou  ly  serjans  sainct  Xpofle  ou  ly  serjans  le 
castelain  ly  forfais  est  sainct  Xpofle  sauve  lamende  des  jugeeurs. 
Et  se  aucuns  ne  paie  ses  droitures  ky  devant  sont  nomces  à 
saint  Xpofle  a  tels  jors  com  il  doit  les  lois  en  sont  saint  Xpofle. 
Et  se  aucuns  por  le  defaute  del  paiement  de  ces  droitures  ky 
devant  sont  nomees  est  traities  par  le  serjant  saint  Xpofle  et 


—  Ml  — 

par  lés  jnjeiirs  sy  que  sy  bien  en  soient  saisy  par  loy.  Se  on 
brise  celé  saisine  ly  forfais  de  le  première  saisine  brisie  est 
saint  Xpfle.  Et  se  antre  saisine  ky  par  lokyson  de  ceste  meisme 
cose  fust  faite  estoit  autre  fie  brisie  ly  amende  en  est  al  caste- 
lain.  Et  se  aucuns  ceyaus  estraiers  est  troves  sor  le  terre  saint 
Xpofle  ly  mointies  en  est  al  castelain  et  ly  moitiés  a  le  glise. 
Toutes  autres  coses  aubaines  ou  estraieres  ky  sont  trovees  sor  le 
terre  sainct  Xpofle  sont  leglise.  Se  voie  ne  kemins  estoit  à  des- 
curer  sor  le  terre  saint  Xpofle  on  ne  le  puet  descurer  sans  le 
message  le  glise  et  le  castelain.  El  se  on  troeve  ke  aucuns  ait 
entrepris  de  le  voie  ou  del  kemin  par  fouage  ou  par  plantin 
ou  en  aucune  altre  manière  ly  forfais  ky  est  sor  le  voie  ou  sor  le 
kemin  est  le  glise  et  ly  forfais  de  le  entrepresure  est  al  cas- 
telain. Et  toutes  ces  droitures  ky  cy  sont  devisees  et  tout  tel 
forfait  a  sains  Xpofle  pour  toute  se  terre  et  en  cemin  et  fors 
kemin.  Et  ly  castelain  a  par  tote  le  terre  saint  Xpofle  murdre , 
rap ,  reube  de  chemin ,  arsin ,  omicide ,  larron ,  sanc ,  burine 
mellee,  et  tôt  tel  forfait  en  tel  manière  ke  se  aucuns  fait  aucun 
.  des  forfait  ky  cy  sont  nome  ly  serjans  le  castelain  se  il  le  puet 
prendre  le  doit  amener  devant  les  jugeurs  saint  Xpofle  sor  le 
terre  saint  Xpofle.  Et  se  cil  ky  est  arestes  puet  avoir  pièges  sof- 
fissançjusques  al  dit  de  jugeeurs  ly  serjans  le  castelain  le  doit 
recroire  et  puis  doit  amener  seuerte  as  jugeeurs ,  et  puet  sen 
forfait  plaidies  jusques  a  loy  et  tel  forfais  que  on  juge  par  loy 
est  le  castelain  et  cène  puet  il  detrier  se  par  loy,  non.  Et  se  par 
aventure  avient  que  cil  ky  est  arestes  ne  puet  avoir  pièges  sof- 
fisans  jusques  au  dit  de  jugeurs  ly  serjans  le  castelain  le  doit 
mener  en  le  prison  le  castelain  et  quant  il  hy  iert  venus  il  doit 
vivre  del  sien  propre  à  tel  cous  com  luy  plaira ,  et  ly  serjans 
le  castelain  doit  faire  venir  seuerte  as  jugeurs  et  puis  doit  les 
jugeurs  semonre  de  droit  dire ,  et  se  jugeurs  le  délivrent  le 
castelain  le  doit  délivrer,  et  se  il  le  jugent  à  forfait ,  ly  forfais 
est  le  castelain.  Et  se  ce  est  forfais  dont  il  doive  perdre  le 


yie  ]y  castelain  pnet  faire  se  yolente  del  cors  et  se  il  a  cateas  ce 
sont  le  castelain  par  tel  devise  ke  se  il  doit  aucune  cose  à  le 
glise  saint  Xpofle  ne  a  autruy  dont  en  ait  avie  de  jugenrs  et  del 
serjant  saint  Xpofle  comme  de  justice  dont  ly  termines  soit 
passes  devant  le  jugement  ky  est  fais  sor  luy  prendre  le  doit  on 
as  cateus  avant.  Et  se  ly  jugeurs  ne  sevent  droit  dire  de  alcane 
cose  ky  afiere  al  castelain  ly  serjans  le  castelain  leur  doit  faire 
avoir  li  consel  de  leur  maiestire  se  il  le  demandent  et  aussy  doit 
faire  saint  Xpofle  de  cho  ka  luy  afiert.  Etal  iretage  na  ly  castelain 
nient  ne  de  nient  ne  sy  puet  aerdre  ne  por  nul  forfait  ne  puet  ly  cas- 
telain oter  jus  de  le  terre  saint  Xpofle  la  maison  u  ly  ostes  saint 
Xpofle  fait  sen  fu  se  ly  forfais  nest  tel  ke  ly  castelain  doive  maison 
ardoir  por  le  forfait.  Et  sy  a  ly  castelain  sor  les  hostes  saint  Xpofle, 
ensy  com  il  la  use  et  la  u  il  lause  jusques  aore ,  ost,  chevauchie 
et  ses  penoages  et  ses  faukages  et  le  pooir  Ae  deswagier  por  les 
vendemes  de  ses  cateus  se  il  leur  croit  et  le  frankise  de  ses  bos. 
Et  sy  puet  ly  castelain  faire  ban  sor  les  ostes  saint  Xpofle  quy 
ost  chevaucie  ly  doivent  quil  aient  armeures  cascuns  teles  com 
à  luy  affiert  selonc  se  richoise.  Et  sy  puet  sor  ans  faire  ban  de 
venir  en  sost  et  en  se  chevauchie  à  totes  les  heures  kil  en  a 
mestier  sans  mal  engien  ot  ces  bans  ne  puet  estre  plus  chiers 
que  fors  le  perdre  de  vingt  solz  et  tôt  ly  altre  ban  ky  sont  à 
faire  sor  le  terre  saint  Xpofle  doivent  estre  fait  par  lassentement 
de  le  glise  et  del  castelain.  Et  se  aucun  brisait  ces  bans  ky  cy 
sont  nome  ne  altres  son  les  hy  faisoit ,  ly  forfait  des  bans  brisies 
sont  à  partir  à  droite  moitié  entre  le  glise  et  le  castelain.  Et  se 
il  avient  que  il  doy  sentrapelent  de  batalle  campel  sor  le  terre 
saint  Xpofle  se  ce  est  por  aucune  des  choses  ky  affierent  à  jus- 
ticier à  saint  Xpfle  si  com  devant  est  devise  saint  Xpofle  a  le 
tretiet  de  le  bataille  en  se  cort  et  par  ses  jugeurs  jusques  al 
mettre  ensamble ,  et  quant  il  vient  al  mettre  ensamble  ly  justice 
est  al  castelain  et  del  cors  del  vencut  et  de  ses  cateus  puet  faire 
ly  castelain  se  volente  selonc  le  devise  ky  devant  est  dite  de 


celuy  ky  le  vie  a  forfaite.  Et  se  ly  apeaus  des  deux  ky  se  sont 
entrapele  de  bataille  campel  est  de  cose  ky  aficre  a  justicier  al 
castelain  selonc  le  devise  ky  devant  est  dite  ly  traitios  de  le 
bataille  et  tote  ly  justice  afiert  al  castelain  et  dcl  cors  del  velicut 
et  de  ses  cateus  puct  faire  ly  castelain  se  volonle  sy  com  devant 
est  devise.  Et  saint  Xpofle  ne  puet  nul  de  ses  hostes  ne  de  ses 
tenans  mettre  en  prison  por  nul  de  ses  forfais  tant  qu'il  puist 
avoir  pièges  soffisans  jusques  al  dit  de  jugeurs.  Et  ceaus  que 
saint  Xpofle  eoprisonne  il  ne  les  puet  ailleurs  metlre  en  prison 
que  à  Falempio  et  ly  castelain  al  Ploie.  Et  en  le  quele  prison  kil 
soient  il  doivent  vivre  à  leur  volonté  sy  com  devant  est  devise. 
Et  se  aucuns  des  hostes  ou  tenans  saint  Xpofle  se  plaint  de  altre 
hosleet  daltre  tenant  saint  Xpofle  alleurs  ke  à  saint  Xpofle  et  al 
castelain  a  cascun  de  co  qualuy  afiert  ly  plaignans  doit  délivrer 
lost  u  le  tenant  saint  Xpofle  de  tous  les  liens  co  il  lauroit  encombre 
par  se  deplaiute  et  sy  ly  doit  porforre  tout  ses  dameges  ke  il  ly 
auroit  fais  par  se  deplainte  jusques  au  dit  de  jugeurs  etsy  ly 
doit  amender  par  ensegnement  de  jugeurs  et  ly  amende  est  à 
celuy  ky  doit  justicier  cho  dont  il  sest  deplaius.  Et  totes  les 
coses  ky  afierent  a  justicier  sor  le  ter  saint  Xpofle  doivent  estre 
menées  par  loy  et  se  saint  Xpofle  ne  voloit  faire  loy  a  alcun  de 
ses  botes  u  de  ses  tenans  ly  castelain  les  doit  amener  a  loy  de 
tant  que  à  son  tenement  afiert  sauf  co  ky  devant  est  devise.  Se 
par  aventure  avenoit  que  ly  abbe  u  aucuns  de  ses  canones  de 
Falempin  u  ly  serjans  ky  tient  le  justice  saint  Xpofle  u  ly  caste- 
lain u  ses  serjans  desdesist  les  jugeurs  sor  le  terre  saint  Xpofle 
amender  le  doivent  par  le  pan  dun  de  leur  drassans  altre  amende 
payer.  Et  sil  avenoit  ke  ly  jugeurs  saint^Xpoflefuscent  convencu 
par  loy  quil  euscent  fait  malvais  jugement,  ke  Dieu  destort, 
tel  justice  con  deveroit  faire  de!  cors  par  loy  afiert  al  castelain 
et  ly  catel  ky  forfait  seroient  par  loy  sont  à  partir  à  droite  moitié 
entre  saint  Xpofle  et  le  castelain  selon  le  devise  ky  devant  est 
devisee  des  cateus  forfais.  Et  ly  serjans  saint  Xpofle  doit  jurer 

XII— n 


—  254  — 

à  warder  les  droitures  le  castelain  en  bone  foy ,  et  ly  serjans 
le  castelain  doit  jurer  à  warder  les  droitures  saint  Xpofle  aussy 
en  bone  foy.  Ne  nus  ne  puet  conjurer  les  jugeurs  saint  Xpofle 
de  droit  dire  sil  na  jure  à  warder  les  drois  saint  Xpofle  et  le 
castelain  fort  labe  et  le  castelain.  Etpor  cascun  de  ces  deus 
doivent  ly  jugeurs  droit  dire  de  co  que  à  cascun  dans  deus  afiert 
sans  serement  que  nus  de  ausdeus  en  face.  Et  tout  ly  jugeurs 
saint  Xpofle  doivent  jurer  ausy  bien  à  warder  les  drois  le  caste- 
lain com  il  jurent  les  drois  saint  Xpofle  a  warder.  Et  ly  jugeur 
doivent  dire  droit  por  le  serjant  le  castelain  des  coses  ky  al  cas- 
telain afîerent  ansy  kil  font  por  le  serjant  saint  Xpofle  de  cho 
ky  a  saint  Xpofle  afiert.  Ne  nul  forfait  nalyglise  par  ly  ne  ly 
castelain  par  luy  nul  lieu  en  tote  le  terre  saint  Xpofle  se  ceaus 
non  ke  ces  escris  donne  à  cascun.  Et  se  autres  forfais  ky  escaoit 
que  cist  ky  chy  devant  sont  nome  ly  amende  en  est  à  partir  a 
droite  moitié  entre  le  glise  et  le  castelain.  Et  de  tous  les  bans 
brisies  et  de  tous  les  forfais  ky  sont  à  partir  à  droite  moitié  entre 
le  glise  et  le  castelain  doit  tenir  justice  ly  glise  u  ses  serjans 
par  le  consel  le  castelain  u  de  son  serjans  fors  del  ban  des  armes 
u  de  le  cevaucie  dont  ly  serjans  le  castelain  doit  tenir  justice. 
Et  sy  volons  kil  soit  scu  ke  toutes  les  coses  ky  avienent  et  ky 
pueent  avenir  dedens  le  porpris  de  le  cort  saint  Xpofle  à  Falem- 
pin  et  dedens  le  porpris  de  le  cort  saint  Xpofle  à  Herin  et  dedens 
le  porpris  de  le  cort  saint  Xpofle  à  Bonifootainc  sont  à  justicier 
à  le  glise  de  Falempin  et  ly  amende  en  est  le  glise  sauve  le 
devise  del  apel  de  bataille  campel  ky  devant  est  devisee.  Et  par 
ces  coses  ky  chy  sont  devisees  sont  ly  maisons  de  Phalempin  et 
totes  ses  cors  ù  ke  eles  soient  et  tôt  leur  oste  et  leur  apendances 
frankes  et  cuites  et  délivres  de  toutes  impeticions  et  de  tous 
services ,  de  toutes  coroees ,  de  totes  exactions  et  tôles  choses 
envers  le  castelain  et  envers  tous  sciz  serjans.  Et  ly  castelain 
doit  le  glise  de  Falempin  et  toutes  ses  apendances  defTendre  et 
warandir  en  bone  foy  com  avoes  de  le  glise.  Ne  ly  castelain  ny 


—  255  — 

puei  autre  chose  demander  ke  cho  ke  ces  escri.^  ly  devise.  Et 
por  cho  ke  ce  soit  ferme  et  estaule ,  Jou  Willamcs  castelaia  de 
Lille ,  et  Jehans  caslelain  de  Perone  mes  nies  et  mes  oirs  avons 
cestechartre  confremee  par  lapendance  de  nos  seaus.  Etche  fut 
fait  en  lan  de  le  incarnation  Jesu  Christ  mil  deux  cens  et  trente 
quatre  el  mois  de  février. 

Archives  départ,  du  Nord ,  fonds  de  Phalempin  ;  copie  insérée 
dans  un  acte  de  1529,  scellé  des  sceaux  de  l'abbé  et  de  Tabbaye,  long 
rouleau  de  parchemin.  • 

108. 

t!985,  juin.  —  Amortissement  octroyé  par  W.  Insuiensis  cas^ 
tellanui. 

Original  aux  archives  nationales ,  M.  5*75  ;  muni  d*un  sceau  rond 
d'environ  60mii.  dont  la  légende  est  détruite.  Écu  chargé  d*un  dex- 
trochëre  sur  un  vairé.  Contre-sceau  :  Técu  de  la  face  -f-  Testimonium 
veri.  (Douet  d*Arcq,  Collection  deseeaiue^  t.ii,  N®  5306}. 

109. 

4935,  novembre.  —  Willaume  ,  châtelain  de  Lille  ^  donne  à  Ma- 
thieu deMéterne ,  chevalier,  40  livrées  déterre,  pour  en  jouir  par 
ledit  Mathieu ,  pendant  sa  vie ,  et  après  sa  mort  par  les  enfants  qu'il 
a  ou  pourrait  avoir  d'Elisabeth ,  sa  femme ,  parente  du  châtelain. 

Ego  Willelmus,  Insulensis  castellanus.  Notum  faci')  universis 
présentes  litteras  inspecturis  quod  ego  coiituli  domino  Malheu 
de  Meterne,  militi,  quadraginta  libratas  terre  ad  Pruvisinienses, 
annuatim  de  portione  que  me  continget  si  tanta  me  contingat 
in  terra  que  fuit  viri  nobilis  bone  memorie  domini  Hugonis  de 
Oisiaco  quam  terram  nobilis  mulier  dicli  Hugonis  quondam 
iixor  domina  Margareta ,  Blesensis  comitissa ,  nupcr  defuncta 
hicusquetenuitin  dotemita  videlicet  quod  dictur  Matheus  dictas 
quadraginta  libratas  terre  de  me  dcbet  tenere  in  fcodum 
qnamdiu  vixerit    et  post  ejus  decessum  prefate  quadraginta 


—  256  — 

librate  terre  debent  excidere  super  heredes  quos  dîctus  Hatheus 
habet  vel  babebit  de  karrissima  consanguine  mea  domina 
Elizabet,  uxore  sua,  In  cujus  rei  testimonium  litleras  istas  dicto 
Matheo  contuli  sigilli  mei  niunimine  roboratas.  Âctum  anno 
domini  M  CC  XXV V,  mense  novembri. 

Chambre  des  Comptes  de  Lille  ;  orignal  en  parchemiri  dépourvu 
de  sceau. 

110. 

tltSS ,  (  V.  S.  ?  )  —  Lettres  de  Robert ,  avoué  d'Àrras  ,  seigneur 
de  Béthune  »  par  lesquelles  il  promet  et  s'oblige  de  faire  que  le  traité 
passé'à  Péronne  entre  le  roi  de  France  et  Jeanne,  comtesse  de  Flandre, 
soit  observé  par  Thomas  de  Savoie  ,  mari  de  ladite  Jeanne.  Avec  lui 
et  beaucoup  d'autres  fait  la  môme  promesse  Jean ,  châtelain  de 
Lille. 

Du  Chesne  ,  Maison  de  Béihane ,  preuves,  p.  129. 


111. 

i!t87.  —  Sequuntur  nomina  illorum  qui  dederunt  litteras  suas 
securitatibus  conventionum  factarum  apud  Peronam  inter  regem 
Ludovicum  et  Johannem  ,  comitissam  Flandriœ.  —  Johanne ,  castel- 
lanus  lusulensis. 

Warnkœnig  ,  Histoire  de  la  Flandre  ,  t.  m ,  386. 


112- 

198*7 ,  -^  Sequuntur  securitates  conventionum  factarum  apud 
Compendium  inter  dominum  regem  Ludovicum  et  Thomam ,  comitem 
flandriœ  ,  et  comitissam  flandriœ  et  Hannoniensem.  —  J.,  castella- 
nus  Insulensis. 

Warnkœnig , /^wfoire  de  la  Flandre^  m,  339.  —  Du  Chesne, 
Maison  de  Guines  ,  preuves  ,  281. 


113. 

tMBK  i  janvier  j  à  Cour  Irai.  —  Jean,  châtelain  de  Lille, 
déclare  avoir  juré  que  si  le  comte  Thomas  et  la  comtesse  Jeanne 
n'observaient  point  le  traité  fait  avec  le  roi  de  France ,  il  leur  refu- 
serait tout  service  ;  que  bien  plus  il  favoriserait  le  parti  du  roi 
jusqu'à  ce  que  celui^i  l'ait  relevé  de  son  serment. 

Ego  Johannes  castellanus  Insulensis  notum  facio  omnibus 
présentes  litteras  inspecturis  quod  ego,  tactis  sacro  sanctis 
juravi  coram  nunciis  excellent! ssimi  doroini  Ludovici  régis 
Francorum  îllustris  et  domine  regine  Blanche  matris  ejus ,  ad 
hoc  missis,  videlicet  coram  domino  Ferrico  Paste ,  Francie 
marescallo ,  domino  Adam  de  Milliaco ,  et  magistro  Guillelmo 
de  Senonîs  ,  clerico  ipsius  domini  Régis ,  quod  si ,  quod  Deus 
avertat  ,  karissimum  dominum  meum  Thomam  ,  comitem 
Flandrie ,  el  karissimam  dominam  meam  Johannam  ,  Flandrie 
et  Haynonie  comitissam  uxorem  ejus ,  conlingeret  rcsilire  a 
conventionibus  initis  inter  ipsos  comitem  et  comitissam  ex 
una  parte  ,  et  predictum  dominum  Ludovicum  ,  regem  Fran- 
corum illustrem,  el  ejus  matrem  Blancharo  reginam ,  ac  libères 
ejus  eï  altéra ,  quas  conventiones  audivi  fideliter  recitari  et 
plene  intellexi  ,  predictis  comiti  et  comitisse  non  adhererem  , 
nec  auxilium  vel  concilium  eisdem  vel  alteri  ipsorum  prestarcm, 
immo  predictis  domino  Ludovico  régi  et  domine  regine  et 
liberis  ipsius  pro  posse  meo  adhererem  et  fideliter  faverem  , 
donec  id  emendatum  esset  in  curia  predicti  domini  Régis  ad 
judicium  parium  Francie.  In  cujus  rei  teslimonium  présentes 
litteras  scribi  fcci  et  sigillo  meo  sigillari.  Aclum  apud  Courtray, 
anno  domini  M^  CC°  tricesimo  septimo ,  mense  januarii. 

Archives  nationales,  J.  586.  N^ 669.  Original  scellé  sur  double 
queue  de  parchemin  d'un  sceau  en  cire  brune  portamt  au  droit  le  cava- 
lier érxnë,  casqué  ,  Técu  d'une  main  et  l'épée  de  Tautre  et  la  légende  : 
•f  S.  Joh(ann)is  Insu  et  P,.onen  castlli.  Contre  sceau  :  Écu  au 
de^^trochère  sur  un  vairé  ,  et  légende  :  -J*  ClairUiigillL  (Voir  Douet 
4'Arcq,  Collection  de  sceaua,  t.  II ,  5307. 


—  258  — 

114. 

1989 ,  juillet.  —  Jean ,  châtelain  de  Lille  et  de  Péronne , 
déclare  que  Guillaume  du  Mortier  a  vendu  à  l'abbaye  de  Loos  neuf 
rasières  de  terre  du  ténement  de  le  Conteit. 

Ego  JohaDDCs  ,  castellanus  Insulensis  et  Peronensis,  notom 
facio  universis  présentes  litteras  visuris  quod  Willelmus  del 
Mortier,  homo  meus ,  vendidit  bene  et  légitime  de  assensu  meo 
ecclesie  Béate  Marie  de  Laude ,  Cisterciensis  ordinis  ,  novcm 
raserias  terre  de  tenemento  de  le  Gonteit  per  judicium  scabi- 
norum  de  le  Gonteit ,  ad  quos  spectat  de  terra  hujusmodi 
judicarc.  Quam  terram  débet  dicta  ecclesia  de  me  tenere, 
sine  omni  exaclione  et  servitio  ad  talem  redditum  ad  qualem 
prefatus  Willelmus  del  Mortier  eandem  de  mB  tenebat ,  et  ut 
ecclesia  predicta  possessione  sua  pacifiée  gaudeat,  ipsam  terram 
contra  omnes  ex  adverse  venientes  memorate  ecclesie  tanquam 
dominus  warandire  debeo,  prelerea  si  quod  assignamentum 
super  prenominatam  terram  factum  fuerat  sepedictam  ecclesiam 
erga  omnes  facere  quitari  debeo  ut  ab  omni  custu  et  dampno 
libéra  sit  penitus  et  immunis.  In  cujus  rei  memoriam  et  firmi- 
tatem  présentes  litteras  sigilli  mei  munimine  roboravi.  Datum 
anno  domini  millesimo  ducentesimo  tricesimo  septimo  ,  mense 
julio. 

Fonds  de  Loos  ;  original  en  parchemin  muni  de  frag.  de  sceau 
—  Cart.  de  Loot  ,  rot.  m  ,  N°  10. 

115. 

1 939  j  au  mois  de  mai,  Actum  apud  Roncin,  —  Jean  ,  châ- 
telain de  Lille  et  de  Péronne  ,  Robert  seigneur  de  Pratea,  chevalier, 
et  Thomas  de  Bevri  ,  bailli  de  Lille  et  de  Douai ,  font  connaître  que 
Pierre  de  Ronchin  et  ses  frères  prétendaient  avoir  dans  le  village  de 
Ronchin ,  propriété  de  l'abbaye  de  Marchiennes ,  certains  droits 
seigneuriaux  comme  le  tonlieu  des  choses  qui  se  vendent ,  le  forage 
du  vin  et  autres  boissons ,  ainsi  que  les  arbres  croissant  sur  les  places 


ê 


—  259 

et  voies  publiques,  et  toutes  choses  trouvées  qu*on  nomme  vulgaire- 
ment aubaines  ;  que  les  parties  s'en  étant  rapportées  à  eux  pour 
régler  amîablement  ce  différend ,  ils  avaient  décidé  que  Pierre  de 
Ronchin  et  ses  frères  renonceraient  à  ces  prétentions ,  et  que  ,  pour 
cimenter  la  paix ,  Tabbé  remettrait  à  Pierre,  de  Ronchin  et  à  ses 
frères  une  indemnité  de  vingt  livres  de  Flandre. 

Cartulaire  de  Vahbofe  de  Marehiennes  ,  p,  242. 

116. 

t949 ,  die  martiê  ante  purificationem,  —  Thomas  et  Jeanne , 
comte  et  comtesse  de  Flandre  et  de  Hainaut ,  terminent  le  différend 
qui  divisait  Arnould  d*Audenarde  et  Bauduin  d*Aire  relativement  à 
la  terre  de  Fenaing  ;  cette  terre  est  adjugée  à  Arnould  d*Audenarde 
qui ,  en  présence  du  comte  et  de  la  comtesse  ,  en  fait  hommage  à 
Jean ,  châtelain  de  Lille ,  de  qui  elle  était  tenue  en  fief. 

Cartulaire  de  Vahhaye  de  Maréhiennet ,  p.  290. 

117. 

i/94t ,  février,  —  Jean ,  châtelain  de  Lille  et  de  Péronne ,  pro- 
met de  donner  son  fils  aîné  en  mariage  à  la  fille  aînée  de  Robert , 
sénéchal  de  Flandre. 

Jou  Jehans ,  castelains  de  Lisle  et  de  Piérone,  fas  savoir  à 
tous  ceaus  ki  ces  lettres  verront  ke  jo,  de  mes  fius  ke  jo  ai  ore 
de  ma  feme  espousée,  et  li  séneschanis  Robiers  de  Flandres , 
de  ses  filles  k*il  acre  de  sa  feme  espousée,  avons  fait  cove- 
nances  en  tel  manière  ke  se  Dex  donne  ke  aucuns  de  mes  fius 
viégne  à  aage  de  marier,  apriès  ce  ke  je  serai  requis  dou  sénes- 
chai  ou  de  sen  oir,  je  donrai  dedens  sis  mois  mon  fil  ki  a  donc 
iert  aisnés  et  ara  aage  de  marier  à  se  fille  ki  a  donc  iert 
ainsnée  et  ara  aage  de  marier  à  mari  el,  avant  ce  ke  mariages 
soit  fais  de  men  fil  et  de  se  fille,  je  donrai  mon  fil  devant  dit 
le  mes  de  Senghuin  ou  d'Erkinghehem  ,  ou  du  Ploich  ,  et  li 
donrai  mil  livrées  de  terre,  en  tel  manière  ke  les  appendanccs 


—  260  — 

dou  mes  ke  je  li  donrai  soient  prisiés  devens  les  mil  livrées  de 

terre  et  dou  remanant,  se  nient  i  faut,  des  mil  livrées,  je  en 

asénerai  men  fil  devens  le  castclerie  de  Lisle  et  despuis  ke 

mesfius  et  li  fille  de  séneschal  se  seront  entre  espousé^  je  les 

doi  warderhonestement  et  tenir  les  mil  livrées  de  terre  et  le  mes 

dès  ka  donc  ke  mes  fius  ait  aage  de  dis  et  wit  ans,  et  s'il  avenoit 

cose  ke  je  mourusse  puis  que  mes  fius  ara  quinse  ans  ,  il  doit 

lors  avoir  sa  terre  si  com  dessus  est  dit  pour  faire  sa  volonté  , 

et  s'il  avenoit  ke  li  enfans  morussent  avant  ce  ke  mariages  Tust 

faits,  li  séneschaus  doU  reprendre  au  Ploich  mil  et  ciunc  cens 

Hbvrées ,  chascun  an  ciunc  cens  libvrées,et,  se  mariages  est  fais 

et  li  fille  le  séneschal  moroit  sans  oir  de  sa  char  aparant  aprîès 

se  mort,  li  séneschaus  doit  ravoir  le  moitié  des  quinse  cens 

libvrées  devant  dites.  Ne  nus  de  mes  fius  je  ne  marierai  sans 

l'assens  le  séneschaus  ou  de  sen  oir  devant  ce  ke  la  covenance 

devant  dite  soit  accomplie.  Et  se  il  avenoit  par  aventure  ke  je 

morusse  devant  ce  ke  li  mariages  fust  fais,  à  le  semeuse  le 

séneschaus  ou  de  son  oir  doit  on  rendre  mes  deus  fius  au 

séneschaus  pour  warder  dedens  sis  mois  après  le  semonse  ou 

Tun ,  s'adonc  plus  ne  n'i  a  ,    ne  nus  d'ans  ne  puet  marier 

autrement  ke  il  est  devisé.  Et  se  il  avenoit  ke  je  alasse  encontre 

CCS  covenances,  je  seroie  tenus  de  rendre  au  séneschaus,  en  non 

de  paine,  sis  mil  libvres  de  le  monoie  de  Flandres  et  avoec  ce 

je  li  renderoie  mil  et  ciunc  cens  iibvrées  à  prendre  au  Ploich , 

chascun  an  ciunc  cens  libvrées,  ke  il  me  douna  pour  le  mariage 

faire  ,  ainsi  com  il  est  devant  dit,  et  pour  accomplira  buene  foi 

toutes  ces  covenances,  je  me  sui  oblégiés  envers  le  séneschaus 

pardevant  mon  chier  seigneur  Thouraas,   conte  de   Flandres 

et  de  Hainau,  de  Jehane  ,  se  femme ,  me  cbière  dame ,  sous 

paine  do  sis  mile  libvrées  el  quinse  cens  libvrées  ke  li  sénes-:^ 

chaus  doit  reprendre  aasi  com  désusestdit  el  pour  co  ke  ce  soit 

ferme  cose  et  estable  jo ,  Jehans  devant  dis ,  ai  séélé  ces  présen- 

les  lettres  de  men  seel.  Ce  fu  fait  en  Tan  del  Incarnation  Notre 


—  261  — 

Seigneur  mil  et  deus  cens  et  quarante  et  un,  el  mois  dei 
féverier. 

Fonds  de  la  Chambre  des  Comptes  de  Lille;  original  en  par- 
chemin scellé. 

118. 

1949,  février,  —  Jean,  châtelain  de  Lille  et  de  Péronne, 
reconnaît  avoir  reçu  de  Robert ,  comte  d^Ârtois ,  mille  livres  parisis 
sur  la  vente  à  lui  faite  de  la  ville  de  Combles. 

Omnibus  présentes  litteras  inspecturis ,  Johannes ,  Insulensis 
el  Peronensis  castellanus ,  salutem.  Notum  facio  quod  de  mer- 
cato  quod  fecit  mecum  reverendus  et  nobilis  doroinus  meus 
Roberlus ,  cornes  Âttrebatensis ,  super  villa  de  Combles  recipi 
mille  libfis  parisis  et.  in  tamen  dico  et  recognosco  michi  ab 
eodem  domino  meo  esse  satisfactum  pro  mercato  supradicto  : 
Actura  apud  Pontisarem ,  anno  Domini  W  CC**  XLIP ,  mense 
februario. 

Archives  départ,  du  Nord  ,  1*'  cartulaire  d'JrtoU ,  pièce 'ÏG. 

119. 

1919,  mars,  —  Jean,  châtelain  de  Lille ,  et  Pierre  de  Boucli , 
son  frère ,  déclarent  avoir  vendu  à  Robert ,  comte  d'Artois ,  leur 
ville  de  Combles. 

Universis  présentes  litteras  inspecturis.  Johannes,  castellanus 
Insulensis  et  Petrus  de  Boucli,  miles,  fraterejus,  salutem. 
Notum  facimns  universis  quod  nos  vendidimus  karissimo 
domino  nostro  Roberto,  comité  Attrebatensi  villam  nostram  de 
Combles  et  quicquid  habebamuG  vel  habere  poteramus  in 
eadem  vi!Ia  et  ejus  pertinentiis  in  edificiis ,  in  nemoribus ,  in 
terris,  in  redditibus,  in  justiciis  sine  in  rébus  aliis  quibuscum- 
que  nichil  in  eis  nobis  penitus  retinentes  vendidimus  etiam 
eidem  sexdecim  homagia  subscripta  et  terciam  partem  unius 


—  262 

homagii  et  quicquid  juris  habebamus  vel  habere  poteramus'in 
cisdem  hooiagia  autem  sunt  bec:  homagium  Goidonis  de 
Foilloel ,  militis,  Roberti  de  Baileus,  militis,  Roberti  de  Hiau- 
lens  ,  militis ,  dominî  de  Boussavesniis  ,  Johannis  de  Guende- 
court  duo  homagia  et  terciara  partem  unius  bomagii,  Gode- 
fridi  de  Roia ,  Jacobi  dicti  Cati.,  Galteri ,  prepositi  de  Combles , 
Garini  Crespel ,  Mathei  qui  dicitur  Francus  homo ,  Ade  Bulez , 
Âde  de  Furno ,  mulieres ,  Roberti  de  Farao,  Aimfredi ,  Scorion , 
majoris  de  Gcney.  Hec  omnia  vendidimus  pro  quatuor  milibus 
trecentis  et  triginta  septem  libris  sex  sol,  et  octo  denar.  parisis. 
nobis  in  pecunia  numerata  jam  solutis  sine  quinta  parte  domini 
régis  de  qua  dominus  cornes  fecit  gratum  domino  régi  ultra 
summam  predictam.  Hanc  autem  veaditionem  tenemur  garan  • 
tizarc  predicto  domino  comiti  ad  usus  et  consuetudines  patrie 
contra  omnes  qui  vellent  stare  juri  et  legi.  la  cujus  rei  testi- 
monium  et  rounimine  predicto  comité  dedimus  présentes  lit- 
teras  sigillorum  nostrorum  munimine  roboratas.  Actum  apod 
Pontisarem ,  anno  Domini ,  M^  CC^  quadragesimo  secundo , 
mense  martio. 

1*'  cartulaire  d'Artois  ,  pi^e  19. 

120. 

VtâM ,  mars.  —  Louis ,  roi  de  France ,  déclare  que  Jean  , 
châtelain  de  Lille  et  de  Péronne ,  et  Pierre  de  Boucli ,  chevalier , 
frère  dudit  châtelain  ,  ont  vendu  ,  en  sa  présence ,  à  Robert ,  comte 
d'Artois ,  son  frère  ,  leur  ville  de  Combles  ;  que^Mathilde  ,  épouse  du 
châtelain  a  renoncé  à  son  douaire  sur  cette  terre ,  ayant  reçu  une 
compensation  sur  le  Ploùich. 

In  nomine  Sancte  et  individue  Trinitatis ,  amen.  Ludovicas , 
Dei  gratia  Francorum  rex.  Notum  facinius  quod  dilectus  et 
fidelis  noster  lohannes,  castellanus  Insulensis  et  Peronensis, 
et  Petrus  de  Boucli ,  miles ,  frater  ejusdem  castellani  in  nostra 
presentia  coastituti  vendiderunt  karissimo  fratri  et  (ideli  nostro 


—  268  — 

Roberto,  comité  Attrebatensi ,  villam  suam  de  Combles  et 
quicquid  juris  habebant  vel  habere  poterant  in  eadem  villa 
etejus  pertinentiis in  edificiis ,  in  nemoribus,  in  terris,  reddi- 
tibus ,  in  justiciis  sive  in  rébus  aliis  quibuscumque  nichil  in  eis 
sibi  penitns  retinentes  venderunt  etiam  ei  sexdecim  bomagia 
subscripta  et  terciam  partem  unius  bomagii  et  quicquid  juris  ha- 
bebant  vel  habere  poterant  in  eisdem.  Homagia  autem  sunl  hec  : 
homagium  Guidonis  de  Foilliel ,  militis ,  homagium  Roberti  de 
Baleus  militis,  homagium  Roberti  de  Meaulens,  militis,  homagium 
de  Boussavesnis,  duo  homagia  Jobannis  de  Gadencourt  et  terciam 
partem  unius  homagii ,  homagium  Godefridi  de  Roia ,  homagium 
Jacobi  dicli  Cati,  homagium  Galleri,  prepositi  de  Combles, 
homagium  Garini  Grespel ,  homagium  Mathei  qui  dicitur  francus 
homo,  homagium  Âde  Boulez,  homagium  Ade  de  Fumo,  mulieres  ; 
homagium  Roberti  de  Fumo ,  homagium  Umfredi ,  homagium 
Scorion ,  majoris  de  Geney.  Hec  omnia  vendiderunt  pro  qua- 
tuor milibus  trecentis  et  trigiuta  septem  libris  sex  solidos  et 
octo  denarios  parisien,  eisdem  in  pecunia  numerata  jam  solutis 
pro  ut  confessi  sunt  coram  nobis  sine  quinta  parte  nostra  de 
qua  dictus  Robertus ,  frater  noster ,  fecit  nobis  gratum  nostrum 
ultra  summam  predictam.  Hanc  autem  venditionem  tenentur 
garanlizare  predicto  fratri  nostro  Roberto  ,  comité  Attrebateusi , 
ad  usus  et  consuetudines  patrie  contra  omnes  qui  vellent  slare 
juri  et  legi.  Maltidis  siquidem  uxor  castellani  in  nostra  presentia 
constituta  dotalicium  quod  habebat  in  dictis  rébus  vendit.... 
quittavit  spontanea  non  coacta  et  fidc  data  promisit  quod  in 
dictis  rébus  vendit...  ratione  dotalicii  vel  alio  modo  nichil  juris 
de  cetero  per  se  vel  pcr  alium  reclamabit,  recognovit  etiam  se 
habere  competens  excambium  loco  dotalicii  supradicti  apud 
Ploeiz  de  quo  tenuit  se  propagata  coram  nobis.  Quod  ut 
perpétue  stabilitatis  robur  obtineat  presentem  paginam  ad 
petitionem  precium  sigilli  nostri  auctoritate  et  regii  nominis 
caractère  inferius    aqnotato   fecimus  confîrmari.  Açtuni  apud 


—  264  — 

Pontisarem  anno  Incarnationis  Dominiee  millesimo  ducentesimo 
quadragesimo  secundo  ,  mense  martio ,  regni  vero  nostri  anno 
septimoi  adstantibus  in  palatio  nostro  qaorum  nomina  suppo- 
nita  sunt  et  signa  :  dapifero  nulle ,  S.  Stephani  buticularii ,  S. 
Johannis  camerarii ,  constabulario  nulle ,  datum  yacante 
cancellaria. 

r'  eartulaire  ê^Artoii^  pièce  18. 

121. 

1949 ,  awril,  —  Jean ,  châtelain  de  Lille  et  de  Péronne  ,  remet 
à  Tabbaye  de  Marchiennes  toutes  les  corvées  qui  lui  étaient  dues  à 
Ronchin  et  tout  ce  qu'il  pouvait  prétendre  sur  la  rente  dite  de  Sognie 
audit  Ronchin. 

Universis  presentem  paginaminspecturis,  Johannes  castella- 
nus  Insulensis  et  Peronensis  salutem  in  Domino.  Noverintomnes 
présentes  pariter  et  futuri ,  quod  ego  pro  remédie  anime  mee  et 
pro  sainte  animarum  patris  et  matris  et  predecessorum  ac  suc- 
cessorum  meorum  in  elemosinam  dedi  ecclesie  Marchianensi 
omnes  corveias  in  integrum  que  mihi  debebantur  apud  Roncin, 
tam  a  curti  de  Roncin  quam  ab  omnibus  hospitibus  dicte  eccle- 
sie ibidem  manentibus,  pleno  jure  et  libertate  perpétue  tenendas 
et  percipiendas  de  quibus  libet  terris  de  tenemento  de  Roncin 
tam  de  acquirendis  in  posterum  quam  de  priùs  acquisitis.  In- 
super omnes  scire  volumus  quod  de  redditu  de  Roncin  qui  vul- 
galiter  Sognie  vocatur,  quem  dominus  meus  Thomas  Flandrensis 
et  Hainoensis  et  Johanna  ejus  uxor  contulit  in  elemosinam  ec- 
clesie prenominate ,  omne  jus  quod  ego  habebam  in  predicto 
redditu  in  accipiendo  videlicet  vadia  ab  illis  qui  debent  predic- 
tum  redditum  pro  defectu  solutionis  dicti  redditus  cujus  forefacti 
leges  mee  erant ,  contuli  similiter  dicte  ecclesie  in  elemosinam. 
In  cujus  reij  memoriam  et  firmitatem  cartam  istam  inde  con- 
fectam  prefate  Jjarchianensi  ecclesie  tradidi  sigilli  mei,mu- 
nimine  raboratam.  Âctum  Marchianis  anno  Domini  M  CC  XLII. 


—  265   - 

mense  aprili ,  in  presentia  domDi  Egidii  abbatis  et  monacho- 
rum  ipsius  et  multoram  aliorum. 

Cartttlaire  de  Vahhayt  de  JUarchiennet  ^  p.  248. 

122. 

if48-iS44  (V.  S.  ].  —  Marguerite  de  Dampierre  donne  à 
l'abbaye  de  Flines  la  terre  de  Barœul  avec  ses  dépendances  qu'elle 
avait  acquise  de  Jean ,  cbâtelain  de  Lille.  —  Approbation  par  Tho- 
mas de  Savoie  et  Jeanne ,  son  épouse ,  comtesse  de  Flandre.  — 
Confirmation  par  Marguerite  devenue  comtesse  de  Flandre.  — •  La 
comtesse  se  réserve  sur  cette  terre  les  quatre  hautes  justices  et  les 
hommages. 

Quatre  actes  imprimés  dans  Hauteœar,  Carîulaire  de  FUnet^ 
t.  I ,  p    31 ,  43,  45  et  46. 

123. 

tf 43 ,  décembre,  —  Jean ,  châtelain  de  Lille  et  de  Péronne , 
fait  savoir  que  ,  de  son  consentement ,  Godefroid  de  Louvain ,  che- 
valier ,  frère  de  Henri ,  duc  de  Brabant ,  et  Marie ,  sa  femme  ,  ont 
vendu  à  l'abbaye  de  Marchiennes  leur  villa  de  Fenaing ,  avec  toutes 
ses  dépendances  et  ses  hommages ,  et  que  lui ,  Jean ,  de  qui  ils 
tenaient  cette  terre  en  fief,  Ta  remise  à  ladite  église  libre  de  toutes 
charges  féodales  telles  qu*hommages ,  relief ,  services  etc.  Thomas , 
comte  de  Flandre  et  de  Hainaut  et  la  comtesse  Jeanne ,  son  épouse  , 
approuvent  et  ratifient  cet  acte. 

Carîulaire  de  Vàbhaye  de  Marchiennes  ,  p.  194  et  208. 

124. 

t!i45,  le  vendredi  après  la  Toussaint,  —  Robert  de  Wavrin  , 
sénéchal  de  Flandre ,  déclare  que  du  consentement  de  Mahaut ,  sa 
femme ,  veuve  de  Jean ,  châtelain  de  Lille  et  de  Péronne ,  et  des 
enfants  de  ladite  Mahaut ,  la  dette  du  châtelain  a  été  payée  le  lundi 
avant  la  Toussaint. 

lou  Robers  de  Wavring ,  sénescaus  de  Flandres ,  fait  asa- 
voir  à  tous  cels  ki  ces  letres  verront  ke ,  par  Tassentement  et 


—  266  — 

par  le  volentc  des  amis  Mahaut ,  me  feme ,  ki  fu  fcme  jadis 
Jehan  de  bounc  mémoire  castelain  de  Lisie  et  de  Péronne. 
et  par  rasseniement  et  le  volante  des  amis  as  enfans  celi 
Mahaut,  lesqués  ele  eut  del  devant  dit  castelain,  et  par  men 
assentement  et  me  volente  li  déte  ke  cil  Jehans  devoit  au 
jour  k'il  trespassa  fu  contée  et  sommée  à  Lisle  le  deluns  devant 
le  Teste  Tous  Sains  qui  passée  est  prouchainement ,  se  fu  li 
somme  tèle ,  c'est  asa voir  set  mile  libvres  ce  libvres  quarante 
libvres  onze  solz  et  onze  deniers  en  tèle  manière  ke  se  li  ami 
me  feme  u  ses  enfans  devant  dis  ceste  déte  savoient  amen- 
rir  par  bonne  mostrance  et  loïal ,  entres  ci  et  le  f«ste  de  le 
Nativité  Saint  Jehan  Baptiste  ki  vient ,  faire  le  porroient  ;  et  se 
je  ausi  cèle  déte  acroistre  savoie  par  bonne  mostrance  et 
loïal ,  entres  ci  et  ledite  feste  Saint  Jehan  faire  le  porroie  et 
s'il  avenoit  ke  cèle  mostrance  del  amenrir  ou  del  acroistre  ledite 
dète  n'estoit  faite  et  assonniée  entres  ci  et  le  feste  Saint  Jehan 
devant  dite  u  de  par  les  amis  devant  dis  u  de  par  mi ,  revenir 
porriens  à  cou  faire  et  assonnier  après  celi  feste  à  bonne  foi  et 
sans  nul  mauvais  barat.  Et  si  doit  on  savoir  ke  li  testamens  del 
devant  dit  castelain  n'est  mie  contés  en  le  dete  celui  ki  deseure 
est  nommée  et  pour  cou  ke  ce  soit  ferm  et  estable ,  jou  Robers , 
scnescaus  devant  dis ,  ai  confermé  ces  lètres  de  men  séel.  Cou 
fu  fait  en  Tan  de  l'Incarnation  Nolre-Seingneur  M  et  CC  et  XL 
et  chiunc ,  le  devenres  apriès  le  Tous-Sains. 

Chambre  des  Comptes  de  Lille  ;  original  en  parchemin  dont  le 
scel  est  perdu. 

125. 

t2&2  y  au  mois  de  mai,  —  Marguerite ,  comtesse  de  Flandre  et 
de  Hainaut ,  et  Robert ,  sénéchal  de  Flandre ,  châtelain  de  Lille , 
apaisent  un  différend  entre  l'abbaye  de  Loos  et  Robert  dit  Yiot  de 
TAnglée  touchant  leurs  droits  respectifs  sur  le  vivier  d*£squermes  , 
dont  Tabbaye  tenait  une  partie  de  la  comtesse  et  dont  Robert  de 
*A.nglée  tenait  l'autre  dudit  châtelain. 

Fonds  de  Tabbaye  de  Loos  ,  N^  147. 


—  26T  — 

126. 

t9S4 ,  au  mois  de  mars.  — •  Arnoul ,  sire  de  Mortagne  et  chàte* 
lain  de  Tournai ,  promet  dédommager  et  acquitter  Bauduin,  seigneur 
de  Gomines  ,  son  cousin ,  de  la  somme  de  5,000  liv.  parisis  dont  il 
s'est  rendu  caution  pour  lui  envers  Isabelle  et  Mahaut ,  enfants  de 
Mahaut ,  châtelaine  de  Lille  et  de  Péronne. 

Inventaire  Godefroy^  publié  par  la  Société  des  Sciences,  de  T  Agri- 
culture et  des  Arts,  de  Lille  ,  pièce  1106. 

127. 

195&,  juillet.  —  Marguerite,  comtesse  do  Flandre,  déclare 
que  Robert ,  sénéchal  de  Flandre ,  seigneur  de  Wavrin ,  du  consen- 
tement de  Mahaut ,  châtelaine  de  Lille ,  sa  femme  ,  a  vendu  ,  aux 
églises  de  Tournai  et  de  Vicogne ,  toute  la  dlme  qui  lui  appartenait 
dans  la  paroisse  de  Flargelo. 

Inventaire  Godefroy^  pièce  U16. 

128. 

f  f  Ml ,  octobre.  —  Les  nobles  de  Flandre  s'obligent  â  Texécution 
du  traité  fait  à  Péronne ,  en  présence  du  roi  Louis ,  entre  Marguerite, 
comtesse  de  Flandre  ,  et  Gui ,  son  fils ,  d*une  part  ;  Florent ,  tuteur 
de  Hollande  ,  et  Florent ,  son  neveu ,  d'autre  part.  Ils  promettent  de 
ne  prêter  aucun  secours  à  celui  qui  n*en  exécuterait  pas  toutes  les 
clauses.  —  Parmi  ceux  qui  scellèrent  ce  traité  :  Jean ,  châtelain  de 
Lille. 

Inventaire  Godefroy.  pièce  il 64. 

129. 

ttllt ,  au  mois  de  mai.  —  Jean  ,  châtelain  de  Lille  ,  déclare 
que  Sara  d'Orchies ,  sœur  de  Théobalde ,  maire  d*Orchies ,  a  acheté 
d'Aubert ,  fils  de  défunt  Robert  de  Templemars ,  chevalier ,  et  de  son 
épouse  Ogive,  diverses  rentes  tenues  de  lui  châtelaine 

Origine  scellé  :  un  plain  sous  un  chef  {de  gueulet  au  chef  d'or) 
—  Imprimé  dans  Hautcœur,  Cartulaire  de  Flinee ,  1. 1 ,  p.  141. 


—  26Ô  — 


130. 


I.  — -  Mention  que  Tempereur  de  Constantinople  a  rapporté 
le  comté  de  Namur  dans  les  mains  de  Marguerite ,  comtesse  de  Flan- 
dre et  de  Hainaut ,  pour  le  comte  Gui ,  en  présence  des  hommes  da 
comté  de  Hainaut ,  parmi  lesquels  :  le  châtelain  de  Lille. 

Inçtntiùre  Godefroy,  pièce  1846. 

131. 

19IMI,  dominiea  post  festum  B,  Barnabe,  —  La  comtesse 
Marguerite  promet  de  veiller  à  ce  que  Mathilde  ,  châtelaine  de  Lille , 
renonce  officiellement  à  la  châtellenie  de  Péronne  et  à  tout  le  droit 
qu'elle  y  prétendait  à  raison  de  dot ,  douaire  ou  acquêt  ;  laquelle 
châtellenie  avait  été  vendue  par  Jean ,  châtelain  de  Lille  ,  son  mari , 
à  Guillaume  de  Longueval ,  et  revendue  par  celui-ci  au  roi  Louis. 

Archives  départ,  du  Nord,  l^  cartulaire  de  Flandre ,  pièce  72. 

132. 

tlMMI ,  dominiea  post  festum  apostolorum  Pétri  et  Pauli.  — 
L*official  de  Tournai  atteste  que  Jean  ,  châtelain  de  Lille ,  a  reconnu 
avoir  vendu  à  Guillaume  de  Longueval  sa  châtellenie  de  Péronne ,  et 
que  celui-ci  Ta  revendue  à  Louis ,  roi  de  France  ;  que  Mathilde  , 
épouse  du  châtelain  ,  a  renoncé  à  son  douaire  sur  cette  châtellenie. 

l^  cartulaire  de  Flandre ,  pièce  73.  —  Du  Ghesne  ,  Maison  de 
Béthune  ,  preuves,  p.  101. 

133. 

IMH* ,  S9  août  à  Paris,  —  Jean ,  châtelain  de  Lille ,  reconnaît 
avoir  reçu  du  roi  de  France  mille  livres  qui  lui  restaient  dues  par 
Guillaume  de  Longueval ,  chevalier ,  sur  la  vente  delà  châtellenie  de 
Péronne. 

Uoiversis  présentes  litteras  inspecluris ,  Johannes  castella 
nus  Insulensis  salutem.  Noveritis  quod  nos  castellaniam  Pero- 
nensem  vendidimus  in  perpeluum  domino  Guillelmo  de  Longa- 


—  269  — 

valle,  militi  ,et  causam  habentibus  ab  eodem,  pro  quataormi 
libus  librarum  Parisiensiam  eundemque  de  dicta  caslellania 
fecimus  investiri  et  ejusdem  castellanie  saisinam  de  liberari  ; 
quam  caslellaniam  dictas  Guillelmus  vendidit  postmodum  ex- 
cellentissimo  domino  nostro  Ludovico  ,  régi  Francorum  illustri, 
ac  ejas  successoribus  pro  certa  pecunie  quantitate,  cumque 
idem  dominus  Guillelmus  de  Longavalle  adhuc  leneretur  no- 
bis  in  mille  libris  Parisiensium  de  summa  quatuor  milium 
librarum  predictarum ,  ratione  venditionis  predicte ,  idem  domi- 
nus rex  Francorum  de  dictis  mille  libris  pro  ipso  domino 
Giiillelmo  per  manum  Templi  Parisiensis  nobis  in  pecunia  nu- 
merata  pleiiarie  satisfecit^  de  quibus  tenemus  nos  pro  pagatis, 
dictum  dominum  Guillelmum  de  dictis  mille  libris  quitantes 
omnino.  In  cujus  rei  testimonium  presentibus  litteris  nostrum 
fecimus  apponi  sigillum.  Datum  Parisiis  in  festo  decollationis 
sancti  Jobannis  Baptiste,  anno  Domini  M^  GC^  sexagesimo 
septimo. 

Archives  nationales  ,  J.  229,  N^  16.  Original  scellé ,  sur  double 
queue  de  parchemin ,  d'un  sceau  en  cire  jaune  représentant  au  droit , 
le  châtelain  à  cheval  armé ,  portant  le  bouclier  et  Tépée  avec  la 
légende  :  -}*  Sigillum  Johann^it)  castellanide  Imula.  Au  revers  ,  le 
contre-sceau  à  Técu  d'un  plain  sous  un  chef  (de  gueuleg  au  chef  d'or) 
avec  la  légende  :  -J*  S.  tecretum,  YoirDouet  d'Arcq ,  Collection  de 
«9ceaud;,  II,  580S). 

134. 

tMI9  ,  S8  octobre.  —  Jean ,   châtelain  de  Lille ,  déclare  que 
Roger,  son  frère ,  a  donné  deux  cents  livres  à  l'abbaye  de  Phalempin. 

DuChesne,  Maison  de  ^^<Au/ie,  preuves ,  p.  162.  Donné  comme 
extrait  du  registre  des  chartes  de  Tabbaye  de  Phalempin. 

135. 

ttttV  ,  28  octobre»  —  Jean  ,  châtelain  de  Lille  ,  reconnaît  qu*il 
est  tenu  lui  et  ses  successeurs  au  payement  d*une  rente  de  six  livres 


xn--18 


—  270  — 

pour  cent  livres  données  par  Jean ,  son  père  à  Tabbaye  de  Pont- 
Rohart ,  pour  son  obit. 

Jou  Jehans,  castellain  de  Lille  chevaliers,  fac  savoir  à  tous 
cheus  qui  ces  lettres  verront  et  oront ,  que  jou  doi  à  labié  de 
Pont  Rohart  sis  livres  de  parsis  cascun  an  iretaulement ,  à  de- 
dens  les  octaves  de  le  Toussains ,  pour  cent  livres  de  parisis 
que  mesirés  mes  pères  Jehans  jadis  castellains  de  Lille  et  de 
Pierone  leur  dona  pour  mettre  en  yretage  à  faire  sen  obit , 
et  pour  locquoisoii  de  se  sereur  nonnain  de  leglise  devant  no- 
mée,  et  pour  cou  qui  sui  tenus  de  paier  les  cent  livres,  je 
leur  ai  en  couvent  à  paier  le  rente  devant  dite  tant  que  jou 
viverai  et  mes  hoirs  après  mi  yretaulement ,  et  se  jou  et  mes 
hoirs  defailiemes  de  paier  devens  le  jour  quî  dis  est ,  jou  et  mes 
hoirs  sommes  tenut  de  rendre  les  damages  que  li  église  auroit 
eut  polir  le  defaute  del  paiement  et  les  cous  con  feroit  pour  le 
debte  requerre.  Et  voel  et  otri  que  me  dame  li  comtesse 
Margrite  ou  ses  hoirs  coens  de  Flandres  nos  destraignent  à 
tenir  chou  que  dit  est  par  prendre  del  no  comme  sires.  Et  si 
est  assavoir  que  jou  et  mes  hoirs  poons  racater  le  rente  devant 
dicte  des  cent  livres  qui  deseure  sont  nomées  cascun  an  de- 
dans le  Penlecouste.  Et  pour  chou  que  ceste  choze  soit  ferme 
et  estaule,  j'ai  données  à  labesse  et  au  couvent  de  leglise 
déseure  dicte  ches  présentes  lettres  saiellées  de  'men  saie). 
Che  fu  fait  lan  del  Incarnation  Nostre  Signeur  mil  et  deus 
cens  et  seissante  sept  le  jour  Saint  Simon  et  Saint  Jude. 

Cartulaire  de  la  collégiale  de  Saint-Pierre ,  N®  654. 

136, 

tM9  ,  novembre.  —  Jean  ,  châtelain  de  Lille ,  et  Tabbé  de  Saint- 
Pierre  de  Gand  règlent ,  de  concert ,  les  poursuites  à  intenter  contre 
les  débiteurs  à  Camphin. 

Imprimé   dans  Van  Lokeren,  Chartes  et  documents  de  Vahhaye 
d$  Saint-Pierre  de  Ga«d,  n°797. 


137. 

19S9  ,  le  lendemain  de  Saint  Valentin.  —  Isabeau  de  Lille , 
sœur  du  châtelain  de  Lille  ,  reconnaît  que  Jean  Cordieles  a  reçu  par 
les  mains  de  Rogier ,  receveur  du  Hainaut  ,200  livres  qui  lui  étaient 
dues  par  la  comtesse  de  Flandre. 

Archives  départem.  du  Nord,  Original.  —  Inventaire  Godefhy 
pièce  1506. 

138. 

1/909  ,  au  mois  de  mars.  —  Jean  ,  châtelain  de  Lille ,  déclare 
que  de  concert  avec  Mahaut ,  sa  femme ,  et  par  nécessité  ,  il  a  vendu 
à  réglise  de  Marchiennes  toutes  les  rentes  en  avoine  et  en  gélines  qu*il 
tenait  en  fief  de  cette  église ,  ainsi  que  les  droits  de  justice  qu*il  avait 
au  territoire  de  Lorgies.  Il  déclare  en  outre  que  sa  chère  dame  et 
mère  ,  Mahaut ,  femme  de  Mgr  Robert  de  Wavrin ,  sénéchal ,  a 
renoncé  à  son  douaire  sur  ces  biens. 

Fonds  de  Marchiennes  ,  original  scellé  d'un  sceau  ogival  de  82m. 

^  Sigillum  :  Matildis  :  Castell Insala,  Dame  debout  en  robe 

et  en  manteau  vairé  ,  coiffée  d'un  chapel  recouvert  d'un  voile ,  un 
oiseau  sur  le  poing ,  accostée  de  deux  écus  au  plein  sous  un  chef 
[de  gueules  au  chef  d'or).  Contre-sceau  :  Écuau  plein  sous  un  chef. 
"J-  S' Damoisele  Mahaut ,  chastellaine  de  Lile,  (Demay,  Inventaire 
des  sceaux  de  la  Flandre ,  ii ,  5549).  —  Gartulaire  de  Tabbaye  de 
Marchiennes ,  p.  810.  —  DuChesne,  Maison  de  Bdthune  ^  preuves  , 
p.  162 

139. 

MlèBH,  au  mois  de  mars.  —  Jean ,  châtelain  de  Lille  renonce  à 
rhommage  du  fîef  de  Raimbaucourt  qu'il  réclamait  à  rencontre  de 
Tabbaye  de  Marchiennes ,  et  reconnaît  que  d'après  les  documents 
qui  lui  sont  présentés  par  l'abbé  ,  il  n'y  a  aucun  droit. 

Gartulaire  de  l'abbaye  de  Marchiennes  ,  p.  809. 

140. 

19GS ,  août.  —  Convention  entre  Jean  ,  châtelain  de  Lille ,  et 


réglise  de  Saint-Pierre  de  Lille ,  sur  les  contraintes  à  exercer  pour  le 
paiement  des  amendes  encourues  par  leurs  hôtes  respectifs. 

Imprimé  dans  Tailliar ,  Recueil  d'actes  des  XJI«  et  XIIP  siècles^ 
en  langue  romane  wallonne  du  Nord  delà  France ,  N®  195. 

Ut. 

1990 ,  le  jeudi  avant  la  fête  de  saint  Simon  et  de  saint  Judt, 
^23  octobre),  —  Sentence  arbitrale  de  la  comtesse  Marguerite  sur 
divers  différends  dMntérét  entre  Robert  de  Wavrin ,  sénécha!  de 
Flandre ,  et  Jean  ,  châtelain  de  Lille. 

Nous ,  Margherite ,  comtesse  de  Flandres  et  de  HayDoau , 
faisons  savoir  à  tous  ke  comme  débas  fust  entre  nos  chiers  et 
foïables  Robert  de  Wavrign  ,  sénescal  de  Flandres ,  d'une  part, 
sour  trois  mile  libvres  de  le  monoie  de  Flandres  ke  li  caslelains 
devant  dis  demandoit  au  sénescal  devant  nommei  pour  le  rai- 
son d'un  don  ke  demisiéle  Yzabians  et  Mahaus ,  sereurs  le  de- 
vant dit  castelain  fisent  à  celi  castelain  ,  lesqués  III  mile  libvres 
li  castelains  Jehans,  pères  le  castelain  et  les  demiziéles  devant 
dites  ,  donna  à  ses  filles  deseurcdites  en  son  testament,  c'est 
à  savoir  :  à  Ysabel ,  sa  ainsnce  fille,  deus  mille  libvres,  et  à 
Mehaut,  sa  mainsnée  fille  ,  mile  libvres  à  prendre  as  bois  entre 
Tumeries  et  Ostricourt  et  entre  Tumeries  et  le  Ploych ,  si  corn 
il  est  contenu  el  testament  dou  castelain  le  père  devant  dit , 
lesqués  bois  li  sénescaus  fist  coper  et  enparteir  à  le  valeur  de 
III  mille  libvres  et  de  plus ,  si  comme  li  castelains  desenredis 
dist  et  propose  tentes  les  coses  deseure  escrites.  Et  comme  li 
castelains  devant  dis  demandast  aussi  pluseurs  autres  coses  au 
sénescal  deseure  dit  et  li  sénescaus  fesist  aussi  diverses  de- 
mandes au  castelain ,  les  parties  deseuredites  pour  esciver 
cous  et  frais  d'endroit  ces  déba*?  se  misent  sour  nous  et  sour 
men  très  cbier  fil  Guïon ,  conte  de  Flandres  et  marchis  de 
Namur,  et  promisent  à  tenir  femi  et  estable  quinke  nous  et 
Dostre  fius  li  cuens  de  Flandri  s  (levant  dis  en  diriens  et  ôrde- 


neriens  si  eom  bien  nous  sembleroit  selonc  Dia  et  boeoe  con- 
science et  nous  pour  bien  de  pais   presimes  sour  nous  le  fais 
de  le  mise  selonc  le  forme  devant  escrite  et  puis  comme  nostre 
fius  li  cuens  de  Flandres  devant  dis  s'en  deust  ore  aler  outre 
meir  les  deseuredites  parties  en  nostre  présense  et  en  le  pré- 
sensé  de  nos  homes  otroïërent  et  consentirent  ke  nous ,  Mar- 
gherite,  contesse  de  Flandres  et  de  Haynau,  devant  nommée, 
porieos  toute  seule  et  sans  oestre  fil  le  conte  devant  dit  aler 
avant  en  le  mise  et  terminer  le  besoingne  devant  dite  en  le  ma- 
nière deseure  escrite ,  et  sour  cou  nous  le  recheumes  et  oKmes 
les  demandes ,  les  responses ,  les  confessions .  les  proeves ,  les 
vérileis  et  les  raisons  del  une  partie  et  del  autre  et  toutes  cho- 
ses oïes  et  diligenment  entendues  nous  selonc  les  veriteis  et  les 
proeves  ke  nous  en  avons  oïes  et  entendues ,  et  selonc  Diu  et 
boene  conscience  par  conseil  de  preudes  hommes ,  disons  nostre 
dit  en  ceste  fourme  :  Li  sénescaus  devant  dis  soit  tenus  de  rendre 
au  castelain  deseure  dit  les  III  mile  libvres  devant  dites  à  deus 
termes  ki  ci-après  sont  expressei,  c'est  à  savoir  :  chiunc  cens 
libvres  dedens  le  mois  de  march  prouchain,  et  ciunc  cens  libvres 
dedens  la  Saint-Remi  suiant  après  ki  sera  Tan  del  Incarnation 
MCCLX  et  onze ,  et  ensi  de  march  en  march  et  de  Saint-Remi 
en  Saint-Remi  dusques  tant  ke  ces  III  mile  libvres  soient  par- 
paiiés  au  castelain  devant  dit.  Après ,  d'endroit  la  demande  ke 
li  sénescaus  fait  au  castelain  de  douze  cens  chiunc  libviesdis 
solsetsiet  deniers  rabat  je  YII^  et  vint  libvres  par  le  connis 
sance  dou  sénescal  c'est  à  savoir  :  chiunc  cens  libvres  ke  li 
sénescaus  rechiut  à  Marchièoes  et  IIII'^  libvres  qu'il  rechiut  à 
Los,  et  VII"  lib.  queli  castelains  a  paiié  pour  lui  ausigneur 
d'Âigremont ,  et  ke  li  castelains  soit  tenus  de  rendre  au  sénes- 
cal IIIP  IIII"  V  lib.  X  s.  VII  d.  ki  demeurent  de  le  somme 
devant  dite  ke  li  sénescaus  demande  au  castelain.  Et  disons 
encore  ke  li  castelains  rendje  au  sénescal  c  sols  k'il  rechiut  à 
Ham  en  le  partie  le  sénescal ,  et  XX  lib.  k'il  rechiut  es  ren- 
tes communes  ke  li  seiiescaus  deust  avoir  recheut  par  une 


ordenance  ki  fu  faite  entre  eaus ,  et  IIII  lib.  et  XL  deniers  pour 
les  eauwes  de  Senghin  et  XXX  sols  poar  Piéron  Widiea, 
c'est  en  somme  pour  tout  ke  li  castelains  doit  rendre  au  sénés- 
cal  y®  XYI  lib.  IH  s.  XI  deniers  à  /endre  au  sénescal  à  deus 
termes  ke  li  sénescaus  doit  rendre  au  castelain   les  III  mile 
libvrées  deyant  dites,  c'est  à  savoir  à  chascun  terme  de  sis  ter- 
mes le  sisime  part  de  le  somme  devant  dite  ;  après  nous  disons 
ke  li  castelains  face  faire  au  sénescal  une  maison  au  Ploich  u  à 
Ostricourtensi  com  il  fu  divisei  entre  eaus  et  si  corn  il  le  doit 
faire  par  le  loi  du  pays ,  et  d'endroit  les  Y^  et  L  lib.  ke  li  sé- 
nescaus demande  au  castelain  pour  le  défaute  de  le  convenance 
dou  mariage  des  enfants  le  castelain  le  père  et  dou  sénescal 
devant  dit ,  et  del  arsin  del  bois  ke  li  castelains  arst ,  et  de  le 
pescherie  de  Habourdin  dont  li  sénescaus  se  déplaint  dou  ca^ 
telain  et  des  vint  et  IIII  lib.  dont  li  sénescaus  dist  keli  castelains 
rechiut  en  se  partie  à  Habourdin  et  de  nuef  vint  libres  dont  li  casti- 
lains  distke  li  sénescaus  les  rechint  à  Habourdin  en  se  partie,  et 
des  vint  libvres  ke  li  castelains  demande  au  sénescal  pour  Baude 
Peteillon ,  et  des  LX  lib.  que  li  castelains  demande  au  sénescal 
pour  Jehanet  de  le  Masure ,  retenons-nous  à  nostre  dit  tant 
ke  nous  en  serons  miens  conseillié ,  et  en  dirons  nostre  dit 
dedens  la  Saint-Remi  le  prouchaine  ke  nous  atendons ,  se  li 
termes  n'est  ralongiés  ci  en  dedens  par  Totroi  des  parties. 
D'endroit  les  pierres  de  Habourdin ,  de  Senghin ,  et  dou  Ploich 
ke  li  sénescaus  fist  emporteir  si  com  li  chastelains  dist  et  de  le 
descheange  des  manoirs  et  dou  bois  desous  siet  ans  et  deseure 
LX  ans,  dont  li  castelains  dist  ke  li  sénescaus  fist  copeir,  et 
d'endroit  les  mesure  et  li  tonlieu  de  Phalempin  se  sont  les 
dites  parties  mises  en   arbitres ,  et  d'endroit  XVI  lib.   dont  li 
castelains  dist  ke  li  sénescaus  les  rechiut  en  une  haie  en  le  partie 
le  castelain ,  on  doit  rewarder  les  escris  de  le  parchon ,  et  par- 
mi cou  ces  pièches  devant  dites   dont  autre  mise  est  faite  et 
dont  on  doit  rewarder  les  escris  de  le  parchon  sont  hors  de 


nostre  dit.  En  tesmoing  desqués  coses  nous  avons  ces  présentes 
lettres  salelées  de  nostre  saïel  ki  furent  faites  Tan  del  Incarna- 
cionMCCLX  dis,  le  joesdi  devant  le  Saint-Symon  et  Saint- Jude. 

Archives  dépait.  du  Nord  ,  I*^  cartulaire  de  Flandre ,  piëee  122, 
F>  88,  v®. 

142. 

tt9t ,  octobre  —  Jean  .  châtelain  de  Lille .  chevalier ,  s*engage  à 
faire  établir  un  canal  depuis  La  Bassée  jusqu'à  Lille ,  moyennant 
4 ,500  livres  d* Artois  que  lui  paieront  les  échevins  de  Lille. 

Imprimé  dans  Roisin  ,  édition  Brun  -Lavainne,  p.  285  ;  —  dans 
Tailliar,  Recueil  d* actes  en  langue  romane^  N^  208  ;  —  dans  les  l'fotes 
historiques  sur  Hauhourdin  et  ses  seigneurs  ,  par  M.  Tierce  ,  juge  de 
paix,  annexe  N^  1. 

143. 

1)991  ,  le  mardi  devant  le  jour  dou  Nouel.  —  Marguerite , 
comtesse  de  Flandre  et  de  Hainaut ,  fait  savoir  que  Marie  de  Lan- 
dast ,  sœur  germaine  d'Amauri  de  Landast ,  chevalier ,  et  veuve  de 
Henri  Trolet ,  bourgeois  de  Lille ,  a  vendu  à  Tabbaye  de  Marchiennes, 
pour  600  livres  de  Flandre ,  le  quart  du  vivier  dudit  Marchiennes 
qu'elle  tenait  en  fîef  de  ladite  comtesse...  a  A  ce  faire  furent  comme 
jugeur ,  0  entre  autres  :  «  Jehans ,  castelains  de  Lille  ». 

Cartulaire  de  Vahhafe  de  Marchiennes ,  p.  .15. 

144. 

l!t93 ,  juin.  —  Jean ,  châtelain  de  Lille ,  promet  que  jamais  il 
n'exigera  aucun  péage  sur  la  rivière  venant  de  la  Deûle  à  Lille. 

Imprimé  dans  Roîsin^  p.  288. 

145. 

1993,  juin.  —  Jean  .  châtelain  de  Lille ,  chevalier ,  et  Mahaut , 
châtelaine  de  Lille ,  sa  femme ,  déclarent  que  par  lettres  du  mois  de 
février  4  S70 ,  ils  ont  vendu  à  Erembourch  Rauwetièle  et  à  Jean 
Ferrand  ,  son  fils ,  vingt  livres  d'Artois  de  rente  ;  sur  la  demande  de 


—  rte  — 

Jean,  ils  s'engagent  à  payer  la  moitié  de  cette  somme ,  depuis  la  mort 
d*£remboarch ,  à  Jehanin ,  sa  fille,  de  la  môme  manière  qu'ils  la 
payaient  à  sa  mère. 

Bm.  Gaehet ,  U  Couvent  de  VAhhiette  de  Lille ,  dans  le  Messager 
des  sciences  historiques  de  Belgique,  année'  1852,  p.  29. 

146. 

IJtVS,  19  juin.  —  Sentence  arbitrale  de  la  comtesse  Marguerite 
entre  Jean  ,  châtelain  de  Lille,  et  Tabbaye  d'Hasnon  au  sujet  de  la 
justice  du  village  de  Ferrières. 

Nous  Hargherite ,  contasse  de  Flandres  et  de  Haynnau ,  fai- 
sons savoir  à  tous  ke  comme  débas  fust  entre  nostre  cher  Mable 
Jehan,  castelain  de  Lille,  d'une  part,  et  homme  religieos 
l'abbei  et  le  couvent  de  Hasnon ,  d'autre  part ,  de  la  justice  ke 
cascune  desdites  parties  demandoit  en  la  moitié  de  la  vile  de 
Férières  sour  la  terre  Saint-Pierre  de  Hasnon ,  nous ,  sour  nostre 
enqueste ,  kt  faite  en  est  par  Tassens  des  parties ,  avons  dit  et 
disons  nostre  dit  en  tèle  manière  :  ke  la  justice  de  deus  sols  pour 
yretage  entre  claim  et  respeus  de  hoste  à  autre ,  et  li  pans  de 
deus  sols  pour  faute  de  paiement  de  rente  et  fourfait  de  yretage 
jusques  à  LX  sols  sour  la  terre  devant  dite  sont  l'abbei  et 
Téglisede  Hasnon ,  et  si  disons  que  justice  de  sanc  et  de  simple 
mort  d'oume  demeure  au  castelain,  et  si  puet  les  devant  dis  hostes 
l'abbei  et  Téglise  de  Hasnon  mener  en  ost  et  en  che\auchié.  Et 
si  disons  encore  ke  pour  cou  ke  li  une  partie  et  li  autre  a 
demandei  toute  justice  haute  et  basse  en  ladite  moitié  de  la  vile  de 
Férières  et  nus  d'eaus  n*a  moustré  par  chartre  ne  par  maniance 
en  nul  cas  ke  il  i  ait  droit  en  le  haute  justice ,  nous  retenons  ou 
liu  devant  dit ,  pour  nostre  droit ,  la  haute  justice  à  nous  et  à 
nos  hoirs  ségneurs  de  Flandrçs.  En  tesmoing  de  laquel  chose» 
nous  avons  donnei  à  labbei  et  à  léglise  de  Hasnon  ces  pré- 
sentes lettres  saielées  de  nostre  saïel.  Cis  dis  fu  dis  en  la  plache 
daleis  le  parloir  les  frères  prêcheurs  de  Lille ,  en  la  présence,  des 


parties ,  en  Tan  de!  Incarnation  Nosire  Ségneur  M  CGLX  et  XIII, 
le  lundi  devant  le  Nativité  Saint-Jehan  Baptiste. 

!•'  Cartalaireà*  Flandre,  pièce  111 ,  f»  35  v«. 

147. 

it93  iË.nâ,)^  janvier.  — Jean,  châtelain  de  Lille,  déclare 
que  la  comtesse  Marguerite  et  le  comte  Gui ,  son  fils ,  ayant  consenti , 
pour  le  profit  de  la  ville  de  Lille  et  de  toute  la  châtellenie ,  à  ce  qu'il 
fasse  un  canal  de  la  Bassée  à  Lille  en  indemnisant  ceux  qui  ont  des 
propriétés  dans  la  traversée ,  il  s'est  engagé  à  l'établir  de  telle 
manière  que  les  religieux  de  l'abbaye  de  Loos  ne  perdent  point  Tan- 
cien  cours  d'eau  qui  passe  parmi  leur  abbaye ,  ni  leur  moulin  de 
rabba\  e ,  ni  celui  du  Kesnoit  qui  devront  ne  pas  manquer  d'eau 
suffisante  pour  moudre  aisément ,  comme  de  coutume ,  depuis  la 
Saint-Remi  jusqu'à  la  mi-avril  ;  qu'ils  ne  perdent  point  la  pèche 
dans  leurs  eaux  et  qu'enfin  le  canal  ne  puisse  nuire  à  l'abbaye  soit 
par  trop  grande  abondance  soit  par  manque  d'eau.  Il  déclare  en 
outre  que  la  comtesse  et  le  comte  ,  sou  fils,  ont  accordé  à  l'abbaye 
tout  droit  de  pèche  dans  lé  canal  depuis  le  pont  d'Uaubourdin  jus- 
qu'au filet  de  Ganteleu  et  que  lui  châtelain  abandonne  tous  les 
droits  qu'il  pourrait  y  avoir ,  mais  qu'en  compensation  il  ne  devra 
payer  aux  religieux  aucune  indemnité  pour  la  valeur  de  leurs  ter- 
rains traversés.  Il  déclare  pareillement  que  la  comtesse  et  le  comte , 
son  fils,  ont  accordé  à  l'abbaye  la  faculté  d'aller  et  venir  sur  le 
canal  avec  bateaux  et  de  transporter  ce  qu'elle  voudra  de  Lille  à. 
La  Bassée  sans  payer  aucun  droit  ;  ce  à  quoi  il  C/Onsent  à  la  condi- 
tion que  les  religieux  feront  construire  à  leurs  dépens  le  pont  aux 
Ribaux  qui  leur  appartiendra  et  qu'ils  entretiendront ,  comme  celui 
qu'ils  ont  fait  construire  à  l'endroit  où  le  canal  coupe  Técluse  qui  va 
du  moulin  du  Kesnoit  à  Basenghem  ;  qu'enfin,  la  comtesse  et  son  fils 
ont  promis,  et  lui  châtelain  promet  que  s'il  arrivait,  que  ce  canal  ne 
pût  porter  bateaux ,  les  religieux  pourraient  reprendre  leurs  héri- 
tages et  démolir  les  deux  ponts  ci-dessus  mentionnés. 

Fonds  de  l'abbaye  de  Loos,  N^  194.  —  Imprimé  dans  Y  Histoire 
âeN.'D.  de  Léo»,  par  Lucien  de  Rosny,  p.  154  ;  et  dans  Tailliar, 


—  VIS  — 


148. 


tnM  (tnât} ,  janvier.  —  Confirmation  par  la  comtesse  Mar- 
guerite et  le  comte  Gui ,  son  fils,  des  lettres  qui  précèdent. 

Premier  cartulaire  de  Flandre^  pièce  820.^  Analysé  dans  Saint- 
G^ois  I  Monument  anciens ,  642. 

U9. 

t99& ,  mat.  —  Jean ,  châtelain  de  Lille ,  reconnaît  qu'à  la 
demande  de  la  comtesse  Marguerite ,  il  s*est  dessaisi ,  dans  la  main 
de  ladite  dame ,  de  Thommage  du  fief  que  Marote  ,  fille  de  lean  de 
Leers ,  tenait  de  lui ,  et  qu*il  Ta  affranchi  de  tout  service  de  fief, 
pour  en  faire  aumône  aux  sœurs  de  Notre-Dame  de  Lille. 

Em.  Grachefc,  le  Courent  de  VAlhiette  de  Lille ,  p,  86. 

150. 

199&.  —  Marguerite ,  comtesse  de  Flandre  et  de  Hainaut ,  en 
exécution  du  testament  de  Marie  Deletour ,  délivre  à  la  nouvelle 
maison  de  Notre-Dame  de  Lille  ,  un  fief  appelé  le  Gruel ,  à  Péronne> 
en-Mélantois ,  que  ladite  Maroie  avait  obtenu  sans  service  de  fief , 
de  Pierre  de  Sainghin  et  de  Jean,  châtelain  de' Lille,  desquels  il 
était  tenu. 

Em.  Gachet,  le  Contient  de  VAbiette  de  Lille ,  p.  40. 

151. 

1995.  —  Traité  de  mariage  entre  Jean  ,  châtelain  de  Lille ,  et 
Mahaut,  sa  femme ,  pour  Thomassin  ,  leur  fils ,  ou  ,  si  ledit  Thomas 
venait  à  mourir ,  pour  leur  quatrième  fils  qui  ne  serait  pas  clerc , 
d*une  part  ;  et  Jean  de  Ghistelles ,  seigneur  de  Fourmeselle  et  de 
Le  Wastine ,  et  les  amis  de  Catherine ,  fille  cadette  de  feu  Philippon 
de  Malûeghem  ,  au  nom  de  ladite  Catherine  d'autre  part. 

Chambre  des  Comptes  de  Lille.  •—  Analysé  dans  Saint-Génois  , 
Monument  anciens^  651» 


*-  Vl^^ 


152. 


1995 ,  septembre.  —  Jean ,  châtelain  de  Lille ,  adhérite  son  Bis 
Thomas  de  4  83  livrées  de  terre  a  recevoir  annuellement  dans  sa 
terre  d*£rquinghem-Lys ,  pour  les  tenir  à  toujours  en  Gef  des  sei- 
gneurs à  qui  cette  terre  est  sujette. 

Ihidem. 

153. 

t!t7ft.  —  Littera  Guidonis  de  Domnapetra ,  comitis  Flandrioe , 
per  quas  jurât  et  promittit  se  servaturum  conventiones  quas  habue 
ruQt ,  cum  domino  rege  Ludovico ,  Thomas ,  Flandrioe  et  Hannonioe 
cornes ,  et  Johanna  ejus  consors ,  et  Margareta ,  Flandrioe  et  Han- 
nonioe comitissa. 

Sequuntur  litteroe  securitatem  conventionum  ,  quas  dictus  cornes 
Guido  juravit  et  se  servaturum  promisit ,  factoe  per  milites  quorum 
nomina  sequuntur.  m.  ce.  lxxv. 

Johannes ,  castellanus  Insulensis. 
Rogerus  de  Insulâ. 

Warnkœnigh,  Hist,  de  la  Flandre ,  t.  m,  p.  84*7. 

154* 

1975  y  février,  —  Roger  de  Lille,  seigneur  de  Pontrohard  ,  et 
autres  chevaliers  promettent  d^embrasser  le  parti  du  roi  de  France 
au  cas  ou  Gui ,  comte  de  Flandre ,  manquerait  à  ses  engagements. 

Original  aux  archives  nationales,  J.  541  ,  8^5,  mani  du  sceau 
équestre  de  Roger  :  écu  chargé  d'une  aigle. . . .  Dni  :  de  Po..„  mil\ 
(Droaet  d'Arcq  ,  Collection  de  sceaux^  I,  N^  2594.) 

155. 

1990,  avril.  —  Jean  ,  châtelain  de  Lille  «  déclare  que ,  -pressé 
d*aUer  rejoindre  Tarmée  du  comte  Gui  contre  Tévéque  de  Liège ,  il 


^280*» 

a  prié  les  échevins  de  Lille  de  le  dispenser  de  commander  en  per- 
sonne les  gens  de  la  commune  dans  cette  expédition ,  ainsi  qu'il 
devait  le  faire  comme  leur  châtelain  ;  qu*il  a  chargé  deux  chevaliers 
de  les  conduire  en  son  lieu  et  place ,  mais  que  le  droit  de  la  ville 
n*en  pourra  souflfrïr  aucune  atteinte. 

Imprimé  àanBEoisin,  édit.  BruD-Lavainne ,  p.  291. 

156. 

1999  ,  jutn.  —  Mahaut,  châtelaine  de  Lille ,  et  Jean  ,  châtelain 
de  Lille ,  son  fils ,  promettent  de  rendre  à  Gui ,  comte  de  Flandre , 
une  somme  empruntée  pour  eux  de  Jakemon  de  Landas ,  bourgeois 
de  Douai. 

Chambre  des  Comptes  de  Lille ,  original   muni   d'nn  soean 

ogival   de  66(n Mathildis     Castellane  .  InsvdensU.    Dame 

debout,  en  robe  et  en  manteau  vairé,  au  chapel  recouvert  d'un 
voile,  un  oiseau  sur  le  poing ,  sur  un  piédouche.  A  dextre ,  un  éca  à 
la  croix  (qui  est  de  Morta^e]  ;  à  senestre,  un  plain  sous  un  chef  {<Ze 
gueules^  auchefd'or,  qui  est  de  Lille)  (Demay,  Jntfentaire  des  sceaux 
de  la  Flandre ,  ii,  5550.)  —  Saint-Génois ,  Monumens  anciens^  661. 

157. 

if77-t999.  —  Motifs  de  la  châtelaine  de  Lille,  (Mahaut  de 
Mortagne),  pour  demander  son  douaire  dans  la  terre  de  Idi  demoiselle 
de  Lille  (Mahaut ,  fille  de  Jean  II).  Elle  dit  que  lorsqu'elle  épousa 
son  mari  (Jean  III) ,  il  jouissait  de  la  châtellenie  de  Lille ,  et  qu'il 
n'a  pu  en  faire  don  à  son  préjudice.  Elle  dit  aussi  savoir  que  cette 
demoiselle  a  eu  assignation ,  pour  son  mariage  ,  sur  d'autres  terres  ; 
ce  qu'elle  offre  de  prouver. 

Réponse  de  la  demoiselle  de  Lille  aux  motifs  de  la  châtelaine , 
pour  empêcher  le  douaire  qu'elle  demande  dans  ladite  terre.  Elle  dit 
qu'il  est  vrai  que  son  père  et  son  frère  (Jean  II  et  Jean  III^  lui  ont 
assigné  d'autres  biens  lors  de  son  mariage  ;  mais  qu'à  la  mort  de 
son  père,  ce  partage  fut  annulé  et  qu'on  lui  a  donné  la  terre  qu'elle 
tient  actuellement. 

Chambre  des  Comptes  de  Lille.  —  Saint^Genois ,   Monumens 
anciens ,  6*38. 


• 


iB8. 

1979,  avril,  —  Wautier,  châtelain  de  Courtrai,  Bire  de  Nevele, 
promet  de  décharger  Guy  ,  comte  de  Flandre  et  marquis  de  Namur , 
d*une  rente  annuelle  de  400  livres  de  Flandre,  dont  il  était  caution 
envers  dame  Mehaut ,  châtelaine  de  Lille ,  pour  Jean  ,  châtelain  de 
Lille,  fils  ;le  cette  dernière  et  cousin  de  Wautier,  lequel  Jean  devait 
cette  rente  à  sa  mère  à  titre  de  douaire  assigné  sur  les  bois  du 
Plouich . 

Joies  de  Saint -Génois  ,  Inventaire  analytique  det  charteê  des 
comtes  de  Flandre  au  château  de  Bupelmonde^  pièce  247. 

159 

1999,  septembre.  —  Jean,  châtelain  de  Lille,  promet  de 
décharger  son  très-haut  seigneur ,  Gui ,  comte  de  Flandre ,  d'une 
rente  annuelle  de  400  livres  de  Flandre  dont  ledit  comte  s'était 
rendu  caution  pour  lui  envers  Mahaut,  châtelaine  de  Lille,  sa  mère, 
à  qui  cette  rente  était  due  à  titre  de  douaire  assigné  sur  le  bois  du 
Plouich.  ^ 

Chambre  des  Comptes  de  Lille ,  original  scellé  d*an  sceau  rond 
de  48*'^,  "}*  S*.  Johanis  :' castellani  :  Jnsulensis.  Écu  au  plain  sous 
un  chef.  (De  gueules,  au  chef  d'or).  (Demay,  Inventaire  des  sceaux:  de 
la  Flandre^  n,  5551.)  —  Saint-Génois,  Monumens  anciens^  669. 

160 

1979,   septembre.    —    Mêmes  promesses  par   Willaume  de 
Béthune,  chevalier,  sire  de  Locres  et  de  Helbuterne,  cousin  de  Jean» 
châtelain  de  Lille  ;  par  Robert  de  Wavrin  ,  chevalier ,  sire  de  Dra 
neutre  ,  oncle  dudit  châtelain  de  Lille  ;  —  par  Guillaume  de  Flan- 
dre ,  fils  dudit  comte  Gui ,  cousin  du  châtelain  de  Lille. 

Chambre  des  Comptes  de  Lille ,  originaux.  •—  Saint-Génois , 
Monumens  anciens ,  669. 

161. 

1999,  la  nuit  de  Saint-Remi.  —  Jean ,  châtelain  de  Lille  fait 
savoir  qu*Ae)is  de  Millevoie  a  vendu  au  chapitre  de  Saint-Pierre  de 


—  282  — 

Lille  sa  dime  de  Herrin  qu'elle  tenait  en  fief  de  Jean  seigneur  de 
Herrin  ,  chevalier,  et  en  arnère-fîef  de  lui  châtelain.  Ledit  châtelain 
ratifie  cette  vente  et  consent  que  le  chapitre  possède  cette  dime  à 
toujours  et  la  tienne  libre  de  toute  charge  ,  de  tout  service  de  fief  et 
de  toute  autre  exaction. 

Cartulaire  de  la  collégiale  de  Saint-Pierre ^  N°  435. 

162. 

1979 ,  novembre  —  Robert  de  Wavrin ,  sire  de  Dranoutre , 
approuve  la  cession  d'une  rente  à  Wattignies ,  faite  par  son  neveu 
Jean  ,  châtelain  de  Lille ,  au  chapitre  de  Saint-Pierre.  —  Le  comte 
de  Flandre  confirme  cette  vente. 

Cartulaire  de  la  collégiale  de  Saint-Pierre  de  Lille ,  N^  183.  — 
Imprimé  dans  Tailliar  ,  Recueil  d'actes  en  langue  romane ,  N^  218. 

163. 

IliVB,  novembre.  —  Jean ,  châtelain  de  Lille ,  déclare  que  dans 
le  cas  où  Béatrix ,  sa  femme ,  réclamerait  son  douaire  ou  d'autres 
droits  viagers  sur  une  rente  à  Wattignies ,  qu'il  a  vendue  à  l'église 
de  Saint-PierrO)  le  chapitre  pourrait  se  dédommager  sur  d'autres 
rentes  à  la  Bassée. 

Fonds  de  Saint-Pierre  de  Lille ,  original  en  parchemin  scellé  d'un 
sceau  intact.  —  Cartulaire  delà  collégiale^  N*  184.  —  Imprimé  dans 
TailUar,  N' 219. 

164. 

Û2H9,  novembre.  —  Robert  de  Wavrin,  sire  de  Dranoutre  ,  et 
Jean  ,  châtelain  de  Lille  ,  son  neveu  ,  assurent  au  chapitre  de  Saint- 
Pierre  de  Lille  la  possession  de  la  rente  de  Wattignies ,  et  s'obligent 
à  le  garantir  du  retrait  lignager. 

Fonds  de  Saint-Pierre  de  Lille,  original  muni  de  deux  sceaux.  ^ 
Cartulaire  delà  collégiale.  N<^  135  —  Imprimé  dans  Tailliar,  N""  220. 


—  M8  — 


165. 


t!t80 ,  septembre.  —  Procuration  pour  assister  à  un  bornage 
de  terre  au  nom  du  châtelain. 

Jou  Jebans ,  castellains  de  Lille,  faic  savoir  à  tous  que  jou  ai 
mis  et  mcch  en  men  liu  Thomas  de  Baufrumes  ou  celui  qui  ces 
lettres  portra  pour  estre  de  parmi  à  un  desoivre  (bornage)  de  le 
tiere  Wairael  encontre  le  tiere  del  église  Saint-Pierre  de  Lille , 
et  arai  ferme  et  staule  chou  que  fait  en  est  par  le  devant  dit 
Thumas  ou  par  celui  qui  ces  lettres  portra,  par  le  tesmoi- 
gnage  de  ces  lettres  scellées  de  notre  sayeL  Qui  furent  faites 
landel  Incarnation.  M.  CC.  IIII^^ou  mois  de  septembre. 

Cartulaire  de  la  collégiale  de  Saint-Pierre ,  N®  558. 

166. 

t9HO,  le  merkedi  devant  le  feste  Sainte- Luice  (\i  décembre). 
—  Jean ,  châtelain  de  Lille ,  assure  au  chapitre  Saint-Pierre  de 
Lille ,  le  remboursement  de  la  part  à  laquelle  sa  femme  pourrait 
prétendre  ,  pour  raison  de  son  douaire  et  à  la  mort  de  son  dit  mari , 
dans  des  rentes  en  froment  et  en  chapons  sur  douze  bonniers  de 
terre  à  Wattignies ,  rentes  qu*il  tenait  de  Robert  de  Wavrin ,  son 
oncle  ,  et  qu*il  a  données  audit  chapitre.  —  Il  assigne  à  ce  rembour- 
sement les  rentes  et  droitures  qu'il  possède  à  Lille  et  prie  son  dit 
oncle  de  s'en  porter  garand  ,  ce  que  celui-ci  fait. 

Fonds  de  Saint-Pierre  de  Lille ,  original  en  parchemin  où  subsis- 
tent les  fragments  de  deux  sceaux.  —  Cartulaire  de  la  collégiale  de 
Saint-Pierre  de  Lille  ,  N^  592. 

167. 

tMÈ,  15  avril.  ^  Le  comte  Gui  permet  à  Robert  de  Wasnes 
de  vendre  ,  aux  sœurs  de  la  nouvelle  abbaye  de  Lille ,  un  fief  qui 
lui  appartient  à  Ënnevelin ,  tenu  de  la  châtelaine  de  Lille  à  raison 
de  son  douaire  ;  et  à  ladite  châtelaine  d'en  adhériter  les  sœurs  du 


consentement  de  Jean ,  châtelain  de  Lille,  et  de  payer  nne  rente 
de  deux  sous. 

Quairième  cartahùre  de  Flandre ,  pièce  242.   —  Saint-Gknois , 
Monumenê  anciens ,  688. 

168. 

%1tM»  janvier^  [Vieux  st.)  —  Jean,  châtelain  de  Lille,  donne 
a  pour  Dieu  et  en  aumosne  »  au  chapitre  Saint-Pierre  de  Lille  un 
héritage  ayant  jadis  appartenu  à  Baudon  de  Le  Porte  ,  situé  à  Lille , 
rue  d'Angleterre ,  entre  la  maison  du  prévôt  de  Soignies  et  celle  de 
Jean  Loisseleur,  et  prie  Gui  de  Dampierre ,  comte  de  Flandre^ 
d*agréer  son  aumône,  demande  à  laquelle  ce  prince  s'empresse 
d'accéder  en  apposant  son  sceau  à  côté  du  sceau  du  châtelain  de  Lille. 

Fonds  de  Saint-Pierre  de  Lille  ;  original  en  parchemin  scellé  de 
deux  sceaux. 

i69. 

1999  (1998),  en  janvier.  —  Jean ,  châtelain  de  Lille ,  déclare 
qu'il  a  remboursé  à  Jean  de  La  Haye ,  chevalier  et  à  plusieurs 
autres  particuliers  le  prix  des  terres  traversées  par  le  canal  de  La 
Bassée  dans  le  village  de  Loos,  ainsi  que  l'éclusette  qui  est  contre  le 
canal  entre  Kesnoit  et  les  eaux  de  l'abbaye  de  Loos  ;  que  cette 
éclusette  avec  le  fonds  contenant  six  cents  et  un  demi -quarteron  de 
terre  étant  ainsi  devenue  sa  propriété  il  l'a  vendue  à  l'abbaye  de 
Loos  pour  la  somme  de  vingt  livres  parisis. 

Fonds  de  l'abbaye  de  Loos ,  N^  202. 

170. 

1999  février  (V.  S.)  —  Le  comte  Gui  règle  les  différends  qui 
existaient  entre  Thomas^  fils  du  châtelain  de  Lille ,  (Jean  III) ,  et 
Catherine  ,  fille  du  seigneur  de  Maldeghem  ;  Thomas  refusant 
d*épouser  Catherine  conformément  au  traité  passé  entre  leurs 
parents,  (en  1275). 

Chambre  des  Comptes  de  Lille.  —  Analysé  dans  Saint-Génois , 
Monumenê  ancien i ,  707. 


—  «85  — 


171 


1994 ,  septembre.  —  Jean  ,  châtelain  de  Lille ,  qnitte  Thôpital 
Comtesse  d'un  fierton  de  fin  argent  et  un  denier  qu'il  lui  devait 
annuellement ,  pour  en  jouir  à  toujours. 

Archives  de-  THôpital-Gomtesse  ,   origiaal  en  parchemin  ,  muni 
d'un  sceau.  — Inventaire  sommaire  ^  N^  115.  ' 

172. 

1984,  (V.  S.  )  9  février.  —  Sentence  du  comte  Gui  entre 
Catherine ,  veuve  de  Jean  de  Haudion  et  messire  Gillion  de  Doay  ,  au 
sujet  d*un  jugement  rendu  par  la  cour  du  comte  à  Lille  ,  en  faveur 
de  ladite  Catherine.  —  En  présence  de  Jean  ,  châtelain  de  Lille. 

Quatrième  cartulaire  de  Flandre^  pièce  109.  •«  Saint-Genois  , 
Monumens  anciens,  '726. 

173. 

1984 ,  (  V.  S.  )  février-mars.  —  Jean ,  châtelain  de  Lille ,  vise 
les  lettres  de  Jean  ,  son  père ,  datées  du  jour  de  saint  Simon  et  saint 
Jude  1267  ,  et  assigne  les  six  livres  de  rente  données  à  l'abbaye  de 
PontRohart  sur  les  ventes  des  tailles  de  ^on  bois  du  Plouich.  Gui , 
comte  de  Flandre  et  marquis  de  Namur,  approuve  et  confirme  cet  acte. 

Cartulaire  de  la  collégiale  de  Saint' Pierre  ^  N^  654. 

174. 

1984 ,  (  V.  S.  )  c/  mois  de  march  le  deluns  apries  Paskes  flou- 
ries.  —  Jean  ,  châtelain  de- Lille ,  fait  savoir  qu'il  a  vendu  au  chapi- 
tre de  Saint-Pierre  de  Lille  \  3  bonniers  de  bois  situés  au  lieu  qu'on 
dit  le  Frète  le  Prestre  ,  joignants  au  bois  du  Forest.  S'il  arrivait 
qu'il  mourût  avant  Béatrix  ,  sa  femme  ,  et  qu'elle  réclamât  des  droits 
de  douaire  ou  autres  sur  ces  4  3  bonniers ,  le  chapitre  pourrait 
reprendre  une  pareille  quantité  sur  les  autres  bois  du  châtelain. 

Cartulaire  de  la  collégiale  de  Saint-Pierre,  N**  150 

XII— 19 


—  28«  — 


175. 


f  981^ ,  el  mois  de  march  h  mardi  en  Pcuqueres,  à  DouMoay,  — 
Gui ,  comte  de  Flandre  et  marquis  de  Namur ,  fait  savoir  que  devant 
lui  est  venue  Mahaut ,  châtelaine  de  Lille ,  laquelle  a  renoncé  en 
faveur  du  chapitre  de  Saint-Pierre  de  Lille  à  tous  ses  droits  de  douaire 
ou  autres  sur  les  k  3  bonniers  situés  au  Frète  le  Prestre ,  vendus 
audit  ohapitre  par  Jean  ^  châtelain  de  Lille ,  son  fils.  A  cet  acte  étaient 
présents  :  Willaumes  de  Mortagne ,  Ankins  Dauci ,  Wautiers  de 
Douay  et  Jehans  de  I^  Haye ,  chevaliers  ;  Joifrois  de  Hausières , 
Ghilebiers  Danstaing  et  Jehans  del  Annoit. 

Cartulaireie  la  collégiale  de  Saint-Pierre,  N®  151 . 

176. 

tiiSS ,  (  Y.  s.  ]  mars,  —  Le  comte  Gui  reconnaît  que  leséchevins 
de  Bruges  lui  ont  prêté  une  somme  provenant  des  décimes  ecclésias- 
tiques de  révôché  de  Cambrai  ,  et  qu'il  a  promis  de  la  rendre  aux 
termes  designés.  —  Parmi  ceux  qui  déclarent  avoir  vu  ces  lettres  : 
Jean  ,  châtelain  de  Lille. 

Chambre    des   Comptes  de  Lille.—    Sdini-Genois ,  Monument 
anciens^  '743. 

177. 

1999 ,  A  juin.  —  Le  comte  Gui  confirme  le  transport  fait  au 
mois  de  septembre  1 275  ,  par  Jean  (  III  ],  châtelain  de  Lille  ,  de  483 
livrées  de  terre,  à  Erquinghem-Lys ,  en  faveur  de  son  fils  Thomas. 

Chambre  dos  Comptes   de  Lille.  -—  Saint-Génois ,  Monument 
anciens ,  '743. 

178. 

1999,  juin,  —  Raoul  de  Clermont,  connétable  de  France  et 
seigneur  de  Nesle  ,  et  Willaume  de  Mortagne ,  seigneur  de  Rumes  et 
de  Dossemez  ,  déclarent  que  pour  le  grand  profit  de  Jean ,  châtelain 
de  Lille  ,  leur  neveu  ,  et  pour  le  décharger  du  grand  asseinement  que 


soB  père  laissa  à  Maire ,  sœur  dudit  Jean ,  pour  le  cas  où  elle  se 
mariât ,  consentent  que  ledit  Jean ,  leur  neveu  y  assigne  %0  livres  de 
rente  perpétuelle  sur  la  châtellenie  do  Lille  ,  à  la  franche  abbaye  du 
Bois  de  Beaulieu  où  ladite  Maire  ,  leur  nièce  ,  est  entrée  en  religion. 
Le  comte  Gui  approuve  cet  arrangement. 

Cartulaire  de  la  collégiale  de  Saint-Pierre^  N^'64'7  et  648. 

179. 

1998,  octobre.  —  Jean  de  La  Haye  ,  chevalier,  lieutenant  du 
châtelain  de  Lille ,  déclare  que  si ,  à  sa  prière ,  Thomas  de  Lille 
n'étant  pas  encore  chevalier ,  a  commandé  la  commune  de  Lille  en 
place  du  châtelain  ,  dans  une  expédition  en  Hainaut ,  cela  n'est  pas 
dans  les  usages  et  la  coutume,  et  ne  doit  porter  préjudice  ni  à  la 
ville ,  ni  à  la  commune  ,  ni  au  châtelain. 

Imprimé  dans  Roitin  ,  édit.  Brun-Lavainne  ,  p.  827, 

180. 

IMS  ,  12  mars  [N.  S.  ].  —  Mahaut ,  fille  du  châtelain  de  Lille 
et  de  Péronne  ,  adhérite  son  petit  neveu  Jean  V,  châtelain  de  Lille  , 
du  comté  de  Herlies. 

Nous  Guis ,  cuens  de  Flandres  et  marchis  de  Namur ,  faisons 
savoir  à  tous  cheaus  ki  ces  présentes  lettres  véront  et  oront  ke 
nous  avons  vcues  les  lettres  saines  et  entires  de  nostre  chière  et 
foïable  damoisiéle  Mchaut ,  jadis  fille  aucbastellain  de  Lille  et  de 
Fiéronne ,  faites  etordeuéesen  le  manière  kechi  après  s'ensuit: 
3ou ,  Mehaus ,  jadis  fille  au  chastellain  de  Lille  et  de  Piéronne , 
fai  savoir  à  tous  cheaus  ki  ces  présentes  lettres  véront  et  oronl 
ke  comme  il  fusl  ensi  ke  mes  chiers  frères  Jehans ,  de  boine 
mémore ,  jadis  chastellains  de  Lille ,  me  deust  une  somme  de 
deniers  pour  le  raison  de  raen  mariage ,  et  messires  mes  frères 
devant  dis ,  ou  descont  de  le  somme  des  deniers  devant  dis , 
ni'ahireta  bien  et-à  loi  de  le  tière  de  le  Conté  gisant  à  Hierlies , 
à  le  value  dou  denier  douze  deniers ,  à  tenir  des  contes  de 


Flandres ,  lesquéles  convenences  téies  au  jour  que  jou  fui  ahi* 
retée  deletière  devant  ditle  que  jou  leditte  tière  pooie  vendre  et 
despendre ,  donner  et  aumosner ,  et  se  jou ,  en  me  plaine  vie , 
ni  le  faisoie  si  ke  dit  est ,  li  devant  ditte  tière ,  apriès  mcn 
déchiés ,  devoit  revenir  au  chastellain  de  Lille  ou  à  sen  hoir. 
Après  moût  de  tans ,  mes  chiers  niés  Jehans ,  de  boine  méfflore> 
jadis  chastellains  de  Lille,  et  fins  aisnés  à  men  chicr  frère 
devant  dit ,  me  requist  et  pria  ke  jou  ne  vosisse  mie  le  tière 
devant  ditte  vendre  ne  aliéner  par  quoi  si  hoir  en  fuissent 
deshireté ,  et  jou ,  par  me  loïauté  li  eut  enconvent  ke  se  il  me 
dounoit  cent  livrées  de  tière  tout  le  cours  de  me  vie  ke  jou 
Tahireteroie  de  le  tière  devant  ditte,  en  tel  manière  ke  je 
peuisse  me  tière  aumosner  une  anée  enprès  men  déchiès  et  mes 
niés  devant  nommés  m'eut  enconvent  par  sou  sièrement  k'il  le 
me  feroit  faire  et  laiseroit  arme  pour  lui  ki  povoir  aroit  don 
faire,  car  il  ne  pooit  demorerou  païs  pour  les  convenences  ke  il 
eut  à  monseigneur  le  conte  de  Flandres  dealer  hors  dou  pays  ou 
siervice  monseigneur  Phelippe  de  Flandres,  sen  fil.  Et  jou, 
Mehaus  devant  nommée ,  pour  droit  et  pour  loïauté,  les  conve- 
nances devant  dittes  moustrai  à  le  noble  dame  Béatris',  chastel- 
laine  de  Lille ,  jadis  femme  à  mon  chier  neyeut  devant  dit  ke 
s'elle  voloit ,  pour  ses  hoirs ,  tenir  et  faire  les  convenences  devant 
dittes ,  ke  jou  les  tenroie.  Et  elle ,  de  se  boine  Volonté ,  les  con- 
venences devant  dittes  m'a  tout  entirement  aenpiies  dont  je  me 
tieng  à  paie  et  parmi  ces  convenences  devant  dittes  faites ,  si  ke 
dit  est ,  jou  raportai  et  werpi ,  bien  et  par  loi ,  soulonc  le  cous- 
tume  del  païs  approuvée ,  toute  le  tière  de  le  conté  devant  ditte 
en  le  main  Jehan  d'Assenghien ,  adont  bailliu  de  Lille ,  pour 
ahireter  Jehan,  chastellain  de  Lille,  en  le  présence  des  houmes 
monsigneur  le  conte  de  Flandres  ,  et  fianchai  et  jurai  ke  jamais, 
à  nul  jour,  contre  ces  convenences  n'irai  ne  venrai  par  mi  ne 
par  autrui.  Après  toutes  ces  choses ,  li  baillius  devant  dis 
conjura  les  houmes  se  il  avoit  le  tière  de  Hierlies  devant  ditte 


<-«  $8»  — 

souffissaument  en  se  main  pour  ahireterlechastellaindeleUère 
devant  ditte  et  li  houme  disent  c'on  me  demandast  poorquoi  jou 
fâisoie  cest  raport  et  cest  werp  et  je  conouch ,  par  mon  sière- 
ment .  ke  jou  estoie  tenue  don  faire  et  d'acomplir  entirement  les 
convenences  devant  ditles.  Après  chou ,  à  me  requeste  et  au 
conjurement  dou  bailliu  devant  dit,  disent  ke  jou  estoie  deshi- 
retée  bien  et  à  loi  de  toute  le  tière  de  Hierlies  devant  ditte  pour 
ahireter  Jehan ,  chastellain  de  Lille,  devant  dit,  au  commant 
mon  très-chier  et  trës-^haut  seigneur  Guïon,  conte  de  Flandres 
et  marchis  de  Namur.  A  ces  convenences,  à  cest  raport,  à  cest 
werp  furent  houme  mon  très-chier  seigneur  le  conte  devant  dit, 
miper,  à  le  semonse  dou  bailliu  devant  nommet,  noble  houme 
mesiresWillaumes  de  Flandres,  mésires  Grars  dou  Yert-Bos, 
mesires  Oliviers  de  Halluwin ,  mesires  Bauduwins  de  Claroul , 
tout  chevalier ,  Pières  de  Le  Vigne  et  mésires  Jehans  de  Le  Haie, 
comme  mes  avoés  à  toutes  les  coses  devant  dittes  faire ,  et 
comme  baillius  Jehans  d'Assenghien  devant  nommés.  Et  prie  et 
requier  à  mon  très-chier  et  très-haut  seigneur  le  conte  devant 
nommet  ke  il  loor ,  gréer  et  tenir  voelle  toutes  les  choses  devant 
dittes  comme  sires.  En  tiesmoignage  de  laquel  chose  jou,  Mehaus 
devant  nommet ,  ai  pendut  men  sa!fel  à  ces  présentes  lettres ,  en 
non  de  tiesmoignage ,  lèsquéles  furent  faites  et  données  en  l'an 
degrasce  mil  deus  cens  quatre  vins  et  douze,  le  mardi  devant 
mi-quaresme  ;  et  nous ,  Guis ,  cuens  de  Flandres  et  marchis  de 
Namur,  aie  prière  et  à  le  requeste  damoisièle  Mehaut  devant 
Doumée ,  toutes  les  choses  des  susdittes  loons ,  gréons  et  otrions 
et  avons  enconveut  à  faire  tenir  fermes  et  estaules  comme  sires 
de  le  tière  par  le  tiesmoignage  de  ces  lettres  saielées  de  mea 
propre  sàïel ,  lèsquéles  furent  faites  et  dounées  en  Tan  et  ou 
mois  devant  dit} le  prochain joesdi  après  mi-quaresme, lejour 
Saint-Grigore. 

Premier  eaHulaire  de  Flandre ,  pièce  289,  f^  71  r». 


—  299  — 


181. 


1998 ,  12  mars  (  N.  S.].  —  Béatrix  de  Neelle,  yeuve  de  Jean  IV, 
adbérile  Mahaut ,  fille  du  châtelain  de  Lille  et  de  Péronne ,  de  95 
livrées  de  terre  qu'elle  tient  de  son  fils  Jean  V ,  châtelain  de  Lille. 

Nous  Guis ,  cuens  de  Flandres  et  marchis  de  Namur ,  faisons 
savoir  à  tous  cheaus  ki  ces  présentes  lettres  véront  et  oront  ke 
nous  avons  veues  les  lettres  saines  et  entires  de  nostre  chière 
et  foïable  Béatris  de  Neele ,  chast^llaïae  de  Lille ,  faites  et 
ordenées  en  le  manière  ke  chi  après  s'ensuit  :  Jou  >  Béatris  de 
Neele ,  chaslellaine  de  Lille ,  fai  savoir  à  tous  cheaus  ki  ces 
présentes  lettres  véront  et  oront  ke  jou  ai  raportet  et  werpit 
biea  et  à  loi  et  par  avoet  en  le  main  monseigneur  Jehan  de  Le 
Haie ,  tenant  le  liu  le  chastellain  de  Lille ,  quatre  vins  et  quinze 
livrées  de  tière  an  parisis ,  gisans  en  le  ville  de  Le  Bassée  ke  je 
tieng  de  Jehan ,  chastellain  de  Lijle  ^  menfil,  lequéle  tière  devant 
dite  j'acatai  jadis  à  noble  houme  monseigneur  Rogier  de  Lille , 
jadis  seigneur  de  Ponrowart ,  pour  maitre  en  le  main  de  noble 
damoisièle  medamoisièle  Mehaut  de  Lille ,  jadis  fille  à  Jehan , 
chastellain  de  Lille  et  de  Piéronne ,  pour  tenir  tant  et  si  longhe- 
ment  ke  liditte  medamoisièle  Mehaus  ara  le  vie  el  cors,  enquel 
estât  u  en  quel  habit  k'éle  soit ,  en  religion  u  dehors ,  en  tel 
manière  ke ,  après  le  jour  de  sen  trespas ,  elle  puet  et  doit 
aumosner  soulonc  che  ke  miex  li  sanlera  fait  ke  laisiet  sur  les 
quatre  vins  et  quinze  livrées  de  tière  devant  dis  et  sour  toute  le 
tière  de  Hierlies  c*on  dist  de  le  tière  de  le  conté  quatres  cens 
livres  d'Artois  »  de  le  monoie  de  Flandres ,  à  prendre  et  à  reche- 
yoir  par  anées ,  chascun  an  cent  libvres  de  le  monnoîe  devant 
ditte  y  et  à  commencer  à  païer  les  premières  cent  libvres  le  pre- 
mière anée  enprès  le  jour  de  sen  trespas  et  ensi  d'an  et  an  ensi- 
yant  tant  et  si  longhement  ke  les  quatre  cens  libvres  devant  dittes 
seront  Lien  et  plainement  païés  es  lins  là  u  li  ditte  damoisièle 
les  ara  deyisés ,  lequéle  tière  devant  ditte  de  le  Conté ,  liditte 


damoisièle  tonoit  de  noble  faoume  monseigaear  le  conte  de 
Flandres ,  et  de  lequéle  tière  devant  ditte  Jehans ,  mes  fins ,  est 
ahiretés  par  les  convenences  et  les  reconnaissances  ke  liditte  me 
damoisièle  Mebaus  eut  jadis  à  monseigneur  le  caslellaio ,  men 
mari ,  si  k*il  apert  ës-lettres  saielées  dou  saïel  medamoisièle 
Mehaut  devant  nommée ,  en  tel  manière  ke  de  quéle  eure  ke  H 
ditte  damoisièle  sera  défaillie  de  cest  siècle ,  les  quatre  vins  et 
quinze  livrées  de  tière  ke  je  tenoie  de  Jehan ,  men  fil  devant 
nommet ,  doivent  revenir  à  mi  comme  me  boine  aqueste ,  sauf 
chou  ke  les  quatre  cens  libvres  devant  dittes  soient  bien  etplai- 
nement  païés  et  accomplies  si  kedit  est.  Bt  esta  savoir  ke,  enprès 
la  somme  des  quatre  cens  libvres  devant  dittes  paie  et  acomplie 
si  ke  dit  est ,  revenir  doit  liditte  tiéfe  de  le  conté  à  Jehan,  mon 
fil ,  ou  à  sen  hoir ,  et ,  quant  à  che  fermement  tenir  et  acomplir , 
jou  oblege  et  ai  oblegiet  mi  et  mes  hoirs,  par  le  foitde  men 
cors  y  sauves  toutes  les  convenences  bien  et  plainement  tenues 
et  acomplies  si  ke  dit  est  à  entente  de  nobles  houmes  monsei- 
gneur le  conte  devantnoumet ,  c'est  à  savoir  :  monseigneur  Wil- 
laume  de  Flandres ,  monseigneur  Grart  dou  Vert  Bos ,  monsei- 
gneur Olivier  de  Haluwin ,  monseigneur  Bauduwinde  Clarout, 
Piéron  de  Le  Vigne  et  Jehan  d'Âssenghien ,  adont  bailliu  de 
Lille ,  et  prie  et  requier  à  mon  très-chier  et  très-haut  seigneur 
Guion,  conte  de  flandres  et  marchis  de  Namur,  kese  jou  aloie, 
fust  en  tout  u  en  partie  contre  aucune  des  convenences  devant 
dittes  ke  il  me  constraigne ,  par  le  prise  et  le  saisine  de  mi  et 
de  mes  biens ,  tant  et  si  longhement  ke  ^toutes  les  choses  de 
seuredittes  soient  bien  et  fermement  tenues  et  aenplies  sike  dit 
est.  Et  pour  chou  ke  toutes  les  choses  deseuredittes  soient  bien 
et  fermement  tenues  et  aenplies  si  ke  dit  est ,  ai  jou ,  Béalris  de 
Neele ,  chastellaine  devant  nommée,  ces  présentes  lettres  saielées 
de  mensaiel ,  lesquéles  furent  faites  et  données  enran:degrasce 
inil  deus  cens  quatre  vins  et  douze ,  el  mois  de  march.  Et  nous  « 
Ouis ,  cuens  de  Flandres  et  marchis  de  Namur ,  à  le  priière  et  à 


le  requeste  nostre  chière  et  fo'iable  Béatris  de  Neelle ,  chastel- 
laine  de  Lille  devant  nommée ,  toutes  les  choses  devant  diltes 
loons,  gréons,  otrions  et  avons  enconvent  à  faire 'tenir  fermes 
et  estantes  comme  sires  de  le  tière  par  le  tiesmoignage  de  ces 
lettres  saielées  de  no  proppre  saiel.  lesqnéles  furent  faites  et 
dounées  en  Tan  et  ou  mois  devant  dit ,  le  prochain  joesdi  après 
mi-caresme ,  le  jour  Saint  Grigore. 

Premier  earialaire  de  Flandre,  pièce 240 ^  f^  71.  r. 

183. 

1994,  10  décembre.  —  Jean  de  Gavre,  sire  de  Hérimés. 
reconnaît  avoir  reçu  de  Béatrix  de  Neele ,  châtelaine  de  Lille ,  au 
nom  de  Mahaut  de  Lille ,  200  livres  que  celle-ci  avait  données  à 
Sébile ,  8|i  sœur ,  en  aide  à  son  mariage  avec  ledit  Jean. 

Jou  Jehans  de  Gavre,  sires  de  Hérimes,  fais  savoir  à  tons 
ke  comme  medamoisièle  Mehans  de  Lille  doonast  à  Sébile, 
se  suer,  me  chière  compaigne,  deus  cens  libvres  parisis  en 
aiuwe  de  son  mariage ,  lesquels  deniers  j'ai  eus  et  recheus  de 
noble  dame  B  (éatris)  de  Neele,  castellaine  de  Lille,  pour  ledite 
medemoisièle  Mehaut  et  en  son  nom  pour  quoi  je  m'en  tieng 
asols  et  apayet ,  et  comme  très-haus  et  très-nobles  mes  très- 
chiers  et  ameis  sires  Guis ,  cuens  de  Flandres  et  marchis  de 
Narour,  ait  par  ses  lettres  pendans  promis  le  devant  dite  Beetris 
et  son  hoir  à  warandir  et  faire  porteir  paisivie  des  deus  cens 
libvres  devant  dites ,  jou ,  Jehans  de  Gavre ,  devant  dis ,  pro- 
mech  et  ai  enconvent  loïaument ,  en  boene  foi ,  ke  s'il  avenoit 
chose  ke  mes  chiers  sires  Guis ,  cuens  de  Flandres  et  marchis 
de  Namur  devant  dis ,  euist  coust  u  damage  comment  ke  ce 
fust  en  Toquoison  de  le  promesse  devant  ditte(ke  jà  n'aviègne), 
je  H  seroie  tenus  de  rendre  et  de  payer  et  l'en  aquiteroit  tout 
quitte ,  et  à  ce  oblige  jou  mi  et  men  hoir  et  tout  le  mien  et  les 
biens  de  mes  hoirs  u  kè  nous  les  ayens  et  ayons,  par  le  ties- 
moing  de  ces  lettres  saielées  de  mon  saièl ,  ki  furent  données 


—  298  — 

en  Tan  de  grâce  mil  deus  cens  quatre  vins  et  quatorze ,  le  ven- 
redi  après  le  Sainl-Nycholay: 

Fonds  de  la  Chambre  des  Comptes  de  Lille  ;  original  en  par- 
chemin sceUé. 

183. 

tM9 ,  juillet.  —  Jean  ,  châtelain  de  Lille ,  écuyer ,  fait  savoir 
qu'il  a  ratifié  la  vente  faite  au  chapitre  de  Saint-Pierre  de  Lille  ,  par 
Simon  de  Marchenelles ,  écuyer ,  et  pour  son  corps  rachater  de  pri 
son  »  d'une  dtme  que  celui-ci  tenait  en  fief  de  lui ,  châtelain ,  à 
Sequedin ,  et  qu'il  a  investi  ledit  chapitre  de  cette  dtme. 

Fonds  de  Saint-Pierre  de  LiUe ,  original  scellé.  -]*  S*.  Jehan 
Catelain  de  Lille,B^cn  au  plain  sous  un  chef  dans  un  trilobé  ;  20bi  • 
(Demaj,  Inventaire  des  sceaux  de  la  Flandre  ^  ii,  5552.  —  Cartu^ 
laire  de  la  collégiale  de  Saint-Pierre,  N""  50*7,  569  et  570. 

184. 

1809,  6  août,  —  Dépenses  pour  logement  à  Bruges  et   frais 
divers  de  Guillaume  de  Juliers  et  de  sa  troupe. 

a  It.  pour  mon  signeur  Rogier ,  le  castelain  de  Lille ,  à  lostel 
»  Jehan  Laps ,  lxxi  lb.  iiis.  » 

Infentaire  des  arcliiçes  de  la  ville  d&  Bruges ,  section  première , 
N®  1*72.  —  Voir  Kervyn  de  Lettenhove  ,  Histoire  de  Flandre,  t.  ii, 
p.  628. 

185. 

1808,  le  lundi  après  la  Saint  Mathieu  (23  septembre).  — 
Trêve  entre  Philippe  le  Bel  et  les  Flamands.   Parmi  les  signataires  : 

■ 

Roger ,  châtelain  de  Lille ,  chevalier. 

Archives  nationales,  J.554,  N®  14,  original  muni  d'un  sceau 

équestre  aux  armes,  un  plain  sous  un  chef,  champ  treUUsé 

sis  mili, . .  .(Douet  d'Ârcq,  Collection  de  sceaux,  ii,  5809). 

186. 
IMft ,  h  vendredi  aoàttt  la  Saint  Martin  d'hiver  (5  novembrej  à 


—  294  — 

Lille,  — -  Amortisseroent  de  vingt  livre  s  de  rente  sur  le  fief  dePéren* 
chies,  achetées  par  Béatrice  Li  Aubegoise,  sœur  d'Adam  de  La 
Bassée. 

Nous  Wallerans  de  Luxelbourcb,  sires  de  Ligny  et  castelains 
de  Lille  faisons  savoir  a  tous  ke  comme  Bietris  Li  Aubegoise 
suer  jadis  a  signcur  Adan  de  le  Bassee,  cannone  de  Lille 
acatast  à  Rogier  de  Piercnchies  et  a  demisièle  Maroie  se 
femme  vint  livres  darlis.  de  monnoie  de  Flandre  de  rente  par 
an  a  paiier  au  cange  à  Lille  a  le  devant  dite  Bietris ,  ou  a  sen 
command ,  ou  a  celui  ou  a  cbeaus  qui  après  sen  deches  tenroient 
le  rente  devant  dite  caschun  an  a  deus  paiemens  cest  à  savoir 
diiz  livres  au  jour  Tous  sains  et  diiz  livres  à  le  Pasques  a  tous 
jours  perpetuelement.  Pour  le  seurtei  de  le  quele  rente  a  avoir 
a  tous  jours  as  paiemens  et  au  liu  devant  dis  li  devant  dis 
Rogiers  et  demisièle  Maroie  se  femme  fisent  assenement  a  le 
devant  dite  Bietris  bien  et  par  loy  et  par  lassentement  de 
mon  signeur  Jehan  ,  jadis  castelain  de  Lille  sour  tout  leur  fief 
de  Pierenchies  qu'il  tcnoient  de  luy  et  sour  tout  les  pourfis 
dou  dit  fief.  Lesqueles  convenenches  et  ordenanches  apperent 
plus  plainement  par  les  letres  le  devant  dit  mons"  Jehan  jadis 
castelain  de  Lille  chevalier  sour  chou  faites  confermées  et  saie- 
lees  de  son  seel.  Et  li  devant  dite  Bietris  ait  entention  pour  le 
salut  de  same  et  de  tous  ses  amis  de  le  rente  devant  dite  don- 
ner pour  sur  et  desus  donner  aumonnes  ordener  et  assigner. 
Nous  les  devant  dites  vint  livres  dart^  de  rente  par  an  a  paiier 
ensi  que  dit  est  et  assignée  sour  le  fief  de  Pierenchies  devant 
nommeit  amortissons,  eximons  de  nostre  juridiction ,  et  de  tous 
fais  de  censés ,  de  tailles ,  dassises  de  servitute  et  de  toute  autre 
exaction ,  quitons  délivrons  et  affrankissons  pour  nous  et  pour 
nos  hoirs,  castelains  de  Lille  a  tous  jours  mais  permenablement. 
En  tesmoingnage  de  laquel  cose  nous  avons  ches  présentes 
letres  saielees  de  nostre  seel  qui  furent  faites  et  données  a 


Lille  en  lan  de  grâce  mil  trois  cens  et  cynch  le  vendredi  devant 
le  jour  Saiat-Martin  en  Yvier. 

Fonds  Saint-Pierre  de  Lille,  original  scellé. 

187. 
f  810,  i^'.ma/.  — Wallerand  de  Luxembourg ,  sire  de  Ligny  ,  et 
son  épouse ,  Guyotte ,  châtelaine  de  Lille ,  donnent  à  l'église  et  aux 
chanoines  de  Cambrai  cinquante  neuf  mencaudées  de  terreàCaudry. 

Carpentieri  Prewes  de  VhUtoire  de  Cambrai ,  p.  41 . 

188. 

13ft9  ,  novembre.  —  Wallerand  de  Luxembourg ,  chevalier ,  sire 
de  Ligny ,  châtelain  de  Lille ,  et  Guyotte ,  sa  femme ,  cèdent ,  à 
Tabbaye  de  Saint-Sauveur  d*Anchin ,  la  justice  dans  les  marais 
d*£mmerin ,  excepté  les  quatre  cas  souverains.  —  ConQrmation  par 
Guillaume  ,  comte  de  Hainaut ,  la  nuit  de  Pâques  fleuries ,  qui  fut  le 
7  avril  4  3«2. 

Troisième  cariulaire  de  Hainaut^  pièce  85. 

189. 

tSi4 ,  15  ieptemhre.  —  Fondation  par  Wallerand  de  Luxem- 
bourg ,  chevalier ,  sire  de  Ligny  et  châtelain  de  Lille ,  de  quatre 
chapellenies  à  Beauvoir. 

Fonds  de  Saint- Aubert ,  original  muni  d'un  sceau  rond  de  *74bub> 
S\JValleranni .  de  :  Lucemhurgo  :dni  :  de  :  Lini  : . .».  T^e  équestre. 

Contre-sceau  :  ^Secret  fVallerant  de  Lusenboure.  Une  aigle  portant 
en  cœur  un  écu  au  lion  couronné  à  queue  fourchée  passée  en  sautoir. 
(Demay,  Inventaire  des  sceaux  de  la  Flandre^  ii,  5558). 

190. 

1819.  —  Ratification  par  Guyotte ,  châtelaine  de  Lille ,  de  la 
vente  faite  par  Wallerand  de  Luxembourg ,  son  mari ,  de  la  terre  de 
Douze  (  Deinze  ] ,  à  Robert ,  comte  de  Flandre. 

Inventaire  sommaire  des  archives  défartementaUè  du  Nord^  B.  548. 


^  296  — 


191. 


1819 ,  mars  (V.  S.  ]  —  Wallerand  dé  Luxembourg  reçoit  un 
à-compte  sur  le  prix  de  la  terre  de  Douze  (Deînze  ],  vendue  à  Robert, 
comte  de  Flandre. 

Jnt^entaire  sommaire  des  archives  départementales  da  Nord^  B.  341. 


192. 

18111 ,  24  mai,  —  Wallerand  de  Luxembourg ,  sire  de  Ligny  et 
Guyotte  ,,son  épouse  ,  châtelaine  de  Lille  ,  déclarent  qu*étant  rede- 
vables envers  l'abbaye  de  Loos  ,  pour  Tobit  anniversaire  de  Jean, 
châtelain  de  Lijle ,  fondé  en  ladite  abbaye ,  d'une  rente  de  six  livres 
parisis  assignée  sur  le  produit  de  la  vente  des  bois  du  Plouich ,  ils 
ont ,  d*accord  avec  Tabbaye  ,  échangé  cette  rente  contre  d'autres 
rentes  ;  qu*ils  ont  en  outre  accordé  aux  religieux  la  faculté  de  passer 
et  repasser  avec  chariots ,  charrettes ,  chevaux ,  etc.,  sur  les  quatre 
ponts  de  Mélantois  ,  savoir  de.Marcq  ,  de  Bouvines ,  de  Tressin  et  de 
Lampempont ,  sans  payer  aucun  droit. 

Fonds  de  Fabbaye  de  Loos ,  N^  239. 

193. 

18111 ,  (  V.  S.  ) ,  mars,  —  Wallerand  de  Luxembourg ,  sire  de 
Ligny ,  et  Guyotte ,  châtelaine  de  Lille ,  chargés  envers  l'abbaye  de 
Beaulieu  d'une  rente  annuelle  de  vingt  livres  parisis  sûr  la  châtellenie 
de  Lille ,  assignée  à  leur  sœur  Maire  de  Lille ,  religieuse  en  ladite 
abbaye,  par  son  père ,  châtelain  de  Lille ,  affectent  à  cette  rente  1 1 
bonniers  et  demi  de  bois  entre  Bellincamp  et  Ostricourt.  Les  religieu- 
ses de  Beaulieu  vendent  cette  rente  au  chapitre  de  Saint-Pierre  de 
Lille. 

Cartulaire  de  la  collégiale  de  Saint^Pierre,  N^  644-640. 

194. 
ISM ,  12  jttin.  —  Autorisation  donnée  à  l'abbaye  de  Beaulien , 


par  Guyotte ,  femme  de  Wallerand  de  Luxembourg ,  châtelaine  de 
Lille ,  pour  vendre  les  \  I  bonniers  ot  demi  do  bois  à  Ostricourt. 

Fonds  de  Saint-Pierre  de  Lille,  original  muni  d'un  sceau  ogÎTal 
de  'TOaiil-  Sayel  :  Gaiotte  :  chatelainne  de  Lille,  Dame  debout  en  robe 
et  en  manteau ,  coiffée  d*uc  voile,  un  oiseau  sur  le  poing,  sur  cbamp 
fretté  et  semé  de  fleurs.  A  dextre  un  écu  semé  de  trèfles  à  deux  bars 
adossés  (qui  est  de  Clermont  de  Nesle)  ;  à  senestre,  un  écu  au  plein 
sous  un  chef  ((pli  est  de  Lille).  —  Contre-sceau  :  écu  parti  des  écus- 
sons  de  la  face.  -]*  SigilUm  :  seereti  :  met.  (Demay,  Inventaire  des 
aceaua  de  la  Flandre ,  ii .  5554.) 

195. 

1890.  (Vi  S.)  mars  —  Wallerand  de  Luxembourg,  sire  do 
Ligny  ,  et  Guyotte ,  sa  femme ,  châtelaine  de  Lille ,  remettent  Jean  Le 
Mes ,  bourgeois  de  Lille,  en  possession  d'un  ûef  à  Haubourdin. 

Inventaire  tommairedeiarchif  et  départementale»  du  Nord,  B.  566. 

196. 

1891 ,  octembre.  —  Wallerand  de  Luxembourg ,  sire  de  Ligny  , 
et  Guyote  châtelaine  de  Lille ,  chargés  envers  Tabbaye  de  Pontrohart 
de  six  livres  de  rente  perpétuelle  sur  les  ventes  des  tailles  de  leur 
bois  du  Plouich ,  pour  cent  livres  parisis  donnés  à  cette  abbaye  par 
Jean,  châtelain  de  Lille  et  de  Péronne ,  dont  la  sœur  y  était  religieuse, 
assignent  cette  rente  sur  quatre  bonniers  et  demi  de  bois  sis  au 
Quesne  de  la  Pallette.  Les  religieuses  vendent  cette  rente  au  chapitre 
de  SaintrPierre  de  Lille. 

Cartalaire  de  la  collégiale  de  Saint-Pierre ,  N""  652  et  658. 

197. 

1884 ,  le  jour  de  la  nativité  de  Notre-Dame  (8  septembre  ). — 
Wallerand  de  Luxembourg ,  sire  de  Ligny ,  et  Guyote ,  châtelaine 
de  Lille  ,  pour  reconnaître  les  bons  et  loyaux  services  rendus  par 
Guillaume  du  Plouich d'Aubers»  écuyer,  et  ses  prédécesseurs,  aux 
châtelains  de  Lille ,  accordent  en  fief  audit  Guillaume  t%  bonniers  15 
cents  et  demi  de  bois  tenant  au  bois  de  Saint-Pierre  de  Lille ,  vers 


BelUncamps ,  à  Thumenes  et  vers  Monchaux.  *-  Guillaume  de  Piouidi 
et  Jeanne  de  Bouchain ,  sa  femme  ,  vendent  ce  fief  à  Gérard ,  maire 
de  Deûlémont ,  (  pour  le  chapitre  de  Saint-Pierre  de  Lille  ]. 

Cartulaire  de  la  collégiale  de  Saint- Pierre  ^  N**  662,  663  et  664. 

198. 

18M ,  le  jour  de  saint  Thumas  Vapoitle,  ou  moys  de  décembre. 
—  Guillaume ,  comte  de  Hainaut  absout  Sauvales  Crespins  et  Jean 
Grespins ,  son  frère ,  chevaliers ,  ainsi  que  leurs  aidants ,  des  entre- 
prises qu*ils  ont  faites  à  Haubourdin ,  en  la  justice  du  seigneur  de 
Ligny ,  châtelain  de  Lille ,  es  fiefs  tenus  dudit  comte  et  qui  sont  de 
l'empire ,  «  si  com  de  bouter  fu  en  une  maison  en  laquelle  Baudes  de 
D  le  Motte  et  Grars  de  Hars  estoient,  et  diaus  assalir  et  prendre  par 
»  forche ,  et  iaus  pris ,  de  couper  le  teste  audit  Grart ,  à  manière  de 
0  justiche ,  et  des  dessusdit  Bauduin  et  Grart  qui  estoient  à  warant 
»  trait  à  Hasbourdin  en  le  maison  dessusdite  et  en  Tempire  estraire 
»  et  sachier  hors ,  par  forche  et  par  violence,  doudit  Empire  ;  en 
»  yaus  délivrant  as  justices  dou  royaume  de  France ,  lesquelles  jus- 
»  tices  tantost  en  fièrent  exécution ,  en  alant  conire  les  us  »  les  cous- 
»  tûmes  et  les  noblèches  del  empire  d'Allemagne  et  contre  nous  et 
p  nostre  segnorie.  » 

Cartulaire  de  Guillaume  7'^  aux  archives  générales  de  Belgique , 
à  Bruxelles,  fol.  13  v®,  N**  47.  —  Imprimé  dans  Léop.  Deyillers, 
Description  de  cartulairet  et  de  chartriert  du  Hainaut  ^  t.  2,  Mons 
1866,  p.  25. 

199. 

1886 ,  mars.  —  Guyotte ,  dame  de  Ligny  et  châtelaine  de  Lille , 
fonde  et  dote ,  pour  le  repos  de  son  âme ,  des  âmes  des  feus  Jean , 
son  père  ,  de  Béatrix  de  Nesle ,  sa  mère  ,  de  Mahaut ,  son  aïeule ,  et 
aussi  des  âmes  de  Wallerand  de  Luxembourg  ,  son  mari ,  d^  Jean , 
son  fils ,  a  quand  de  ce  siècle  défaillis  seront ,  »  une  chapelle  en 
l'honneur  de  Sainte  Catherine  ,  à  la  Neuville  ,  paroisse  de 
Phalempin ,  se  réservant ,  pour  elle  et  ses  successeurs  à  toujours  le 
patconage  de  cette  chapelle. 

Transcrit  en  entier  dans  la  Flandre  gallicane,  de  J.  Le  Groux , 
manuscrit  de  la  bibliothèque  de  Roubaix,  p.  388 


aoo. 

tSSB ,  8  avril.  —  Jean  de  Ligny ,  châtelain  de  Lille ,  sire  de 
Roussy ,  déclare  qu'ayant  dû ,  à  cause  des  guerres ,  souffrir  deux 
moulins  à  vent  sur  la  motte  de  son  hôtel ,  à  Lille ,  il  consent  à  ce 
que  l'hôpital  Notre-Dame  à  qui  ils  appartiennent ,  puisse  les  y  laisser. 

Archives  de  THôpital-Comtesse  ,   original.  Inventaire  sommaire 

201. 
1841  «  septembre.  —  Charte  de  Jean  de  Luxembourg ,  châtelain 
de  Lille ,  relatant  un  accord  fait  entre  ledit  châtelain  d'une  part ,  le 
seigneur  et  la  communauté  de  Herrin  d'autre  part ,  au  sujet  des 
marais  de  ce  village. 

Nous  Jehans  de  Liny  chastelains  de  Lille  et  sires  de  Roussy 
faisons  savoir  à  tous  presens  et  advenir  :  ke  comme  debas  et 
comptens  eust  este  en  temps  passe  entre  Anseil  signeur  de 
Herin  escuier  le  communalte  de  le  ville  de  Herin  et  nous 
adjoint  aveuc  yaus  pour  cause  de  souvrainete  de  une  part  : 
et  le  communalte  de  le  ville  de  Gondecourt  et  aveuc  yaus 
adjoins  le  doiien  et  le  capitle  de  Seclin  le  dame  de  Waul- 
laincourt  et  monsigneur  Grard  de  Ântoing  chevalier  de  autre 
part  :  pour  les  justices  et  signouries  des  mares  de  Herin  et  de 
Gondecourt  ens  esquels  chascune  de  nous  parties  tendoit  a 
avoir  joy  et  exploitie  en  cas  de  justice  li  uns  sur  le  partie  del 
autre  dont  pais  el  concorde  se  fist  et  comme  plus  plainement 
est  contçnu  es  lettres  dun  compromis  sur  che  fait  en  le  manière 
que  les  bonnes  et  les  dessoivres  desdis  mares  sont  assises.  Et 
pour  cne  que  nous  aviens  eu  pluseurs  frais  et  mises  en  le  pour- 
suite du  plaidie  :  li  communaltés  de  le  ville  de  Herin  tout  con- 
jointement par  le  gre  du  dict  Ânseil  leur  signeur  se  acordassent 
a  nous  donner  heritablement  a  tous  jours  pour  cous  et  pour 
nos  hoirs  chastelains  de  Lille  chuinc  bonniers  de  mares  abou- 
(ans  as  dessoivres  des  dictes  bonnes  a  prendre  au  lonc  du 
ruissel  de)  Escueil.  Et  pour  avoir  nostre  couvent  le  chose  prise 


-  900  — 

fin  et  le  mares  bonne  et  dessevre  nous  sivissiens  le  dicte  corn- 
munalte  de  le  ville  de  Herin  liquel  et  par  le  accord  du  dict 
Ânseil  rewarderent  ke  il  poroit  porter  grant  préjudice  en  temps 
advenir  pour  yaus  et  pour  leur  bestes  qui  poroient  escaper  en 
ledicte  tenure  et  aussi  pour  le  justice  du  dict  Anseil  :  si  fisent 
supplication  conjointement  eosamble  a  npus  ke  des  chuinc 
bonniers  de  mares  dessus  dis  nous  volsissiens  déporter  et  yaus 
quiter  de  ches  convenenches  par  teile  condition  ke  toute  le 
communaltes  ensamble  se  acorda  et  par  le  acord  dudict  Anseil 
qui  leur  sires  estoit  de  estre  redevable  a  tous  jours  envers  nous 
nos  successeurs  chaslelains  de  Lille,  tout  chil  qui  aront  bestes 
en  le  ville  alans  udict  mares  pour  chascun  keval  ou  poutrain 
mais  ke  il  ne  soit  alaitans  quatre  deniers.  Une  vacke  et  un  veiel 
se  li  veiaus  ne  suioit  le  mère  chascun  quatre  deniers.  Un  pour- 
chel  mais  que  il  ne  soit  alaitans  quatre  deniers.  Un  cent  de 
blanques  bestes  a  laine  deus  sols.  Sauf  che  ke  se  aucuns  de 
ledicte  ville  avoit  acate  ou  acatoit  vacke  ou  veiel  ou  keval 
aucun  ou  pluseurs  liquel  ne  fussent  pourfitable  a  tenir  :  reven- 
dre les  puet  dedens  quinse  jours  sans  estre  tenus  de  paiier 
ledicte  redevanche.  Ou  sil  li  plaist  racater  puet  aucune  beste 
ou  autant  dautres  :  les  queles  seroient  ou  seroit  ens  el  lieu  de 
chelies  qui  vendues  seroient.  Et  sil  avenoit  ke  il  les  vendissent 
sans  racater  autres  bestes  ou  se  elles  moroient  et  elles  eussent 
este  quinse  jours  en  ledicte  pasture  :  tenues  sont  de  paiier 
ledicte  redevanche  pour  lannée.  Item  de  chascune  fauc  et 
chascune  pelé  faukans  et  tourbans  u  dict  mares  quatre  deniers. 
Sauf  che  ke  tout  y  eust  il  pluseurs  faus  faukans  et  piuseurs 
peles  tourbans  udict  mares  tout  en  un  hostel  mais  ke  ils  fussent 
tout  a  un  fu  et  a  un  cateil  :  il  ne  seroient  tenu  de  paiier  ke  de 
une  fauc  et  de  une  pelé.  Excepte  tant  seulement  le  maison 
dudict  Anseil  à  Herin  le  quele  maisons  de  tout  che  paiier  doit 
estre  franke  :  fust  ke  ledis  Ansiaus  y  demorast  a  mantion  ou 
ke  il  leust  donnée  a  censé  :  li  quels  censiers  ne  seroit  en  riens 


»  801  — 

ten^s  des  bestes  qui  seroient  sives  en  bonne  foy.  Item  se  tout 
cbil  de  le  ville  qui  aroient  deus  bestes  ou  pluseurs  alans  u 
dict  mares  ne  seroient  tenu  de  paiier  redevancho  de  Tauc  ne 
de  pelé.  Et  quiconques  ny  aroit  ke  une  beste  :  il  paieroit  rede- 
vanche  de  fauc  et  de  pele  mais  ke  il  en  ouvrast  udict  mai'es. 
Et  sont  tenu  tout  chil  de  le  dicte  ville  et  H  habitant  de  paiier 
le  dicte  redevanche  a  nous  ou  a  nostre  commant  tous  les  ans 
des  hors  en  avant  au  jour  Saint  Jehan-Baptiste  ou  au  jour  ke 
nous  ou  nostre  commans  le  ferons  savoir  au  moustier  a  Herin 
ou  ailleurs  en  le  ville  en  plaine  assamblée  de  gens.  Et  quicon- 
ques ne  paieroit  le  redevanche  dessus  dicte  au  propre  jour 
que  y  seroit  extimes  :  nostre  commans  doit  bailler  lesdeffaules 
audit  Ânseil  ou  a  sen  lieutenant  ou  a  chiaus  qui  de  lui  aroient 
cause  a  Herin  :  et  il  est  tenus  de  nous  faire  paiier  les  deffautes 
dedens  le  quinsaine  prochaine  après  le  jour  ke  nostre  commans 
li  ara  baillies.  Et  se  li  dis  Ânsyaus  ou  ses  lieutenans  ou  chil 
qui  de  lui  aroient  cause  ne  nous  faisoit  ou  faisoienl  paiier 
dedens  cheli  quinsaine,  nous  ou  nostre  sergans  puet  prendre 
et  arrester  chiaus  qui  seroient  en  deffaute  ou  leur  moebles  et 
catels  se  on  les  trouvoit  en  le  justice  dudict  Anseil  tant  ke  nous 
fussiens  paiie  de  le  deiïaule  toute.  Reserve  clie  ke  nous  ne 
nostre  sergans  ledicte  quinzaine  passée  comme  dessus  est  dict 
anchois  ke  nous  fâchons  arrest  ne  exploit  aucun  de  justicç  pour 
cause  de  le  défiante  du  paiement  de  ledicte  rente  :  retraire 
nous  devons  audict  Anseil  ou  a  seo  lieutenant  ou  a  chiaus  qui 
de  lui  aroiaat  cause  et  demander  che  dont  on  nous  seroit  en 
deffaute  de  paiier.  Et  il  le  nous  doivent  faire  paiier  tantos  et 
en  le  heure  :  et  se  il  ne  le  faisoient  :  nous  et  nos  sergans 
poons  faire  le  arrest  en  le  fourme  et  en  le  manière  ke  dict  est 
par  dessus.  Tout  ensi  ke  par  dessus  est  contenu  doit  estre  et 
sera  ledicte  rente  usée  et  maintenue  a  tous  jours  perpetuele- 
ment.  Et  pour  che  ke  toutes  les  choses  dessus  escriples  soient 
fermes ,  stables ,  et  bien  tenues  loialement  sans  corruption.  Et 

XII— îio 


—  302  — 

ke  nous ,  nosirc  hoir ,  el  nostre  successcar  chaslelaia  de  Lille 
ne  puissons  autre  chose  demander  :  sauf  et  reserve  a  nous 
les  droiture  el  le  signourie  ke  nous  et  nostre  prédécesseur  y 
avons  eue  et  devons  avoir  comme  souvrains  :  Nous  avons 
baillie  audict  Ânseil  signeur  de  Herin  pour  lui ,  ses  hoirs  et  ses 
successeurs  signeurs  de  Herin  :  cheste  présente  charte  seiclee 
et  roboree  de  nostre  seiel  pendant.  Qui  fu  faite  et  donnée  en 
lan  del  incarnation  Nostre  :  Signeur  Jhesu  Crist,  mil  trois 
cens  quarante  et  un  el  mois  de  septembre. 

Archives  du  Nord  ,  fonds  de  Saint^Aubert  :  original  muni  d  an 
sceau  en  cire  verte  :  type  équestre  ;  le  bouclier,  répauUère  et  la 
housse  burelés  au  lion  brisé  d'un  lambel  :  S^.Johanni*  :  de  :  Lyneyo  : 

d Boucy  :  militis.  —  Contre-sceau  :  écu  aux  armes  de  la  face, 

penché ,  timbré  d'un  heaume ,  cime  d'un  dragon  issant,  sur  champ 
festonné  :  Secretum.Jonîs  de  Lyny.  (Décrit  dans  Demay,  Int^entaire 
des  sceatuc  de  la  Flandre ,  t.  ii ,  N^  5555). 

202. 

1844,  ^b^  jour  d^octembre,  — Jean  de  Luxembourg ,  châtelain 
de  Lille  et  sire  de  Roussy  ,  suffisamment  informé  que  la  vente  faite 
en  1 324  ,  par  Guillaume  du  Plouich  et  sa  femme  ,  à  Gérard  ,  maire 
deDeûlémont,  d*ui  fief  de  22  bonniers  15  cents  et  demi  de  bois 
près  de  Thumeries  et  de  Monchaux  ,  était  effectuée  pour  le  chapitre 
de  Saint-Pierre  de  Lille ,  consent  à  reconnaître  ledit  chapitre  comme 
posscsoOur  du  fief  qu'il  tiendra  de  lui ,  châtelain  ,  à  1 0  livres  de  relief 
en  touto  justice  sauf  les  quatre  cas  ,  et  pour  lequel  desservir  le  cha- 
pitre établira  un  homme  responsable  ,  vivant  et  mourant. 

Cartalaire  de  la  collégiale  de  Saint^Pierre ,  N^  ÔS'l-'ÎOO. 

203. 

4849,  22  avril.  —  Jean  de  Luxembourg ,  châtelain  de  Lille  et 
sire  de  Roussy,  déclare  que  Pierre ,  dit  Bruneau ,  écuyer ,  sire 
d'Illies ,  son  homme  ,  ayant  abusivement  supprimé  une  rente  qui  lui 
était  due  sur  une  partie  du  manoir  que  les  religieux  de  Loos  possé- 
daient en  la  paroisse  d'Illies ,  nommé  l'Escuel ,  près  du  grand  che- 


^  808  — 

mia  qm  conduit  au  moustier  d'illies ,  la  tenure  et  la  justice  dudit 
lieu  lui  avait  été  dévolue  à  cause  de  forfaiture  ;  mais  que  désirant 
vivre  en  paix  avec  la  Sainte  Église ,  il  consent  à  ce  que  Fabbaye 
conserve  une  partie  du  manoir  en  frano-alleu  et  tienne  le  reste  de 
lui  en  fief,  en  justice  de  vicomte  et  à  un  éperon  d*or  de  relief  sans 
autre  service  ni  redevance. 

Fonds  de  l'abbaye  de  Loos,  N^261. 

204. 

1849  f  16  décembre,  —  Arrêt  du  Parlement  qui  constate  le 
traité  par  lequel  Jean  de  Luxembourg ,  châtelain  de  Lille ,  et  les 
échevins  de  cette  ville  mettent  fin  au  procès  existant  entre  eux  au 
sujet  du  privilège  de  TÂrsin. 

*  Imprimé  dans  fioiêin^  édition  Brun-La vainae,  p.  879. 

S05. 

ÛMàS,  15  janvier  (Y.  S.)  —  Yidimus  d*un  acte  dans  lequel 
Jean  de  Luxembourg ,  châtelain  de  Lille ,  sire  de  Roussy  ,  reconnaît 
que  la  commune  de  Lille  est  en  bonne  possession  du  privilège  de 
TArsin.  Le  châtelain  promet  que  lorsqu*on  userait  de  TArsin ,  sa 
bannière  accompagnerait  celles  des  bourgeois. 

Imprimé  dans  Roisin,  p.  881 . 

306. 

1849  y  ih  janvier  (Y.  S.]  —  Agréation  de  Faccord  qui  précède 
par  les  échevins  de  Lille.  Ils  renoncent  à  exercer  TArsin  sur  les 
maisons  du  châtelain  et  sur  celles  de  ses  successeurs. 

Imprimé  dans  Rouin  ,  p.  888. 

207. 

tS&O,  22  janvier  (Y.  S.)  —  Jean  de  Luxembourg,  châtelain  d 
Lille ,  reconnaît  que  les  échevins  de  Lille  auxquels  il  avait  témoigné 
tout  son  mécontentement  à  cause  de  certaines  poursuites  qu*ils  exer- 
çaient contre  le  châtelain  de  la  porte  de  La  Bassée  et  les  gens  d*icelle 


—  304  — 

ville  y  lui  ont  prouvé  qu'ils  étaient  fondés  en  droit  et  raison ,  ot  m 
conséquence  il  leur  rend  son  amitié. 

Imprimé  dans  Boitin ,  p.  888. 

208. 

IS&ly  21  et  22  avril.  —  Convention  entre  les  religieux  de  Tab- 
baye  de  Loos  et  la  ville  de  Lille  de  s'en  remettre  à  la  décision  de 
Jean  de  Luxembourg ,  châtelain  de  (|ille ,  pour  terminer  un  différend 
élevé  entre  eux  au  sujet  d'une  planche  mise  sur  un  fossé  tenant  à  la 
Deûle.  —  Protestation  des  échevins  de  Lille  qu'en  se  sdumettant  à 
l'arbitrage  du  châtelain  ,  ils  n'entendent  porter  pi^udica  aux  phvi^ 
léges  de  la  ville. 

Fonds  de  TaLbayede  Loos. —  Archives  communales  de  Lîlte.  — 
Voir  Roitin  ,  édit.  Bnin-Lavainne ,  p.  891 . 

209. 

tSfti,  2  septembre.  —  Jean  de  LuxembQurg ,  Qhâtei$in  de  l^l^e 
et  sire  de  Roussy  ,  pris  pour  arbitre  par  les  religÂ^w^  4e  Tabbayia 
de  Loo  et  par  la  ville  de  Lille  dans  leur  différeod  m  avûel  d'u99 
planche  mise  sur  la  rivière  de  La  Ba$»ée  à  Lille ,  $^u  li«u  dit  la  (imr 
querie ,  décide  que  cette  planche  sera  m^f^te|^^e  et  rempl^çée^  ittAod 
besoin  sera ,  aux  frais  de  la  ville  de  Lille  qui  r^copixaltra  que  ladite 
planche  est  assise  sur  l'héritage  des  religieux ,  pour  le  bien  et  profit 
commun ,  et  sans  que  cela  puisse  leur  porter  préjudice  en  aucun  cas. 

Fonds  de  Tabbaye  de  Loos,  —  Archivas  communales  de  Lil]^; 

original  muni  d'un  sceau  :  S\  Jonis  de  Luc ca 

sulens  et  dnide. .  .  militis.  Type  équestre  ;  le  bouclier  et  lahousSe 
portant  un  Kon  couronné  à  queue  fourchue  passée  en  sautoir,  i'épés 
retenue  par  une  chaîne,  sur  cli^waap  fe&toouié.  ÇS.oiUre-8(^)i  :  «5^'  Secreti 
Jonis  de  Luceburgho  ,  militis.  (Demay,  Inçentaire  des  sceaux  de  la 
Flandre  ,  t.  ii ,  5556.)  —  Imjprimé  dans  Âoisin  ,  p   892. 

210. 

iS&4, 28  juillet.  —  Lettre  de  Jean  de  Luxembourg  aus^jet  d*un 
bourgeois  de  Douai  arrêté  par  les  échovins  d'Ositriaouii  et  rép^foné 


—  805  — 

par  les  écbevins  de  Douai.  Jean  déclare ,  sous  forme  de  convention , 
que  les  bourgeois  de  Douai  qui  seront  arrêtés  à  Ostricourt  devront 
être  renvoyés  devant  les  écbevins  de  Douai ,  et  que  ceux  d*Ostri- 
court)  pris  à  Douai,  seront  renvoyés  devant  les  écbevins  d'Ostricourt. 

DutbiUœul .  Petite»  hUtoires  de  Flandre  et  d^Jlrioi»^  t.  II,  p.  156. 

211. 

È^HKlt ,  13  et  17  novembre,  —  Promesse  de  Wencealas  de 
fiobé^ne,  duc  de  Luxembourg,  deBrabant  et  de  Limbourg,  de  dédom- 
mager sdn  couâm  Wallerand  de  Luxembourg,  comte  de  Liney,  châ- 
telain de  Lillé^  et  diverses  autres  personnes  qui  s'étaient  engagées 
pour  lui  en  quelques  rentes  viagères  envers  les  habitants  de  Yalen- 
ciennes.  —  Walterand  de  Luxembourg  déclare  avoir  reçu  les  som- 
mes auxquelles  les  seigneurs  nommés  en  la  promesse  précédente 
s'étaient  engagés,  promettant  de  les  en  décharger. 

ArohiVes  de  la  Chambre  des  Comptes  à  Lille,  originaux  —  Ana- 
lysés dans  Saint-'Genois ,  Monumens  anciens  ,  ^^i  et  875. 

212. 

iiltO,  7  «0p^é«li§fe.  ^^  Wafleràn  de  Luxetnfbourg ,  comte  de 
Liney  et  de  Saint-Pol ,  reconnaît  devoir  au  comte  de  Flandre  une 
tiomÉEie  à  f}ui  pa^feée  pour  j^ayer  sa  rançea  en  Ati^terre ,  et  trans- 
porter audit  comte  ,  pour  acquitter  cette  somme  ,  la  mairie  de  Gour- 
trai ,  appelée  Ammanschep. 

Notrs  ^dfiéfàn  lâfè  Lttcfetttb-o^iirtî ,  comtes  de  Liney  et  de  saint 
1?ô1 ,  fôfe'dlis  ^oit  à  tous  que  nostre  li'ès-chier  et  rcdoubté  sei- 
gneur mons'  le  comte  de  Flandres  nous  à  preste  et  fine  en 
tfèfaiërs  toftipisans ,  à  r.()f$tre  très-grant  besoîna;  et  pour  la  raen- 
chôtn  que  ttons  avons  fait  en  Angleterre,  la  somme  de  trois  mille 
frâfilif 'éle  Fr^Êfce  à  XXiVÏI  ttih  la  piè6he  ou  autre  monnoieà 
Tîivfeùsmt  et  p^ur  H  sattiffier  de  ce ,  ainsi  que  nous  devons ,  nous 
atoii*  ^tfttû^pwté  *t  trattâpt)fions ,  en  la  main  de  tuondit  sei- 
gMai  de  IFfeàdtèà  ,  to^tl'è  mairie  idfe  Courtray  que  on  appelle 


—  806  — 

ammaoschep ,  et  toutes  ses  appartenances  et  appendances  pour 
le  tenir  en  sa  main  et  en  faire  sa  propre  volenté  comme  de  ses 
propres  biens ,  et  est  poarparlé  par  espécial  pour  ce  que  on  ne 
set  point  ad  préseat  justement  la  valeur  de  la  dicte  mairie  ou 
cas  que  icelle  ne  fust  trouvée  par  juste  et  loyal  prisié  si  boine 
pour  le  vendre  à  une  fois  que  III™  frans ,  nous  avons  promis  et 
promettons  à  parfaire  et  acomplir  sur  tous  noz  autres  biens  que 
nous  avons  dessons  luy ,  fiefs ,  héritages ,  mœubles  et  catenx 
tout  ce  qui  sera  trouvé  par  juste  prisié  que  lesdis  III">  frans  val- 
lent  plus  que  la  dicte  mairie  et  que  le  surplus  il  pnist  prendre 
sur  noz  biens  dessusdits ,  sy  consentons  et  acx^ordons  que  dès 
maintenant  le  main  de  mondit  seigneur  soit  mise  à  ladicte  mairie 
et  qu'il  puist  lever  tous  les  pourfis  à  ce  appartenans  et  en  le  ma- 
nière dessus  dicte  ;  car  notre  intencion  est  que  ladicte  prisié 
soit  faicte  bien  et  justement  ainssi  qu'il  appartient  et  se  ladite 
mairie  fust  trouvée  par  le  prisié  dessus  dite  milleur  que  lesdis 
trois  mille  frans  nostre  dit  seigneur  de  Flandres  nous  deveroit 
rendre  le  surplus.  En  tesmoing  de  ce  nous  avons  fait  mettre 
nostre  seel  à  ces  présentes  lettres  qui  furent  faictes  à  Bruges,  en 
Tan  de  grâce  mil  CGC  LXXIX ,  le  septime  jour  du  mois  de  sep- 
tembre. 

Fonds  de  la  Chambre  des  Comptes  de  Lille  ;  orignal  en  parchemiii 
scellé. 

213. 

lUM,  31  décembre,  -~  Saisie  du  fief  du  châtelain  de  Lille ,  pour 
sûreté  de  plusieurs  sommes  et  en  punition  de  ce  qu*il  avait  laissé 
échapper  deux  prisonniers. 

Loys,  conte  de  Flandres,  etc.,  aubailliu  de  Lille  ou  à  son 
eutenant,  salut.  Comme  à  la  requeste  et  prière  de  nostre cbier 
00sin  le  conte  de  Liney  et  de  Saint*Pol  et  de  nostre  comman* 
dément  plusieurs  de  noz  chevaliers  et  autres  noz  bourgeois  se 
soient  de  piéchà  obligiet  envers  plusieurs  marchans  lombars  de 
nostre  ville  de  Bruges  en  certaine  somme  de  deniers  que  avoit  et 
a  eu  nostre  dit  cousin  à  sen  pourfit ,  de  laquelle  somme  nous 


—  SOT  — 

promesismes  à  acquit tieryceulx  obligiez»  et  aussi  nostre  dit 
cousin ,  promist  à  acquitiier  et  despescbier  nous  et  lesdis  obli- 
giez de  lacdite  somme,  en  dedens  le  terme  sur  ce  miz,  si  comme 
ce  et  autres  choses  sont  plus  à  plain  déclairiez  en  certaines 
Icttr  s  sur  ce  faictes  et  seelées  du  seci  de  nostre  dit  cousin; 
ce  nonobstant ,  et  aussi  que  le  terme  dudit  paiement  et  acquit 
soit  piécba  passé  et  escheu ,  nostre  dit  cousin  a  esté  et  [encores 
est  en  defraulc  de  avoir  rempli  sa  dicte  promesse  et  de  avoir 
acquitlié  lesdiz  obligiez  ,  pour  lequelle  deffaute  il  convient 
yceulx  obligiez  rendre  prisonniers  en  nostre  dicte   ville  de 
Bruges  à  grans  Traiz  el  despens ,  et ,  avec  ce ,  no<^tre  dit  cousin 
est  à  nous  tenuz  et  obligiez  en  certaine  autre  somme  de  deniers 
que  nous  lui  avons  prestée,   de  laquelle  il  n'a  fait  aucun 
paiement  et  que  plus  est ,  deux  prisonniers ,  comme  noz  enne- 
niiz  et  conspirateurs  qui,  de  par  nous ,  avoieut  esté  miz  nagaires 
en  noz  prisons  à  Lille,  sont  issu  et  parti  des  dictes  prisons  par 
le  coulpe  et  deffaute  de  nostre  dit  cousin  ou  ses  gens ,  liquelz, 
à  cause  de  son  fief  de  le  chastellenie  de  Lille ,  doit ,  à  nous , 
livrer  les  dictes  prisons,  et  lesdiz  prisonniers,  et  tous  autrez  qui 
miz  y  sont  de  par  nous ,  garder  et  faire  garder  àr  ses  périlz  et 
aventures,  lesquelles  choses  sont  et  |}œvent  estre  en  nostre  très- 
grand  préjudice  et  dommage  se  en  ce  n'estoit  pourveu. 

Pour  quoy  nous  vous  mandons ,  et  ad  ce  faire  commettons  se 
mestier  est,  que,  en  présence  de  aucuns  de  noz  hommes  de  fief 
de  nostre  salle  de  Lille ,  vous  prenez  et  mettez  en  nostre  main 
tout  le  fief  et  ténement  que  nostre  dit  cousin  a  et  lient  de  nous^ 
descendant  de  la  dicte  salle,  et  y  commettez,  de  par  nous, 
baillif,  receveur  et  tous  autres  officiers  qu'il  appertient,  pour 
les  causes  dessusdictes  à  déclairier  plus  à  plain  quand  mestier 
sera,  et  pour  les  revenues  d'icelli  fief  convertir  où  il  appertenra 
de  raison,  ce  faites  ,  si  que  deffaute  n y  ait;  de  ce  faire  vous 
donnons  pooir ,  mandans  etcommandans  à  tous ,  à  qu'il  appar- 
tient, que  à  vous,  ce  faisant,  obéissent.  Donné  à  Lille,  Ib 
darrain  jour  de  décembre  Tan  illl**  et  deux. 


—  ^os  — 

Par  mons',  présens  plusieurs  de  son  conseil ,  où  estoicnt  : 
monsieur  le  prévosl  de  Bruges,  le  doyen  do  Sainl-Donas, 
messire  Colard  de  le  Clite ,  messire  Grard  de  Raissinghien , 
me&sireHumbert  de  la  Platière,  et  plusieurs  autres. 

J.  d'Esparnat. 

Se^ième  eartulaire  de  Flandre^  2«  partie,  f**  50  i*. 

214. 

iS89,  iO  février  [V  S.)  —  Arrêt  du  Parlement  de  Paris  enté- 
rinant la  transaction  passée  entre  le  duc  de  Bourgogne  et  le  comte 
de  Saint-Pol ,  châtelain  de  Lille ,  au  sujet  de  la  prétention  de  ce 
dernier  à  renvoyer ,  devant  sa  cour  de  Phalempin  ,  la  cause  intentée 
à  Bauduin  de  Langlée,  qui  s'était  emparé,  au  préjudice  du  domaine, 
des  biens  délaissés  par  une  bâtarde.  Le  comte  de  Saint-Pol  renonce 
à  sa  prétention  et  consent  à  ce  que  le  duc  prenne  possession  des 
biens  de  ladite  bâtarde. 

Deuxième  regUtre  des  chartes  ,  f^  10  i^. 

215. 

tWM ,  14  fnai.  -—  Lettres  de  non-préjudice  accordées  par  Phi- 
lippe ,  duc  de  Bourgogne  ,  au  comte  de  Saint-Pol ,  au  sujet  de  Tex- 
ploit  de  justice  exercé  à  Haubourdin  par  Gérard  de  Rassenghien , 
gouverneur  de  Lille ,  sur  quatre  prisonniers  auxquels  il  avait  fait 
trancher  la  tête  après  les  avoir  tiré  de  force  des  prisons  dudit  lieu. 

Phelippe,  filz  de  Roy  de  France,  duc  de  Boargogne,  conte  de 
Flandres  ,  d'Artois  et  de  Bourgogne ,  palatin,  sire  de  Salins, 
conte  de  Rethel  et  seigneur  de  Malines.  A  tous  ceniz  qui  ces 
présentes  lettres  verront,  salut.  Savoir  faisons  que,  comme 
nostre  très-chier  et  amé  cousin  le  conte  de  Liney  et  de  Saint-Pol 
se  feust  doluz  de  nostre  amé  et  féal  conseiller  messire  Guérart 
de  Rassenghien  ,  lors  gouverneur  de  nostre  ville  et  chastellenie 
de  Lille  et  aucuns  autres  noz  officiers,  sur  ce  qu'il  disoit  qu'il 
estoit  seigneur  de  Haubourdin  tenue  en  franc  empire  qui  n'est 
en  riens  subgette  en  fief  ne  en  ressort  de  la  Salle  de  Lille  et  que 


—  809L  — 

ce  Bonobstant,  piéç«  vivant  feu  nnstre  très-chier  sei^iettr  et 
père  le  conte  de  Flandres  (qui  Diux  absoilie) ,  nostre  dit 
conscillier  et  autres  ses  complices  se  feussent  transportez  audit 
lieu  de  Habourdin,  eussent  rompu  les  prisons  de  taostfe  dits 
cousin  et  d'icelles  trais  hors  quatre  prisonniers  anxquelz  ilz 
firent  trenchier  les  testes  au  grant  préjudice  de  nostre  dit 
cousin  et  de  sa  juridiction  ;  nostre  dit  conseillier  et  ses  consôk-s 
disans  que  lesdiz  prisonniers,  pour  leurs  démérites,  estoient 
bannis  du  pays  de  Flandres  et  qui Iz  estoient  teceptez  audit  lieu 
de  Habourdin,  duquel  ils  s'estoieiit  partis  par  plusieurs  foiz  entrez 
oudit  pays  de  Flandres  où  ilz  avoient  commis  plusieurs  excès  et 
après  retournez  audit  lieu  de  Habourdîa  et  que  les  officiers  de 
nostre  dit  cousin  requizd*en  faire  justice  eu  avoient  esté  fcfusans 
et  que,  par  le  commandement  de  nostre  dit  feu  seigneur  et  père 
et  par  ses  lettres,  duquel  les  diz  prisonniers  estoient  subgés, 
nostre  dit  conseillfer  et  ses  consors  s'estoient  transportez  audit 
lieu  et  avoient  fait  trenchier  les  testes  auxdi/  malfaiteurs  en  la 
justice  de  feu  nostredit  seigneur  et  père  hors  de  la  justice  dudit 
Habourdin.  Finablement ,  considéré  ce  que  dit  est ,  nous  aVons 
ottroié  et  ottroions  à  nostre  dit  cousin  de  Saint-Pol  que  Texploit 
dessusdit  fait  en  ladicte  terre  de  Habourdiïi  ne  porte  préjudice 
aucun,  ou  temps  avenir,  à  nostre  dit  cousin  ne  à  ses  successeurs 
et  par  ce  voulons  auctin  droit  estre  acquis  à  nous,  mais 
demoura  nostredit  cousin  en  tel  estai,  tant  eti  propriété  comme 
en  possession,  qu'il  étoit  par  avant.  En  tesnïoing  de  de,  nous 
avons  fait  mettre  nostre  seel  à  ces  présentes.  Donné  à  Lille,  le 
XUU*  jour  de  nfiay  Tan  de  grâce  mil  CCClflI**  et  douze. 
Ainsi  signé  :  Par  mons'  le  duc.  J.  Vie. 

Deuxième  registre  des  chartes  de  la  Chambre  des  Comptes  de  Lille. 
r  41,  yo. 

216 

iSM,  27  mai.  —  Accord  entre  Philippe  ,  comte  de  Flandre ,  et 
Walleranc}  de  Luxembourg  ,  Châtelain  de  Lille  ,  pour  régler  les  eau- 


—  SIO  — 

ses  dont  la  connaissance  appartiendra  à  la  gouvernance  de  Lille  et 
les  amendes  dont  le  tiers  reviendra  au  châtelain. 

Karolus ,  Dei  gratia  Francorum   Rex.   Universis  présentes 
litteras  inspecturis  salutem.  Notum  facimus  quod  de  licencia 
et  auctoritate  nostre  Parlamenti. curie  ioter  carissimum  patru- 
WD  nostrum  ducem  Burgundie ,  comitem  flandrie  et  Ârihesii  ex 
una  parte  et  dilectum  ac  fidelem  consanguineum  nostrum  co- 
mitem de  Lineyo  et  Sancti  Pauli  ex  (altéra  tractatum ,  con- 
cordatum  et  pacificatum  eititit  prout  in  quadem  cedula  per 
ipsorum  procuratores  inferius  nominatos  eidem' curie  nostre 
unanimiter  et  concorditer  tradita  continetur  cujus  ténor  talis 
est  :  Comme  certains  débas  ou  procès  soient  meuz  ou  espérez  à 
mouvoir,  tant  en  la  court  de  Parlement  comme  autre  part, 
entre  hault  et  puissant  messire  Waleran ,  conte  de  Liney  et 
de  Saint-Pol ,  seigneur  de  Fiennes  et  chasteilain  de  Lille ,  de- 
mandeur, d'une  part;  et  le  procureur  de  très-hault  et  puissant 
prince  mons'  le  duc   de   Bourgoigne  ,  comte  de  Flandres» 
d'Artois  et  de  Bourgoigne ,  et  aucuns  ses  officiers ,  défendeurs  y 
d'autre  part,  sur  ce ,  entre  les  autres  choses,  que  ledit  de- 
mandeur di  soit  que,  à  cause  de  ladicte  chastellenie  de  Lille, 
de  laquelle  il  estoit  et  est  homme  et  vassal  dudit  mons'  le  duc 
de  Bourgoigne  à  cause  de  son  chastel ,  terre  et  appartenances 
de  Lille ,  il  avoit  plusieurs  beaulx  drois  et ,  entre  les  autres 
choses ,  disoit  avoir  le  tiers  de  toutes  les  amendes  jugées  ou 
qui  du  consentement  de  partie ,  par  accord  ou  autrement ,  es- 
toient  receues  et  tauxées  par  les  gens  et  officiers  dudit  mons' 
le  duc  en  toute  ladicle  terre ,  chastellenie  et  appartenances  de 
Lille ,  et  que  ledit  tiers  il  devoit  prandre ,  lever  et  avoir  par 
ses  mains  sanz  aucun  contredit  ou  difficulté ,  et  de  ce  disoit 
estre  en  bonne  possession  et  saisine ,  par  lui  et  ses  prédéces- 
seurs dont  il  a  cause ,  par  tel  et  si  longtemps  qu'il  n'est  mé- 
moire du  contraire;  disoit  aussi  que  le  gouverneur  de  Lille, 


•  811  — 

pour  ledit  mons'  le  duc ,  avoit  de  fait  entrepris  et  usurpé  la 
congnoissance  de  plusieurs  cas  dont  la  congnoissance  ne  lui 
appartient  en  riens  et  qui  deussent  avoir  esté  jugiés  par  loy 
sans  ce  que  lui ,  sommé  et  requis  sur  ce  par  le  procureur  dudit 
demandeur,  comme  chastellain  de  Lille,  en  ait  voulu  faire 
aucun  renvoy ,  et ,  soubz  umbre  de  ce  que  ledit  gouverneur  en 
enireprenoit  la  congnoissance  les  gens  et  officiers  dudit  mons' 
le  duc  avoient  pris  et  appliquié  entièrement  à  son  prouffit  les 
amendes  jugées  ou  receues ,  du  consentement  de  partie ,  par 
ledit  gouverneur ,  avecques  ce  avoient  pris  et  receu ,  les  gens 
et  officiers  dudit  mons'  le  duc ,  pluseurs  amendes  civiles  ou 
finances  tant  pour  raison  de  pluseurs  cas  crimineiz ,  crmme 
délicts  et  maléfices  et  aussi  de  bans  remis  et  pardonnez  par  y 
cellui  mons'  le  duc  et  appliquiés  entièrement  à  sou  prouffit 
sanz  ce  qu'ilez  aient  voulu  souffrir  que  ledit  demandeur  y  ait  eu 
le  tiers  ;disoit  aussi  que  le  bailli ,  prévost  et  autres  officiers 
dudit  mons^  le  duc  avoient  contredit  et  empeschiô  et  encoires 
contredisent  chascun jour,  audit  demandeur  ou  à  ses  gens  et 
officiers  pour  lui ,  de  avoir  et  prandre  le  tiers  entièrement  es- 
amendes  qu'ilz  recevoient  et  qui  estoient  plorées  pardevant 
eulx  du  consentement  départie  ou  autrement  quant  ycelles 
amendes  excédoient  le  taux  coustumier  et  amendes  des  loys , 
mais  seulement  lui  vouloient  bailler  la  porcion  de  l'amende 
coustumière  et  le  surplus  recevoient  et  appliquoient  au  prouffit 
dudit  mons''  le  duc  en  déclairant  sur  ces  choses  pluseurs  cas 
particuliers  en  songrant  préjudice  et  domaige  si  comme  il  disoit; 
le  procureur  dudit  mons^le  duc  disant  au  contraire  que  ladicte 
terre  et  chastellenic  de  Lille  c^loit  des  membres  de  son  conté 
de  Flandres ,  parrie  ancienne  du  royaume  de  France,  et  lequel 
conte  il  tenoit  en  une  foy  et  hommaige  du  Roy  nostre  sire ,  et , 
de  si  longtemps  qu'il  n'estoit  mémoire  au  contraire,  le  gou- 
verneur de  Lille  avoit  et  a  acoustunié  de  congnoistre  des  cas  de 
ressort  et  de  souveraineté  comme  de  sauvegarde,  enfrainte  de 


— fia  — 

tas  denouvellité,  rébetlions  et  désobéissances ,  lM>nspirMi<ms  et 
assemUées ,  cas  usuraires  et  assuremens  enfreins  et  aussi  de 
pluseurs  autres  cas  énormes  dont  les  lois ,  hors  des  TiHes  pri- 
vilégiés ,  ne  povoient  adjugîer  amende  qm  de  soixante  soiz  et 
non  point  de  restitucion  a  partie,  combien  qae  les  cas  de  raison 
requièrent  plus  grant  panicion  et  de  touz  autres  cas  apparte- 
Dans  et  regardans  ressoct  et  souveraineté  et ,  quant  aucuns  des 
subgez  de  ladicte  terre  et  chastellenie  avoient  recours  à  luy 
pour  justice  et  iiz  se  soubzmeltoient  d'estre  à  droit  par  devant 
lui  ou  donnoient  responce ,  il  n'estoit  tenu  de  en  faire  aucun 
renvoy  et  appartenoit  audit  mons'^  le  duc  seul  et  pour  le  tout 
toutes  les  amendes  jugées ,  receues  ou  tauxées  par  lui  ou  son 
lieutenant  des  cas  dessus  diz  dont  il  avoit  la  congnoissance 
senz  ce  que  ledit  demandeur  y  eust  aucune  porcion.  Âvecques 
ce  disoit  ycellui  procureur  duditmons'  le  duc  que,  à  cause 
de  sadicie  conté  et  parrie  il  avoit  plusieurs  beaulz  Areis ,  ambles- 
ces  et  prééminences ,  et ,  autres ,  que  sondit  conté ,  duquel 
ladicte  terre  et  chasteiteaie  est  membre  comme  dit  est,  ilfo- 
voit  remettre  et  pardonner  touz  crismes,  appemilx^  délicts  ^ 
maléfices ,  et  aussi  bannisseniens ,  et  les  rappeler ,  èsquelx  cas 
ledft  deiifiandeur  ne.  povoit  avoir  ou  demander  aucuft  liers 
ou  porcion,  svpposé que  ledit  mons'  le  4ttc  «réservast à  lui  la 
punicton  civile  ou  qu'il  en  preist  fitance ,  atickofis  lui  eoaipé- 
loft  ôt  appartenoit  seul  et  pour  te  tout;  mais  devoit  avoir  sea- 
lemeM  en  aucun  èas  ledit  demandeur  le  tiers  es  amendes  g0«s- 
lumières  de  soixante  livr^  ou  d*aiitres  sommes  au  désaubz 
jugées  ou  receues,  du  consentement  des  parties,  par  les 
bommes  et  lois  dudit  mons'  le  duc  en  la  ville  et  chasielleniede 
Lille  ou  receues  par  les  bailli  et  prévosts  cynlessaobz  détlai- 
rés ,  sanz  ce  que  ledit  demandeur  y  puisse  autre  ebose  avefr 
oiti  demander ,  et  le  surplus  appartenoit  et  appartient  entièreiffie&t 
audit  mons'  le  duc  car  ycetlui  demandeur ,  àtnause  de  son  droit 
qu'il  disoit  avoir  comme  cbastellain ,  n'avott  et  ne  ^voii  avoir 


-m- 

OU  demander  le  tiers  es  amendes  coustumières  jugées  ou  reoeuet 
du  coaseotement  des  parties  dont  les  lois  povoient  congnoistre 
et  de  telz  caz  dont  ilz  jugeroient  amende  tant  seulement.  Et , 
quant  aux  rémissions  et  à  rappeaulx  de  ban  et  autres  crismes 
et  délicts  dont  le  dit  mons'  le  duc  faisoit  rémission ,  ycellui 
demandeur  ne  poYoit  en  ce  prétendre  avoir  aucun  intérest  :  Car 
en  telz  cas  les  lois  ne  adjugent  point  d'amende  senon  de  trièv(Q3 
enfraintes ,  ouquel  cas  ledit  mons''  le  duc  ne  empeschoit  ne  y^Hl- 
loit  point  empeschier  que  ledit  demandeur  n'eust  le  tiers  en 
l'amende  coiistumière  si  elle  estoit  jugée  par  loy ,  avecqu^ 
aucuns  autres  faiz  et  deffenses  que  ledit  mons'  le  duc  et  ses 
ofSeiers  disoient  et  alléguoient  en  ceste  partie ,  et  disoit  ycellui 
procureur  que  des  choses  dessus  dictes  et  chascune  d'icelles  ledit 
mons'  le  duc  avoit  droit  et  estoit  en  bonne  possession  et  saisine 
par  lui  et  ses  prédécesseurs  dont  il  s|voit  cause  par  tel  et  si 
longtemps  qu'il  n'est  mémoire  du  contraire ,  traittié  eat  et  ao^ 
cordé  entre  les  dictes  parties  ,  s'il  plaist  au  Roy  nostre  sire 
et  à  sa  court ,  en  la  manière  qui  s'ensuit  :  c'est  assavoir  que 
ledit  gouverneur  aura  la  congooissance  des  cas  de  ressort  et  de 
souveraineté  et  de  ceuls  qui  sont  prévilégiés  par  les  coustumes 
et  usages  de  ladicte  cbastellenie  ainsi  que  l'on  y  a  usé  es  temps 
passés ,  et  sera  tenuz  de  faire  renvoy  des  autres  causes  qui  se- 
ront introduites  par  devant  lui,,  ou  cas  toutes  voyes  que  desdiz 
renvoiz  faire  ledit  gouverneur  ou  son  lieutenant  sera  souffisam* 
ment  sommés  et  requis ,  par  les  parties  deffenderesses  avant 
qu'elles  soient  liées  par  response ,  deuement  et  sanz  fraude  et 
par  le  procureur  dudit  cbastellain  et  autres  à  qui  il  apparlendra. 
et  soufiira  que  les  parties  deffenderesses  requièrent  ou  ri^veueoA 
eslre  renvoyés  la  où  droit  les  menra ,  et  senon  la  congnoissance 
en  demoura  audit  gouverneur ,  et ,  de  l'amende  qui  sera  jugéd 
en  ceste  partie  et  de.  tous  autres  amendes  qui  seront  jugées»  re^ 
ceues  ou  tauxées  par  ledit  gouverneur  ou  son  lieutenant  pour 
rûsoB  4e&>  Q^  dont  il  aura  et  lui  deiftoui»  la  ewgnoiasance, . 


seront  et  dcmouronl  audit  mons'  le  duc  entièrement  et  à  ses 
successeurs,  et,  pour  ester  toutes  fraudes ,  ledit  mons'leduc 
vieult  et  consent  que  le  procureur  dndit  chasteilain  soit  habiles 
et  receuz  à  requérir  lesdis  renvoys  par  la  manière  dessus  dicte. 
Et  ledit  demandeur  et  ses  successeurs,  chastellains  de  Lille, 
auront  le  tiers  desdictes  amendes  coustumières  de  soixante 
livres  ou  d'autres  sommes  ou  dessoubz  qui  seront  jugées  par  les 
hommes  jugans  en  la  Sale  à  Lille  au  conjurement  du  bailli ,  ou 
par  les  eschevins  duditlieu  au  conjurement  du  prévost  ou  bailli, 
par  les  eschevins  de  Seclin  et  eschevins  de  Nappe  (sic)  et  es- 
chevins de  Wepes  et  de  Haluin  au  conjurement  des  baillifs 
lesdiz  lieux  ,  et  aussi  des  amendes  qui  seront  receues ,  adjugées, 
tauxées  ou  composées  par  lesdiz  bailli  ou  prévost  de  Lille  ou 
leurs  lieux  tenans  et  aussi  par  les  baillifs  dessus  diz  pour  raison 
des  cas  dont  les  loys  pourroient  congnoistre  ou  adjugeroieot 
amende  par  la  manière  qui  s'ensuit  :  C'est  assavoir  que  des 
amendes  coustumières  où  les  villes  ont  et  prennent  porcion, 
le  dit  chasteilain  aura  le  tfers  de  ce  qu'il  demourra,  et,  là  où 
lesdictes  villes  ne  prendent  riens ,  ycellui  chasteilain  aura  le 
tiers  de  l'amende  par  la  manière  que  dessus  est  dit  et ,  se  les 
dis  bailli  ou  prévost  prenoient  ou  recevoient  des  délinquans  plus 
grans  amendes  ou  finances  que  les  lois  n*eussent  adjugié,  ledit 
chasteilain  aura  sa  porcion  de  l'amende  coustumière  comme  dit 
est  et  le  surplus  sera  et  demeura  audit,  mons'  le  duc.  Avecques 
ce ,  ledit  demandeur  et  ses  successeurs  chastellains  n'auront 
riens  es  amendes  des  cas  de  ressort  et  desliz  de  lois  et  de  jus- 
tice ,  et  ne  sont  pas  comprises  en  cest  présent  accort  les  amendes 
qui  se  jugeront  par  les  eschevins  de  Lille,  au  conjurement  du 
bailli  ou  autrement ,  pour  la  rivière  et  navie  qui  vient  de  la 
Bassée  à  Lille  ne  aussi  es  amendes  de  la  visitacion  de  la  rivière 
de  le  Deule  qui  va  de  Lille  aux  Yielz-Planques  de  Deulesmons, 
et  des  deffaulx  qui  y  seront  trouvez,  et ,  quant  ad  ce ,  demou- 
ront  les  parties  en  tel  estât  qu'elles  estoient  avait  ce  présent 


—  816  — 

accord ,  et  aussi  n'aura  riens  ledit  cha^tellain  es  amendes  des 
faiz  advenus  ou  bailliage  des  régales  qui  est  entre  l'Escaut  et 
Haynau  ne  en  la  ville  et  baillie  du  Quesnoy-sur-le-Deuie ,  et , 
quant  aux  rémissions  des  cas  criminelz  ou  délictz  et  aussi  des 
rappeaulx  de  bans,  se  ledil  mons'  le  duc  ou  ses  successeurs  en 
prennent  amende ,  prouffit  ou  finance ,  ledit  demandeur  ou  aes 
successeurs  n'y  pourront  avoir  ou  demander  aucune  part  ou  por- 
cion ,  et ,  par  la  manière  que  dit  est ,  sera  gardé  ès-cas  qui  ad- 
venront  doresenavant.  Et ,  pour  plus  grant  seureté ,  lesdiz  bailli 
et  prévost  de  Lille,  et  les  baillifs  de  Seclin,  de  Wepes,de 
Anappes  et  de  Halluin ,  toutesfoiz  qu*ilz  seront  crées ,  feront 
serinent ,  aux  lois  des  lieux  ainsy  comme  il  est  acoustumé  et  en 
la  présence  du  procureur  dudit  chaslellain  s'il  y  vieult  estre , 
de  garder  bien  et  loyaument  le  droit  dudit  chastellain  et  de 
bailler,  à  lui  ou  à  son  receveur ,  le  droit  qu'il  devra  avoir  es 
amendes  dessusdictes ,  et  seront  tenuz  lesdiz  bailli  et  prévostz 
de  monsirer  par  déclaracion  et  par  escript  au  receveur  dudit 
chastellain ,  une  fois  ou  deux  l'an ,  les  amendes  qu'ilz  auront 
receues  ou  qui  leur  seront  promises  à  païer  et ,  parmi  ce ,  se 
partiront  et  partent  lesdictes  parties  de  court  et  de  procès  sanz 
despenz  et  amende  l'une  envers  l'autre ,  et  à  tenir  cest  présent 
accord  veullent  estre  condcmpnez  par  arrest  de  la  court  dudit 
Parlement  —  Fait ,  du  consentement  de  maistre  Jaques  Lefer , 
procureur  dudit  mons'  le  duc  de  Bourgoigne ,  et  de  Sévin  Douce, 
procureur  dudit  mons'  le  conte  de  Saint-Pol  le  XXYIP  jour  de 
may  l'an  mil  CGC  IIII»  et  douze. 

Âd  quodquidam  accordum  ac  omnia  et  singula  in  suprascripta 
cedula ,  contenta ,  tenenda ,  complenda  ac  firmiter  et  inviola- 
biliter  observanda  prefata  curia  nostra  partes  predictas  et  earum 
quamlibet  ad  requestam  et  de  consensu  magistrorum  Jacobi 
Lefer,  dicti  patrui  nostri ,  et  Sévin  Douce,  predicti  comitis  Sancti 
Pauli  procuratorum ,  per  arrestum  condempnavit  et  condempnat 
et  ea  ut  arrestum  ejusdam  curie  teneri ,  compleri  et  observari 


—  816  — 

a€  exeenoioni  demandari  volyil  et  preoepit.  In  cujus  rei  tesii- 

moaioiD  furescntibus  litteris  nosirum  jussimus  apponi  sigiUuoL 

Datum  Parisiis ,  in  Parlamento  nostro  »  XXVII*  die  maii ,  amo 

Domini  millesimo  trecentesimo  nonagesimo  secundo ,  et  rcgnî 

naetri  duodecimo. 

Collatio  facla  est. 

ConcordaUini  in  cnria  : 

Signé  :  J.  willequin. 

ArthiY66  départementales  du  Nord  ,  original  en  parchemin  scellé 
du  sceau  royal. 

217. 

tSWi»  19  février.  —  Traité  de  mariage  d*Ântoine  de  Bourgogne 
avec  Jeanne,  fille  de  Walleraad  de  Luxembourg,  comte  de  Ligny, 
châtelain  de  Lille. 

Hut, générale  et  particulière  de  Bourgogne,  par  un  bénédictin  de 
8,  Bénigne  de  Dijon  ,  de  la  congrégation  4e  SaiaUMaur ,  t.  m , 


218. 

SI  /crrier.  —  «  Des  lettres  de  la  démission  faite  par  Mgr 
de  Saint-^l  de  la  chastetlenie  de  Lille  au  prouffit  de  ma  damoiseile 
sa  fille,  a 

Chambre  des  Comptes ,  minute  N^  14418.—  Histoire  générale  et 
fmtkmJUère  de  Bamrgogme^  t.  ui,  preuves  glxt. 

219. 

1414,  9fijMlet.  ^  Engagement  pris  par  les  èchevins  de  la 
>ine  de  Lille  d'enleirer  à  leurs  dépens  dès  qu'ils  en  seront  requis ,  le 
nio«)in  à  vent  que  le  duc  d«  Brabant  leur  a  accordé  de  bâtir,  â 
cavae  4es  guerres,  sur  la  motte  dite  du  châtelain,  dans  reneoÎBte  de 


A  tons  ce«lx  qm  ces  présentes  lettres  verroi^  ou  orroot , 
eadieviw  de  le  ville  de  Lisle  en  Flandres ,  salut ,  comme  très 
neMe^  Irts  piîsaant  prince  el  très  redoublé  sdgnear  moas'  le 


-  811  - 

duc  deBrabantet  de  Limbourg,  aïant  les  bail ,  garde,  gouver- 
nement et  administracion  de  Jehan  et  Phelippe,  Messeigneurs  ses 
enfants ,  menre  d'ans,  et  de  leurs  terres  et  possessions,  consi- 
dérant les  grans  guerres  et  divisions  estans  à  présent  en  ce 
Royalme  et  les  grans  nombre  et  multitude  de  ^ens  d'armes  qui, 
pour  occac'on  des  ditles  guerres,  sont  maintenant  et  sont  tailliez 
d'estre  ycy  environ ,  par  quoy  les  bonnes  gens,  manans  et  babi- 
lans  de  ladite  ville  de  Lisle  ne  pouroienl  ,  sans  trës-grant  péril 
et  dangier,  aller  ne  envoyer  maulre  leurs  grains  au  dehors 
d'icellc,  nous  ait  otlroyé  et  consenty  à  nostre  humble  supplica- 
tion et  en  faveur  de  la  chose  publique  de  la  ditte  ville  de  Lisle 
de  faire  mettre  et  asseoir^  pour  celle  fois  seulleroent,  ung  mollin 
à  vent  sur  la  motte  que  on  dist  la  motte  du  chastellain ,  assise  en 
icelle  ville  de  Lisle  et  appartenant  à  mesdis  seigneurs  ses 
enfans,  à  cause  de  ladite  chastellenie  de  Liste.  Savoir  faisons  et 
recongnoissons,  par  ces  présentes,  pour  et  ou  nom  de  ladite  ville 
de  Lisle,  que  par  l'assiette  dudit  molin  nous  ne  voulons  ne 
entendons  acquérir,  ores  ne  pour  le  temps  à  venir,  aucun  droit, 
possession  ou  .••aisine  contre  ou  au  préjudice  de  mondit  seigneur 
le  duc  de  Brabant,  de  mesdis  seigneurs  Fesenfans,  de  leurs 
hoirs  et  successours ,  chastcliains  de  Lisle,  ne  de  leurs  seigneu- 
ries, drois,  franchises  et  libertezqu'ilz  ont  en  leur  dite  motte  et 
es  appartenances  et  appendences  d'icelle  ;  et,  en  oultre,  avons 
promis  et  prome'.ons,  par  ces  meisnies  présentes  ,  ioyalment  et 
en  bonne  foy  ou  nom  que  dessus,  que  ledit  molin  nous  ferons 
oster  plainement  et  entièrement  sens  aucun  délay,  contredit  ou 
difficulté,  et  seus  ce  que  ce  soit  aucunement  aux  frais  et  despei  s 
de  mondit  seigneurie  duc  de  Brabant,  de  mesdis  seigneurs, 
ses  enfants ,  ou  de  leurs  dis  hoirs  et  successeurs  quant  de  par 
eulx  ou  aucun  d'eulx  nous  en  serons  requis.  En  tesmoins  de 
ce  nous  avons  fait  mettre  le  seel  aux  causés  de  ladite  ville  de 
Lisle  à  ces  présentes  et  icelles  baillées  à  mondit  seigneur  le 


—  818  — 

duc  de  BrabaDt .  te  XX*  jour  de  juillet  Tan  mil  quatre  cens  .et 
quatorse 

Fonds  de  la  Chambre  des  Comptes  de  Lille ,  original  en  par- 
chemin scellé. 

220. 

iâSft  ,  16  ieptembre,  au  château  de  Bohain.  —  Approbation 
par  Philippe  de  Brabant ,  comte  de  Ligny  et  de  Saint-Pol ,  seigneur 
de  Fiennes  ^  châtelain  de  Lille ,  d*un  acte  concernant  l'abbaye  du 
Saint-Sépulcre,  à  Cambrai. 

Fonds  de  Tabbaye  du  Saint-Sépulcre,  original  muni  d'un  sceau  : 
. . .  .ilippe  de  Brehant  conte  de  Saint  Paul.  Écu  écartelé  aux  1  et  4 
de  trois  fleurs  de  lys  à  la  bordure  engrelée ,  aux  2  et  3  d'un  lion  à 
queue  fourchée  passée  en  sautoir,  timbré  d*un  heaume  cime  d'une 
fleur  de  lys,  supporté  par  deux  dames.  Contre-sceau  :  un  heaume 
cime  d'une  fleur  de  lys ,  supporté  par  deux  aigles.  S\  Philippe  de 
Brehant  conte  de  Liney  etdeSt,  Poul.  ^Demay,  Inventaire  des  sceaux 
de  la  Flandre,  Il  ^h^yj.) 

221. 

f  481  ,  12  août,  —  Pierre  de  Luxembourg  ,  comte  de  Saint-Pol , 
seigneur  d*Enghien ,  châtelain  de  Lille  ,  donne  quittance  de  ses 
dépens  comme  lieutenant-général  du  duc  de  Bourgogne  au  comté 
d'Artois  et  en  la  châtellenie  de  Lille. 

Chambre  des  Comptes  ,  original  muni  d'un  sceau  dont  la  légende 
est  détruite  Ecu  au  lion  couronné  à  queue  fourchée  passée  en 
sautoir,  penché,  timbré  d'un  heaume  cime  d'un  dragon  issant, 
supporté  à  dextre  par  un  grifibn  tenant  d'une  serre  la  bannière 
d'Enghien  et  de  l'autre  celle  de  Châtillon  au  lambel  de  cinq  pendants, 
supporté  à  sénestre  par  un  autre  griffon  tenant  aussi  deux  bannières, 
l'une  billetée  ,  l'autre  au  lion.  (Demay,  Int^entaire  des  sceaux  de  la 
Flandre ,  ii,  5558.) 

222. 

m 

1496,  iO  septembre.  —  Lettres  de  sauvegarde  délivrées  par 


—  819  — 

Louis  de  Luxembourg ,  connétable  de  France ,  en  faveur  du  domaine 
de  Camphin  en  Carembaut  et  du  hameau  de  Anecourt,  dont  il 
était  l'avoué  héréditaire,  et  où,  en  vertu  de  ses  fonctions  de  châte- 
lain de  Lille,  il  pouvait  rendre  justice  et  percevoir  les  amendes  et  les 
autres  redevances  seigneuriales. 

Van  Lokeren ,  Chartes  et  documents  de  Vabbaye  de  Saint-Pierre  , 
à  Gand,  N"  1680. 

223, 

1440 ,  au  couvent  de  Phalempin.  —  Jacques  ,  par  la  permis- 
sion  divine  humble  abbé  de  Téglise  Saint-Christophe  de  Phalempin  , 
au  diocèse  de  Tournai ,  fait  savoir  qu'un  différend  s'est  élevé  entre 
le  comte  de  Saint-Pol ,  châtelain  de  Lille ,  ses  bailli ,  procureur  et 
officiers  d'une  part ,  et  le  couvent  ,  ses  bailli  et  officiers  d'autre 
part ,  au  sujet  de  la  juridiction  et  justice  que  chacune  des  parties 
prétendait  exercer  en  la  terre  de  ladite  église  de  Saint-Christophe  , 
notamment  au  regard  des  prises  et  arrêts  de  corps  tant  en  cas  cri-> 
minels  que  pour  débats  et  démêlés  ;  que  le  sergent  de  l'abbaye 
avait  arrêté  ,  pour  larcin  ,  et  mis  dans  les  prisons  du  châtelain  un 
nommé  Hennequin  PoUet;  que*  le  bailli  dudit  châtelain  ayant  refusé 
de  leur  remettre  le  prisonnier,  les  religieux  avaient  intenté  une 
action  au  comte.  L'abbé  rappelle  qu'en  4  234  ,  certain  accord  avait 
été  passé  entre  l'un  de  ses  prédécesseurs  et  le  châtelain  Guillaume  , 
réglant  les  droits  de  chacun  touchant  la  justice  à  exercer  sur  la 
terre  de  Saint  Christophe  ;  que  s'appuyant  sur  cet  accord  ,  le  comte 
de  Saint-Pol  interdisait  à  l'abbaye  tout  arrêt  de  corps  ,  spécialement 
pour  rapt ,  vol  de  chemin  ,  meurtre  ,  incendie  ,  effusion  de  sang  et 
rixes ,  et  protestait  contre  la  prise  d'Hennequin  Pollet.  Pour  éviter 
plus  grand  et  dispendieux  procès  et  demeurer  en  bonne  amour  avec 
le  comte  ,  et  en  considération  de  ce  que  ses  ancêtres  étaient  les  fon- 
dateurs de  l'abbaye  ,  l'abbé  et  le  couvent  déclarent  renoncer  à  leur 
action  et  s'en  rapporter  sans  réserve  à  la  décision  du  comte  sur  le 
débat  et  à  son  interprétation  ,  pour  l'avenir ,  de  l'accord  de  4  234, 
établissant  leurs  procureurs  sire  Antome  Herman ,  sire  Jean  Hau- 
relay ,  Jean  Marlière ,  Jean  Hovine  et  Jean  Baillet ,  poui  le  cas  où 


ils  seraient  appelés,  de  ce  chef ,  devant  la  Gouvernance  de  Lille  ou 
tonte  antre  jnstice. 

Inséié  dans  nn  acte  de  15^  ;  long  roulean  de  parchemiii ,  aux 
archÎYea  du  Noid ,  fonds  de  Phalempin. 

224. 

1440,  18  août.  —  Louis  de  Luxembourg ,  comte  de  Saint-Pbl , 
de  Liney,  de  Conversan  et  de  Brienne,  seigneur  d*Enghîen,  châtelain 
de  Lille ,  fait  connittlre  qu'un  diflërend  s*est  élevé  entre  le  bailli  et 
les  officiers  de  sa  châtellenie  d*une  part ,  et  les  religieux ,  abbé  el 
couvent  de  Saint  Christophe  de  Phalempin  ,  d'autre  part ,  au  sujet 
de  certains  droits  de  justice  que  les  religieux  prétendaient  avoir 
plus  étendus  dans  leur  domaine  et  que  les  dits  bailli ,  procureur  et 
ofQciers  maintenaient  devoir  être  limités  selon  la  charte  commune 
de  1234  ;  que  les  dits  religieux  lui  ont  intenté  une  action  à  laquelle 
ils  ont  depuis  renoncé ,  déclarant  s'en  rapporter  à  sa  décision  sou- 
veraine sur  le  débat ,  et  à  son  interprétation ,  pour  Tavenir ,  de  cer- 
tains points  obscurs  de  ladite  charte  commune.  Le  comte,  ayant 
pris  l'avis  de  son  conseil ,  ordonne  que  désormais  ses  officiers  et 
ceux  de  l'abbaye  se  régleront ,  au  fait  des  arrêts  de  corps  et  exploits 
de  justice,  sur  ladite  charte  de  1 231  ;  et  interprétant.  la  clause  qui 
paraissait  obscure  et  qui  est  ainsi  conçuo  :  n  Et  ly  Castelain  a  par 
toute  la  terre  Saint-  Christofre  murdre,  rap,  reube  de  chemin  ^ 
arsin ,  larron ,  sang^  burine  tneslée  etc,  »,  il  décide  que  sur  toute 
la  terre  de  Saint-Christuphe ,  la  connaissance  de  ces  cas  criminels , 
quant  à  l'arrestation  des  coupables  et  à  l'exécution  des  jugements , 
lui  appartiendra  à  toujours  et  à  ses  officiers  ,  à  l'exclusion  de  l'ab- 
baye ;  mais  que  ses  officiers  seront  tenus ,  suivant  la  teneur  de  la 
charte  commune ,  de  soumettre  au  jugement  des  juges  de  l'abbaye 
tout  prisonnier  arrêté  par  eux. 

Inséré  dans  un  acte  de  1529  ;  long  rouleau  de  parchemin  ,  aux 
archives  du  Nord  ,  fonds  de  Phalempin. 

225. 

14M.  —-Simon  de  Luxembourg ,  prévôt  de  Saint-Onier ,  et  Jean 


—  8«1  — 

de  Ligny  ,  dit  Galois ,  arbitres  élus  par  le  comte  de  Saint-Pol ,  châ- 
telain de  Lille  ,  d*une  part  ;  Yves  Gruyau ,  doyen  de  Reims  et  Jean 
Hovine  ,  arbitres  choisis  par  les  relifrîeux ,  abbé  et  couvent  de  Saint 
Christophe  de    Phalempin ,    d'autre  part ,   font  savoir  que  lesdits 
religieux  ont  intenté  un  procès  ,  par  devant  le  gouverneur  de  Lille  , 
aux  officiers  du  comte ,  disant  les  demandeurs  :    a  qu'ils  estoient 
0  fondés  par  ung  nommé  Sawalle  qui ,  en  son  temps ,  avoit  esté 
D  chastellain  de  Lille ,  et ,    après  le  trespas  dudit  Sawalle ,    ung 
»  nommé  Robert  ,   qui  fu  aussi    chastellain   dudit  lieu  en  l'an 
»  XG IIIF^  X  ,  laboura  tellement ,  par  pryères  et  requestes,  à  deffunct 
0  de  bonne  mémoire  Robert ,   lors  conte  de  Flandres ,  qu'il  donna 
»  et  ottroya  à  ladicte  église  et  abbeye  ,  et  en  toutes  ses  maisons  et 
D  héritaiges  qui  lors  lui  appartenoient  et  appartenroient,  plaine  liberté 
»  et  franchise  telle  que  l'église  Saint-Pierre  de  Lille  avoit ,  en  estant 
»  à  ioelle  église  et  abbeye  toute  servitude  et  toute  exacion  des  drois 
))  appartenans .  aux  contes  de  Flandre  et  chastellain  de  Lille ,  et 
B  confirma  lesdites  franchises  ainsi   que   ledit  Sawalle  leur  avoit 
0  donné  et ,  au  tiltre  dudit  admortissement ,  avoient  lesdis  religieux 
»  joy  et  usé  de  tous  leurs  héritaiges  en  la  franchise  de  toute  justice , 
»  haulte ,  moïenne  et  basse ,  sans  que  ledit  chastellain  eust  aucun 
»  droit  en  la  terre  de  ladite  église ,  par  l'espasse  de  11^  ans  ou  plus 
»  et  depuis  ,   environ  Tan  mil  IFXXXIIII ,  question  se  meult  d'entre 
B  lesdift  religieux ,  pour  la  jui  idiction  de  ladite  église  ,  et  deffuncts 
*  Willame ,  lors  chastellain  de  Lille ,  et  Jehan ,  castellaîn  de  Per- 
»  ronne ,  son  nepveu  et  son  hoir ,  lesquelles  parties  lors  prinrent , 
»  d'un  commun  assentemeni ,   ung  traittié  et  acord  par  lequel  cha- 
»  cune  des  dictes  deux  parties  se  devoit  rieuler  au  regard  de  la 
»  juridicion  de  la  dite  église  et  des  hostes  et  manans  d'icelle....  et 
)>  meismement  que  par  les  condicions  y  déclarées ,  les  maisons  de 
»  ladite  église  et  leurs  hostes  estoient  frans ,  quittes  et  délivrés  de 
»  toutes  impeticions ,  services ,  courouwées  envers  le  chastellain  et 
»  ses  sergens  et  es  toit  ledit  chastellain  advoé  et  garde  de  ladicte 
B  église  ,  et  lequel  ne  povoit  autre  chose  demander  sur  la  terre  de 
»  ladite  église  que  ce  que  ledit  traittié  devisoit  »  ;  que  le  comte  de 
Saint-Pol,  par  ses  lettres  du   18  août   U46 ,   avait  promis  de  se 
régler  sur  ce  !raité  de  \  234  ;  que  néanmoins  en  l'an  1 448  ,  Baudart 


de  Cuvitlers ,  bailli  de  la  chétellenie ,  avait  fait  publier  et  tenir  une 
franche  vérité  à  Phalempin ,  en  laquelle  les  hommes  de  fief ,  tels  que 
Jean  Chivort ,  îjaurens  Le  Barthelemi ,  Jacquemart  Duponchiel,  Jean 
d' Astices ,  Mahieu  Le  Thiérier  et  autres  ;  avaient  condamné  les  dé- 
faillants  à  Tamende  de  60  sous  et  avaient  fait  saisir ,  pour  avoir 
paiement  de  cette  amende ,  un  nommé  Hellin  Cochet ,  hôte  et  sujet 
de  Tabbaye ,  qu'ils  avaient  retenu  prisonnier  et  n'avaient  relâché 
que  sous  caution.  —  A  quoi  le  bailli  et  les  hommes  de  fief  répon- 
daient: que  les  religieux  de  Phalempin  tenaient  leur  temporel  du 
châtelain  dont  les  ancêtres  étaient  fondateurs  de  leur  couvent  ;  que 
ledit  i^hâtolain  était  en  possession  de  tout  temps  de  tenir ,  dans  sa 
seigneurie ,  une  vérité  générale  une  fois  en  trois  ans ,  suivant  la  cou- 
tume de  la  Salle  de  Lille ,  sur  tous  ses  sujets  ,  a  hostes ,  manants , 
couchans  et  levans»  ;  que  la  plupart  des  hôtes  de  Tabbaye  s*y 
étaient  soumis  sans  contredit  et  que  si  Hellin  Cochet  avait  encouru 
Tameude  de  60  sous ,  les  religieux  n'étaient  point  fondés  à  s'opposer 
au  jugement  des  hommes  de  fief  du  comte.  —  Les  religieux  répli- 
quaient qu'ils  n'étaient  point  sujets  du  comte ,  que  celui-ci  n'avait, 
comme  avoué  de  leur  église ,  d'autre  droit  sur  eux  que  ceux  repris 
au  traité  de  \'i3i  y  lequel  les  maintenait  libres  de  toutes  exactions 
et  redevances  et  ne  faisait  nulle  mention  de  l'obligation  pour  leurs 
hôtes  d'assister  aux  vérités  générales.  Les  arbitres  font  connaître 
qu'après  diverses  informations  ,  enquêtes  et  délibérations  ,  les  parties 
étaient  convenues  de  s'en  rapporter  à  leur  jugement.  —  Suit  la  pro- 
messe  de  l'abbé  Jacques ,  \  8  mai  4  4  49  ;  puis  la  sentence  des  arbitres, 
déboutant  les  religieux  de  leur  opposition  et  prescrivant  le  réempri- 
sonnement de  Hellin  Cochet ,  23  juin  \  450. 

Archives  départ,  du  Nord  ,  fonds  de  Phalempin  ;  original  en  une 
longue  bande  de  parchemin. 

226. 

iâttS  ,  18  mai.  -^  Louis  de  Luxembourg ,  comte  de  Saint-Pol , 
connétable  de  France,  ayant  préservé  plusieurs  seigneuries  de  l'abbaye 
dont  il  était  l'avoué  dans  la  châtellenie  de  Lille ,  contre  les  agressions 
et  le?  pillages  des  hommes  de  guerre  ,  l'abbé  de  Saint-Pierre  de  Gand 


-  828  — 

le  nomme  avoué  de  Harnes  y  Ânnay  et  Loison  et  s'oblige  à  lui  payer 
de  ce  chef  une  rente  annuelle  de  50  chapons.  L*avoué  reconnaît  que 
la  charge  et  la  redevance  ne  lui  ont  été  conférées  que  pour  sa  vie 
durant  et  que  ses  héritiers  n*y  ont  aucun  droit.  —  Le  même  jour 
Louis  de  Luxembourg  délivre  des  lettres  de  sauve-garde  aux  habitants 
de  Harnes  ,  etc.,  et  aux  autres  seigneuries  dont  il  était  avoué. 

Van  Lokeren  ,  Chartes  et  documents  de  V abbaye  de  Saint'Pierre,  à 
Qand,  N""  1880,  1$81  et  1882. 

227. 

tftjto.  —  Adrien  Mondel ,  par  la  permission  divine  humble  abbé 
du  monastère  de  Saint-Christophe  de  Phalempin ,  fait  savoir  que 
pour  mettre  fin  aux  procès  et  différends  élevés  et  sur  le  point  de  surgir 
entre  son  cx)uvent  et  haute  et  puissante  *dame  Marie  de  Luxembourg, 
duchesse  douairière  de  Vendôme,  comtesse  de  Saint-Pol ,  châtelaine 
de  Lille ,  touchant  les  droits ,  libertés  et  prérogatives  que  l'abbaye 
avait  et  prétendait  avoir  sur  ses  terres  ,  seigneuries ,  hôtes  et  manans 
à  Phalempin  et  aux  environs ,  il  était  allé  vers  ladite  dame  en  son 
château  d'Ënghien,  et  qu'ensemble  iU  étaient  convenus  de  mettre  à 
néant  les  procès  commencés  ;  que  désirant  vivre  en  paix  et  amitié 
avec  ladite  dame ,  et  en  considération  de  ce  que  ses  prédécesseurs 
étaient  les  fondateurs  de  l'abbaye ,  il  avait  ratifié ,  agréé  et  accepté 
le  traité  et  appointement  fait  en  1.446  entre  l'abbé,  son  prédécesseur, 
et  le  comte  de  Saint-Pol  ^  confirmatif  et  interprétatif  en  partie  de  la 
charte  commune  de  1234  ;  que,  pour  éviter  à  l'avenir  toute  diffi- 
culté ,  ils  avaient  ensemble  décidé  de  faire  mettre  ladite  charte 
commune  en  bon  langage ,  au  plus  près  du  sens  et  vrai  entendement 
d'icelle,  faisant  choix,  pour  ce  faire,  de  maître  Wallerand  de  Landas, 
licencié  es  lois ,  conseiller  de  la  ville  de  Lille  ;  Antoine  -Cuvillon  , 
greffier  de  la  Gouvernance  ;  Pierre  Hochard ,  procureur  des  éche- 
vins  de  Lille,  et  Jean  de  Latre ,  ci-devant  greffier  desdits  échevins  , 
qu'ensemble  aussi  ils  avaient  renoncé  d'avance  à  toutes  possessions 
et  saisines  contraires  à  ladite  charte  et  à  l'appointement  de  1446  , 
la  châtelaine  renonçant  de  plus  à  se  prévaloir  de  la  sentence  arbi- 
trale rendue  en  1450  au  profit  du  connétable  de  Saint-Pol ,  promet- 


tant  l'un  et  l'autre  de  ne  sintenter  à  l'avenir  aucune  action  sans 
préalablement  s'être  communiqué  leurs  griefs  réciproques;  dont 
acte,  le  H  octobre  1528.  —  Suit  un  acte  semblable  donné  le  même 
jour  par  la  duchesse  de  Vendôme,  châtelaine  de  Lille.  —  Vénérables 
et  discrètes  personnes  frères  Philippe  du  Breuch ,  prieur ,  Pierre  Le 
Candie ,  Pierre  de  Ligny ,  Jean  Pistoris  ,  Jean  De  le  Planque ,  Martin 
Gillacle ,  Antoine  Malbrancque ,  Liévin  Louchart ,  Jean  Denis ,  Pas- 
quié  Bauduin ,  Jean  Popelaire  et  Herman  Le  Cat ,  prêtres ,  religieux 
profès  de  Tabbaye  et  couvent  de  Saint-Christophe  dé  Phalempin , 
déclarent  agréer  et  ratifier  l'accord  fait  le  \i  octobre  précédent 
entre  leur  révérend  Père  en  Dieu  Adrien  ,  abbé ,  et  très-noble  dame 
Marie  de  Luxembourg ,  duchesse  de  Vendôme  ,  et  s'y  engager  pour 
autant  et  aussi  avant  que  ledit  abbé  s'y  est  engagé.  Fait  au  couvent 
de  Phalempin ,  en  présence  de  sire  Louis  de  Cruce ,  prêtre  ,  notaire 
apostolique  de  la  cour  de  Tournai ,  le  22  octobre  1528.  —  L'abbé 
et  le  couvent  de  Saint^Christophe  de  Phafempin  déclarent  approuver , 
ratifier  et  agréer  l'interprétation  faite  par  les  experts  choisis  de 
commun  accord  avec  madame  la  duchesse  de  Vendôme ,  châtelaine 
de  Lille ,  pour  éclaircir  certains  points  obscurs  de  la  charte  de 
4  23i,  ladite  interprétation  exhibée  sous  serment,  le  22  avril  4529, 
en  présence  de  l'abbé,  de  Guillaume  Hangouart,  son  bailli,  de  maî- 
tres Guillaume  Hangouart ,  Allart  Carotte ,  licencié  es  lois ,  conseil- 
lers ,  Jean  Frémault ,  receveur ,  et  Jean  Duquesne ,  procureur  de  la 
dame  châtelaine  de  Lille.  —  Suit  l'acte  de  4  234  traduit  en  meil- 
leur langage.  —  L'abbé  et  le  couvent  promettent ,  sous  l'obligation 
de  leurs  biens  et  seigneuries ,  de  se  conformer  à  cette  interprétation 
et  ordonnant  à  leurs  officiers  de  se  régler  dorénavant,  dans  l'exercice 
de  leurs  offices,  selon  la  teneur  de  l'acte.  15  juin  4  529 

Archives  départ,  du  Nord,  fonds  de  Phalempin  ,  long  rouleau  de 
parbhemin  auquel  pendent ,  enfermés  dans  des  boites  en  ftrblanc , 
les  sceaux  de  Tabbé  eldeVabbaje. 

228. 

tdA8 ,  4  5  mai,  —  Transport  par  Antoine,  duc  de  Vendôme,  roi 
dtt  Navarre  «  à   Adrienne ,  duchesse  d'Estouteville ,  en  qualité  de 


—  825  — 

tutrice  de  sa  fille ,  Marie ,  dochesse  d'Estouteville  ,  du  comté  de 
Herlies  et  de  la  ville  de  la  Bassée  (  avec  les  terres  de  Gamin  et  du 
Transloy  ),  pour  tenir  lieu  à  celle-ci  de  ce  qu'elle  pouvait  prétendre 
dans  le  partage ,  réservé  par  Marie  de  Luxembourg  ,  châtelaine  de 
Lille,  de  la  succession  de  Françoise  de  Luxembourg,  dame  de  Raves- 
tein ,  sa  sœur. 

81«  registre  des  chartes ,  fol  101  v*.  —  Bibliothèque  publique  de 
Roubaix  Documents  divers  pour  servir  à  l  histoire  des  communes  de 
V arrondissement  de  Lille. 

229. 

157:8  ,  22  mai,  — Approbation  par  Philippe  II,  roi  d'Espagne, 
de  la  cession  du  comté  de  Herlies ,  de  la  ville  de  La  Bassée ,  des 
terres  du  Carnin  et  du  Transloy ,  faite  par  le  duc  et  la  duchesse  de 
Longueville  et  d*Estouteville ,  à  Philippe,  seigneur  de  Sainte-Aide- 
gonde,  de  Noircarmes,  Genech ,  Avelin  ,  Bourghelles,  etc.;  sépar-i- 
tion  des  dits  comtés ,  villes  et  terres  du  fief  de  la  cbâtellenie  de 
Lille  et  leur  réunion  en  un  seul  fief  sous  le  nom  et  titre  de  comté 
de  Herlies  et  seigneurie  de  La  Bassée ,  à  tenir  immédiatement  de  la 
salle  de  Lille  en  toute  justice ,  haute ,  moyenne  et  basse  et  au  relief 
de  \0  livres  de  40  gros  au  profit  du  Roi,  «  sans  que  les  religieulx  de 
»  St-Jehan  de  Jhérusalem ,  ausquelz  appartiennent  les  aultres 
»  reliefs  deuz  à  cause  de  ladite  salle  de  Lille  y  puissent  riens 
»  prétendre.  » 

31"  registre  des  chartes ,  fol.  98  v®.  —  Bibliothèque  publique  de 
Roubaix,  Documents  divers. 


TABLfi  ONOMASTIQUE 


oc 


CARTULAIRE  DES  CHATELAINS  DE  LILLE 


ÂGIEES  (Hugo  de)  ,  chargé  de  recevoir  les  garanties  pour  la  délivrance  du 
comte  Fernand ,  98. 

ÂIGREMONT  (Anselme  d'),  pair  de  Lille,  54  ;  —  (Gilles,  Egidius  d'],  chevalier, 
témoin  ,90;  — ■  (seigneur  d'),  141. 

AIRE  (Chapitre  d')  ;  sa  fondation  confirmée  par  le  pape  Galizte  II ,  24. 

Aire  ;  sa  commune  fondée  sous  le  nom  à'Jmitié ,  62  ;  —  Ville  rendue  au 
comte  Bauduin  IX .  en  vertu  du  traité  de  Péronne  ,  et  remise  à  Louis ,  fils 
aîné  du  roi  de  France ,  en  vertu  du  traité  de  Pont-à-Vendin ,  85. 

ÂiRE  (Bauduin  d')  ;  son  différend  avec  Amould  d'Audenarde  au  sujet  de  la 
terre  de  Fenaing  ,116. 

AiMPREDUS  ,  Umfredus  ,  119  ,   120. 

Aix  ;  Hugo  de  Aqua  ,  témoin  ,2*7. 

Alardus ,  prévôt ,  39  ;  —  de  Lille?  49. 

Albel  (Bauduin  ,  frère  de  Lambert  del) ,  témoin  ,8*7. 

Alnoit,  terre  donnée  à  Tabbaje  de  Bourbourg ,  82. 

Alsace.  {Voyez  Thierri  et  Philippe  d'). 

Alvise,  abbé,  témoin  ,  25. 

Annoit  (Jean  del) ,  témoin ,  75. 

Anastase  ,  chantre  ,  témoin  ,  25,  26. 

Anghin  (Abbaye  d']  acquiert  la  justice  dans  les  marais  d'Emmerin  ,188. 

André  ,  chanoine  ,  témoin ,  25. 

Anecourt,  hameau  de  Camphin-en-Carembaut ,  222. 

Annappes  (Échevins  et  bailli  d'),  216. 

Annay,  possession  de  l'abbaye  de  Saint-Pierre  de  Gand  ,  226. 


—  83t  — 

AnneKIN  I  terre  de  l'abbaye  de  Loos,  tenue  du  châtelain  de  Lille,  102. 

Annoecllin  ,  AneuUn*  en  Garembaut,  possession  de  Tabbaye  de  Saint-Yaast 
d'Arras  et  avouerie  du  châtelain  de  Lille  ;  loi  de  ce  village ,  89. 

Anstaing  (Gvillebert  d') ,  témoin ,  1*75. 

Antoing  (Gérard  d') ,  chevalier,  s^adjoint  à  la  communauté  de  Gondex>art 
dans  un  débat  relatif  aux  marais  d'Herrin ,  201. 

Arbobeto  (Robertus  de) ,  témoin  ,  9. 

Arnoul-le  Vieux  ,.  comte  de  Flandre ,  1  en  notes. 

Arnoul  h  ,  comte  de  Flandre ,  a  donné  Provin  à  Tabbaje  de  St-Tror 

Arques  ,  terre  de  Saint-Bertin  qui  doit  y  jouir  du  droit  de  mouture 

ARRAS  (Évêques  d')  :  Lambert  confirme  les  privilèges  accordés  à  VégliM  i^e 
Mont-Saint-Eloi  par  ses  prédécesseurs  Fulbert ,  Lietbert  <;t  Grérard ,  ÏO  ; 

—  conseille  la  restauration  de  Tabbaye  de  Phalempin ,  1 5  ;  —  Robert 
rétablit  la  paix  entre  l'abbé  de  Marchiennes  et  Roger,  châtelain  de  Lille. 
25 1  26  ;  —  Pierre  récusé  par  la  commune  de  Tournai  dans  sé^  différends 
avec  révoque  Etienne  ,  69. 

Abras  (Abbaye  de  Saint-Vaast  à)  perçoit  un  tonlieu  à  Arras ,  17  ;  —  Alold  et 
Henri ,  abbés  ;  leurs  actes  au  sujet  du  village  de  Béhaignies  ,  18  ;  —  dif- 
férend de  Tabbaye  avec  les  fils  de  W^alter  de  Coclers ,  49  ;  —  Tabbé  Jean 
régie  avec  le  comte  de  Hainaut  la  punition  du  meurtre  à  Haspre ,  58  ;  — 
Tabbaye  possède  les  villages  de  Mons-en-Pévèle ,  d'Annœullin  et  de 
Bauvin-en-Garembaut ,  89. 

Arras  (Robert ,  avoué  d').  Voyez  Béthune. 

Artois  (Comté  d*),  221. 

Artois  (Robert ,  comte  d*)  achète  la  ville  de  Combles ,  119,  120 

ASSENGHIEN  (Jean  d') ,  baiUi  de  Lille ,  180,  181. 

AtticHESi  Jstices  (Jean  d') ,  homme  du  fief  de  la  châtellenie  de  Lille,  225. 

AUBEGOISB  (Béatrix  Li) ,  sœur  d'Adam  de  La  Bassée ,  a  acheté  vingt  livres 
de  rente  sur  le  fief  de  Pérenchies  ,  186. 

Aubers,  {Voyez  Plouich  d'). 

AUBIGNY  (Église  d')  donnée  à  Tabbaye  de  Mont-Saint-Élo  i ,  41 . 

AuBtGNY  (Hugues-Havet  d') ,  sous-avoué  de  Marchiennes ,  2,  47. 

AUCHT,  jéueî,  (Ankins  d'),  chevalier,  témoin,  175. 

Audenarde  (Amould  d')  ;  son  différend  avec  Bauduin  d'Aire  au  sujet  de  la 
terre  de  Fenaing  ,116. 

AVELGHEM  (Guillaume  d')  ;  son  différend  avec  l'abbaye  de  Saint-Pierre  de 
Gand ,  au  sujet  d'une  bruyère  située  audit  Avelghem ,  64. 

AVELIN  (Gérard  d') ,  témoin ,  57  ;  -->  homme  de  la  reine  Mathilde  ,  71  ;  — 
bourgeois  de  Lille  ,  78.         ^ 

A  VELIN  (Philippe  de  Sainte- Aldegonde ,  seigneur  d') ,  229. 

AVESNES  y  droits  et  revenus  sur  ce  territoire  donnés  a  l'abbaye  de  Loos,  "74  ; 

—  revenu  assigné  sur  une  terre  audit  territoire  ,  87. 

AvESNES  (Nicolas  ,  seigneur  d')  ;  sa  fille  épouse  le  comte  de  Saint-'Pol ,  48. 


j 


B.\Ct!ELEAOT,  villa  de  Tabbaye  de  Marchiennes;  uâurpation  qu'y  commet 
Wenemare  de  Isel ,  chevalier,  26. 

Bailkus  (Robert  de) ,  chevalier,  119,  120. 

Baillet  (Jean) ,  procureur  Je  Tabbaye  de  Phalempin  ,  228. 

Barale  ,  terre  en  Gambrésis  ,  8. 

Babghes  (Walcher  de) ,  homme  responsable  pour  Tabbaye  de  Loos  ,  87. 

Bargëul  ,  Baaîrel  (  dîme  de) ,  92  ;  —  Barœl  (rentes  de) ,  96  ;  —  Barœul^ 
terre  vendue  à  Tabbaye  de  Flines ,  122. 

Basenghem  ,  lieu  dit ,  147. 

Bauouin  V  ou  DE  LiLtE ,  comte  de  Flandre ,  1  ;  avoué  deMarchiennes,  2  ;  «— 
consent  à  Ja:  fondation  de  Tabbaye  de  Phalempin ,  3.    • 

Bauduln  vu,  comte  de  Flandre,  fils  de  Robert;  ses  actes  relatifs  aux  abbayes 
de  Saint- Vaast,  H  ;  —  de  Saint-Bertin  ,  1 9  ;  —  de  Saint- Wulmar,  20  ;  — 
de  Saint-Sauveur  de  Ham ,  22  ;  —  de  Saint-Amand  ,  28.  —-  Clémence  , 
mère  de  Bauduin,  participe  à  ces  actes,  19,  22. 

Bauduin  IX  ,  comte  de  Flandre  et  de  Hainaut  ;  ses  actes  relatifs  à  la  collégiale 
de  Lille  ,  68  ;  —  à  l'abbaye  de  Tronchiennes ,  "72  ;  —  à  la  commune  do 
Saint-Omer,  75  ;  —  aux  tonlieux  de  la  ville  de  Gand  ,  76  ;  —  à  l'abbaye 
de  Saint-Bertin  ,  78  ;  —  au  chapitre  d'Harlebeke ,  79  ;  —  empereur  de 
Gonstantinople  ,  fait  instituer  des  prébendes  à  Courtrai  ;  82  ,  83.  —  Les 
villes  d'Aire  et  de  Saint-Omer  lui  avaient  été  rendues  en  vertu  du  traijé 
dePéronne,  85. 

Baiduin  ,  D  api  fer,  témoin  ,  27. 

Bauduin  (Pasquier)  ,  prêtre ,  religieux  de  l'abbaye  de  Phalempin  ,  227. 

Bahfrumes  (Thomas  de) ,  délégué  par  lo  châtelain  de  Lille  pour  mesurer  la 
terre  de  Waimel  ,165. 

Bauvin-en-Gahembadt,  possession  de  Saint- Vaast  d'Arras  et  avouerie  du 
châtelain  de  Lille;  loi  de  ce  village ,  89. 

Beaulieu  (Abbaye  de)  reçoit  du  châtelain  de  Lille  un  bois  en  échange  d*une 
rente,  198  ;  —  vend  ce  bois  à  Saint-Pierre  de  Lille,  194. 

Beauvoir  ;  quatre  chapellenies  y  sont  fondées  par  Wallerand  de  Luxem- 
bourg ,  194. 

Behaignies  ,  village  de  Saint- Vaast  d'Arras,  18. 

Bellinc\mp;  bois  y  situés  ,,193,  197. 

BenoIt  IX  ,  pape  ,  confirme  la  fondation  de  l'abbaye  de  Phalempin  ,  4. 

Berberia  (Autel  de)  ;  di^rend  à  son  sujet  entre  l'abbaye  de  Saint-Vaast  et 
les  fils  de  Walter  de  Coclers ,  49. 

Bergues  ,  Ferais  ,  (Frodoalde  de) ,  témoin  ,11. 

Bergues;  acte,  daté  de  cette  ville  ,81. 

Berthe  ,  mère  du  comte  Arnoul  ;  sa  mort  à  Saint-Trond  et  ses  donations  à 
cette  abbaye  ,  88  et  en  note. 

Bertufle  ,  chanoine ,  témoin  ,  26. 

BÉTHUNE  (Robert  de) ,  témoin  ,11;—  (Guillaume  ,  avoué  de) ,  Glémence ,  sa 
femme ,  et  Robert ,  son  fils  ,  font  des  dons  à  l'abbaye  de  Mont-Saint-Eloi 


-  m  - 

et  à  l*église  de  Saint-Prix  de  Béthune ,  84  .  85  ;  — -  (  Guillaume ,  avoué 
de)  ,  chargé  de  fonder  des  prébendes  à  Notre  Dame  de  Gourtrai ,  82,  83; 
—  Robert  de) ,  avoué  d'Arras  ,  garant  du  traité  de  Péroune  ,110. 

B^TIIUSE  (Robert  de),  frayez  Robert  de  Béthune  ,  comte  de  Flandre. 

BÉTHUNE  (Mahaut  de)  ,  épouse  de  Jean  II ,  châtelain  de  Lille  et  de  Péronne , 
renonce  &  son  douaire  sur  la  ville  de  Combles ,  ayant  reçu  une  compen- 
sation sur  le  Plouich  ,  120  ;  —  veuve  remariée  a  Robert  de  "Wavrin , 
sénéchdl  de  Flandre ,  124  ;  —  mère  d'Isabelle  et  de  Mahaut  de  Lille , 
126  ;  . —  consent  à  la  vente  de  la  dîme  de  Flargelo ,  127  ;  —  mère  du 
châtelain  de  Lille ,  Jean  III ,  a  renoncé  à  son  douaire  sur  les  biens  de 
•    Lorgies  ,188. 

BÉTHUNE  (Willaiime  de),  chevalier,  sire  de  Locres  et  de  Helbnterne,  cousin  de 
Jean  IV,  châtelain  de  Lille,  160. 

BÉTHUNE  (Église  Saint-Prix  de) ,  reçoit  des  dons  de  Guillaume  ,  avoué  de 
cette  ville ,  85. 

Bevri  (Thomas  de)  ,  bailli  de  Lille  et  de  Douai ,  115.  * 

BlEZ  (Liétalde  de) ,  usurpateur  des  biens  de  Tabbaye  de  Marchiennes ,  à  Lor- 
gies, 26,  n. 

Blois  (Marguerite ,  comtesse  de) ,  épouse  de  Hugues  d'Oisy,  109. 

B0H\IN  (Château  de)  ;  acte  daté  de  ce  lieu  ,  220. 

Bohême  (  Wenceslas  de  ) ,  duc  de  Luxembourg ,  de  Brabant  et  de  Lim- 
bourg,  211. 

Bois  (Du)  Bernadus  de  Bosco  et  Allidit ,  sa  femme ,  vendent  à  Saint-Pierre 
de  Lille  les  dîmes  de  Marquette  et  de  Sequedin,  90,  91  ;  —  Aélide,  femme 
de  Bernard  do  Bosco ^  chevalier,  dame  suzeraine  d'une  terre  donnée  à  Tab- 
baye  de  Loos  ,  102.  —  Cf.  Nemore  (de). 

BONDUES  ,  Bonduis  (Olivier  de) ,  témoin,  82  ;  —  Bondues  (Helbodon  de),  pair 
de  Lille ,  54  ;  —  (Gérard  de) ,  homme  de  la  reine  Mathilde  ,71. 

BONIFONTAINE  *,  Tabbaye  de  Phalempin  y  possède  des  terres,  107. 

BORELZ  (Jean)  et  son  fils  Simon  reconnaissent  un  accord  fait  avec  Alold ,  abbé 
d'Arras  ,  au  sujet  du  village  de  Béhaignies  ,  18. 

BOUCIIAIN  (Jeanne  de;,  femme  de  Guillaume  du  Plouich  d*Aubers,  19*7,  202. 

BOUOLI  (Pierre  de) ,  chevalier,  et  son  frère  Jean  ,  châtelain  de  Lille  et  de 
Péronne  ,  vendent  leur  ville  au  comte  d'Artois  ,119,  120. 

Boulogne  (Comtes  de).  Eustache-le->Jeune  avait  fait  don  à  l'abbaye  de  Saint- 
Wulmar  de  la  bergerie  de  Neuvenue ,  20  ;  —  Mathieu  et  Marie,  sa  femme, 
avaient  donré  une  charte  en  faveur  de  l'abbaye  de  Clairmarais  ,  42. 

BOURGHELLES  (Gillebert  do) ,  châtelain  intérimaire  de  Lille  ,  reçoit  l'ordre  de 
faire  respecter  les  droits  de  l'abbaye  de  Saint-Bertin,  "78  ;  —  approuve  une 
donation  faite  au  chapitre  d'Harlebeke  ,  79  ;  —  témoin  d'uu  acte  de  la  reine 
Mathilde ,  80  ;  —  juge  avec  les  nobles  de  la  cour  de  Flandre,  81  ;  —  chargé 
comme  procureur  en  Flandre  de  Bauduin ,  empereur  de  Gonstantinople , 
d'instituer  des  prébendes  à  Courtrai ,  82,  83  ;  —  cité  ,  86  ;  —  fonde  la  cha- 
pelle de  Quiquempoix ,  à  Fiers,  88. 

BOURGHELLES  (Philippe  de  Sainte-Aldegonde ,  seigneur  de)  ,  229. 

Bourgogne  (Duc  de).  f^o/«z  Philippe-le-Hardi ,  comte  de  Flandre. 


^  881  — 

te 

SoUBGOâNE  (Antoine  de),  marié  à  Jeanne  de  Lukeml>our|î^ ,  châtelaine  de  Lille, 
217;  —  duc  de  iîrabant ,  219. 

BornooGNE  (Jean  de) ,  fils  d'Antoine  et  de  défunte  Jeanne  de  Luxembourg , 
châtelaine  de  Lille  ,  219 

BoussavëSNIS  (Hommage  de),  119,  120. 

BOUVINSS  ;  un  des  quatre  ponts  du  Mélantois  ,  192. 

Brab.vnt  (  Ducs  de)  :  Wenceslas  de  Bohômo  ,  duc  de  Luxembourg ,  211  ;  — 
Antoine  de  Bourgogne .  219. 

Brab.vnt  (Philippe  de) ,  fils  d'Antoine  de  Bourgogne  et  héritier  de  «a  mère , 

Jeanne  de  Luxembourg  ,  châtelaine  de  Lille ,  219;  —  comte  de  Lignj  et 

de  Saint- Pot ,  seigneur  de  Fiennos ,  châtelain  de  Lille  ,  approuve  un  acto 

"  concernant  l'abbaye  du  Saint-Sépulcre  à  Cambrai;  description  de  son' 

sceau  ,  220. 

Bray  ,  ville  sur  la  Somme  et  Praaz  ,  vendue  au  roi  Philippe ,  84. 

Brissvrt  (Jean),  convers  de  Tabbaje  de  Lnos,  fait  une  donation  à  ladite 
abbaye,  74. 

Broedcq.  Hugo  de  Bruech  ,  témoin  ,  89  ;  —  Petrus  de  Brocho .  chevalier, 
témoin  ,  90 ,  94  ;  —  Philippe  du  Breuch ,  prieur  de  l'abbaye  de  Pha- 
lempin,  227. 

Broquns.  Voyez  Herrin.  (Wittimus  Brohuns  de). 

Bruges  (Ville  de)  ;  les  échevins  prêtent  une  somme  au  comte  Gui ,  176  ;  — 
Roger,  châtelain  intérimaire  de  Lille,  loge  à  Bruges,  184  ;  —  Actes  datés 
de  cette  ville  ,  212 ,  213. 

Bruges  (Walter,  châtelain'de) ,  témoin  ,11. 

Bruges  (Église  de  Saint-Donat ,  à)  ;  ses  biens  et  privilèges  confirmés  ,  55  ;  — 
déclarée  aussi  libre  que  celle  de  Lille ,  56  ;  —  Gérard ,  prévôt  de  cette 
église  ,  ^8,  79,  82,  83  ;  ■—  prévôt  et  doyen  ,  témoins  ,218. 

BULEZ,  Boulez  (Ade),  119,  120. 


Galixte  II ,  pape ,  confirme  la  fonda.ion  du  chapitre  d'Aire ,  24. 

Cambrai  (Évêques  de)  :  Odon  conseille  la  restauration  de  l'abbaye  de  Pha- 
lempin ,  15  ;  —  W  illaume ,  prévôt  de  Lille ,  fonde  une  chapelle  pour  l'âme 
de  J  ,  autrefois  évoque  de  Cambrai ,  92. 

Cambrai  (Évèché  de)  ;  somme  provenant  des  décimes  ecclésiastiques  de  cet 
évôché ,  prêtée  par  les  échevins  au  comte  Gui ,  176. 

Cambrai  (Église  Notre-Dame  de)  ;  règlement  du  droit  de  gave ,  65  ;  —  reçoit 
en  don  du  châtelain  de  Lille  cinquante-neuf  mencaudées  de  terre  à 
£audry,  187. 

Cambrai  (Abbaye  de  Saint-Aubert  à)  ;  charte  du  comte  Philippe  en  faveur 
de  cette  abbaye  ,  59. 

Cambrai  (Abbaye  de  Saint-Sépulcre  à)  ;  approbation  par  Philippe  de  Brabant 
d'un  acte  concernant  cette  abbaye  ,  220. 

Cahbron  (Abbaye  de) ,  exemptée  de  taxe  ,  66  ;  —  (David,  abbé  de) ,  ihid, 

Cauphin  ,  possesion  de  Saint-Pierre  de  Gand  et  avouerie  du  châtelain  de  Lille; 


n 


—  $82  — 

deotenee  de  Tévêque  de  Tournai  au  sujet  de  la  haute  justice  de  ce  village , 
93  ;  —  au  territoire  de  Carembaut  ;  droits  du  châtelain  et  de  l'abbaye ,  91  ; 
—  règlement  par  le  châtelain  et  Tabbaye  des  poursuites  à  intenter  contre 
les  débiteurs  dans  ce  village .  186  ;  —  obtient  des  lettres  de  sauvegarde  de 
Louis  de  Luxembourg,  222. 

CaNDAVÈNE  (Hugues)  et  ses  fils  tenaient  Téglise  d'Aubigny  en  fief,  41. 

Canteleu  (ruisseau  de) ,  1 47. 

Carembaut.  P^oye»  Annœullin  ,  Bauvin ,  Camphin  en). 

Carette  (AUart)  ,  licencié  ès-lois  ,  conseiller,  227. 

Garmn  (Terre  de) ,  transportée  à  Marie  d'Estouteville,  228  ;  —  cédée  à  Phi- 
lippe de  Sainte- Aldegonde  ,  229  ;  —  séparée  du  fief  de  la  châtellenie  de 
Lille ,  ibid. 

CaSLETDLB  ,  terre  donnée  à  l'abbaye  de  Botirbourg  ,  32. 

Catus  (Jacobus  ,  dit) ,  119,  120. 

Caudry  ;  terre  y  située  donnée  à  l'église  de  Cambrai  ,187. 

Charles  ,  comte  de  Flandre ,  témoin ,  25  ;  —  fait  restituer  à  l'abbaye  d^ 
Marchiennes  ses  terres  de  Lorgies ,  27  ;  —  promet  de  défendre  les  vassaux 
de  cotte  abbaye  ,  28  ;  régie  les  droits  de  Tavouerie  de  la  mÔme  église,  29. 

CmvORT  (Jean) ,  homme  de  fief  de  la  châtellenie  de  Lille  ,  225. 

Clairmar.4IS  (Abbaye  de);  charte  de  Mathieu  ,  comte  de  Boulogne,  et  de 
Marie  .  sa  femme  ,  en  faveur  de  cette  abbaye  ,  42. 

ClaremBAUD  ,  chevalier,  a  fait  des  dons  à  l'abbaye  de  Mont-Saint-Éloi ,  10. 

Clarout  (Bauduin  de) ,  chevalier,  témoin  ,  180,  181. 

Clfrmont  (Béatriz  de) ,  dite  de  Nesle,  femme  du  châtelain  de  Lille  Jean  IV, 
163,  166,  174,  180  ;  —  veuve  de  Jean  IV  et  mère  de  Jean  V,  adhérite 
Mahaut  de  Lille  de  95  livrées  de  terre  ,  181  ;  —  citée  182,  199. 

Clermont  (Raoul  de) ,  connétable  de  France ,  seigneur  de  Nesle  ,  oncle  du 
châtelain  de  Lille  Jean  IV,  178. 

Cluny  (Abbé  de)  confirmé  dans  la  direction  du  monastère  de  Saint-Bertin,  19. 

Cochet  (Hellin) ,  hôte  et  sujet  de  l'abbaye  de  Phalempin  ,  225. 

COCLERS  (Walter  de)  et  ses  fils,  leur  différend  avec  l'abbaye  de  Saint- Vaast, 
au  sujet  de  l'autel  de  Serchingehem  et  Berberia ,  49. 

Combles,  ville  du  châtelain  de  Péronne,  vendue  au  comte  d'Artois,  118, 
119,  120. 

CoMlNES  (Walker  de) ,  témoin ,  9  ;  —.(Bauduin  de) ,  témoin  ,  81  ;  —  (  Bau- 
duin ,  seigneur  de) ,  caution  envers  Isabelle  et  Mahaut  de  Lille  ,  enfants 
de  Mahaut,  châtelaine  de  Lille  et  de  Péronne  ,126. 

Comté  *,  terre  tenue  de  la  conteit  ,114. 

CORDIELES  (Jean) ,  chargé  de  recevoir  les  garanties  jurées  pour  la  délivrance 
du  comte  Feinand ,  98. 

COURTRAI  ;  acte  daté  de  cette  ville  .  113  ;  —  (  mairie  de  ) .  ou  ammanschep , 
cédée  par  le  châtelain  de  Lille  au  comte  de  Flandre  ,  21  >. 

COL'RTRAI  (châtelains  de  :  Galter,  témoin  ,  41  ;  —  Wautier,  sire  de  Nevelle , 
cousin  du  châtelain  de  Lille  Jean  IV,  158. 


GouRTRAf  (église  Notre-Dame  de};  prébendes  fondées  dans  cette  église. 
82,  83. 

Crespel  (Garinus) ,  119 ,  120. 

CreSPINS  (  Sauvales  et  Jean  ) ,  frères ,  chevaliers  ,  violent  les  franchises 
d'Hauhourdin ,  198. 

Crdce  (Louis  de) .,  prêtre,  notaire  apostolique  de  la  cour  de  Tournai ,  227. 

CuviLLERS  (Baudart  de)  ,  bailli  du  fief  de  la  châtellenie  de  Lille ,  225. 

CuviLLON  (Antoine) ,  greffier  de  la  Gouvernance  de  Lille  ,  227. 

Cysoing  (  Engelbert  de  )  cède  le  bodium  de  Lesquin  ,  9  ;  —  (  Roger  de  ) , 
témoin  ,    89. 

Dakpierre.  yojez  Marguerite  et  Gui  de). 

Deinze  ,  Donze ,  terre  vendue  au  comte  de  Flandre  par  Wallerand  de  Luxem- 
bourg, 190,  191. 

Deleplanque  (Jean) ,  prêtre  ,  religieux  de  l'abbaye  de  Phalempin  ,  227. 

Deletour  (Marie) ,  lègue  le  fief  du  Gruel  à  Notre-Dame  de  Lille ,  150. 

Denis  (Jean) ,  prêtre ,  religieux  de  l'abbaye  de  Phalempin  ,  227. 

Deole  ,  rivière  ;  —  Doula  ,  88  ;  —  208,  216. 

DeuléMONT  (Gérard ,  maire  de) ,  197,  202. 

DeulÉBIONT  (Vielz-Planques  de)  ,216. 

Dossemez  (Willaume  de  Mortagne ,  seigneur  de  Rumes  et  de) ,  178. 

Douai.  Actes  datés  de  cette  ville ,  32 ,  175  ;  —  Walter,  châtelain  de  Douai , 
juge  avec  les  nobles  de  la  cour  de  Flandre ,  81  ;  —  Thomas  de  Bevri* 
bailli  de  Lille  et  de  Douai,  115;  —  messire  Gillion  de  Doay,  en  procès 
avec  la  veuve  de  Jean  do  Haudion  »  172  ;  —  Wautier  de  Douai ,  chevalier, 
témoin,  175  ;  —  les  bourgeois  de  Douai ,  arrêtés  à  Ostricourt,  seront  ren- 
voyés devant  leurs  échevins ,  210. 

Douce  (Sevin) ,  procureur  du  comte  de  Saint-Pol ,  châtelain  de  Lille  ,216. 

DOUCHY,  villa  constituée  en  paix  par  le  comte  Bauduin  (de  Lille)  ,  1. 

Drogon  ,  archidiacre ,  25 ,  26. 

DUPONCHIEL  (Jacquemart) ,  homme  de  fief  de  la  châtellenie  de  Lille ,  225. 

Duquesne  (  Jean  ) ,  procureur  de  Marie  de  Luxembourg ,  châtelaine  de 
Lille,  227. 

EiNE  (Conon  de) ,  témoin  ,  5. 

Elbehtus  ,  homme  de  Robert  de  Wahagnies  ,57. 

ElénARD  ,  noble  homme,  son  épouse  et  ses  sœurs,  donnent  leur  terre  de 
Lierres  à  Saint-Sauveur  de  Ham ,  22. 

E.  (  Elisabeth  ?  )  autrefois  châtelaine  de  Lille ,  épouse  de  Guillebert  de  Bour- 
ghelles ,  88. 

Elisabeth  ,  épouse  de  Mathieu  de  Méteme ,  parente  de  Willaume  ,  châtelain 
de  Lille ,  109. 

Emmerin  ,  Amerin  (Hugo  de) ,  chevalier,  témoin  ,  87. 


XII—  22 


^  ÔS4  - 

ËiniBfttM  (Marais  d')  ;  la  Jnstieê  sur  ces  manJa  donnée  à  l'abbaye  d' Anchin,  l8d. 

BngHIBM  (Sei^eura  d').  f^nr^es Luxembourg  (Pierre  et  Louis  de].  —  Château 
a'Enghien ,  227. 

Englos  (Roger  d')  fait  réparation  à  Tabbaye  de  Loos ,  71  ;  —  de  Roger  d'En- 
gbelns ,  cheYttUer,  et  d* Aélide ,  sa  femme ,  était  tenu  ïe  sixième  de  la  dîme 
de  Loos,  87  ;  —  Roger  de  Engeloa ,  cbeTalier,  témoin,  90  ;  —  les  béritieis 
d*Eu8tache  de  Engeloa  vendent  à  Saint-Pierre  les  dîmes  de  Marquette  et 
de  Sequedin  ,  ihid, 

BnnetiÈRES  (Jordan ,  maire  d') ,  Villicus  Analir» ,  emprunte  40  marcs  d'ar- 
gent de  l'abbé  de  Saint-Pierre ,  de  Gand  ,  45  ;  —  Ânetîëres  au  terroir  de 
Weppea  ;  droits  du  châtelain  de  Lille  et  de  Tabbaye  de  Saint-Pierre  de 
Gand  dans  ce  village  ,  97. 

EnneveliN  ;  ôef  y  situé  vendu  à  la  nouvelle  abbaye  de  Lille  ,167. 

Epinoy  ;  Gorillus  de  Spineto ,  WiUimus  et  Hugo ,  ses  frères ,  témoins,  57  ;  » 
Ansilie  d'Epinoy,  noble  dame ,  donne  une  partie  de  dîme  à  Tal^baye  de 
Saint-Pierre  de  Gand  ,  70. 

Eremfridus  ,  comte ,  témoin ,  88. 

ErQUINGIIEM-Lvs  ,  terre  promise  en  dot  au  fils  aîné  de  Jean ,  châtelain  de  Lille 
et  de  Péronne  ,  117  ;  —  terre  y  située  donnée  par  le  châtelain  de  Lille , 
Jean  III ,  a  son  fils  Thomas ,  152  ;  —  confirmation  parle  comte  Gui,  177. 

EhQUINGHEII-LE-Sec  (  Dîme  d'] ,  affectée  à  la  fondation  d*une  chapeUenie  à 
"Waziers  ,  95  ;  —  vendue  à  l'abbaye  de  Loos  ,  99,  100. 

Ei-CUEL ,  manoir  à  Illies ,  possession  de  l'abbaye  de  Loos ,  208. 

ESPAING  (Gilles  d')  ;  pair  de  Lille  ,54. 

ESPARNAY  (I.  d') ,  signataire  de  lettres  du  comte  Louis  de  Maie  ,  218. 

EsQrERMES  ;  —  l'abbaye  de  Loos  y  possédait  des  biens  ,  67  ;  —  [y oyez  La 
Haye  à)  ;  —  (vivier  d') ,  différend  à  son  sujet ,  125. 

ESQUERMES  ,  Skelmes  (Egidius  de) ,  homme  du  châtelain  de  Lille  ,  donne  aux 
Templiers  ,  du  consentement  d'Oda ,  sa  mère  ,  une  maison  sise  à  Lille,  94. 

ESTOUTEVILLE  f  Adrienne  ,  duchesse  d') ,  tutrice  de  sa  fille  Marie ,  228  ;  — 
(Marie ,  ducnesse  d') ,  investie  du  comté  de  Herlies  ,  de  la  ville  de  La 
Bassée ,  des  terres  de  Carnin  et  du  Transloy,  228  ;  —  cède  ces  biens  à 
Philippe  de  Sainte-Aldegonde ,  229. 

Etienne  ,  bouteiller,  témoin  ,  120, 

ErsTACHE  ,  chambellan ,  témoin,  41 

EVERARD,  témoin  .  12. 

Evrard  (maître),  témoin  ,  74. 


Farsin  .  Farsiio  tentu  (Hugues) ,  86. 

Fenaing  ,  terre  disputée  par  Arnoul  d'Audenarde  et  Bauduin  d'Aire  ;  adjugée 
au  premier,  116;  —  vendue  à  l'abbaye  de  Flines  ,  128. 

Fernand  ,  comte  de  Flandre  ,  conclut  le  traité  de  Pont-à-Vendin  ,  85  ;  — 
garanties  données  pour  sa  délivrance  ,  98  ;  —  donne  à  Tabbaye  de  Loos 
le  terre  de  La  Haye .  en  échange  du  coiirtil  de  Marquette  ,  101. 


FeRRAND  (Jean  et  Jehanin  ) ,  fils  et  fille  d*Éreml>ourg  Raowetiële  ,  14S. 

Ferrièrbs,  terre  de  Tabbaye  d'Hasnon  ,  146. 

FlENNES  (Seigneur  de) ,  220. 

FlVES  (G-,  prieur  de ) ,  consigne  les  témoignages  produits  par  Saint-Fierre 
de  Lille  pour  attester  les  franchises  des  hôtes  de  cette  église ,  80. 

Fl\ndrb  (^Comtes  de).  yaye%  :  Arnoul-le- Vieux ,  Arnoul  II ,  Bauduin  V 
ou  de  Lille ,  Robert-le-Frison ,  Robert  de  Jérusalem ,  Bauduin  VII , 
Gharles-le-Bon  ,  Guillaume  de  Normandie ,  Thierri  d'Alsace ,  Philippe 
d'Alsace  ,  BHuduin  IX  ,  Femand  et  Jeanne,  Thomas  de  Savoie  et  Jeanne, 
Marguerite  de  Dampierre .  Gui  de  Dampierre  y  Robert  de  Béthune,  Louis 
de  Malp  ;  Philippe-le-Hardi ,  duc  de  Bourgogne. 

Flandre  (Guillaume  de) ,  fils  du  comte  Gui  et  cousin  du  chfttelain  de  Lille 
Jean  IV,  160  ;  — <  chevalier,  témoin  ,  180    181. 

Flandre  (Philippe  de)  ,  fils  du  comte  Gui  de  Dampierre ,  180. 

FlorrsberG  (Gérard  de) ,  témoin ,  9. 

Flers  ,  J''le»  (  Église  de  )  ;  chapelle  de  Quiquempoix  fondée  dans  cette 
église ,  88. 

Flargelo  (Dîme  de) ,  vendue  aux  églises  de  Tournai  et  de  Vicogne  ,  12*7. 

FoNBUS  (Henri)  ;  son  témoignage  en  faveur  de  Saint-Pierre  de  Lille  ,  86. 

FoiLLOEL  ,  Foilliel  (Gui  de),  chevalier,  119, 120. 

FoREST  (Hugues  de) ,  bourgeois  de  Lille ,  témoin  ,  '78. 

FOREST  (Bois  du) ,  1*74. 

FocRMESELLE  (Jean  de  Ghistelles ,  soigneur  de) ,  151. 

FOURMESTRAUX  ',  différend  entre  l'abbaye  de  Loos  et  Urson  de  Fretin,  au  sujet 
de  quelques  hommes  de  Fourmestraux ,  '73. 

Fr\nghomme ',  Mathieu  dit  Fra/icu«  Aomo,  119,  120. 

Fremault  (Jean) ,  receveur,  227. 

Frète  du  Prestre  ,  (Lieu  dit  le) ,  174 ,  175. 

Fretin  (Urson  de)  -,  son  différend  avec  l'abbaye  de  Loos  ,  73  ;  —  chevalier, 
son  différend  avec  le  chapitre  de  Saint-Pierre  de  Lille ,  86. 

Froidmont,  terre  de  Tabbaye  de  Saint-Amand  ;  Nicolas  ,  avoué ,  renonce  à 

certains  droits  qu'il  prétendait  avoir  dans  cette  villa ,  89. 
FURNES  (Gérard  ,  prévôt  de) ,  78. 

FURNO  (Ade  de) ,  119,  120  ;  —  (Robert  de) ,  ihid. 


6 AMANS  (Robert  de),  homme  de  la  reine  Mathilde  ,71. 

GAMEcniNES  (Nicolas  de) ,  chevalier,  74  ;  —  Marguerite  de  Gamecinet  résigne 
dans  les  mains  de  Roger,  châtelain  de  Lille  ,  son  suzerain ,  la  dîme  a'Er- 
quinghem-le-Sec ,  95. 

Gand  ;  acte  daté  de  cette  ville ,  5  ;  —  nouveau  tarif  de  tonlieu ,  7d. 

Gand  (Ivan  de) ,  témoin  ,  82  ;  —  Roger,  châtelain  de  Gand ,  tait  une  donation 
à  l'église  de  Papinglo  ,  60. 


ÛAND  (Abbaye  de  Saint-Bavon  à);  actes  relatifa  à  l'avouerie  de  ce  mo- 
nastère ,  5,  87. 

Gand  (Abbaye  de  Saint-Pierre  de)  ;  sur  les  plaintes  de  Tabbé  Womare  on 
Wicbard  ,  sont  réglés  les  droits  des  avoués  de  cette  abbaye  à  Doucbi,  1  ; 

—  les  bruyères  qu'elle  possédait  sont  affranchies  de  toute  servitude,  33  ;  — 
la  possession  du  domaine  de  Scalclede  lui  est  confirmée ,  44  ;  —  Yabhé 
Walter  prfite  40  marcs  d*argent  au  maire  d*£nnetières ,  45  et  46  ;  —  l'ab- 
baye reçoit  une  rente  de  six  livres  du  châtelain  de  Tournai,  61  ;  —  son 
différend  avec  Guillaume  d'Avelghem  est  terminé,  64  ;  —  reçoit  une  partie 
de  dîme  d^Ansilie  d'Epinoy,  70  ;  —  son  différend  avec  Roger,  châtelain  de 
Lille ,  jugé  par  lëvêque  de  Tournai ,  93  ;  —  V-  bbé  fait  une  convention 
avec  ledit  châtelain  de  Lille  ,  relative  à  leurs  droits  respectifs  à  Camphin- 
en-Carembaut  et  à  Ennetières-en-Weppes,  97; —  régie  avec  le  môme 
châtelain  les  poursuites  à  intenter  contre  les  débiteurs  à  Camphin  ,  136; 

—  nomme  le  châtelain  de  Lille,  Louis  de  Luxembourg ,  avoué  de  Hames, 
Annay  et  Loison ,  326. 

Gavre  (Raze  de) ,  témoin ,  41  ;  —  (Jean  de) ,  sire  deHérimez  ,  mari  de  Sebille 
de  Lille  ou  ae  Wavrin  ,  182. 

Genecii  (Philippe  de  Sainte-Aldegonde ,  seigneur  de) ,  229. 

Geney  (Scorion  ,  maire  de) ,  119,  120. 

GÉRARD  ,  chanoine  ,  25. 

GÉRARD ,  fils  d'Helvide  ,  témoin  ,  87. 

GëvEARDUS  ,  comte  ,  témoin ,  38. 

Ghistelles  (Jean  de) ,  seigneur  de  Fourmeselle  et  de  Le  Wastine  ,  assistant 
de  Catherine  do  Maldeghem  ,  151. 

GiLLACLE  (Martin) ,  prêtre  ,  religieux  de  l'abbaye  de  Phalempin  ,  227. 

Gondecourt,  Gondecurt  (Eligius  et  Alardus  de),  témoins,  57. 

GONDECOURT  (Communauté  de)  ;  sou  différend  avec  la  communauté  de  Herrin, 
au  sujet  des  marais  de  Herrin ,  201. 

Gruel  (Le) ,  fief  à  Péroune-en-Mélantois ,  donné  à  Notre-Dame  de  Lille,  150 

Gruyau  (  Yves  ) ,  doyen  de  Reims ,  arbitre  choisi  par  l'abbaye  de  Pha- 
lempin, 225. 

GllENDECOURT,  Gadencourt  (Jean  de) ,  119  ,  120. 

Gui  DE  Dampierre  ,  fils  de  la  comtesse  Marguerite ,  128  ;  —  investi  du  comté 
de  Namur,  180  ;  —  cité  141,  147, 148  ;  —  associé  au  Gouvernement,  jure 
d'observer  les  conventious  faites  avec  le  roi  Louis ,  153  ;  —  mentionné  au 
sujet 'de  son  expédition  contre  l'évêque  de  Liège,  155;  —  Cité  156;  -— 
saution  envers  MLahaut ,  châtelaine  de  Lille  ,  pour  son  douaire  ,  158,  159, 
160  ;  —  confirme  la  vente  d'une  rente  faite  au  chapitre  de  Saint-Pierre  de 
Lille ,  par  le  châtelain  Jean  IV,  162  ;  —  Autorise  la  vente  d'un  fief  à  la 
nouvelle  abb<iye  de  Lille  ,  167  ;  —  approuve  un  don  fait  à  Saint- Pierre  de 
Lille  par  le  chu  tel  ain  Jean  IV,  168;  —  régie  des  différends  entre  Thomas 
de  Lille ,  fils  du  châtelain  Jean  III ,  et  Catherine  de  Maldeghem ,  170  ;  — 
rend  une  sentence ,  172  ;  —  approuve  et  confirme  un  acte  du  châtelain  de 
Lille  Jean  IV,  173  ;  —  déclare  que  Mahaut,  châtelaine  de  Lille,  a  renoncé 
à  son  douaire  sur  un  bois  vendu  à  Saint-Pierre  de  Lille  par  son  fils,  175  ; 

—  reconnaît  avoir  reçu  en  prêt ,  certaines  sommes  des  échevins  de  Bruges, 
176  ;  —  confirme  un  acte  du  châtelain  de  Lille  Jean  III ,  177  ;  —  approuva 


-  Ô8T  - 

im  acte  du  châtelain  de  Lille  Jean  V,  178  ;  —  Vise  et  approuve  des  lettres 
de  Mahaut ,  fille  du  châtelain  de  Lille  et  de  Péronne ,  180  ;  —  et  de  Béatriz 
de  Nesle  ,  châtelaine  de  Lille  ,  181  ;  —  cité  182. 

Guillaume  de  Normandie  ,  comte  de  Flandre  ,  confirme  les  privilégrs  delà 
Tille  de  Saint-Omer,  80  ;  —  Son  différend  avec  les  chanoines  de  Lille ,  81. 

GuiNES  (Arnoul ,  comte  de)  ,  témoin  ,  81. 

GuYOTTE ,  châtelaine  de  Lille ,  et  Wallerand  de  Luxembourg ,  son  mari 
donnent  à  l'église  de  Cambrai  une  terre  à  Caudry,  187 ;  —  cèdent  à  lab- 
baye  d'Anchin  la  justice  dans  les  marais  d'Emmerin,  188;  ^—  Guyotte, 
ratifie  la  vente  faite  par  son  mari  de  la  terre  de  l^einze  ,  4  90  ;  —  Guyotte 
et  Wallerand  échangent  une  rente  de  six  livres  due  à  Tabbaye  de  Loos , 
192  ;  —  échangent  une  rente  de  vingt  livres ,  due  à  Tabbaye  de  Beaulieu , 
contre  un  bois  ,  193  ;  —  Guyotte  autorise  l'abbaye  de  Beaulieu  à  vendre 
ce  bois  ,  194  ;  —  Guyotte  et  Wallerand  remettent  Jean  Le  Mes  en  posses- 
sion d'un  fief  à  Haubourdin  y  195  ;  —  changent  une  rente  ,  due  à  l'abbaye 
de  Pontrohart ,  contre  un  bois ,  196  ;  —  accordent  en  fief,  &  Guillaume  du 
Plouich  d'Aubeis,  un  bois  vers  Bellincamp,  197  ;  —  Guyotte  fonde  une 
chapelle  à  La  Neuville-en-Phalempin ,  199. 


H4INAUT  (Comtes  de)  :  Bauduin  V  fixe  la  punition  du  meurtre  à  Haspre,  58  , 
—  Guillaume  V  approuve  un  acte  du  châtelain  de  Lille ,  188  ;  —  absout 
les  frères  Crépin  de  leurs  entreprises  violentes  à  Haubourdin ,  1 98  ;  — 
f^ojez  Bauduin  IX ,  Jeanne  et  Marguerite ,  comte  et  comtesse  de  Flandre 
et  de  Hainaut. 

H\INAUT  (Rogier,  receveur  du) ,  187. 

Haines  >  terre  de  l'abbaye  de  Marchiennes  ,  25,  26,  27,  28. 

Halluin  ',  acte  daté  de  cette  ville  ,  68  ;  —  (Daniel ,  clerc  d') ,  reconnaît  n'avoir 
aucun  droit  sur  les  dîmes  ni  sur  l'autel  dudlt  Halluin  ,  ihid,  —  (Echevins 
et  bailli  d') ,  216. 

Halluin  (Olivier  de) ,  chevalier,  témoin ,  180 ,  181. 

Ham  (Église  Saint-Sauveur  de)  ,  dons  qu'elle  reçoit,  22  ;  —  citée,  141. 

Ham  (Alard  de)  ,  témoin  ,  89. 

Hangouart  (Guillaume),  conseiller,   227;   —  bailli  de  l'abbaye  de  Pha 
lempin,  ibid. 

Harlebecke  ,  (Chapitre  de)  reçoit  en  don  la  dîme  de  Wevelghem ,  79. 

Hars  (Gérard  de) ,  réfugié  à  Haubourdin ,  198. 

Harnes  ;  possession  de  l'abbaye  de  Saint-Pierre  de  Gand  ,  226. 

H\spRE;  la  punition  du  meurtre  est  fixée  dans  ce  village,  58. 

Hasnon  (Abbaye  d')  ;  son  diJSerend  avec  des  hommes  de  .Menin ,  au  sujet  de 
l'autel  de  cette  ville ,  52  ;  —  avec  le  châtelain  de  Lille ,  au  sujet  de  la 
justice  du  village  de  Ferrières ,  146. 

Haubourdin  (Pont  d'),  51,  147;  —  cité,  141;—  (fief  à),  195;— terre 
d'empire;  violences  qu'y  exercent  les  trères  Crépin,  198; —  exploit  de 
justice  qu'y  exerce  violemment  1«5  gouverneur  de  LiÙe  ,  215. 

Haubourdin  ,  Nabourdin  (Egidius  de) ,  témoin,  87. 


—  888  -. 

Hal'DION  (  Catherine ,  veuve  de  Jean  de  )  ;  son  différend  avec  messire  Gilles 
de  Douay,  112. 

HvuRELAY  (Sire  Jean) ,  procureur  de  Tabbaye  de  Phalempin  ,  228. 

Helbuterne  (Willaume de  Béthune ,  sire  de),  160. 

Heldivrdis  ,  dame  suzeraine  d'une  partie  de  la  dîme  de  Loos ,  87. 

Heli.VS  }  portator  ;  son  témoignage  en  faveur  de  Saint-Pierre  de  Lille ,  86. 

HELLIiNUSf  dapifer  ;  iémoin,  41. 

Henri,  roi  des  Anglais;  ses  accords  avec  Robert,  comte  Flandre,  11,  13. 

BeriGMES  y  Herinies  (Elbert  de) ,  témoin  ,  56. 

HÉRIMEZ  [Jean  de  Gavre ,  siie  de) ,  182. 

Hbrlies  (Walter  de)  cède  à  l'église  de  Marœuil  un  manso  et  trois  quartiers 
de  terre  à  Herlies  ,  H. 

Uerlies  (Comté  de),  donné  à  Mabaut,  fille  du  châtelain  de  Lille  et  de  Péronne, 
et  remis  par  celle-ci  à  son  petit-neveu ,  Jean  V,  180  ;  —  cité  ,  181  ;  — 
transporté  à  Marie ,  duchesse  d'Estouteville  ,  228  ;  —  cédé  à  Philippe , 
seigneur  de  Sainte-Aldegonde ,  229  ;  —  séparé  du  fief  de  la  châtellenie 
de  Lille ,  ibid, 

Herman  (Sire  Antoine) ,  procureur  de  Tabbaye  de  Phalempin  ,  228. 

Hermannus  ,  comte ,  témoin  ,88. 

Hbrrin  (Wittimus  Brohuns  de),  Robert ,  son  frère ,  et  ses  trois  sœurs  tenaient 
une  terre  acquise  par  Tabbaye  de  Phalempin ,  57  ;  —  (Jean ,  seigneur 
de) ,  chevalier,  suzerain  de  la  dîme  de  ce  village ,  161  ;  —  (Anseil,  sei- 
gneur de) ,  écuyer  ;  son  accord  avec  le  châtelain  de  Lille ,  au  sujet  des 
marais  dudit  Herrin,  201. 

Herrin  ;  Tabbaye  de  Phalempin  y  possède  des  terres ,  107  ;  —  (dîme  de) 
vendue  à  Saint-Pierre  de  Lille,  161  ;  —  (  communauté  de)  ;  son  accord 
avec  le  châtelain  de  Lille  ,  au  sujet  des  marais  dudit  Herrin  ,201. 

HOGHARD  (Pierre) ,  procureur  des  échevins  de  Lille ,  227. 

Hovi.NE  (Jean) ,  procureur  de  Tabbaye  de  Phalempin ,  228  ;  ~  arbitre  choisi 
par  Tabbaye,  225. 

Hollande  (Florent ,  tuteur  de)  et  Florent ,  son  neveu  ;  traité  fait  à  Péronne 
entre  eux  et  la  comtesse  Marguerite ,  128. 

Hubert,  prêtre  ;  son  témoignage  en  faveur  de  Saint-Pierre  de  Liile ,  86. 

Hugues  ,  chanoine ,  témoin ,  25. 

Hugues  ,  châtelain  de  Lille  ,  témoin ,  47,  48,  49,  50  ;  —  cité ,  86. 


ISEL  (Wenemare  d')  ,  chevalier  ^  usurpateur  des  biens  de  l'abbaye  de  Mar- 
chiennes,  26. 

Illies  (  Pierre ,   dit  Bruneau ,  sire  d')  ,  écuyer,   homme   du  châtelain  de 
LiUe ,  203 


Jean  I^';  châtelain  de  Lille ,  témoin  ,   51 ,  52  ,  58  ,  54 ,  55 ,   56  ;  —  investit 
l'abbaye  de  Phalempin  de  deux  pièces  de  terre  acquises  par  cette  abbaye, 


—  S89  — 

dont  il  est  patron  et  avoué  héréditaire ,  5*7  ;  —  témoin  ,  58  ,  59,  60,  61,  62, 
68,  64  ,  65,  66,  67,  68  ;  —  refusé  comme  arbitre  parla  commune  de  Tour- 
nai ,  dans  ses  différends  arec  Tévôque  Etienne ,  69  ;  —  atteste  qu'Ansilie 
d'Epinoy  a  donné  une  partie  de  dîme  à  l'abbaye  Je  Saint  -Pierre  de  Gand , 
70  ;  -  témoin ,  71,  72,  78,  74,  75,  76  ;  —  atteste  que  Walter  de  Herlies  a 
cédé  à  Tabbaye  de  Marœuil  un  manse  et  trois  trois  quartiers  de  terre  à 
Herlies ,  77  ;  —  cité  ,  86. 

Jean  II ,  châtelain  de  Lille  et  de  Péronne  ;  neveu  et  héritier  de  Willaume , 
châtelain  de  Lâlle ,  assiste  son  oncle  dans  un  accord  avec  l'abbaye  de  Pha- 
lempin ,  107,  225  j  —  garant  du  traité  de  Péronne  ,  110,  111  ;  —  et  du 
traité  de  Compiègne ,  112  ;  —  jure  que  si  le  comte  Thomas  et  la  comtesse 
Jeanne  n'observent  point  le  traité ,  il  leur  refusera  tout  service  et  favori- 
sera le  parti  du  roi  de  France ,  118  ;  —  déclare  que  Guillaume  Du  Mortier 
a  vendu  neuf  rasiëres  de  terre  à  l'abbaye  de  Loos ,  114  ;  —  régie  un  diffé  - 
rend  entre  Pierre  de  Ronchin  et  l'abbaye  de  Marchiennes ,  relativement 
aux  droits  seigpieuriauz  audit  Ronchin  ,  115  ;  —  reçoit  l'hom  r.age  de  la 
terre  de  Fenaing,  116  ;  —  promet  de  donner  son  fils  aîné  en  mariage  à 
la  fille  aîné  de  Robert  de  Wavrin ,  117  ;  —  reconnaît  avoir  reçu  du  comte 
d'Artois  mille  livres  sur  la  vente  de  la  ville  de  Combles ,  118  ;  —  déclare 
avoir  vendu  ladite  ville  de  Combles  à  Robert,  comte  d'Artois,  119  ;  — 

—  cité  au  sujet  de  cette  vente ,  120  ;  —  remet  à  l'abbaye  de  Marchiennes 
toutes  les  corvées  qui  lui  étaient  dues  à  Ronchin  et  tout  ce  qu'il  pouvait 
prétepdre  sur  la  rente  dite  de  Soignies  audit  Ronchin  ,  121  ;  —  a  vendu 
sa  terre  de  Barœul  à  la  comtesse  Marguerite  ,  122  ;  —  consent  à  la  vente 
de  la  ville  de  Fenaing  et  la  remet  libre  de  toutes  charges  féodales  à  l'ab- 
baye de  Marchiennes ,  428  ;  —  sa  dette  à  été  payée  du  consentement  de  sa 
veuve ,  remariée  à  Robert  de  Wavrin ,  12 1 . 

Jean  III ,  châtelain  de  Lille ,  garant  du  traité  fait  à  Péronne  entre  la  comtesse 
Marguerite  et  Florent  de  Hollande  ,  128  ;  —  déclare  que  Sara  d'Orchies 
a  acheté  diverses  rentes  tenues  de  lui ,  129  ;  —  témoin ,  180  ;  —  a  vendu 
la  châtellenie  de  Péronne  ,131,  132  ;  —  reconnaît  avoir  reçu  mille  livres 
qui  lui  restaient  dues  sur  cette  vente  ;  description  de  sou  sceau ,  138  ;  — 
déclare  que  Roger,  son  frère ,  a  donné  deux  cents  livres  à  l'abbaye  de 
Phalenipin  ,  184  ;  — ;  se  reconnaît  redevable  d'une  rente  de  six  livres  donnée 
par  Jean  ,  son  père ,  à  Tabbaye  de  Pontrohart ,  pour  son  obit ,  1 85  ;  — 
régie  avec  l'ahbé  de  Saint-Pierre  de  Gand  les  poursuites  à  intenter  contre 
les  débiteurs  à  Camphin ,  186  ;  —  témoin ,  187  ;  —  vend  à  l'abbaye  de 
Marchiennes  ses  rentes  et  droits  de  justice  à  Lorgies  ;  description  de  son 
sceau  ,  188  ;  —  renonce  à  l'hommage  du  fief  do  Raimbeaucourl,  qu'il  récla- 
mait à  rencontre  de  Marchiennes,  139;  —  passe  une  convention  avec 
Saint-Pierre  de  Lille ,  au  sujet  des  amendes  encourues  par  leurs  hôtes 
respectifs ,  140  ;  —  ses  différends  d'intérêt  avec  Robert  de  Wavrin  ,  141  ; 

—  construit  le  canal  de  La  Basséc  à  Lille ,  142  ;  —  témoin  ,  juge ,  1 48  ;  — 
promet  que  jamais  il  n'exigera  aucun  péaffe  sur  la  rivière  venant  do  la 
Deûle  à  Lille  ,  144;  —  s'engage  avec  Manaut ,  sa  femme,  au  payement 
d'une  rente  ,  145  ;  —  son  différend  avec  l'abbaye  d'Hasnon  ,  au  sujet  de 
la  justice  du  village  de  Ferrières  ,  146  ;  —  prend  divers  arrangements  avec 
l'abbaye  de  Loos  ,  au  sujet  du  canal  de  La  Bassée ,  147,  148  ;  —  se  des- 
saisit de  l'hommage  d'un  fief  en  faveur  du  couvent  de  Notre-rDame  de  Lille, 
149  ;  —  cité  ,  150  ;  —  fait  un  traité  de  mariage  pour  son  fils  Thomas,  151  ; 

—  Adhérite  Thomas  de  183  livres  de  terre  à  Erquinghem-1-.ys ,  152  ;  — 
garant  du  comte  Gui ,  pour  les  conventions  souscrites  envers  le  roi  saint 


-  140- 

Louis  ,  158  ;  —  ses  lettres  de  non-préjudice  à  1q  commune  de  Lille ,  quil 
n*a  pas  pu  commander  dans  une  expédition  contre  Tévêque  de  Liège,  155  ; 
cité,   nS,  m,  180,  192. 

Jean  IV ,  châtelain  de  Lille  ,  doit  une  rente  de  400  livres  à  sa  mère  ,  à  titre  de 
douaire,  158;  —  promet  de  décharger  le  comte  Gui,  qui  s*était  rendu 
caution  pour  lui  envers  Mahaut ,  châtelaine  de  Lille  ,  sa  mère  ;  description 
de  son  sceau  ,  159  ;  —  fait  savoir  qu'Aelis  de  Millevoie  a  vendu  à  baint- 
Pierre  de  Lille  sa  dîme  de  Herrin , .  161  ;  —  vend  à  Saint-Pierre  de  Lille 
une  rente  à  Wattignies  ,  la  garantissant  de  toute  réclamation  de  douaire 
et  de  retrait  lignager,  162  ,  168,  164 ,  166  ;  ^  donne  procuration  pour 
assister  en  son  nom  à  un  bornage  de  terre,  165  ;  —  cité ,  16*7  ;  —  donne 
à  Saint-Pierre  de  Lille  un  héritage  sis  audit  Lille,  168;  —  vend  à 
Tabbaye  de  Loos  Téclusette  entre  Kesnoit  et  les  eaux  de  Tabbaye ,  169  ; 

—  remet  une  redevance  à  Thôpital  Comtesse ,  171  ;  —  témoin ,  1*72  ;  — 
assigne ,  sur  son  bois  du  Plouich ,  les  six  livres  de  rente  données  par 
son  père  à  Tabbaye  de  Pontrohart ,  1*73  ;  —  vend  à  Saint-Pierre  de  Lille 
un  bois  au  lieu  dit  Le  Frétre  du,  Prestre ,  1*74  ,  115;  —  témoin  ,  116  ;  — 
cité,  ns,  181,  199. 

Jean  V,  châtelain  de  Lille ,  assigne  20  livres  de  rente  à  Tabbaye  de  Beaulieu, 
où  sa  sœur  est  entrée  en  religion ,  1*78  ;  —  est  suppléé  par  Thomas  de 
Lille  dans  le  commandement  de  la  commune  de  Lille ,  179  ;  —  fils  de 
Béntrix  de  Nesle ,  rentre  en  possession  du  comté  de  Herlies ,  180, 181  ; 

—  ratifie  la  vente  faite  à  Saint-Pierre  de  Lille  d'une  dîme  à  Sequedin  ; 
description  de  son  sceau ,  183. 

Jean  .  camérier,  témoin  ,  120. 

Jeanne  ,  comtesse  de  Flandre ,  et  Fernand  ,  son  mari ,  concluent  le  traité 
de  Pont  à-Vendin  ,  86  ;  —  Jeanne  et  son  mari ,  Thomas  de  Savoie ,  tenus 
à  l'observance  du  traité  de  Péronno  ,  renouvelé  à  Compiègne  ,  110,  111, 
112,  118; —  terminent  un  différend  au  sujet  de  la  terre  Je  Fenaing, 
116  ;  —  ont  donné  à  l'abbaye  de  Mai  chiennes  la  rente  de  Sognie  à  Ron- 
chin  ,  J21  ;  —  approuvent  le  don  fait  à  Tabbaye  de  Flines  de  la  terre  de 
Barœul,  122;  approuvent  la  vente  faite  à  l'abbaye  de  Marchiennes  de  la 
terre  de  Fenaing ,  123. 

JÉRUSALEM  (Religieux  de  Saint-Jean  de)  perçoivent  les  reliefs  dus  à  cause  de 
la  salle  de  Lille ,  229. 

JuLlERS  (Guillaume  de]  ;  son  séjour  à  Bruges  avec  sa  troupe ,  184. 


La  BaSSÉE  (Ville  de)  ;  terre  y  située,  181:  —  poursuites  exercées  contre 
les  gens  d'icelle  ville ,  par  les  échevins  de  Lille ,  20*7  ;  —  transportée  à 
Marie ,  duchesse  d'Estouteville ,  228  ;  —  cédée  à  Philippe  de  Sainte- 
Aldegonde  ,  229  ;  —  séparée  du  fîef  de  la  châtellenie  de  Lille ,  ibid. 

L\  BvssÉE  (Canal  de)  construit  par  Jean  III ,  châtelain  de  Lille ,  142,  144, 
147,  169  ;  —  amendes  jugées  pour  cette  rivière  et  navie ,  réservées  dans 
l'accord  entre  le  duc  de  Bourgogne  y  comte  de  Flandre ,  et  le  châtelain 
de  Lille ,  216. 

La  BassÉe  (Adam  de) ,  chanoine  de  Lille ,  186. 

La  Cute  (Colard  de) ,  témoin ,  218. 

La  Gauquerie  ,  lieu  dit ,  209. 


-  «41  ^ 

L\  H\TB,  à  Esquermes?  Tabbaye  de  Loos  y  possédait  des  biens,  67. 

L\  H  VYE-LE-CouTE  ,  terre  donnée  à  Tabbaye  de  Loos  ,  en  échange  du  courtil 
de  Marquette  ,101. 

LX  H\YE  (Jean  de) ,  chevalier,  169  ;  —  témoin  ,  175  ;  —  tenant  lieu  du  châ- 
telain de  Lille,  179,   180,  181. 

L.VlfPERNESSE  (Reinclimus  de) ,  acte  passé  dans  sa  maison  à  Halluin  ,  68. 

LandAST  (Amoury  de),  témoin,  9;  —  (  Âmoury  de);  son  différend  avec 
1  abbaye  de  Marchiennes ,  50  ;  —  (Marie  de) ,  sœur  germaine  d'Amauri , 
chcvclier,  et  veuve  d*Henri  Trolet ,  bourgeois  de  Lille,  143  ;  —  (Jakemon 
d-:)  ,  bourgeois  de  Douai ,  156  ;  —  (Wellerand  de) ,  licencié  ès-lois , 
conseiller  de  la  ville  de  Lille ,  227. 

Langléë  (Robert ,  dit  Viot  de)  ;  son  différend  avec  Tabbaye  de  Loos ,  au 
sujet  GU  vivier  d'Ksquermrs  ,  125  ;  —  (Bauduin  de)  s'était  emparé ,  au 
préjudice  du  domaine  ,  des  biens  d'une  oâtarde  ,  214. 

Lannoy  ;  Cf.  Annoit. 

La  Pl^tibab  (Humbert  de) ,  témoin  ,  218. 

Laps  (Jean) ,  hôtelier  à  Bruges  ,  184. 

LVTRE  (Jean  de),  ci-devant  greffier  des  échevins  de  Lille,  227. 

Le  Bartjjeleiii  (Laurens) ,  homme  de  fief  de  la  châtellenie  de  Lille,  225. 

Le  Candle  (Pierre) ,  prêtre  ,  religieux  de  l'abbaye  de  Phalempin ,  227. 

Le  Créancier  (Gérard),  occupeur  d'une  maison  donnée  aux  Templiers,  94. 

Leers  (Marote,  fille  de  Jean  de),  tenait  un  fief  du  châtelain  de  Lille  ,  149. 

Lefer  (Jacques) ,  procureur  du  duc  de  Bourgogne  ,  216. 

Le  Huten  (  Evrard  de  )  ;  son  témoignage  en  faveur  de  Saint-Pierre ,  de 
Lille,  86. 

Le  Motte  (Baudes  de)  ,  réfugié  à  Haubourdin ,  198. 

Lbmpempont,  l'un  des  quatre  ponts  du  Mélantois,  192. 

Lens  ;  traité  conclu  entre  cette  ville  et  Pont-à-Vendin  ,  85. 

Le  Porte  (Baudon  de)  possédait  un  héritage  à  Lille  ,168. 

Lesquin  (Sodium  de)  donné  à  Saint-Pierre  de  Lille  par  Robert-le-Jeune,  9. 

Lesquin  ,  Leshin  (Walcer  de),  autrefois  possesseur  de  la  terre  d'Annekin,  102. 

Le  TiliÉRiER  (Mahieu) ,  homme  de  fief  de  la  châtellenie  de  Lille ,  225. 

Le  Yigne  (Pierre  de) ,  avoué  de  Mahaut  de  Lille ,  180  ;  —  témoin  ,  181. 

Le  Wastine  (Jean  de  Ghistelles,  seigneur^de)  ,  151. 

LezeNNE  ;  Ursus  de  Lesana ,  témoin ,  89. 

Lierres  (  Paroisse  de  Saint-Martin  de)  ;  biens  y  situés  donnés  à  l'église 
de  Saint-Sauveur  de  Ham ,  22. 

LiGNY  (Jean  de) ,  dit  Galois  ,  arbitre  élu  par  le  comte  de  Saint-Pol ,  225. 

LiGNY  (Pierre  de) ,  prôtre  .  religieux  de  l'abbaye  de  Phalempin ,  228. 

Ligny  (Seigneurs  et  comtes  de).  Ployez  :  Luxembourg  (Wallerand,  —Jean, 
—  Wallerand  II ,  —  Louis  de  )  ;  —  Philippe  de  Brabant ,  comte  de 
Ligny,  220. 


—  844  ^ 

denier  qa*il  derait  annuellement  an  châtelain  de  Lille,  1*71  ;  —  il  loi  est 

Sermis  de  laisser  les  deux  moulins  à^  vent  qu'il  a  étaJblis  sur  la  motte 
u  chftlelain ,  à  lâlle ,  200. 

Lille  ,  Jnsula  (Balduinus  de) ,  témoin ,  5  ;  —  (Frimoldus ,  Frumoldus  de] , 
témoin ,  8,  10, 12,  18  ;  —  (Frotoaldus  de) ,  témoin ,  13  ;  —  (Hubertus  de), 
témoin ,  43  ;  —  (Alardus  prepositus  et  Richer,  son  frère  ,  de),  49. 

Lille  (Isabelle  de) ,  enfant  de  Mahaut  (de  Béthune) ,  châtelaine  de  Lille 
et  de  Péronne  ,  126  ;  —  sœur  du  châtelain  Jean  III ,  donne  un  reçu  de 
200  livres ,  181  *,  —  citée  comme  sœur  du  châtelain  Jean  III ,  141. 

Lille  ^Mahaut  de) ,  enfant  de  Mahaut  (de  Béthune) ,  châtelaine  de  Lille  et 
de  FérouLe ,  126  ;  —  citée  comme  sœur  du  châtelain  de  Lille  Jean  III  ; 
141  ;  —  dite  demoiselle  de  Lille  ,  fille  de  Jean  II.,  157  ;  —  adhérite  son 

Setit  neveu ,  Jean  V,  du  comté  de  Herlies ,  180  ;  —  a  reçu  95  livrées 
e  terre  de  Béatrix  de  Nesle ,  181  ;  —  a  donné  200  livres  à  sa  sœur  (ou 
peut-dtre  belle-sœur)  Sébille,  182. 

Lille  ?  (Sébille  de) ,  épouse  de  Jean  de  Gavre  ,  sire  de  Hérimez  ;  sœur  de 
Mahaut  de  Lille  (ou  peut-être  belle-sœnr) ,  sœur  de  son  mari ,  Robert 
de  Wavrin  ,  sire  de  Dranoutre ,  Sébille  serait  alors  une  de  Wavrin ,  1*82. 

Lille  (Roger  de) ,  frère  de  Jean  III ,  châtelain  de  Lille ,  a  donné  200  livres 
à  Vabbaye  de  Phalempin ,  184  ;  —  garant  de  Gui  de  Dampierre,  153  ;  — 
chevalier,  sire  de  Pontrohart,  promet  d'embrasser  le  parti  du  roi  de 
France ,  si  le  comte  Gui  manque  a  ses  engagements  ;  description  de  son 
sceau ,  154  ;  —  a  vendu  à  Béatrix  de  Nesle ,  veuve  du  châtelain  Jean  lY, 
95  livrées  de  terre  à  La  Bassée,  181. 

Lille  (Thomas  de) ,  fils  de  Jean  III ,  châtelain  de  Lille ,  et  de  Mahaut  de 
Mortagne,  est  fiancé  à  Catherine  de  Maldeghem,  151  ;  —  est  adhérite 
de  188  livrées  de  terre  à  Erquinghem-Lys ,  152,  m;  —  ses  différends 
avec  Catherine  de  Maldeghem ,  qu'il  retuse  d'épouser,  1*70  ;  —  commande 
en  place X du  châtelain,  la  commune  de  Lille  dans  une  expédition  en 
Hainaut ,  4*79. 

Lille  (Maire  de) ,  sœur  du  châtelain  Jean  Y,  religieuse  à  l'abbaye  du  Bois 
deBeaulieu,  118,  198. 

Lille  (Roger  de) ,  chevalier,  châtelain  intérimaire  de  Lille  ;  ses  dépenses 
à  Bruges ,  184  ;  —  signe  une  trêve  entre  Philippe-le-Bel  et  les  Fla- 
mands ;  description  de  son  sceau ,  185. 

Limboubg  (Wenceslas  de  Bohème,  duc  de  Luxembourg,  de  Brabant  et 
de),  211. 

Loches  (Willaume  de  Béthune ,  sire  de) ,  160. 

LoiSOiN  )  possession  de  l'abbaye  de  Saint-Pierre  de  Gand ,  226. 

Loisseleur  (Jean) ,  habitant  de  Lille ,  168. 

LOMliB  (Hugues  de) ,  pair  de  Lille ,  54, 

Longubval  (Guillaume  de)  a  acheté  et  revendu  la  châtellenie  de  Péronne , 
131,  182,  183. 

Longueville  (duc  de) ,  époux  de  Marie  d'Estouteville ,  220. 

Loon  ,  au  comté  de  Bourbourg ,  6. 

Loos  (Abbaye  de).  Le  comte  Thierri  exempte  de  toute  taxe  et  redevance  le 
terrain  sur  lequel  l'abbaye  est  bâtie  i  40 ,  —  le  comte  Philippe  donne  à 


«^  S4S  ^ 

l'abbaye  Teau  de  son  vivier,  depuis  le  pont  d^Haubourdin  jusqu'au  moulin 
du  Quesnoy,  près  de  Loos,  51  ;  —  lui  accorde  cinq  bonniers  de  terre.  54  ; 
—  lui  fait  remise  de  50  rasières  de  froment ,  de  rente ,  qu'elle  lui  deTsit 
sur  les  terres  et  prés  qu'elle  possédait  aux  terroirs  de  La  Haye  et  d'Bs- 
quennes  ,  67  ;  —  Roger  d'Ënglos  lui  fait  réparation  pour  ses  vexations  , 
11  ;  —  la  reine  Alathilde  termine  un  différend  entre  1  abbaye  et  Urson  de 
Fretin  ,  73  ;  —  approuve  une  donation  faite  à  l'abbaye  par  Jean  Brissart , 
s'y  faisant  convers ,  74  ;  —  l'abbaye  acquiert  le  sixième  de  la  dîme  de 
Loos  ,  87  ;  —  acquiert  la  dîme  d'Erquinghem-le-Sec ,  99, 100  ;  —  reçoit 
en  aumône  le  droit  du  cbâtelain  de  Lille  sur  la  terre  de  La  Haye ,  qu'elle 
avait  échangée  contre  le  courtil  de  Marquette  ,  101  ;  —  reçoit  en  aumône 
le  manoir  et  la  terre  de  Sara  Viane  de  Sequedin  ,  102  ;  —  tient  du  châ- 
telain de  Lille  la  terre  d'Annequin ,  Ibid  ;  —  acquiert  neuf  rasières  de 
terre  de  Guillaume  Du  Mortier,  114;  —  la  comtesse  Marguerite  apaise 
un  différend  entre  l'abbaye  et  Robert  de  VAnglée ,  au  sujet  de  leurs 
droits  respectifs  sur  le  vivier  d'Ësquermes  ,125.  —  Divers  arrangements 
pris  par  l'abbaye  au  sujet  du  canal  de  La  Bassée,  147  ;  —  l'abbaye  acquiert 

'  du  châtelain  de  Lille  Téclusette  du  Quesnoy,  169;  —  fait  un  échange  de 
rente  avec  le  châtelain  ,  192  ;  —  reste  en  possession  du  manoir  de  l'Escueil 
à  Illies  ,  203  ;  —  prend  le  châtelain  pour  arbitre  dans  son  différend  avec 
les  échevins  de  Lille,  au  sujet  d'une  planche  mise  sur  un  fossé  tenant  à 
la  Deûle ,  208 ,  —  cette  planche  sera  maintenue  et  remplacée  aux  frais 
de  la  ville  de  Lille  qui  reconnaîtra  que  ladite   planche  est  assise  sur 

'  l'héritage  de  l'abbaye,  209. 

Loos.  Partie  de  la  dîme  de  cette  paroisse  vendais  à  l'abbaye  de  Loos  ,  87  ;  — 
cité  141  ;  —  village  traversé  par  le  canal  de  La  Bassée  ,169. 

Loos  (Alardus  de)  vend  le  sixième  de  sa  dîme  de  Loos  à  l'abbaye  de  Loos,  87. 

LORGIES ,  terre  de  l'abbaye  de  Marchiennes  ;  usurpations  qu'y  commettent 
Roger,  châtelain  de  Lille  ;  Liétalde  de  Biez  et  autres  malfaiteurs ,  25, 
26  ,   27. 

L0DCH4RD  (Liévin) ,  prêtre ,  religieux  de  l'abbaye  de  Phalempin ,  227. 

Louis-LE-Gros  ,  roi  de  France,  11. 

Louis  ,  fils  aîné  du  roi  de  France ,  rentre  en  posesssion  des  villes  d'Aire  et 
de  Saint-Omer,  85. 

Louis  ,  roi  de  France  ;  acte  de  ce  souverain  relatif  à  l'aehat  de  la  ville  de 
Combles ,  120  ;  —  a  acheté  la  châtellenie  de  Péronne ,  181 ,  132,  133. 

Louis  de  Mâle  ,  comte  de  Flandre ,  reçoit  la  mairie  de  Gourtrai  en  acquit 
d'une  somme  prêtée  au  châtelain  de  Lille ,  212  ;  —  fait  saisir  le  flef  du  châ- 
telain ,  pour  sûreté  de  sommes- prêtées  et  pour  le  punir  d'avoir  laissé 
échapper  deux  prisonniers  ,218. 

Luxembourg  (Wallerand  de)  ,  sire  de  Ligny  et  châtelain  de  Lille  amortit 
20  livres  de  rente  sur  le  fief  de  Pérenchies,  186  ;  —  Wallerand  et  Guyotte , 
son  épouse ,  châtelaine  de  Lille  ,  donnent  59  mencaudées  de  terre  à  l'église 
de  Cambrai ,  187  ;  —  cèdent  à  l'abbaye  d'Anchin  la  justice  dans  les  marais 
d'Emmerin ,  188  ;  —  Wallerand  fonde  quatre  chapellenies  à  Beauvoir  ; 
description  de  son  sceau,  189;  —  a  vendu  la  terre  de  Deinze,  190;  — 
reçoit  un  à-compte  sur  cette  vente ,  191 ,  —  Wallerand  et  Guyotte  font 
un  échange  de  rente  avec  l'abbaye  de  Loos,  192; —  et  avec  l'abbaye  de 
Beaulieu ,  193  ;  —  remettent  Jean  Le  Mes  en  possession  d'un  fief  à  Hau? 


•-  846  — 

i)oiirdin  ,  l95 ,  -^  changent  Tassignation  d^une  rente  due  à  l'abbaye  de 
Pontrohart ,  196  ;  —  accordent  en  fief,  à  Guillaume  du  Plouich  d'Âubers , 
22  boniers  1/2 de  bois,  191  ;  —  violences  exercées  à  Haubourdin,  en  la 
justice  du  seigneur  de  Ligny,  198  ;  —  Wallerand ,  compris  dans  les  inten- 
tions de  Guyotte ,  fondant  la  chapelle  de  La  Neuville-en-Phalempin ,  199. 

LuXBMRorilG  (Jean  de)  ou  de  Ligny,  fils  de  Wallerand  et  deGuyotte,  199, 
châtelain  de  Lille ,  sire  de  Roussy,  consent  à  laisser  subsister  deux  moulins 
élevés  sur  la  motte  de  son  hôtel ,  à  Lille ,  200  ;  —  fait  un  accord  avec  le 
seigneur  et  la  communauté  de  Herrin ,  au  sujot  des  marais  de  ce  village  ; 
description  de  son  sceau ,  201  ;  —  reconnaît  le  chapitre  de  Saint-Pierre 
de  Lille  possesseur  d'un ^ef  acheté  pour  lui  par  le  maire  de  Deûlémont, 
202  ;  —  rend  à  Tabbaye  de  Loos  le  manoir  de  FËscuel ,  qui  lui  était  dévolu 
à  cause  de  forfaiture ,  208  ;  —  fait  un  traité  avec  les  échevins  de  Lille ,  au 
sujet  du  privilège  de  TArsio  ,  204,  205,  206  ;  —  rend  son  amitié  aux  éche- 
vins de  Lille ,  qui  exerçaient  des  poursuites  contre  ses  gens  de  La  Bassée , 
207  ;  —  pris  pour  arbitre  par  Tabbaye  de  Loos  et  la  ville  de  Lille ,  208  ;  — 
juge  le  différend  ;  description  de  son  sceau ,  209  *,  —  termine ,  par  une 
convention ,  son  différend  avec  les  échevins  de  Douai ,  au  sujet  d'un  bour- 
geois de  cette  ville  arrêté  à  Ostricourt,  210. 

Luxembourg  ^Wallerand  II  de  )  ,  comte  de  Ligny  et  de  Saint-Pol ,  châte- 
lain de  Lille ,  donne  reçu  de  certaines  sommes  à  Wenceslas  de  Bohême , 
211  ;  —  reconnaît  devoir  au  comte  de  Flandre  une  somme,  en  acquit  de 
laquelle  il  lui  remet  la  mairie  de  Gourtrai ,  212  ;  —  son  fîef  de  la  châtellenie 
est  saisi,  213;  —  passe  une  transaction  avec  le  duc  de  Bourgogne  après 
un  conflit  de  juridiction ,  214; —  reçoit  des  lettres  de  non-préjudice  au 
sujet  d'un  exploit  de  justice  exercé  à  Haubourdin ,  215  ;  —  passe  accord 
avec  le  duc  de  Bourgogne  ,  au  sujet  de  son  droit  au  tiers  des  amendes , 
216  ;  —  fait  un  traité  de  mariage  pour  Jeanne ,  sa  fille,  avec  Antoine  de 
Bourgogne ,  217  ;  —  se  démet  de  la  châtellenie  de  Lille  au  profit  de  sa 
fille,  218. 

Luxembourg  (Jeanne  de) ,  fille  de  Wallerand  II ,  mariée  à  Antoine  de  Bour- 
gogne, 217  ;  —  châtelaine  de  Lille,  par  démission  de  son  père ,  218. 

Luxembourg)  Pierre  de) ,  comte  de  Saint-Pol ,  seigneur  d'Enghien ,  châ- 
telain de  Lille ,  lieutenant-général  du  duc  de  Bourgogne  ;  description  de 
son  sceau,  221. 

Luxembourg  (Louis  de) ,  connétable  de  France  ,  donne  des  lett)*es  de  sauve- 
garde en  faveur  du  domaine  de  Gamphin-en-Carembaut ,  222  ;  —  ses 
différends  de  juridiction  avec  Tabbaye  de  Phalempin ,  228,  224,  225,  237  ; 
nommé  avoué  de  Harnes  ,  Annay  et  Loison ,  226  ;  —  donse  des  lettres  de 
sauvegarde  aux  habitants  de  ces  villages  ,  ibid. 

Luxembourg  (Marie  de) ,  duchesse  douairière  de  Vendôme ,  comtesse  de 
Saint-Pol ,  châtelaine  de  Lille ,  termine  par  un  accord  son  différend  avec 
Tabbaye  de  Phalempin  ,227;  —  avait  réservé  le  partage  de  la  succession 
de  sa  sœur,  dame  de  Ravestein ,  228. 

Luxembourg  (Françoise  de) ,  dame  de  Ravestein  ,  sœur  de  Marie ,  châtelaine 
de  Lille ,  228. 

Luxembourg  (Simon  de) ,  prévôt  de  Salnt-Omer,  arbitre  élu  par  le  comte 
de  Saint-Pol ,  225. 

Luxembourg  (Duc  de).  Foyez  Bohême  (Wenceslas  de). 


-â4i  - 

MaUHIaNOub  (Antoine) ,  prêtre ,  religieux  do  Tabbaye  de  Pbalempm ,  IMtl. 

Maldegbem  (Philippe ,  châtelain  de) ,  engage  une  portion  de  dîme  au  profit 
de  Tabbaye  de  Vicogne,  81. 

Ualdechbm  (Catherine  de) ,  fîlle  de  feu  Philippon ,  fiancée  à  Thomas  de 
Lille ,  151  ;  —  ses  différends  avec  Thomas ,  qui  refuse  de  l'épouser,  HO. 

MaL£  (yojrez  Louis  de). 

Mangebon  (Étiâime) ,  pair  de  Lille,  54. 

Marghenelles  (Simon  de) ,  écuyer,  vend  à  Saint-Picrra  de  Lille  une  dîme 
à  Sequedin ,  pour  se  racheter  de  prison,  183. 

MARCHIE.NNBS  (Abbaye  de).  Le  comte  de  Flandre  se  reconnaît  avoué  de  Mar- 
chiennes  et  donne  la  charge  de  cette  avouerie  à  Jacques  Havez  d'An- 
bigny,  2,  47  ;  —  Robert ,  évêque  d'Arras ,  et  Charles ,  comte  de  Flandre, 
déclarent  que  par  leurs  soins ,  Roger,  châtelain  de  Lille ,  et  Liétalde  de 
Biez  sont  on  paix  avec  Amand ,  abbé  de  Marchiennes ,  et  que  les  terres 
usurpées  par  ces  malfaiteurs  à  Lorgies ,  sont  rentrées  en  la  possession 
de  l'abbaye  ,  25,  26,  27  ;  —  le  comte  Charles  promet  de  défendre  les 
vassaux  de  l'abbaye  à  Haines  et  dans  le  canton  de  Weppes  ,  28  ;  — 
régie  les  droits  de  Tavouerie  de  Marchiennes ,  29  ;  —  le  comte  Philippe 
rend  une  sentence  en  faveur  de  l'abbaye  contre  les  prétentions  de  l'avoué 
Etienne  ,  48  ;  —  régie  un  différend  entre  l'abbaye  et  Amaury  de  Landast 
touchant  le  vivier  de  Mohies,  50;  —  la  reine  Mathilde  et  Philippe, 
marquis  de  Namur  règlent  un  différend  entre  l'abbaye  et  l'avoué  Alman, 
80  ;  —  Le  châtelain  de  Lille  et  autres  règlent  le  différend  de  l'abbaye 
avec  Pierre  de  Ronchin  et  ses  frères  ,  au  sujet  des  droits  seigneuriaux 
audit  Ronchin,  115;  —  l'abbaye  reçoit  en  aumône  toutes  les  corvées 
qui  étaient  dues  au  châtelain  à  Ronchin  ,  et  son  droit  sur  la  rente  dite 
de  Sognie  ,  131  ;  —  acquiert  du  châtelain  de  Lille ,  Jean  III ,  des  biens 
à  Lorgies ,  138  ;  —  fait  reconnaître  ses  droits  à  l'hommage  du  fief  de 
Raimbaucourt ,  139  ;  —  cité  141  ;  —  acquiert  le  quart  du  vivier  de  Mar- 
chiennes ,   143. 

Marcq  ,  Tun  des  quatre  ponts  du  Mélantois ,  192. 

Marguerite  de  Dampierre  donne  à  l'abbaye  de  Flines  la  terre  de  Barœul 
acquise  de  Jean  ,  châtelain  de  Lille,  122  ;  —  devenue  comtesse  de  Flandre, 
elle  confirme  ce  don  ,  se  réservant  sur  cette  terre  les  quatre  hautes  jus- 
tices et  les  hommages  ,  ibid.\  —  apaise  un  différend  entre  l'abbaye  de 
Loos  et  R/obert  de  Langléc ,  au  sujet  du  vivier  d'Esq^ermes  ,  125  ;  — 
déclare  que  Robert  de  Wavrin  a  vendu  sa  dîme  de  Flar^elo  aux  églises 
de  Tournai  vt  de  Vicogne ,  127  ;  —  a  fait  un  traité  avec  Florent ,  tu- 
teur de  HoUunde ,  128;  —  a  reçu  le  comté  de  Namur  pour  le  comte 
Gui,  180;  —  promet  de  veiller  à  ce  que  Mahaut  de  Mortagne ,  châte- 
laine de  Lille ,  renonce  officiellement  à  tous  droits  sur  la  châtellenie 
de  Péronne  ,  181  ;  —  rend  une  sentence  sur  divers  différends  entre  Robert 
de  Wavrin  et  Jean  III ,  châtelain  de  Lille ,  141  ;  —  fait  savoir  que 
Marie  de  Lnndast  a  vendu  à  l'abbaye  de  Marchiennes  le  quart  du  vivier 
dudit  Marchiennes ,  143  ;  rend  une  sentence  au  sujet  de  la  justice  du 
village  de  Ferrîères ,  146  ;  mentionné  avec  le  comte  Gui ,  son  fils ,  au 
sujet  du  canal  de  La  Bassée  et  de  l'abbaye  de  Loos ,  fait  don  d'un  fief 
à  l'abbaye  de  Notre-Dame  de  Lille ,  149  ;  —  investit  cette  abbaye  du 
fief  de  Le  Gruel,  150. 

M.VRLiÈRE  ('lean) ,  procureur  de  l'abbaye  de  Phalempin ,  223. 


ttva(CUIL  (Abbaye  de)  a  acquis  un  manse  et  trois  quartiers  de  terre  a 
Herlies,  11. 

MVRQUBTTB  (Dîme  de)  vendue  à  Saint-Pierre  de  Lille,  90,  91  ;  —  (courlil 
de)  donné  par  l'abbaye  de  Loos  en  échange  de  la  terre  de  La  Haye,  101. 

MVRTlNSVRT  (Theodericus  de),  père  et  fils,  témoins,  57; —  (Thierride), 
père  et  fils,  hommes  de  la  reine  Mathilde  «  71;  —  (Theodoricus  de), 
témoin  ,  87. 

MlSURB  (Jehanne  de  Le),  cité  141.' 

MvTHILDEf  épouse  de  Philippe,  comte  de  Flandre,  67;  — qualifiée  reine , 
veuve  du  comte  Philippe ,  68  ;  —  déclare  que  Roger  d*Ënglos  a  fait,  en 
sa  présence ,  réparation  à  l'abbaye  de  Loos ,  71  ;  —  termine  un  différend 
entre  cette  alibaye  et  Urson  de  Fretin ,  73  ;  —  approuve  la  donation  faite 
à  la  même  abbave  par  Jean  Brissart ,  74  ;  —  régie  un  différend  entre 
Tabbaye  de  Marchiennes  et  Alman  ,  avoué  de  cette  église,  80  ;  —  citée,  86. 

HÉLANTOIS  { Péronne-en-) ,  150  ;  —  (  les  quatre  ponts  de  ) ,  Marcq ,  Bou- 
vines ,  Tressin  et  Lampempont ,  1*92. 

Mbnin  (Autel  et  dtme  de) ,  52  ;  —  ( Arnulphe  et  Lambin ,  (hommes  de] ,  ibid. 

Mes  (Jean  Le) ,  bourg^is  do  Lille ,  195. 

Mrsnil  (Pierre  de) ,  bourgeois  de  Lille ,  73. 

Hbssinbs  (Abbaye  de]  ;  décision  du  comte  sur  le  différend  de  cette  abbaye 
avec  les  bourgeois  d*Ypres ,  au  sujet  d'un  tonlieu ,  53. 

MÉTBRNB  (Mathieu  de),  chevalier,  époux  d'Elisabeth ,  parente  de  Willaume, 
châtelain  de  Lille,   109. 

Metz  (Thierri ,  évêque  de) ,  témoin  ,  38. 

MUULENS  (Robert  de),  chevalier,  119,  120. 

Miette  (Bauduin)  et  son  fils ,  tenaient  en  fief  du  comte  Philippe  l'église 
d'Aubigny,  41. 

Millevoie  (Aélis  de]  a  vendu  au  chapitre  de  Saint-Pierre  de  Lille  sa  dîme 
de  Herrin,  161. 

MlLLiAGO  (Adam  de]  ,  délégué  du  roi  Louis  et  de  la  reine  Blanche,  113. 

Mohies  (Vivier  de)  ;  différend  à  son  sujet  entre  l'abbaye  de  Marchiennes 
et  Amauri  de  Landast,  50. 

MONaïAUX  ;  bois  situé  vers  ce  village  »  vendu  à  Saint-Pierre  de  Lille , 
197,  202. 

MONDEL  (Adrien) ,  abbé  de  Phalempin ,  227.  —  y  oyez  Phalempln  (abbaye  de). 

MonT'Saint-ÉloI  (Abbaye  de)  ;  Lambert ,  évêque  d'Arras ,  confirme  les  pri- 
vilèges et  dons  accordés  à  cette  église  par  ses  prédécesseurs  et  par  le 
chevalier  Clarembaut ,  10  ;  —  reçoit  de  Guillaume ,  avoué  de  Béthune  , 
vingt  sous  parisis  et  des  dîmes,  34;  — reçoit  du  comte  Philippe  l'égalise 
d'Aubigny,  41. 

MONS  IN  Pabula  ,  possession  de  Saint-Vaast  d'Arras  et  avouerie  du  châ- 
telain de  Lille  ;  loi  de  ce  village ,  89. 

MONS  (Slbodon  de) ,  pair  de  Lille ,  54. 

MOBINS  (Jean,  évêque  des),  appuie  la  restauration  de  Tabbaye  de  Pha- 
lempin ,  15  ;  —  approuve  la  donation  d'une  bergerie  à  l'abbaye  de  Saint- 


-  d4d  — 

Walmar,  21  ;  ~  préside  rassemblée  des  barons  de  Flandre ,  qui  déclarent 
que  les  cbanoines  de  Lille  ont  les  mdmes  droits  sur  leurs  sujets  que 
les  princes,  81. 

MORTAGNE  (Arnoul ,  sire  de) ,  châtelain  de  Tournai ,  promet  de  décharger 
Bauduin ,  seigneur  de  Gomines ,  qui  s'est  obligé  pour  lui  envers  Isabelle 
et  Mahaut  de  Lille ,  126. 

M0RT46NE  (Mahaut  de] ,  châtelaine  de  Lille ,  a  renoncé  à  son  douaire  sur 
la  châtellenie  de  Péronne,  181,  182;  —  vend  avec  sou  mari,  Jean  III , 
ses  biens  de  Lorgies ,  138  ;  —  s'engage  au  payement  d'une  rente ,  145  ; 
—  fait  avec  son  mari  un  traité  de  mariage  pour  son  fils,  Thomas  de 
Lille,  151;  —  promet  de  rendre  au  comte  Gui  une  somme  empruntée 
pour  elle  et  pour  son  fils ,  Jean  IV,  châtelain  de  Lille  ;  description  de 
son  sceau ,  156  ;  —  ses  motifs  pour  demander  son  douaire  dans  la  terre  do 
la  demoiselle  de  Lille,  15^  ;  —  citée  au  sujet  de  son  douaire,  158,  159, 160, 
16*7  ;  —  renonce  à  son  droit  de  douaire  sur  treize  bonniers  de  bois  ven- 
dus à  Saint-Pierre  de  Lille  par  son  fils ,  1^5,  199. 

MORTÂGNE  (Willaume  de] ,  chevalier,  témoin ,  175  ;  —  seigneur  de  Rumes 
et  de  Dossemez ,  grand-oncle  du  châtelain  de  Lille ,  Jean  Y,  1*78. 

HOBTIBR  (Willelmus  del)  vend  neuf  rasières  de  terre  à  Tabbaye  de  Loos,  1 14. 


Namur  (comté  de) ,  r^mis  en  mains  de  Marguerite ,  comtesse  de  Flandre , 
pour  le  comte  Gui,  180. 

Nauur  (Philippe,  marquis  de),  régent  de  Flandre,  régie  un  différend  entre 
Tabbaye  de  Marchiennes  et  l'avoué  de  cette  église ,  80  ;  —  témoin ,  81  ; 
établit  au  nom  de  son  frère ,  Bauduin ,  empereur  do  Gonstantinople , 
quatre  prébendes  à  Notre-Dame  de  Courtrai,  88. 

NemoeB  (Theoricus  de) ,  témoin  ,  57. 

Nesle.  Voyez  Clermont.  (Beatrix  et  Raoul  de). 

Nbvelle  (Wautier,  châtelain  de  Courtrai,  sire  de)  158. 

NoiRCAaMBS  (Philippe  de  Sainte-Aldegonde ,  seigneur  de) ,  229 

NonilANDIE.   (Voyez  Guillaume  de). 


Odon,  prévôt,  témoin,  25,  26. 

Ogive  ,  épouse  de  Roger  l'Ancien  ,  châtelain  de  Lille .  restaure  l'abbaye  de 

Phalempin,  15,  16. 
OiSiAGO  (Hugo  de) ,  autrefois  possesseur  d'une  terre  ad  Pruvisinienses ,  9. 

Orchies  (Sara  d') ,  sœur  de  Théobalde ,  maire  d'Orchies ,  a  acheté  diverses 
rentes  tenues  du  châtelain  de  Lille,  129. 

OSTRICOURT.  Les  hôtes  de  Saint- Vaast ,  dans  la  châtellenie  de  Lille,  doivent 
service  de  guerre  au  châtelain  de  Lille  jusqu'à  Ostricourt  et  non  plus 
loin  ,  89  ;  —  le  châtelain  doit  bâtir  une  maison  pour  Robert  de  Wavrin, 
au  Plouich  ou  à  Ostricourt,  14 ►;  —  bois  à  Ostricourt  affecté  à  une 
rente  et  vendu  au  chapitre  de  Saint-Pierre  de  Lille,  198,  194;  —  les 
gens    de  ce  village  pris  à  Douai  seront  renvoyés  devant  leurs  éche- 


XII  —28 


—  950  — 

vins ,  de  mfime ,  les  gens  de  Douai  pris  à  Ostricourt  seront  renvoyés  à 
Douai,  210. 


Paniers  (Anselme) ,  témoin ,  8*ï. 

Papinglo  (Église  Notre-Dame  et  Saint-Martin  à),  reçoit  un  don  de  Roger, 
châtelain  de  Grand  ,  60 

Paris,  actes  datés  de  cette  ville,  183,  214,  215. 

Pascal  II ,  pape ,  approuve  a  restauration  de  Tabbaye  de  Phalempin ,  16. 

Paste  (Ferricus) ,  maréchal  de  France ,  délégué  du  roi  Louis  et  de  la  reine 
Blanche,  113. 

PÉRENGHIBS  (  Siger  de) ,  pair  de  Lille ,  54  ;  —  (  Roger  de)  et  Maroie ,  sa 
femme ,  ont  vendu  à  Beatrix  Li  Aubegoise ,  sœur  d'Adam  de  La  Bas- 
ses ,  chanoine  de  Lille  ,  une  rente  de  vingt  livres  sur  le  fief  de  Péren- 
chies,  186. 

PÉRONNB  (Traités  de)  :  En  vertu  du  traité  de  Péronne ,  le  comte  Bauduin 
était  rentré  en  possession  des  villes  d'Aire  et  de  Saint-Omer,  85  ;  — 
Traité  entre  le  roi  de  France  et  la  comtesse  Jeanne  ;  ses  garants ,  110, 
1 11  ;  —  entre  la  comtesse  Marguerite  et  Florent,  comte  de  Hollande,  138. 

PÉRONNE  (Châtellenie  de).  Le  châtelain  de  Péronne  a  vendu  sa  ville  de  Brai 
à  Philippe  ,  roi  de  France ,  du  consentement  de  Bienavient  et  Gila ,  ses 
sœurs ,  84  ;  —  Jean  III ,  châtelain  de  Lille  a  vendu  sa  châtellenie  de 
Péronne  à  Guillaume  de  Longueval ,  181  ;  —  celui-ci  l'a  revendue  à 
Louis,  roi  de  France,  132,  133. 

PÉRONNB-EN-MÉLANTOIS.  Le  fief  du  Gruel  y  est  situé ,  150.        ^ 

Peteillon  (Baude),  141. 

PÉVÈLE.  {y oyez  Mons-en-). 

Phalempin  (  Abbaye  de  Saint-Christophe  à  )  ;  sa  fondation  ,3,4;  —  ses 
immunités ,  8  ;  —  sa  restauration ,  15  ;  —  acquiert  deux  pièces  de  terre, 
5*7  ;  —  acte  daté  de  cette  église ,  TfO  ;  —  l'abbaye  reçoit  cent  sous  par 
an  de  Willaume ,  châtelain  de  Lille ,  106  ;  —  fait  un  accord  avec  Willaume 
pour  régler  leur  juridiction  respective ,  10*7,  228 ,  224 ,  225  ;  —  reçoit 
de  Roger  de  Lille  un  don  de  200  livres ,  134  ;  —  ses  différends  de  juri- 
diction avec  le  châtelain  de  Lille,  Louis  de  Luxembourg,  223,  224, 
225  ;  —  avec  la  châtelaine ,  Marie  de  Luxembourg ,  22*7.  —  Abbés  de 
Phalempin  :  J.,  témoin ,  81  ;  —  Jacques ,  223,  225  ;  Mondel  (Adrien),  221. 
—  Prieur,  voyez  :  Brœucq  (Philippe  du).  —  Religieux ,  voyez  :  Bauduin 
(Pasquier) ,  Deleplanque  (Jean) ,  Denis  (Jean)  ,  Gillacle  (Martin) ,  Le 
Canale  (Pierre) ,  Le  Cat  (Herman),  Ligny  (Pierre  de),  Louchard  (Liévin), 
Malbranque  (Antoine) ,  Pistoris  (Jean) ,  Popelaire  (Jean). 

Phalempin.  L'abbaye  y  possède  des  terres ,  107  ;  —  tonlieu  et  mesure  de 
Phalempin ,  141  ;  —  La  Neuville ,  paroisse  de  Phalempin ,  199  ;  —  cour 
de  Phalempin  ,214. 

Philippe  d'Alsace  ,  comte  de  Flandre  ;  ses  actes  relatifs  à  l'abbaye  de  Mont- 
Saint-Eloi,  41;  r—  au  mariage  du  comte  de  Saint-Pol ,  48;  —  aux 
abbayes  de  Marchiennes ,  48,  50  ;  —  de  Saint- Vaast,  49  ;  —  de  Loos,  51, 
54,  61  ;  —  d'Hasnon  ,  52  ;  —  de  Messines ,  53  ;  —  à  l'église  de  Saint- 
Donat  de  Bruges ,  55 ,  56  ;  —  à  l'abbaye  de  Saint-Aubert ,  59  ;  —  à 


—  851  — 

réglise  de  Notre-Dame  et  Saint-Martin  à  Papinglo ,  60  ;  —  à  l'abbaye 
de  Saint-Pierre  deGand,  61,  64;  —  aux  libertés  et  franchises  des  bour- 
geois d'Aire  ,  62  ;  —  à  la  collégiale  do  Lille ,  63  ;  —  à  Notre-Dame  de 
Cambrai .  66  ;  —  à  l'abbaye  de  Gambron  ,  66  ;  —  avait  donné  12  arpents 
de  bruyères  à  l'abbaye  de  Tronchiennes ,  72. 

Philippe  ,  roi  de  France,  acquiert  la  ville  de  Bray  du  châtelain  de  Péronne,  84. 

PHILlPPE-LB>BEL,*roi  de  France,  fait  une  trêve  avec  les  Flamands,  185. 

Philippe-LE-Hardi  ,  duc  de  Bourgogne ,  comte  de  Flandre ,  passe  une  tran- 
saction avec  le  châtelain  de  Lille ,  214  ;  —  donne  des  lettres  de  non- 
préjudice  audit  châtelain,  215; — fait  un  accord  avec  lé  môme  au  sujet 
de  leur  juridiction  respective  ,  216. 

Philippe  II ,  roi  d'Espagne ,  approuve  la  cession  du  comté  de  Herlies ,  de 
la  ville  de  La  Bassée ,  etc.,  229  ;  —  sépare  ces  terres  du  fief  de  la  châ- 
tellenie  de  Lille,  ibid. 

Pierre I  chanoine,  témoin,  26. 

PiSTORIS  (Jean),  prêtre,  religieux  de  l'abbaye  de  Phalempin,  22*7. 

PlouigH-  Les  maires  de  Saint-Yaast  doivent  aide  au  sergent  du  châtelain 
^e  Lille  pour  conduire  les  prisonniers  usque  ad  Ploieich^  89  ;  —  le  châ- 
telain ne  peut  mettre  en  prison  niai  ad  Ploieichy  ibid.;  —  acte  dunné 
apud  Ploeium ,  99  ;  —  Ploich ,  terre  promise  en  dot  au  fils  aîné  du  châ- 
telain de  Lille  et  de  Péronne,  11*7;  —  Mahaut,  épouse  de  Jean,  châ- 
telain de  Lille  et  de  Péronne ,  reçoit  une  compensation  sur  le  Ploeiz  en 
renonçant  à  son  douaire  sur  Combles  ,  120  ;  —  le  châtelain  de  Lille  doit 
bâtir  une  maison  pour  le  sénéchal  de  Flandre ,  au  Ploich  ou  à  Ostri- 
court ,  141  ;  —  douaire  de  Mahaut ,-  châtelaine  de  Lille ,  assigné  sur  les 
bois  du  Plouich,  158,  159;  —  rentes  assignées  sur  le  produit  des  bois 
du  Plouich.  l'ÏS,  192,  196. 

Plocigh.  Tetardus  de  Ploich  ,  témoin  ,  57  ;  —  Rogerus  de  Ploicio  ,  homme 
du  châtelain  de  Lille,  témoin.  94. 

Plouich  D*AuBERS  (Guillaume  du) ,  écuyer,  reçoit  du  châtelain  de  Lille , 
pour  ses  bons  services ,  un  fîeJT  de  22  bonniers  de  bois  vers  Bellincamp , 
à  Thumeries  et  vers  Honchaux ,  19*7  ;  —  Guillaume  et  Jeanne  de  Bou<- 
chain,  sa  femme,  vendent  ce  fief  à  Saint-Pierre  de  Lille,  197,  202. 

Pollet  (Hennequin) ,  arrêté  pour  larcin ,  223. 

Pont-a-Vendin  ;  traité  conclu  entre  ce  lieu  et  Lens,  85];  —  les  hôtes  de  Saint 
Pierre  de  Lille ,  arrêtés  dans  ce  village ,  ont  été  délivrés ,  86. 

Pontoise;  actes  datés  de  cette  ville,  118,  119,  120.     • 

Pontrohart  (Abbaye  de)  perçoit  une  rente  de  6  livres  pour  l'obit  de  Jean  , 
châtelain  de  Lille  et  de  Péronne ,  135  ;  —  cette  rente  est  assignée  sur 
les  bois  du  Plouich ,  178  ;  —  l'abbaye  reçoit  en  échange  quatre  bon- 
niers et  demi  de  bois  qu'elle'  vend  à  Saint-Pierre  de  Lille .  196. 

Popelaire  (Jean) ,  prêtre ,  religieux  de  l'abbaye  de  Phalempin ,  227. 

PRATEA  (Robert ,  seigneur  de),  chevalier,  apaise  un  différend  entre  l'abbaye 
de  Marchiennes  et  Pierre  de  Ronchin ,  115. 

PROVIN  in  Castellania  Vlensi^  88- 

PRUViSiNlENSES  (terre  ad) ,  donnée  à  Mathieu  de  Méterne ,  par  WillaumQ , 
châtelain  de  Lille,  109. 


—  962  — 

QUESNB  DB  U  PaLBTTB  ,  lieu  dit ,  196. 

QUBSNOTi  près  de  Loos  (moulin  du} ,  91  ;  -^  Kesnoit ,  147,  169. 
Qubsnot-sur-Deule  ,  (Ville  et  faillie  de ,  216. 
QuiQUEMPOiX  (Chapelle  de] ,  fondée  dans  l'église  de  Fiers ,  88. 


Raimb.vucourt  ;  Thommage  de  ce  fief  est  reconnu  appartenir  à  Tabbaye  de 
Marchiennes  ,189. 

RaSSENGHIEN  (Gérard  de] ,  témoin ,  218  ;  —  gouverneur  de  Lille  ;  son  violent 
exploit  de  justice  à  HauLourdin,  215. 

RAUSIÈtiBS  (Joifrois  de] ,  témoin  t  175. 

RauwetiÈlb  (Érembourg)  a  acheté  da  châtelain  de  Lille  une  rente  de  20 
livres,  145. 

Ratnerus,  comte,  témoin,  88. 

Renaud  I*',  châtelain  de  Lille,  Reinaliat ,  BeinhaldtUj  Remalchus^  témoin,  33. 

Renaud  II ,  châtelain  de  Lille ,  témoin ,  89,  40,  41,  42,  48,  44 ,  45,  46. 

^IBAUDS  ,  Rihaux  (Pont  aux)  ,147. 

RiBEMONT  (Abbaye  de].  Rainard,  abbé  de  Ribemont,  fait  connaître  qu'En- 
selme  de  Ribemont  a  donné  une  bergerie  à  cette  abbaye ,  6. 

RiCHOARD ,  abbé ,  témoin  ,25. 

Robert-LE-Frison ,  marquis  de  Flandre,  présent  à  un  règlement  ponr 
Tavouerie  de  Saint-Bavon  de  Gand ,  5  ;  —  concède  des  immunités  à 
Tabbaye  de  Phalempin  ,7,  15 ,  225. 

Robert  de  Jérusalem  ,  marquis  des  Flamands,  restitue  unVens  à  Saint- 
Martin  de  Tours ,  8  ;  —  do^ne  à  Saint-Pierre  de  Lille  le  bodium  de 
Lesquin,"9; —  conclut  deux  accords  avec  Henri,  roi  des  Anglais,  11, 
18  ;  —  confirme  à  Tabbaye  de  Saint-Bertin  la  banalité  des  moulins 
d'Arqués ,  12. 

Rodbertus  Junior  ,  castellanus ,  témoin ,  9. 

Robert,  châtelain  ,  témoin ,  12. 

Robert,  avoué ,  témoin ,  12,  27. 

Robert,  archidiacre ,  témoin  ,  25 ,  26. 

Robert,  chanoine ,  témoin ,  25. 

Robert  I""  ,  châtelain]  de  Lille  ?  cité  dans  un  acte  confus ,    225. 

Robert  11 ,  fils  de  Roger-le-Jeune ,    châtelain  de  Lille ,  témoin ,  80 ,  82  ; 
—  châtelain  de  Lille ,  témoin ,  84 ,  85  ,  86. 

Robert  III,  châtelain  de  Lille,  88. 

Robertus  ,  fiUus  Heldiardis  ;  la  sixième  partie  de  la  dîme  de  Loos  était  tenue 
dudit  Robert,  87. 

Robert  de  Béthune  ,  comte  de  Flandre ,  acquiert  de  Wallerand  de  Luxem- 
bourg la  terre  de  Deinze,  190,  191. 

BODULFCS  ,  comte ,  témoin ,  88. 

RoiA  (Godefridus  de),  119,  120. 


—  858  — 

ROGBR  l'Api GIEN I  châtelain  de  Lille  ,  Hislensis  castellanus  »  —  demande 
des  immunités  pour  Tabbaye  de  Phalempin ,  7  ;  —  témoin ,  8  ;  —  cède  le 
hodium  de  Lesquin ,  9  ;  -—  époux  d'Ogive ,  15 ,  16. 

Robert  le  Jeune,  châtelain  de  Lille,  témoin,  11,  12,  14,  17,  18,  19, 
20, 21,  22,  28,  24  ;  —  ses  usurpations  à  Lorgies ,  25,  26,  27  ;  —  témoin, 
28,29,80,81,82. 

Roger  III ,  châtelain  de  Lille ,  témoin ,  87. 

Roger  ,  comte ,  témoin ,  88. 

Roger  ,  fils  du  châtelain  de  Lille ,  Renaud  II ,  témoin ,  45,  46. 

Roger  IY,  châtelain  de  Lille ,  beau-frère  du  châtelain  de  Péronne ,  84  ;  — 
caution  du  traité  de  Pont-à-Vendin ,  85;  —  donne  acte  qu'Alard  de 
Loos  a  vendu  à  l'abbaye  de  Loos  le  sixième  de  la  dîme  de  Loos ,  87  ;  *- 
promulgue  une  charte  ou  loi  pour  les  villes  de  Saint-Yaast ,  dont  il  est 
l'avoué ,  89  ;  —  investit  Saint-Pierre  de  Lille  des  dîmes  de  Marquette  et 
Sequedin ,  90,  91  ;  '-  amortit  la  dîme  de  Baairel  affectée  par  son  frère 
Willaume  à  la  fondation  d'une  chapellenie  dans  l'église  de  Saint-Pierre  de 
Lille,  92;—  son  différend  avec  Saint-Pierre  de  Gand  au  sujet  de  la 
haute  justice  de  Gampbin ,  98  ;  —  octroie  l'amortissement ,  au  profit  des 
Templiers ,  d'une  maison  sise  à  Lille  ;  description  de  son  sceau,  94  ;  — 
cède  libre  do  tout  service ,  à  Hellin  de  Wavrin ,  dit  l'oncle ,  la  dîme 
d'Erquinghem-le-Sec ,  pour  la  fondation  d'une  chapellenie  à  Waziers , 
95  ;  —  ratifie  le  don  de  sept  livres  de  rente ,  fait  à  Saint-Pierre  de  Lille 
par  son  &ère  Willaume  et  assigné  sur  les  rentes  de  Barœul ,  96  ;  -^ 
fait  une  convention  avec  l'abbé  de  Saint-Pierre  de  Gand  pour  leurs 
droits  reepectifs  à  Gamphin-en-GarembauU  et  à  Ennetières-en-Weppes  , 

97  ;  —  garant  du  traité  de  Melun  pour  la  délivrance  du  comte  Fernand , 

98  ;  —  déclare  que  la  dîme  d'Erquinghem-le-Sec ,  qu'il  avait  cédée  pour 
la  fondation  d'une  chapellenie,  n'ayant  pu  recevoir  cette  destination, 
a  été  vendue  à  l'abbaye  de  Loos ,  99  ;  —  cité  au  sujet  de  cette  vente, 
100  ;  —  cède  en  aumône ,  à  l'abbaye  de  Loos  ,  son  droit  sur  la  terre  de 
La  Haye ,  101  ;  —  atteste  qu'en  sa  présence ,  Sara  de  Viane  et  ses  sœurs 
ont  donné  leur  manoir  et  leur  terre  à  l'abbaye  de  Loos ,  102  ;  —  relation 
des  dons  qu'il  a  faits  à  Saint-Pierre  de  Lille,  108. 

RONGHIN,  Roncin  ;  acte  daté  de  ce  village,  propriété  de  Marchiennes,  115; 
-^  les  corvées ,  dues  au  châtelain  de  Lille  par  les  hôtes  de  Ronchin  et 
son  droit  sur  la  rente  dite  de  Sognies ,  au  môme  lieu ,  sont  remis  à 
l'abbaye,  121. 

Ronchin  (Pierre  de)  et  ses  frères  ;  leur  différend  avec  l'abbaye  de  Marchiennes 
relativement  aux  droits  seigneuriaux  audit  Ronchin,  115. 

ROUBAIX.  Bernardus  de  Rosbaco,  témoin,  29;  —  Bernardus  de  Rosbais, 
témoin,  41. 

ROUSIEL  (Jean,  surnommé),  fils  d'Aélide ,  épouse  de  Bernard  de  Bosco,  102. 

ROUSLO  (Bauduin  de)  donne  la  dîme  de  Wevelghem,  au  chapitre  d'Har- 
lebekOi  79. 

RuMES  (Willaume  de  Mortagne ,  seigneur  de)  et  de  Dossemez ,  178. 

RCSLEDB  (Domaine  deScalclede  à),  possession  de  Saint-Pierre  de  Gand ,  44. 


—  354  — 

SAlNcmN-BN-WBPPES ,  Senghin  ;  terre  promise  en  dot  an  fils  aîné  de  Jean, 
châtelain  de  LiÛe  et  de  Péronne ,  111  ;  —  Senghin ,  141. 

Sainghin  (Pierre  de)  avait  amorti  le  fief  du  Gruel,  150. 

Saint-Am AND  (ALbaye  de)  ;  Banduin ,  comte  de  Flandre ,  à  la  demande  de 
Tabbé  Bovon ,  détermine  la  juridiction  de  l'abbaye,  28  ;  —  Nicolas ,  avoué 
de  Tabbaye,  à  Froidmont,  a  renoncé  à  certains  droits  q[u'il  préten- 
dait avoir  dans  cette  villa ,  89. 

Saint-BertiN  (Abbaye  de).  Robert ,  comte  de  Flandre  ,  à  la  prière  de  Tabbé 
Lambert ,  déclare  que  T abbaye  doit  jouir  du  droit  de  mouture  à  Arques, 
12  ;  —  la  directiou  de  l'abbaye  est  confiée  à  l'abbé  de  Cluny,  19  ;  — 
Bauduin ,  comte  de  Flandre  et  de  Hainaut ,  ordonne  de  faire  respecter 
les  libertés ,  immunités  et  droits  de  l'abbaye ,  '78. 

Saintb-ÂLDBGONDB  (Philippe ,  seigneur  de) ,  acquiert  le  comté  de  Herlies, 
la  ville  de  La  Basses,  les  terres  de  Gamin  et  du  Transloy,  229. 

Saint-Omer  (Ville  de)  ;  ses  privilèges  sont  confirmés  et  augmentés ,  80  ; 
—  reçoit  une  charte  de  Baudouin  IX ,  '75  ;  —  rendue  à  Louis ,  fils  aîné 
du  roi  de  France,  85. 

Saint-Omer  (Châtelains  de)  :  Willaume ,  témoin ,  11  ;  —  Willaume  reçoit 
l'ordre  de  faire  respecter  les  libertés,  immunités  et  droits  de  l'abbaye 
de  Saint-Bertin ,  '78  ;  —  approuve  avec  d'autres  la  donation  faite  au 
chapitre  d'Harlebeke  de  la  dîme  de  Wevelghem ,  *79  ;  —  témoin ,  81  ;  — 
avait  reçu  l'ordre ,  comme  procureur  en  Flandre  de  Bauduin ,  empereur 
de  Conslantinople ,  de  fonder  des  prébendes  à  Gourtrai ,  82 ,  88. 

Saint-Oiœr  (Gérard ,  prévôt  de) ,  reçoit  l'ordre  de  foire  respecter  les  libertés 
de  l'abbaye  de  Saint-Bertin ,  '78  ;  —  approuve  avec  d'autres  la  donation 
faite  au  chapitre  d'Harlebeke  de  la  dîme  de  Wevelghem,  '79. 

Saint-Pol  (comtes  de)  :  Enguerrand  ;  son  mariage  avec  la  &lle  de  Nicolas, 
seigneur  d'Avesnes,  48.  —  fojez  Luxembourg  (Wallerand  II;  Pierre; 
Louis  ;  Marie  de)  ;  —  Brabant  (Philippe  de). 

Saint-Trond  (Abbaje  de).  Thierri,  comte  de  Flandre,  confirme  à  l'abbaye 
la  donation  qui  lui  avait  été  faite  par  Arnoul ,  l'un  de  ses  prédécesseurs, 
du  village  de  Provin ,  dans  la  châtellenie  de  Lille ,  88  ;  —  Thietfrid , 
Gérard ,  abbés ,  ibid, 

SviNT-WuuiAR  (  Abbaye  de )  reçoit  en  don  la  bergerie  de  Neuvenne ,  20. 

Saswalon  ,  (supposé  châtelain  de  Lille) ,  chevalier,  témoin ,  2  ;  —  fondateur 
de  l'abbaye  de  Phalempin  ,  8 ,  225. 

Savoie  (f^oxez  Thomas  de). 

Seclin  (Ville  de),  citée  5'7,  '71,  216. 

Seglin'  Chapitre  de)  s'adjoint  à  la  communauté  de  Gondecourt  dans  un 
débat  relatif  aux  marais  de  Herrin  ,  201. 

Seclin  ,  SecUno  (Bemardus  de) ,  vend  quatre  bonniers  de  terre  à  l'abbaye 
de  Phalempin ,  5*7. 

SëNONIS  (Maître  Guillaume  de),  clerc  du  roi  Saint-Louis,  118. 

Sequedïn  ;  dîmes  de  ce  village  vendues  à  Saint-Pierre  de  JJ^lle ,  90,  91, 183, 

Serciiingehem  (Dîme  de)  ;  différend  à  son  sujet  entre  l'abbaye  de  Saint- 
Yaast  et  les  fils  de  Walter  de  Coclers ,  49. 


—  855  — 


SiBILLB ,  femme  prise  in  foro  Insalensi  et  délivrée ,  86. 
Sibylle  ,  femme  de  Thierri  d'Alsace ,  40. 
SOIGNIES  (Maison  du  prévôt  de) ,  à  Lille  ,168. 
Steinfort  (Guidon  de),  témoin,  2*7. 


Templemars  (Aubert  de) .  chevalier,  fils  de  défunt  Robert ,  et  Ogive ,  son 
épouse ,  ont  vendu  diverses  rentes  tenues  du  châtelain ,  129. 

Tempuers,  donataires  d'une  maison  sise  à  Lille,  hors  de  la  porte  de 
Weppes,  94. 

TÉROUANE.  Destruction  du  château  élevé  à  Térouane  par  Tavoué  de  cette 
ville,  86. 

TetaRDUS  ,  homme  de  Robert  de  Wahagnies ,  témoin ,  57. 

TheodoriguS}  fils  d'Ulard,  témoin,  88. 

Thierri  d*Alsace  ,  comte  de  Flandre  ;  ses  actes  relatifs  à  Tabbaye  de  Bour- 
bourg ,  82  ;  —  à  l'abbaye  de  Saint-Pierre  de  Gand ,  88 ,  44  ,  45 ,  46  ;  — 
ordonne  la  destruction  du  château  de  Térouane,  86;  —  ses  actes  relatifs 
aux  abbayes  de  Saint-Bavon  ,  8*7  ;  —  de  Saint-Trond ,  88  ;  —  de  Saint- 
Amand ,  89  ;  —  de  Loos ,  40  ;  —  de  Glairmarais ,  42  ;  —  au  mariage 
d'Enguerrand ,  comte  de  Saint-Pol ,  48  ;  —  à  l'abbaye  de  Marchiennes,  47. 

Thomas  de  Savoie,  f^oyez  :  Jeanne,  comtesse  de  Flandre,  110, 112,  113, 
116,  121,  122,  128. 

Thumeries;  bois  y  situés,  141,*  197,  202. 

Thumesnil  (Robert  de) ,  témoin  ;  57. 

Tournai;  acte  daté  de  cette  ville,  15;  —  la  commune  refuse  l'évêque  d'Arras 
et  le  châtelain  de  Lille  pour  arbitres  dans  ses  différends  avec  rév6({ue 
Etienne,  69. 

Tournai.  Radulfus  cog^nomento  Everardus  de  Tornaco,  témoin  ,  5  ;  —  Evrard, 
châtelain  de  Tournai ,  a  donné  une  rente  de  six  livres  è  Sainl-Pierre  de 
Gand,  61.  —  f^oyez  Mortagne  (Arnoul ,  sire  de),  châtelain  de  Tournai. 

Tournai  (Évoques  de)  :  Hugues  approuve  la  fondation  de  l'abbaye  de  Pha- 
lempin  ,  8  ;  —  Radbode  a  donné  des  privilèges  à  la  même  abbaye ,  15  ;  — 
Balaerrc  donne  son  alleu  à  l'abbaye  de  Bourbourg,  14  ;  —  restaure  l'ab- 
baye de  Phalempin ,  15;  — Etienne,  ses  différends  avec  la  commune  de 
Tournai ,  69  ;  —  Walter  ratifie  la  vente  faite  à  Saint-Pierre  de  Lille  des 
dîmes  de  Marquette  et  de  Sequedin ,  91  ;  —  juge  un  différend  entre 
Saint-Pierre  de  Gand  et  Roger,  châtelain  de  Lille ,  98  ;  — Willaume  est 
prié  de  confirmer  la  vente  faite  à  l'abbaye  de  Loos  de  la  dîme  d'Erquin- 
ghe.c-le-Sec ,  100. 

Tournai  (Église  de).  G-,  écolâtre;  M.,  chantre  ;  chanoines ,  86; —  l'église 
acquiert  en  partie  la  dîme  de  Flargelo ,  127  ;  —  officiai  de  Tournai,  182  ; 
—  cour  ecclésiastique  de  Tournai ,  227. 

Tours  (Saint-Martin  de).  Robert ,  comte  de  Flandre ,  à  la  demande  du  cha- 
noine Euger,  restitue  à  cette  église  un  cens  annuel  de  dix  livres  sur 
la  terre  de  Barale ,  en  Cambrésis ,  8, 

Transloy  (Terre  du)  transportée  à  Marie  d'Estouteville ,  228  ;  —  cédée  à 


—  856  — 

Philippe  de  Sainte<-Aldegonde ,  f29  ;  «->  séparée  du  fief  de  la  chftteUeAie 
de  Lifle,  ibid. 

TaBSSCf,  un  des  quatre  ponts  du  Mélantois,  192. 

Trolbt  (Henri) ,  bourgeois  de  Lille ,  ^ux  défont  de  Marie  de  Landast ,  148. 

Tronghiknnbs  (Ahbaye  de|  est  confirmée  dans  la  possession  de  12  arpents 
de  bruyères  qu'elle  avait  reçus  en  don  du  comte  Philippe,  '72. 


Ulahdcs,  STOué-  témoin,  88. 


Yadis  (Walterus  de),  témoin,  83. 

Yalbncibnnbs.  Cattrum  VaUneianaty  1  ;  *— -  habitants  de  Valenciennes  tenant 
rentes  viagères  souscrites  par  le  châtelain  de  Lille  pour  Wenceslas ,  duc 
de  Luxembourg,  211. 

YbMDÔIIB  (Antoine ,  duc  de) ,  roi  de  Navarre,  châtelain  de  Lille,  transporte 
à  Marie  d'Estouteville ,  le  comté  de  Herlies  et  la  ville  de  La  Bassée, 
avec  les  terres  de  Gamin  et  du  Transloy,  228. 

Ybbunghem  (Pierre,  curé  de);  son  témoignage,  86. 

Yert-Bois  (Qérard  du) ,  chevalier,  témoin ,  180 ,  181. 

YlANB  (Sara)  et  ses  sœurs  donnent  leur  manoir  et  leur  terre  à  Tabbaye  de 
Loos,  102. 

YlGOGNE  (Abbaye  de) ,  acquiert  une  portion  de  dîme  du  châtelain  de  Mal- 
deghem ,  81  ;  —  acq^ert  une  partie  de  la  dîme  de  Flargelo  de  Robert 
de  Wavrin ,  12*7, 

YlB  (J.)t  signataire  de  lettres  de  Philippe,  duc  de  Bourgogne,  215. 

YiTRlACO  (Théobalde  de) ,  témoin ,  82. 


WahagnibS*  JFàhenniei  (Robert  de),  seigneur  d'une  terre  vendue  à  Tabbaye 
de  Phalempin,  5*7. 

Waimbl,  nom  d*une  terre  ou  du  possesseur  de  cette  terre,  165. 

W/Illincourt  (Dame  de)  se  joint  à  la  communauté  de  Qondeccmrt  dans  an 
débat  au  sujet  des  marais  de  Herrin,  201. 

Wambrechies  (Hellin  de) ,  pair  de  Lille ,  54. 

WASQUEHAL»  IVafkenhal  (Gérard  de),  témoin,  9. 

Wasnes  (Robert  de)  est  autorisé  à  vendre  aux  sœurs  de  la  nouvelle  abbaye 
de  Lille,  un  fief  qui  lui  appartient  à  Ennevelin,  16*7. 

WattibssART  (Walter  et  Gérulfe  de) ,  témoins ,  5*7. 

Wattignies  ;  rentes  dans  ce  village ,  vendues  et  garanties  à  Saint-Pierre 
de  Lille ,  162 ,  168 ,  164,  166. 

Wavrin  (Hellin  de)  ^  dit  l'Oncle ,  projette  la  fondation  d  une  chapellenie  à 
Waziers ,  95  ;  —  vend  à  Tabbaye  de  Loos  la  dîme  destinée  à  cette  fon- 
dation ,  99  ;  —  prie  Tévdque  de  Tournai  de  confirmer  cette  vente ,  100  ; 
Hellin,  fils  aîné  de  celuMsi,  et  Margueri^,  son  épouse,  99,  100. 


—  851  — 

WAVRIN  (  Robert  d$  ) ,  pénéoh^l  4e  Flandre ,  traite  du  mariage  de  sa  fille 
aînée  avec  le  fils  ahié  de  Jean,  chfttelain  de  Li]}e  et  de  Péronne,  11*7; 
—  déclare  que  du  consentement  de  Mahaut ,  sa  femme ,  veuve  de  Jean , 
châtelain  de  Lille  et  de  PéroDne ,  la  dette  dudit  ehâtélain  a  été  payée, 
124  ;  —  châtelain  intérimaire  de  Lille ,  apaise  avec  la  comtesse  Margue- 
lite  un  différend  entre  Tabbaye  de  Loos  et  Robert  de  Langlée ,  125  ;  — 
vend  sa  dîme  de  Flargelo  aux  églises  de  Tournai  et  de  Vicogne ,  127  ;  — 
cité  comme  mari  de  Mahaut,  188  ;  —  ses  dijQTérends  d'intérdt  ayec  Jean  III, 
châtelain  de  Lille,  141. 

Wavbin  (Robert  de) ,  chevalier,  sire  de  Branoutre ,  oncle  de  Jean  lY,  châ- 
telain de  Lille ,  160  ;'  —  approuve  la  cession  d*une  rente  faite  à  Saint- 
Pierre  par  son  neveu ,  162  ;  ^-  garantit  cette  rente  du  retrait  lignager, 
164,  166.  » 

Wavrin?  (Sebille  de),  épouse  de  Jean  de  Gavre,  sœur  ou  plutôt  belle- 
sœur  de  Mahaut  de  Lille,  sœur  du  mari  de  celle-ci ,  Robert  de  Wavrin, 
sire  de  I)ranoutre ,  182.  (f^o/es  Lille  (Sébille  de). 

WazemhES  (Hôtes  de  Saint -Pierre  de  lâlle  à),  86; —  (Fulco  de),  son 
témoignage ,  ibid  \  —  (Walter,  échevin  de) ,  son  témoignage  ,  ibid, 

Waziers,  projet  de  fondation  d'une  chapellenie  dans  ce  village,  99;  -'- 
projet  non  réalisé ,  99,  100. 

Weppes  (canton  de),  28;  —  (porte  de),  à  Lille,  94 } -«- ( ^o/e»  Bnne- 
tières-en-)  ;  —  (échevins  et  Ibailli  de) .  216. 

WBVELGBBlf  ;  dîme  de  ce  village  donnée  au  chapitre  d'Harlebeke ,  79. 

WiDiBC  (Pieron),  41. 

WlLLAVHE ,  beau-frère  du  châtelain  de  Péronne ,  84  ;  —  prévôt  de  Saint- 
Pierre  de  Lille ,  affecte  la  dîme  de  Barœul  à  la  fondation  d'une  ohapellenie 
dans  l'église  de  Saint-Pierre,  92  ;  —  fait  don  à  Saint-Pierre  de  Lille  de 
sept  livres  de  rente  assignées  sur  les  rentes  de  Barœul ,  96  ;  -*  châtelain 
de  Lille ,  en  même  temps  que  prévôt  de  Saint-Pierre ,  régie  la  collation 
d'une  prébende,  104;  —  rappelle-  que  des  dissentiments  s'étaient  élevés 
entre  son  prédécesseur  et  le  chapitre ,  et  atteste  que  de  son  temps  rien  de 
semblable  n'a  eu  lieu ,  105  ;  —  donne  cent  sous  par  an  à  Tabbaye  de  Pha- 
lempin ,  106  ;  -^  passe  un  accord  avec  l'abbaye  de  Phalempin  réglant  leur 
juridiction  respective  sur  la  terre  de  l'abbaye ,  107,  228,  225;  —  octroie 
un  amortissement  ;  description  de  son  sceau ,  108  ;  —  donne  40  livrées  de 
terre  à  Mathieu  de  Méterne,  époux  d'Elisabeth,  sa  parente,  109. 

WlLLAUUE  ,  neveu  du  comte  Thierri ,  témoin  ,  82. 

"WlLLEQUIM  (J.) ,  signataire  d'une  sentence  du  Parlement  de  Paris,  216. 

WiNEMARB ,  châtelain ,  témoin ,  9. 

Ypres  (  bourgeois  d'  )  ;  leur  différend  avec  l'abbaye  de  Messioes ,  au  sujet 
d'un  tonlieu  prétendu  par  cette  église ,  58.  ' 


•-  858  T- 


TABLE  DES  MATIÈRES. 

PREMIÈRB   PARTIS  (8«  série,  10"  vol.) 

Pi6Bf 

AVANT-PBOPOS ; 484 

Chapitre  I''—  Origine  des  châtelains  et  de  la  cbàtellenie  de  Lille. .     484 

Chapitre  U.  —  Topographie  historique  de  la  châtellenie  de  Lille 493 

Chapitre  ni.  —  Office  des  châtelains  de  Lille;  leurs  attributions 
judiciaires  et  administratives 502 

Chapitre  IY.  —  Attributions  militaires  des  châtelains  de  Lille 543 

Chapitre  Y.  —  Devoirs  des  châtelains  envers  la  commune  de  Lille 
et  de  la  commune  de  Lille  envers  les  châtelains 548 

Chapitre  YI.  —  Âvouerie  des  châtelains  de  Lille 525 

Chapitre  YII.  —  Les  châtelains  de  Lille  et  Tabbaye  de  Phalempin. . .  535 

Chapftre  YIII.  —  Le  fief  de  la  châtellenie  de  Lille 545 

Chapitre  IX.  —  Pairies  tenues  des  châtelains  de  Lille 554 

Chapitre  X.  —  Hommages  du  flet^de  la  châtellenie  de  Lille 564 

DBUXIÈMB    PARTIE.   (S^eérie,  12«  vol.) 
Avant-Propos 409 

Première  Maison  de  Lille  :  Saswalon ,  —  Robert ,  —  Gérard  de  Bue , 

—  Roger  rAncien ,  —  Roger  le  Jeune ,  —  Renaud  V%  —  Robert  II , 

—  Roger  III ,  —  Robert  III ,  —  Renaud  II ,  —  Hugues ,  —  Jean  V, 

—  Glllebert  de  Bourghelles,  intérimaire,  —  Roger  IY,  —  Willaume 

du  Plouich ,  4038-4237. iU 

Personnages  du  nom  de  Lille,  contemporains  des  châtelains  de  la 
première  Maison 448 

Maison  de  Péronne  ou  seconde  Maison  de  Lille  :  Jean  II ,  —  Jean  III , 

—  Jean  IY,  —  Jean  Y,  4  244-4  302 4  49 

Maison  de  Luxembourg-Ligny  :  Guyotte  de  Lille  et  Wallerand  de 
Luxembourg ,  —  Jean  de  Luxembourg,  —  Guy,  —  Wallerand  II, 
4302-4402 467 

Maison  de  Bourgogne  :  Jeanne  de  Luxembourg  et  Antoine  de  Bour- 
gogne ,  —  Philippe  de  Bourgogne ,  i  402-1 430 4  79 

Maison  de  Luxembourg-Saint-Pol  :  Pierre ,  —  Louis ,  —  Pierre  II ,  — 
Marie  de  Luxembourg ,  Jacques  de  Savoie  et  François  de  Bourbon, 
4430-4646 <8< 

Maison  de  Bourbon  :  Antoine  de  Bourbon ,  roi  de  Navarre ,  —  Henri 

de  Bourbon  et  les  rois  de  France ,  4546-4 789 ^87 

CARTULAIRE  DES  CHATELAINS  DE  LILLE. 

Avant-Propos <90 

Texte  du  cartulaire ; *. <^ 

Table  onomastique  du  cartulaire 327 

Table  des  matières 368 


CHIRURGIE  EXPERIMENTALE 


ÉTUDE  HISTORIQUE  ET  CLINIQUE 


SUR     LB8 


AMPUTATIONS  SOUS-PÉRIOSTÉES 

ET  DE  LEUR  TRAITEMENT   PAR  l'iMMOBIUSATION 
DU   MEMBRE   ET   DU   MOIGNON 

Avec  8  figures   en   photoglyptie  et  4  planches  lithographiôes, 


Par  m.  Alf.  HOUZÉ  DE  L'AULNOIT, 

Mombro  titulaire. 


Lue    ans  la  séance  du  22  février  1818. 


.    INTRODUCTION. 

Comparer,  c'est  Juger. 

Quoique  la  méthode  des  amputations  sous-périostées  ait 
été  appliquée  par  cinq  ou  six  chirurgiens ,  avant  que  je  ne 
fisse  paraître ,  le  8  décembre  1 871  ,  une  note  sur  la  périos- 
téotomie ,  j'ai  le  droit  de  la  considérer  encore  comme  nou- 
velle. On  ne  la  trouve  mentionnée  dans  aucun  de  nos 
ouvrages  classiques ,  et  jamais  je  ne  Tai  vue  employée  par 
les  hommes  distingués  placés  k  la  tête  de  nos  grands  ser- 
vices de  chirurgie.  Elle  a  cependant  pour  elle  les  données 
physiologiques.  Pour  la  vulgariser  il  lui  manquait  Tépreuve 
de  la  clinique.  C'est  cette  lacune  que  j'ai  vquIu  combler  en 
livrant  à  la  publicité  cette  étude* 


—  840  — 

Il  ma  fallu  dix-huit  mois  pour  recueillir  les  preuves  qui 
établissent  ses  avantages  d'une  manière  incontestable. 

Sachant  qu'on  est  naturellement  prévenu  contre  toute 
innovation  ,  je  ne  me  suis  pas  contenté  de  citer  les  résultats 
de  mes  amputations  par  ce  procédé. 

Pour  lever  toute  objection,  j'ai  fourni  à  la  Société  de 
Chirurgie  des  pièces  comparatives ,  provenant  d'individus, 
de  môme  âge ,  atteints  d'affections  identiques  et  que  j'avais 
opérés  par  la  méthode  qui  se  rapproche  le  plus  de  celle  que 
je  préconise  aujourd'hui,  c'est-à-dire  par  la  méthode  décrite, 
en  1679,  par  l'anglais  Lowdham ,  et  perfectionnée  depuis, 
en  1 696,  par  Verduin ,  en  1 702  par  Sabourin ,  et  en  1 787 
par  Garengeot ,  qui  consiste  à  recouvrir  l'os  sectionné  par 
un  lambeau  musculo-cutané. 

D'après  les  moulages  pris  sur  deux  de  ces  amputés ,  les 
moignons  n'ont  pas  tardé  à  être  affectés  de  conicité  et 
d'atrophie  des  téguments,  ce  dont  on  peut  se  convaincre 
par  les  planches  I  et  II  en  photoglyptie  ,  annexées  à  ce 
travail. 

Sur  quatre  de  mes  nouveaux  opérés  par  la  périostéo- 
tomie ,  trois  de  cuisse  et  un  de  bras ,  dont  j'ai  fait  également 
mouler  et  photographier  les  membres  (PI .  V,  VI,  VU  et  VIO), 
on  ne  voit  rien  de  semblable.  Les  lambeaux  sont  épais, 
bien  nourris ,  et  leurs  lignes  cicatricielles ,  au  lieu  de  ré- 
pondre à  l'extrémité  des  os ,  sont  placées  quelques  centi- 
mètres en  arrière. 

On  y  constate,  en  outre,  la  mobilité  des  téguments  sur  le 
tissu  osseux ,  disposition  très-favorable  pour  éviter  ta  pro- 
duction des  ulcères  et  des  ostéophytes. 


—  861  — 

La  manière  dont  je  sectionne  les  parties  molles  «  des 
parties  superficielles  vers  les  parties  profondes^  se  rapproche 
de  celle  de  Langenbeck  ,  mais  elle  en  diffère  en  ce  que  je 
comprends  dans  le  lambeau  ,  non  la  moitié  de  la  circonfé^ 
rence  du  membre ,  mais  les  trois  quarts  antérieurs. 

Une  autre  différence  capitale ,  c'est  que  d'emblée',  avec 
rinstrument  tranchant,  je  divise  la  peau  et  les  muscles 
jusqu'à  Tos  ;  il  en  résulte  :  que  toute  l'épaisseur  des  chairs 
se  trouve  sectionnée  sur  les  parties  latérales  et  sur  le  tiers 
antérieur,  et  que  les  deu$  tiers  postérieurs  et  médians 
du  lambeau  peuvent  ainsi  se  relever  sans  difficulté ,  au  mo-- 
ment  où  on  décolle  la  lamelle  périostique  des  trois  quarts 
de  la  circonférence  osseuse. 

Sous  ce  rapport ,  le  procédé  que  j'indique  peut  être 
considéré  comme  nouveau  ,  puisqu'il  diffère  essentielle- 
ment et  sous  un  triple  point  de  vue  de  celui  de  Verduin 
et  de  I^ngenbeck  : 

4°  Par 'l'épaisseur  plus  considérable  du  lambeau,  qui 
comprend  toutes  les  chairs  situées  entre  la  peau  et  Tos  ; 

T  Par  le  mode  de  section  des  parties  molles  ; 

3^  Par  la  conservation  dans  les  points  qui  doivent  recou-^ 
vrir  l'extrémité  osseuse  d'une 4amelle  de  périoste  doublée  de 
son  tissu  connectif . 

Nous  prouverons  dans  le  cours  de  ce  travail  qu'il  ne  peut 
être  comparé  ni  à  celui  de  Symvoulidés ,  ni  à  celui  de  M. 
Poncet  ;  du  reste  le  procédé  de  ce  dernier  chirurgien  n'est 
encore  qu'un  procédé  d'amphithéâtre ,  n'ayant  pas  été ,  que 
je  sache ,  sanctionné  par  la  clinique. 

Quant  à  M.  Ollier ,  il  m'a  déclaré  que  sa  manière  d'opérer 
ne  ressemblait  nullement  à  la  mienne. 


—  862  — 


Sur  un  de  mes  amputés  de  bras ,  j'ai  appliqué  la  méthode 
à  deux  lambeaux^  {uroposée  en  4739  par  Yermale  ,  mais 
en  les  laissant  revêtus  ,  à  leur  partie  pnrfoiule»  d'une  lamelle 
de  périoste. 

Dans  ce  cas ,  la  réunion  a  été  secondaire. 

J  ai  recours,  pour  permettre!' adhérence  du  périoste  à  Tos, 
à  l'immobilisation  complète  et  absolue  du  membre ,  tant 
au  niveau  des  tissus  sectionnés  ,  que  des  articulations  ;  et 
cette  immobilisation ,  je  m'efforce  de  l'obtenir ,  pour  le  moi- 
gnon ,  à  Taide  de  sutures  et  de  bandelettes  de  diacfaylon , 
et ,  pour  les  articulations  sus-jacentes ,  h  l'aide  de  gout- 
tières en  zinc,  aux  bords  desquelles  se  trouvent  cousues  des 
lanières  d'un  tissu  composé  de  (ils  et  de  caoutchouc,  avec 
des  boucles. 

Ces  gouttières  étaient  en  usage  dans  mon  service ,  quel- 
ques années  avant  que  j'en  fisse  faire  plusieurs  centaines 
pour  le9  blessés  de  l'armée  du  Nord.  J'en  déposai  un  modèle 
au  comité  régional ,  le  21  septembre  4870,  c'est-à-dire  à 
la  même  époque  que  M.  Champenois ,  enfermé  dans  Paris, 
en  appliquait  à  peu  près  de  semblables  sur  des  soldats  traités 
dans  les  ambulances  de  la  capitale. 

La  présence  des  lanières  et  des  boucles  constitue  leur 
différence ,  et  a  pour  avantage  de  permettre  leur  facile  et 
rapide  application ,  surtout  sur  les  champs  de  bataille. 

On  m'a  contesté  cette  priorité  de  l'immobilisation,  pour 
les  membres  des  amputés.  Vainement  j'ai  consulté  pour  en 
trouver  une  mention  tous  nos  auteurs  classiques  qui  traitent 
du  pansement  des  amputés  :  Yelpeau,  Dupuytren,  Boyer, 
Gerdy,  Sabatier,  Bégin ,  Vidal  (de  Cassis),  Nélaton ,  Sédillot, 
Legouest ,  Alphonse  Guérin  ,  Guyon  ,  etc.,  etc» 


—  868  — 

Yerdtiin  seul  a  fait  représenter,  pour  ramputaiion  k 
lambeau  postérieur  de  la  jambe ,  un  appareil  qui  immobi- 
lisait le  genou ,  mais  cet  appareil  qu'il  a  désigné  du  nom 
de  soutien  ,  avait  pour  but ,  non  d'immobiliser  les  articu- 
lations ,  mais  de  soutenir  les  chairs  et  de  les  maintenir  en 
contact  avec  le  plan  de  section  de  la  demi-circonférence 
antérieure  du  membre. 

Vainement  aussi  j'ai  rappelé  mes  souvenirs  à  l'égard 
de  nos  maîtres  que  j'avais  vus  opérer  dans  les  hôpitaux  de 
Paris  et  de  la  province. 

Le  seul  pansement  en  usage  encore  de  nos  jours ,  con- 
siste dans  une  bande  roulée  autour  du  moignon  préalable- 
ment  revêtu,  dans  certains  cas,  d'une  couche  plus  ou 
moins  épaisse  d'ouate.  Tels  sont  les  appareils  ouatés  de  M. 
Alphonse  Guérin,  ou  ceux  amovo-inamovibles  de  M.  Ollier , 
destinés  plutôt  à  préserver  les  plaies  du  contact  de  l'air , 
qu'à  s'opposer  k  la  contraction  musculaire. 

J'en  prends  à  témoin  tous  les  chirurgiens  de  France: 
aucun  n'avait  songé  avant  la  publication  de  ma  note  sur  la 
périostéotomie  k  l'immobilisation  ainsi  généralisée.  Si  on 
l'adopte  dorénavant  dans  les  amputations ,  je  pense  pouvoir 
m'attribuer  l'honneur  de  l'avoir  vulgarisée. 

Amputations  sous-périostées  et  immobilisation,  voilk 
donc  la  voie  nouvelle  que  je  recommande  dans  ce  mémoire. 
Ces  deux  moyens  perfectionnés  et  soumis  à  la  sanction  de 
la  clinique ,  sont  de  nature  à  imprimer  un  grand  progrès  à 
la  chirurgie  moderne. 

Quel  que  soit  l'accueil  qu'on  fera  à  cette  étude ,  je  reste 
si  profondément  convaincu  que  la  périostéotomie  appliquée 


^  de4  — 

aux  amputations ,  prendra  sa  place  dans  notre  médecine 
opératoire ,  que  je  ne  crains  pas  de  reproduire ,  à  la  fin  de 
de  cette  étude ,  sous  le  titre  de  pièces  justificatives ,  les  arti- 
cles publiés  par  d'honorables  confrères  contre  mon  procédé. 

Une  telle  générosité  à  Tégard  de  leurs  contradicteurs  n'a 
guère  été  adoptée  par  nos  auteurs  anciens. 

Le  sera-t-elle  dans  l'avenir?  Je  le  désire  et  j'en  doute. 
Quelques-uns  me  désapprouveront  de  fournir  ainsi  des 
armes  contre  la  méthode  sous-périostée.  Pour  moi,  qui  ne 
veux  répandre  la  lumière  qu'en  m'appuyant  sur  la  vérité , 
je  pense ,  en  cette  occasion  ,  ne  faire  preuve  que  de  loyauté 
scientifique.  Et  si  je  ne  puis  rallier  à  mes  opinions  le  monde 
savant ,  il  m'accordera  tout  au  moins  le  mérite  de  n'avoir 
pas  cherché  k  l'abuser  par  un  excès  d'enthousiasme.  Gomme 
il  est  appelé  à  méjuger,  j'ai  voulu  qu'il  n'ignorât  aucune  des 
objections  qui  m*ont  été  adressées ,  et  que  son  appréciation 
fût  le  résultat  d'une  étude  complète  et  approfondie  des 
divers  documents  publiés  sur  cet  important  sujet. 

Je  crois  ne  pas  être  contredit  en  déclarant  :  que  les  ré- 
sultats par  les  méthodes  ordinaires  sont  par  trop  défectueux, 
pour  qu'on  ne  cherche  pas  à  les  améliorer. 

Dans  cette  tendance  au  perfectionnement ,  nous  serons 
stimulés  par  les  progrès  que  fait  chaque  jour  l'art  de  détruire. 
Et  si  nous  ne  pouvons  contrebalancer ,  autant  que  nous  le 
désirerions ,  les  effets  désastreux  de  nos  engins  de  guerre , 
c'est  que  la  chirurgie  est  loin  de  se  ressentir  des  encoura- 
gements dont  on  se  montre  si  prodigue  envers  ceux  qui  se 
consacrent  à  la  destruction  de  Tespèoe  humaine. 


ÉTUÛfi  âîSTORIQUB  Et  dLIWQD» 

sim  iÉS 

AMPUTATIONS  SOUS-PÊRIOSTÊES 

ET  DE  Ltim  .TaAITBMÛENT  PÀfl  L'iHMOBILiSATION 
DU  MEMBRE   ET  DU  MOIGNON. 


(►REMIÊRË  PARTIE. 

PROCÉDÉ  BE  L*AUTEUR  ET  HISTORIQUE  DES  AMPUTATIONS 

SOlJS-P£RIOSt££S. 


CHAPITRE  I. 

Motifs  qui  ont  engagé  Tauteur  à  adopter  les  amputations  sons-péiiostée^. 
•^  Procédé  opératoire.  —  Section  des  parties  moUes.  Immobilisation 
du  membre  et  du  moignon. 

J'ai  été  bien  souvent  dotiloureùsemBiit  imptéssiontié ,  comiâo 
tous  les  chrrnrgiens  placés  à  la  tête  de  grands  setviefes  hospi-^ 
lâliers,  de  Tétat  déplorable  que  présentaient  le^s  moignons  d'ui^ 
eelidin  notnbre  d^amputés. 

A  travers  les  parties  molles  che2  les  uns  proëmrnaient  lé^  oè. 
Il  fitfFut,  pbiir  remédier  à  cette  conicîlé  dnmefinbifé,  tëcotai'rr  à 
une  deuxième  amputation. 

XII  —  24 


—  366  — 

D'autres  étaient  atteints  de  cicatrices  adhérentes  ulcérées  par 
par  des  aiguilles  osseuses. 

Malgré  un  traitement  de  plus  d'une  année,  dans  leur  famille 
ou  dans  les  hôpitaux,  ces  malheureux  se  trouvaient  dans  l'im- 
possibilité de  marcher  et  de  supporter  la  pression  d'un  appareil. 

Je  me  suis  demandé  si  la  science  ne  pourrait  par  prévenir  de 
si  graves  complications  chez  les  amputés,  et  s'il  n'y  aurait  pas 
un  procédé  opératoire  susceptible  d'empêcher  la  production  des 
ulcères,  de  la  conicité  des  moignons,  de  la  nécrose,  de  l'ostéo- 
myélite ou  même  des  cicatrices  adhérentes  à  l'extrémité  des  os 
sectionnés. 

De  si  déplorables  complications  peuvent  être  attribuées  à  trois 
causes  principales  : 

1^  L'insalubrité  des  hôpitaux  ou  des  ambulances  ; 

3''  La  profonde  altération  de  la  constitution  des  malades, 
soit  qu'elle  ait  été  appauvrie  par  des  états  diathésiques,  tels 
que  le  cancer,  les  tubercules,  de  longues  suppurations  ou  les  scro- 
fules, soit  qu'elle  ait  été  viciée  sur  les  champs  de  bataille  par 
des  marches  forcées,  l'insomnie,  la  privation  de  nourriture,  les 
intempéries  des  saisons»  Tabus  des  boissons  alcooliques  ou  les 
émotions  morales  ; 

3^  Le  procédé  opératoire  et  le  mode  de  pansement  générale- 
ment adoptés. 

Loin  de  moi  la  pensée  de  faire  entendre  une  parole  amère 
contre  tant  de  chirurgiens  dont  j'ai  été  à  même  d'apprécier  le 
dévouement  dans  nos  hôpitaux  et  surtout  dans  nos  dernières  cam- 
pagnes. J'ai  admiré  leur  courage ,  et  afin  de  mieux  les  seconder 
dans  leur  mission  humanitaire,  je  me  suis  efforcé  de  leur  appor- 
ter mon  faible  concours  pour  lutter  contre  les  trois  causes  que 
je  viens  de  mentionner  et  auxquelles  on  peut  attribuer  les  gra- 
ves désordres  qu'il  est  si  fréquent  de  constater  sur  les  membres 
des  amputés. 


—  861  — 

Contre  la  vicialioa  de  nos  salles  d'opération,  j'ai  fait  faire, 
dans  mon  service  à  Thôpital  Saint-Sauveur,  des  cheminées 
d'appel  rendues  assez  puissantes  par  la  combustion ,  à  leur  inté- 
rieur, de  becs  de  gaz  pour  enlever,  d'après  les  résultats  des 
expériences  de  M.  Henriot,  professeur  de  physique  à  la  Faculté 
des  Sciences,  et  de  M.  Trannin.  son  préparateur,  64  mètres 
cubes  d'air  par  heure  et  par  malade, 

Des  poêles  Péclet  sont  chargés  de  restituer  à  une  température 
de  15  à  16  degrés,  l'air  enlevé  par  les  cheminées  d'appel. 

Celte  simple  disposition  a  suffi  pour  rendre  nos  salles  non  moins 
inodores  que  parfaitement  salubres.  Par  suiie  de  son  faible  prix 
d'installation ,  elle  devrait  être  adoptée  dans  les  hôpitaux  et 
dans  les  casernes. 

Dans  un  rapport  à  la  Société  des  Sciences  sur  le  concours  des 
sciences  appliquées  en  1871,  j'ai  fait  connaître  les  avantages  de 
la  ventilation  de  mon  service  à  l'hôpital  Saint-Sauveur'. 

Pour  améliorer  le  sort  de  nos  jeunes  concitoyens  sur  les 
champs  de  bataille  et  les  mettre  à  l'abri  de  ces  mille  privations 
si  pénibles  pour  des  hommes  habitués  au  comfort  de  la  vie  de 
famille,  j'ai  eu  l'heureuse  pensée ,  pendant  la  dernière  guerre 
de  1870-1871,  de  créer  dans  les  bataillons  de  Mobiles  et  de 
Hobilisés.de  l'Armée  du  Nord,  des  Caisses  de  Secours  alimentées 
par  la  générosité  des  Administrations  municipales  des  divers  can- 
tons auxquels  appartenaient  nos  bataillons.  Cette  œuvre  nous 
a  permis  de  recueillir  en  l'espace  de  très  peu  de  temps  près  de 
huit  cent  mille  francs.  Elle  continue  de  fonctionner  encore  au- 
jourd'hui ;  et  si  on  peut  la  vulgariser  dans  l'armée  territoriale,  * 
elle  permettra,  au  début  d'une  guerre,  à  raison  de  dix  francs 
par  homme,  de  trouver,  pour  une  levée  de  500,000  hommes, 
cinq  millions  de  francs.  Avec  une  telle  somme,  il  sera  facile 

1  Séance  solennelle  de  la  Société  des  Sciences  de  Lille  du  24  décembre 
1811.  Concours  des  Sciences  appliquées  ;  rapporteur  :  M.  Houzé  de  l'Aulnoit. 


*-  868  — 

d*adbucir  le  sort  de  nos  jeunes  combattants  et  surtout  d'amé- 
liorer leurs  conditions  hygiéniques. 

Un  travail  qui  a  paru  également  dans  les  Mémoires  de  la 
Société  des  Sciences  permet  d'apprécier  les  avantages  et  le  mode 
de  fonctionnement  de  nos  Caisses  de  Secours  an  sein  de  l'Armée 
du  Nord.  ' 

La  troisième  cause  qu'il  est  permis  d'invoquer,  pour  expliquer 
le  triste  résultat  de  certaines  amputations,  est  le  procédé  opé- 
ratoire généralement  adopté  et  surtout  le  mode  actuel  des  pan- 
sements. Je  me  propose  dans  cette  étude  de  remédier  à  cette 
troisième  cause  susceptible  d'aggraver  la  position  déjà  si  triste 
de  nos  amputés. 

En  conséquence ,  je  viens  proposer  de  substituer  aux  ampu- 
tations par  le  procédé  ordinaire,  les  amputations  par  la  périos- 
téotomie ,  c'est-à-dire  de  recouvrir  Yàs  sectionné  d'une  lamelle 
de  périoste  et  de  soumettre  le  membre  tout  entier,  ainsi  que 
l'articulation  qui  le  relie  au  tronc,  à  la  plus  complète  immobilAé. 

La  révolution  est  par  trop  radicale  pour  ne  pas  soulever  une 
très  violente  opposition. 

Je  compte  sur  le  temps  et  sur  le  généreux  concours  de  mes 
confrères  pour  en  triompher. 

Comme  au  8  décembre  1871,  alors  que  je  communiquai  mes 
premières  réflexions  sur  ce  nouveau  procédé  à  la  Société  des 
Sciences  de  Lille ,  je  puis  répéter  que  le  procédé  ordinaire  est 
antiphysiologique ,  attendu  qu'il  a  pour  résultat  de  mettre  en 
contact  des  tissus  ne  présentant  pour  aider  le  travail  de  répara- 
tion, ni  la  même  structure,  ni  les  mêmes  fonctions,  qu'il  est 
en  un  mot  irrationnel ,  puisqu'il  oppose  au  système  osseux  des 
muscles  ou  de  la  peau. 

i  Ifistorûfue  et  mode  de  fonctionnement  des  Caisses  de  Secours  des  hataillont 
des  Mobiles  et  des  Mobilisés  de  Vannée  du  Nord ,  pendant  et  après  la  guerre 
de  IS^O-lS'Il  ,  par  M.  Houzé  de  l'Aulnoit.  (Mémoires  de  la  Société  des 
Sciences  de  Lille  ,  année  1871,  S^' série ,  IX^  volu   e 


-  809  — 

Encore  aiy^urd*bm,  je  reste  profondément  convaincu  que  deux 
surfaces  sécrétant  des  ostéoplastes  peuvent  seules  permettre  une 
réunion  par  première  intention  de  Tos.  N'est-ce  pas  par  cet 
arti6ce  que  la  nature,  toujours  si  ingénieuse  dans  ses  réparations, 
obti^[it  dans  les  fractures  la  soudure  des  fragments  osseux  ? 

Pour  moi,  c'est  le  seul  moyen  d'empêcher  la  suppuration  de 
Tos,  avec  elle  Tinflammation  de  sa  substance  médullaire  et  par 
conséquent  la  nécrose  et  les  trajets  fistuleux. 

Il  peut  en  outre  empècber  la  dégénérescence  du  tissu  muscu- 
laire ,  en  activant  le  travail  de  cicatrisation,  et  lutter  avantageu- 
sement contre  la  conicité  du  moignon,  non  moins  q/if/^  contre  les 
cicatrices  adhérentes  au  tissu  osseux. 

Pour  permettre  à  la  lamelle  de  périoste  de  conserver  ses 
rapports  vasculaires  avec  la  face  profonde  des  inuscles,  il  est 
indispensable  d'agir,  dans  la  section  des  tissus,  des  parties  su- 
perficielles  vers  les  parties  profondes. 

Après  avoir  donc  relevé  avec  la  main  gauche  les  deux  tiers 
de  la  circonférence  antérieure  des  parties  molles  du  membre, 
on  dirige  la  pointe  du  couteau  à  travers  les  parties  molles ,  sur 
la  face  interne  de  Tos  si  on  agit  sur  le  membre  droit,  ou  sur  sa 
face  externe  si  on  ampute  Ip  membre  gauche,  et  on  taille  un 
lambeau  antérieur,  sans  abandonner  avec  la  lame  le  plan  osseux 
jusqu'à  ce  qu'on  soit  élevé  à  la  partie  opposée  à  la  même  hauteur 
qu'au  point  de  départ.  Le  lambeau  se  trouve  ainsi  complètement 
détaché  sur  les  parties  latérales.  A  la  partie  antérieure,  la  section 
ne  comprend  que  le  tiers  de  son  épaisseur.  Alors  ,  sur  les  trois 
quarts  de  la  circonférence  de  l'os,  on  limite,  avec  un  bistouri,  la 
lamelle  périostique  de  forme  ovalaire.  Il  suffit  ensuite  d'exercer 
une  pression  de  bas  en  haut  avec  le  périostéotome  pour  relever 
cette  lamelle  jusqu'au  point  où  l'os  doit  être  sectionné,  tout  en 
respectant  sa  base  d'insertion. 

A  mesure  qu'on  la  décolle,  on  soulève  également  les  deux 
tiers  supérieurs  du  lambeau  dont  le  tiers  inférieur  et  les  bords 


-  810  — 

latéraux  ont  été  divisés  au  premier  temps  de  l'opération  ;  on  est 
ainsi  certain  de  ne  pas  briser  les  adhérences  vascnlaires  qui 
unissent  sa  face  superficielle  à  la  face  profonde  et  médiane  du 
lambeau  musculo-cutané. 

Les  chairs  sont  coupées ,  à  la  partie  postérieure  du  membre , 
de  manière  à  faire  coïncider  cette  dernière  section  avec  la  base 
de  la  lamelle  périostique.  D'un  trait  de  scie^  on  abat  l'os  et  on 
procède  à  la  ligature  des  artères. 

Avec  l'abaissement  du  lambeau ,  le  périoste  vient  se  mettre 
en  contact  avec  la  surface  de  la  rondelle  osseuse. 

Dans  aucun  cas,  nous  n'avons  eu  recours  aux  fils  métalliques, 
pour  le  fixer  contre  le  tissu  osseux  ;  nous  pensons  que  Timmo- 
bilisation  du  moignon  et  du  membre  suffit,  comme  dans  le  trai- 
tement des  fractures,  pour  assurer  au  bout  de  quelques  jours  son 
adhérence  et  faire  espérer  une  réunion  par  première  intention  de 
cette  membrane  à  la  surface  de  Tos. 

En  effet,  si  on  n'annihile  pas  la  contractilité  musculaire,  il  en 
résultera  une  rétraction  des  tissus  qui  compromettra  les  résul- 
tais de  l'opération,  tout  en  faisant  éprouver  au  malade  de  vives 
douleurs. 

Pour  immobiliser  le  moignon,  nous  nous  servons  de  quelques 
points  de  suture  et  de  bandelettes  de  diachylon ,  les  unes  verti- 
cales et  les  autres  circulaires.  Nous  obtenons  l'immobilité  du 
membre  par  des  gouttières  en  zinc  composées  de  deux  valves 
coudées  sous  un  angle  de  90  à  105  degrés,  et  sur  les  bords  des- 
quelles nous  avons  fait  coudre  des  lanières  en  caoutchouc  ;  à 
leur  extrémité  libre,  se  trouvent  des  boucles  qui  permettent 
d'enlever  et  de  réappliquer,  avec  non  moins  de  facilité  que  de 
célérité,  l'appareil,  chaque  fois  qu'on  doit  soumettre  le  membre 
amputé  à  un  nouveau  pansement. 

Un  modèle  de  ces  gouttières  a  été  déposé  le  22  septembre  1870 
à  la  Société  de  Secours  aux  Blessés  du  Nord  de  la  France.  Depuis 
je  ne  cesse  de  les  mettre  en  usage  dans  mon  service  à  l'hôpital 


Saint-Sauveur  pour  les  amputations  sous-périostées  de  la  cuisse, 
du  bras,  de  Tavant-bras  et  des  doigts,  et  je  n'ai  qu*à  m'en  louer. 

Elles  sont  représentées  dans  mon  mémoire  sur  le  fonctionne- 
ment des  Caisses  de  Secours,  et  je  les  ai  décrites  le  2  avril  1872 
à  l'Académie  de  Médecine,  en  insistant  d'une  manière  toute 
spéciale  sur  la  nécessité  de  recourir,  dans  les  amputations  par 
la  périostéotomie ,  à  l'immobilisation  du  membre.  ' 

Ma  voix  a  été  entendue,  car  de  nombreux  travaux  ont  paru 
depuis  sur  les  appareils  inamovibles  susceptibles  d'immobiliser 
les  membres  amputés. 

D'ici  peu,  ce  mode  de  pansement  sera,  nous  n'en  doutons  pas, 
adopté  à  la  suite  de  toutes  les  amputations. 

Malgré  les  vives  oppositions  que  j'ai  rencontrées  depuis  près 
de  dix-huit  mois  dans  la  presse  médicale  et  dans  nos  sociétés 
savantes ,  et  qui  m'ont  obligé  de  m'adresser  à  quatre  reprises 
différentes  àTAcadémie  de  Médecine  et  à  la  Société  de  Chirurgie 
de  Paris ,  malgré  une  polémique  soutenue  dans  un  des  grands 
journaux  de  la  capitale,  je  ne  me  dissimule  pas  que  la  lutte  ne 
fait  que  commencer. 

Je  l'accepte  dans  l'intérêt  de  la  science,  et  la  pensée  que  je 
combats  en  faveur  de  l'humanitéaugmentera,  je  l'espère,  mes 
forces  et  mon  énergie. 


1  f^oir  un  fpécimen  de  cei  goutiiires  à  la  fin  de  mon  mémoire  sur  le  mode  de 
fonctionnement  des  Caisses  de  secours  des  Mobilisés,  (Mémoires  de  la  Société 
des  Sciences  et  des  Arts  de  Lille.  1871, 3®  série  ,  IZ®  volume.) 


m  -^ 


CHAPITRE  II. 

Historique  des  ampatations  aous-périostées  el  exanoen  erttiqiie  des 
opinions  émises  sur  cette  métbode.  Statistique  des  afsputatiims 
pratiquées  par  l^auteur. 

M.  Sédillot,  eu  1839,  dans  son  traité  de  médecine  opératoire, 
écrivait  les  lignes  suivantes  '  ;  qu'il  a  reproduites  dans  son 
traité  de  l'évidejneiit  :  a  A  Texception,  dit  Taylor,  de  l'indication 
9  en  1814,  de  M.  le  conseiller  de  Walther*,  et  en  1818  de 
9  Bruningbausçn  ^,  de  conserver  le  périoste  à  Textrémité  des 
p  os  amputés,  il  ^'est  venu  dans  Tidée  de  personne  de  respecter 
8  cette  meQ)l)r$in,e  et  de  rappliquer  sur  les  rondelles  osseuses,  d 

M.  Syipvpu}idés,  de  Saint  Pétersbourg,  a  fait  parvenir  à  la 
Gazette  médicalCi  en  juin  1861,  trois  observations  d'amputa^ 
tiens  sous  pçriostées  pratiquées,  au  tiers  inférieur  de  la  jambe. 

II  expose  en  ces  termes  la  manière  dont  il  a  opéré  ces  trois 
poputés  ; 

a  ^ous  ^¥on^  pratiqua  d'abord  deux  incisions  courbes  sur  la 
D  peau,  ouvertes  en  haut  et  réunies  par  leurs  extrémités ,  d'un 
»  coté  sur  le  péroné,  et  de  l'autre  sur  le  bord  postérieur  de  la  face 
»  antérieure  du  tibia  Puis,  après  avoir  disséqué  la  peau  sur  une 
0  longueur  de  vingt-cinq  millimètres,  nous  avons  coupé  les  chairs 
»  obliquement  jusqu'aux  os,  pour  former  deux  lambeaux  semi- 
»  lunaires.  Les  os  ainsi  mis  à  nu,  avant  de  les  scier,  nous  avons 
0  fait  une  incision  très  courbe,  en  forme  de  demi-cercle,  sur  la 

i    SédiUot  ,  Traité  de  médecine  opératoire  y  p.  232  à  289, 

3   De  Walther ,  Medicinisch  chrurgische  zestung ,   t.  IV,  p.  42*7 ,  année 

Bamberg  und  Wur^bning,  1819. 


5-  Ô78  - 

p  face  mtè^i^^m  du  tibia ,  pour  en  lép^rer  le  périoste»  ce  ^fue 
p  QQp  «yoQfi  fait  m  radimt  de  bas  en  haut  à  l'aide  d'un  bistouri 
B  fort  peu  trs^ucfaant. 

»  Nous  avons  ainsi  foiiué  un  lambeau  pérîostal  suffisant  pour 
»  recouvrir  l'extrémité  de  l'os  ({ue  nous  avons  scié.  Immédiate* 
fi  ment  après,  les  bords  de  la  plaie  ont  été  rapprochée  par  des 
D  bandelettes.  » 

Il  est  facile  d«  secoavaincpe,  d'après  celte  description,  que  le 
procédé  opératoire  adopté  par  ie  chirurgien  de  Saînt-Félersbourg 
était  essentiellement  vicieux. 

C'est  après  la  section  complète  des  parties  molles  qu'il  déta- 
chait le  périoste.  Ne  lui  laissant  pas  ses  adhérences  à  la  foce 
profonde  du  lambeau,  il  l'exposait  à  la  mortification. 

De  plus,  en  ne  recourant  pas  à  l'immobilisatioB  absolue  du 
membre  tout  entier,  la  lamelle  pérîostée  devait  éprouver,  eha- 
qae  fois  qu'on  soulevait  le  membre  ou  que  le  malade  contractait 
ses  muscles,  un  glissement  de  nature  à  empêcher  son  adhérence 
à  l'extrémité  de  l'os  sectionné. 

Je  n'ai  cessé  de  diriger  mes  efforts  pour  éviter  ces  deux  causes 
de  revers  à  la  suite  des  amputations  sous-périostées.  Je  pense 
en  avoir  triomphé  par  le  soin  que  je  prends  de  conserver  les 
rapports  vasculaires  du  périoste  et  de  prévenir  son  glissement 
sur  l'os  à  l'aide  de  gouttières  destinées  à  immobiliser  les  articu- 
lations situées  au-dessus  de  la  section  du  membre. 

Nous  croyons  utile  de  résumer  en  quelques  mots  les  observa- 
tions de  cet  habile  chirurgien. 

1'®  obferoation.  -^  FédontofF ,  34-  ap,  tumeur  blanche  du 
tarse  droit,  amputé  au  tiers  inférieur  de  la  jambe  le  28  mars 

1860,  guéri  le  20  avril. 

.  2®  observation.  —  Malkelewisck.  âgé  de  26  ans,  soldat,  tumeur 
blanche  nu  pied,  opéré,  le  29  avril  1S60,  au  tiers  de  la  jambe, 
guéri  le  20  mai, 


—  8Tf4  — 

d^  observation. — Kolosoff,  âgé  de  34  ans,  tameur  blanche  an 
pied,  opéré  le  S  janyier  1860,  au  tiers  inférieur  de  la  jambe. 
Guérison  le  30  juin,  après  une  longue  suppuration. 

A  la  fin  de  son  travail,  H.  Symvoulidés  déclare  que  le  pé- 
rioste rend  moins  saillants  les  bords  de  la  surface  osseuse  sec- 
tionnée, et  diminue,  par  conséquent,  la  pression  que  ces  bords 
pourraient  exercer  sur  les  parties  molles. 

Cette  lamelle  permet,  en  outre,  en  évitant  l'ostéomyélite  et  l'in- 
fection purulente ,  d'obtenir  une  réunion  immédiate  en  un  laps 
de  temps  moins  considérable  que  par  le  procédé  ordinaire. 

La  peau,  dit-il,  sera  moins  sujette,  ayant  son  épaisseur,  à  s'a- 
trophier et  à  ressentir  les  effets  des  variations  de  la  température. 

En  1864»  M.  Desgranges,  de  Lyon,  fit  cinq  amputations  sous- 
périostées,  qu'il  rappela  dans  un  mémoire  intitulé  :  Quel  progrés 
la  chirurgie  doit-elle  au  périoste  ?  ' 

Deux  de  ses  amputés  moururent  d'une  cause  étrangère  à  l'opé- 
ration ;  les  trois  autres,  deux  de  cuisse,  âgés  de  25  et  19  ans,  et 
un  de  bras,  âgé  de  30  ans,  guérirent.  Malgré  ce  succès,  ce  chi- 
i:urgien  proscrivit énergiquement  la  méthode  sous-périostée,  qui 
ne  lui  avait  pas  donné  une  réunion  immédiate.  II  n'indique  pas 
quel  fut  son  mode  de  pansement. 

M.  Ollier,*  dans  son  traité  expérimental  et  clinique  de  la  régé- 
nération des  os  publié  en  1867,  ne  consacre  que  trois  pages  aux 
amputations  à  lambeau  périostique.  C'est  en  1859,  dit-il,  qu*il 
songea  à  reprendre  une  ancienne  idée  de  Bruninghausen  en 
recouvrant  d'un  lambeau  de  périoste  l'os  sectionné .  Il  avait  sur- 
tout pour  but  de  prévenir  la  nécrose  de  l'os  et  la  myélite.  Ses 
expériences  sur  des  lapins  furent  très-satisfaisantes,  mais  il  leur 
attache  peu  d'importance,  prétendant  que  chez  ces  animaux  on  ob- 
tient en  général  très-facilement  la  réunion  par  première  intention. 


1  Desgrangee.  Quel  progrès  la  chirurgie  doit-elle  au  périoste^  p.  U.  L7011 
1864. 

^  Ollier.   Traité  de  la  régénération  de»  0$.  T.  II,  JK  49*7. 


n  insiste  sur  la  rétractilité  du  périoste  qui  l'obligeait  à  tailler 
des  lambeaux  très-étendus.  Dans  mes  amputations ,  j'ai  égale* 
ment  observé  cette  rétractilité ,  aussi  je  taille  des  lambeaux  plus 
grands  que  ne  le  comporte  la  section  osseuse ,  pour  être  certain 
de  recouvrir  toute  la  rondelle ,  étant  disposé  à  croire  qae  de  la 
saillie  du  périoste  au-delà  de  U  circonférence  de  Tos  ,  ne  peut 
résulter,  tout  au  plus  ,  qu'un  léger  gonflement  de  l'extrémité 
osseuse  ,  nullement  défavorable  à  la  pression  d'un  appareil ,  au 
moment  de  la  marche  ou  de  la  station  verticale. 

Ce  gonflement  ne  pourra  qu'atténuer  plus  tard  la  diminution 
en  épaisseur  que  présentent  les  os  amputés  ;  et ,  en  avançant 
cette  opinion,  nous  sommes  heureux  de  nous  rencontrer  en  par- 
faite communauté  d'idées  avec  M.  Ollier ,  qui  affirme  :  qu'après 
l'amputation  du  bras  ou  de  la  cuisse,  les  os  restent  plus  grêles, 
plus  droits  et  ont  leurs  saillies  et  leurs  dépressions  moios  mar- 
quées ;  qu'en  un  mot  ils  éprouvent  avec  l'allongement  atrophique 
un  temps  d'arrêt  dans  leur  développement  en  épaisseur. 

En  admettant  que  cette  hyperostose  puisse  se  produire ,  elle 
deviendra  donc  une  condition  favorable  à  la  nutrition  du 
système  osseux  au  niveau  des  extrémités  sectionnées. 

Une  objection  de  M.  Ollier,'  à  laquelle  nous  croyons  devoir 
répondre  :  a  c'est  que  le  périoste  se  ramasse  en  bourrelet  circu- 
a  laire ,  quaod  on  le  dispose  en  manchette ,  ou  bien  forme  une 
«  languette  flottante,  lorsqu'on  le  taille  en  lambeau  unilatéral  » 

N'ayant  jamais  adopté  la  forme  circulaire  ,  nous  ne  pouvons 
nous  élever  contre  la  première  assertion. 

Quant  au  lambeau  unilatéral,  qui  offre  une  certaine  analogie 
avec  celui  que  nous  avons  presque  toujours  adopté,  il  ne  nous  a 
jamais  été  permis  de  vérifier  son  état  flottant ,  prenant  soin  de 
lui  laisser  ses  adhérences  avec  les  pariies  molles  au  moment  de 
l'amputation ,  et  de  l'immobiliser  ensuite  contre  l'os  par  un 
appareil  inamovible. 

^  Ollier.  Loco  citato^  p.  498. 


IL  OlUev ,  ea  éoettaat  cette  ojHaion  à  l'yard  des  ai^a- 
taiiona  mis-fiériestéas ,  n'a-t-il  pas  conlFilmé  à  dépeurager  les 
chiittrgîeas  qai  auraient  été  tentés  de  suivre  la  ¥oie  tracée 
par  de  Walther  et  Bruninghausen ,  et  n'a-t-il  pas  empêché , 
fin  France,  dans  ces  dernières  années ,  toute  nouvelle  ^xpérjieavce 
^  faveur  de  cette  lanétt^de?  Nous  le  craignons ,  surtoiii  quand 
il  déclare ,  avec  sa  grande  et  incontestable  autorité  ',  <i  quesi 
a  le  iambôûu  se  greffé  à  l'oe,  il  augmente  la  production  de  sube^ 
»  tanee  osseuse  ;  qui  donne  lieu  alors  à  des  ostéopkytes  plus  ou 
^  moins  saiUanUs  gui  pourront  piquer  les  chairs  et  augmenter  la 
p  seusiMité  du  moigwm.  Nous  avons  été ,  dit-il,  témoin  d*un  ocm 
»  de  eegenrc^et  depuis  lors  nous  avons  à peuprés  renoncé  â  ce 
a  proeédé  pour  la  plupart  dm  amputations,  0 

Il  nous  semble  que  cette  dernière  objection,  que  les  ostéo- 
phytes  sont  dus  au  périoste ,  est  en  désaccord  avec  les  faits 
cliniques  que  présentent  chaque  jour  des  individus  amputés 
par  la  métiiode  ordinaire  ;  chez  em  aucune  parcelle  de  périoste 
n'a  été  conservée  à  Textrémité  de  la  surface  osseuse  sectionnée, 
et  cependant  il  n'est  pas  rare  de  rencontrer  des  aiguilles  esseuses 
qui  perforent  le  tissu  cicatriciel  du  moignon  et  transforment  ainsi 
cette  cicatrice  en  ulcères. 

U  en  résulte  que  ces  ulcères  restent  incurables ,  malgré  les 
pansements  les  plus  variés ,  et  foiit  le  désespoir  des  malades  et 
des  chinurgiens. 

En  effet ,  les  ostéophytes ,  qui  ont  été  la  cause  première  des 
lésions  des  parties  molles ,  sont  stimulés  dans  leur  développement 
et  entretenus  par  les  effets  de  l'irritation  qu'ils  ont  tout  d'abord 
provoquée. 

Pour  être  d^ns  le  vrai ,  on  devrait  donc  expliquer  de  la 
manière  suivante  cette  hypersécrétion  irrégulière  qu'on  observe 
a  Textrémité  des  moignons  :  l'os  sectionné,  après  avoir  subi  pen- 
dant un  temps  plus  ou  moins  long  l'iaflammation  dans  l'épais- 

i   OUier.  Loc.  cit.  y  p.  499. 


—  rrt  — 

seuT  de  don  tî^sn,  prodtùt  des  ostéophytes ,  qai  trâlisfomeiit  ett 
ulcères  \t  cicartrice  ;  et  la  cicatrice  ulcérée  à  son  tour  eniretient 
et  proToqne  Tactivîté  de  cettls  hypergéiièse  par  son  irritation. 

Or ,  comme  nous  le  verrons  pins  loin ,  ces  effets  ne  doivent 
pas  se  produire  dans  les  amputations  sous-périostées ,  puisque 
l'application  d'une  lamelle  de  périoste  est  plutôt  de  nature  à 
faciliter  la  cicatrisation  de  l'os  et  à  faire  ainsi  disparaître  toute 
cause  d'irritation. 

Comme  preuve  de  ce  que  nous  avançons  sur  la  formation  fré- 
quente des  ostéopbytes  à  la  suite  du  procédé  classique  ,  il  nous 
suffira  de  rappeler  :  qu'il  y  a  six  semaines ,  M..  Parise  a  été 
obligé  d'amputer  de  nouveau  un  jeune  mobile ,  qui  avait  été 
opéré ,  quinze  mois  auparavant,  à  la  partie  moyenne  de  la  jambe, 
et  ebez  lequel  était  survenu ,  if  y  a  dix  mois ,  une  conicité  du 
moignon  et  de  longues'  aiguilles  ossenses  qui  avaiettt  nliiiéré  là 
cicatrice. 

Ce  cas  intéressant  a  fait  l'obfet  d'une  présentation  suivie  d'une 
didcussion  à  la  Société  de  médecine  du  Nord  éeh  Fmnce.  ' 

Si  cette  amputation  avait  été  pratiquée  par  la  méthode  sou»* 
périostée ,  on  n'eût  pas  manqué  d'accuser  cette  métbode  d'avoir 
engendré  cette  Mcbeuse  complication.  Poiir  le  même  mottf ,  on 
eftt  pu  également  la  condamner  si  on  y  avait  eu  recours  dans  les 
nombreuses  amputations  ob  l'os  est  recouvert  par  une  mince 
cicatrice,  ayant  à  peioe  quelques  millimètres  d'épaisseur  ;  car 
une  teHe  cicatrice  se  complique  en  général  d'uia  travail 
ulcératif,  dont  une  des  plus  sérieuses  conséquences  est  de  détet" 
miner,  dans  son  atmosphère  d'irritation,  d'abord  une  inflamma-^ 
tion  du  tissu  osseux ,  puis ,  quelques  mois  après ,  dès  saillies 
îrréguKères. 

En  faveur  de  la  thèse  qtte  nous  sotrtenons  sur  le  mfode  de 
production  des  ostéop&ytes  à  l'^trémiîté  des  moignons ,  pottf 
dissiper  toute  espèce  de  titwte,  nous  invoquerons  lêl'ésuttaldfei' 

l   Bulletin  médiciddU  nord  dtltk<Fràtiaf^  déicttQ}>re  IS^i . 


—  8*70  — 

expériences  de  M.  Ollier  \  et  nous  renverrons  à  l'étude  de  ces 
ossifications  accidentelles ,  qui  se  développent  sous  Tinfluence 
d'une  action  qu'il  a  désignée  sous  le  nom  d'action  de  présence 
ou  de  voisinage  et  qui  n'est  mise  en  jeu  que  par  l'irritation.  Pour 
nous ,  cette  irritation  peut  être  d'abord  primitive ,  puis  secon- 
daire :  primitive ,  son  point  de  départ  est  dans  le  tissu  osseux; 
secondaire ,  elle  appartient  alors  aux  parties  molles  ulcérées. 

Dans  les  deux  cas  «  les  efTets  sont  les  mêmes  et  sont  constitués 
par  des  productions  ostéiformes.  Si  nous  nous  sommes  si  étendu 
sur  ce  point  de  physiologie  pathologique  du  tissu  osseux  à  la  suite 
des  amputations ,  c'est  que,  par  la  méthode  sous  périostée,  nous 
espérons  prévenir  ce  qui  est  si  fréquent  par  la  méthode  ordinaire. 

Ce  seul  résultat  serait  dénature  à  faire  adopter  la  périostéo- 
tomie;mais  comme  nous  le  prouverons  dans  ce  mémoire,  on 
peut  en  espérer  d'autres  avantages  non  moins  importants. 

Nous  pensons  donc  que  M.  Ollier,  impressionné  sans  doute 
par  les  conclusions  de  M.  Desgranges ,  a  été  trop  sévère  en  con- 
damnant d'une  manière  presque  absolue  les  amputations  sous 
périostées ,  alors  qu'il  ne  se  fonde  ,  pour  légitimer  son  opinion , 
que  sur  un  seul  cas  clinique  défavorable. 

Une  telle  sentence ,  portée  par  deux  hommes  de  la  valeur  de 
M.  Ollier  et  de  son  collègue  de  Lyon,  eut  pu  m'influencer  et  me 
faire  renoncer  à  mes  expériences  si  j'avais  eu  connaissance  de 
leurs  travaux ,  et  si ,  au  lieu  d'adopter  le  conseil  de  Descartes 
et  de  Bichat,  qui  nous  engagent  à  renoncer  aux  livres  pour 
n'étudier  que  le  grand  livre  de  la  nature ,  j'eus  tenu  compte  de 
leur  appréciation. 

Le  découragement  n'a  pu  m'atteindre ,  dès  le  début  de  mes 
recherches ,  ayant  été  amené  par  le  hasard ,  le  21  novembre 
1871 ,  à  adopter  les  amputations  sous  périostées ,  et  ne  m'étant 
appuyé ,  pour  les  vulgariser,  que  sur  la  propriété  ostéogénique 
du  périoste  et  sur  les  heureux  résultats  de  mes  opérations. 

i   Ollier,  Traité  de  la  régénération  det  os  ,  1. 1,  |p,  186. 


Ma  note  lue  à  la  Société  des  Sciences  de  Lille ,  le  8  décembre 
1871  et  à  TAcadémie  le  30  janvier  1872 ,  sur  la  périostéotomie 
appliquée  aux  amputations ,  ne  justifie  que  trop  l'ignorance 
dans  laquelle  j'étais  des  tentatives  faites  dans  cette  nouvelle 
voie  par  MM.  Follin,  Ollier,  Desgranges  et  Symvoulidés.  Après 
063  chirurgiens ,  M.  Trélat,  il  y  a  six  ans ,  se  serait  Tait,  à  la 
Société  de  chirurgie ,  je  défenseur  des  manchettes  périostées, 
dans  le  but  surtout  de  combattre  la  conicité  des  moignons.' 

Dans  la  Gazette  médicale ,  près  de  deux  mois  après  mes  pre- 
mières communications ,  M.  Poucet  a  publié  un  travail  qu'on 
lira  avec  Intérêt  et  sur  lequel  nous  reviendrons  dans  le  chapitre 
suivant.* 

C'est  par  erreur  qu'on  a  écrit  que  M.  Yerneuil  avait  essayé 
cette  méthode  ;  il  m'a  déclaré  n'avoir  pas  encore  appliqué  la 
périostéotomie  aux  amputations. 

Quant  à  M.  Heyfelder,  il  n*a  fait  que  reproduire  les  observa- 
tions de  Symvoulidés ,  avant  que  ce  dernier  auteur  ne  les  eut 
publiées  en  France. 

Pour  mettre  le  lecteur  à  même  d'apprécier  la  confiance  que 
m'inspiraient,  en  1871,  les  amputations  sous-périostées  et  leurs 
avantages,  je  crois  utile  de  rappeler  ma  première  communication 
à  l'Académie ,  dans  les  pièces  annexées  à  ce  travail.  ^ 

D'après  cette  note ,  on  ne  pourra  conserver  le  moindre  doute 
sur  ma  sincérité,  quand  je  déclarais  qu'aucun  autre  avant  moi 
n'avait  eu  recours  aux  amputations  sous-périostées. 

Je  croyais  avoir  le  droit  de  m'en  considérer  véritablement 
l'inventeur. 

Depuis ,  m'étant  livré  à  quelques  recherches  historiques  sur 
ce  sujet ,  j'ai  acquis  la  preuve  que  de  Wjalther  les  avait  tentées 
dès  1814. 


1  Bulletin  de  la  Société  de  chirurgie,  186*7. 

i  Poncet.  Des  amputations  ious'périostées,  (Gaz.  méd.^  8  fév.  1S'72)« 

3  Voir  pièces  Justificatives.  A,  p.  1X8» 


Il  mé  reste  Ift  ooitoohittoD  de  penser  :  qtie  si  d'ualii^  m'ont 
ptêtédé,  ancttb  ne  n'a  fourni  aide  et  assistance  pOûrgnidei^nM 
prettiiers  pas.  Les  rares  expériences  qni  ont  été  fkites  ,  dep^ 
cette  époque,  n'auraient  pas  été  de  nature  à  soutenir  lues  efforts» 

H.  Ollier  nous  apprend  en  efDst  que  <  M.  t'ollin  fut  le  pre^ 
9  mier  qui  mit  cette  idée  à  exécution  sur  Thomme.  En  ié59 ,  il 
»  y  eut  recours ,  à  l'hôpital  Necker,  dans  une  aaiputation  de 
B  l'avant-bras  ;  mais  son  opéré  mourût  d'ane  infection  pumleMig; 
ft  et  à  l'autopsie  on  retrouva  le  périoste  détaché  du  bout  de  To».  '  » 

Je  n'ai  pu  me  procurer  cette  observation ,  c'eit  te  qui  m'a 
décidé  à  rapporter  textuellement  les  renseignements  r<mmis 
par  M.  Ollier  sur  cette  tentative. 

Il  eut  été  très-intéressant  de  savoir  comment  M  déta«à4  le 
périoste  »  quel  rapport  on  lui  conserva  avec  les  parties  taotlcl^  ^ 
et  si  le  membre  après  l'opération  fut  immobilisé< 

S'il  n'a  pas  été  traité  comme  une  fracture  et  plaieé  dans  une 
gouttière ,  rien  d'étonnant  qu'au  moment  dé  l'autopsie  on  ait 
retrouvé  le  périoste  décollé. 

Il  est  très-probable  que  le  membre  a  été  sotxmis  au  »réde 
de  pansement ,  généralement  9tdH^é  à  c^tte  époque  pour  le& 
amputations ,  et  qu'il  a  dâ  éprouver  »  sous  l'ifiJltieD^  de  la 
contractilité  musculaire  ^  les  mêmes  effets  que  mentionne 
M.  Victoria  Ollier*,  dans  sa  thèse  inaugurale,  sur  des  fractures 
faites  à  des  lapins  ou  à  des  pigeons  dbnt  il  agitait  chaque  jour 
les  fragments  à  l'aide  de  pressions  latérales^ 

Les  amputations  sous-périostées  pratiquées,  en  1860,  par 
Symvoulidés ,  de  St-Pétersbourg ,  m'auraient  au  contiraire  ea-^ 
courage  à  poursuivre  l'étude  de  cette  âfouvelle  méthode^ 

D'après  H.  Ollier,  »les  chirurgiens  sont  miâMûes  pour  re^ 
x>  connaître  l'utilité  de  cette  pratique ,  et  pour  déclarer  qu'elle 


1  Ollier.  loco  citdtoj  t.  II,  p.  49d; 
hnfluenee  de  Virritation,  Montpelliep^  1864b 


A  favorise  la  réunion  immédiate  et  diminue  la  période  de  gup- 
»  puration.  » 

Malgré  cet  avis  favorable ,  il  ajoute  :  a  II  nous  paraît  difficile 
»  de  porter  un  jugement  sur  ce  procédé  d'après  quelques  faits 
D  publiés. 

o  Quant  à  nous ,  nous  en  avons  considérablement  réduit 
a  l'application  d'après  des  vues  théoriques ,  pUtàt  que  d'après 
0  des  résultats  cliniques.  » 

Devant  un  tel  aveu ,  nous  croyons  devoir  en  appeler  à  la 
sanction  de  rexpérience,  pouvant  dès  ce  jour  présenter  une  série 
dedi]  amputations,  dont  neuf  suivies  de  succès.  Dans  le  dixième 
cas,  la  mort  ne  peut  être  attribuée  à  l'opération ,  la  malade, 
âgée  de  31  ans ,  ayant  succombé  à  la  suite  d'un  thrombus  car* 
diaque  qui  avait  amené  une  gangrène  spontanée  du  membre 
inférieur  gauche ,  ainsi  qu'une  hémiplégie  droite.  Si  nous  avons 
opéré  cette  personne  dans  de  si  déplorables  conditions ,  nous  y 
avons  été  contraint  par  ses  pressantes  sollicitations,  et  notre  seul 
espoir,  devant  des  accidents  mortels ,  était  plutôt  de  diminuer 
ses  atroces  douleurs  que  d'obtenir  une  guérison. 

En  éliminant  cette  amputation  de  notre  statistique,  il  nous 
reste  donc  neuf  succès  sur  neuf  opérations. 

Ces  neuf  opérations  comprennent  :  trois  amputations  de 
cuisse;  denx  amputations  de  bras  ;  trois  amputations  de  doigts; 
une  désarticulation  de  l'index. 

Les  trois  amputations  de  cuisse  pratiquées  sur  des  enfants  de 
5,  8  et  9  ans  par  un  lambeau  antérieur,  le  couteau  agissant ^ 
non  par  transfîxion,  mais  en  contournant  avec  sa  pointe  les  deux 
tiers  antérieurs  de  la  circonférence  du  membre,  ont  été  suivies 
de  réunion  immédiate,  sans  complication  du  système  osseux,  et 
sans  adhérence  de  la  cicatrice  à  l'os.  ^ 


^  Je  puis  joindre  à  cette  statistique  an  enfant  de  7  ans  que  J*ai  amputé,  par 
la  périostéomie ,  il  y  a  vingt  Jours ,  de  la  cuisse  droite,  poui  une  tumeur 
blanche  du  genou  (20  décembre  18*78).  {Note  i^  VauirM.] 

xu  — ai 


Le  résultat  a  été  également  très-satisfaisant  snr  un  de  mes 

*  deux  opérés  du  bras ,  flgé  de  22  mois.  Chez  le  second ,  âgé  de 

cinq  ans  et  demi ,  la  réunion  a  eu  lieu  par  deuxième  intention 

par  suite  du  relâchement  des  fils  et  du  voisinage  de  la  gaa^ 

grène  traumatique  ,  au  niveau  de  la  section  des  parties  molles. 

Malgré  cette  deuxième  réunion ,  il  n'y  a  eu  ni  nécrose ,  ni 
ostéomyélite ,  ni  adhérence  de  la  cicatrice ,  ni  ulcères. 

Deux  amputations  de  phalanges ,  chez  une  jeune  fille  de 
douze  ans ,  se  sont  cicatrisées  en  quelques  jours.  La  troisième, 
pratiquée  sur  une  femme  de  46  ans,  ne  s'est  terminée  que  par 
deuxième  intention ,  Tos  ayant  été  sectionné  par  la  pings  de 
Liston  et  fortement  écrasé  par  l'instrument.  Si  j'avais  fait  usage 
d'une  scie  à  petites  dents  et  à  lame  mince ,  j'aurais  probable- 
ment évité  cette  légère  complication. 

Quant  à  la  désarticulation  de  l'index  sur  une  femme  âgée  de 
49  ans ,  la  rapidité  de  la  cicatrisation  a  dépassé  toutes  mes 
espérances.  Le  quatrième  jour  la  plaie  était  parfaitement  réunie 
sans  avoir  présenté  la  moindre  trace  de  suppuration.  Il  s'a- 
gissait d'une  nécrose  du  doigt  consécutive  à  un  panaris.  Les  chairs 
étaient  très-amaigries  et  les  artères  offraient  un  si  petit  dia- 
mètre que  je  ne  fus  pas  obligé  d'appliquer  de  ligature  sur  leur 
circonférence. 

Tous  mes  malades  sans  exception  ont  eu  leur  membre  soumis 
à  la  plus  complète  immobilisation,  de  manière  à  empêcher  toute 
contraction  musculaire  et  tout  glissement  des  tendons  dans 
leurs  gaines. 

De  plus,  les  lambeaux  ont  été  rapprochés  avec  un  grand  soin 
et  maintenus  très-intimement  fixés  par  des  bandelettes  ou  des 
points  de  suture  contre  les  surfaces  osseuses. 

J'attribue  à  ce  défaut  d'immobilisation  la  défaveur  qui  a 
accueilli  les  amputations  sons-périostées  dès  leur  apparitioo, 
ainsi  que  les  revers  ou  les  succès  incomplets  obtenus  par  les 
chirurgiens  qui  ont  eu  recours  à  la  périostéotomie.  J*ai  reconnu 
une  si  grande  importance  au  mode  de  pansement  que  je  préco- 


^e  j'ai  cru  utile  d'en  faire  l'objet  d'une  communication  le 
sa  janvier  1973  à  la  Société  de  Chirurgie.  ' 

J'avais  déjà  iaoBté  d'une  manière  toute  spéciale  sur  Futilité 
de  l'immobilisation,  en  1872,  ainsi  qu'on  peut  s'en  convaincre 
parla  lecture  de  la  communication  que  je  fis ,  le  2  avril  de  cette 
année ,  à  l'Académie  de  Médecine  *. 

En  ne  recourant  pas  dans  les  amputations  sous-périostées  à 
l'immobilisation,  on  s'expose  à  engendrer,  entre  l'os  et  le 
périoste,  ces  ossifications  constatées  par  H.  Yictorin  OUier  ^  sur 
le  cal  soumis  à  des  frottements  répétés  et  dont  H.  L.  Ollier^ 
explique  très-nettement  le  mode  de  production  dans  le  passage 
suivant  : 

«  En  variant  le  mode  et  le  degré  d'irritation  entre  deux  sur- 
»  faces  osseuses  fracturées,  on  obtient  des  effets  variables. 
-»  Les  circonstances  les  plus  importantes  sont  la  continuité  ou 
»  l'intermittence  de  l'irritation,  Tétat  de  mouvement  ou  de 
B  repos  des  parties  fracturées.  C'est  par  des  irritations  répétées 
»  mais  pratiquées  à  d'assez  longues  distances  que  nous  avons  pu 
D  surtout  augmenter  le  volume  du  cal ,  en  fracturant  de  dix 
B  jours  en  dix  jours  des  cals  déjà  commencés  ;  on  obtient  au 
»  bout  de  quarante  ou  cinquante  jours  des  ossifications  mous- 
0  trueuses.  C'est  aussi  ce  que  l'on  peut  observer  sur  Thomme 
D  après  des  fractures  accidentelles  du  cal  ;  le  second  cal  est 
o  beaucoup  plus  volumineux  que  le  premier. 

»  La  mobilité  constante  d'une  fracture ,  quoique  s'exerçant 
D  dans  d'étroites  limites,  empêche  le  cal  de  s'ossiGer;  il  reste 
0  souple  et  fibroïde.  » 

Ces  considérations,  que  nous  avons  tenu   à  rapporter  in 

1  .Voir  pièces  justificttives.  6.  et  H. 

%  *  Jbid..    B. 

8  Loco  eitato. 

4  Ollier.  Traité  df  la  r/g^n/ration  deios  ,  t.  I,  p.  22*7. 


extenso^  condamnent  le  mode  de  pansement  actuel  à  la  suite  des 
amputations,  et  justifient  la  nécessité  pour  tous  les  chirurgiens 
qui  recourront  à  la  méthode  sous-périostée,  de  maintenir  dans 
une  parfaite  immobilité  le  membre  et  les  parties  molles  divi- 
sées. En  négligeant  ce  précepte,  on  compromettrait  autaut  le 
succès  de  l'opération  que  la  santé  de  son  malade. 

Nous  engageons  donc  nos  confrères,  qui  dresseront,  d'ici 
quelques  années,  la  statistique  des  amputations  sous-pérîostées, 
à  rejeter  inexorablement  toutes  celles  qui  n'auraient  pas  été  sou- 
mises à  rimmobilisation  dès  le  début  ;  car  elles  auraient  pour 
conséquence  d'altérer  les  chiffres  en  faisant  peser  sur  la  méthode 
des  revers  qui  ne  seraient  dus  qu'à  un  défaut  de  précaution 
du  chirurgien. 

Nous  tenons  enfin,  pour  ne  rien  omettre  dans  ce  court  aperçu 
sur  rhistorique  des  amputations  sous-périostées  et  pour  rendre 
un  hommage  légitimement  dû  à  M.  Ollier,  qui  s'est  appliqué  à 
faire  connaître  le  mode  de  régénération  du  tissu  osseux ,  à  rap- 
porter textuellement  quelques-unes  de  ses  recommandations, 
dont  nous  avons  été  à  même  de  vérifier  la  parfaite  exactitude. 
Elles  prouveront  qu'il  ne  rejette  pas ,  d'une  manière  absolue , 
la  méthode  que  nous  cherchons  à  vulgariser. 

Nous  sommes  convaincu  qu'on  pourrait  même  donner  à  cette 
méthode  une  plus  grande  extension  et  l'appliquer  à  prsque  toutes 
les  amputations ,  si  on  prenait  soin  d'immobiliser  les  membres  et 
les  lambeaux. 

x>  Nous  réservons,  dit  M.  Ollier',  spécialement  ce  procédé 
»  opératoire  pour  le  tibia ,  et  ici  nous  avons  pu  nous  convaincre 
»  de  son  utilité  réelle.  Après  les  amputations,  au  lieu  d'élection, 
»  la  perforation  de  la  peau  est  fréquente  au  niveau  de  la  crête 
»  du  tibia.  La  résection  de  l'angle  saillant  ne  suffit  pas  pour 
»  prévenir  cet  accident ,  lorsque  la  plaie  suppure  longtemps. 

*   OUier,  TraiU de  la  régénération  deiot ,  t.  II,  p.  499 


—  885  — 

»  Pour  empêcher  cette  perforation,  il  faat  donner  plus  d'épais- 
»  seor  et  plus  de  résistance  an  lambeau  cutané.  On  obtient  ce 
»  résultat  en  disséquant  au  niveau  de  l'os  un  lambeau  culanéo- 
9  périostique ,  c'est-à-dire  en  doublant  la  peau  du  périoste  sous 
»  jacent.  » 

9  Ici  la  conservation  du  périoste  ne  peut  avoir  le  moindre 
»  inconvénient.  Si  cette  membrane  ne  se  réunit  pas  immédiate- 
x>  ment  à  Tos,  elle  sert  toujours  à  rendre  la  peau  plus  résistante  ; 
9  si  elle  se  réunit ,  elle  prévient  la  nécrose  du  rebord  du  tibia , 
»  et  alors,  donnât-elle  lieu  à  des  ostéophytes  exhubéranls ,  il 
o  n'en  résulterait  pas  d'inconvénients  sérieux ,  parce  que ,  après 
9  cette  amputation,  l'extrémité  du  moignon  ne  supporte  aucune 
D  pression. 

»  Pour  les  amputations  dans  la  continuité  des  métatarsiens, 
»  surtout  du  premier  et  du  cinquième ,  nous  avons  déjà  dit  que 
»  nous  conservions  autant  de  périoste  que  possible,  afin  de 
9  consolider  le  coussinet  cellulo-graisseux  qui  doit  servir  de 
p  point  d'appui  au  pied.  » 

Inutile,  je  pense,  de  revenir  sur  la  cause  réelle  des  ostéophytes  ; 
qu'il  nous  suffise  d'affirmer  de  nouveau  que  leur  production  se 
lie,  non  au  périoste,  mais  à  l'irritation  occasionnée  par  le  dépla- 
cement. En  immobilisant  le  membre  on  est  certain  de  l'éviter. 

Pour  que  chacun  puisse  apprécier  Topposition  que  la  méthode 
éprouva  dès  son  origine ,  je  pense  qu'il  n'est  pas  sans  intérêt 
de  comprendre  »  dans  mes  pièces  justificatives  ,  la  lettre  que 
j'adressai  le  3  février  1872 ,  à  H.  le  rédacteur  de  la  Gazette  des 
Hôpitaux ,  et  dans  laquelle  je  cherche  à  défendre  ce  nouveau 
procédé  contre  les  attaques  dont  il  avait  été  l'objet  ' . 

Je  n'eus  pas  seulement  à  me  défendre  contre  la  presse  médi- 
cale; à  la  Société  de  Médecine  du  Nord  de  la  France,  au  début 
de  mes  expériences ,  on  m'adressa  deux  objections  que  je  tiens 

1  Voir  pièces  Jastifieatives.  B.  p.  131. 


—  886  — 

à  reproduire I  quoiqu'ayant  eu,  depuis,  plusieurs  fois  l'occasion 
de  prouver  devant  de  nombreux  confrères ,  lors  demes opérations, 
que  ces  objections,  reposaient  plutôt  sur  une  base  théorique  que 
sur  des  faits  cliniques. 

On  affirmait  qu'il  ne  pouvait  être  possible  de  sectionner  l'os 
sans  intéresser  l'insertion  de  la  lamelle  de  périoste. 

Les  divers  témoins,  prévenus  de  cette  difficulté,  restèrent  con- 
vaincus que  rien  n'était  plus  aisé  que  de  scier  l'os  au  niveau  même 
du  périoste  sans  intéresser  ses  points  d'insertion. 

On  m'objecta  également  que  le  périoste,  par  son  adhérence  au 
tissu  osseux ,  ne  pouvait  être  facilement  détaché  et  que  le  pério»- 
téolome  devait  le  déchirer  et  altérer  la  couche  plasmatiqne 
des  cellules  osseuses. 

J'eus  soin  également,  dans  plusieurs  cas,  avant  de  décoller  le 
périoste,  d'attirer  l'attention  de  mes  confrères  sur  cette  pré- 
tendue difficulté,  et  tous  restèrent  très-étonnés  de  la  facilité  avec 
laquelle  le  périoste  se  laissa  décoller,  sans 'qu'il  en  résultat,  à 
sa  surface,  la  moindre  éraillure  ni  la  moindre  perforation. 

L'examen  microscopique  auquel ,  à  la  suite  de  nos  ampu- 
tations ,  nous  avons  soumis  cette  membrane ,  nous  a  toujours 
permis  d'apercevoir  de  nombreuses  cellules  parfaitement  intactes. 

L'anatomie  pathologique  aurait  pu  suffire  pour  lever  toute 
espèce  de  doute  à  cet  égard. 

Quand  on  fait  une  amputation ,  soit  pour  une  affection  chro- 
nique ,  telle  qu'une  tumeur  blanche ,  soit  pour  un  traumatisme 
plus  où  moins  étendu ,  l'inflammation  s'est  propagée  à  l'os  , 
hUT  lequel  on  doit  opérer ,  et  le  périoste  participe  à  cette 
inflammation,  ou  tout  au  moins  éprouve  les  effets  de  cette  irrita- 
tion de  voisinage.  Il  est  alors  à  peine  adhérent  par  sa  face  pro- 
onde ;  et  quand  on  a  limité  avec  la  pointe  du  bistouri  sa  demi- 
circonférence,  il  suffit,  pouir  le  relever ,  tout  en  lui  laissant  ses 
rapports  celluleux  avec  les  parties  molles,  de  le  presser  légère - 
ment  jusqu'au  point  oii  doit  avoir  lieu  la  section  de  l'os. 


—  881  — 


CHAPITRE  III. 

Des  principales  causes  de  la  conicité  da  moignon.—  Moyens  employés  pour 
les  combattre  par  divers  chirurgiens.  —  Procédé  de  M.  Poncet.—  Ses 
différences  avec  celui  de  Fauteur 

J'ai  consacré  ce  chapitre  à  l'examen  des  principales  causes  qui 
peuvent  engendrer  la  conicité  des  moignons. 

Cette  complication,  si  fréquente  à  la  suite  des  amputations, 
serait  seule  suffisante  pour  légitimer  l'adoption  de  la  méthode 
sous-périostée. 

Je  puiserai  en  partie  les  matériaux  de  cette  étude  dans  le  tra- 
vail que  M.  Poncet  a  fait  paraître  dans  la  Gazette  médicale  du  3 
février  au  16  mars  1872,  c'est-à-dire  près  de  deux  mois  après  mes 
communications  sur  la  périostéotomie  à  la  Société  des  Sciences 
de  Lille,  le  8  décembre  1871,  et  quelques  jours  après  celle  que  je 
fis  à  l'Académie  de  médecine ,  le  30  janvier  1872.  Cette  analyse 
me  permettra  de  rapporter  le  procédé  proposé  par  ce  chirurgien, 
et  de  faire  connaître  les  points  sur  lesquels  nous  divergeons. 

M.  Poncet  commence  par  déclarer  que  tous  les  chirurgiens 
d'armée  ont  lutté  pour  éviter  la  conicité  du  moignon. 

Ambroise  Paré,  cautérisait  les  os  saillants ,  a  au  grand  conten- 
tement des  malades  qui  en  ressentaient  un  bien  être  remarqua- 
ble,' »  il  obtenait  aussi  l'exfoliation,  la  séparation  du  séquestre. 

Yeyzet ,  Morand ,  Guérin ,  Thiébaut  se  sont  vus  dans  la  néces- 
sité ,  pour  remédier  à  cette  infirmité,  de  recourir  à  une  résection. 

D'autres,  tels  que  :  Alanson,  Bell,  Sédillot,  LegouestetLarrey 

Ambroise  Paré,  Œuvre  ^I.  Livre  de*  contusions ^  cli..XXXV* 


—  888  — 

donnent  le  conseil  de  tailler  une  sorte  d'entonnoir  aux  dépens 
muscles  et  d'en  faire  occuper  le  sommet  par  Tos. 

Sédillot  a  même  été  jusqu'à  proposer  de  faire  l'opération  en 
deux  temps  :  1°  de  laisser  l'os  proéminer  à  travers  les  chairs  ; 
2^  d'attendre  leur  cicatrisation ,  puis  de  réséquer  l'os  saillant  en 
le  recouvrant  d'une  lame  de  périoste.  Il  ne  tarda  pas  à  condamner 
lui-même  son  procédé. 

On  eût  pu  en  effet  se  demander  pourquoi  il  ne  commençait  pas 
par  où  il  finissait ,  d'autant  plus  que  lors  de  la  deuxième  opéra- 
tion ,  il  proposait  de  réappliquer  sur  l'extrémité  de  l'os  non  une 
lamelle  de  périoste  adhérente  aux  parties  molles,  mais  une  simple 
lamelle  sans  vitalité  n'ayant  plus  la  moindre  connexion  avec  les 
chairs  par  sa  face  superficielle. 

La  cause  qui  fit  renoncer  ce  chirurgien  à  sa  méthode  d'amputa- 
tion ,  c'est  qu'il  rencontra  à  Haguenau ,  en  1870  ' ,  comme  nous 
l'apprend  M.  Poucet ,  à  l'extrémité  des  os,  de  nouvelles  masses 
osseuses,  dont  l'enlèvement  n'eût  pas  été  sans  danger  pour  les 
malades. 

Si  on  cherche  à  expliquer  l'origine  de  ces  ostéïdes ,  on  est 
certain  qu'elles  avaient  été  déterminées ,  non  comme  le  craint 
OUier ,  par  l'application  du  périoste ,  mais  par  l'inflammation  de 
la  surface  osseuse  proéminente  à  travers  les  parties  molles. 

Ce  résultat  ne  peut  recevoir  une  autre  interprétation. 

Tout  chirurgien  doit  donc  s'efforcer  de  prévenir  cette  irritation, 
et  le  meilleur  moyen  consiste  à  obtenir  la  cicatrisation  de  l'os 
par  première  intention,  en  l'adossant  à  une  lamelle  de  périoste. 

n  pourrait  en  outre,  grâce  à  cette  méthode,  mettre  les  opérés 
à  l'abri  de  la  grave  complication  qui,  pour  M.  Larrey,  est  la  prin- 
cipale cause  de  la  conicité  du  moignon.  D'après  ce  chirurgien  , 
cet  accident  proviendrait  du  retrait  cicatriciel  des  parties  molles 

Mémoire  de  médecine  militaire ,  juin  1871 ,  p.  4'7Ô, 


—  889  ^ 

soumises,  avant  la  cicatrisation  et  pendant  toute  la  durée  du  trai- 
tement ,  à  une  très-longue  suppuration. 

Par  la  périostéotomie  on  active ,  et  tous  les  auteurs  sont  d'ac- 
cord  sur  ce  point ,  le  travail  de  la  cicatrisation. 

Il  y  a  donc  lieu  d'y  recourir  pour  empêcher  le  moignon  de  sup- 
purer et  d'engendrer  consécutivement  des  tissus  rétractiles. 

On  a  espéré  prévenir  cette  conicité,  en  recouraut,  avec  Verdnin, 
à  la  méthode  à  lambeau  antérieur  ou  avec  Ravaton  à  celle  à  deux 
lambeaux. 

Mais ,  ainsi  que  le  déclare  M.  Poncet ,  aucune  de  ces  deux 
méthodes  ne  peut  mettre  à  l'abri  de  cette  fâcheuse  complication. 

Chassaignac  a  présenté  à  la  Société  de  Chirurgie ,  en  1859 , 
un  malade  atteint  de  conicité,  quoiqu'on  l'eut  opéré  par  la 
méthode  à  lambeau  antérieur. 

Et  dans  le  cas ,  comme  l'affirme  également  M.  Poncet ,  où 
on  a  recours  au  procédé  à  deux  lambeaux,  lorsque  ceux-ci  ne  sont 
pas  longs  et  bien  nourris ,  si  la  réunion  par  première  intention  ne 
se  îait  pas  sur  une  grande  étendue ,  on  voit  bientôt  les  deux  lam- 
beaux se  rétracter  et  la  surface  de  la  plaie  devenir  une  ellipse  au 
centre  de  laquelle  l'os  apparaît. 

Dans  ma  communication  à  la  Société  de  Chirurgie,  du  23 
avril  1873 ,  j'ai  également  présenté  deux  moulages  d'amputation 
de  cuisse  par  le  procédé  à  lambeau  antérieur  et  sur  ces  deux 
moulages  on  observait  une  tendance  très-manifeste  à  la  saillie  de 
l'os  '. 

L'explication  donnée  par  M.  Larrey,  sur  la  cause  de  la  rétrac- 
tion des  chairs  à  la  suite  des  amputations,  n'exclut  pas  l'influence 
de  la  peau ,  du  tissu  cellulaire  sous-cutané ,  des  aponévroses,  des 
muscles  et  de  l'allongement  de  l'os  consécutif,  soit  à  une  cause 
physiologique ,  soit  à  une  altération  du  moignon.  Fabrice  de 
Hilden  attribue'  surtout  la  conicité  à  la  section  des  chairs  dans 
la  partie  gangrenée. 

i   Voir  piècds  justificatives,  H.  p.  1S|0  et  fig.  I  et  II,  pi  I. 


—  890  — 

D'après  MM.  Michel  etBrossard»  la  rétraction  des  muscles  longs 
et  superficiels  serait  peu  sensible,  mais  il  n'en  serait  pas  de  même 
de  la  peau  dont  la  rétraction  sur  le  vivant  serait  d'un  tiers,  et 
même  de*la  moitié,  supérieure  à  celle  du  cadavre.  Ainsi  l'incision 
cutanée  deJa  cuisse,  au  tiers  supérieur ,  qui  se  réduirait,  sur  le 
cadavre  à  deux  centimètres ,  n'aurait  pas  moins  de  quarante- 
cinq  millimètres  sur  le  vivant. 

Tout  en  admettant  cette  rétraction  cutanée,  nous  pensons 
avec  Louis,'  que  les  muscles,  surtout  ceux  de  la  cuisse,  prennent 
également  une  part  très-active  à  la  conicité  du  moignon. 

Si  par  l'immobilisation ,  on  ne  s'oppose  pas  aux  mouvements 
de  flexion  et  d'extension ,  les  muscles  glissent,  puis  se  rétractent 
lentement  dans  leurs  gaines ,  tandis  qu'immobilisés,  ils  y  adhè- 
rent dès  les  premiers  jours  et  ne  peuvent,  plus  tard,  subir  une 
rétraction  aussi  étendue. 

M.  Poucet ,  dans  la  Gazette  médicale  du  16  mars  1872 ,  pro- 
pose le  procédé  suivant  pour  empêcher  la  rétraction  musculaire  : 

1®  couper  la  peau,  par  une  incision  circulaire,  à  une  distance 
du  point  de  section  osseux  égale  au  rayon  du  membre  plus  le 
coefficient  de  rétraction; 

2^  disséquer  une  petite  manchette  de  deux  à  trois  centimètres 
suivant  le  rayon  du  membre  ; 

3^  couper  les  muscles  de  façon  à  avoir  une  surface  plane^  et 
faire  les  ligatures  ; 

4^  temps  principal^:  dénuder  avec  soin  Tos  de  tout  son  périoste, 
sur  une  longueur  égale  à  celle  du  rayon  du  membre ,  moins  la 
longueur  de  la  manchette; 

5°  section  de  l'os  au  point  précis  ou  s'arrête  le  décollement  du 
périoste; 

6^  pour  faciliter  le  travail  de  cicatrisation  chez  les  malades 
dociles,  placer  le  membre  sur  un  coussin  en  plan  incliné  : 


1   Louis.  Mémoire  sur  la  saillie  de  l'os  aprë«  l'amputation  des  membres.  •-• 
Mémoires  de  V Académie  rivale  dechipurgie^  VV,  p.  244.  Vl^Tl. 


7^  pour  ceux  dans  le  délire,  ou  qui  doivent  être  transportés , 
fixer  les  lèvres  de  la  plaie  jusqu'à  deux  centimètres  de  la  surface 
sanglante,  soit  par  un  appareil  inamovible,  soit  par  un  pansement 
composé  d'une  espèce  de  gouttière  postérieure  d'une  substance 
malléable. 

Ma  manière  d*agir  diffère  trop  de  celle  de  M.  Poncet  pour  que 
je  n'indique  pas ,  en  quelques  mots,  les  différences  qui  existent 
entre  son  procédé  et  le  mien. 

1^  M.  Poncet  adopte  la  méthode  circulaire.  J'ai  toujours  re^ 
cours  à  la  méthode  à  lambeau  antérieur  taillé  des  parties  su- 
perficielles vers  les  parties  profondes,  non  par  transfixion ,  mais 
par  section  directe,  de  manière  à  diviser,  du  premier  coup  de 
couteau,  toute  l'épaisseur  du  lambeau  sur  les  c6tés  externe  et  in- 
terne du  membre,  et  le  tiers  ou  la  moitié  de  son  épaisseur,  à  la 
partie  antérieure. 

2^  Au  lieu  de  détacher  l'os  de  tout  son  périoste  après  avoir 
sectionné  les  muscles ,  je  décolle  une  lamelle  à  sommet  curvi- 
ligne sur  les  deux  tiers  de  la  circonférence  de  Tos,  et  je  la  sou- 
lève de  bas  en  haut  avec  les  parties  molles  de  la  moitié  profonde 
du  lambeau ,  sur  une  longueur  non  égale,  mais  supérieure  de 
quinze  millimètres,  au  diamètre  de  la  rondelle  osseuse  qui  doit 
en  être  coiffée. 

Ainsi,  pour  le  fémur  d'un  adulte  dont  le  diamètre  mesure 
quatre  centimètres ,  il  faut  donner  à  la  lamelle  de  périoste  55 
millimètres  pour  remédier  à  sa  rétraction,  ou  plutôt  à  celle  des 
muscles  qui  adhèrent  à  sa  face  superficielle  et  qui  l'entraînent  en 
vertu  de  leur  effort  contractile. 

En  taillant  ainsi  la  lamelle,  on  a  l'immense  avantage  de  lui 
laisser  ses  éléments  de  nutrition. 

Je  crains  bien  qu'en  suivant  le  conseil  de  M.  Poncet  on  ne  la 
dénude  et  qu'on  ne  favorise  sa  grangréne. 

Il  me  parait  plus  difficile  de  laisser  sa  face  superficielle  en 
rapport  intime  avec  la  couche  profonde  des  muscles  ou  du  tissu 
cellule -graisseux  en  ayant  recours  à  la  méthode  circulaire. 


Je  pense  donc  que  si  on  veut  obtenir  de  bons  résultats  de  Tarn- 
putation  sous-périostée ,  il  faut  francbement  s'adresser  au  pro- 
cédé à  un  seul  lambeau  avec  la  précaution  de  toujours  laisser  le 
périoste  adhérent  à  sa  partie  moyenne. 

3^  Une  autre  différence  dans  notre  manière  d'agir,  et  que  je 
crois  capitale  pour  le  succès  de  Topération,  est  le  mode  de  pan- 
sement. 

M.  Poncet ,  dans  les  cas  ordinaires ,  si  le  malade  est  docile , 
n'immobilise  même  pas  l'extrémité  du  moignon ,  il  se  contente 
de  l'appliquer  sur  un  coussin  en  plan  incliné ,  et  si  on  doit  trans- 
porter le  blessé  à  une  certaine  distance ,  il  déclare  qu'il  n'y  à 
pas  d'inconvénients  à  fixer  le  tout  jusqu'à  deux  centimètres  de. 
V  la  surface  saignante ,  soit  par  un  appareil  inamovible ,  soit  par 
une  gouttière  postérieure. 

Je  prends  soin ,  non  seulement  d'immobiliser  le  moignon,  mais 
le  membre  tout  entier,  et  surtout  les  articulations  qui  se  trouvent 
situées  au-dessus  du  plan  de  section  des  parties  molles. 

A  cet  effet,  j'entoure  le  moignon  de  bandelettes  de  diachylon, 
excepté  à  l'endroit  oii  j'introduis  la  mèche ,  destinée  à  l'écoule- 
ment du  sang  et  du  pus ,  et  j'immobilise  les  articulations  par  une 
gouttière  à  deux  valves  coudées  l'une  sur  l'autre ,  sous  un  angle 
qui  varie  suivant  l'articulation. 

Ainsi  pour  la  cuisse ,  cet  angle  est  de  105  degrés ,  pour  le 
bras  de  80^. 

Cette  gouttière  est  appliquée  :  à  la  suite  des  amputations  de 
cuisse,  au  pli  de  l'aine  ;  du  bras ,  au  creux  axillaire  ;  de  la  jambe, 
au  creux  poplité. 

Sur  les  bords  se  trouvent  cousues  des  lanières  élastiques  qu'on 
peut  rapprocher  à  l'aide  de  boucles. 

Il  en  résulte  que  le  membre  tout  entier  reste  fixé ,  et  qu'on 
peut ,  avec  autant  de  rapidité  que  de  facilité,  procéder  à  l'examen 
de  la  plaie. 

Ce  double  avantage  me  fait  préférer  ces  simples  gouttières  en 
zinc  aux  appareils  inamovibles. 


—  898  — 

J'ai  cru  devoir  insister  d'ane  manière  toute  spéciale  sur  ces 
diverses  recommandations ,  dans  l'intérêt  des  amputations  sovs- 
périostées  ;  mais,  si  on  ne  consent  pas  à  les  traiter  ainsi  que  je  le 
déclarais  le  2  avril  dernier  à  T Académie  de  Médecine,  mieux  vaut 
renoncer  à  ce  procédé  et  recourir  à  la  méthode  classique.  ' 

La  méthode  que  je  préconise  éprouvera  assez  de  revers  par 
le  fait  du  délabrement  de  certains  membres ,  de  la  mauvaise 
constitution  des  opérés,  ou  de  l'insalubrité  des  salles,  pour  qu'on 
se  fasse  un  devoir ,  si  on  veut  prendre  sa  défense  ou  faciliter  sa 
)^Igarisation ,  d'observer  ces  précautions. 

Du  reste,  je  m'empresse  de  le  déclarer,  je  ne  crois  pas  qu*on 
puisse  l'appliquer  dans  tous  les  cas;  il  y  a  des  contre-indications  et 
c'est  ce  que  je  me  propose  d'étudier  à  la  fin  de  ce  mémoire,  en 
m*appuyant  sur  une  observation  personnelle  que  je  viens  de 
recueillir. 

En  résumé,  pour  éviter  la  conicitédti  moignon  il  ne  suffit  pas, 
comme  le  conseille  Louis,*  d'environner  les  os  avec  les  masses 
charnues  des  muscles ,  il  faut,  de  plus,  immobiliser  le  membre  et 
laisser  adhérente  une  lamelle  de  périoste  au  centre  du  lambeau , 
afin  d'épargner  aux  amputés  ces  longues  suppurations  qui 
transforment  les  parties  profondes  sectionnées  en  un  tissu  cica- 
triciel ,  dont  la  rétraclilité  doit  avoir  pour  conséquence ,  d'après 
M.  Larrey ,  de  relever  les  chairs  et  de  laisser  proëminer  l'ex- 
trémité osseuse. 


1  Voir  pièces  justificatives,  E.  p.  128. 
s  Louis.  Loco  citato ,  p.  2*74. 


DEUXIÈME  PARTIE. 

OftSSRVATlONS  D'aMPDTATIONS    SOUS-PKEIOSTÉBS  PRATIQUÉES   PAR 
L'AUTIUR  AVEC  IMMOBILISATION  DU  MXMBRB  BT  DU  MOIGNON. 

CHAPITRE  IV. 

Nous  rapportons,  dans  ce  chapitre,  dix  observations  d'amputa- 
tions sous-périostées ,  telles  que  nous  les  avons  recueillies  au  lit 
des  malades.  Ces  dix  observations  sont  relatives  à  quatre  ampu- 
tations de  cuisse ,  deux  de  bras ,  trois  de  doigts  et  à  une  désar- 
ticulation de  l'index.  Elles  ont  été  écrites  jour  par  jour.  Telle  est 
I  a  cause  de  certaines  longueurs  que  nous  aurions  fait  disparaître , 
si  nous  n'avions  craint  d'altérer  leur  originalité. 

La  plus  'grave  complication  que  nous  ayons  rencontrée,  est  la 
splénisation  des  fémurs  décrite  dans  les  ir  et  X*  observations. 
Cependant,  grâce  au  procédé ,  elle  n'a  pas  été  suivie ,  comme  on 
l'observe  habituellement ,  de  nécrose  ni  d'ostéo-myélite. 

Dans  l'observation  IP ,  nous  avons  vu  apparaître ,  le  douzième 
jour ,  la  pourriture  d'hôpital  ;  la  cicatrisation  étant  à  cette  époque 
très-avancée ,  il  nous  a  été  facile  d'en  triompher  sans  qu'il  en 
résultat  pour  le  malade  aucune  influence  fâcheuse,  sous  le  rap- 
port de  sa  santé  et  de  la  forme  de  son  moignon. 

La  lamelle  périostique,  appliquée  sur  la  rondelle  osseuse 
sitôt  l'amputation ,  nous  a  permis  également  de  nous  rendre 
maître  d'une  hémorrhagie  de  l'artère  médullaire  du  fémur  dans 
les  observations  II  et  VIL 

Tous  les  membres  ont  été  immobilisés. 

Dans  l'observation  II,  nous  avons  essayé  de  maintenir  le  lam- 
beau contre  l'os  à  l'aide  de  bandelettes  de  caoutchouc  ;  mais  nous 
avons  du  y  renoncer  à  cause  de  la  constriction  de  la  bandelette 
circulaire.  Si  on  remplaçait  la  circulaire  par  une  bandelette  de 


diachylon,  peat-être  pourrait-on  utiliser'pour  le  rapprochement, 
des  parties  molles ,  les  qualités  élastiques  du  caoutchouc. 

La  réunion  a  eu  lieu  par  première  intention  dans  les  observa- 
tions suivantes  I ,  Il ,  ÎY,  Y,  YII ,  IX  ;  et  par  deuxième  inten- 
tion ,  par  suite  d'un  réladiement  des  fils  ou  de  la  mortification 
des  tissus  voisins  dans  les  observations  III ,  YI. 

La  réunion  par  première  intention  était  complète  : 

Obiervation  /,  le  quatrième  jour  (  amputation  de  la  cuisse 
d'un  enfant  de  22  mois)  ; 

Observation  II ,  le  sixième  jour  (amputation  de  la  cuisse  d'un 
enfant  de  neuf  ans]  ; 

Ohtervations  IV  et  F,  le  cinquième  jour  (amputation  de  la 
première  phalange  des  doigts  médius  et  annulaire  d'un  enfant  de 
douze  ans)  ; 

Observation  TU ,  le  cinquième  jour  (  amputation  de  la  cuisse 
d'un  enfant  de  cinq  ans)  ; 

Observation  IX ,  le  quatrième  jour  (désarticulation  de  l'index 
droit  sur  une  femme  Agée  de  49  ans)  ; 

Observation  X,  le  cinquième  jour  (amputation  de  la  cuisse  d'un 
enfant  de  sept  ans  et  dix  mois). 

En  résumé ,  nous  avons  vu  survenir  une  réunion  par  première 
intention  le  quatrième  jour  à  la  suite  d'une  amputation  du  bras  et 
d'une  désarticulation  de  l'index  ;  le  cinquième  jour ,  dans  trois 
amputations  de  cuisse  et  deux  amputations  de  phalange,  et  enfin, 
le  sixième  jour  dans  une  amputation  de  cuisse  :  à  l'exception  de  la 
malade  qui  fait  l'objet  de  la  YIIP  observation ,  atteinte  de  gan- 
grène spontanée  de  la  jambe ,  tous  les  autres  malades  ont  guéri 
sans  la  moindre  difformité. 

Les  dessins,  reproduits  avec  une  rare  perfection  par  la  maison 
Lemercier,  à  l'aide  de  la  photoglyptie  d'après  des  photographies 
prises  sur  les  moulages  des  moignons  de  nos  jurincipaux  amputés, 
prouvent  que  la  cicatrice  n'adhérait  pas  au  tissu  osseux  et  qu'elle 
était  située  non  au  devant  de  la  rondelle  osseuse,  mais  bien  à 


—  896  — 

quelques  centîiuètres  en  arrière.  On  ne  remarque  pas  sur  ces 
moulages  de  tendance  à  Tatrophie  du  système  musculaire ,  ni  à 
la  conicité  de  l'os.  (  Voir  les  figures  V.  VI ,  VII ,  VIII). 

Cette  complication  est  très-évidente  sur  deux  moignons  de 
cuisse  provenant  d'enfants  que  nous  avions  amputés  par  le  pro- 
cédé classique ,  à  Faide  d'un  lambeau  antérieur  (Voir  les  figures 
I ,  II).  On  peut  en  outre  y  constater  une  légère  conicité  com- 
pliquée d'une  cicatrice  adhérente  immédiatement  au  devant  du 
fémur  et  d'une  atrophie  musculaire.  Cette  conicité  est  plus  évi- 
dente sur  la  figure  III,  représentant  un  moignon  de|  cuisse  moulé 
sur  un  soldat ,  quinze  mois  après  l'amputation  et  blessé  à  Stras- 
bourg d'un  éclat  d'obus  au  genou. 

Ce  parallèle  ne  peut  laisser  le  moindre  doute  sur  la  supériorité 
des  amputations  sous-périostées ,  c'est  ce  que  nous  avons  prouvé 
à  la  Société  de  chirurgie  le  23  avril  1873 ,  dans  la  séance  où  nous 
avons  fait  la  présentation  de  ces  sept  moulages. 

Dans  la  discussion  qui  s'est  élevée  au  sujet  du  procédé  sous- 
périosté ,  nos  confrères  ont  été  unanimes  pour  reconnaître  la  par- 
faite régularité  des  membres  amputés ,  l'absence  d'adhérence 
de  la  cicatrice  à  l'os,  ainsi  que  l'épaisseur  des  lambeaux,  excel- 
lentes conditions  pour  la  pose  des  appareils  prothétiques. 

PREMIERS  ORSERVÂTION  D'AMPUTATION  SOUS-PÉRIOSTÉB. 

Première  amputation  db  rras.—  Nécrose  du  radius  droit  avec  abcès  de 
Favant-bras  communiquant  avec  Farticulation  radio-hnmérale ,  diex 
un  enfant  de  vingt-deux  mois ,  consécuUve  à  un  décollement  épipbysaire 
de  rextrémité  inférieure  du  radius.—  Amputation  sou&-périostée  à  l'ex- 
trémité inférieure  du  bras.  Réunion  par  première  intention.—  Guérison. 
—  (Observation  inédite  de  Vauteur). 

Le  16  octobre  1871  le  nommé  Denis  Léopold,  âgé  de  23  mois, 
d'une  forte  constitution,  et  offrant  tous  les  signes  d'une  excellente 
santé  et  d'une  parfaite  nutrition,  éprouva  une  très-vive  douleur  à 


rextrémité  inférieure  de  l'avant-bras  droite  Avait-il  fait  une  chute, 
ou  avait-il  été  soulevé  brusquement  par  le  poignet,  c'est  ce  que 
les  parents  ne  purent  nous  affirmer? 

Malgré  une  bande  roulée  appliquée  autour  de  Tavant-bras,  l'en- 
fant ne  pouvait  exécuter  le  moindre  mouvement  du  membre  ma- 
lade sans  pousser  des  cris. 

Bientôt  apparurent  du  gonflement  et  de  la  rougeur  qu'on  com- 
battit vainement  par  des  cataplasmes. 

Il  fut  alors  envoyé,  le  25  octobre  1871,  dans  notre  service.  A 
son  entrée,  nous  constatâmes  qu'il  était  atteint  d'un  abcès  au 
niveau  de  l'extrémité  inférieure  et  postérieure  du  radius  droit, 
communiquant  avec  le  foyer  d'une  fracture.  La  fracture  avait  été 
reconnue  peu  de  jours  avant  son  entrée  et  combattue  par  un  ban- 
dage très-serré.  Il  en  était  résulté  une  fusée  purulente  le  long  du 
radius. 

Une  incision  verticale,  longue  de  trois  centimètres  à  la  partie 
externe  du  radius,  livra  issue  à  une  notable  quantité  de  pus  et 
rendit  plus  sensible  la  crépitation  et  la  mobilité  anormale,  au  ni- 
veau de  l'extrémité  inférieure  de  la  diaphyse  avec  le  cartilage 
épiphysaire. 

Je  fis  placer  le  membre  dans  une  gouttière  et  le  recouvris  de 
cataplasmes.  La  fusée  gagna  l'articulation  radio-humérale  et  cinq 
jours  après  la  première  opéiiation,  il  fallut  partiquer  une  nouvelle 
incision  à  la  partie  externe  et  antérieure  du  coude. 

Malgré  la  double  incision,  le  membre  resta  douloureux  et  gon- 
flé. Une  suppuration  abondante  s'écoulait  par  les  deux  ouvertures. 
L'introduction  de  haut  en  bas  d'un  stylet  nous  fit  reconnaître 
Texistence  d'une  nécrose  très-étendue  du  radius. 

L'enfant  s'affaiblissant  de  jour  en  jour,  nous  nous  décidâmes 
à  l'amputation  du  bras. 

Cette  opération  fut  pratiquée  le  27  novembre  1871,  après  avoir 
soumis  Tenfant  à  l'action  du  chloroforme. 

le  taillai,  sur  la  partie  antérieure  et  moyenne  du  bras,  un  lam- 

xn— 36 


—  898  — 

beau  comprenant  les  deux  tiers  de  Tépaisseur  du  membre,  en 
dirigeant  l'instrument  de  haut  en  bas  et  de  dedans  en  dehors. 

Le  couteau,  en  rasant  l'os  pour  gagner  la  base  du  lambeau, 
décolla  une  lamelle  du  périoste  de  la  partie  antérieure  de  l'hu- 
mérus ,  et  je  fus  étonné,  en  lavant  les  chairs,  d'apercevoir  cette 
lamelle,  d  une  longueur  de  deux  centimètres  sur  quinze  milli- 
mètres de  large  au  niveau  des  parties  molles  qui  devaient  se  mettre 
en  contact  avec  l'os  sectionné. 

Au  centre  de  cette  lamelle  existait  une  légère  couche  de  tissu 
compacte.  Pensant  que  ce  tissu  périoste  osseux  pourrait  tout 
aussi  bien  que  du  tissu  musculaire  contracter  adhérence  avec  la 
rondelle  osseuse,  je  le  respectai,  et  j'agis,  pour  l'immobiliser, 
comme  si  j'avais  affaire  à  une  fracture.  Plusieurs  bandelettes  rap- 
prochèrent les  chairs  et  une  bande  dirigée  du  bras  autour  du  cou 
servit  à  empêcher  les  mouvements  de  l'articulation  de  l'épaule. 

Examen  du  membre  amputé.  —  La  dissection  du  membre 
amputé  me  permit  d'observer  une  nécrose  invaginée  de  la  moitié 
supérieure  du  radius.  Le  canal  médullaire  communiquait,  par  un 
orifice  qui  avait  détruit  la  partie  moyenne  de  la  cupule,  avec  l'ar- 
ticulation du  coude. 

Il  y  avait,  en  outre,  une  fracture  avec  décollement  du  cartilage 
épiphysaire  de  l'extrémité  inférieure  du  radius.  Dans  le  foyer  de 
cette  fracture  se  trouvait  accumulée  une  notable  quantité  de 
liquide  purulent. 

Le  cubitus  était  le  siège  d'une  ostéite,  et  les  muscles  extenseurs 
et  fléchisseurs  se  trouvaient  transformés  en  une  substance  grisâtre 
gélatiniforme. 

Nous  avons  fait  faire  un  dessin  des  os  de  l'avant-bras,  pour 
pouvoir  mieux  apprécier  l'intéressante  altération  osseuse  qui 
existait  sur  le  radias. 

Suites  de  l'opération,  —  Je  suivis  avec  d'autant  plus  d'intérêt 
les  suites  de  cette  opération,  que  je  me  demandais  si  le  hasard  ne 
m'avait  pas  heureusement  servi  en  me  fournissant  la  possibilité 


• 

d*opposer  à  la  surface  osseuse  une  autre  surface  ayant  les  mf  mes 
propriétés  ostéogénîques  et  susceptible  de  concourir  activement  à 
la  formation  d'un  cal,  comme  cela  a  lieu  entre  les  deux  fragments 
d'un  os  fracturé.  Plus  j'y  réfléchissais ,  et  plus ,  en  m'appuyant 
sur  les  données  physiologiques,  je  me  félicitais  du  résultat  que 
j'avais  obtenu  sans  le  vouloir  et  sans  le  chercher  au  moment  de 
la  section  du  lambeau. 

Ma  satisfaction  fut  vive  en  constatant,  le  premier  jour,  que  l'en- 
fant n'éprouvait  à  son  moignon  aucune  douleur.  Je  fus  encore 
plus  satisfait  quand  jeconstatai,  le  quatrième  jour,  qu'il  n'y  avait  ni 
sérosité  sur  l'appareil,  ni  gonflement  des  parties  molles  divisées, 
et  que  la  réunion  avait  eu  lieu  par  première  intention. 

En  effet,  le  huitième  jour,  tout  pansement  était  devenu  inutile, 
la  cicatrisation  était  complète  sans  que  l'os  eut  fourni  la  moin- 
dre suppuration. 

Je  ne  conservai  pas  le  moindre  douté  sur  les  avantages  de  la 
conservation  d'une  lamelle  de  périoste  à  la  partie  centrale  du 
lambeau,  et  je  me  promis,  dans  toutes  mes  autres  amputations,  de 
recourir  à  un  procédé  dont  je  ne  devais  la  connaissance  qu'à 
une  circonstance  imprévue. 

Mes  espérances  n'ont  pas  été  déçues ,  c'est  ce  dont  on  pourra 
se  convaincre  par  la  lecture  de  mes  autres  observations. 

Le  3  janvier  1873,  c'est-à-dire  13  mois  environ  après  avoir 
subi  l'amputation  du  bras,  cet  enfant  rentra  dans  mon  service 
pour  une  petite  fièvre  muqueuse,  et  je  constatai  que  la  cicatrice 
ne  contractait  aucune  adhérence  avec  l'os  et  que  ce  dernier  se 
trouvait  recouvert  par  un  lambeau  très-épais.  Â  la  pression,  on 
ne  sentait  pas  la  présence,  au  niveau  de  la  section  de  l'humérus 
d'ostéophytes. 

Quelques  parcelles  osseuses,  retenues  au  centre  du  lambeau, 
avaient  été  éliminées  au  troisième  et  au  quatrième  mois  après 
l'opérittion  et  avaient  déterminé  un  petit  abcès. 

Un  petit  orifice  bleuâtre,  complètement  cicatrisé,  nous  prouva 


—  400  — 

en  effet  que  l'extrémité  du  moignon  avait  été  le  siège  d'une  lé- 
gère suppuration. 

J'en  conclus  qu'il  serait  préjudiciable  de  laisser  à  la  face  in- 
terne de  la  lamelle  du  périoste  un  tissu  osseux. 

Considérant  l'immobilisation  du  membre  comme  une  condition 
sine  qua  non  de  succès,  je  fis  faire  pour  chaque  grande  articu- 
lation des  gouttières  bouclées  qui  me  permirent  de  faire  garder 
aux  moignons  la  plus  parfaite  immobilité.  Ces  gouttières,  indis- 
pensables dans  les  amputations  sous-périostées ,  ne  sont  pas 
moins  nécessaires  dans  toutes  h  '<  autres  amputations  par  le  pro- 
cédé ordinaire. 

Des  recherches  m'apprirent,  depuis,  qu'on  avait  appliqué  le 
procédé-sous  périoste  à  diverses  amputations,  mais  qu'on  y  avait 
renoncé  depuis  plus  de  huit  ans.  Je  me  suis  expliqué  les  insuccès 
et  le  découragement  des  chirurgiens,  aucun  n'ayant  songé  à 
immobiliser  les  lambeaux^  et  les  moignons  sitôt  après  l'opération. 


DEUXIÈME  OBSERVATION  d'AMPUTATION  SOUS-PÉBIOSTÉE. 

pRBM.'ÈRs  AMPUTATION  DE  CUISSE.—  Tumeur  blanche  du  genoa  droit  chez 
un  enfant  de  neuf  ans.  —  Amputation  de  la  cuisse  avec  conservation 
d'une  lamelle  de  périoste.  —  Hémorrhagie  par  le  canal  médullaire.  — 
Splénisation  du  fémur.  —  Immobilisation  du  lambeau  par  des  bande- 
lettes de  diachylon  et  de  caoutchouc ,  et  du  membre  par  une  gouttière 
en  zinc  avec  boucles.  —  Guérison.  —  Figure  YI.  (Observation  inédite 
de  (fauteur). 

Le  12  février  1872  entra  dans  mon  service  à  Thôpital  Saint- 
Sauveur,  le  nommé  Hartinage ,  Désiré ,  âgé  de  neuf  ans ,  atteint 
depuis  SIX  ans  d'une  tumeur  blanche  au  genou  droit. 

Cet  enfant,  depuis  le  début  de  sa  maladie,  ne  quittait  plus  son 
lit.  Sa  santé  est  profondement  altérée  par  suite  de  ses  vives  dou- 
leurs et  de  l'immobilité  qu'il  a  été  obligé  de  garder  ;  son  corps 
est  très-amaign.  Sa  face  pâle  exprime  les  plus  atroces  souffrances 


dès  qu'on  essaye  dTa^nBer  m  bcbIr  WKâaàt  k  pîs§  ]tjyr 
mouYement.  Sa  pea  est  sèche  et  era^llffe-  Uw  ièvre  ardeate 
ne  peut  laisser  le  MMAdre  damSe  sv  Hsck  fauftectpnc&aiae  4e 
la  maladie.  Le  pools  est  fable  et  test  â  peÎK  s  r««  pe«t  ooafler 
ses  142  polsati(«s. 

L'anscoltatîoii  et  la  prirow^iy  'des  soshkIs  des 
nous  rérèle&t  aocn  iofioe  de  taheraks. 

Le  ventre  est  aCEussé-  Vwffélh  a  dspara. 

Le  membre  oialade  est  amaigri  et  ankjlosé  dams  «oe 
flexion  de  la  jambe  sor  la  rois». 

An  pli  de  l'aine ,  on  irmiii|nf  mi  cagorgcment  {anpUonnaîrf , 
dn  Tolnme  d'un  ceof  de  pook. 

Le  genon  est  denx  fois  phi^déieloppéqoecdoida  côté  oppoLii. 

Les  parties  molles  s(»t  transformées  en  nne  sobstanre  mollasse. 
La  peaa ,  poforce  ai  de  nombrenx  points ,  offre  des  traces 
d'abcès  multiples ,  les  nns  onrerts ,  les  antres  sons-cntanés. 

Sur  les  instances  des  patents ,  je  pratiqne  Fampolation  de  la 
cuisse  le  4  mars  1872 ,  derant  plnsicnrs  médfrins  et  nn  grand 
nombre  d'étodiants  de  l'École  de  Médecine.  L'enfant  est  préala- 
blement sonmis  an  simmieil  dn  cUorofarme. 

OpératUm.  —  J^ès  m'ètre  placé  a  la  droite  dn  membre 
malade,  de  la  main  gancfae  je  sonlère  les  trois  qnarts  antéricnrs 
de  la  cuisse ,  tandis  ifne  de  la  main  droite  armée  d'un  contean  de 
moyenne  grandeur ,  j'incise  de  bant  en  bas  les  parties  molks. 
L'incision,  comm«cée  à  lapartie  moyenne  et  intmie  de  la  cuisse, 
se  prolonge  en  bas  et  en  avant,  à  trws  traros  de  doigt^  la 
rotule,  pour  rononter,  de  bas  en  bant  et  d'arant  en  aniere, 
le  long  de  la  face  extame  dn  membre,  de  manière  à  revenir  à  îa 

même  hauteur  qu'au  point  de  àèf^ii. 

Cette  incision,  à  ses  extrémités  et  à  sa  partie  moyenne,  amvc 
jusqu'à  l'os  ;  en  avant ,  elle  ne  comprend  que  les  deux  ti«s  du 
lambeau  destiné  plus  tard  à  recouvrir  lemoignon.  Sur  les  dei«. 
tiers  antérieurs  du  périoste  qui  recouvre  la  drconferenœ  du  fe^ 


—  408  ~ 

mur ,  je  trace  une  section  ovalaire ,  longue  de  trois  centimètres , 
avec  le  périostéotome  de  forme  curviligne  et  tranchant  sur  son 
extrémité  libre ,  et  avec  l'instrument  dirigé  de  bas  en  haut ,  je 
relève  avec  la  plus  grande  facilité  une  lamelle  de  périoste  qui , 
par  sa  face  antérieure ,  reste  adhérente  à  la  face  interne  et 
moyenne  du  lambeau. 

Ce  décollement  aurait  pu  se  faire  à  la  rigueur  avec  l'ongle,  tant 
le  périoste  adhère  peu  au  tissu  compacte  de  l'os. 

Cinq  artères  sont  liées ,  parmi  lesquelles  se  rouvent  la  fémo- 
rale ,  quelques  perforantes  et  de  petites  artères  musculaires. 

Malgré  l'empressement  que  je  mets  à  poser  les  ligatures, 
le  petit  malade  perd  une  assez  grande  quantité  de  sang  :  la  com- 
pression de  l'artère  au  pli  de  l'aine  ne  pouvant  s'efTectuer  qu'en 
agissant  sur  une  masse  volumineuse  de  ganglions  engorgés. 

Les  chairs  sont  ensuite  relevées  à  l'aide  d'une  compresse  fen- 
due et  l'os  est  sectionné  au  niveau  de  la  duplicature  de  la  lamelle 
de  périoste.  Alors  apparaît  une  artériole  du  tissu  médullaire  qui 
envoie  son  sang  par  jets  saccadés.  Un  petit  tampon  de  charpie  est 
momentanément  appliqué  sur  la  rondelle  osseuse.  Le  sang  s'ar- 
rête pour  reprendre ,  dès  qu'on  cesse  l'application  de  la  charpie. 

L'examen  de  la  rondelle  osseuse  nous  prouve  que  la  lamelle  de 
périoste  n'a  pas  été  intéressée  à  sa  base ,  ni  décollée  au-dessas 
d)i  point  où  a  porté  la  scie. 

Le  tissu  médullaire  est  d'un  brun  violacé  ;  sa  consistaace  rap- 
pelle celle  de  la  rate  [Spléniêation  de  Bonnet). 

La  seule  hémorrhagie  fournie  par  l'artériole  osseuse  continuant 
de  se  faire  sitôt  qu'on  enlève  la  boulette  de  charpie ,  je  me  dé- 
cide ,  après  avoir  attendu  vingt  minutes,  à  abaisser  le  lambeau 
antérieur  de  manière  à  recouvrir  l'extrémité  de  l'os  avec  la  face 
interne  de  la  lamelle  de  périoste.  Avec  la  main  gauche ,  j'exerce 
une  compression  sur  les  points  cutanés  correspondants  à  la  ron- 
delle osseuse  de  manière  à  empêcher  le  sang  de  couler ,  tandis 
que  de  l'autre  je  fais  quatre  points  de  suture,  sur  les  côtés  du 
moignon,  avec  une  aiguille  courbe  armée  de  fils. 


—  408  — 

Une  petite  mèche  est  placée  à  la  partie  centrale  et  inférieure 
pour  faciliter  l'écoulement  des  liquides. 

Puis  huit  bandelettes  de  diachylon  sont  entrecroisées  au  niveau 
de  la  portion  de  la  peau  qui  répond  au  périoste  et  à  la  rondelle 
osseuse ,  de  manière  à  obtenir  entre  ces  deux  surfaces ,  un  par- 
fait rapprochement.  Une  longue  bandelette,  jetée  circulairement 
sur  les  précédentes ,  empêche  tout  relâchement  du  bandage. 

Cette  précaution  nous  parait  indispensable  pour  le  succès  de 
l'opération  par  la  périostéotomie. 

Dans  le  cas  actuel,  elle  était  en  outre  recommandée  par  l'écou- 
lement sanguin  de  Tartère  médullaire  que  je  ne  voulais  pas  cau- 
tériser de  crainte  de  nuire  à  la  réunion  par  première  intention. 

Les  bandelettes  sont  recouvertes  d'une  croix  de  Halte  fenes- 
trée  et  cératée ,  puis  de  plumasseaux  de  charpie ,  d'une  grosse 
couche  de  ouate,  d'une  compresse  et  d'une  bande  roulée  qui 
passe  à  la  fois  sur  l'extrémité  du  moignon  et  autour  de  la  taille 
pour  empêcher  tout  mouvement  de  flexion  et  d'extension. 

Pour  mieux  assurer  l'immobilité  du  membre ,  sur  cet  appareil 
est  ensuite  appliquée  ma  gouttière  bouclée  du  pli  de  l'aine ,  sem- 
blable au  modèle  ci-dessus  décnt. 

Le  malade  se  reveille  quand  l'opération  est  complètement  ten- 
minée.  Il  est  reporté  dans  son  lit  et  la  cuisse  est  maintenue  re- 
levée à  l'aide  d'un  petit  coussin. 

Au  bout  de  quelques  heures ,  il  vomit  le  vin  qu'on  lui  a  fait 
boire. 

Revu  le  soir ,  il  est  calme  et  nous  remercie  de  l'avoir  débar- 
rassé d'un  membre  qui  le  faisait  tant  souffrir  depuis  plusieurs 
années.  Il  n'accuse  dans  son  moignon  aucune  douleur. 

Lé  bandage  ne  présente  pas  de  trace  d'écoulement  sanguin. 

Le  pouls,  comme  le  matin,  bat  140  pulsations. 

On  donne  à  l'enfant  du  bouillon,  du  vin  et  un  peu  de  chocolat. 

Examen  du  genou  et  de*  os  de  la  jambe  après  V  opération.  *-> 
La  peau  du  genou  est  engorgée  et  infiltrée  d'une  liquide  séro- 


—  404  — 

purulent.  De  nombreux  trajets  Gstuleux  révèlent  la  chronicité  de 
la  maladie.  Les  os  fendus  suivant  leur  longueur  nous  permettent 
de  constater  que  du  c6té  du  fémur  le  canal  médullaire  est  rempli 
d'une  matière  d'un  brun-violacé ,  dont  la  mollesse  rappelle  la  con- 
sistance de  la  boue  splénique.  Cette  substance  n'affecte  aucune 
adhérence  avec  le  tissu  compacte  dont  on  peut  l'isoler ,  soit  avec 
une  légère  pression ,  soit  avec  un  jet  d'eau.  Ecrasée  entre  les 
doigts  on  n'y  constate  aucune  trace  d'élément  inorganique. 

Les  cartilages  articulaires  sont  décollés  et  en  partie  détruits 
comme  s'ils  avaient  été  enlevés  avec  l'emporte-pièce. 

La  membrane  synoviale  est  transformée  en  un  tissu  grisâtre  et 
sanguin  sur  les  condyles. 

A  la  face  externe  du  fémur ,  on  rencontre  une  petite  carie 
renfermant  de  la  matière  tuberculeuse. 

Sur  les  os  de  la  jambe  et  du  pied ,  on  peut  détacher  le  périoste 
et  les  cartilages  avec  l'ongle. 

Le  tissu  osseux  rappelle  par  sa  coloration ,  sa  densité  et  sa 
consistance ,  l'os  carié.  Les  canalicules  sont  rouges  et  très-appa- 
rents. Les  muscles  sont  pâles  et  atrophiés. 

Dans  l'intérieur  du  fémur  et  du  tibia ,  on  observe  sur  plusieurs 
points  des  petites  masses  jaunâtres  de  tissu  cellulo-graisseux. 
Partout  ce  tissu  compacte  est  très-aminci  ;  cette  disposition  est 
surtout  très-sensible  à  la  partie  intérieure  de  la  diaphyse  du  fé- 
mur et  aux  os  du  pied.  Elle  nous  parait  due  à  un  défaut  de  sécré- 
tion de  l'élément  calcaire. 

En  résumé  :  ostéo-périostite  ;  ostéo-myélite  au  début  ;  rachi- 
tisme ;  vice  de  nutrition  du  membre  ;  atrophie  musculaire. 

5  mars.  Le  bandage  n'est  pas  plus  souillé  que  la  veille.  Le  malade 
a  dormi  plusieurs  heures.  La  peau  est  fraîche,  pouls  à  132  pulsa- 
tions. Point  de  douleur. 

6  man.  Le  bandage  est  aussi  blanc  que  le  premier  jour.  Point 
d'odeur  ,  sommeil.  Une  garde-robe   avec  lavement.   Aucune 


—  405  -« 

sensation  pénible  ni  doulourease  dans  le  moignon.  Faible  gonfle- 
ment à  la  partie  supérieure  de  la  cuisse ,  140  pulsations  ;  face 
pâle ,  même  nourriture  que  la  veille ,  un  peu  de  viande. 

7  mars.  Un  peu  de  sérosité  incolore  sur  le  bandage  dans  les 
points  déclives.  Léger  gonflement  avec  cbaleur  à  la  partie  supé- 
rieure et  interne  de  la  cuisse  et  de  la  fesse.  La  nuit  a  été  bonne. 
142  pulsations.  Même  alimentation  que  la  veille. 

8  mar$.  L'enfant  ne  présente  pas  de  chaleur  à  la  peau.  Pouls 
132  pulsations.  Excellent  sommeil.  Appétit.  Langue  rosée  el 
humide.  Point  d'altération  des  traits  de  la  face.  Point  dé  douleur 
dans  le  moignon.  L'engorgement  de  la  fesse  et  de  la  partie  supé- 
rieure de  la  cuisse  a  notablement  diminué. 

L'appareil  est  souillé  par  une  très-faible  quantité  de  sérosité 
purulente.  Selle  normale.  Respiration  calme.  Régime  alimen- 
taire :  chocolat ,  veau ,  bifteck ,  lait  coupé ,  vin. 

9  mars.  Mêmes  symptômes  que  la  veille.  On  enlève  les  pièces 
superficielles  de  l'appareil.  Très-faible  quantité  de  pus  dans  les 
points  correspondants  à  la  mèche.  On  laisse  en  place  les  bande^ 
lettes  de  diachylon.  Pansement  avec  linge  fenestré,  charpie, 
ouate,  bande  autour  de  la  cuisse  et  de  la  taille  et  gouttière.  Point 
de  changement  dans  le  régime.* 

10  mars.  Comme  la  veille ,  on  retire  les  pièces  superficielles 
qu'on  remplace  par  d'autres.  Légère  suppuration.  La  réunion  est 
complète  sur  tous  les  points  excepté  à  la  partie  médiane  ou  se 
trouve  la  mèche.  Les  chairs  ont  un  bel  aspect.  On  n'observe  sur 
le  moignon,  ni  gonflement,  ni  rougeur,  ni  chaleur.  Même  panse- 
ment que  la  veille.  État  général  excellent.  Sommeil.  Digestion 
facile.  Une  garde-robe. 

Après  chaque  pansement  l'enfant  est  changé  de  lit. 

11  mars.  Rien  de  particulier  dans  les  fonctions  de  nutrition  et 
de  relation.  Très-faible  odeur. 

Sécrétion  séro-purulente.  On  enlève  la  mèche  et  on  remplace 
les  bandelettes  par  d'autres.  Pus  grisâtre ,  non  crémeuT^.  M^ffïC 


.     406  — 

pansement  et  mêmes  soins  hygiéniques  que  les  jours  précédents. 
M.  le  docteur  Dareste ,  administrateur  de  l'hôpital ,  qui  assiste 
à  la  levée  complète  de  l'appareil,  constate  la  réunion  par  première 
intention  et  l'excellent  état  du  petit  malade. 

12  man.  L'appareil  quoiqu'un  peu  souillé  par  la  suppuration 
n'est  point  changé.  Même  éiat  que  la  veille. 

13  mars.  On  enlève  les  bandes  et  la  charpie.  Peu  de  suppu- 
ration. La  plaie  marche  régulièrement  vers  la  cicatrisation. 
Application  de  liens  en  caoutchouc  au-dessus  des  bandelettes  de 
diachylon  :  légère  constriction  autour  du  membre  par  la  bande 
circulaire. 

L'état  général  de  l'enfant  est  excellent.  Sommeil  réparateur. 
Appétit.  Même  régime. 

14  mars.  On  enlève  les  pièces  superficielles  de  l'appareil ,  les 
points  de  suture  et  les  ligatures  externes ,  et  on  réapplique  de 
nouvelles  bandelettes  de  caoutchouc.  Peu  de  développement  du 
moignon.  Bon  état  de  la  peau ,  l'enfant  est  descendu  pendant 
plusieurs  heures  au  jardin.  Point  de  changement  dans  le  régime. 

15  mars.  Le  moignon  est  tuméfié.  La  plaie  a  une  teinte  gri- 
sâtre. Sécrétion  séreuse.  Cautérisation  avec  le  nitrate  d'argent. 
Point  de  fièvre.  L'état  général  reste  excellent. 

16  mars.  On  enlève  les  bandelettes  et  on  les  remplace  par 
d'autres.  La  ligature  de  la  fémorale  résiste  à  la  traction.  Point 
de  pus.  Appétit.  L'enfant  est  resté  deux  heures  au  jardin  (dou- 
zième jour]. 

17  mars.  L'enfant  présente  des  signes  de  coqueluche.  Cette 
maladie  lui  est  transmise  par  sept  enfants  atteints ,  dans  la  salle, 
de  la  même  affection.  Potion  avec  0,03  d'extrait  de  belladone  e. 
0,02  cent,  de  poudre. 

Nouveau  pansement.  Même  régime. 

18  mars.  Léger  accablement ,  la  toux  augmente  d'intensité. 
Après  avoir  enlevé  les  pièces  du  pansement,  on  constate  qu'au 

niveau  de  la  cicatrice  des  parties  molles ,  existe  en  dedans  une 


—  401  — 

couche  grisâtre  pultacée,  que  nous  modifions  à  l'aide  d'un  attou- 
chement avec  la  pierre  infernale  et  des  lavages  avec  une  solution 
de  permanganate  de  potasse. 

Réapplication  des  bandelettes  et  des  autres  pièces  de  l'appareil 
en  ayant  soin  de  passer  la  bande  de  la  cuisse  autour  de  Tabdo-^ 
men  pour  obtenir  une  immobilité  aussi  complète  que  possible 
du  moignon.  Réapplication  de  la  gouttière  bouclée. 

Les  jours  suivants  jusqu'au  29 ,  l'appareil  est  changé  chaque 
jour,  la  plaie  toujours  grisâtre,  excepté  dans  les  points  en  contact 
avec  le  caoutchouc ,  où  elle  présente  une  coloration  rosée ,  est 
cautérisée  tous  les  jours  avec  le  nitrate  d'argent ,  lavée  chaque 
jour  avec  le  permanganate  et  pansée  avec  de  la  charpie  impré- 
gnée de  glycérine. 

On  combat  la  sécheresse  générale  de  la  peau  par  un  bain 
sulfureux ,  et  la  coqueluche  dont  les  accès  vont  en  augmentant 
avec  la  potion  belladonée. 

Le  mauvais  temps  empêche  l'enfant  de  descendre  au  jardin. 
La  salle  continue  à  être  activement  ventilée.  En  y  entrant ,  on 
n'y  perçoit  pas  la  moindre  odeur,  grâce  à  des  orifices  au  plafond 
qui  communiquent  avec  l'extérieur,  à  des  fenêtres  en  opposite 
qui  restent  ouvertes  une  partie  de  la  journée  et  à  des  trappes 
s'ouvrant  sur  les  parties  latérales  au  niveau  du  sol. 

Même  régime  alimentaire.  Pouls  120  pulsations.*  Digestion 
facile.  Point  d'engorgement  du  moignon  dont  le  volume  égale 
celui  de  la  cuisse  saine. 

L'enfant  repose  et  n'accuse  aucune  douleur. 

29  mars,  La  couche pullacée  delà  cicatrice  diminue  d'étendue. 
La  cicatrisation  fait  de  notables  progrès.  Même  état  général  que 
la  veille.  On  supprime  les  bandelettes  en  caoutchouc. 

30  mars.  Le  cicatrisation  est  à  peu  près  terminée.  Le  lambeau 
recouvre  dans  toute  son  étendue  les  parties  profondes  et  se  réu 
nit  en  arrière  d'une  manière  régulière  avec  la  peau  de  la  face 
postérieure  de  la  cuisse  Au  point  de  réunion ,  les  tissus  ne  sont 


^  406  — 

point  dqpriipés  el  les  parties  molles  superficielles  sont  mobiles 
sur  la  rondelle  osseuse ,  ce  qui  nous  donne  la  preuve  que  la 
lame  de  périoste  a  contracté  adhérence  avec  le  fémur. 

La  guérison  est  complète.  Nous  espérons  d1ci  une  dizaine  de 
jours  pouvoir  faire  mouler  le  membre  afin  de  mettre  nos  confrères 
à  même  de  juger  du  résultat  obtenu  par  ce  procédé  et  de  les  en- 
gager à  le  vulgariser. 

Réflexiom.  —  La  publicité  donnée  à  la  note  que  j'avais  lue  le 
30  janvier  1872  &  l'Académie  de  médecine  à  Paris ,  avait  engagé 
plusieurs  médecins  et  un  grand  nombre  d'étudiants  en  médecine 
de  notre  École  de  médecine  de  Lille ,  à  assister  le  4  mars ,  à 
l'Hôpital  Saint-Sauveur,  à  cette  amputation.  Ils  désiraient  suivre 
les  phases  de  cette  nouvelle  opération  et  se  convaincre  par  eux- 
mêmes  si  réellement  ainsi  qu'on  me  l'avait  objecté,  le  décollement 
du  périoste  engendrerait  quelque  sérieuse  difficulté. 

Us  furent  très-étonnés  de  la  faciUté  avec  laquelle  le  périoste  se 
laissa  décoller  de  l'os.  En  effet ,  sitôt  la  section  périphérique 
faite ,  je  pus  relever  la  lamelle  presque  avec  l'ongle  ;  le  peu 
d'ahdérence  doit  toujours  se  présenter  chaque  fois  qu'on  opère 
sur  un  os  malade,  ou  sur  un  enfant. 

Ils  remarquèrent  également  que  le  périoste  avait  une  épais- 
seur un  peu  plus  considérable  qu'à  l'état  normal ,  et  qu'il  était 
très-vasculaire. 

Quand  à  la  section  de  l'os,  elle  se  fit  d'une  manière  très- 
exacte,  sans  intéresser  la  lamelle  au  niveau  de  ses  points  d'atta- 
che à  la  circonférence  du  fémur  et  sans  qu'il  en  résultât  pour  le 
tissu  osseux  un  état  de  dénudation. 

On  aurait  pu  craindre  que  ce  nouveau  procédé  fiït  gêné  par  la 
petite  hémorrhagie  de  l'artère  médullaire. 

Au  lieu  d'être  un  embarras,  la  lamelle  depérioste,  par  sa  résis- 
tance, permit  de  faire  une  compression  assez  énergique  sur  le 
moignon  à  l'aide  de  bandelettes  et  de  se  rendre  ainsi  maître  de 
l'écoulement  sanguin. 


—  409  — 

On  n'eût  pu  espérer  un  si  beau  résultai  arec  du  tissa  mosca- 
laire ,  qui  se  serait  laissé  entamer  par  la  rondelle  osseuse. 

La  cicatrisation  a  été  complète  au  bout  de  vingt-six  jours. 
Elle  l'eût  été  plutôt  si ,  les  derniers  jours ,  le  malade  n'a  pas 
gagné  la  coqueluche  et  si  la  plaie  des  parties  molles  n'avait  pas 
été  atteinte  de  produits  grisâtres  et  pultacés  offrant  une  certaine 
anologie  avec  la  pourriture  d'hôpital. 

Si  je  n'avais  pas  eu  une  réunion  complète  des  parties  profondes, 
bien  certainement  je  n'eusse  pu  me  rendre  maître  de  cette  com- 
plication si  funeste  pour  nos  opérés  pendant  la  période  de  cica- 
trisation. 

Une  autre  complication  que  nous  avons  rencontrée  en  cettte 
occasion  et  qui  aurait  pu  produire  l'ostéo-myélite ,  c'est  la  splé- 
nisation  du  tissu  médulaire. 

Le  contact  de  la  lamelle  de  périoste  en  venant  en  aide  au  tra- 
vail réparateur  de  l'os  n'a  pas  peu  contribué ,  nous  le  pensons , 
à  conjurer  cette  grave  et  sérieuse  altération  pathologique.  Ce  qui 
nous  a  frappé  dans  ce  deuxième  cas ,  comme  dans  le  premier , 
c'est  la  faible  suppuration  des  tissus  divisés.  Si  nous  n'avions  pas 
laissé  au  centre  du  moignon  une  petite  mèche  pour  assurer  l'écou- 
lement  des  liquides,  nous  eussions  constaté  une  réunion  com- 
plète, dès  les  premiers  jours,  de  la  peau  et  des  muscles. 

Pour  obtenir  l'accoUement  immédiat  du  périoste  à  l'os ,  il  est 
de  toute  nécessité  de  maintenir  les  parties  molles  rapprochées  de 
la  rondelle  osseuse  à  l'aide  de  bandelettes  de  diachylon.  Peut- 
être  ,  pourra-t-on  arriver  plus  facilement  à  ce  résultat  avec  du 
tissu  caoutchouc. 

Nous  l'avons  essayé ,  pendant  quelques  jours ,  mais  nous 
avons  été  obligé  d'y  renoncer  à  cause  de  la  constriction  du  lien 
circulaire.  En  le  remplaçant  par  une  bandelette  de  diachylon  qui 
retiendrait  autour  du  membre  les  lanières  élastiques  verticales , 
on  pourrait,  je  pense,  éviter  l'engorgement  des  parties  molles. 

Nous  avons  posé  les  lanières  deux  jours  avant  que  le  membre 


—  410  — 

fut  saisi  par  les  pioduits  pultacés.  En  enlevant  ces  lanières,  nous 
fûmes  très-étonné  de  constater  que  tous  les  points  pressés  par 
le  caoutchouc  avaient  une  teinte  rosée ,  tandis  que  les  autres 
Intermédiaires  avaient  une  coloration  grisâtre. 

Je  me  contente  d'attirer  l'attention  de  mes  confrères  sur  cette 
singulière  coïncidence  sans  vouloir  en  tirer  une  conséquence 
qu'un  fait  unique  ne  peut  légitimer. 

Une  autre  recommandation  qui  me  parait  capitale ,  c'est  non- 
seulement  d'immobiliser  le  lambeau  musculo-périostiquc  sur 
l'os ,  mais  également  le  membre  tout  entier. 

A  cet  effet,  j'ai  fait  construire  en  cette  circonstance  une  gout- 
tière en  zinc  d'après  un  moule  en  gutta-percha ,  pris  sur  la  face 
antérieure  de  l'abdomen  et  de  la  cuisse  de  l'enfant  et  dont 
les  deux  valves  étaient  réunies  entre  elles  sous  un  angle  de  105 
degrés. 

Sur  cette  gouttière,  comme  sur  celles  que  j'ai  fait  faire  le  21 
septembre  1870  pour  les  blessés  de  l'armée  du  Nord ,  et  que  j'ai 
désignées  du  nom  de  gouttières  bouclées,  j'ai  fait  coudre,  le  long 
des  bords,  des  tissus  en  fils  caoutchouc  qu'on  pouvait  rapprocher 
à  volonté  à  l'aide  de  boucles. 

On  pourrait  eh  faire  de  semblables  sur  les  membres  avant  de 
commencer  les  opérations  en  ayant  soin  de  les  appliquer  dans  le 
sens  de  la  flexion  ;  ce  qui  sera  toujours  très-facilepour  le  genou , 
l'aine  et  le  coude,  etc. 

J'attribue  à  ce  défaut  d'immobilisation  du  moignon  et  du  mem- 
bre la  petite  hémorrhagie  qu'un  de  mes  confrères ,  H.  le  docteur 
Parise  a  vu  survenir,  le  quinzième  jour,  sur  un  malade  atteint 
d'un  cancer  du  tibia  qu'il  avait  opéré  le  11  mars  dernier ,  à  la 
partie  supérieure  de  la  jambe ,  par  la  périostéotomie ,  sur  mon 
conseil. 

J'espère  pouvoir  faire  connaître  plus  tard  cette  observation 
qui  sera  de  nature  à  jeter  également  une  vive  lumière  sur  l'étude 
des  amputations  sous-périostées. 


—  411  — 

Par  ce  procédé ,  outre  les  avantages  immédiats  que  j'ai  résu- 
més brièvement  dans  ma  note ,  j'ai  l'espoir  d'éviter  les  adhé- 
rences cicatricielles  de  la  peau  à  l'os,  cause  de  si  longues  souf- 
frances pour  les  malades ,  et  pendant  le  cours  d'un  traitement 
dont  la  durée  est  souvent  illimitée ,  et  surtout  lorsqu'ils  veulent 
faire  usage,  une  fois  guéris ,  d'un  membre  artificiel. 

Dans  un  an  il  me  sera  possible  d'examiner  comment  se  seront 
comportés  les  moignons  sur  mes  deux  premiers  amputés  et  sur 
celui  de  M.  le  docteur  Parise ,  s'il  n'est  pas  immédiatement 
victime  de  la  récidive  de  l'affection  cancéreuse  qui  a  nécessité 
son  amputation. 


TROISIÂMB  AMPUTATION  SOUS-PÉRJOSTÉX. 

DBuxiBMB  j^upuTATiON  DE  BRAS  à  lasuited^uoe  gangrène  deTavant-bras 
déterminée  par  une  roue  de  voiture.  ^  Périostéotomie  etimmobiUsaUon 
da  membre.  —  Réunion  par  deuxième  intention.  —  Figure  VIII  (  Obser- 
vation inédite  de  l'auteur). 

Le  25  avril  1872,  à  huit  heures  du  soir ,  entra  dans  mon  ser- 
vice, à  l'hôpital  Saint-Sauveur ,  le  jeune  Joly ,  Alexandre ,  âgé 
de  cinq  ans  et  demi ,  qui  avait  eu ,  quelques  heures  auparavant, 
l'avant-bras  gauche  broyé  par  une  roue  de  voiture. 

Le  26  avril ,  à  ma  visite  du  matin ,  je  constate ,  un  décol- 
lement de  la  peau  du  membre  et  une  fracture  de  l'extrémité 
supérieure  du  cubitus ,  compliquée  de  plaie  de  l'articulation 
radio-humérale  et  de  déchirure,  avec  épanchement  sanguin,  des 
muscles  fléchisseurs  et  extenseurs. 

Le  quatrième  jour,  observant  une  gangrène  de  toute  la  peau  et 
des  muscles,  je  me  décide  à  faire  l'amputation  du  bras.  J'ai  re- 
cours au  procédé  sous-périosté. 


Comme  le  bras  était  également  gangrené  jusqu'au  tiers  infé- 
rieur ,  pour  pouvoir  opérer  à  la  partie  moyenne,  je  me  vois  forcé 
de  faire  deux  lambeaux ,  l'un  interne  et  l'autre  externe. 

Au  moment  où  l'enfant  est  rendu  insensible  par  le  chloroforme, 
je  taille  ces  deux  lambeaux  de  haut  en  bas.  Après  la  section  des 
deux  tiers  de  leur  épaisseur ,  j'arrive  sur  l'os  ;  à  l'aide  d*un  bis- 
touri je  trace  sur  les  faces  externe  et  interne  de  l'humérus ,  un 
sillon  ovalaire  dont  la  convexité  est  dirigée  en  bas  ;  avec  le 
périostéotome,  je  relève  sans  difficulté  ces  deux  lamelles,  avec  les 
parties  molles,  jusqu'au  point  oii  doit  être  sectionné  l'buméms. 

Quelques  points  de  suture  rapprochent  les  chairs ,  excepté  un 

centre  où  j'introduis  une  petite  mèche  ;  puis  autour  du  moignon 

j'applique  des  bandelettes  de  diachylon ,  un  linge  cératé ,  de  la 

charpie,  de  la  ouate  et  une  bande  roulée  qui  du  bras  se  porte 

autour  du  cou. 

'  Une  gouttière  en  zinc  avec  boucles,  composée  de  deux  valves , 
l'une,  recevant  la  face  interne  du  membre,  et  l'autre,  s'appuyant 
sur  le  thorax ,  immobilise  complètement  le  bras  avec  le  tronc  et 
s'oppose  à  tout  mouvement  de  l'épaule. 

Le  cinquième  jour,  j'enlève  l'appareil  et  je  constate  que  les 
fils  ont  coupé  les  parties  molles ,  et  que  le  moignon  est  le  siège 
d'une  légère  suppuration. 

La  réunion  n'ayant  pas  eu  lieu  par  première  intention ,  je  re- 
nouvelle le  premier  pansement ,  et  je  cherche  à  obtenir  une  réu- 
nion qui  a  lieu,  en  effet,  vers  le  vingtième  jour ,  d'une  mam'ère 
régulière  et  sans  avoir  présenté  la  moindre  complication. 

Le  15  mai ,  l'os  était  parfaitement  recouvert  par  les  lambeaux, 
et  on  n'apercevait  qu'une  cicatrice  antéro- postérieure,  peu 
adhérente  au  tissu  osseux. 

Le  moulage  a  reproduit  avec  une  grande  exactitude  le  ré- 
suKat  obtenu  par  l'amputation,  et  malgré  la  suppuration  offerte 
dès  les  premiers  jours  par  le  moignon ,  la  forme  du  membre  et  la 
mobilité  des  chairs  ne  peuvent  laisser  le  moindre  doute  sur  les 
avantages  des  lamelles  de  périoste. 


—  418  .— 

QUATRIÈM£  ET  GINQOIÉMS  OiSSRYATIORS  b'AMPIITATIOII 

SOUS-PSMOSTil. 

AMPUTATION  DE  DBCX  D0I6TS  A  LA  VAIN  DBOITB.  —    DOOMe   ampoUttOQ 

sons-périostée  pratiquée,  le  8  avriM872,  sur  les  premières  phalanges  des 
doigts  médius  et  annulaire  de  la  main  droite,à  la  suite  de  plaies  contoses 
avec  écrasement  des  phalanges.  —Immobilisation  à  Taide  de  la  gouttièfe 
brachiale  bouclée.  —  Guérisou.  —  (ObservatUm  inédite  de  Famiemr), 

Le  30  mars  1872,  la  nommée  Harescaux,  Augostine,  âgée  de 
12  ans ,  demeurant  rue  aux  Bois ,  18,  à  Lille ,  d'une  forte  consti- 
tution, se  laisse  prendre  la  main  droite  dans  un  engrenage.  En  la 
retirant,  elle  constate  qu'elle  est  atteinte  d'une  fracture  de  l'index, 
que  les  deux  dernières  phalanges  des  doigts  médius  et  annulaire 
ont  été  arrachés  et  que  les  extrènytés  inférieures  des  premières 
phalanges  de  ces  mêmes  doigts,  brisées  communitivement,  font 
saillie  à  travers  des  chairs  meurtries. 

Conduite  le  même  jour  à  Thôpital  Saint-Sauveur,  on  la  couche 
dans  mon  service ,  salle  Sainte-Marguerite. 

J'étais,  à  cette  époque,  absent  pour  quelques  jours.  On  panse  la 
main  de  là  jeune  fille  avec  des  compresses  mouillées  et  on  laisse 
à  la  nature  le  soin  de  régulariser  la  mutilation. 

Ayant  repris  mon  service  le  7  avril ,  je  remarque,  a  ma  visite 
du  matin  ,  que  des  aiguilles  osseuses,  provenant  de  la  première 
phalange  des  doigts  médius  et  annulaire,  font  une  saillie  de  plu- 
sieurs millimètres  à  travers  les  parties  molles  et  que  l'inflamma- 
tion menace  de  se  propager  à  la  partie  centrale  de  la  main. 

N'ayant  pas  l'espoir  d'obtenir,  même  avec  le  temps,  1  élimina- 
tion des  portions  osseuses ,  je  pratique  le  lendemain,  après  avoir 
endormi  la  jeune  malade ,  l'amputation  de  ces  deux  doigts,  au 
niveau  du  tiers  supérieur  des  premières  phalanges.  lime  suffit  de 
faire  en  dedans  et  en  dehors  deux  petites  incisions,  de  relever, 
à  la  face  dorsale ,  les  parties  molles  doublées  de  leur  périoste  ei 
de  scier  les  os. 

XII  —  VI 


Des  bandelettes  rapprochent  les  chairs  recouvertes  de  bour- 
geons .charnus,  puis  l'avant-bras  tout  entier  est  placé  avec  le  coude 
demi-fléchi  dans  une  de  mes  gouttières  bouclées ,  afin  d'annihiler 
les  mouvements  des  muscles  extenseurs  et  fléchisseurs.  Au  bout 
de  cinq  jours ,  la  réunion  était  complète.  Le  huitième  jour  le 
travail  de  cicatrisation  était  terminé. 

Cette  observation,  tout  en  justifiant  les  avantages  de  Tappli- 
cation  du  périoste  sur  les  extrémités  osseuses ,  prouve  également 
l'utilité  et  même  la  nécessité  d'immobiliser  les  articulations  des 
doigts ,  du  poignet  et  du  coude ,  les  muscles  fléchisseurs  et  exten- 
seurs s'attachant  à  l'extrémité  inférieure  de  l'humérus  et  pouvant, 
en  prenant  leur  point  fixe  d'insertion  sur  l'épitrochlée  et  sur 
l'épicondyle,  au  moment  de  la  contraction  de  leurs  fibres ,  faire 
glisser  leurs  tendons  dans  les  gaines  digitales  et  faciliter,  le 
long  de  ces  gaines,  la  production  de  fusées  purulentes. 

L'immobilisation  totale  du  membre  trouve  ici  une  de  ses  pins 
heureuses  applications. 

SIXliMB  OBSERVATION  b'AMPUTATION  SOUS-PÉRIOSTÉB. 
AMPUTATION  DB  LA  PRBVIÈRB    PHALANGE    DE   L*INDBX  GADGBB,    pOUr  UD 

panaris  compliqué  de  nécrose  des  deux  dernières  phalanges.  —  Écrase- 
ment de  1-06  par  la  pince  de  Liston.  —  Réunion  par  deuxième  intenlioo. 
—  Immobilisation  du  membre  à  l'aide  de  la  gouttière  bouclée.  — 
(  Observation  inédite  de  VauteurJ. 

Au  mois  de  juin  1872,  une  femme,  âgée  de  46  ans,  entra  dans 
mon  service,  à  l'hôpital  Saint-Sauveur,  pour  un  panaris  de  l'in- 
dex droit,  dont  elle  faisait  remonter  l'origine  à  sept  semaines. 

Ayant  constaté  que  les  deux  dernières  phalanges  étaient  né- 
crosées, et  qu'il  y  avait  destruction  partielle  des  tendons  fléchis- 
seurs, au  niveau  de  leurs  insertions  inférieures ,  sur  la  prière  de 
la  malade,  je  procède  à  l'amputation  delà  première  phalange, 
à  sa  partie  moyenne. 


-.  415  - 

Le  décollement  du  périoste  se  fait  avec  facilité ,  après  avoir 
taillé,  de  haut  en  bas,  un  petit  lambeau  semi-lunaire  sur  la  face 
postérieure  de  la  phalange. 

L'os  est  sectionné  avec  la  pince  de  Liston. 

Mais  il  est  si  friable  qu'il  s'écrase  dans  une  partie  de  sa  dia* 
physe.  Les  points  sectionnés  sont  soumis  à  la  lime  et  le  lambeau 
est  abaissé,  la  lamelle  de  périoste  recouvre  toute  la  surface  os- 
seuse. La  main  et  Tavant-bras  sont  placés  ensuite  dans  une 
gouttière  bouclée. 

L'écrasement ,  opéré  par  la  pince  de  Liston,  me  donna  peu 
d'espoir  sur  la  possibilité  d'une  réunion  immédiate^ 

En  effet,  à  la  levée  du  premier  appareil,  vers  le  quatrième 
jour,  les  parties  molles  étaient  le  siège  d'une  assez  forte  suppu- 
ration. 

Je  maintins  le  membre  dans  la  gouttière,  et  je  fus  obligé  d'ou- 
vrir, le  huitième  jour,  un  petit  abcès  à  la  partie  antérieure  et  su- 
périeure du  doigt. 

Vers  le  quinzième  jour,  il  y  eut  élimination  de  petites  parcelles 
osseuses,  et  le  trente-cinquième  jour,  la  cicatrisation  était  com- 
plète. 

Si,  dans  ce  cas,  nous  n'avons  pas  obtenu  dès  le  début  une  ré- 
union immédiate,  je  suis  disposé  à  l'attribuer  à  l'action  contusive 
sur  l'os  de  la  pince  de  Liston,  et  à  la  fragilité  exceptionnelle  de 
la  phalange,  qui  se  brisa  comme  du  verre. 

Dorénavant ,  je  me  promets  de  ne  plus  me  servir  dans  les  am- 
putations des  phalanges  de  cette  pince ,  mais  de  recourir  à  une 
scie  très-fine. 

Le  lambeau  était  bien  nourri  et  épais,  et  sa  cicatrice  se  faisait 
remarquer  sur  la  demi  circonférence  de  l'os. 

Cette  observation  prouve  la  nécessité  d'éviter  les  éclats  ou 
l'écrasement  de  l'os  ;  à  ce  point  de  vue,  elle  mérite  un  certain 
intérêt  quoiqu'elle  nous  ait  donné  un  résultat  douteux. 


—  416  — 


8BFTIÈHB  OBSIAYAHON  D'AMPUTATION  SOUS-PÉEIOSTÉB. 

DBDxiBMB  AMPUTATION  DB  CUISSE.  —  Tnuieur  blaoche  da  genou  gauche 
chez  un  enfant  de  cinq  ans.  —  Amputation  de  la  cuisse  par^la-périostéo- 
tomie.'-^  Immobilisation  du  lambeau  avec  bandelettes  de  diachylon  et 
du  membre  avec  la  gouttière  pelvi-fémorale  bouclée.  —  Hémoirhagie 
de  rartère  médullaire  pendant  Topération.  —  Guérison.  —  Figure  YIL 
{Observation  inédite  de  V auteur). 

Le  ttommé  Edouard  Merlin,  âgé  de  cinq  ans,  né  à  Lille,  de- 
meurant allée  de  la  Réjouissance  N°  12,  à  Wazemmes-les-Lille, 
entre ,  le  27  août  1872,  à  Thôpital  Saint-Sauveur,  pour  une 
tumeur  blanche  au  genou  gauche,  et  est  couché  au  N<*  6  de  la 
salle  des  enfants  ; 

Cet  enfant  est  pâle,  affaibli,  offrant  les  signes  d'un  tempéra- 
ment lymphatique. 

Au  niveau  de  la  base  de  son  pouce  droit,  on  remarque  une  petite 
cicatrice  adhérente  au  métacarpien,  due  à  une  carie  scrofuleuse 
remontant  à  trois  ans  environ. 

C'est  la  troisième  fois ,  depuis  deux  ans ,  que  le  jeune  Merlin 
entre  dans  notre  service  pour  son  affection  du  genou. 

Vainement  il  a  été  traité  pendant  ces  différents  séjours  avec 
le  bandage  ouaté,  l'immobilisation  du  membre  et  la  teinture 
d'iode.  Ces  divers  traitements,  aidés  de  l'administration  à  l'inté- 
rieur, de  l'huile  de  foie  de  morue,  du  sirop  antiscorbutique,  n'ont 
pu  empêcher  sa  tumeur  blanche  de  continuer  sa  marche  pro- 
gressive. 

On  constate,  actuellement,  une  notable  augmentation  du  genou 
gauche,  dont  le  volume  est  près  de  deux  fois  plus  considérable 
que  celui  du  côté  opposé.  Cette  augmentation  de  volume  dépend 
d'une  hyjpertrophie  des  extrémités  osseuses  et  d'un  engorgement 
sanguin  des  parties  molles  de  l'articulation.  En  dehors  de  la  ro- 


-  4n    • 

tule,  existent  trois  trajets  fistuleux,  et  en  dedans  de  cet  os,  on  per- 
çoit, en  pressant  avec  les  doigts,  une  fausse  fluctuation. 

La  peau  est  rouge,  chaude  et  douloureuse  à  la  pression  au- 
dessous  et  en  dehors  du  ligament  rotulien. 

On  ne  sent  pas  de  ganglions  au  pli  de  Taine. 

La  jambe  présente  une  demi-flexion  sur  la  cuisse. 

Par  suite  d'une  raideur  articulaire,  on  ne  peut,  par  des  tractions 
sur  le  pied,  obtenir  l'extension.  Les  mouvements  de  glissement 
font  entendre  de  légers  craquements,  indice  d'une  altération  des 
os  et  des  cartilages. 

Au-dessous  de  la  rotule,  le  cul-de-sac  synovial  est  distendu 
par  un  liquide  purulent,  dans  une  hauteur  de  trois  à  quatre 
centimètres. 

L'enfant  se  plaint  de  très-vives  douleurs  dans  le  genou  malade, 
et  depuis  quelques  jours  est  miné  par  une  fièvre  intense  compli- 
quée de  vomissements  et  de  sécheresse  de  la  langue. 

Ces  douleurs  augmentent  lorsqu'on  imprime  quelques  mouve- 
ments à  son  membre. 

L'auscultation  et  la  percussion  de  la  poitrine  ne  révèlent  rien 
de  particulier. 

Le  cou  n'est  point  affecté  d'engorgement  gangKonnaire.  Peu 
de  sommeil.  Les  troubles  généraux  et  locaux  vont  chaque  jour 
en  augmentant  jusqu'à  la  fin  d'octobre.  Je  me  décide  alors  à 
l'amputation,  sur  le  désir  des  parents. 

L'opération  a  lieu  le  31  octobre,  en  présence  de  MM.  Gueury, 
chirurgien  en  chef  de  l'hôpital  militaire  de  Lille,  Bertrand,  chirur- 
gien-principal de  2®  classe  au  même  hôpital,  etBrissez,  chirurgien 
honorairedel'hôpitalSaint-Sauveur,  de  M.  le  médecin  Legrand, 
et  d'un  très-grand  nombre  d'étudiants  en  médecine ,  tous  dési- 
reux d'assister  à  ma  nouvelle  manière  d'opérer,  et  de  se  rendre 
compte  ainsi  des  difficultés  plus  ou  moins  grandes  que  pourrait 
présenter  le  décollement  du  périoste  destiné  à  recouvrir  la  ron- 
delle osseuse. 


—  418  — 

L'enfant  est  soumis  à  l'action  du  chloroforme, 

Dès  les  premières  inhalations,  des  mucosités  visqueuses  rem* 
plissent  le  pharynx,  amenées  par  des  efforts  de  vomissements;  à 
deux  reprises,  on  est  obligé  de  l'asseoir  sur  son  séant  pour  lu  i 
permettre  de  les  rejeter  plus  facilement. 

On  ne  saurait  apporter  trop  d'empressement  à  seconder,  par 
une  position  élevée,  le  rejet  de  ces  mucosités,  car,  amoncelées 
dans  le  pharynx,  elles  peuvent  être  entraînées  par  le  mouvement 
d'inspiration  dans  l'arbre  aérien  et  déterminer  d'une  manière 
mécanique  l'asphyxie. 

Peut-être  à  cette  cause  doit-on  attribuer,  dans  certains  cas , 
es  morts  subites  devenues,  depuis  quelques  temps,  si  fréquentes 

moment  de  l'administration  du  chloroforme. 

La  compression  est  faite  au  niveau  de  l'éminence  iléo-pecti- 
née  par  M.  le  docteur  Bertrand. 

Soulevant  de  la  main  gauche  les  parties  molles  de  la  cuisse , 
je  sectionne ,  de  la  main  droite ,  ses  deux  tiers  antérieurs ,  en 
commençant  en  dehors ,  au  niveau  de  la  partie  moyenne  ;  j'ar- 
rive ainsi  d'emblée  sur  l'os  que  je  contourne,  en  portant  la  pointe 
de  l'instrument  en  bas  et  en  avant,  jusqu'à  deux  travers  de  doigt 
de  l'extrémité  supérieure  de  la  rotule,  puis  en  haut,  en  dedans  et 
en  arrière,  de  manière  à  terminer  l'incision  des  chairs  du  mem- 
bre à  la  même  hauteur  qu'en  dehors. 

Ce  parcours  imprimé  au  couteau  a  pour  conséquence  de  dé- 
tacher en  avant  le  tiers  environ  du  lambeau.  Avec  un  bistouri  je 
trace  les  limites  de  la  lamelle  du  périoste ,  et  dans  ce  sillon  jln- 
troduis  le  périostéotome. 

Une  faible  pression  dirigée,  de  bas  en  haut,  sur  la  ligne  médi- 
ane et  sur  les  côtés,  suffit  pour  détacher  une  lamelle  de  deux  cen- 
timètres de  long  sur  quinze  millimètres  de  large ,  plus  que  suffi- 
sante pour  recouvrir  complètement  l'os  sectionné.  Â  mesure  que 
cette  lamelle  se  détache  sous  la  pression  du  périostéotome ,  le 
lambeau  se  relève  tenant  adhérent  à  sa  face  profonde  le  périoste. 


—  410  — 

Une  compresse  fendue  maintient  les  chairs  et  facilite  la  sec- 
tion de  Tos.  Deux  artères  sont  liées ,  Tartère  fémorale  et  une 
petite  artériole  cutanée.  Les  musculaires  ne  fournissent  pas  de 
sang  ;  à  la  présence  de  la  lamelle  de  périoste ,  qui  occupe  tout 
le  centre  du  lambeau ,  on  peut  attribuer  la  petite  quantité  de 
vaisseaux  que  nous  avons  dû  lier.  Seule  ,•  l'artère  médullaire 
continue  de  couler.  Il  suffit  d'exercer  une  pression  avec  une 
boulette  de  charpie  pour  arrêter  son  sang. 

En  examinant  le  lambeau ,  nous  constatons  que  son  tiers  infé- 
rieur est  recouvert  d'une  couche  grisâtre  organisée ,  limitant  la 
collection  purulente  du  genou  en  haut  et  en  avant.  Autour  de  cette 
couche  existe  un  tissu  induré.  A  l'aide  de  l'incision  et  du  grat- 
tage nous  enlevons  ces  tissus  pathologiques. 

Malgré  nos  soins ,  nous  ne  pouvons  complètement  détruire 
quelques  trajets  fistuleux  qui  remontent  dans  l'épaisseur  du  mus- 
cle triceps  en  haut  et  en  dehors.  Ainsi  que  dans  une  de  nos  pré- 
cédentes amputations  par  la  périostéotomie ,  l'artère  médullaire 
continue  de  fournir  du  sang  dès  qu'on  enlève  la  petite  boulette 
de  charpie. 

Cette  lég:ère  complication  ne  me  préoccupe  nullement^  ayant 
constaté  qu'il  suffisait  d'abaisser  le  lambeau  avec  sa  lamelle  de 
périoste  sur  l'os  pour  obtenir  le  même  effet  compressif  qu'avec 
la  boulette  de  charpie  ;  le  résultat  eut  lieu  ainsi  que  je  l'avais 
prévu. 

Avant  l'abaissement  du  lambeau  on  put  constater  l'intégrité 
du  périoste ,  son  épaisissement ,  son  entier  décollement  de  l'os , 
sa  parfaite  section  ovalaire ,  son  extrême  adhérence  avec  les 
parties  molles  par  sa  face  superficielle,  et  son  insertion,  par  sa 
base,autour  des  deux  tiers  de  la  circonférence  antérieure  du  fémur 
que  la  scie  n'avait  nullement  entamée,  quoique  l'os  eût  été  sec- 
tionné à  un  millimètre  à  peine  au-dessous  d'elle. 

Les  chairs  sont  ensuite  immobilisées  par  six  points  de  suture , 
trois  en  dedans ,  trois  en  dehors.  A  la  partie  inférieure  est  placée 


«-  430  — 

une  petite  mèche  qui  ne  s'enfonce  qu'à  une  profondeur  d'un 
centimètre.  , 

Des  bandelettes  de  diachylon  sont  entrecroisées  sur  la  partie 
centrale  du  lambeau,  exerçant  ainsi  une  forte  pression  sur  la 
rondelle  osseuse ,  et  leurs  chefs  sont  retenus  par  une  bandelette 
roulée  autour  du  membre. 

Au  dessus  de  ces  bandelettes ,  on  place  un  linge  fenestré ,  de 
la  charpie ,  de  la  ouate  et  on  maintient  le  tout  par  quelques  tours 
de  bande  dirigée  en  finissant  sur  l'abdomen  en  forme  de  spica. 

Sur  le  ventre  est  appliquée,  une  épaisse  couche  de  ouate.  Le 
membre  est  ensuite  placé  dans  ma  gouttière  bouclée  peM-fé- 
morale.  Des  deux  valves ,  l'une  est  attachée  autour  de  la  cuisse 
par  deux  lanières  en  fil  caoutchouc  cousues  sur  les  bords  en  aûnc 
de  la  gouttière,  et  l'autre,  inclinée  sur  la  première  sous  un  aa^ie 
de  105  dégrés,  est  fixée  sur  l'abdomen  à  l'aide  d'une  ceinture 
élastique. 

Ainsi  pansé  de  manière  à  empêcher  tout  glissement  du  lam- 
beau sur  l'os  et  tout  mouvement  de  la  cuisse  sur  le  bassin ,  l'en- 
fant est  porté  dans  son  lit. 

Eœamen  du  membre  amputé.  ^—  En  suivant  le  trajet  des  trois 
fistules  précédemment  décrites  sur  le  côté  externe  et  antérieur 
du  genou ,  on  arrive  d'abord  sur  un  dépôt  de  matière  tubercu- 
leuse, puis  dans  l'intérieur  de  l'articulation. 

Le  stylet  en  dehors  de  l'épine  du  tibia  s'enfonce  dans  une 
petite  anfractuosité ,  avec  destruction  du  tissu  osseux  sans  résidu, 
transformée  en  une  excavation  tuberculeuse. 

Le  condyle  interne  du  fémur  est  en  partie  détruit  par  la  carie. 
Les  parties  molles  articulaires  sont  transformées  en  un  tissu  fon- 
gueux, grisâtre,  se  confondant,  surtout  autour  de  la  rotule,  avecle 
tissu  cellulaire  sous-cutané. 

Le  fémur  est  incisé  dans  toute  sa  longueur. 

La  substance  médullaire  est  très-rouge,  mais  non  q)lénisée. 


Le  microscope  nous  permet  d'observer  dans  cette  substance 
des  cellules  osseuses  et  les  myéloplaxes  décrites  par  H.  Robin. 
Il  nous  suffit  d'excercer  avecTongle  une  pression  de  bas  en  haut 
sur  la  face  antérieure  du  fémur,  pour  décoUer  le  périoste  jusqu'à 
la  partie  supérieure  de  la  trochlée. 

Ce  périoste  est  très-épais  (plus  de  deux  millimètres ,  d'un  blanc 
grisâtre)  ;  on  y  aperçoit  par  le  grattage  de  sa  face  profonde , 
90US  le  microscope,  des  cellules ,  les  unes  arrondies  et  les  autres 
ovalaires ,  ayant  une  grande  similitude  avec  celles  décrites  par 
M.  Ollier. 

Quelques  unes  renferment  deux  et  même  trois  petits  noyaux. 

De  très-fortes  tractions  sur  ce  périoste  ne  peuvent  l'entamer. 
Nous  avons  ainsi  reconnu  l'inutilité  des  soins  que  nous  avions , 
lors  de  l'opération ,  apportés  à  son  décollement.  Car  cette  épais- 
seur se  faisait  remarquer  jusque  dans  les  points  oii  nous  avions 
fait  la  section  du  fémur ,  c'est-à-dire  jusqu'à  la  partie  moyenne. 

Les  cellules  recherchées  huit  jours  après Tamputation  avaient 
disparu  et  étaient,  sous  Tinfluence  de  la  décomposition  cadavé- 
rique, transformées  en  granulations. 

Je  n'ai  pas  trouvé  dans  les  extrémités  du  fémur  et  du  tibia ,  la 
granulation  grise  demi-transparente  décrite  par  Laennec ,  Louis, 
entrevue  dans  différents  cas  par  Nélaton ,  et  considérée  par  ce 
chirurgien  comme  le  point  de  départ  assez  habituel  des  masses 
jaunes,  opaques  qui  remplissent  les  excavations  tuberculeuses  ; 
ni  les  points  d'infiltration  demi-transparents  si  bien  observés 
par  M.  Parise ,  dans  le  sacrum  et  le  pubis  d'un  jeune  homme , 
qui  mourut  trois  mois  après  avoir  été  amputé  de  l'avant-bras , 
pour  une  tumeur  blanche  du  poignet  (Archives  de  1843). 

Suite  de  l'observation,  -—  Le  31  octobre ,  le  petit  malade  se 
plaint  pendant  deux  heures  d'assez  fortes  douleurs  dans  son 
moignon. 


Vers  le  soir  il  est  calme  et  s'endort. 

Sa  langue  est  toujours  sèche. 

Il  prend  un  petit  potage  le  soir  et  boit  de  l'eau  et  du  lait. 

V  Novembre.  La  nuit  a  été  très-bonne. 

La  douleur  a  disparu.  La  peau  est  fraîche,  douce  au  toucher. 

Le  pouls  bat  128  pulsations  à  la  minute. 

La  langue  reste  sèche  et  très-rouge. 

Décubitus  sur  le  cAté  gauche ,  membre  par  conséquent  incliné 
sur  son  côté  externe  ;  le  moignon  est  maintenu  relevé  par  la 
gouttière  et  ne  touche  pas  le  lit. 

Régime  :  chocolat,  côtelette,  œuf,  125  grammes  de  vin, 
125  grammeis  de  lait ,  limonade  vineuse ,  vin  de  quinquina 
30  grammes. 

3  Novembre.  État  excellent  comme  la  veille  ;  même  réginie. 

3  Novembre.  Le  petit  malade  joue  sur  son  lit  ;  peu  de  sécré- 
tion. Renouvellement  de  la  bande  et  de  la  ouate  faiblement 
tachées  par  un  liquide  roussâtre.  Même  régime. 

4  Novembre.  Le  pouls  descend  à  112  pulsations  à  la  minute. 
Pas  de  sécrétion  visible  à  la  surface  du  pansement ,  pas  d'odeur, 
pas  de  gonflement ,  ni  de  chaleur  à  la  partie  supérieure  de  la 
cuisse  ;  parfait  sommeil  ;  on  l'a  porté  une  demi-heure  au  jardin  ; 
même  régime. 

5  novembre.  Cinquième  jour  de  l'opération.  Nuit  excellente  ; 
l'enfant  est  très-gai  et  ne  se  plaint  d'aucune  douleur.  Peau  frai- 
che.  112  pulsations. 

Ventre  souple  (une  selle  hier).  Régime  :  matin,  café  au  lait;  à 
midi,  une  côtelette;  le  soir,  un  œuf.  Vin  de  quinquina;  limonade 
vineuse ,  125  grammes  de  vin  et  125  grammes  de  lait. 

Les  parties  superficielles  qui  ont  été  renouvelées  avant  hier , 
(bande,  ouate  et  compresses)  ne  sont  pas  souillées  par  la  suppu- 
ration. Très-peu  d'odeur. 

On  procède  aujourd'hui  au  premier  pansement  de  toutes  les 
pièces  de  l'appareil.  On  enlève  sans  faire  éprouver  la  moindre 


—  428  — 

douleur  à  l'opéré ,  la  charpie ,  les  bandelettes  de  diachylon,  tous 
les  points  de  suture  et  la  mèche  qui  pénétrait  à  une  profondeur 
d'un  centimètre.  Au-dessous  des  bandelettes  existe  une  très 
petite  quantité  de  liquide  purulent  presque  inodore  et  d'une  colo- 
ration blanc-grisâtre. 

La  section  cutanée  est  réunie  par  première  intention  dans 
toute  son  étendue ,  excepté  au  centre ,  dans  une  longueur  d'un 
centimètre ,  ou  se  trouvait  la  mèche,  et  aux  angles ,  dans  une 
longueur  de  cinq  millimètres  :  en  dedans ,  à  cause  des  fils  à 
ligature ,  et  en  dehors  par  suite  de  l'accumulaiion  d'une  cuiller 
à  café  de  produit  séro-purulent  que  la  position  élevée  de  cette 
partie  du  membre ,  depuis  le  jour  de  l'opération,  avait  empêché 
de  s'écouler  à  l'extérieur. 

Cette  position,  prise  instinctivement  par  l'enfant,  doit  engager 
dorénavant  les  opérateurs  qui  adopteront  notre  système  à  placer 
la  petite  mèche  de  charpie  plutôt  au  côté  externe  qu'à  la  partie 
médiane. 

M.  le  docteur  Brissez ,  qui  avait  assisté  à  l'opération ,  frappé 
des  avantages,  pour  la  lamelle  du  périoste,  d'obtenir  au-devant 
d'elle  une  réunion  par  première  intention ,  nous  avait  déjà  con- 
seillé ,  dès  le  lendemain ,  de  placer  la  petite  mèche  à  un  des  an- 
gles de  la  plaie.  Tenant  compte  de  cette  observation ,  qui  nous 
parait  très-judicieuse ,  nous  pensons  qu'il  y  aurait  avantage  de 
la  mettre  plutôt  en  dehors  qu'en  dedans.  Elle  faciliterait  aussi 
la  sortie  des  liquides  qui  ont  une  tendance  à  se  porter  vers  les 
points  déclives  et  satisferait  de  la  sorte  à  une  double  condition 
ae  succès. 

Quant  à  la  suppuration  qui  pourrait  se  former  à  l'angle, 
interne,  les  fils  qui  s'en  échappent  suffiraient  pour  assurer 
son  issue. 

Une  légère  pression  nous  permet  de  vider  le  petit  abcès  formé 
au  niveau  de  l'angle  externe. 

Les  assistants ,  M.  Labanhie,  médecin  et  les  internes  de  l'hô- 


—  424  — 

pital ,  ont  été  frappés  de  l'absence  complète  d'inflammation  du 
moignon  ;  ni  rougeur ,  ni  chaleur ,  ni  gonflement ,  ni  sensibilité. 

Pendant  toute  la  durée  du  pansement,  l'enfant  n'a  pas  poussé 
une  seule  plainte.  Un  aide  a  maintenu  le  membre  dans  la  même 
direction  que  la  gouttière ,  c'est-à-dire  en  formant,  entre  la 
cuisse  et  l'abdomen,  un  angle  d'environ  105  degrés. 

Une  dizaine  de  petites  bandelettes  de  diachylon  sont  appli- 
quées sur  le  moignon.  Leurs  chefs  sont  immobilisés  par  une 
bandelette  circulaire.  Comme  le  premier  jour,on  le  recouvre  d'une 
croix  de  Malte  fenestrée  et  cératée,  de  charpie ,  de  ouate ,  d'une 
compresse  en  toile  et  de  quelques  tours  de  bande  qui  de  la  cuisse 
s'enroulent  sur  l'abdomen.  Le  ventre  est  recouvert  ensuite  d'une 
couche  de  ouate  assez  épaisse  pour  éviter  à  la  branche  horizon- 
tale de  la^outtière ,  toute  pression  douloureuse. 

La  gouttière  a  de  nouveau,  pour  conséquence,  de  maintenir 
le  membre  élevé  complètement  immobile  et  de  s'opposer  ainsi  à 
toute  pression  de  la  plaie  du  moignon  contre  le  lit.  Pour  mieux 
assurer  l'immobilité ,  on  place  un  petit  coussin  au-dessous  de  la 
cuisse. 

Immédiatement  après  le  pansement ,  on  ouvre  les  fenêtres  de 
la  salle  qui  enlèvent  l'odeur  qui  aurait  pu  se  répandre  dans  l'air 
ambiant,  et  le  petit  malade  est  porté  dans  un  autre  lit  sur  lequel 
on  a  eu  soin  de  placer  des  draps  propres.  Ces  détails  peuvent 
paraître  futiles  ;  ils  prouveront  du  moins  que  le  chirurgien  ne 
doit  rien  négliger  s'il  a  l'amour  de  son  art  et  s'il  désire  vivement 
la  guérison  de  son  malade. 

Il  est  nécessaire  dans  l'intérêt  de  l'opéré  de  renouvelei  chaque 
jour  les  literies  et  d'avoir  même  deux  lits,  l'un  pour  le 
jour ,  l'autre  pour  la  nuit ,  afin  de  s'opposer  à  toute  absorption, 
par  les  voies  respiratoires,  de  l'air  vicié. 

Pour  nous,  aucune  cause  ne  réagit  d'une  manière  plus  fâcheuse 
sur  la  santé  des  amputés  que  cette  absorption  si  puissante  et  si 


rapide ,  surtout  si  elle  se  fait  sans  di^oonliiimté  pendant  tout  le 
cours  du  traitement. 

On  ne  saurait  donc  apporter  trop  de  boin  à  ^i vtë  hos  conseils. 

Alors  même  qu'il  n'y  aurait  pas  danger  pour  la  vie ,  le  chi- 
rurgien ne  devrait  pas  hésiter  à  adopter  les  soins  tiygiëniques 
que  nous  proposons ,  ne  serait-ce  que  pour  éviter  à  son  malade 
les  tortures  de  respirer  un  air  qui  blesse  désagréablement  son 
odorat. 

6  novembre.  Même  régime ,  même  état  que  la  veille. 

^navefnbre.  Renouvellement  de  toutes  les  pièces  de  l'appareil 
avec  les  mêmes  précautions  qu'avant-hier. 

Écoulement  séro-purulent  plus  abondant ,  adhérence  parfaite 
des  tissus  divisés ,  excepté  au  centre  et  aux  angles  ;  point  de 
de  trace  d'inflammation ,  ni  d'engorgement  et  peu  de  sensibilité. 
Même  régime  que  les  jours  précédents. 

8  novembre.  La  langue  est  encore  un  peu  sèche.  Le  pouls  bat 
116  pulsations.  La  peau  se  maintient  fraîche ,  point  de  sueur. 
L'enfant  mange  avec  appétit. 

Le  ventre  est  un  peu  développé.  Nous  recommandons  de  dimi- 
nuer la  ration  alimentaire. 

9  novembre.  État  général  très-satisfaisant.  On  constate  en 
renouvelant  les  pièces  de  pansement  que  la  suppuration  est 
moins  considérable  que  les  jours  précédents.  Le  moignon  est 
presque  complètement  cicatrisé. 

Bandelettes  de  diachylon  :  linge  eératé,  charpie,  ouate,  bande 
de  la  cuisse  s'enroulant  autour  de  l'abdomen ,  gouttière  bouclée 
fémoro-abdominale. 

10  novembre.  Rien  de  particulier.  Le  pansement  n'est  pas 
taché  par  la  suppuration  :  amélioration  sensible.  L'enfant  a  tou- 
jours bon  appétit  et  dort  toute  a  nuit  sans  éprouver  la  moindre 
douleur. 

Pouls  112  pulsations,  peau  fralôhe,  sans  sueur. 


—  496  — 

La  langue  est  moins  sèche  et  moins  ronge  que  les  jours  préce- 
bents. 

11  novembre.  État  toujours  satisfaisant  comme  la  veille. 
Pansement  complet  comme  le  9  novembre. 

12  nonevUfre.  Rien  de  particulier.  Les  fonctions  sont  régulières. 
On  n'observe  point  de  fièvre, 

13  novembre.  On  renouvelle  les  différentes  pièces  de  pansement. 
Une  suppuration  de  bonne  nature  s'écoule  par  l'angle  interne  de 
la  plaie. 

14  et  15  novembre.  Rien  de  nouveau. 

16  novembre.  Peau  fraîche  ;  point  de  fièvre;  bon  appétit, 
excellent  sommeil.  Le  ventre  a  notablement  diminué  de  vo- 
lume. Après  avoir  enlevé  l'appareil,  on  constate  que  la  plaie 
est  complètement  cicatrisée,  excepté  au  centre,  oii  existe  un  petit 
orifice  de  quatre  à  cinq  millimètres,  et  à  l'angle  interne,  où  deux 
autres  orifices  livrent  issue  à  une  suppuration  d  un  blanc  cré- 
meux. 

Par  la  pression,  on  ramène  un  peu  de  pus  à  la  face  interne  da 
membre.  Le  lambeau  adhère  intimement  à  la  rondelle  osseuse. 
Le  moignon  n'est  ni  rouge,  ni  douloureux.  Léger  empâtement  à 
la  face  postérieure  du  membre ,  mais  sans  signe  de  fluctuation. 
Pouls  108. 

Ventre  encore  moins  volumineux  que  la  veille. 

Même  régime  que  les  jours  précédents. 

Depuis  trois  jours,  une  pluie  continuelle  empêche  l'enfant  de 
descendre  an  jardin. 

L'air  Je  la  salle,  grâce  à  son  active  ventilation  naturelle, 
n'exhale  aucune  mauvaise  odeur.  Il  est  presque  aussi  pur  et  aussi 
frais  qu'à  l'extérieur,  quoique  dans  cette  salle,  très-peu  spacieuse, 
les  vingt  enfants  en  bas  âge  qui  y  sont  en  traitement,  ne  disposent 
que  de  18  à  20  mètres*  cubes  d'air. 

17  novembre.  L'enfant  a  la  peau  chaude  et  paraît  accablé  :  il 
a  vomi  son  déjeuner  et  son  dîner. 


—  tel  — 

La  suppuration  est  presque  nulle.  Le  moignon  a  cependant  un 
très-bon  aspect  ;  même  pansement  que  les  jours  précédents. 

18  novembre.  L'accablement  persiste  ainsi  que  la  fièvre.  Peu 
d'appétit.  Nouveaux  vomissements.  Langue  rouge  et  sècbe» 
ventre  météorisé.  Pour  régime ,  bouillon  et  lait.  15  grammes 
d'huile  de  ricin. 

Le  moignon  n'est  pas  tuméfié,  a  sa  coloration  normale,  mais 
offre  un  peu  plus  de  chaleur  que  les  jours  précédents. 

19  novembre.  Les  vomissements  ont  cessé  quoique  la  fièvre 
soit  encore  assez  intense.  Le  ventre  est  moins  ballonné,  langue 
toujours  rouge  et  sèche. 

En  enlevant  l'appareil,  on  constate,  à  l'extrémité  du  moignon, 
une  légère  rougeur  érysipélateuse  qui  ne  s'élève  qu'à  trois  ou 
quatre  centimètres  au-dessus  de  la  cicatrice. 

Les  orifices  situés  au  cAté  interne  ont  leurs  circonférences  tu- 
méfiées, grisâtres  et  ne  laissent  écouler  aucun  liquide  purulent. 
Suppression  des  bandelettes;  nous  nous  contentons  d'étendre 
une  couche  d'axonge,  puis  nous  enveloppons  la  cuisse  dans  de 
la  ouate,  et  réappliquons  la  gouttière. 

20  novembre.  Même  état  que  la  veille. 

21  novembre.  L'erysipèle  s'étend  jusqu'au  tiers  supérieur  de  la 
cuisse.  Le  moignon  est  rouge,  mais  peu  tuméfié.  Grâce  au  travail 
de  cicatrisation ,  qui  est  à  peu  près  terminé ,  le  lambeau  reste 
très-adhérent  à  l'extrémité  de  l'os ,  et  se  maintient  dans  des 
conditions  très-satisfaisantes.  Ventre  moins  météorisé.  Peu  de 
fièvre ,  retour  de  l'appétit.  Les  vomissements  ont  complètement 
disparu. 

Un  sillon  est  tracé  avec  le  nitrate  d'argent,  à  la  partie  supérieure 
du  membre  avec  l'espoir  d'arrêter  la  marche  envahissante  de 
Térysipèle.  Pansement  trois  fois  par  jour  avec  axonge,  ouate  et 
gouttière. 

M.  le  docteur  Brissez,  qui  assiste  à  notre  visite,  remarque  que 
l'adhérence  du  lambeau  à  l'os  est  très-intime,  et  que  le  travail  de 


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cicatrisation  est  complètement  teHnitté,  excepté  aux  d